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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 00:07

 

En cette nuit du 4 août j’avoue tout : oui dans mes fonctions « ministérielles » me faire conduire fut toujours pour moi un vrai bonheur.

Tout d’abord, parce que j’ai horreur de conduire, surtout en ville. Ensuite, parce que je pouvais ainsi dormir pendant mes déplacements : une fonction réparatrice importante dans ce métier fort stressant (voyez le nouveau Ministre en plein mois d'août qui se retrouve avec la patate chaude de la demande de remboursement des aides versées indument aux producteurs de fruits et légumes) ; je pouvais lire mes dossiers, la presse ou un roman ; je pouvais regarder tout à loisir les jolies femmes de Paris ; je pouvais admirer le paysage lorsque nous sortions de Paris ; je pouvais aller en coup de vent voir une expo à l’heure du déjeuner ; je pouvais apprécier les vins du déjeuner ou des dîners officiels ; je pouvais radio-téléphoner (pas de cellulaire encore)…

Pas très écolo tout ça me direz-vous.
Privilégié !
Oui, je l’avoue, mais comme j’ai du « supporter », en tant que représentant d'un Ministère totalement inféodé aux pollueurs productivistes, deux Ministres de l’Environnement assez typés : l’évanescent Brice Lalonde puis la très aimable Ségolène Royal, j’ai des excuses.
Plus sérieusement je n’ai jamais pu convaincre la corporation des chauffeurs du 78 rue de Varenne, le mien plus particulièrement, d’accepter que nous troquions la R25 V6 Turbo héritée d'Henri Nallet pour une Clio Exécutive. « Vous n’y pensez pas monsieur le directeur on aurait l’air de quoi… »
À Paris je montais à l’avant : meilleure visibilité pour lécher les vitrines et admirer tout ce qui est admirable. Jamais de chauffeur le soir : trop cher en heures supplémentaires et surtout, vous voyez ce que je veux dire ou alors faut-il que je fasse un dessin avec des yeux et des oreilles… Détail important mon véhicule était doté d’une plaque minéralogique banalisée et non de l’infamant numéro administratif se terminant par 75D qui risquait à tout moment de vous valoir des regards ironiques ou assassins du citoyen. 
J'implore sans aucun remord le pardon du citoyen contribuable que vous êtes et j'avoue que si c'était à refaire je le referais. 
Un détail d'importance jamais de gyrophare ni de deux tons, pas le genre de la maison.
Faute avouée étant, je l'espère, à demie pardonnée, sachez que maintenant mes chauffeurs attitrés sont ceux des bus de la RATP des lignes 68 et 39 qui me trimballent dans Paris lorsque la pluie m’empêche de chevaucher mon fier destrier.

Pour conclure, j’ai découvert dans le numéro 16 /17 de la revue « Médium » un texte de Régis Debray « Pauvres riches » qui m’a ravi. Je vous offre l’extrait sur son goût prononcé pour la voiture avec chauffeur.


«  Le seul attribut du richard qui peut donner des aigreurs au Parisien surveillé et canalisé, recru de PV et d’embouteillages, c’est la voiture avec chauffeur. Le dernier luxe, la rente qui me fait rêver. Parce qu’elle pare aux contredanses, autorise le travail continu sans rupture de charge et permet d’aller le soir voir des pièces d’avant-garde, au fond de ces ténébreuses et labyrinthiques banlieues qui découragent d’avance le cycliste que je suis. Rien que pour s’éviter la sinistrose des temps morts, gaspillés dans les couloirs de la station Montparnasse ou Châtelet, sans lecture ni téléphonage possible – je comprends qu’on puisse faire des bassesses dans les antichambres élyséennes. Quand j’entends qu’un ami a été nommé président de ceci ou directeur de cela (les bons emplois à la disposition du gouvernement permettent de rejoindre les milliardaires sur la question stratégique du véhicule confortable, gratuit et toujours à portée de voix), mon premier mouvement, noble, est de compassion, aussitôt tempéré par un second, moins reluisant : « Le salaud, avec ses deux chauffeurs attitrés (35 heures obligent) et ses vitres fumées, il va gagner deux ou trois heures par jour sur le bipède ordinaire (distorsion de concurrence), plus dans les 1000 euros par mois (tickets de stationnement et contraventions en moins). Injuste. Odieux. Pourquoi pas moi ? ». Il faut bien un exutoire au moche. De loin en loin. Ça purge les vilains sentiments. Par le bas »

  

-         W comme Walden, à quel auteur américain Hervé Bizeul a-t-il emprunté ce nom ?

-         W comme Wagon-citerne, dans quel charmant port ai-je réceptionné des vins de table de South of France en Wagon-citerne ?

-         W comme Wagner, le Vaisseau Fantôme (Der Fliegende Holländer) est répertorié dans l’ouvrage Opéra&Wine sous la rubrique Wines of the Netherlands, quel est l’auteur de cet ouvrage ? (chronique en janvier 2009)

 

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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 00:08

Ce matin c’est une belle histoire, comme en notre beau pays gaulois le bon peuple les aime, où un petit teigneux et belliqueux, un Astérix qu’aurait l’accent, flanqué d’un Obélix au physique de Raimu, à la tête du dernier carré d’irréductibles provençaux flanque des clics et des baffes aux hordes de Vandales, Goths, Wisigoths et autres Goths – pas le professeur – buveurs de breuvages de graines ou de patates qui, sous la contrainte de textes abscons ou con tout court, voulaient leur imposer des pratiques infâmes : coupage, mélange, dénaturant l’authenticité de leur boisson traditionnelle de couleur rose qui, comme chacun le sait, n’en est pas une mais un mélange de blanc et de rouge.

Face au danger, en dépit des manœuvres d’obscurs scribes « traîtres » de Lutèce planqués dans leurs soupentes, sous sa grande ombrelle, le chef des mutins Koupepamonrosé, sonnait la levée en masse. Le barde Assurancetoutonrosé, le doyen Ageconderosé, le chef Abraracourcitonrosé et tous les Touchepamonrosé, pour une fois unis, ce qui est à noter, entonnaient au son des tambourinaires, la complainte de la pureté. Toujours à Lutèce la corporation des « goûteurs patentés » de la RVF et d’ailleurs : le professeurpittepamonrosé, l’antoinegerbellepamonrosé, avaient beau protester que cet « affreux » mélange, qui n’était pas du vin de vidange, était une pratique reconnue par toutes les grands prêtres de l’OIV, et que les seigneurs de Champagne l’élevaient au rang d’un art, rien n’y faisaient nos Touchepamonrosé tenaient mordicus à leur saignée.

