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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 00:03



















C’est quoi la grandeur au juste ?

À quelle unité de mesure se réfère-t-on ?

Le Général de Gaulle, grand expert de la grandeur, surtout de celle de la France, l’a assez bien définie, dans sa double acception, en rétorquant à un manant qui se risquait à lui dire :

-         Mon Général, je suis plus grand que vous !

-         Vous n’êtes pas plus grand. Vous êtes plus long…

 

Mais pourquoi diable une telle interrogation ce matin ? Nulle référence au politique, dieu m’en garde, mais la découverte, sur le blog de Jean-Luc Thunevin www.thunevin.com , suite à une chronique où il se posait la question : « Doit-on dire du mal ou du bien des critiques ? » d’une passe d’armes, je n’ose la qualifier de grande de peur de paraître ironique, a opposé entre autres Michel Bettane à Hervé Bizeul sur le thème : Grands Terroirs, Grands Vins…(lire la rubrique COMMENTAIRES sur le blog) Pour résumer :

Existe-t-il des terroirs inexplorés, méconnus, en devenir,
qui, un jour, sous la main d’hommes aventureux et inventifs, permettront d’élaborer des Grands Vins découverts ou consacrés comme tels par la critique ?
ou
la hiérarchie actuelle, héritière d’une histoire, somme toute récente, est-elle figée dans le bronze d’une forme d’art officiel entretenu par le conservatisme, la frilosité ou tout autre qualificatif peu amène, de cette même critique ?

 

Sans être discourtois vis-à-vis de la critique, des critiques, la renommée de la Bourgogne ou de Bordeaux, les hiérarchies en place, ne leur doivent pas grand-chose car elles se sont construites, au fil de l’Histoire, grâce à une étrange alchimie entre des commerçants parcourant le vaste monde, des buveurs de vin, amateurs ou non, des puissants, des bourgeois, toujours fortunés : économie de l’offre ou de la demande ? Je te satisfais, vais-je au devant de tes désirs, de tes besoins, de tes caprices ou fais-je en sorte de te séduire, de flatter ta vanité, tes désirs de singularité, de statut ? L’écheveau de ce questionnement n’est, et ne sera jamais dénoué, car la complexité de l’âme humaine ne le permettra jamais. Le vin, du moins celui dont il est question, a été et reste un marqueur de statut social. La vêture, la maison, ceux qu’on y reçoit, pour les honorer ou leur donner de soi une belle et grande image par les mets et les vins servis dans de la belle vaisselle et de beaux verres… Nul besoin de notations, de conseils, les Grands Vins sont les enfants des Grands de ce monde.

 

Pas que cela bien sûr, car à l’origine, à leur origine, il y a eu ceux qui se sont courbés sur la terre, l’ont défriché, ont sculpté des paysages en déforestant, en transformant les sols, ceux qui ont apparié la vigne au sol, qui n’était pas encore un terroir, au climat, à l’exposition, souvent en des lieux proches des grands axes de communication, des grandes foires. Toute activité humaine est liée à la nécessité et non à je ne sais quel génie. Mais la sueur ne suffit pas, elle est rarement récompensée à sa juste valeur, ou sa vraie valeur, car la valeur du vin du vigneron, que ça plaise ou non, a été et reste, pour une grande part, celle ajoutée par la notoriété que d’autres que lui ont su, ou pu, lui conférer dans le système des échanges. En écrivant cela je ne suis pas en train de chanter les louanges du commerçant, qui peut ne faire qu’un avec le vigneron d’ailleurs, mais je m’efforce d’expliquer comment s’est construit le système de référence sur lequel nous vivons.

 

Erik Orsenna, dans son livre sur le coton, écrit des phrases sur lesquelles tous les protagonistes cités plus haut devraient méditer. Bien sûr le coton est une matière première, alors que le vin est un produit fini dès son élaboration, un produit noble, mais sur le fond ce qu’écrit notre académicien grand amateur de vin, à mon sens, a valeur universelle. « Ceux qui préfèrent tout simplifier aiment à croire qu’un monde sans intermédiaires serait meilleur […] Sans appui, les offreurs auraient bien du mal à rencontrer les demandeurs. Bref, il faut des marieurs : ce sont les négociants. On connaît l’origine du mot : la négation « ne » et le substantif latin « otium » (loisir). Et, en effet, le bon négociant n’a guère de loisir ni de repos. Non content de se tenir perpétuellement et planétairement informé des besoins et des disponibilités, il doit, pour bien marier, proposer toutes sortes de services et assumer toutes sortes de risques… »

 

J’aime beaucoup cette appellation de « marieur » qui, dans le monde du vin, des Grands Vins ou de ceux qui aspirent à le devenir, assemble en une même communauté d’intérêts : producteurs-négociants et critiques, comme dans le monde de l’art contemporain où les artistes, les galeristes et les critiques font le marché. Certes le mot marché est devenu un gros mot car il a été annexé par ceux, tout particulièrement les gens de la finance, qui l’ont vidé de sa consistance physique et de sa réalité humaine, mais, même ceux qui protestent contre la marchandisation, doivent passer par l’acte commercial qui est le véhicule de toute forme d’échange y compris pour le troc. Certes, comparaison n’est pas raison, l’acte artistique est pure création de la main de l’homme alors que pour le vin celle-ci doit passer par l’intermédiation de ce que certains qualifient, faute de mieux, du terroir. Le vigneron n’est pas un artiste mais un artisan qui, en se penchant sur sa terre, en la cultivant, dans toutes les acceptions du terme, la transforme, la bonifie, la transcende, la magnifie, et rien n’interdit objectivement de penser ou de croire qu’il ne puisse en faire émerger un Grand Terroir qui sera reconnu par les générations futures.

 

Les Grands Vins proviennent tous bien sûr de Grands Terroirs mais l’amateur peut très bien ne pas apprécier un Grand Vin, tout en reconnaissant qu’il est Grand et qu’il provient d’un grand Terroir, et qualifier de Grand un Vin de plus petite notoriété sans pour autant avoir besoin, pour exprimer son jugement, l’apprécier, de le rattacher à un Grand Terroir. Ce que je souhaite exprimer en écrivant cela c’est que ce qui compte, en matière d’esthétique, de goût, je n’écris pas de bon goût, c’est l’éclectisme, la curiosité, la découverte et non un certaine forme de conservatisme rassurant qui s’en tient aux valeurs établies, dites sûres, que l’on peut bien évidemment, elles aussi, apprécier, aimer. Les carcans entravent car ils sont rigides je leur préfère les espaces de liberté où il est possible de se construire son système de référence dans lequel, les critiques sont, comme d’autres, des prescripteurs, des éclaireurs, mais surtout pas des juges aux élégances sur qui reposeraient les vraies valeurs. La grandeur, avec sa part de vanité, n’en n'étant pas une.

 

Pour clore cette chroniques, deux points accessoires me hérissent dans le monde de la blogosphère :

-         les commentateurs, souvent anonymes, qui se prennent pour des nettoyeurs des écuries d’Augias ;

-         le poujadisme utilisé par certains pour disqualifier les propos de celui dont ils contestent les analyses.

