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14 août 2009 5 14 /08 /août /2009 00:02

Après la vague rose, pas celle de 1981 mais celle du pur rosé authentique fait avec le chant des cigales et au son des galoubets, voilà que ça frise la déferlante. Nous allons bientôt pouvoir surfer sur les vagues roses. En effet, deux poids lourds de l’apéro : Porto Cruz avec son pink et Martini avec son rosato viennent de virer au rose. Comme y fait chaud, lourd même, et que je n’ai pas envie de me décarcasser, je vais me contenter de vous citer les concepteurs du produit.
« Plus féminin, plus jeune et plus accessible en goût, la version rosée de Cruz doit apporter un caractère innovant au leader du porto. A l’origine d’un nouveau segment puisqu’il n’existe quasiment pas d’offre de porto rosé, du moins en GMS, Cruz Pink se veut frais, floral et léger. La formule tranche avec les traditionnels tawnies avec leurs saveurs de fruits secs pas toujours appréciées par les nouvelles générations.

Par ailleurs, Cruz Pink se positionne dans un registre résolument féminin. Sa bouteille à l’étiquette transparente est ornée du dessin d’une fleur et dotée d’un macaron de col et d’un cartouche de couleur fuchsia. « Nous avons choisi de cibler les femmes même si le marché du porto en général a déjà tendance à être féminin », commente Anna Luc, directrice marketing de La Martiniquaise. » Rayons Boissons.


« Le Martini Rosato incarne par sa couleur et son odeur la douceur des épices (girofle et cannelle) et des agrumes. Contrasté il est à la fois franc et intense, doux et corsé » sur le site Martini.

Cet engouement me laisse dubitatif. En effet, voir débouler ainsi deux marques fortes sur le trend d’une tendance initiée par le vin rosé, phénomène inédit dans l’univers des boissons apéritives, dénote soit que le mouvement dépasse le simple effet de mode et s’ancre, soit qu’au contraire nous entrons dans une phase de saturation qui va plomber la belle envolée des produits roses. Bien évidemment je ne dispose d’aucun moyen pour trancher. Ce que je note, et ça me semble indéniable, c’est que l’emballement des jeunes pour le rose, sans distinction de sexe, est le fils ou l’enfant des soft-drink. Le cool, le light et la légèreté supposés de cette couleur que l’on tire de plus en plus vers des tons pastels pâles, cadrent bien avec le basculement des boissons d’adolescence vers celles de l’âge adulte. Ce qui est étonnant c’est que ce soft lié à la couleur semble être en parfaite contradiction avec les pratiques hards des boissons TGV : téquila-gin-vodka ou les mélanges à haut potentiel de shoot très en vogue auprès des populations concernées. Beau terrain d’études pour nos petits génies du marketing.

Moi, brave artisan, afin de faire barrage au futur Coca Cola rose qui ne va pas tarder à surfer sur la vague rose ,  je vous propose un must transgressif : le rose limé. En ces temps moites je me désaltère en coupant un Rosado 2008 Dominio Los Pinos, pur grenache, AB, avec de la limonade Lorina Victor Geyer double zest Bio. Péché mortel ! J'aime pécher. C’est very good, Vérigoud comme le disait la publicité dans ma jeunesse sous la palette de Savignac…



 

 


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13 août 2009 4 13 /08 /août /2009 00:00

 Tout allait bien dans le meilleur des mondes pour le fantassin bio : l’Agence Bio – nous adorons en notre beau pays les agences de ceci et de cela, ça occupe du monde, ça consomme des crédits européens et ça à un directeur, en l’occurrence une directrice – affichait un communiqué de victoire « 2008, produits bio : solides face à la crise, les indicateurs de consommation restent au vert » ; les « bien-pensants » de Télérama, toujours le nez dans la tendance de leurs chers lecteurs « qui lavent plus blanc que blanc », tartinait un long article au titre ronflant : « En Alsace, la révolution biodynamique est en marche » de quoi faire grincer beaucoup de dents mais pas les miennes : moi je suis toujours content lorsque le vin est à l’honneur dans un organe de presse à couverture nationale ; le très sérieux journal du soir, le Monde, que le monde entier nous envie, sous la plume de Hélène Franchineau, publiait un article ébouriffant « Cet été ? Je WWOOFe !». Qu’est-ce me direz-vous ? « Le WWOF, c’est l’occasion de rencontrer des gens et d’échanger. Le monde vient à toi » Pauline Desmazières, 30 ans s’est installée dans une petite ferme du sud de la Vienne depuis mars 2009. Elle y cultive des légumes et a choisi de faire partie de l’association WWOOF (World Wide on Organic Farms) dont le but est de mettre en relation agriculteurs bio et travailleurs volontaires. Français ou étrangers, citadins ou ruraux, s’ils souhaitent découvrir l’agriculture biologique, une nouvelle région ou simplement la vie à la campagne, ils sont les bienvenus dans les fermes de WWOOF. » En résumé on reçoit le gîte et le couvert, et on donne quelques heures de boulot gratos.

Donc notre brave pioupiou bio après des années de railleries agricoles dosées aux nitrates et aux pesticides, d’ostracisme officiel, d’une image de secte d’illuminés, de néo-ruraux vendant des fromages de chèvres aux touristes, se croyait tiré d’affaires. C’était sans compter sur la perfidie de nos voisins anglais, dont la réputation de gastronomes éclairés n’est plus à faire, pour planter un poignard aiguisé dans le dos de notre vaillant soldat Bio. Dans Slate, la feuille de chou de l’ex du Monde, le Jean-Marie Colombani, c’est le docteur Jean-Yves Nau, bien connu des amateurs de vin, qui s’y colle sous le titre « Nutrition : le « bio » est-il un leurre ? » Voir son papier à la rubrique Wine News N°59. Je cite le point qui fait le cœur de la polémique « Pour le Pr Alan Dangour, principal auteur de ce travail, les choses sont on ne peut plus claires: «Du point de vue de la nutrition, il n'y a actuellement aucun élément en faveur du choix de produits bio plutôt que d'aliments produits de manière conventionnelle». De légères différences ont certes bien été relevées ici ou là mais elles ne sont pas statistiquement significatives et, selon le Pr Dangour, ne sauraient avoir un quelconque impact en termes de santé publique. »

Rien de très nouveau sous le soleil d’Austerlitz du biffin Bio comme le rappelle Jean-Yves Nau : « On peut rappeler qu'en 2003 l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) était, dans son habituel jargon, parvenue à des concluions similaires: «Les faibles écarts ou tendances pris individuellement, qui ont pu être mis en évidence pour quelques nutriments et dans certaines études entre la composition chimique et la valeur nutritionnelle des produits issus de l'agriculture biologique ou de l'agriculture conventionnelle, n'apparaissent pas significatifs en termes d'apports nutritionnels».