 

Le vent de la révolte enflait et parvenait jusqu’aux grandes oreilles des bavassous de Lutèce qui n’aiment rien tant que de faire pleurer Margot et que de rouler dans les caniveaux tous les affreux Goths, Wisigoths et autres Goths menaçants les braves ressortissants de l’Empire de Charlemagne (comme c’est une histoire à dormir debout je m’assois sur la chronologie historique). Y’en avait plus que pour eux, les Touchepamonrosé, dans les estaminets, sur les estrades de l’agité du bocage qu’avait ressorti sa faucille et ses sabots, même qu’Arlettechabomonrosé, toujours aussi pointue et pisse-vinaigre, en a fait tout un fromage sur le plateau où les fauves étaient lâchés, le Perricodetouchepamonrosé s’époumonait, y’a pas à moufter c’était sûr la patrie était en danger. Pas de discussion, la grande ombrelle des rosés n’abritaient que du bon, j’en ai même rencontré dans le bas des rayons des « supermarchés de Provence » chers à feu Gilbert Bécaud.

Et pendant ce temps-là, entre la chef des barbares du Nord Lafisherbolldurosécoupé et les manches de lustrines Courtelinedurosécoupé ça papotait sec : si tu m’donne ça je te refile ça en échange de ça contre ça. Donc, patatras, au lendemain du scrutin, plus de rosé coupé. Les bavassous de Lutèce triomphaient : notre beau pays de Gaulois n’étaient pas mort… car il gueule encore… comme le chantaient dans le car les gars de chez moi quand ils rentraient après une victoire contre les « ennemis héréditaires » du patelin d’à côté.  En un bel élan, le chef Touchepamonrosé était hissé sur le pavois. Le coq gaulois, dressé sur ses ergots dégoisait des bordées de Cocoricos. Bravo !
 

Tout est bien qui finit bien sauf que si, sous une autre ombrelle, des gueux, jusqu’ici regroupés sous l’appellation « de pays » qui vont maintenant indiquer leur provenance géographique – c’était déjà le cas mais on ne le disait pas comme ça – et de ce fait quitter la déshonorante qualification de table qui leur interdisait de mélanger du blanc à du rouge pour faire du rosé comme l’autorisait la loi aux VQPRD. Et si un bougon quelconque des cépages revendiquait ce droit pour ses ouailles, en disant : « moi j’ai agréé des blancs et des rouges en mon sein, donc s’ils sont à la hauteur mettre quelques gouttes d’un bon rouge de cépage dans un bon blanc de cépage ça devrait nous pisser un bon rosé, qu’adviendrait-il ?

Une belle bataille gaulo-gauloises ?

Et ce n’est pas une vue de mon esprit tordu car le nouveau règlement qui va entrer en vigueur le 1ier août « stipule
entre autres que le coupage de vins rouge et blanc sans indication géographique pour faire du vin rosé n’est pas permis… » donc les IGP, qui étaient privé de ce droit, l’acquièrent.

Bref, tango, tango, et comme l’aurait dit monsieur de La Palice : le vrai danger pour le rosé fait avec des raisins rouges c’est que les gars qui font du rouge qui se vend mal se mettent à faire du rosé qui se vend bien.

Le prochain épisode : Astérix chez les Langues d’Oc verra Ordralfabét’Oc le poissonnier se prendre le bec avec Ielosubmarine sa moitié qui préfère le Picpoul de Pinet au rosé bien connu : le Cytelet…  

  

 

 

 

 

 

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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 00:00

Les établissements Nicolas, en 1927, ont publié sous la plume de Louis Forest : l'Art de Boire illustré par les dessins de Charles Martin.

Le préambule prend la forme d'une exorde :

Un proverbe enseigne :

« Quand le Vin est tiré, il faut le boire  »


Cette maxime est lamentable.
Elle n'est point due à l'inspiration d'un cerveau fin guidant une pensée fine, par l'intermédiaire d'une fine bouche.

Un gourmet eût écrit :

«  Quand le Vin est tiré, il faut savoir le boire !  »


Et de définir : Le buveur civilisé

Cette distinction est tout un programme d'humanité supérieure. Elle révèle une puissante différence de classe entre le buveur banal qui ingurgite, engloutit, lampe, et l'homme de goût qui déguste avec tendresse quelque chef d'oeuvre de la nature vineuse, en échangeant, avec des amateurs dignes de cette confiance, les estimations, les comparaisons qui, surexcitant les forces nerveuses des papilles, représentent un acte de jugement !

Voilà une belle illustration de la « lutte des classes  », l'acte fondateur de l'opposition entre les amateurs et le vulgum pécus, opposition qui perdure sous d'autres formes, l'enfermement du bien boire dans un cérémoniel réservé aux initiés,  un acte simple du bien vivre érigé en jugement. Il n'empêche que les illustrations - fort représentatives du bourgeois amateur de vin - sont de belles factures.

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31 juillet 2009 5 31 /07 /juillet /2009 00:02

Pour le premier épisode du feuilleton coquin de l'été, c'est comme à la Télé une reprise d'une chronique juillet 2006 : le Mot et la Chose de Gabriel-Charles de Lattaignant qui comme cadet d'une famille aristocratique, bien qu'il fût complètement dépourvu de vocation,fut destiné à l'état ecclésiastique. Il sortit du séminaire abbé reçu dans les meilleures maisons, il s'encanaillait aussi dans les cabarets, finissant souvent la soirée sous la table en entonnant un de ses couplets grivois ! « J'allume mon génie au soleil et je l'éteins dans la boue ». Vers la quarantaine, il fut tout près de se marier avec une jeune fille de seize ans. Mais le projet avorta et Lattaignant se résigna au sacerdoce : il obtint un titre de chanoine de Reims en 1743  et fut ordonné prêtre deux ans plus tard. À Reims , il fut en grande faveur auprès de l'archevêque, Mgr de Rohan-Guéméné , qui le prit pour secrétaire.




