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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 00:07

Nous les Bons Vivants sommes, comme tous les bons français de toutes nos belles provinces réunies, jamais à l’heure et gentiment bordéliques alors mieux vaut que nous laissions la discipline, qui fait la force des armées, aux militaires et l’exactitude aux rois. Bref, mardi 23 juin, à midi, rendez-vous était pris face à la librairie Mollat au centre du Hall 1 de Vinexpo pour nous assembler afin de trinquer au bien vivre. Les détails d’intendance vous lasseraient alors venons-en aux faits : une belle poignée d’entre-nous s’est retrouvée sur le stand des amis de Sieur d’Arques, Pierre et Alain, amicalistes de la première heure pour faire péter les bouchons de 1ière Bulle de Blanquette avec tout ce qui va avec. Merci aussi à tous ceux, coincés sur leur stand comme Erwan, Miren et bien d'autres, ou  plongés dans des dégustations qui ont oublié l'heure, où notre reine Margot tant demandé, qui étaient de tout cœur avec nous.

La fête fut belle et joyeuse. En voici les photos. Elles témoignent que le Bien Vivre n’est pas un vainc mot à l’Amicale des Bons Vivants. Nous retrouverons d’autres occasions. Nous twitterons. Nous pique-niquerons à Paris, à Bruxelles, à Londres, à Montréal, à Losse-en-Gelaisse, à Nouillorc… Bref nous serons les pieds de cuve du plus formidable réseau citoyen (il faut toujours savoir rêver pour soulever les montagnes de l’indifférence) jamais connu dans nos vieilles contrées où, partager le pain et le sel, en trinquant, reste la base du partage et de la convivialité.

Merci au beau noyau de Bons Vivants de cette première.

Pour les autres un petit coucou au bas de cette chronique réchaufferait nos cœurs et nos âmes de Bons Vivants.

 

Merci à Olivier de www.ochato.com  pour les photos.

Merci à P. Masson pour la belle bouteille qu’il a apporté un Pouilly-Fuissé "Cuvée  Prestige" 2007 du domaine Nadine Ferrand à Solutré-Pouilly (71960)C'est une talentueuse vigneronne et une bonne-vivante.
Tél : 0609051974 - Email :
ferrand.nadine@club-internet.fr
Merci aux 3 éminents représentants d’Embres&Castelmaure : Patrick, Roger, Vincent pour leur magnum d’Antidépresseur.

Merci une nouvelle fois aux amis de Sieur d’Arques www.sieurdarques.com  pour leur accueil toujours aussi chaleureux.

L'adhésion à l'Amicale du Bien Vivre dites des Bons Vivants est ouverte en permanence, c'est gratuit, ludique, c'est le premier geste qui sauve face à la sinistrose des prohibionnistes. Il vous suffit de m'envoyer votre adhésion à mon adresse berthomeau@gmail.com pour faire parti de ce grand et beau réseau citoyen dont vous pouvez lire la charte en rubrique Wine News N°48 en haut à droite du blog.
Faites adhérer vos proches, vos amis, vos relations professionnelles à cette juste cause, notre nombre et notre détermination joyeuse fera la différence dans le futur.

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29 juin 2009 1 29 /06 /juin /2009 00:08

 

D’un côté : le faiseur de Vin, Olivier Dauga, né dans les vignes, sa carrure de rugbyman, ses lunettes, ses santiags, un style qui décoiffe l’establishment bordelais, une philosophie fondée sur l’harmonie entre terroir, raisin et la personnalité du propriétaire, une conception de l’environnement du produit résolument moderne pour toucher le consommateur, un vision très haute-couture par le sens du détail, une passion de l’excellence, des aphorismes percutants « la plus grande bouteille est celle qui se boit. »

 

De l’autre : le terroiriste de Rhône Valley, Michel Tardieu, Luberonais pur jus, son sourire, sa rondeur, sa modestie : « j’ai appris le vin lorsque j’étais chauffeur d’hommes politiques du gouvernement français en les conduisant autour de la vallée du Rhône » autodidacte donc, un éleveur-assembleur de vins qu’il aime structurés, colorés, soyeux, racontant leur terroir : Condrieu, Châteauneuf-du-Pape, Hermitage…, l’ homme de la cuvée C n°3 de mes amis d’Embres&Castelmaure, une réputation d’excellence.

 

Une première rencontre, la leur, un déjeuner chez Guy Samutt à Lourmarin, en 5 minutes ils se comprenaient, le courant passait, une belle osmose entre deux passionnés, complémentarité des talents, un vrai couple de terroiristes était né pour se lancer dans de nouvelles aventures. Encore fallait-il trouver une terre d’aventure ? Ce fut la seconde rencontre, grâce à J.Ch Meyrou, à l’Envers du décor, à St Emilion, avec Sylvie Richert du Château Vieux Pourret un Saint Emilion Grand Cru, le seul vignoble labellisé Demeter dans l’appellation Saint-Emilion Grand Cru. Olivier Dauga, par sa proximité géographique suit le raisin et la vinification, alors que Michel Tardieu prend en main l’élevage.

 

Château Vieux-Pourret c’est 6 hectares de vignes d’un âge moyen de 35 ans, 80% de merlot et 20% de Cabernet franc, conduites en biodynamie (Bernard je sais que je vous énerve mais…) vendanges manuelles, triées au panier et sur table de tri, vinification sur la base d’une sélection parcellaire dans de petites cuves de 25 à 30 hl. Fermentation à basse température et extractions douces. La cuvée 2008, baptisée DIXIT, que j’ai dégusté, est à la hauteur des ambitions de ses auteurs : le vin est élégant, soyeux, fin, sur le fruit, avec un goût de revenez-y qui augure bien de la montée en puissance vers l’excellence de Château Vieux Pourret.