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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 00:02

 

Ce « Voyage imaginaire autour de Barbe Nicole Ponsardin Veuve Clicquot » écrit par Elvire de Brissac est un petit bijou d’écriture vive et alerte, riche et documenté, que tous les amoureux du vin se doivent de lire.

Qui mieux que l’auteur est en mesure de présenter la Veuve Clicquot – je m’y suis essayé dans une chronique : «  Les veuves industrieuses : Amiot et Clicquot » 
http://www.berthomeau.com/article-15288559.html alors laissons à Elvire de Brissac ce soin avant qu’elle ne se glisse dans la peau de Barbe Nicole Ponsardin Veuve Clicquot 1777-1866.


«
  J’ai 230 ans, le premier nom féminin célèbre de l’histoire du luxe ; 12 ans à la Révolution et 90 ans à la fin du Second Empire. Je suis née à Reims, morte à Reims, entre temps j’ai vendu des milliers – aujourd’hui des millions – de bouteilles. Mon affaire m’est tombée sur la tête à 27 ans, quand j’ai perdu mon mari ; entourée d’hommes exceptionnels comme Edouard Werlé, mon successeur, je suis la veuve la plus fêtée du monde. Qui suis-je ? Elvire de Brissac, ma descendante, esquisse une réponse dans ce Voyage imaginaire. »


L’extrait que je vous ai choisi est représentatif de mon incommensurable mauvais esprit. Bonne lecture et achetez, offrez à vos amis et relations ce « Voyage imaginaire autour de Barbe Nicole Ponsardin Veuve Clicquot » paru chez Grasset 14,50 euros et lisez-le sans modération.


« Plus je me renseigne, plus j’apprends que « la mousse du vin de Champagne […] est […] une sorte de Protée (1) pour les négociants et les propriétaires les plus expérimentés ». Alors pour moi qui ne sais rien ! Qui sais cependant une chose depuis que j’ai fourré mon nez dans ce commerce, une chose que me répétait François de son vivant et qui semble en parfaite contradiction avec ce que je viens de dire : nous devons faire tout mieux que nos concurrents, viser la première place, acheter, tant pis, les vins les plus chers de la place afin de parvenir à la perfection. « Une seule qualité, la première », telle est ma devise depuis le premier jour.

Bien entendu les bouteilles mises dans le noir ne se sont pas tenues tranquilles : les cellules des levures se sont multipliées pendant la fermentation et ont formé un dépôt qui rend le vin trouble, alors que les clients le veulent le clair. On sort ce fond ténébreux, filandreux en faisant dégorger les bouteilles – imaginez-vous le temps perdu à ce remuage – on recommence autant de fois que nécessaire. Puis on procède au dosage, c’est-à-dire qu’on croise le vin, qu’on le détend avec toutes sortes de trucs : selon les années, on lui ajoute de « l’esprit » – cognac ou eau-de-vie – pour corriger son acidité, ou bien on le teinte de liqueur de Fismes (à base de baies de sureau bouillies et de crème de tartre) pour obtenir des champagnes rosés ; pour le clarifier, on le colle ; on le sucre avec une solution sucrée, bref on veut le voir gai comme un oiseau des bois quand il sera enfin commercialisé au bout de deux ans. Nous ne voulons pas d’un champagne tranquille ! »

 

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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 00:04

 

Comme je ne suis pas un journaliste professionnel je n’ai pu visionner le magazine de M6 « 66 Minutes » qui aborde l’alcoolisme au féminin mais j’ai lu l’éditorial de Richard Cannavo dans Télé Obs. Paris. C’est très instructif. En effet, sa lecture met en lumière pour le grand public  l’enchaînement qui mène à cette maladie qu’est l’alcoolisme. À noter que dans ce papier pas une seule fois le mot vin n’est écrit. Si je le souligne ce n’est pas pour dédouaner le vin car, comme toute boisson contenant de l’alcool, il peut être le vecteur de l’alcoolisme, mais pour montrer que le prendre pour cible privilégiée, emblématique, relève de l’erreur et procède d’une vision quantitative de l’alcoolisme.

Les 3 cas cités montrent assez bien les nouveaux visages de l’alcoolisme :

-         « les jeunes filles tout justes sorties de l’enfance. Elles sont ravissantes, gaies, insouciantes. Et alcooliques… » Se désinhiber, faire la fête, boire, finir ivres mortes… Elles ont commencé à 15 ou 16 ans et à 22 ou 23 elles sont dépendantes. Que boivent-elles ? « Vodka, Red Bull, Vodka-Red Bull, whisky, whisky-coca, Malibu-coca, tout, tout… »

-         « Isabelle a 50 ans, dont quinze d’alcoolisme […] à 2 euros l’unité elle dépense plus de 400 euros de bières par mois. Un tiers de son budget… » Elle a basculé à 35 ans après son divorce. Elle perdra aussi un bon travail. Neuf cures de désintoxication en 10 ans.

-         « Anne-Lise, elle a 41 ans, mais elle n’a plus d’âge. Bouffie, les yeux pochés dans un visage blême, la voie pâteuse, elle vit cloîtrée chez elle. Seule »

Dans le premier cas, mal être existentiel d’une jeune génération en mal de repères et livrée à elle-même du fait souvent de la distension des liens familiaux, et pour ces deux derniers cas, accident de la vie ou solitude « l’alcool et la dépression, c’est le couple infernal. » Je ne vais pas revenir sur cette question que j’ai traitée à plusieurs reprises :

- « L’alcool et les jeunes, Anaïs et le fils de Véronique… ». http://www.berthomeau.com/article-24231203.html  

- « On est toujours puni par où l’on a péché » : protégez-nous de nos faiblesses messieurs les professeurs d’alcoologie » http://www.berthomeau.com/article-24403391.html

Je me permets simplement de remettre à l’ordre du jour le livre d’Olivier Ameisen  « Le Dernier Verre » du Dr Olivier Ameisen : un témoignage qui dérange… » http://www.berthomeau.com/article-24275011.html qui, sans avoir la prétention d’apporter une solution universelle à cette terrible maladie qu’est l’alcoolisme, aborde courageusement, contre les courants établis  « Les alcoologues sont un peu comme ces maris ou femmes trompés depuis des années… » à propos du livre du Dr Ameisen » http://www.berthomeau.com/article-26873197.html, la question de sa guérison alors que les cures ne débouchent que sur l’abstinence qui conduit à la rechute.