Madame, quel est votre mot

Et sur le mot et sur la chose ?

On vous a dit souvent le mot,

On vous a souvent fait la chose.

Ainsi, de la chose et du mot

Pouvez-vous dire quelque chose.

Et je gagerai que le mot

Vous plaît beaucoup moins que la chose !

Pour moi, voici quel est mon mot

Et sur le mot et sur la chose.

J'avouerai que j'aime le mot,

J'avouerai que j'aime la chose.

Mais, c'est la chose avec le mot

Et c'est le mot avec la chose ;

Autrement, la chose et le mot

À mes yeux seraient peu de chose.

Je crois même, en faveur du mot,

Pouvoir ajouter quelque chose,

Une chose qui donne au mot

Tout l'avantage sur la chose :

C'est qu'on peut dire encor le mot

Alors qu'on ne peut plus la chose...

Et, si peu que vaille le mot,

Enfin, c'est toujours quelque chose !

De là, je conclus que le mot

Doit être mis avant la chose,

Que l'on doit n'ajouter un mot

Qu'autant que l'on peut quelque chose

Et que, pour le temps où le mot

Viendra seul, hélas, sans la chose,

Il faut se réserver le mot

Pour se consoler de la chose !

Pour vous, je crois qu'avec le mot

Vous voyez toujours autre chose :

Vous dites si gaiement le mot,

Vous méritez si bien la chose,

Que, pour vous, la chose et le mot

Doivent être la même chose...

Et, vous n'avez pas dit le mot,

Qu'on est déjà prêt à la chose.

Mais, quand je vous dis que le mot

Vaut pour moi bien plus que la chose

Vous devez me croire, à ce mot,

Bien peu connaisseur en la chose !

Eh bien, voici mon dernier mot

Et sur le mot et sur la chose :

Madame, passez-moi le mot...

Et je vous passerai la chose !

 

Madame, quel est votre mot

Et sur le mot et sur la chose ?

On vous a dit souvent le mot,

On vous a souvent fait la chose.

Ainsi, de la chose et du mot

Pouvez-vous dire quelque chose.

Et je gagerai que le mot

Vous plaît beaucoup moins que la chose !

Pour moi, voici quel est mon mot

Et sur le mot et sur la chose.

J'avouerai que j'aime le mot,

J'avouerai que j'aime la chose.

Mais, c'est la chose avec le mot

Et c'est le mot avec la chose ;

Autrement, la chose et le mot

À mes yeux seraient peu de chose.

Je crois même, en faveur du mot,

Pouvoir ajouter quelque chose,

Une chose qui donne au mot

Tout l'avantage sur la chose :

C'est qu'on peut dire encor le mot

Alors qu'on ne peut plus la chose...

Et, si peu que vaille le mot,

Enfin, c'est toujours quelque chose !

De là, je conclus que le mot

Doit être mis avant la chose,

Que l'on doit n'ajouter un mot

Qu'autant que l'on peut quelque chose

Et que, pour le temps où le mot

Viendra seul, hélas, sans la chose,

Il faut se réserver le mot

Pour se consoler de la chose !

Pour vous, je crois qu'avec le mot

Vous voyez toujours autre chose :

Vous dites si gaiement le mot,

Vous méritez si bien la chose,

Que, pour vous, la chose et le mot

Doivent être la même chose...

Et, vous n'avez pas dit le mot,

Qu'on est déjà prêt à la chose.

Mais, quand je vous dis que le mot

Vaut pour moi bien plus que la chose

Vous devez me croire, à ce mot,

Bien peu connaisseur en la chose !

Eh bien, voici mon dernier mot

Et sur le mot et sur la chose :

Madame, passez-moi le mot...

Et je vous passerai la chose !

 
QUESTION N°21 : U

 

-         U comme Ugni blanc, à Cognac où ce cépage règne en maître il est aussi désigné sous un autre nom, lequel ?

-         U comme Uchau, dans quelle région de France est-ce autrefois une mesure de capacité pour les liquides, principalement le vin ?

-         U comme URSS, quel était dans l’ancien empire des Soviets la principale République productrice de vin ?

 

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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 00:02

Rappelez-vous : « Le vin est un alcool, donc cancérigène » ça c’est un titre qui claque, qui pète, qui fout la trouille au bon peuple qui certes ne lit pas le Monde mais qui regarde le journal du 20h à la télé qui lui anone les vérités débitées par le vieux journal de « référence » qui paraît en début d’après-midi, et auquel je suis toujours abonné. Ça porte, ça ajoute une onde choc supplémentaire au Tam-tam médiatique orchestré par un haut-fonctionnaire de la République, le dénommé Houssin, Directeur Général de la Santé, une chercheuse de l’INRA qui s’occupe de carottes et de navets, et bien sûr celui qui, face au micro complaisamment tendu par la convaincue d’avance Sandrine Blanchard, le professeur Président de l’Institut National du Cancer Dominique Maraninchi. Ça  marque les esprits lorsque le propos émane de la bouche d’un ponte du cancer http://www.berthomeau.com/article-30304997.html . Le mal est fait. L’impact sur le grand public est sensible. C’était le but recherché : jeter l’opprobre, face aux points de vue contraires laisser planer la petite musique : y’a pas de fumée sans feu.