 

Et pour la suite une question : " l’expérience est-elle à renouveler ? "

 

Réponse de Michel Tardieu : pourquoi pas, dans ce genre d’aventure il faut savoir gérer les ego…

 

Réponse d’Olivier Dauga : s’il y a un  1ier Cru candidat !

" C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l'écoute pas."

 

Victor Hugo

 

affaire à suivre prochainement...

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27 juin 2009 6 27 /06 /juin /2009 00:06

 

Jamais dans ma vie je n’ai passé autant de temps à Bordeaux et ses environs : pensez-donc 5 jours à crapahuter, à serrer des pinces, à signer des autographes – joke ! – à déguster, à bavasser, à interviewer, à photographier, à filmer même puisque Vin&Cie vient de se doter d’un bijou de micro-caméra HD Sony (ouais, ouais, je sais Hervé c’est Japonais fabriqué au Japon mais l’optique est Carl Zeiss), à prendre la température du patient, à transpirer donc, alors l’idée m’est venue qu’il eut fallu, dans le Hub mondial de Vinexpo, que je m’installât comme marchand de glaces, ça aurait dégagé un chiffre d'affaires d’enfer, bien plus que mes petites chroniques sur la Toile.

Je plante le décor. Avec mon chapeauté de l’ABV comme façonneur de boules, j’aurais affiché mon produit phare : « le Granité au Bordeaux » avec toutes les déclinaisons possibles :


Les couleurs
d’abord : rouge, blanc botrytisé et claret car c’est plus chic que rosé…

Les millésimes

Les bonnes notes Parker…

Les « tendus » de Jacques Merveilleux du Vignoble

Le Granité de base rouge ou blanc : Bordeaux et Bordeaux Sup ;

Le Granité des appellations :

-         en rouge : entre autres Graves, Haut-Médoc, Lalande de Pomerol, Listrac, Margaux, Médoc, Pauillac, Pomerol, Saint-Emilion, Saint-Estèphe, Saint Julien, toutes le Côtes…etc

-         en blanc botrytisé : Sauternes&Barsac, Ste Croix du Mont.

Le Granité des G.C.C. : Latour, Lafite-Rothschild, Margaux, Mouton-Rothschild, Haut-Brion, Ausone, Cheval Blanc, Pétrus et mes chouchous Pontet-Canet, Cos d’Estournel, Léoville Las Cases, Vray Croix de Gay…

Le Granité, Granité, Granité comme son nom l’indique se distingue par sa consistance grenue qui s’obtient en remuant légèrement la préparation pendant la congélation pour obtenir des flocons de glace qui font sa particularité.

Du côté ingrédients, hormis le vin et le sucre cristallisé (la dose est selon votre goût pour la sucrosité entre 50 et 170 grammes pour le poids de fruit indiqué ci-dessous) c’est simple :

-         pour le Granité rouge il faut 120 grammes de framboises fraîches pour 60cl de vin ;

-         pour le Granité Claret il faut 180 grammes (les queues) de fraises Mara des Bois pour 60cl de vin ;

-         pour le Granité Blanc botrytisé il faut 200 grammes (les noyaux) d’abricots mûrs.

La Préparation :

-         Réduire les fruits en purée en les écrasant ou en les mixant puis passer la pulpe au chinois ;

-         Verser 10 cl d’eau dans une casserole et ajouter le sucre. Faire chauffer à feu doux jusqu’à dissolution complète du sucre. Laissez bouillir le sirop 5 mn puis laissez-le refroidir. Mélangez-le ensuite avec la purée de fruit et le vin ;

-         Versez la préparation dans un récipient métallique à fond plat peu profond.

-         Faites glacer jusqu’à ce que les bords soient fermes et le centre encore liquide.

-         Remuez à la fourchette, des bords vers le centre, puis remettez la préparation au congélateur jusqu’à ce qu’elle soit presque ferme.

 

Le Service : dans un beau verre bien sûr et consommation à la petite cuillère…

Que mes amis de South of France, de Rhône Valley ou de Loire Valley ou de Burgundy, je n’ose pas citer la Provence car mon truc sent le coupage, d’Alsace, du Jura, de Savoie, du Sud-Ouest se rassurent je suis tout à fait disposé à étendre ma gamme de granité vers leurs beaux vins… Je pourrais d’ailleurs commencer mon petit commerce lors du prochain VINISUD…

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26 juin 2009 5 26 /06 /juin /2009 00:03

 

 Le Bordeaux d’Alain Juppé lui ressemble : ordonné, toujours un petit peu froid mais placé par lui sur une belle trajectoire conjuguant son histoire avec le XXIe siècle. Ce lundi, en deux coups de tram, me voilà à la Cité Mondiale du Vin. Le soleil est au rendez-vous. J’ai garé mon vélo (pas celui de la photo d’hier, un moderne) près de la porte de Pessac pour la suite de mes aventures. Au dernier étage de l’hôtel Mercure, comme j’arrive pile poils à l’heure dite, la ruche des femmes vigneronnes s’affaire pour m’accueillir, pardon pour recevoir les plus beaux nez du vin. Face à 72 femmes je me sens désarmé. Que faire ? C’est trop pour un seul homme. Les satisfaire toutes m’épuiserait. Choisir ? Inélégant. Prendre un parti. Je réfléchis. Ce sera celui du blanc de femme.