Comme vous vous en doutez je ne vais pas m’aventurer sur le terrain des blouses blanches où je suis, plus encore que d’ordinaire incompétent, mais me contenter de souligner que pour moi les méta-analyses (démarche statistique consistant à analyser les résultats d'une série d'études indépendantes ayant déjà été menées sur un thème donné) frisent souvent l’escroquerie scientifique et leur publication en rafales sur des sujets sensibles n’est pas dénuée d’arrière-pensées. En quelques mots je voudrais rassurer notre brave soldat bio en lui disant tout d’abord que ceux, qui se tournent de plus en plus vers lui, sont plus attachés au respect de l’environnement, aux équilibres détruits par une surexploitation, à tout ce qui touche au développement durable et que les purs arguments santé ou nutritionnels, même s’ils sont encore prégnants pour la frange la plus militante, ne sont pas déterminants dans les choix des néo-consommateurs. Les ravages des algues vertes sur le littoral breton et l’eau saturée de pesticides, par exemple, plaident bien plus en la faveur d’une agriculture respectueuse de l’environnement, sous toutes ses formes, n’en déplaise aux intégristes, que le taux d’oméga 3 du lait bio. Moi je m’en tiens à l’adage de ma mémé Marie : « si ça me fait pas du bien au moins je suis sûr que ça ne me fera pas du mal… » qui plaide en la faveur d’une alimentation plus saine sans pour autant faire une obsession sur ses effets sur la santé : la dictature du nombre de fruits et légumes à consommer journellement ou les alicaments.

En tant que bon vivant je voudrais ici insister sur le goût des aliments qui, pour moi, est à la base du plaisir simple de se retrouver plusieurs fois par jour autour d’une table pour faire autre chose que s’alimenter. Sur ce point, il n’y a pas photo : les produits de l’agriculture et de l’élevage intensif n’ont pas de goût, ils sont sans saveur parce qu’ils ont été forcé à se développer à grand renfort d’engrais ou d’alimentation hautement énergétique. Même si les progrès de la recherche de nouvelles variétés, les fraises par exemple, ont fait progresser la saveur de certains fruits, la grosse cavalerie de notre alimentation en produits frais est dénuée de saveur. Le temps de croissance, associé au choix de la variété ou de la souche, est capital pour l’obtention de produits gouteux. Si je reviens à ma mémé Marie, si ses poulets étaient délicieux, c’est qu’ils prenaient le temps de forcir, d’abord en liberté où ils bouffaient ce qu’ils trouvaient avec une poignée de grains jetée de temps en temps dans l’aire, puis en cages où ils se remplumaient en ingurgitant de véritables pâtés – désolé pour les défenseurs du bien-être des animaux – même tarif pour les cochons engraissés aux eaux grasses et aux patates, quand aux fruits et légumes du jardin ils vivaient leur vie au rythme des saisons pour notre plus grand plaisir.

Mais le temps c’est de l’argent. Laissez faire la nature a son rythme c’est se condamner à des petits rendements, à des croissances plus lentes. Bien plus que la stricte observance des grands principes du bio je suis intimement persuadé que si les producteurs de produits frais ne veulent pas tomber sous la coupe des discounters chers à Jean-Pierre Coffe l’inflexion vers une agriculture et un élevage revenant aux grands fondamentaux est la seule voie d’avenir. Bien sûr, ce type d’agriculture, de viticulture, d’élevage à un coût qui pourra être abaissé à la fois par l’élargissement des marchés et l’amélioration des circuits de distribution, mais qui restera toujours plus élevé que celui de la grosse cavalerie. C’est un vrai challenge pour la ferme France. C’est un problème économique qui conditionne la survie de certains de nos territoires situés en zone de montagne ou des zones intermédiaires : l’impératif de faire de la valeur, des fromages AOC ou des laits bio par exemple, est capital. Sachez qu’en ce moment la grande majorité du lait bio vendu par la GD et le hard-discount est importé. Importé d’où me direz-vous ? De Hollande où des exploitations intensives font pisser leurs vaches avec une alimentation certifiée bio. Nos économies développées, aux coûts de main-d’œuvre élevés, trouveront des débouchés dans les nouvelles couches de la classe moyenne des pays émergeants. Ce choix n’est pas antinomique avec le maintien d’une production concurrentielle dans le secteur des produits de commodités. La France agricole éternelle, chère au cœur des ruralistes, a toujours été ainsi structurée. Elle doit, comme aurait du le faire d’ailleurs la viticulture languedocienne voilà presque 10 ans, faire des choix liés aux marchés de consommation en développement.

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12 août 2009 3 12 /08 /août /2009 00:00

 

Encore un monsieur vin né sous X que je me suis dit en contemplant les murs de Paris au mois d’août couverts de rosé, un rosé bien pâlichon d’ailleurs. Même si les Decaux sont à la baisse pour cause de migrations estivales des acheteurs et des buveurs faut quand même avoir quelques sous dans la caisse pour nous balancer à tous les coins de rue la bobine de ce Jean Valestrel qui se dit né quelque part. En Provence ça c’est sûr mais, un peu marri de mon ignorance, ça me turlupinait d’être ainsi piégé et de na pas savoir d’où il sortait. Pas de la cuisse de Jupiter, ça j’en étais sûr. Mais comme il ne faut jamais désespérer je me suis dit qui me restait plus qu’à espérer. Le hasard ! Samedi soir j’ouvre ma boîte électronique et j’y découvre une demande de recherche de personne : « Bonjour, pourriez-vous me dire s’il existe toujours du vin rosé Baptistin Caracous ? C’est un ami qui le recherche depuis longtemps, qui habite Cahors et à qui nous aimerions lui ramener. Merci de me tenir au courant, bien cordialement à vous. » Je n’invente rien. Ni une, ni deux je me précipite sur le site de la Société  des Vins de France pour voir si ce pauvre Baptistin est toujours de ce monde ou a rejoint le royaume des défunts ?