Par bonheur cette fois-ci nos grands communicateurs ont trouvé face à eux une résistance qui, pour la première fois depuis que je traîne mes guêtres dans ce secteur, a utilisé les bonnes armes : celles de la contestation motivée et étayée de la valeur scientifique des arguments avancés. Grâce soit rendue aux militants d’Honneur du Vin, au frais de leurs adhérents, qui ont coalisé les bonnes volontés et organisé la contre-attaque. J’espère que les grands argentiers des pompes à fric du secteur vont enfin comprendre qu’il leur faut distraire un chouïa de la manne commune pour pouvoir se payer les expertises et les moyens de vieille sur tous ces sujets sensibles. Bref, les brochures Préventions Nutrition&Préventions des cancers : des connaissances scientifiques aux recommandations destinées aux professionnels de Santé, sont parties au pilon et le « Haut Conseil de la Santé Publique » a été saisi par la Ministre de la Santé pour qu’ « à la lumière des résultats contenus dans ce rapport – celui de l’INCA – et d’éventuelles récentes publications sur le sujet […] de bien vouloir examiner s’il y a lieu ou pas, au vue d’une expertise du rapport, de modifier les recommandations sanitaires actuelles. »

La réponse datée du 1ier juillet est sans ambigüité : « C’est non »

Considérant

  1. que les données scientifiques objectivent un risque de cancer associé à la consommation d’alcool sans effet de seuil ;
  2. que les données analysées ne permettent pas d’estimer avec précision les risques attribuables aux consommations d’alcool à faible dose ;
  3. qu’une recommandation nutritionnelle destinée au grand public doit tenir compte de l’ensemble des effets et impacts potentiels et ne pas se baser sur une morbi-mortalité spécifique ;

Le Haut Conseil de la santé publique recommande de conserver le principe actuel de recommandations basées sur des repères de consommation ;

 

On ne peut être plus clair et cinglant. Pour le sieur Houssin c’est un camouflet. Certes pour mettre un peu de baume sur la claque le HCSP préconise :

-         d’engager un travail d’actualisation et d’harmonisation des repères de consommation, fondé sur des donnée factuelles, qui tiennent compte du risque attribuable aux faibles doses ;

-         d’effectuer pour cela un travail de synthèse des connaissances afin de préciser le risque attribuable aux faibles consommations d’alcool, et le cas échéant d’examiner la relation bénéfice/risque de la consommation d’alcool a faible dose ;

afin que puisse rapidement être proposée une recommandation basée sur des données objectives.

 

Sans vouloir être mauvaise langue, même ce baume n’est pas un satisfécit pour les tenants du « zéro verre », en effet lorsque le HCSP leur demande d’engager un travail d’actualisation et de synthèse cela sous-entend que celui-ci n’a pas été fait et que nos amis les prohibitionnistes nous ont vendu leurs désirs pour des réalités. Mais la lie de la coupe n’est pas encore toute bue pour eux. En effet,

 

Le Haut Conseil de la santé publique suggère en outre :

-         que soit harmonisés les différents messages de recommandations issu d’organismes différents dès lors que ces organismes sont publics ;

-         d’évaluer les résultats des politiques de prévention afin de pouvoir les faire évoluer si nécessaire.

 

Pour ceux qui l’ignorerait tous ces différents organismes publics sont sous la tutelle du Ministère de la Santé et que le haut-fonctionnaire qui l’exerce est le Directeur Général de la Santé le sieur Houssin lui-même impliqué dans le dérapage médiatique : ça frise le pompier pyromane chers amis. Enfin le petit couplet sur l’évaluation des politiques de prévention n’est pas innocent : il sonne comme un coup de règle sur les doigts de nos amis prohibitionnistes en leur rappelant que la communication ne constitue pas en elle-même une politique de prévention et surtout n’en détermine pas l’efficacité.

 

Reste notre Sandrine Blanchard qui « nous marque à la culotte » lorsqu’il s’agit de nous stigmatiser. Que fait-elle face à ce communiqué ? Elle noie le poisson dans un article filandreux  titrant, tout en bas de la page 16, coincé entre la rubrique cinéma et celle du sport : Alcool et Cancer : nouvelle controverse. Désolé, miss Blanchard, il ne s’agit pas d’une controverse qui est une discussion suivie autour d’une question mais d’une mise au point très claire qui remet les pendules à l’heure. En clair « le zéro verre » mis en avant par l’INCA ne s’appuie sur aucune donnée scientifique avérée et par ce fait même n’aurait jamais du être mis en avant. Ça ne souffre d’aucune discussion. C’est un mensonge. Reste que nous sommes au mois d’août et le bruit émis par le communiqué du Haut Conseil de la santé publique équivaut à celui d’une flute traversière alors que celui du « mensonge » de nos amis prohibitionnistes atteignait en décibels médiatiques l’équivalent d’un concert de U2 au stade de France. Bien évidemment, les bavassous des journaux télévisés se garderont bien d’en faire état et miss Blanchard n’aura pas l’honnêteté journalistique minimale de tendre son micro à une personnalité en désaccord avec le professeur Président de l’Institut National du Cancer Dominique Maraninchi. Deux poids, deux mesures, le sanitairement correct de beaucoup de journalistes spécialisés couvre même le « mensonge » de ceux dont la mission est de protéger la Santé Publique, alors comment voulez que nous, simples citoyens, leur accordions un minimum de crédit.

 

QUESTION N°20 : T

 

-         T comme la montée de Tonnerre, 1ier cru du Chablis, quel Ministre de l’Agriculture a été maire de Tonnerre ?

-         T comme Toques&Clochers, en quelle année a eu lieu la première édition de cette belle manifestation des Vignerons de Sieur d’Arques ?

-         T comme vin de Table, sous quel nom désignait-on ces vins avant la nouvelle dénomination communautaire ?

 

 

 

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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 00:01

« Il y a, comme cela, des époques étonnantes dans notre histoire. Des époques majeures, véritables concentrations de forces sous l’effet desquelles s’opèrent dans un creuset des transformations radicales de nos cadres de vie, de nos manières de penser. Brusquement, tout est remis en question, matériellement et spirituellement, car des évènements capitaux, dont on ne mesurera les conséquences synchronisées qu’avec du recul, donnent une poussée à nos civilisations à bout de souffle. Alors, le vaisseau à bord duquel est embarquée l’humanité change de vitesse et de cap. Ces concours de circonstances scandent curieusement l’histoire, depuis qu’elle est connue, et que l’on peut attester de ses cycles, de demi-millénaire en demi-millénaire. Il n’est que de consulter une chronologie pour en être émerveillé. »

 