 

Mon dévolu je le jette sur la N°51 : Magali Couvignou&Delphine Combard du domaine St André de Figuière www.figuière-provence.com . Sa cuvée – en blanc bien sûr – confidentielle 2008, un pur Rolle, une petite merveille de fraîcheur, une friandise matinale aux fragrances qui m’enchantent. Bien évidemment mes neurones connectent Rolle et Michel Smith  Post-it de Michel Smith : Rolle, pigeon, truffe… Rolle Over Provence ! http://www.berthomeau.com/article-29526441.html . Nous levons notre verre à la santé de Michel et aux bons vivants, premier accroc matinal à ma blanche résolution, je goûte la cuvée rosé confidentielle 2008 c’est un Lalonde. Very Good ! Comme diraient nos djeunes : « pas de soucis… » pour notre rosé national avec de tels représentants. Bref, si je continue à ce rythme mes exploits cyclistes resteront dans les annales de Bordeaux au même titre que celui d’Anquetil dans Paris-Bordeaux.

 

À ce stade de ma chronique je me dis : si je déballe tout ce que j’ai en magasin je risque de lasser. Que faire ? Tout d’abord vous confier que, même en ne ciblant que les blancs, je sentais bien que j’étais présomptueux. Alors dans ma petite Ford intérieure je décidai de zapper les bourguignonnes, non que je les snobasse, mais tout bêtement parce la Bourgogne n’a nul besoin de mes petites écritures pour exister et que ça me permettait de tenir dans le créneau horaire que je m’étais imparti. Mon parti était pris : la Vallée du Rhône puis le Languedoc pour finir sur l’unique champenoise et zou ! Concentré, sans me laisser aller à mon goût immodéré pour le papotage j’ai, au mieux de mes possibilités de dégustateur cycliste, engrangé pour la suite de mes aventures une bien belle liste de domaines. Laissez-moi le temps de mettre de l’ordre dans mes notes et vous aurez droit à des chroniques sur ces beaux blancs du Sud. Je dois avouer que j’ai été bluffé. Je dirais même réconcilié avec ces vins blancs du Sud qui égrènent : Roussane, Marsanne, Viognier, Bourboulenc, Grenache blanc…etc. Bonne pioche donc.

 

L’heure tournait. Cap sur la champenoise, qui est auboise, Lucie Cheurlin du domaine L&S Cheurlin www.champagne-ls.com . Elle travaille en viticulture intégré et naturelle. J’ai adoré son Brut 2006 Coccinelle&Papillon, 50% Chardonnay et 50% Pinot Noir avec ses demi/bulles et son faible dosage. Excellent dopant pour l’amateur de vélo à Vinexpo que je suis. Tout en me gavant de bulles je sentais bien que les voisines alsaciennes de la champenoise m’attendaient au virage. Je cédai donc à leurs avances avant d’aller me restaurer au buffet. Tout est dans mon disque dur mais pour l’heure il me fallait des sucres lents : des pâtes et, par bonheur, le buffet proposait une belle salade de pâtes au pesto. C’était sans compter sur l’œil exercé de Marie-José Bireaud du Domaine les Hauts de Riquets www.domainelesriquets.com . Les Côtes de Duras par son entremise m’avaient reçu après mon rapport. Souvenirs, souvenirs… Je déguste donc sa cuvée R de fête 2008. Oui ce matin c’est vraiment la fête, ces dames ont mis les petits plats dans les grands. Moi je suis en retard sur mon planning je vais courir derrière l’horloge. Avant de partir, pour compléter ma ration de sucres lents je bois un excellent Rasteau 2007  Cuvée « La Souco d’Or » de Marie-France Masson. Très beau vin et très beau sourire.

 

Quelques abricots en poche je pédale vers le château Luchey-Halde où se déroule la première rencontre des vignerons blogueurs. Le plan fournit est minimaliste. Je sens que je vais me perdre. Par bonheur une ligne de tramway suit le parcours. Je longe l’hôpital Pellegrin. En face, des petits commerces fleurs&couronnes, c’est gai. Je doute. Un pompier me rassure, ses indications sont précises. Je passe sous le pont de chemin de fer et… Je pédale gaiement. La piste cyclable se subdivise comme le delta du Rhône. Bien sûr aucune indication : le cycliste a un GPS dans la tête. J’me perds ! Un monsieur à chien me rassure j’y suis presque. Enfin la première pancarte Luchey-Halde. Belle bâtisse du Ministère de l’Agriculture : c’est l’ENITA de Bordeaux. Je gare mon vélo devant. De charmantes demoiselles en blanc m’accueillent. Je retrouve Francis Boulard et quelques membres de l’ABV. Dégustation. Restauration : un gâteau excellent. Mon carnet de notes déborde. Je repars vers le Lac pour rejoindre Vinexpo.

 

Dans ma petite tête de chroniqueur pédaleur je ne peux m’empêcher de me dire que si Vinexpo existe c’est pour rassembler sur un même plateau les vins de notre vaste monde et que tous ces off c’est bien mais ça ne nous facilite pas la tâche. Moi j’aurais bien aimé aller partout mais la perspective de passer des heures le cul dans une bagnole, cul à cul, avec d’autres réchauffeurs de la serre ça n’est pas très écologique. Bien sûr, le m2 de Vinexpo n’est pas à la portée de la première bourse venue mais il serait intéressant que les mouvances diverses et variées se concertassent pour nous offrir sur un même plateau, pas trop éloigné de Vinexpo, un off communautaire avec grillades le soir et groupe de rock pour teuffer le soir au clair de lune avec les belles vigneronnes. La fête quoi ! Moi je pourrais ainsi, avec mon petit vélo, honorer de mon auguste présence – je m’achèterai des pinces pour faire chic – toutes ces intéressantes manifestations. J’arrive cette fois-ci du côté de la passerelle. Je traverse le lac sous le soleil avec un léger roulis sous le pied. Avec mon retour du soir vers Bordeaux je me serai enfilé une bonne vingtaine de kilomètres à vélo. Pour un senior c’est pas mal : vive les papy-boomers, surtout ceux qui aiment les femmes…