Et là que découvris-je ? Le dénommé Jean Valestrel, Côtes de Provence Cuvée Prestige, vinifié bien sûr de façon traditionnelle (y’en auraient-ils qui ne le seraient pas ?) issu d’une sélection des cépages typiques du lieu par le maître de chai de la maison (comment qui s’appelle lui, sans doute pas Jean Valestrel !) : le Grenache pour lui donner rondeur et puissance ; la Syrah pour la couleur pétale de rose et les arômes de violette et de réglisse ; le Cabernet Sauvignon pour lui conférer sa structure et son équilibre ;  le Cinsault pour les notes fruitées et florales. Vraiment l’a tout ce gars-là. C’est un gars comblé de toutes les qualités. En plus l’a des vignes ce rupin : «  Situées à Vidauban, les vignes de Jean Valestrel bénéficient d’une situation géographique exceptionnelle : elles s’étendent au pied du massif des Maures de l’Esterel à quelques kilomètres de la mer, au milieu des bruyères et des pins parasols. » Alors ce Valestrel ce serait t’y pas le président de la Cave Coopérative de Vidauban ? Oui « la Vidaubanaise », qui est une Union de Producteurs ? Mais non, j’ai tout faux parce que son président se nomme Max Alberto. Tout faux ! Comme je suis un maniaque de l’info, j’ai investigué et j’ai découvert que la maison mère de la SVF : Castel vinifiait les raisins de son propre vignoble dans une belle winerie à Vidauban, chemin de Mariafrance.


Peu importe le patronyme, ce brave Jean Valestrel rejoint la cohorte des JP Chenet, Augustin Florent, et autres obscurs barons de pacotille qui se sont dévoués pour la cause du vin. Nos petits gars de la SVF ce sont des astucieux, ils profitent de l’effet d’aubaine pour surfer sur la toute nouvelle notoriété du rosé de Provence « authentique » issu du combat titanesque mené par les gardiens de la pureté rituelle contre « l’hydre européenne ». Même qu’y mentionnent sur l’étiquette : « vinifié en Provence » pour bien montrer que cette cuvée de prestige elle a des racines au pays de Giono et Mistral (question : peut-on vinifier des Côtes de Provence hors de l’aire ?) Pour rajeunir « ce p’tit gars qu’avait pas de papa qu’avait pas de maman » (Pierre Vassiliu) nos SVF boys lui ont offert un lifting. C’est l’agence Crépuscule basée à St Ouen dans le Neuf-trois www.crepuscule.fr qui s’y ai collé. C’est de la belle ouvrage, sans grande originalité. Le Valestrel est aussi bien habillé : une étiquette avec tous les codes graphiques de la Provence : le mas, le pin parasol et la fontaine. Pour faire chic et rare, sur un bandeau doré indication qu’il s’agit d’une Cuvée Prestige avec numéro de la bouteille : pour moi 183 868 (ça fait quand même grande série). Donc tout ça c’est du bon boulot de marketeur, toutefois y’a un truc qui me chiffonne : pourquoi avoir enterré ce bon vieux Baptistin Caracous ? Lui ce n’est pas un inconnu j’ai retrouvé facilement sa trace puisqu’il a écrit en 1981, à compte d’auteur, un « guide de la Provence insolite ». Très franchement, Baptistin Caracous ça fleure bon la Provence, ça sonne authentique, alors que Valestrel ça fait un peu mièvre du genre Ménestrel en chausses gratouillant une viole de gambe, rose pâle un peu toc de chez toc, qui n’est là que pour une rime très Jean Ferrat.


Bon, vous allez dire que je pinaille mais faut bien que je me décarcasse pour animer le fonds de rayon bien assoupi ces derniers temps puisque nos négociants boudent les achats parce qui disent que vous ne buvez pas assez de jaja. Alors, pour animer les ventes, faire que nos petits gars de la SVF ne se soient pas fendus d’une campagne pour des clopinettes, je vous propose chers lecteurs, tous éminents dégustateurs, de devenir acteurs d’une opération inédite : jauger ce Jean Valestrel sur l’échelle des rosés authentiques des Côtes de Provence.

1°  Emplette d’un flacon de Jean Valestrel, moi ce fut à Monoprix 4 euros 50. (vous pouvez vous grouper pour amortir la dépense) ;

2° Vous préparer mentalement à la dégustation : lire http://www.berthomeau.com/article-34184898.html

3° Déguster selon les grands principes : lire http://www.berthomeau.com/article-34187704.html

4° Jauger : ce qui ne signifie pas juger mais placer cette cuvée de prestige sur l’échelle de Richter (de 1 à 7) de l’authenticité, telle qu’elle a été définie par les grands prêtres du rosé pur (mon raisonnement est simple : ce Valestrel se situe de part son positionnement et les volumes vendus au cœur du tonneau provençal).

5° Me faire parvenir votre chiffre, avec ou sans commentaires, par le canal que vous choisirez : soit public via la rubrique commentaires du blog, soit privé via mon e-mail berthomeau@gmail.com ou la rubrique CONTACT en bas du blog.

Merci de votre collaboration future qui permettra d’œuvrer dans un domaine peu exploré : celui de la dégustation des vins grand public.

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11 août 2009 2 11 /08 /août /2009 00:01


Pendant Vinexpo, les « Contains Sulfites… mais pas trop ! » au rang desquels je compte quelques amis : Claire Naudin, Raphaël Saint-Germain, Benoît Tarlant… m’avaient gentiment invité à venir partager le pain et le sel au Château Tire Pé, www.tirepe.com/ mais comme je n’avais pu être dans les temps de la navette je me suis privé d’un bon moment empli de beaux vins, d’une belle huile d’olive italienne domaine « Mariani » et des mets succulents du chef Dugardin. Me rendre à Gironde sur Dropt à vélo depuis Vinexpo étant bien évidemment hors de ma portée de cycliste parisien. Bref, de quoi regretter le temps de ma voiture avec chauffeur.

Mais, comme je suis sans doute béni des dieux car, en plein mois de juillet, déjeunant chez Devez, place de l’Alma, le restaurant dédié à la viande de bœuf de race Aubrac : son nom étant la traduction phonétique des « devèses », les pâturages des monts d’Aubrac situés jusqu’à 1400 d’altitude, j’ai eu le bonheur de faire une réelle découverte. Patientez, je vais tout vous dire mais au préalable je vous recommande cette maison. J’y aime le cadre sobre, chaleureux, confortable, la gentillesse et l’attention du personnel et, bien sûr, la qualité des viandes servies mijotées, rôties ou à la plancha. La carte des vins propose un beau choix bien en rapport avec la nourriture. Si vous passez à l’heure du déjeuner ou du dîner dans ce périmètre très agricole : on y trouve l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture et l’Interprofession des Oléagineux dites « avenue George V », mais aussi vinicole : Pierre Castel avec ses BGI loge plus haut, arrêtez-vous chez Devez www.devezparis.com  5, Place Alma 75008 Paris 01 53 67 97 53.