Lorsque je constate, depuis des années, toute l’énergie médiatique déployée pour stigmatiser plus particulièrement le vin parce qu’il reste quantitativement la boisson alcoolisée la plus bue en France mais avec des modes de consommation aux antipodes des vieilles lunes du fumeux « principe » de  Sully Ledermann http://www.berthomeau.com/article-3863227.html, les moyens mis en œuvre pour promouvoir des leurres, des études tronquées, pour laisser accroire que le n’y toucher jamais puisse être une digue insubmersible, j’éprouve une forme de honte vis-à-vis de ceux qui se trouvent précipités dans des spirales infernales par des accidents de la vie. D’une certaine manière c’est se moquer d’eux, et en écrivant cela je ne mets pas en cause tous ceux qui se dévouent au plus près d’eux pour les aider, les secourir, tenter de les guérir, mais je pointe le doigt vers ceux qui mènent l’ANPAA comme un fonds de commerce. L’échec patent, renouvelé, d’une approche, d’une politique de prévention qui ignore ou court derrière les évolutions de nos sociétés devrait rendre les concepteurs des politiques de Santé Publique modestes. Il n’en est rien et nous nous devons, car nous sommes des citoyens à part entière, des pères et des mères de famille soucieux de l’avenir de nos enfants et de nos petits enfants nous positionner dans des attitudes responsables.

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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 00:03

 

Dans la famille Demorand ce matin je cuisine Sébastien avec mes 3 Questions après m’être éveillé au son de la voix de Nicolas sur France-Inter. Ces 2 jeunes gars sont des gars qui décoiffent sec, à leur manière dans leur boulot y dépoussièrent les étagères, y font passer un courant d’air frais qui oxygène nos neurones un peu confits par le parler gros qui sévit dans les médias.  Comme le disent, ou l’écrivent, certains de leurs confrères journalistes, un peu cire-pompes, ce sont des valeurs qui montent. Sébastien, compagnon de route naturel de notre belle Amicale du Bien Vivre, fait pour moi parti de ceux qui « devancent le vent »* dans l’univers bien codifié de la critique gastronomique. Il est curieux de tout, et se pose beaucoup de questions, « beaucoup trop… » ajoute-t-il en rigolant. Je le laisse se présenter au travers d’une interview qu’il avait accordé du temps où il travaillait à feu Zurban : « Mon parcours personnel a commencé par une petite vingtaine d'années passées à l'étranger, entre les Etats-Unis, la Belgique, le Maroc, le Japon notamment, puisque mon père est diplomate. Concernant mes études, j'ai une maîtrise de sciences politiques à la Sorbonne, suivie de deux années au Centre de formation des journalistes. Après avoir décroché mon diplôme, je suis entré à Europe 1, où j'ai passé environ six ans. J'en suis parti pour intégrer Gault&Millau, où j'ai passé un peu moins de trois années, à travailler aussi bien pour le magazine que pour le guide. Je suis à mon compte depuis maintenant deux ans et demi… » Présentement il chronique dans «Le Parisien», il cause dans le poste sur RTL, il collabore aussi aux guides du Fooding et aux Carnets de route de la revue «Omnivore». Notre rencontre, d’abord électronique, fut de celles que je préfère, spontanée, fruit du hasard. Je venais de lire l’essai qu’il venait d’écrire avec Bénédict Beaugé « Les cuisines de la critique gastronomique » au Seuil et lui m’avait croisé à « Terre de Gaillac » alors que je prenais la clé des champs. Nous nous sommes retrouvés au Baratin sur les hauts de Belleville. Merci Sébastien de m’avoir consacré un peu de temps.

 

* Henri Gault disait que la critique doit «devancer le vent»

 

1ière Question : « La comparaison, surtout avec la presse anglo-saxonne, souligne la faiblesse générale de notre presse nationale. Celle-ci souffre d’une part, d’un gros « déficit déontologique » et, de l’autre, d’une sorte de malformation congénitale, son penchant pour les papiers d’opinion au détriment des hards facts, de l’enquête et du reportage » écrivez-vous mais, comme plus de 61% des Français * jugent que les journalistes ne sont pas indépendants face aux pressions du pouvoir et de l'argent, le journaliste gastronomique, qui a déjà bien du mal à convaincre qu’il fait un travail sérieux, n’est-il pas, après tout, que l’extrême pointe de l’archipel du métier de journaliste « à la française » ?

 

Réponse de Sébastien Demorand :

Sans doute, oui. Ce que nous avons cherché à montrer, à travers l’exemple de la presse gastronomique, c’est ce qu’elle nous dit, plus généralement, de l’état de la presse « culturelle » ou de loisir, voire de la «grande presse », sérieuse, reconnue, institutionnelle. Le livre commence en l’occurrence par un exemple tiré de la chronique musicale : c’est bien la preuve que nos interrogations traversent un grand nombre de secteurs différents du journalisme culturel sinon du journalisme tout court. La question, notamment, de la différenciation entre le journalisme pur et dur (dont le reportage serait l’aboutissement idéal) et le travail des éditorialistes nous apparaît flagrante. Pour revenir à la presse gastronomique française, on a pu avoir le sentiment qu’elle était plus attachée à l’éditorialisation de ses points de vue qu’à leur argumentation factuelle.

 

2ième Question : Des journalistes qui font des ménages, des voyages de presse et qui s’arrangent avec le ciel,  mais le lectorat n’a-t-il pas« pris dans son ensemble […] que ce qu’il mérite… L’immense majorité, bercée par le discours sur l’excellence française dans ce domaine, persuadée de posséder la science infuse, ne demande rien, n’a aucune exigence. » Tous bons à mettre dans le même sac Sébastien Demorand ? En dehors du « guide sourd-muet » * point de salut…

 

Réponse de Sébastien Demorand :

Absolument pas, au contraire ! Nous ne disons pas qu’en dehors du Michelin, pour ne pas le nommer, il n’y a point de salut. Simplement, Bénédict Beaugé et moi-même nous interrogeons sur la volonté du public d’en savoir plus et d’en savoir mieux sur les questions liées à la gastronomie. Il ne s’agit pas, demain, d’être tous des spécialistes de la poule de Houdan ou du navet noir de Pardailhan. Mais simplement d’arriver à nous interroger, régulièrement, avec le concours de la presse, sur ce que sont les enjeux alimentaires, gastronomiques et donc culturels d’aujourd’hui comme de demain. Prenons un exemple tout bête, mais qui, à mes yeux, symbolise les manques qui sont les nôtres. Lorsqu’aux Etats-Unis, tout récemment, les Obama décident de lancer, avec le soutien appuyé de la fameuse « cheffe » californienne Alice Waters, un potager bio de 350m2 à la Maison Blanche, le sujet est aussi traité par les reporters  gastronomiques des grands journaux comme le New York Times. Qu’est-ce qu’ils vont faire pousser, comment mange le président, aime-t-il les betteraves, le surplus de légumes ira-t-il réellement aux SDF de Washington ?... Plein de questions, toutes simples, toutes bêtes, encore une fois, mais qui nous disent quelque chose des mutations de la culture gastronomique des Américains — ou du moins de certains d’entre eux — et de la façon dont leur presse en fait état. Revenons chez nous, maintenant : vous les avez entendues se déchirer, ces derniers mois, ces dernières années, nos grandes plumes, à propos du coupage du rosé ou des menaces sur le camembert au lait cru ? Un écho par ci, un entrefilet par là, au mieux un article isolé : il faut donc se tourner vers des univers comme la blogosphère, où la spécialisation est particulièrement marquée, pour chercher et trouver des informations dont la « grande presse » ne veut pas. Ou qu’elle n’a pas les moyens de s’offrir. Ou dont elle n’a tout simplement jamais entendu parler. Pour résumer, Bénédict et moi-même avons le sentiment qu’il y aurait tellement plus à faire dans la presse « traditionnelle » pour continuer d’accompagner les évolutions gastro-culturelles d’aujourd’hui, ou tout simplement les raconter. Songez simplement à l’Observer Food Monthly, en Grande-Bretagne, le remarquable supplément mensuel du Guardian consacré à la cuisine et au vin : où est l’équivalent français, signé Libé, le Monde, le Figaro ou je ne sais qui ? Nulle part. Il n’existe pas. Tout est dit…