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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 00:08

 

 

Le "carbon neutral " relève de la durable attitude alors en ce dimanche, premier jour de l’été, en débarquant à Bordeaux St Jean, le seigneur soleil daignant enfin nous honorer, je me suis dis : Berthomeau tu te fais la totale. Primo le tramway où, un charmant vieux monsieur m’a gentiment guidé pour la correspondance aux Quinconces. Comme quoi, dans ce pays, avec un sourire et de l’attention, le bien vivre ensemble peut retrouver des couleurs. Deuxio : vélo, sans pinces à vélo, cool, en chemise par les boulevards où s’égrènent les barrières de Bordeaux : Pessac, d’Ornano, d’arès, judaïque, st-médard, du médoc… le stade Chaban-Delmas ses Girondins, champions de France avec Laurent Blanc : les deux grandes couleurs du vin (désolé le rosé)… en pédalant j’ai un sentiment de liberté, aux ronds points si nombreux, par la grâce des ponts&chaussées, la maréchaussée me regarde, étonnée… dans le ciel tournoie un hélico et là, grand seigneur, je ne peux m’empêcher de penser : y’a pas photo, aborder Vinexpo à vélo ça tout de même plus de classe qu’en hélico.

 

Pour être tout à fait honnête, l’idée de cette entrée triomphale dans le Hub Mondial du Vin (oui, oui Bernard) avait germé la veille dans le vignoble de Pomerol après une délicieuse méridienne sous les charmilles. La matinée m’avait vu faire un parcours de dégustation complet, notes et tout, presque pro – même si en fin de parcours j’avais le pouce et l’index de la main droite rouge violacé comme un vendangeur – de très beaux vins puis, dans une douce ambiance de partie de campagne le buffet-déjeuner, simple et de bon goût, achevait de me ravir. Donc, sur les coups de cinq heures j’empruntais le vélo de jeune fille de la maîtresse de maison pour, officiellement, faire une escapade dans le vignoble, en fait, secrètement, pour tester ma forme. La plongée dans le val de la Barbanne mais surtout la remontée ça jauge son homme. En prime j’ai aussi fait des petites photos des petites métairies du coin. Y’en a plein, modestes, pas bling-bling et dire que toutes ces petites bicoques sont des châteaux dont les noms font rêver le monde entier. Z’étaient toutes fermées comme si le samedi était un jour férié. Seul cycliste sur la chaussée je crois bien que je gênais les gars du cru en auto qui roulaient comme des dingos.














   

Donc, après ce zoom arrière, très éclairant sur la profondeur de mes réflexions, si vous vous voulez bien reprendre ma roue et me suivre, en parfaite décontraction, vous pouvez m’imaginer très relâché, juché sur mon destrier d’emprunt, pointant mon nez enfariné vers la plus proche entrée, la H je crois. Les services de sécurité, plutôt habitués aux grosses cylindrées, me laissaient passer. Sans doute devaient-ils me prendre pour un livreur de pizzas puisque, tenez-vous bien, je suis entré dans le Saint des saints du vin, sans badger, comme une fleur, après avoir bien sûr arrimé ma bicyclette à une palissade. Étonné, quelque peu déshydraté, d’un pas décidé je suis allé l’ami Robert Skalli qui m’a régalé d’un très beau blanc très friand F de SKALLI un assemblage Chardonnay&Viognier. Lui contant mon aventure, gentiment, il m’a rassuré : s’ils t’ont laissé passer c’est qu’ils ont de suite vu qu’ils avaient à faire à une personnalité. Les amis c’est bon pour l’ego. www.skalli.com


    
 

à bientôt sur nos lignes…

    

     

Le décor est planté et, comme vous vous en doutez je vais un peu vous bassiner avec mes journées passées à arpenter les allées de Vinexpo. Pour ce dimanche c’était calme et plutôt studieux. Moi, le premier jour, je fais mes repérages, je serre des louches : c’est mon côté ex-taulier de cabinet ministériel, je bavasse un peu mais pas trop, quelques petits coups pour la route, je butine, je suis très ouvrière bossant pour la ruche, en l’occurrence ma petite entreprise de blogs. La journée fut fructueuse mais, pour l’heure, ça n’est pas exportable faut que je fasse mon miel avant de vous le fourguer. Au retour, en filant sur la piste cyclable, je ne pouvais qu’éprouver un peu de jouissance en contemplant les z’autos, en file indienne, pare-chocs contre pare-chocs, s’extrayant péniblement des parkings : y’a pas photo Vinexpo à vélo c’est top coco !

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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 00:06

 

Lundi Vin&Cie, à Vinexpo, choisissait la provocation pour aborder un sujet sérieux, ce matin nous serons sérieux de chez sérieux sur toute la ligne car les temps sont durs.

L'analyse du contexte économique international instable, mouvant, déprimé, sujet à des mouvements accélérés, en mal de repères, doit s'appuyer plus que jamais sur des approches fondées sur de longues périodes. Le mérite de ceux qui à l'ONIVINS ont, il y a 10 ans, lancé la Veille concurrentiel qui permet chaque année de faire le point sur les facteurs de compétitivité du marché mondial du vin, est d'avoir rodé un outil qui permet, sur la base de l'examen de 6 facteurs de compétivité, d'étudier les atouts et les handicaps des 15 grands pays producteurs de vin et de situer la France dans cette compétition.