Dans sa magistrale somme : « Histoire Naturelle&Morale de la Nourriture », dont est tiré la citation ci-dessus, Maguelonne Toussaint-Samat, montre comment les préoccupations alimentaires « point si futiles que cela, puisque derrière l’aliment marche le monde. » s’insèrent dans ces grands mouvements de l’Histoire. Comment les gens du Néolithique, en un lent et pénible travail, vont domestiquer plantes et bétail pour qu’ »à la satisfaction physique de la faim assouvie. » s’ajoute « le plaisir intellectuel de la gourmandise, point encore – et heureusement ! – dénoncée comme un péché mortel. » C’est l’irruption du goût, du moins d’un meilleur goût. « Ce n’est déjà plus une nourriture sauvage, appréhendée au hasard des besoins, mais une alimentation pensée et organisée en fonction de ces besoins. » Transformer les produits bruts, les cuisiner, naissance de la gastronomie qui est à la fois « savoir-faire et savoir apprécier. »

 

Cet art culinaire « commence à se faire jour en Grèce ; c’est, de génération en génération, l’élaboration de produits simples et savoureux, les premiers produits alimentaires manufacturés : le pain, l’huile et le vin. » Nous y voilà, chers amis adeptes du Bien Vivre, comme l’écrit magistralement Maguelonne Toussaint-Samat : « Au pain et au vin, « ces deux colonnes de la consommation dans la civilisation occidentale », comme le dit encore Jean-François Revel (Festins en paroles, Pauvert, Paris 1979), s’ajoute l’huile qui en est la lumière. La révélation de cette trinité, fondamentale pour la santé des gens et la prospérité des Etats, est attribuée à des divinités bienveillantes et pacifiques qui ne sont pas les plus redoutées mais restent en tout cas les plus chéries : Déméter, Dionysos et Athéna. »

 

Et de conclure « Et comment ne pas bien parler, lorsqu’on a commencé sa journée, à la façon des Grecs du Ve siècle av. J.-C. : en trempant du pain dans du vin (acratodzomai, d’acratos : pur comme du vin), exceptionnellement pris ainsi pour les petits déjeuners tout comme il l’est pour les libations propitiatoires, la meilleure prière qui soit avant tout repas. Pourquoi le vin au petit déjeuner, dit pour cela acratos, doit-il être pur ? Parce qu’en lui consistent les prémices de la journée dont rien ne dit qu’elle ne sera pas, à un titre ou à un autre, la plus importante de notre vie. En tout cas, elle devrait être profitable comme le pain, stimulante comme le vin, douce comme l’huile.

« Qu’est-ce que l’abondance ? Un mot et rien de plus, le nécessaire suffit au sage », dit un Grec, Euripide.

Qu’y a-t-il de plus nécessaire que le pain, l’huile et le vin ? »

 

Si, après une telle lecture, tous ceux qui ne sont pas encore membres de l’Amicale du Bien Vivre dites Amicale des Bons Vivants, profitant du temps des vacances n’adhèrent pas, je suis prêt à rendre mon tablier…

 

A suivre…

 

« Histoire Naturelle&Morale de la Nourriture » Prix d’Histoire de la Société des Gens de Lettres, de Maguelonne Toussaint-Samat, historienne, journaliste et écrivain, petite-fille et arrière-petite-fille des fondateurs du Petit Marseillais, Jean-Baptiste Samat et Toussaint Samat, est publié chez Bordas novembre 1987 (on le trouve en vente sur le Net)

QUESTION N°19 : S

 

-         S comme Sideways, quelle est la vraie vedette de ce road-movie américain ?

-         S comme Smith Michel, dans la chronique qu’il a écrit pour Vin&Cie quel est le cépage qui y tient la vedette ?

-         S comme Sulfites, depuis quelle date la mention « contient des sulfites » ou «contains sulfites » est-elle obligatoire ?

 

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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 00:03

 

« Le cèleri rémoulade était dégueulasse, et ma femme vraiment trop mauvaise cuisinière, je n’en pouvais plus, j’ai tiré. Elle est tombée, net, sans crier, ses yeux se sont juste un peu écarquillés, du genre qu’est-ce qui t’arrive ? Elle avait l’habitude de mes blagues, j’étais d’un naturel taquin, mais, assez vite, elle a compris que je ne plaisantais pas, et sa tête a lâché sur le côté. Cette fois, elle avait tout oublié, fini !

J’ai bu une gorgée de rouge maison, du 95, une de mes meilleures années. Il était vif, avec une pointe de brioche dans le nez. J’étais content. Bien sûr, ma femme encombrait un peu la cuisine, mais elle ne bronchait pas, et elle n’avait pas tergiversé longtemps, une chance, j’aimais les choses sans bavures.

C’était huit heures du soir, fin novembre, il faisait nuit depuis longtemps, j’ai jeté le céleri rémoulade à la poubelle, ma femme n’avait jamais su faire une mayonnaise acceptable, j’aurais du réagir bien plus tôt, mais on est tous pareils, on laisse traîner les choses. Pour ma femme, j’avais tardé par flemme, par faiblesse. Arrangeant, j’avais appris à compenser, j’allais souvent au restaurant et il m’arrivait même de me mettre aux fourneaux. Le comble.

Je me suis servi un kir, avec de la vraie crème de cassis, que je vais spécialement acheter à Dijon chaque année à un producteur, autant dire que c’est de la vraie, pas du sirop, un kilo de fruits, un litre d’alcool à quatre-vingt-dix degrés, un kilo de sucre pour la macération litre d’eau pour faire cuire à peine deux minutes, mais on ne la sent pas la flotte. Cet élixir particulièrement couillu, moins sucré que la recette de base, ne pouvait une seconde être confondu avec de la confiture, non. De la diva emportée par l’alcool dans un grand orchestre symphonique, le gars qui faisait ça était un artiste, pas comme ma femme… »

 

Sale temps en ce moment, dans les romans noirs, pour les femmes légitimes : l’autre jour Emmanuel Pons ici même annonçait sans façon, comme si c’était naturel : « Je viens de tuer ma femme » et aujourd’hui v’là t’y pas que Chantal Pelletier http://chantalpelletier.free.fr s’y met elle aussi, pour les besoins de « Tirez sur le caviste » comme vous venez de le constater dans l’extrait qui précède.