Ce jour-là j’avais les crocs et ces jours-là je suis un carnivore qui s’assume. Pour le boire j’interroge notre « complice de l’intérieur », Laurent responsable de salle, toujours souriant et disponible, qui me dit avoir un Bordeaux cépage Malbec du château Tire Pé tout à fait exceptionnel. Mes neurones dansent une forme de danse de Saint Guy, pédalent dans la choucroute, se fritent, ils ont du mal à relier toutes les informations de mon logiciel vin : Malbec, Bordeaux, Tire Pé… Je reprends tout par le bon bout : Tire Pé d’abord : mon GPS interne le localise, voir plus haut, et je dis banco sur les Malbecs de du dit château. Premier bénéfice : j’aurais au moins appris que le Bordeaux pouvait se faire avec 100% de Malbec. Second bénéfice : le vin lui-même d’une jeunesse époustouflante, j’entends par là une fraîcheur adolescente, sans l’acné ni le goût du paraître un peu gauche des garçons qui veulent jouer aux grands pour plaire aux filles, très on ne se prend pas la tête mais on a très envie d’être aimé. Derrière ce vin je sentais une forme de jubilation joyeuse et comme vous pouvez vous en douter je lui fis honneur sans aucune forme de modération mais un plaisir profond. Le temps pour moi était venu de chroniquer sur ce vin venu d’ailleurs…

Rentré at home je rends une visite au château Tire Pé sur www.tirepe.com   où je suis accueilli par les sourires resplendissants de la famille Tire Pé : Louise, Zoé, Octave Hélène et David… Très beau site bien en accord avec le vin que je viens d’apprécier. Déjà je sais ce que veut dire Tire Pé : « La Côte de Tire Pé doit son nom à une scène agraire quotidienne et bien connue des autochtones, selon laquelle les bêtes de somme se soulageaient de leurs efforts pour monter à la propriété, en « tirant le pet ». Ça me rappelle les flatulences de la Nénette quand on rentrait de décavaillonner avec le pépé Louis. Bien évidemment je clique sur : les Vins et là je n’y retrouve pas mon drôle de larron de Malbec. Alors je téléphone au château Tire Pé et j’ai Hélène Barrault au fil. Accueil chaleureux. Je raconte ma petite histoire ci-dessus, en compressé genre César, et ça roule sauf que le message que je lance dans l’infinité de la Toile se perd. Je rappelle donc et j’ai cette fois-ci David Barrault. Accueil tout aussi sympa. Et re, je replace ma petite histoire et j’ai le fin mot de l’histoire.

« L'idée de ce vin est, bien sûr, partie d'une attirance pour le cépage Malbec, mais aussi de changer un peu du merlot....et du merlot ! Plantée il y a 5 et 6 ans, issue d'une sélection massale, cette parcelle de 1 ha est l’une des mieux exposée de la propriété. Cépage captivant mais exigeant, nous passons pas mal de temps dessus... vinifié et élevé en barriques de 300 et 400 litres, le but n'est surtout pas de faire un monstre d'extraction ni une décoction de bois, mais au contraire de viser l'équilibre, fraicheur et des saveurs différentes de celles qu’on a l'habitude de percevoir sur Bordeaux… »

Donc pour résumer la situation :


1° faire un Bordeaux pur Malbec est possible ;


2° faire un pur Malbec à Bordeaux qui ravit les amateurs de vin plaisir est possible ;


3° faire une chronique sur les Malbecs de château Tire Pé en avant-première, ou presque, sur tous mes collègues blogueurs du vin c’est presque possible ;


4° c’est possible grâce aux Vinosaures 73 Boulevard Soult, 75012 Paris qui ont permis à Devez d’être le premier à proposer cette cuvée 2007 à 6,80 euros le verre ;


5° comme personne ne le fera à ma place je m’auto-décerne l’oscar « du meilleur découvreur de vin pour parigot tête de veau » ;


6° pour la fiche de dégustation en bonne et due forme de cette cuvée Les Malbecs 2007 prière de s’adresser au service produits dérivés de Vin&Cie : c’est bien beau mes cocos de tout vouloir sans jamais rien payer…
 

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10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 00:00

« Il n’y a pas de vins de femmes, il n’y a pas de vins pour les femmes, et pourtant… » Tel était le titre de l'édito de Femmes de Vin french wine women www.femmesdevin.com présentant la dégustation des vins de 72 vigneronnes pendant Vinexpo.

Et pourtant… moi qui m’orne du titre, envié par mes pairs de l’ABV, « d’homme qui aime les femmes », j’ajouterais malicieusement… par bonheur il y a les femmes. Que de réunions, de congrès, de banquets, de célébrations où je me désolais de n’être cerné que par des présidents flanqués de directeurs… pas la moindre trace de vigneronnes… si parfois « femme de »ou « fille de » mais irrémédiablement orientées vers l’autocar leur imposant des virées « culturelles ». Par bonheur, donc, les temps changent. Un air nouveau souffle sur le convenu masculin. Beaucoup d’entre-elles viennent d’ailleurs, je veux dire d’un autre monde, parfois, pour certaines, elles « ont quitté des jobs lucratifs et confortables » apportant une passion, une envie, une approche nouvelle. Mais, pour autant, comme elles le soulignent, elles ne sont « pas contre, mais tout contre les hommes, nos hommes, pères, frères, maris, amis ne sont jamais loin. »

Ce matin, très simplement, sans commentaires, je vous livre mes coups de cœurs sur les vins blancs de Vinifilles en Languedoc-Roussillon jasse-castel@anadoo.fr et Les Femmes Vignes Rhône www.femmesvignesrhone.com que j’ai dégustés ce jour-là. L’ordre est celui de la dégustation. Je me suis régalé moi qui déteste déguster. Que des beaux blancs, frais, craquants, qui me font dire que la nouvelle tendance, celle qui va remettre les rosés à leur place, ce sont ces blancs du Sud vifs, allègres et abordables. Alors si vous êtes dans la région ou si vous cherchez de bonnes adresses… Tous ces domaines font bien sûr des vins rouges que vous pourrez déguster et apprécier et peut-être acheter.