 

Je livre à votre intérêt la page de conclusion de la Veille concurrentielle 2008 publiée par France Agri Mer la nouvelle holding des Offices.


mmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmmm
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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 00:02

 

Dans une récente chronique je lançais à l’adresse des prohibitionnistes, du lobby blanc, de tous ceux qui voulaient bloquer l’accès de l’Internet au vin : « de quoi vivrons-nous demain ? » en référence à tous nos territoires qui vivent, pour certains même, qui ne vivent que de la vigne et du vin. Appliquée au Lubéron, la notion de vivre au pays peut faire sourire les contempteurs des bobos de gôche, des peoples qui, dès que j’avoue passer des vacances à Buoux dans le Luberon, même si c’est dans un gîte rural, trouvent que je suis bien adapté au paysage. Et Dieu qu’il est beau le paysage ! Dieu qu’ils sont magnifiques ces villages perchés, accrochés aux flancs des coteaux, aux noms évocateurs : Gordes, Roussillon, Lacoste, Ménerbes, Bonnieux, Saignon,  Joucas… Et quelle splendide lumière, celle du matin diaphane comme celle du soir adoucie par la tombée du crépuscule jetant sur l’ardeur du jour un filtre apaisant. Comment ne pas tomber amoureux de ce pays où se mêlent le violet des champs de lavande, le vert tendre des vignes, celui plus soutenu des oliviers, le rouge  des bigarreaux… prendre l’apéritif sous les treilles à … dîner en terrasse à Lourmarin… chiner à l’Isle-sur-Sorgue… faire son marché paysan à Velleron… Oui bien sûr, Peter Mayle, John Malkovitch, Wolinski, Jean Lacouture et bien d’autres sont tombés sous le charme, comme moi, mais comme moi, ils n’y vivent pas.

 

Le Luberon n’est pas qu’une carte postale pour touristes. C’est un pays où il faut aussi s’accrocher pour vivre, le faire vivre. Savez-vous où se trouve la Tour D’Aigues siège social de Marrenon ? Marrenon est un groupe coopératif, une Union, à taille humaine, qui depuis 40 ans, avec ses 2000 vignerons, ses 8500 ha, entre Luberon et Ventoux, relève le défi du quotidien. Dans l’univers des critiques, des rédacteurs de Guides, l’aventure collective a mauvaise presse, seule pour eux le vigneron solitaire peut tirer la quintessence des lieux où s’accroche sa vigne. Vision élitiste, teintée chez certains de bonne conscience ripolinée en éthique, qui rend la tâche de ceux qui pensent que l’aventure collective est tout autant porteuse de valeur au singulier comme au pluriel. Faire bouger le plus grand nombre est bien plus difficile, plus usant, que de mener sa propre barque pour son propre compte. Par bonheur il existe des hommes qui s’y collent. Jean-Louis Piton est de ceux-là.

 

Depuis 5 ans, avec son équipe, mettant un peu de distance avec ses « responsabilités nationales », il a entrepris d’affranchir son groupe coopératif de l’inertie propre à ce mode d’organisation et de gouvernance. Innover, bousculer les habitudes en gardant des valeurs, afficher des ambitions claires à l’international, mettre le consommateur au centre des préoccupations de ceux qui cultivent la vigne et de ceux qui font le vin, placer le développement durable au rang des priorités, faire vivre dignement au pays ce groupe humain, pourrait relever de la pétition de principes, du plus pur effet d’affichage. Rien de tel, la « maison Marrenon » – vous savez que j’aime cette appellation qui inspire confiance – progresse, s’affirme et propose une gamme de vins mariant une collection traditionnelle avec les AOC Luberon et Ventoux, une plus contemporaine plutôt axée sur les cépages, et un Luberon Organic by Marrenon issu de l’Agriculture Biologique. Moi que voulez-vous, n’en déplaise à ceux qui soi-disant sillonnent la France des terroirs sans jamais aller voir ceux qui font lever la pâte, en se contentant d’aller voir ceux que tout le monde va voir, je dis chapeau !

 

Ce matin pour mettre l’eau à la bouche j’ai choisi de vous présenter son coffret de 3 vins de cépages : Chardonnay, rosé de Syrah et Syrah, associé à des recettes de Tapas concoctées par Sonia Ezgulian. Les grincheux vont me faire remarquer que ça n’a rien d’original, que ce n’est qu’un coup marketing, que bla, bla, bla y ‘a qu’a… En réponse je pourrais répondre « z’êtes des vieux cons ! » mais, comme j’entre dans la catégorie des vieux, des seniors dit la SNCF, je me contenterais d’écrire : la découverte par le néophyte commence souvent par la simplicité, le plaisir simple, le verre en terrasse avec tapas ou autres amuses-bouches. Dans un temps reculé j’ai écrit, et je l’écrirais encore, qu’il fallait faire des vins bien dans leurs baskets pour que les néo-consommateurs puissent se saisir du fil rouge qui leur fera découvrir la « merveilleuse complexité de nos AOC. Xavier de Eizaguirre de Baron Philippe, affirme que c’est la seule démarche qui vaille pour que nous tirions les bénéfices de notre approche terroir. Que Marrenon nous propose des vins bien dans leurs baskets, des vins qui viennent de son terroir, comme porte d’entrée du Luberon qui y’a-t-il à redire, surtout de la part de ceux qui comme Perico Légasse chantent les produits de notre doulce France ? Rien !

 

En revanche il y a beaucoup à dire sur Sonia Ezgulian. Malicieuse, elle porte sur la cuisine un regard plein d’une candeur rafraîchissante qui nous change du convenu d’un secteur encombré par les débiteurs de recettes. Ce que j’aime aussi chez elle c’est sa curiosité, son inventivité, son âme d’enfant qui lui ont permis de concevoir et de créer une biennale gastronomique : « La sardine fait son intéressante ». Pour ceux qui connaissent mon amour pour la sardine voir chronique « Sardines et millésimes » http://www.berthomeau.com/article-15658750.html  j’applaudis des deux mains C’est un concours de recettes de sardines fraîches voir chronique « Le beurre de sardines » http://www.berthomeau.com/article-4901407.html et des sardines à l’huile en boîte. Enfin Sonia écrits avec des titres bien dans sa manière : « dix façons de préparer des épluchures… dix façons de préparer la sardine… trente pique-niques et gamelles… » Rafraîchissant non, je souhaite que le monde compassé sur papier glacé du vin prenne un peu de la graine pour sortir de ses beaux livres, certes passionnants, mais qui ne cultivent que le petit noyau des convaincus, des esthètes.