 

Ce petit bouquin 19x12,5, 93 pages, 10 euros – j’adore les beaux petits bouquins que je glisse dans mon sac Pan Am – très chic : jaquette cartonnée noire tranchée au flanc de violet est le N° 11 de la collection Suite Noire dirigée par Jean-Bernard Pouy aux éditions la branche, je l’ai acheté pour le plaisir lors d’une razzia nocturne.

 

Rentré at home, en feuilletant le supplément télé de l’Obs. (Je suis abonné au NO depuis une éternité je ne sais même pas comment faire pour arrêter) voilà que je tombe sur un article sur la série « Suite Noire » huit polars décapants : c’est le programme d’été de France 2. Je cite Hubert Prolongeau : « Chaque film disposera d’un budget de 1,5 million d’euros dont 935 000 euros de France 2 et 165 000 euros d’Arte, second diffuseur. Résultat des films audacieux, personnels, passionnants. Au petit jeu des préférences, on mettra en tête « Tirez sur le caviste », d’Emmanuelle Bercot, duo tendu et audacieux qui intègre les règles du genre tout en laissant intact un passionnant univers d’auteur. »

 

C’est t’y pas beau ça ! Quel tarin le gars, le Bob Parker du polar, le faiseur de tendance de l’été, n’en jetez plus j’ai les chevilles qui enflent ! Bref, comme l’écrit le gars de l’Obs. « Regardez « Suite Noire ». Non seulement vous y prendrez un plaisir extrême mais vous voterez pour la diversité, l’invention et l’audace. Il y a pire ! » Si vous êtes allergiques aux écrans plats faites comme moi consommez sans modération « Tirez sur la caviste » de Chantal Pelletier en buvant un Kir ou un blanc limé… Je viens de m'apercevoir que F2 a programmé  « Tirez sur la caviste» le 12 juillet à 22H 50 : normal c'était comme vous le savez tous le jour de mon anniversaire (merci à tous ceux qui m'ont envoyé un petit message) donc si vous voulez voir ce film il ne vous reste plus, comme moi, à attendre sa programmation sur Arte. C'est plus chic, non !


QUESTION N°18
 : R

 

-         R comme René Renou, quelle était le nom de l’appellation chère au cœur de l’ancien président du Comité National Vins&Eaux-de-vie de l’INAO ?

-         R comme Rosé, en quelle année l’OIV a-t-elle acté l’assemblage blanc rouge pour produire du rosé comme une pratique œnologique reconnue et autorisée ?

-         R comme Retour des Indes, aux dires de Féret, dans son dictionnaire-manuel de 1896, il s'agissait… Il s’agissait de quoi pour un vin de Bordeaux ?

 

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 00:04

Dans sa préface à « Vignes&Vignerons de Vendée », Henri Gault regrette que l’auteur n’est pas fait « la part assez belle au ragoûtant. Abusivement dénommé négrette par les Toulousains qui s’en enorgueillissent dans leur Frontonnais, ce cépage indigène au nom délicieusement ridicule fait un vin sombre et puissant qui, en vieillissant, évolue à la manière d’une sorte de porto sans mutage et sans sucre. »

 

Cet ouvrage, publié en 1992, je l’ai découvert aux Puces de St Ouen chez un spécialiste des objets du vin. Glane habituelle de chineur, ouvrage assez récent et sans grande originalité sauf qu’il consacre un long passage au frère Henri Bécot mon maître vigneron de l’école d’Agriculture ND de la Forêt à la Mothe-Achard. Je lui ai consacré une  chronique le 22 décembre 2005, si vous avez du temps lisez-là link 

 

Avant de vous le proposer, pour situer ce que représentait la viticulture en Vendée lorsque j’y usais mes fonds de culotte sur les bancs de l’école, quelques chiffres :

 

 Nombres de déclarants :

-         1950-1959 = 59 160 (sur un total de 1 498 600) 2ième rang après l’Hérault

-         1960-1960 = 49 194 (sur un total de 1 265 20) 2ième rang après l’Hérault

 

Superficie en Ha et en Hl :

-         1950-1959 = 17 853 ha (sur un total de 1 161 000) et 766 164 hl (sur un total de 61 500 000 hl) 14ième rang

-         1960-1960 = 14 734 ha (sur un total de 1 375 000) et 564 411 hl (sur un total de 73 700 000 hl) 25ième rang

 

 

 

«  Bécot, dans l’immédiat après-guerre 1945, fit avancer l’idée d’un vin de qualité primant sur le vin de petite façon, donc de quantité. On l’a dit apôtre des hybrides. Des bons hybrides, oui ; mais des grands cépages aussi. Quand il me conviait à la découverte d’une cave, c’était avant tout pour apprécier tel sauvignon, tel groslot, tel traminer (eh ! oui) ; je ne me souviens pas qu’il m’ait « débauché » pour quelque seibel, ravaz ou orberlin, même s’il ne les dédaignait pas. Ce professeur de géographie et d’histoire, né au pays de Vallet, mais originaire de Bazoges-en-Pareds, fidèle à ses racines paysannes, n’avait cure d’économie vinicole. Ce qui le préoccupait, c’était le bonheur du vigneron occasionnel, dont le labeur céréalier ou le soin asservissant des bêtes méritait la récompense du fier plaisir de la vendange. Il condamnait fermement les étranges fidélités qui l’attachaient, ce paysan, aux plants américains et prêchait pour qu’on les remplaçât par les meilleurs hybrides français couronnés à la foire annuelle de Chantonnay où son inusable soutane et son rabat bleu flottaient au vent de son enthousiasme comme l’emblème de la vigne vendéenne. Aurait-il applaudi au classement des Fiefs en VDQS ? Je le pense ; mais son action ne se plaçait pas sur le terrain des labels nobles ; elle se situait dans la quotidienneté du laboureur dont la profession principale n’était pas de faire du vin.