 

1-     Château Beaubois Domaine La Roche 30640 Franquevaux  www.chateau-beaubois.com Costière de Nîmes : 50 ha en AB depuis 2009. Fanny Boyer Molinié château-beaubois@wanadoo.com : Cuvée Elégance 2008 (Viognier Roussane)

2-    Clos de Nines  34 690 Fabrègues Coteaux du Languedoc 7 ha culture raisonnée Isabelle Mangeart clos.des.nines@free.fr : Obladie 2008 (Grenache blanc, Viognier, Vermentino, Roussane)

3-    Domaine de Roquemale 25 Route de Clermont 34560 Villeveyrac  www.roquemale.com Grès de Montpellier 10 ha en deuxième année de conversion bio. Valérie Tabariès-Ibanez contact@roquemale.com : Roq 2008 (Marsanne, Roussane, Vermentino) AOC Languedoc.

4-    Domaine de Trémières 34800 Nebian Coteaux du Languedoc 60 ha en raisonné non certifié (c’est un choix) Bernadette Rouquette tremieres@gmail.com : Impertinence 2007 Vin de Pays Coteau du Salagou (Chardonnay, Viognier, Sauvignon

5-    Château le Devoy Martine 30126 St Laurent des Arbres Lirac 40 ha agriculture raisonnée en voie de certification Véronique Lombardo scealombardo@wanadoo.fr Via Secreta 2008 (Grenache blanc, Bourboulenc, Marsanne)

6-    Château Unang 84570 Malemort du Comtat www.chateauunang.com Ventoux 20 ha en raisonné et en conversion bio Joanna King bureau@chateauunang.com Adeline 2006 (essentiellement Roussane et Clairette)

7-     Domaine de la Royère 84580 Oppède Luberon www.royere.com 32 ha et Château Husson Chateauneuf-du-Pape 21 ha, Anne Hugues anne.hughes@royere.com « Les Saintes Vierges » 2008 Château Husson Chateauneuf-du-Pape. (80% de Grenache, Clairette, Bourboulenc)

8-    Domaine Nicolas Croze  07700 St Martin de l’Ardèche Côtes-du Rhône www.domaine-nicolas-croze.com 30 ha en culture raisonnée Carine Zago contact@domaine-nicolas-croze.com Cuvée Fleurie 2008 (100% Viognier)

9-    Domaine Saint Amant 84190 Suzette Côtes-du-rhône et Beaumes de Venise 12 ha culture raisonnée Camille Wallut-Nosworthy contact@saint-amant.com La Borry 2008 CdR

10-   Domaine St Justin 84250 Le Thor Côtes-du-rhône 12 ha en reconversion bio Catherine Vogt vogtcatherine@wanadoo.fr Saint Justin 2008 (grenache blanc, viognier, marsanne)    


QUESTION N°26
 : Z

 

-         Z comme Zoé, quel est le nom du domaine d’un banyulenc ami qui baptisé ainsi une cuvée pour  affirmer que le vin, comme le pain, était indissociable de notre culture et de notre amour de la vie, en grec Zoi, traduction de Eve "La Vivante", mère de l'Humanité." ?

-         Z comme Zinfandel, la cuvée Z du domaine de l’Arjolle est-il un Vin de Pays des Cotes de Thongue ou un Vin de Table ?

-         Z comme Zinc, qu’est-ce donc qu’un Zinc ?

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8 août 2009 6 08 /08 /août /2009 00:02

L'amateur se reconnaît à son attitude... Il a un maintien spécial. M.Mathieu, le célèbre professeur d'oenologie, l'a décrit en termes parfaits. Je lui emprunte ici quelques mots, car on n'emprunte qu'aux riches, et je résume.

Préparation mentale. - Le Buveur se dispose à boire. Il concnetre toutes ses facultés d'attention sur son verre.

Plaisir des yeux. - Le verre est rempli à moitié. Le Buveur l'incline de façon à jouir des couleurs, en variant les couches de liquide. Il admire les nuances qui vont du blanc, du doré, du rosé au rouge rubis, à la pelure d'oignon, voire à ce jaune paille où certains jeux de lumière ajoutent parfois un rayon d'émeraude.

Plaisir du nez et du cerveau. -
A. La surface du vin étant tenue horizontale, on aspire doucement pour "flairer les bouquets".
B. On intensifie l'impression olfactive, en donnant au liquide un mouvement progressif de rotation. Cette danse favorise l'émanation des principes volatils par l'agitation et le contact de l'air.
Par ce mouvement giratoire, la loi et ses prophètes recommandent de prendre délicatement le fût du verre entre le pouce et l'index, les trois autres doigts restent libres et à demi pliés en éventail, et de susciter ensuite la rotation de droite à gauche, c'est-à-dire dans le sens contraire de l'aiguille d'une montre. Cette agitation transforme la surface horizontale du vin en surface parabolique. Elle enrobe de vin la partie libre du verre. Alors se dilate le sens olfactif par la gamme des parfums, les uns subtils, les autres pénétrants. Alors aussi, l'amateur cherche à les individualiser, à les caractériser, à les comparer à des bouquets perçus antérieurement. C'est un moment délicieux.

Plaisirs de la bouche, de la langue, du palais. -
Ensuite, on bopit délicatement, à petits coups, comme les oiseaux. On retourne chaque gorgée dans la bouche pour mieux analyser. Il faut savoir que " les plages de la langue ont toutes des sensibilités spécialisées". Le dégustateur rare ne manque pas à ce moment de faire avec la bouche le "cul de poule". Il aspire un peu... d'air pour le faire barboter dans le vin à la température de la bouche. A cet instant, une nouvelle série d'odeurs et de saveurs remontent du verre aux régions supérieures de l'intellect.

C'est alors que commence le moment auguste, religieux, idéal, définitif celui de

L'appréciation
La tête de penche, le visage devient grave, et, du fond de son âme, rassemblant ses souvenirs, recueillant, par l'intelligence, d'anciennes sensations, le buveur s'érige en juge. Alors, on discute, on compare.
La langue, prodigieux expert, l'organe humain qui a le plus de mémoire, rappelle des verres dégustés il y a trente, quarante ans. Elle trie, à travers le temps, des saveurs qu'on croyait oubliés; elle les classe, à la façon délicate des artistes de la tapisserie qui, dans mille écheveaux presque semblables, découvrent le fil frère en nuance de la couleur qui convient.