 

3ième Question : « Comme le hamster dans sa cage, la gastronomie française – et, avec elle, la critique, naturellement – tourne donc en rond, encore et encore… » Entre esprit de révérence vis-à-vis des grands noms, la posture « j’m’enfoutiste » de quelques « poujados » du bistrot et le dadaïsme gastronomique d’une frange de la critique, rassurez-nous Sébastien Demorand, il doit bien avoir un espace de liberté à défricher, où le food journalist pourrait à la fois exercer sa sagacité, sa curiosité, redonner envie au grand public, sortir la gastronomie de « l’art officiel » : et si c’était sur le Net que ces champs nouveaux, potentiellement porteurs, existaient ?

 

Réponse de Sébastien Demorand :

Des champs nouveaux, potentiellement porteurs, je suis tout à fait d’accord. Mais à une condition, c’est que les nouveaux médias ne soient pas uniquement un espace pour accueillir une « vieille » parole médiatique ! La plupart des blogs culinaires sont malheureusement, aujourd’hui, assez tristes — ou disons qu’on peut rire de certains au 38e degré ! Plus sérieusement, j’ai l’impression qu’il ne suffit pas de dire « nouveau média » pour avoir forcément un nouveau traitement médiatique des infos. Qu’apporte le web 2.0 à la gastronomie française aujourd’hui ? On peut laisser des commentaires après les posts ? C’est énorme ! Et sinon ? On peut filmer ses repas au restaurant ? Très bien, c’est plus ou moins neuf, ça fait bien rigoler les apprentis François Simon, mais ça nous dit quoi au fond ? De la cuisine d’un chef, de ses influences, parcours, trajectoires, envies, inspirations, rencontres ? Encore une fois, sur le web comme ailleurs, les choix journalistiques sont fondamentaux. On peut se contenter de dire « j’ai mangé là, la serveuse était jolie, le tartare était nul » en mettant en ligne son addition, mais on peut aussi avoir envie de faire plus et de faire mieux. Qu’on se comprenne bien : je ne joue pas au vieux con qui vous serine l’air du « c’était mieux avant » ou qui se plaint des «  bloggeurs-qui-détestent-les-vrais-journalistes qui veulent me piquer mon boulot ». J’essaie juste d’analyser ce que je vois, de comprendre pourquoi l’espace du web gastronomique français est aussi peu « journalistique » — deux ou trois exceptions venant bien entendu confirmer cette petite règle. Ouf, vous voyez qu’il y a de l’espoir !

 

Petite Question subsidiaire : Sébastien se quitter sans parler jaja ça risquerait d’être mal perçu par mes lecteurs. Au débotté, ton vin du moment ?

 

Réponse de Sébastien Demorand : La boutanche? Et si on disait simplement que j'ai eu l'occasion de (re)goûter récemment les vins produits par un ami à moi en Languedoc, Jean-Yves Chaperon, du domaine des Chemins de Carabote www.carabote.com , avec notamment un 100% Carignan en vin de pays du Mont Baudille à tomber par terre de fraîcheur et de gourmandise. 

Sinon, un chenin d'Ardèche, de mémoire, goûté au verre hier au... Baratin ! 

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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 18:47

 

Coïncidence ou signe que nos vies, à l’heure de la mort, peuvent se croiser une dernière fois. Aujourd’hui, à la cathédrale de Versailles, dans une grande simplicité, nous avons accompagné Jean-Daniel Bénard vers ce qu’il est coutume d’appeler sa dernière demeure. Pour beaucoup d’entre vous, cet homme de 63 ans est un inconnu et pourtant après avoir été directeur de l’Office du Lait, où il sut gérer mieux que quiconque les quotas laitiers, le pouvoir politique, pour cause de chaises musicales, le nommait directeur de l’INAO où il eut comme Président : Paul Avril qui vient lui aussi de nous quitter. Tout deux étaient des hommes simples et discrets. Des hommages officiels seront rendus à Paul que je connaissais bien et qui était, tout comme Jean-Daniel, parmi les tous premiers abonnés à mon blog Vin&Cie. Pour Jean-Daniel, qui souffrait tant d’être placardisé, d’être replié chez lui, nié dans ses compétences, j’écris à ceux qui, froids et indifférents, pouvaient et qui n’ont rien fait : honorez au moins sa mémoire de bon serviteur de la chose Publique et faites ce que vous lui aviez promis de faire, devant moi, voilà tout juste une semaine, au 78 rue de Varenne. C’est le moins que vous puissiez faire.

Je suis un peu colère. Je retiens mes mots. Les seuls que je laisserais échapper seront des mots de compassion, mes petits mots de sympathie, d’amour même s’ils sont bien impuissants face à la douleur des familles de Paul et de Jean-Daniel, de leurs proches, de tous ceux qui les aimaient. Permettez-moi, à propos de la mort de reprendre quelques réflexions de Vladimir Jankélévitch dans son petit livre « Penser la mort ».

« Quelqu’un disparaît, un autre occupe la place. C’est la mort à la troisième personne, la mort de n’importe qui, un passant frappé d’embolie… C’est la mort sans mystère. »

« En ce qui concerne la mort à la première personne, c’est-à-dire la mienne, eh bien, je ne peux pas en parler puisque c’est ma mort. J’emporte mon secret, si secret il y a, dans la tombe. »

« Il reste la mort à la deuxième personne, la mort du proche, qui est l’expérience philosophique privilégiée parce qu’elle est tangente aux deux autres. Elle ressemble le plus à la mienne sans être la mienne, et sans être non plus la mort impersonnelle et anonyme du phénomène social. C’est un autre que moi, alors je survivrai. Je peux le voir mourir, Je le vois mort. C’est un autre que moi et, en même temps, c’est ce qui me touche de plus près. Au-delà ce sera ma mort à moi. La philosophie de la mort est faite pour nous par le proche qui est à nos côtés. C’est une expérience que personne ne cherche, mais enfin tout le monde l’a faite un jour ou l’autre, malgré soi. »

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15 juin 2009 1 15 /06 /juin /2009 00:04

L’atmosphère de cette conférence de presse virtuelle mêlait une forme étrange de grandeur et de solitude gaullienne comme le montre cette image du Secrétaire Perpétuel de l'Amicale, flanqué de son aide de camp, s’adressant avec conviction et détermination, depuis le 9ième étage de sa demeure, aux membres de ce réseau naissant qu’est l’ABV et un parfum de je ne sais quoi exhalant des fragrances pierre dacquienne et desprogienne, soulignées par de la minéralité brute oliviépoussienne pour finir sur une bouche « tendue » très jacqueduponienne. Bien sûr, le côté cinéma muet de l’instantané photographique ne permet pas de traduire l’intense émotion de ce moment rare et solennel.