Avant de quitter, provisoirement, car il est inoubliable, le bon frère Bécot, une anecdote de plus. Peu de temps avant son retour d’Angleterre * – où l’avaient exilé, pour le bien de son corps malade, ses supérieurs – donc peu de temps avant sa mort survenue au début des années 70, Bécot, de retour d’un pèlerinage à Rome, me rapporta que le pape Jean XXIII, attentif aux vendanges du Vatican où les vignes sont petites mais fort bien travaillées, s’était émerveillé de l’une d’elles, celle de 1969, si j’en crois mes souvenirs. Jean XXIII se serait alors empressé, sans rire, de recommander à son entourage de veiller que ce vin ne fût servi aux prêtres de passage : « Pensez-donc, ils le voudraient comme vin d’autel…et du coup ils seraient capables de dire la messe trois ou quatre fois par jour ! » Et, Bécot, à l’image de son pape, avec la gravité feinte qui lui était habituelle, d’ajouter : « Mais moi, je ne suis qu’un pauvre frère et je ne dis pas la messe, alors… », et ses yeux riaient. »

 

Jean Huguet

 

Comme vous le constatez, chers amis Bons Vivants, j’ai été à bonne école avec de bons maîtres…


* Henri Bécot exilé à Londres pour le contraindre au régime sec m'a raconté que dans les brumes d'Outre-Manche il avait fait la connaissance d'un lord qui s'épuisait à faire pousser quelques pieds de vigne et qu'aà tous les deux ils avaient récolté cette année-là quelques hectolitre..."

 

 

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25 juillet 2009 6 25 /07 /juillet /2009 00:09

Dans la dernière ligne droite précédant le 25 juillet, jour de la St Jacques, j’aurais du être serein puisque je tenais l’objet de ma chronique : le St Jacques cuvée de Compostelle, Château Côte Montpezat 2002, un Côtes de Castillon d’excellente facture www.cote-montpezat.com   acheté à mon Monop 7 euros 80. Ce choix remontait à une très agréable dégustation, le samedi précédant Vinexpo, où j’avais tout à la fois apprécié les millésimes 2007 et le 2008, trouvé le propriétaire Dominique Bessineau plein d’humour et de détachement, et sympathisé avec le directeur du domaine Jean-François Lalle.

 

Tout s’emboîtait donc parfaitement. Pour moi les chemins de Compostelle commençaient au pied de l’église St Jacques Haut le Pas, point de ralliement des pèlerins venus du nord de la France et de l'Europe, avant d’emprunter la Via Turonensis qui passe par Orléans puis emprunte le Val de Loire jusqu’à Tours – lieu de pèlerinage de saint Martin, évangélisateur de la Gaule du IVème siècle – avant de piquer vers le sud en traversant le Berry, le Poitou, la Saintonge jusqu’au port de Blaye pour traverser la Gironde, la péninsule médocaine, les Landes, le Béarn, le Pays Basque : Saint-Jean-Pied-de-Port : 791,4 km. Un parcours très pépère de papy-boomer plein de vigueur mais qui admet son âge donc, mais c’est alors que je m’aperçus que mon projet se heurtait aux fantaisies de la géographie.

 

En effet, pour coller à la légende qui raconte que ceux « qui écoutent attentivement le puits du Château Côte Montpezat, peuvent entendre les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle qui, traversant ces terres venaient s’y abreuver… » j’aurais du emprunter la via Lemonvicensis qui part de Vézelay. Là mon script eut été raccord avec l’histoire et la géographie et j’aurais même pu imaginer de tourner quelques plans de l’ancien relais de poste du XVIIe qui atteste de cette étape sur l’un des chemins du pèlerinage. Et c’est là que tout a dérapé !
Que mon fol esprit libertin a repris le dessus en pensant à la fraîcheur de la paille et la tiédeur du foin des haltes nocturnes sur mes chemins d'adolescent marcheur dans ma Vendée bardée de lieux de pélerinage.
 Et c’est donc là que la fiction a vraiment rejoins la réalité en la personne d’un mécréant, « né dans la riante campagne entre Aubervilliers et la Courneuve », un certain Étienne Liebig – ça me rappelle qu’au temps de l’usine Maggi le Blanc Mesnil sentait le bouillon Kub – agnostique type, libertaire, très porté sur le sexe et totalement iconoclaste, a commis l’irréparable avec son « Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle » éditions La Musardine www.lamusardine.com.

 

Lui est sur la bonne voie lorsqu’il « débarque du TER Paris-Vézelay de 9 heures du matin, chargé en tout et pour tout d’un sac à dos acheté la veille au Vieux Campeur… ». Faire succomber à la tentation de la chair des femmes catholiques ferventes, tel est son diabolique projet. Pas très original, c’est le rêve de tout libertin qui se respecte. En concluant son prologue, Liebig déclare « ami lectrice, ami lecteur, bienvenue sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle ! J’y raconte l’irracontable, et Dieu me damne si j’ai menti ! » Tout est dit, ou presque, Dieu que la chair serait triste si la fiction ne la pimentait pas des fantasmes d’un narrateur, par construction, fieffé menteur.

 Même s’il est jubilatoire, provocateur en diable, reprenant la formule des affiches placardées par le curé de ma paroisse sur les tambours de l’église à propos de certains magazines, je dirais que cet opus n’est pas à mettre entre toutes les mains. Je le déconseille donc fortement à mes bonnes amies catholiques car, en bon expert que je suis de leurs âmes, je sais que les mots les choquent bien plus que la chose. Là, elles seraient servies, si elles me permettent de m’exprimer ainsi. De plus les appendices de l’opus : où draguer la catholique ailleurs que sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle ? Le petit lexique des termes usuels utilisés par les amateurs de femmes catholiques et le chant : « le cul de la cheftaine » relèvent de la tradition française « gastro-couillarde » qui joint dans un même territoire les deux extrémités de l’axe gauche-droite : du beauf de Cabu au prolo de Wolinski qui rêve de se faire une bourge. Pas tout à fait mon genre de beauté mais comme je patine sur un espace de liberté ce n’est pas aujourd’hui que je vais inaugurer la censure : le lirons ceux, où celles, qui le voudront ! Moi, étant à la fois très professionnel et un mécréant notoire, je l’ai lu bien sûr…

 

Que le Liebig en question, qui semble exploiter un bon filon puisqu’auparavant il a commis : « Comment draguer la militante dans les réunions politiques », ne vienne pas me dire que je suis bégueule. J’aime les femmes, c’est tout, sans distinction de… religion et je n'apprécie guère de les voir transformer en proies surtout quand le prédateur conte ses exploits à la manière d'un Tartarin, à peine révisé, très Chasse-Pêche-Nature,  " je vais à Vézelay draguer la catholique comme on va chasser la sitelle torchepot dans les marécages du Bas-Rhin ou le castor dans le Nivernais : avec ma bite et mon couteau. En franc-tireur."
Pour finir sur un sourire, sachez qu'en surfant sur la Toile j'ai découvert une rubrique du Who's who, l'annuaire à la couverture rouge, qui publie chaque jour une page : l'anniversaire de... et, pour le 12 juillet, mon sang s'est glacé lorque j'ai constaté que je voisinais avec l'exilé de l'Île de Ré, un certain Lionel Jospin...