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7 août 2009 5 07 /08 /août /2009 00:09

Le débat soulevé par les soutiens indus « aux fruits et légumes » fait remonter l’antienne anti-aide au secteur agricole, justifiée par les gros chèques aux producteurs de grandes cultures, les excès du productivisme, le caractère déstabilisateur de certaines exportations aidées sur les cultures vivrières des pays pauvres, mais pour autant il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain et surtout réécrire l’histoire d’une agriculture française vivant du produit de la vente de ses produits. C’est faux : depuis 1936, l’agriculture française, viticulture comprise, a bénéficié du soutien des fonds de l’Etat. En une petite chronique permettez-moi de l’expliquer sans avoir la prétention d’épuiser le sujet.

Lorsque Georges Monnet, ministre de l’Agriculture du Front Populaire, présenta son projet d’Office du Blé le Sénat, encore dominé par les radicaux de tendance conservatrice, que ce projet était plus rigoureux et inquiétant que la semaine de 40 heures et que ce serait « le plus grand monument marxiste que connaisse aucune législation. À la Chambre des députés, Joseph Cadic, député du Morbihan, membre du Parti Agraire, se tailla un beau succès à la tribune en proclamant « On dit que, dans toute la société, il faut des esclaves pour assurer l’opulence des autres. Le Front Populaire a, lui aussi, choisi ses esclaves : ce sont les paysans. » Les socialistes ont toujours été étiquetés, et ça perdure, dans les campagnes, comme des représentants des couches urbaines sacrifiant les intérêts paysans sur l’autel du consommateur prolétarien. Et pourtant ce sont eux qui ont, depuis l’Office du Blé, le plus souvent, défendus et mis en place les politiques de soutien à l’agriculture. L’idée reçue qu’avant la PAC le paysan tirait ses revenus essentiellement de la vente de ses produits relève d’une vision angélique de l’Histoire de l’agriculture française.

L’objectif de l’Office du Blé était bien de soutenir le prix du blé ou de le réguler. En 1936 et 1937, les récoltes étant faibles, l’Office réfréna la tendance à la hausse, ce qui bien évidemment déclencha l’ire des grands producteurs qui virent là la volonté des socialistes de maintenir le bas prix des denrées alimentaires. En 1938, en revanche les moissons furent splendides et l’Office pour écarter la menace de surproduction acheta toute la récolte mais en 1939, il aborda la nouvelle campagne avec des greniers combles et sans ressources. Que faire ? Contrôler les emblavements ou vendre à perte ? Les successeurs du Front Populaire prirent une troisième voie : l’Office reçut une avance importante du Trésor. Tout ça c’est de l’argent public. Nous venions d’inventer le soutien de la production par les prix. C’est un soutien masqué mais c’est un soutien quand même. La IVe créera le FORMA : le fonds d’orientation et de régulation des marchés agricoles. Nous exporterons le système dans le tout nouveau Marché Commun avec les Organisations Communes de Marché qui formeront la première Politique Commune, la fameuse PAC.

Le soutien par les prix aura des effets pervers : l’emballement laitier avec ses montagnes de beurre et de poudre qui débouchera sur les quotas ; les excédents céréaliers « écoulés » à grands renforts de restitution vers l’empire soviétique (pour le plus grand profit des traders Louis Dreyfus, Continental, Cargill, Bunge) ; nous n’avons pas su, nous les grands penseurs français, inventer de nouveaux systèmes de régulation permettant aux producteurs agricoles français d’être un peu plus connectés aux réalités des marchés physiques et nous avons du capituler en rase campagne face à la vulgate de la « main invisible » du marché qui consiste à tout jeter à la mer. Mais, ne nous méprenons pas, le montant des aides directes actuelles – même si elles sont inéquitablement réparties, ça toujours été ainsi depuis l’origine, les grandes cultures héritières de l’Office du Blé ont toujours pesé très lourd dans le débat syndical – n’est pas supérieur aux crédits de soutien des marchés de la période antérieure. Nous filons tout droit vers des systèmes dit découplés avec les DPU et l’OCM unique, je doute très fortement de leur efficience pour les commodités. Le seul produit qui, s’il s’applique des règles de production adaptées à la diversité des produits que les consommateurs demandent, peut se passer de soutien, est le vin, n’en déplaise à certains qui viennent d’inventer un nouveau concept celui de la crise inédite.

Enfin, pour être à peu près complet, l’une des productions qui n’a jamais bénéficié d’une OCM à base de soutien : le porc, est sûrement celle qui à produit le plus de dégâts à l’environnement et à l’équilibre de nos territoires ruraux.

Pour clore ce rapide et bien incomplet survol un extrait d’un des livres à lire si l’on veut comprendre la France Rurale d’aujourd’hui : « La Révolution rurale en France » de Gordon Wright (chef du département d’histoire de l’Université de Sandford Californie) éditions de l’épi 1967 : « Au départ, l’opinion paysanne semble avoir été soi neutre, soit sceptique, soit hostile ; mais elle ne tarda pas à évoluer. Vers la fin de 1937, l’AGPB interrompit sa violente polémique contre l’Office pour prévenir ses membres de ne pas trop exagérer leurs critiques, de peur que le gouvernement ne décrétât un retour à la liberté du marché. La plupart des paysans pouvaient aisément se souvenir de ce qu’avait signifié la liberté du marché en 1934-35 ; par contraste, même le « dirigisme » de l’Etat était populaire. Il semble que l’Office, combiné avec le mécanisme de contrôle du marché du vin mis en place en 1931-33 parvint à convaincre beaucoup de paysans que de grands écarts de prix pouvaient être corrigés, et que l’action du gouvernement pouvait arriver à compenser les défaillances de la loi de l’offre et de la demande. »
 


QUESTION N°25
 : Y

 

-         Y comme d’Yquem, Alexandre de Lur Saluces l’ancien propriétaire a présidé pendant des années une mutuelle agricole de Gironde, laquelle ?

-         Y comme Yvresse, dans une récente chronique quel grand auteur français orthographiait ainsi l’ivresse ?

-         Y comme Yaka, à quelle date le rapport Yaka plus communément connu sous le nom de rapport B a-t-il été publié?