Au plan vestimentaire le Secrétaire Perpétuel, afin d’effacer l’impression de j’m’en foutisme provocateur des clichés volés par Voici « Le scoop de Voici : l'Amicale des Bons Vivants se rebiffe ! » http://www.berthomeau.com/article-30940945.html , avait revêtu son costume Prince de Galles Cary Grant passé sur une chemise blanche à col ouvert. Notre homme se voulait chic, mais décontracté, pour donner aux médias l’image d’un leader d’opinion influent sans pour autant verser dans le côté hautain et dominateur. À sa gauche, l’emblématique porteur de chapeau http://www.berthomeau.com/article-30504810.html Messieurs les censeurs prohibitionnistes nous les bons vivants sommes prêts à porter le chapeau ! , symbole de la capacité de notre Amicale à assumer son choix du Bien Vivre, arborait ce jour-là le splendide couvre chef des Queen's Own Highlanders revisité par le champagne de Castellane sis à Épernay. Vous pouvez aussi noter sa décontraction élégante, mêlant avec goût le bleu électrique et le jaune paille, mettant ainsi en valeur son air angélique du jeune homme bien sous tous les rapports que beaucoup de mères de notre doulce France souhaiteraient avoir pour gendre.


Les propos du Secrétaire Perpétuel furent brefs mais percutants :

-         Sans aucun préambule, sans prendre de gants beurre frais, il a convié tous les membres et les compagnons de route de l’ABV à un Vin d’Honneur « sauvage » le mardi 23 Juin à midi dans l’enceinte de Vinexpo. Le lieu de ce rassemblement encore tenu secret, pour des raisons que le Secrétaire Perpétuel s’est refusé à donner, sera précisé la veille sur Vin&Cie l’espace de liberté. Venir accompagné de bouteilles serait du meilleur goût de Bon Vivant a-t-il tenu à préciser. Ceux qui pensent s'y rendre peuvent l'indiquer de suite à l'homme au chapeau selon la procédure habituelle du blog.

-         Puis, avec une certaine solennité, il a fait part de sa présence à la 1ière rencontre des Vignerons Blogueurs le lundi 22  Juin au Château Luchey-Halde (Mérignac). http://blogsetvignerons.over-blog.com  Cette rencontre se déroulera de 11 à 19 heures. Le Secrétaire Perpétuel, lui, s’y rendra en petite pomppe dans l’après-midi. Il a précisé qu’il ne signerait aucun autographe ni ne dédicacerait ses œuvres complètes mais qu’il se contenterait de boire de bons coups et de tailler des bavettes.

-         Enfin, le Secrétaire Perpétuel s’est félicité que les footballeurs du Variété Football Club emmenés par Jacques Vendroux, après avoir affronté l’équipe des Gardes Suisses le 10 juin (l’arbitre de la rencontre était l’évêque de St Etienne) aient eu la bonne idée, à l'issue de l'audience papale, par l’entremise de l’inénarrable commentateur Thierry Roland et de l'emblématique Marius Trésor, d’offrir au Pape un Cognac mis en bouteille l'année de sa naissance. Il a émis le vœu que, lors d’une prochaine rencontre, le Variété Football Club affrontât l’équipe de la Garde Républicaine de l’Elysée afin qu’à l’issue de la rencontre lors de l’audience que leur accordera le Président ils puissent lui remettre un magnum de Châteauneuf-du-Pape offert par l’Amicale des Bons Vivants.

-         En conclusion, le Secrétaire Perpétuel a tenu tout d'abord : 
à renouveler aux membres, parisiens ou non, son invitation à venir déguster avec lui sa recette de « 
Mesclun de l’Océan aux Bonnottes de Noirmoutier confites et le vin qui va avec… »http://www.berthomeau.com/article-31458784.html ;
puis il a fait appel aux bonnes volontés pour que sa suggestion de créer un blog  pour intéresser nos jeunes pousses au vin
www.levindantousesetats.com à la suite de sa chronique « Marguerite dit à son père : « est-ce que le vin est difficile à faire ? » http://www.berthomeau.com/article-32095758.html puisse prendre corps.

Avant de prendre congé, en riant dans sa barbe poivre et sel, sous l'oeil impavide du chapeauté écossais, il s'est exclamé : « À quoi ça sert que Berthomeau se décarcasse  si les membres de l’ABV le laisse ramer avec une toute petite rame sur un grand navire voguant sur le vaste Océan de l’indifférence… » et,  en reconduisant ses hôtes virtuels sur la Toile, il a appelé de ses voeux une réelle mobilisation générale des Bons Vivants pour que la juste cause du bien-vivre fasse de nouveaux adeptes…

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13 juin 2009 6 13 /06 /juin /2009 00:04

Qu’est-ce qu’y ne va pas inventer pour faire l’intéressant, un de ces jours y va nous dire qu’il va se présenter à la Présidentielle de 2012. Sur cette dernière hypothèse je ne dis pas non mais pour mon histoire de dormeur beurré comme un petit Lu qui finit en enfer je vous rassure ce n’est pas une histoire à dormir debout.

Voilà comment je l’ai découverte. Acte 1 : une lectrice de Crosne, 91560, me lance un SOS car elle ne trouve pas de crabe Chapka dans sa banlieue profonde. Vous allez me dire : z’êtes pas épicier ! Oui, mais j’ai commis une chronique en août 2007 « Le crabe aux pinces d’or » http://www.berthomeau.com/article-6886869.html dans laquelle je cause du crabe Chapka. Acte 2 : bon samaritain je tape crabe sur Google et je tombe sur cette histoire de… C’est un Finistérien : http://www.cadour.net de Lannilis qui la raconte sur son blog : cuisine de la mer. Je ne vais pas copier sur lui mais vous la raconter à ma façon et, si je fais référence à l’expert ce sera cité entre parenthèses.

Première précision pour les ignares : le « dormeur » est un crabe, aussi dénommé tourteau dans le commerce et cancer pagurus par les scientifiques. Quand je pratiquais la pêche à pied du côté de Brétignolles sur-Mer, il fallait le débusquer dans les trous de roche au crochet car il se planque, roupille et, quand il se carapate en marchant de traviole ce n’est pas un rapide. Tout le contraire de l’étrille, petit crabe vert à chair fine, goûteux, vif et qui pince sec. Les pinces du dormeur sont imposantes mais faut être un parigot pour y risquer ses doigts y compris chez le mareyeur.