 

 

 

 

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22 juin 2009 1 22 /06 /juin /2009 00:06

Vin&Cie a reçu dans la nuit un communiqué émanant d’une mystérieuse Holding « CCL » qui déclare vouloir prendre le contrôle des Big Three de South of France en lançant une OPA inamicale auprès des détenteurs de parts sociales de ces groupes coopératifs qui contrôlent une large part de la production viticole languedocienne et qui sont parmi les plus importants metteurs en marché du pays.


Depuis des mois des rumeurs couraient dans les milieux bien informés selon lesquelles les Big Three de South of France avaient entamé des pourparlers en vue de leur regroupement. Ceux-ci ce sont sans doute encalminés dans les sables du Golfe du Lion, façon élégante d’écrire que les bonnes intentions affichées à l'origine, par les uns et par les autres, recouvraient d’un rideau de fumée un projet qui dérangeait les baronnies et les pré-carrés. Imaginer un 3 en 1 c’est aboutir à une forme, pacifique mais radicale, de St Barthélémy des présidents, des directeurs et des administrateurs. Inenvisageables, donc ! Alors font trois petits tours et puis s’en vont…


L’heure n’est plus à la discussion mais à la distillation de crise ! Le Midi Libre, qui reste toujours un peu le JO de South of France écrit sous la plume de JP Lacan : « La France pourrait en effet décider d'envoyer une fois de plus à la chaudière une partie de ses vins en subventionnant les producteurs. Certes, la distillation, dont l'efficacité économique a beaucoup été critiquée à Bruxelles, ne fait plus partie des outils européens de régulation du marché du vin. Mais le mécanisme dont il est question serait bien financé sur des crédits de l'Union, ceux affectés aux enveloppes nationales. Ils permettent aux Etats de soutenir les actions qu'ils jugent utiles à leur agriculture. » L’argent est sur la table « Pour la viticulture, la France dispose de 171 millions d'euros depuis le 1er août 2008. Cet argent doit être impérativement utilisé avant le 15 octobre 2009 » a déclaré Jérôme Despey le président du Conseil Spécialisé Vin du tout nouvel office France Agri Mer qui a absorbé Viniflhor qui avait, après fusion avec l’Oniflhor, succédé à l’Onivins. Donc il ne reste plus qu’à demander le coup de tampon de la Commission.


Ceux qui s’attendent à ce j’analyse la situation, que je fasse des commentaires sur la situation que traverse une large part de la viticulture languedocienne, que je délivre une ordonnance pour aider à sortir de la crise, se trompent. Ils se trompent absolument. Pourquoi un tel mutisme me direz-vous ? Tout bêtement parce que personne ne me demande mon avis et que c’est fort bien ainsi. Dans la vie, il est des moments, où il faut savoir se taire. Laissez faire ceux qui sont en charge du faire. La position de l’éternel « petit rapporteur » qui aurait eu raison avant tout le monde relève de la posture, du Manneken Pis se soulageant dans un violon, pour laquelle je n’ai aucune disposition.


Et le fameux communiqué de la mystérieuse Holding « CCL » qui déclare vouloir prendre le contrôle des Big Three de South of France en lançant une OPA inamicale, que dit-il lui ?

Caramba, il s’est volatilisé. Tout ce dont je me souviens c’est qu’il provenait de Losse-en Gelaisse (pour en savoir plus lire sur Losse-en-Gelaisse la chronique http://www.berthomeau.com/article-31444032.html ) et qu’il semblait avoir été rédigé sur la machine à écrire, une Underwood, du même type que celle utilisée par le CRAV canal habituel (le CRAV canal historique ne correspondant que par signaux de fumée). Tout ce qui reste en ma possession ce sont les photos du dossier de presse transmis avec le communiqué de la mystérieuse holding « CCL » qui peut être identifiée à l’examen des clichés comme étant « Les caves coopératives du Languedoc ».

Toute la rédaction de Vin&Cie reste mobilisée pour recueillir les réactions et les commentaires sur ce scoop qui risque de faire beaucoup de bruit dans le Landernau * viticole de South of France (l’équivalent en langue d’oc de Landernau n’a pu être trouvé en raison du désaccord entre l’Aude et l’Hérault, l’opposition des catalans des PO et l’abstention habituelle du Gard).

Pour les membres, sympathisants, compagnons de route de l'Amicale du Bien Vivre dite des Bons Vivants présents sur le site de VINEXPO mardi rendez-vous est donné à midi dans le Hall 1 face à la librairie MOLLAT pour le VIN d'HONNEUR "sauvage" prévu. Je suis joignable au téléphone pour tous ceux qui le souhaitent : 06 80 17 78 25. 