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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 00:02

Pour faire dans le culturel chic, genre Côté Sud, j’eus pu reprendre la célèbre constatation de Georges Duhamel : « Là où l’olivier renonce, finit la Méditerranée » et vous tartiner – mot propre au beurre et non à l’huile – la nième version de l’histoire de l’huile d’olive en commençant par les tablettes contemporaines à Nabuchodonosor pour terminer sur la pub de Puget avec un Fernandel plus marseillais que nature vantant une huile d’olive extra vierge pure made in Spain (normal cette marque appartient aux producteurs français de tournesol et de colza)

 Je suis trop flemmard pour mener un aussi lourd projet. J’ai aussi très mauvais esprit. Alors j’ai préférer vous proposer une tranche d’histoire contée dans le livre de  Maguelonne Toussaint-Samat, « Histoire Naturelle&Morale de la Nourriture ». Elle est pleine de saveurs anciennes qui pourraient se révéler aussi contemporaines pour d’autres produits en provenance d’autres régions…

 

« Les livres de cuisine anglais de la fin du Moyen Âge à celle de la Renaissance spécifiaient rarement et expressément que l’huile employée dans les recettes se devait être d’olive. Est-ce parce que cela tombait sous le sens ? Ou parce qu’on n’osait dire la nature de l’huile courante ? À Londres, à Paris ou à Bruges, on risquait souvent de trouver des mixtures qui n’avaient de vierge que le nom et auraient dû être précisées de « friture » puisque l’exigeait dorénavant la réglementation. Ces huiles, de grignons (tourteaux d’olives rincés) ou de pavot, ainsi rebaptisées justifiaient bien le dicton anglais du temps de la Guerre de Cent Ans : »As brown as oil. »

L’huile de grignons employée sur les bords de la Tamise venait tout droit du Languedoc dans des outres de peaux de chèvre bien propres à l’empuantir davantage. Un voyageur anglais, Thomas Platter, prétend avoir appris à Montpellier (et encore sous Henri IV !) que cette huile de troisième pression était destiné à l’exportation. Les naturels du cru se réservaient la première qualité pour leur usage personnel. Ce qui lui fit bien plaisir, mais nous laisse quelque responsabilité sur la direction prise par l’art culinaire anglais.

Quant aux commerçants des Flandres, de l’Alsace-Lorraine ou de Bourgogne, ils étaient bien assez grands pour trafiquer eux-mêmes l’huile de pavot ou de lin locale avec de l’huile térébenthine avant d’y apposer l’étiquette « huile d’olive ». On comprend que les Septentrionaux n’aient rêvé que de faire glisser leur pitance de carême avec une huile incolore, insipide et bon marché. Leurs espoirs seront enfin comblés au XXe siècle ».

 

Le mot de la fin est donné à Jean Giono « Dans les villes, on n’est pour rien habitué à l’excellence. Tout y est médiocre et la meilleure huile est celle qu’on appelle fort justement « sans goût »…


QUESTION N°24
 : X

 

-         X comme XO, que cachent ces initiales ?

-         X comme classé X, dans l’une mes chroniques les plus consultée il est question des « Enfers » que cachent-ils au grand public ?

-         X comme Xérès, quel est la couleur du Fino ?

 

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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 00:07

Comme le dit fort justement Carole Bouquet « La seule chose dont j’ai envie de prendre soin, c’est de mon cerveau, en continuant d’entretenir ma curiosité. » Butiner, lire, se gaver du miel des mots, laisser les idées bousculer le ronron du quotidien, cultiver ses envies, faire partager ses coups de cœur, voici chers amis bons vivants, chers lecteurs assidus, et toutes celles et tout ceux qui passez là par hasard, ce que ce petit espace de liberté ambitionne de vous apporter. À ma manière je fais attention à vous, je m’efforce de prendre soin de vous qui, pour beaucoup d’entre vous, penchés sur le quotidien, soumis à sa tyrannie, n’êtes guère soucieux de vous.

 

La lecture des histoires contées par Andrea Camilleri me plonge toujours dans un profond ravissement. Il me transporte. De concert avec lui j’entre dans ses histoires, je les vis dans un état de jubilation intense. En effet, comme l’écrit de lui Giovanni Capesci : « Même s’il relate un fait réel, l’écrivain quitte l’habit gris du chroniqueur pour endosser le costume bariolé du conteur, lequel s’exprime souvent dans cette langue typique de Camilleri qui est un mélange d’italien et de dialecte sicilien »

 

Ce matin je vous offre une belle tranche de sa dernière parution « Le pasteur et ses ouailles » chez Fayard où sa verve et son art de conteur atteignent des sommets. La quatrième de couverture donne pitch de l’histoire « En juillet 1945, dans une Sicile en ébullition, l’évêque d’Agrigente se soucie plus des paysans en lutte contre les grands propriétaires terriens que des élans mystiques des religieuses du couvent de Palma. Jusqu’à l’attentat qui mets ses jours en danger. Dix jeunes religieuses vont alors prononcer un vœu inouï pour sauver la vie de leur bon pasteur. Dix vies contre une… Comble piété ou geste insensé ? »

 

« On a beau être en juillet, les soirées à la Quisquina, à mille mètres d’altitude, sont d’une fraîcheur qui vous raspéguille. Cet air léger et vif qui embaume le pin vous ouvre la poitrine et vous change les idées.

L’évêque et le Graceffa s’asseyent sans rien dire sur les rochers. C’est qu’après une marche en forêt, même courte, le père Graceffa a bien besoin de se ravicoler.


Ils ne sont pas là depuis une minute qu’un coup de fusil tiré à quelques mètres éclate avec un bruit à vous faire partir les oreilles, amplifié par la tranquillité absolue du lieu. L’évêque sent le projectile siffler au-dessus de sa tête. Il se lève d’un bond, ébaffé, regarde à la ronde, ne comprend pas ce qui arrive.


« Couchez-vous ! » lui crie le père Graceffa.


Perruzzo ébauche le geste, mes ses agresseurs ne lui en laisse pas le temps. Ils tirent à nouveau et, cette fois, le touchent : l’évêque a l’impression d’être blessé à quatre endroits. En réalité, deux coups l’atteignent et font des dégâts : l’un lui perfore un poumon et l’autre lui dessampille l’avant-bras gauche. Il s’agit de projectiles règlementaires de fusil modèle 91, l’arme des soldats italiens depuis la Grande Guerre.


Un silence absolu retombe.


L’évêque a soixante-sept ans et ses blessures sont mortelles. Mais, fils de paysan, c’est un homme robuste et croisé d’épaules.


Il parvient à se relever et, s’appuyant « sur le faible bras » du père Graceffa, qui avant, trampalait déjà sur ses jambes, maintenant, ébravagé par la peur et l’émotion, tient tout juste debout.


Au bout de quelques pas, Peruzzo sent ses forces le quitter, il pense que le moment de mourir est venu.


Dans l’après-midi, il s’est confessé auprès d’un père passionniste venu lui rendre visite. Mais il veut se confesser encore, maintenant. Les deux hommes s’appuient contre un arbre pour ne pas s’acasser par terre, et le père Graceffa le confesse.


Puis ils reprennent leur chemin de croix.