Pour choisir le bestiau je m’en remets à l’homme de la mer : tout d’abord « mieux vaut choisir une femelle. La chair est plus fine, et mieux répartie entre le coffre et les pinces » ensuite « la meilleure saison c’est l’été, disons de juin à octobre, mais on en trouve de jolis toute l’année. »,  puis des conseils d’expert : 1° « c’est le poids qui importe, à taille égale choisir le plus lourd », 2° «  éviter ceux qui ont le ventre clair, plus la couleur tire vers le brun, et meilleur il sera. » 3° « abandonnez aussi les femelles qui ont des œufs dans le réceptacle prévu à cet effet, elles viennent de pondre, elles ont épuisé beaucoup de chair à cet effort ! »

Ensuite ça se corse, non parce que le choix du second ingrédient soit difficile, puisqu’il s’agit d’une bouteille de vin blanc sec, mais de part la fonction impartie au vin. Notre breton jette son dévolu tout normalement ou tout régionalement sur un « Muscadet, fruité (élevé sur lie avec bâtonnage, c’est l’idéal, mais ne le payez pas trop cher pour cette recette) » Pour ma part je n’ai pas de religion bien établie sur cette question puisque je ne suis pas passé à l’acte. Donc, faites comme bon vous semble et, à mon humble avis, je ne suis pas sûr que la qualité du vin influe sur la suite des évènements. D’ordinaire, le dormeur finit sa vie aquatique dans l’eau bouillante aromatisée. Attention, il n’est pas précipité dans l’eau bouillante mais traîtreusement plongé dans de l’eau froide qui est ensuite portée à ébullition. Depuis toujours, les âmes sensibles et les ami(e)s des bêtes m’ont souvent interrogé à propos de la souffrance de la moule ou du crabe. Je n’ai jamais su répondre sauf que, pour paraître encore plus barbare, j’évoquais la découpe en vif de la langouste avant passage au grill.

Dans le cas présent, vont venir s’ajouter aux susdit à la fois les abstinents et Brigitte Bardot. En effet, notre tourteau, entravé par de grosses élastiques, afin d’éviter qu’il ne se rebellât, est plongé dans un bain de vin blanc, pendant une bonne heure, pour se murger grave. Selon notre breton cela aura pour vertu de parfumer sa chair. Ensuite, beurré comme un petit LU le tourteau posé délicatement sur des braises, pendant un bon quart d’heure, achèvera son étrange trajectoire qui l’a conduit de l’Océan à sa première cuite pour finir dans l’Enfer des hommes. Chaîne de la prédation et, pour se donner bonne conscience, souligner que les tourteaux sont des prédateurs impitoyables permet de le savourer tout chaud en s’envoyant des canons de Muscadet. Notre breton est un fan de  Jo Landron alors si ça vous dit cliquez.

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12 juin 2009 5 12 /06 /juin /2009 00:07

Chère ODG de Pomerol,

 

 

À mon âge, en dépit de mon long compagnonnage avec les grands fauves

politiques,  je garde une faculté d’étonnement et d’émerveillement en acier trempé. Celle-ci est décuplée lorsque je découvre, au hasard de mes recherches de petit chroniqueur, des décisions prises, la main sur le cœur, rien que pour faire notre bonheur à nous pauvres petits consommateurs.

 

Tel fut le cas le jour où, je cite ma source, Vitisphère, « La décision prise ce mois-ci par le Syndicat viticole de Pomerol, indiquant que d'ici 2018, tous les vins de l'appellation devront être élaborés sur l'aire même de Pomerol, inquiète nombre de propriétaires. En effet, beaucoup d'entre eux possèdent quelques hectares en Pomerol mais aussi sur les appellations limitrophes où se trouvent les propriétés et les chais. » Exiger de faire le vin et de le mettre en bouteille au plus près des vignes, surtout dans une appellation aussi prestigieuse que la vôtre, pourquoi pas ! Mais, lorsque je constate que la ligne de démarcation va exclure des chais situés à quelques kilomètres, voire des hectomètres, des vignobles situés dans l’aire, alors là je sors mon « révolver ». De qui se moque-ton ? Hormis les exclus, sans contestation de nous, ceux dont vous entendez assurer la protection.

 

Ce projet n’est pas nouveau puisque l’AG de votre syndicat a pris une délibération en ce sens le 23 octobre 1998. De plus, cette même assemblée le 1ier mars 2001 a mis en place un régime transitoire en vertu duquel tous les exploitants auraient l’obligation de vinifier dans l’aire d’appellation à compter de 2004 pour les viticulteurs exploitant plus de 2 ha et à compter de 2006 pour tous les autres. Pour faire bon poids, ces viticulteurs devaient chaque année adresser aux services de l’INAO une demande de dérogation pour pouvoir être autorisés à vinifier hors de l’aire Pomerol. Fort bien me direz-vous, voilà qui prouve que le projet n’est pas nouveau. J’en conviens mais ce qui m’étonne, moi qui dans ma vie antérieure ai vu défiler sur mon bureau tant de décrets d’AOC, c’est que toutes ces modifications n’aient pas été retranscrites dans le vôtre. Pourquoi tant de discrétion ? Que je sache seules les signatures ministérielles donnent force de loi à vos décisions et leur publicité, via le JO, les rend opposables au tiers. De plus, en ce temps-là votre Syndicat était un club puisque l’adhésion n’était pas de droit mais supposait une cooptation par l’un des adhérents. Sans vouloir minimiser vos décisions antérieures je trouve qu’elles prenaient quelques libertés avec une saine conception d’un État de droit et qu’elles affaiblissent votre intransigeance actuelle.

 

De quoi je me mêle me rétorquerez-vous, à Pomerol, sur nos 800 hectares, nous sommes une grande famille, et la discrétion sied aux grandes familles qui se doivent de « laver leur linge sale » en famille. Permettez-moi de rebondir sur cette expression, qui peut vous semblez vulgaire – elle est attribuée à Voltaire et à Napoléon –, pour m’interroger sur la finalité, le sens de votre démarche. Toujours dans Vitisphère, votre président, Jean-Marie Garde explique que ce vote « suivait la logique d'une décision prise en 1998 et qui s'inscrit dans la logique qui préside à Saint-Emilion, à savoir que cela valide la notion de « mise en bouteille au château ». Mais alors, que d’eau que d’eau a coulé dans le ruisseau de la Barbanne avant que vous ne vous décidiez à inclure cette exclusion dans le projet de cahiers des charges. Ce qui m’étonne plus encore, c’est qu’elle ne s’appliquera qu’en 2018. En effet, puisque vous semblez vouloir, au travers d’elle, accroître notre protection face à des pratiques qui, je le suppose avec beaucoup de précaution, doivent sans doute être non-conformes à l’éthique de votre appellation, je ne vois pas pourquoi vous avez attendu si longtemps : presqu’un siècle, et que vous différiez encore de 9 ans son application ? Vos grands anciens, tel l’ancien Président de la CNAOC : monsieur Henri de Lambert du Château de Sales à Pomerol, que j’ai eu comme interlocuteur au cabinet du Ministre, étaient-ils aussi peu soucieux de défendre votre prestigieuse appellation ?

 

Si je me permets cette intrusion dans vos affaires de famille ce n’est pas pour porter secours aux futurs exclus, qui n’ont nul besoin de mon assistance, mais parce que Vin&Cie est un espace de liberté qui se veut ouvert à toutes les questions, même celles qui dérangent. J’en égrène quelques-unes.