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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 00:03

Le français, notre belle langue, que le Monde nous envie, surtout nos amis anglais, au même titre que nos beaux vins, lorsqu’elle s’encanaille, argot, verlan, sabir du neuf trois, langue du populo, s’aère, prend l’air de la rue, et permet à un petit bloggeur comme moi de « déboguer ». Des expressions comme « avoir bu l’eau des nouilles » ou « avoir les bonbons qui collent au papier » sont les dignes héritières d’un Boudard, d’un Audiard, d’un Dard, d’un Lebreton, d’un Simonin ou d’un Coluche. Je n’en use qu’avec parcimonie même si mes doigts sur le clavier de ma bécane à puces me démangent souvent. Je me réfrène mais de temps en temps je me laisse aller à être très bord-cadre.

Ainsi, l’autre dimanche, après avoir lu les profonds écrits de l’expert de la JV, et m’être dit « je m’en beurre les noisettes », voilà t’y pas que je me mets à déboguer  grave et c’est la pauvre daube qui en a pris pour son grade. Sauf que, depuis plus d’un siècle, ce nom a quitté les fourneaux pour désigner aussi de la camelote et que, depuis quelques années, il traîne aussi dans les cités pour stigmatiser des substances illicites, coupées, donc de très mauvaise qualité.

Mais comme pendant l’été la France se couvre de Culture, avec un grand C, par exemple à Losse-en-Gelaisse y font un radio-crochet, je me suis plongé dans le Grand Robert, j’aurais préféré les bains de mer à Paris-plage mais, vu le temps d’automne qui règne sur notre belle capitale, que tout le monde nous envie, surtout les anglais, je me suis dit qu’il me fallait réhabiliter la daube qui, sommes toute est un plat de saison. Qui plus est, ça me donne l’occasion de faire plaisir au professeur  Jean-Robert Pitte qui veut que notre daube soit classée par l’Unesco au patrimoine de l’Humanité.

 

Daube : du chevalier au souper

 

« La cuisine catalane connut un vif succès dans l’Italie du XVIe siècle et influença plus particulièrement l’Italie du Sud. Les premières attestations de daube, en français, proviennent au XVIe siècle des Pays-Bas espagnols. On trouve, dès 1571, à la dobe dans un Menu d’un souper de noces lillois, puis, en 1599, en adobbe, sous la plume du Flamand Marnix de Sainte-Aldegonde, et en 1604, en adobe dans l’Ouverture de cuisine du cuisinier des princes-évêques de Liège, Lancelot de Casteau. En 1640, le dictionnaire italien-français d’Oudin glose dobba « sorte de viande, peut estre ce que nous disons, à la dobe ou daube. » C’est à Paris que le bœuf en daube est devenu l’un des plats les plus populaires.

C’est en catalan, dans la Blaquerna de Raymond Lulle, qu’apparaît pour la première fois le verbe adobar avec le sens de « préparer un aliment » ; il s’agit d’une extension au domaine culinaire de la « préparation » du chevalier : cet adoubement consistait en un coup de plat d’épée (francique dubban « frapper »)

En Catalogne et en Espagne, adob a désigné la marinade, et le mot s’est répandu en Italie au XVIe siècle : dobba, viande marinée apparaît en italien au milieu au milieu du siècle, et y demeure jusqu’au XVIIIe avant de devenir un régionalisme sicilien. On estime généralement que c’est l’Italie, plutôt que directement depuis l’Espagne, que le mot est passé en français. Sa trajectoire, depuis le domaine germanique du nord de l’Europe, au sens général de « préparation », avec son emploi dans la chevalerie, manifeste la circulation imprévisible des mots culturels. »

Marie-Josée Brochard Dictionnaire culturel en langue française Le Robert

 

Maintenant tout sur la daube ! Non, tout sur la marinade qui transmute le gîte, la macreuse ou le paleron en daube. Passons sur le bouquet garni : thym, sauge, laurier pour dire que les oignons doux, rouge de préférence, seront piqués de clous de girofle et que les gousses d’ail seront meilleures si elles ont marinées dans de l’huile d’olive. Reste l’essentiel : le vin.

Il doit être corsé, plantureux, solide pour attendrir la viande.

Alors, puisque c’est lui qui m’a donné l’idée de cette chronique, va pour un CAHORS comme le préconise Alexis Mazza dans son commentaire. À charge pour lui, puisqu’il est le régional de l’étape, de nous guider dans le choix du producteur.

Un point reste en suspend : doit-on ajouter un peu vinaigre de vin vieux à la marinade ? Pour moi c’est oui, car ça excite la daube, et je conseille un Vinaigre de Banyuls.

Enfin, point important la cocotte qui, pour les bobos rétro, doit être une cocotte en terre cuite à ouverture étroite, du genre de celle dans laquelle mémé Marie faisait cuire les mojettes, munie d'un couvercle creux dans lequel on verse régulièrement de l'eau pour réduire la chaleur du couvercle et restreindre ainsi l'évaporation du bouillon de cuisson ; pour les modernes une bonne cocotte Le Creuset en fonte fera l’affaire ; pour Patrick bien sûr, en bon gars de l'Anjou, ce sera une « Pothine ».

Bon appétit à tous !

QUESTION N°16 : P

 

-         P comme Perico Légasse, quel métier exerçait-il avant de  chroniquer dans Marianne ?

-         P comme Pennautier, le château des Lorgeril près de Carcassonne, quel roi de France y a séjourné ?

-         P comme Patrimonio, quel est le cépage phare des vins rouges de cette appellation ?

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