Bien vite toutefois, Perruzo conçoit un scrupule : a-t-il bien tout confessé, son âme est-elle bien lavée, nette comme torchette, ou la situation l’a-t-elle porté à oublier quelque chose ? À tout hasard, il se confesse une deuxième fois, tout en panchant son sang comme une fontaine.


Juste devant la porte de l’ermitage, il s’aplate face contre terre sans plus pouvoir se relever. Le père Graceffa, tout en dare, s’agenouille à ses côtés. La voix lui manque, le pauvre, pour appeler à l’aide les personnes qui sont à l’intérieur et qui n’ont rien entendu.


« Allez me chercher le Saint-Sacrement », dit Perruzo avec le peu de souffle qui lui reste.


Il n’a peut-être pas réussi à prononcer ces paroles, il a cru les dire alors qu’il les pensait seulement.


En effet, le père Graceffa entre dans l’ermitage, non pour prendre le Saint-Sacrement, mais pour dépêcher le cuisinier-homme à tout faire au village, chercher de l’aide.


À demi-inconscient, l’évêque prie pour lui et pour ses « enfants d’Agrigente » bien-aimés.


Un quart d’heure passe, et Peruzzo se sent un poil rapapillotté. On saura après qu’une espèce de pneumothorax s’était formé dans son poumon, sinon il aurait défunté d’hémorragie.


En s’aidant de son seul bras droit, car le gauche pendigole, brisé par la balle, il se relève et, en s’aidant du mur arrive jusqu’à sa chambre où il s’abouse sur le lit. Le père Graceffa le cherche, le trouve et s’évertue à tamponner ses blessures. Mais c’est à perd-temps, alors il s’agenouille à côté du lit et prie à mi-voix.


À neuf heures et quart, c’est-à-dire une heure et demie après l’agression, les carabiniers arrivent avec deux médecins de Santo Stefano « pour les premiers soins ». Ils sont rejoints à trois heures par un médecin d’Agrigente, le docteur Sciascia, et par une ambulance. Sauf que le véhicule doit rester à trois kilomètres de là, car la route n’est plus carrossable, ce n’est guère qu’un sentier, une draille.


Le médecin d’Agrigente et ceux de Santo Stefano s’accordent à déclarer le blessé intransportable si on ne l’opère pas d’abord. Il est de toute façon trop faible.


Heureusement, les carabiniers se sont mis en quête du professeur Raimondo Borsellino. En téléphonant à leurs différents postes, ils l’ont déniché dans un hameau de la province d’Agrigente, lui ont expliqué la situation et le professeur a répondu qu’il arriverait dès que possible.


En effet, à quatre heures du matin il débarque à la Quisquina. »

QUESTION N°22 : V

 

-         V comme Veuve Clicquot, quels étaient les prénoms et le nom de jeune fille de la plus célèbre veuve du Champagne ?

-         V comme Viognier, dans quelle AOC rouge ce cépage est-il autorisé ?

-         V comme Vin, quelle est la définition du Vin par l’OIV ?

 

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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 16:13

Chers vous quatre,


Suite à mes élucubrations de ce jour je m’attendais à une volée de bois vert, peut-être viendra-t-elle d’un quelconque redresseur de tort à la française du genre de ceux qui écrivent au Ministre pour avoir une médaille, mais peu me chaut car l’épice de cet espace de liberté c’est de pouvoir causer de tout et de rien, et surtout de nos petites faiblesses, sans trop se prendre le chou.

 

Si je prends la plume en plein après-midi, alors qu’à Paris le ciel se souvient soudain que nous sommes au mois d’août et que je viens de prendre une petite suée sur mon vélo en revenant d’une réunion au Ministère sur la crise du lait – je vous expliquerai dans une prochaine chronique – c’est que je souhaite répondre à chaud à Jean-Baptiste et à Michel Smith.

 

Pour Jean-Baptiste, l’Arpège de Passard n’est pas en face du 78 rue de Varenne mais sur le même trottoir au 84, à l’angle de la rue de Bourgogne. J’ai écrit une chronique «Je veux qu’on parle de la carotte comme du Chardonnay…» Alain Passard de l’Arpège http://www.berthomeau.com/article-26027688.html sur notre histoire commune car, même si nous étions voisins, et que je pouvais me rendre pédestrement chez lui, je n’y tenais pas table ouverte.

 

Pour Michel Smith, la réponse est : oui bien sûr, le dossier fruits et légumes est passé entre mes mains :

-         de 1983 à 86 en tant que Conseiller Technique fruits&légumes, vin où nous avons négocié l’élargissement du « Marché Commun » à l’Espagne et au Portugal ;

-         de 1990 à 92 en tant que Directeur du cabinet.

 

J’ai donc géré des crises car, pour les fruits surtout, les légumes avec les serres sont moins sensibles aux aléas climatiques, la maîtrise de la météo n’est pas encore du ressort ni des politiques ni des professionnels, les consommateurs sont d’’étranges petites bêtes et la Grande Distribution sans états d’âme.

 

La rapidité de l’intervention sur le marché est primordiale : avec 100 à l’instant T il est possible d’éviter une crise ou d’en atténuer ses effets, alors qu’avec 100 000 à l’instant T+1 on jette de l’argent par les fenêtres sans la queue d’un résultat sur le marché. Pendant de nombreuses années nous avons su gérer les crises, en étant parfois border line avec la réglementation européenne – avec nos instruments spécifiques sans gaspillage de fonds publics (tout était cofinancé avec de l’argent des professionnels eux-mêmes) mais le credo de la concurrence pure et dure de la Commission Européenne a mis notre système en porte-à-faux d’où la partie de bras de fer actuelle sur « les aides indues ». Cette même Commission n’a pas le même allant sur les distorsions de concurrences liées aux systèmes de protection sociale. Même si les filets de sécurité provoquaient des effets pervers, des effets d’aubaine, la dérégulation totale des marchés de produits frais va coûter plus cher à la collectivité en termes financiers et sociaux. Nous pourrons en reparler autour d’un verre un de ces jours.

 

Dernière chose, cher Michel Smith, dans le Roussillon cher à ton cœur, où les producteurs de fruits et légumes sont aujourd’hui en première ligne, il faut que tu saches que les viticulteurs ayant bénéficié du Plan Rivesaltes vont se retrouver dans la même situation que leurs collègues. Je n’y suis pour rien le Plan Rivesaltes étant antérieur a ma venue en tant que médiateur dans ton beau département.

 

Bien à vous 4 et merci pour votre fidélité.

 

Amitiés.

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