-         Puisque vous changez la règle actuelle c’est que celle-ci sans doute ne donnait pas toutes garanties aux consommateurs que nous sommes ? Si tel n’était pas le cas, puisque jamais vous ne nous avez alertés sur ce point, pourquoi la changer ?

-         Dans la mise au château y-a-t-il de « bons » et de « mauvais » châteaux puisque les futurs exclus, qui font de la mise au château, se voient reprocher de le faire au seul motif qu’ils le font dans une propriété non-située dans l’aire ?

-         Est-ce la proximité de raisins d’une Appellation voisine qui constituait un facteur de risque ? Si oui, pourquoi les propriétaires de Pomerol vinifiant à Pomerol continueront-ils de vinifier d’autres appellations voisines : Lalande de Pomerol, St Emilion, Lussac St Emilion…dans leurs chais ? Sont-ils plus vertueux – puisqu’ils en ont le droit – que leurs collègues de l’appellation d’à côté ? Sur quels critères objectifs la zone de proximité immédiate a-t-elle été définie ?

-         Cette décision, sous le couvert de la protection de l’authenticité, est-elle économiquement (investissements lourds pour des volumes faibles) et écologiquement (multiplication des sites de vinification) responsable dans une appellation d’environ 800 hectares ?

-         Puisque cette décision, dites-vous, est prise pour valider la notion de « mise en bouteille au château » pourquoi le texte de votre projet permet-il la mise en bouteille dans tout le département de la Gironde ?

-         Pourquoi les opérateurs élevant et conditionnant des vins de Pomerol hors de l’aire ont-ils une date de péremption 2025 beaucoup plus lointaine que les vinifiant ?

 

-         Pourquoi la proposition d’une solution alternative de Jean-Michel Laporte, du Château La Conseillante, qui permettrait « aux châteaux qui vinifient traditionnellement hors de l'appellation de continuer à le faire et de n'appliquer la décision qu'aux nouveaux entrants. » n’est-elle pas examinée ?

Mais « on me dit que...» ce n'est pas possible car la main de Bruxelles s'y opposerait. N'étant pas un praticien du droit communautaire alors je pose la question dans le même mouvement au professeur Norbert Olzack Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne afin qu'il éclaire notre lanterne ? 
 

-         Dans la mesure où, en 2018, un propriétaire ou un bailleur qui ne ce serait pas conformé à votre décision n’aura plus qu’une seule issue : vendre ses vignes, votre décision ne serait-elle pas un moyen de pression habile pour contraindre des petits propriétaires à vendre leur « lopin » de vignes au bénéfice des propriétaires en place ?

-         Est-il possible de connaître les noms et qualités des membres des instances dirigeantes du Syndicat Viticole de Pomerol ?


Sans en appeler aux mannes de René Renou qui a voulu avec passion que chaque syndicat réécrive son décret pour redonner à la notion d’AOC tout son sens et pour réinscrire notre système d’AOC dans ses fondations originelles, je me permets de souhaiter, chère ODG de Pomerol, que vous vous placiez dans cette perspective pour que l’intérêt collectif, soucieux d’excellence et de qualité, prenne en compte des réalités individuelles qui vont dans le même sens.

 

Je me tiens à votre disposition, chère ODG de Pomerol, pour contribuer à une telle issue car le dit l’adage populaire « un bon compromis conciliation vaut mieux qu’un mauvais procès »

Bien à vous   

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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 12:02
Rassurez-vous c'est très court et je l'espère plein d'humour ...

Pour l'ami GUS du PETILLON grand cru :

Pour nos amis prohibistionnistes une Photo de Dany le Rouge devenu Vert qui ne crache pas sur le blanc à bulles d'une région qui assemble du blanc avec du rouge pour faire du rosé , ce n'est pas étonnant que les roses aient bu la tasse et le bouillon par la même occasion

 


Pour Hervé Bizeul un papier de Bouguereau, tiré de la naphtaline pour l'occasion, dans le dernier numéro du Nouvel Obs. Désolé la feuille de chou chic et choc n'est pas exempte de putasserie mais je n'ai pas trouvé mieux...

Pour rire avec les valaisans :

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11 juin 2009 4 11 /06 /juin /2009 00:04

L’Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie : A .N.P.A.A. tient son Assemblée Générale annuelle le samedi 27 juin à Paris. En tant que membre j’ai reçu l’ordre du jour et la notice de présentation au Collège National. 9 candidatures pour 6 sièges à pourvoir. Pour votre information je vous propose de lire leurs déclarations d’intention. C’est instructif. C’est d’autant plus instructif que dans le lot : le Président (candidat N°8), le Secrétaire-Général (candidat N°4) la Vice-présidente (candidat N° 5) sont renouvelables et leur profession de foi est à lire avec attention. Dans ma présentation j’ai soustrait tous les éléments personnels qui n’apportent rien à votre information.

Bonne lecture et il n’est pas interdit de commenter.

Candidat N°1 : né en 1949 – CAP de comptabilité – retraité de la RATP – comptable de gestion de tutelle de majeurs protégés. Adhérent depuis 2004. Président départemental et trésorier régional.

Déclaration d’intention :

Disponible et engagé, fort de mes expériences et de mes combats depuis 5 ans au sein de l’ANPAA fort de mes responsabilités renouvelées, je propose aujourd’hui ma candidature au poste d’administrateur au collège national pour :

-         réussir les enjeux cruciaux que représentant les passages de nos comités départementaux en CSAPA.

-         Accompagner le renouveau de la Vie associative à la conquête de nouveaux adhérents, engagés, efficaces et actifs.

-         Permettre l’accompagnement et l’évolution nécessaire et indispensable à notre association nationale pour garder sa place de partenaire reconnu et incontournable dans le domaine de l’addictologie auprès de nos tutelles nationales et de nos réseaux de santé.

-         Privilégier le parcours du patient, ce qui accroît l’efficacité médico-sociale et administrative par la cohésion de nos centres généralistes.

-         S’impliquer très fortement dans la politique de prévention des addictions sans produits : jeux pathologiques, cyberaddiction, etc.

Toutes ces évolutions que je souhaite devront se faire bien entendu en accord avec les valeurs humanistes qui animent notre association, valeurs qui sont les miennes.

Candidat N°2 : née en 1948, docteur en médecine, qualifié en psychiatrie, thérapeute familiale, psychiatre des hôpitaux attachée à un CHU service d’addictologie. Adhérente depuis 1982, présidente départementale et régionale jusqu’en 2006.

Déclaration d’intention :

Les axes actuels sur lesquelles s’appuie l’ANPAA sont toujours d’actualité. Le continuum prévention, formation, soin peut encore s’enrichir dans ses activités et je m’y emploierai, en particulier au travers d’une vision globale systémique qui développe les solidarités contextuelles. Renforcer le positionnement de l’ANPAA afin qu’il puisse influer sur le sens et une meilleure cohérence des politiques publiques dans le domaine des addictions.

Candidat N°3 : né en 1958, docteur en médecine, qualifié psychiatre, praticien hospitalier chef de service. Adhérent depuis 1990, président départemental.