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20 juin 2009 6 20 /06 /juin /2009 00:02

 

« Je viens de tuer ma femme. Ce qui m’ennuie c’est les faire-part. Je dois absolument écrire avant d’aller à la gendarmerie. Évidemment, je n’ai plus de timbres. Je lui avais demandé d’en acheter. En prévision. Je vais devoir m’habituer à faire les choses moi-même. Au moins aujourd’hui. Demain, le juge s’occupera de tout. Je n’aurai plus à penser. Je serai libre. »

Stupeur ! Dérapage incontrôlé ? Provocation gratuite ? Non ! Les plus fidèles d’entre vous se demandent déjà : « Pourra-t-il écrire ses chroniques depuis sa cellule ? » La réponse est oui puisqu’étant voisin de la Santé ma Wi fi me permettrait de me connecter. Là je sens que j’ai perdu la partie, l’emploi du conditionnel vous a mis la puce à l’oreille. Pour autant je ne vous ai pas mené en bateau. Tout ce que j’ai écrit est vrai parce que c’est faux. L’emploi de la première personne dans un roman n’est pas, contrairement à ce que pensent certains lecteurs, l’indice d’un écrit autobiographique. Ceux d’entre vous qui lisent encore mon petit roman en ligne du dimanche peuvent en témoigner (pour les nouveaux arrivants l’intégrale est disponible sur demande). Si vous avez marché, si vous avez cru à ma grosse ficelle, j’en suis un peu marri même si j’ai réussi mon coup. Cependant, un détail aurait du vous mettre la puce à l’oreille : Paris est hors juridiction de la gendarmerie, les seuls gendarmes que nous croisons sont des gendarmes mobiles qui viennent avec leur harnachement passer le plus clair de leur temps dans leurs cars.

C’est un petit livre (format poche) d’Emmanuel Pons publié chez arléa www.arlea.com à ne pas mettre entre les mains des âmes sensibles car il est très border line, à lire au deuxième degré, en cachette de votre épouse légitime, pendant vos futures vacances. Pourtant, à sa façon provocatrice, c’est livre d’amour qui prend des voies très surprenantes. L’extrait que je vous propose ne déflore pas l’intrigue mais donne une idée du ton jubilatoire et décalé de ce petit opus. Je l’ai choisi aussi parce l’épisode se passe à Monoprix, comme quoi, comme aux Galeries Lafayette, il se passe toujours quelque chose à Monoprix.


« Sylvie fait les courses. Vive Monoprix, puisque m’y voici ! Les premières années de notre relation, le samedi matin était prétexte aux exhibitions des formes de ma belle au rayon alimentation de notre city-marché. Je me revois troussant sa mini-jupe sur ses fesses nues, tandis qu’elle comparait les dates de péremption des yaourts. Aucun endroit n’excitait plus ma libido que notre Monoprix, et ses caméras de surveillance. Les cuisses découvertes de Sylvie m’y excitaient comme jamais, et malaxer ses seins sou son chemisier m’y procurait un plaisir que je n’aurais pu prendre dans aucun lit. Nous l’appelions « l’effet Monoprix ». Aussi nous lancions-nous, d’un ton las, ces dernières années : » Et si on se faisait un Monop’ ? » ; ultime tentative de résurrection d’une libido tombée au champ du quotidien. »

 

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19 juin 2009 5 19 /06 /juin /2009 00:07

« De retour d’une journée entière passée à arpenter les allées de Vinexpo… »

Puis  j’enchaînais :

« L’Australie, la Nouvelle-Zélande, les USA, le Chili, l’Argentine, l’Afrique du Sud, la déferlante des vins du Nouveau Monde va-t-elle naufrager la viticulture du Vieux Continent ?

À Vinexpo, à en croire certains, la France vinicole, sûre d’elle et dominatrice, en serait la première victime. Déjà, sur le marché anglais, face à la coalition des pays du Nouveau Monde conduite par les Australiens, sa part de marché s’effrite inexorablement. »

 

De ce séjour je tirais des enseignements, des questions, qui allaient nourrir ma réflexion :

-         le marché anglais était le check-point par où entraient les Vins, dit du Nouveau Monde dans la vieille Europe, allaient-ils pour autant pénétrer les pays traditionnellement grands consommateurs ?  

-         dans le plus grand hub mondial qu’est Vinexpo je constatais que nous disposions, contrairement à nos concurrents dit du Nouveau Monde, d’une main complète, avec des atouts : une culture de l’Origine, et des cartes faibles : un grand vignoble généraliste en mal de conversion car inadapté à la nouvelle donne, nous permettant de répondre au défi qui nous était lancé.

 

Les « barbares » du Nouveau Monde n’ont envahi  ni le marché français, ni celui des vieux pays consommateurs et samedi prochain 20 juin je pars à Bordeaux pour passer quelques jours à arpenter les allées de Vinexpo. Un Vinexpo de « crise », une « crise » d’un nouveau type, multiforme, mondiale, dont aucun économiste ou prévisionniste n’est à ce jour capable de dire quand nous en sortirons car ce n’est pas une crise, au sens classique du terme, mais une vraie rupture géopolitique et systémique provoquant un effet dominos dont nous ne mesurons pas la portée. J’y vais en chroniqueur solitaire y sentir l’ambiance, sonder les uns et les autres, causer, écouter, faire ma pelote, loin de la pompe des officiels, des festivités nocturnes, de ce que notre Bizeul « oriental » nomme avec vivacité sur le blog de JL Thunevin « les courbettes de Vinexpo », les « smokings » de la fête de la Fleur sans pour autant arborer mes Veja équitables, ni mon pull rose fluo qui serait perçu comme une provocation par ceux qui, bien mieux que moi, ont su faire triompher « l’Europe des terroirs et du savoir-faire » tous les « On est contre des dérives vers le vin standardisé et industriel. Les pays du Nouveau Monde veulent faire du commerce et de l'argent. Nous, on a de petites exploitations familiales mais un terroir et un savoir-faire. C'est le modèle agricole français qui est en jeu ».