Déclaration d’intention :

Les actes de prévention doivent s’intégrer dans une dynamique départementale dans le cadre d’un projet de partenariat au plus proche des populations. Rôle essentiel dans le milieu scolaire, les milieux de travail… en lien avec les partenaires du réseau.

Positionnement des professionnels de l’ANPAA avec création d’outils et de référence spécifique à notre association.

Candidat N°4 : né en 1954, docteur en médecine générale, praticien hospitalier. Adhérent depuis 1997, administrateur sortant, élu en 1999 et membre du Bureau National depuis 2001 et SG depuis 2003.

Déclaration d’intention :

La prévention des risques liés aux conduites addictives, déterminant majeur de santé publique, s’impose. Résolument addictologique, centrée sur la personne, notre intervention prendra en compte toutes les spécificités, produits, polyconsommation, publics, dimensions sociétales, dans un continuum de la prévention aux soins et à l’accompagnement médico psycho socio éducatif, tout au long de la vie. Education à la santé, intervention précoce, éducation thérapeutique, réduction des risques, soin, toutes nos pratiques doivent s’adapter aux problématiques, s’appuyer sur des équipes pluridisciplinaires, le partenariat et le travail en réseau. Information, sensibilisation, éducation, formation, argumentation scientifique, veille juridique, action de proximité, doivent s’inscrire dans la durée. La prévention doit être reconnue, valorisée par des financements pluriannuels. Une évaluation régulière sous tend la pertinence de notre action. Humanisme, vie associative, mobilisation militante, approche sociétale et individuelle, professionnalisme, pluridisciplinarité… sont les bases de nos actions. Défendre et promouvoir ces valeurs, en évitant toute position dogmatique ou normative, c’est améliorer la qualité de vie et la santé de tous.

Candidat N°5 : née en 1949, docteur en statistiques mathématiques, diplômée d’addictologie, directeur de recherche à l’INSERM, chercheur enseignante à la faculté de médecine. Adhérente depuis 1992, administrateur sortant, membre du Bureau National depuis 1995 et VP depuis 1997. Présidente du comité scientifique de l’ANPAA.

Déclaration d’intention :

Dans le contexte de la Santé Publique, la qualification de l’alcool comme déterminant de santé dans la loi de 2004 montre l’évolution des politiques de santé.

Les connaissances scientifiques se sont progressivement construites et les expertises collectives de l’INSERM (2001-2003) ont établi les données internationales disponibles, complétées actuellement sur les risques de cancer par le rapport INCA (2009). L’opinion publique est majoritairement favorable à une réglementation renforcée pour réduire l’offre d’alcool (sondage ANPAA 2009).

Avec la réforme de la loi « Hôpitaux-Patients-Santé – Territoire «  la nécessité de transfert de connaissances et d’évaluation des actions est indiquée dans le schéma régional de prévention des Agences Régionales de Santé. Avec les associations comme l’ANPAA et la Ligue contre le cancer, je souhaite contribuer en cohérence avec les attentes de la société civile (cf. les Etats Généraux de l’alcool 2006) et les besoins des usagers.

Candidat N°6 : née en 1968, docteur en médecine, qualifié psychiatrie, psychiatre hospitalier. Adhérente depuis 2003, administrateur sortant.

Déclaration d’intention :

L’ANPAA est un acteur incontournable au sein du réseau de coordination d’actions de prévention en addictologie sur un territoire à l’échelle départementale régionale et nationale. Prévention : articulation entre responsabilités collectives, territoriales et responsabilisation individuelle avec accompagnement vers les soins si besoin.

Candidat N°7 : né en 1939, médecin, hépato-gastro-entérologue alcoologue. Chef de service en CHU professeur des Universités consultant. Adhérent depuis 1978. Administrateur national de 1987 à 2006 et Trésorier adjoint de 2003 à 2006.

Déclaration d’intention :

L’ANPPA doit à travers sa charte qui nous implique, défendre son éthique, la dignité de la personne humaine et la lutte contre les dérives trop normatives.

L’ANPAA doit afficher, argumenter, proposer des actions qui soulignent la place essentielle des conséquences de l’alcoolisme, qui reste un des problèmes majeurs de santé publique et poursuivre l’extension de son champ de compétence à l’ensemble des pratiques addictives pour tenir compte du fait que la plupart d’entre elles ne se limite pas à la prise d’un seul produit et pour mieux assurer l’ensemble des missions assignées aux CAPSA dont elle entende assurer la gestion.

Son action doit se faire dans une vision «anthropologique » de la société, en tenant compte de l’inscription des boissons alcooliques dans nos rites, nos fêtes et dans certaines valeurs, et des autres substances psycho actives dans les évolutions sociétales actuelles.

Cette lisibilité active cette revendication sont les bases nécessaires aux niveaux national et régional de nos actions de prévention et doivent être portées par les administrateurs.

Candidat N°8 : né en 1952, docteur en médecine qualifié psychiatrie, alcoologie, addictologie, psychanalyse. Psychiatre des hôpitaux chef de service. Adhérent depuis 1986, administrateur sortant, élu administrateur en 1997, membre du Bureau National depuis 1999, élu SG et Président National depuis 2003.

Déclaration d’intention :

En me portant candidat à un nouveau mandat d’administrateur de l’ANPAA, je veux soutenir les valeurs humanistes sur lesquelles elle se fonde et me propose de renforcer au niveau national sa place auprès des instances publiques comme force de propositions et d’interpellation, de poursuivre ses actions politiques et de vigilance judiciaire, également de favoriser au niveau régional et départemental la consolidation et le développement de la place de l’ANPAA et des établissements comme premier opérateur national de prévention et de gestion de structures médico-sociales spécialisé en alcoologie et addictologie.

Pour ce faire, je propose que l’ANPAA se mobilise pour :

-         moderniser sa vie associative par une nouvelle dynamique et par la formation des bénévoles au niveau régional,

-         renforcer son identité et sa visibilité d’acteur de proximité par la consolidation de ses Comités Régionaux et de leur mission de coordination stratégique des projets et actions des Comités départementaux en s’appuyant sur la complémentarité de leurs compétences et ressources, et leur implication dans les réseaux,

-         mettre en valeur ses actions et l’activité de ses équipes par un congrès annuel,

-         militer avec ses partenaires pour l’éducation à la santé et une véritable politique territorialisée de prévention de proximité à tous les âges de la vie et en tout lieux,

-         élargir ses missions et compétences en addictologie par la prévention des conduites à risques, la réduction des risques et l’hébergement thérapeutique,

-         inciter par sa voix à la mise en œuvre de politiques publiques cohérentes, courageuses et à la hauteur des enjeux en addictologie, notamment par la conjugaison du contrôle, de l’éducation et de la recherche au service de la santé publique.

 

Candidat N°9 : né en 1965, Bac, licence de robotique, responsable de département télécom. Adhérent depuis 2008.

Déclaration d’intention :

En tant que père de deux filles de 10 et 14 ans, je me sens particulièrement concerné par les nombreux problèmes d’addiction chez les jeunes (jeux, Internet, téléphone, alcool, tabac). L’association doit-elle rester dans son rôle de prévention ou proposer plus de suivi de malades et d’anciens malades ?

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