 

Le « modèle agricole français » tient donc : celui des régions de grandes cultures, celui de l’intensification du Grand Ouest ou celui des éleveurs allaitants du Massif Central, des producteurs artisanaux de produits laitiers, de fruits et légumes ou de vins ou celui incapable d’alimenter la demande de produits bio ? Les deux ensemble, mais alors il faudra faire des choix car la valeur produite à l’hectare n’est pas tout à fait la même dans les 2 systèmes et, en viticulture laisser accroire que c’est avec un modèle néo-artisanal que nous serons en capacité de « sauver » certains hectares de l’arrachage, d’empêcher la délocalisation de notre vignoble généraliste, c’est jeter un rideau de fumée sur la réalité, se faire plaisir, se défendre, pour en définitive laisser beaucoup de viticulteurs aller droit dans le mur. Je radote mais, comme la donne à un peu changé, ne serait-il pas possible de quitter les postures et reprendre le fil sans ce cacher sous les grandes ombrelles des appellations et psalmodier, chacun dans nos chapelles, les mêmes antiennes éculées.

 

Catherine Bernard dans sa revue de presse de Vitisphère note :

 

-         que l’Australie ne va pas bien puisque l’industrie du vin va « demander de l’aide au gouvernement ». « Wine Australia et d’autres associations professionnelles du vin, dont la Fédération des winemakers, vont, d’ici la fin juillet, lancer un appel à l’aide au gouvernement, incluant des aide financières visant à réduire les effectifs de la filière ». Chez nous, on appelle ça un plan social. « Nous sommes une industrie phare, prise en exemple par le gouvernement. Il doit, maintenant que nous sommes dans une situation difficile, nous aider », justifie, dans Decanter, Paul Henry, responsable marketing de Wine Australia.

-         que le marché anglais à un coup de mou « Après des années de croissance soutenue, le marché du vin a reculé de 2% en volume en 2008, et de 1% en valeur. (...) Ce recul s’explique par les effets conjugués des campagnes contre les dangers de l’alcool, la tendance à une hygiène de vie plus saine, et à une lourde hausse des taxes. S’y ajoute une appréciation de l’euro par rapport à la livre, et des hausses de prix liés aux coûts de production », analyse l’étude du cabinet de marketing Mintel qui ne voit pas de reprise avant 2011. Le cabinet stigmatise aussi la tranche d’âge des 25-34 ans, non initiée au vin.

 

La seule question qui se pose pour la Vigne France et tous ceux qui en vivent, est : sommes-nous encore en capacité de nous adapter à cette nouvelle donne pour regagner les parts de marché perdues ?

 

Lors d’un entretien avec Xavier de Eizaguirre, président de Vinexpo, qui fut un participant assidu au groupe stratégique Cap 2010, je lui ai posé la question. Sa réponse devrait nous amener à réfléchir, moi le premier d’ailleurs.

«  Le monde du vin n’échappe pas à la globalisation, aux standards qui font que beaucoup de vins produits se ressemblent. La France, grâce à son approche terroir, reste une référence, une exception même dans l’Europe du vin. Les vins du Nouveau Monde, en transformant des buveurs de bière, de soft drinks ou de spiritueux en buveurs de vin, ont créé de nouveaux consommateurs. Pour beaucoup de néo-consommateurs à travers le monde l’accès au vin se fait par ce type de vins mais avec le temps beaucoup d’entre eux désirent monter en gamme, se différencier et le consommateur du bout du monde qui a découvert le vin avec des californiens ou chiliens peut tout naturellement se tourner vers les vins français d’AOC s’ils sont dignes de ce nom, c’est-à-dire si certaines de nos appellations ont « fait le ménage » en éliminant des vins qui revendiquent l’AOC sans en être à la hauteur. Ce qui fut notre handicap au cours de ces 20 dernières années, peut se transformer en atout. Il ne faut pas copier les vins de cépages du Nouveau Monde mais rester nous-mêmes car les consommateurs de vins faciles sont mûrs pour boire nos vins de terroir... 

 

Vous allez me dire que cette approche invalide mes analyses, que le tout terroir est la seule réponse qui vaille aujourd’hui comme hier. Je ne le pense pas car, Xavier de Eizaguirre exprime, à juste titre, une approche bordelaise, et qui plus est l’approche d’une belle société de négoce qui a opté de faire dans le Nouveau Monde, des vins du Nouveau Monde pour satisfaire la demande exprimée par les consommateurs mondiaux tout en restant ancrée en France dans la tradition des AOC. Reste que notre Grand Sud est notre Nouveau Monde qui, grâce à la mixité de son vignoble, avec la nouvelle palette ouverte AOP-IGP, par les créneaux offerts par les vins sans IG, peut jouer, ou plutôt pourrait car je ne suis pas sûr qu’il s’y soit bien préparé, le fer de lance de notre reconquête. Les effets de proximité, la maîtrise de la ressource en eau, le respect de l’environnement, le sourcing au plus près du plus grand marché domestique qu’est l’Europe, sont autant d’atouts pour ce Grand Sud toujours en devenir. Au risque de lasser, d’insupporter certains les grandes lignes de Cap 2010 n’ont guère pris de rides sauf que nous allons vivre un Vinexpo de crise en n’ayant pas forcément mis tous les atouts de notre côté…

 

Avant de boucler ma valise, un petit mot sur le blog qu’a ouvert Vinexpo : « c’est tout, sauf un blog ! » Le plus grand hub mondial du Vin mérite mieux qu’un site Internet bis, rigide, sans une réelle ligne éditoriale. C’est un peu comme si lors de l’ouverture des ondes aux radios dites libres certains se seraient contentés de reprendre le ton des radios institutionnelles. Le blog c’est un peu France-Info ou LCI, la réactivité, le fil continu, interactivité, de la couleur, de la vie. Dans le monde du vin, aux USA plus particulièrement, mais aussi dans notre beau pays, les blogs du vin font parti du paysage. Les ignorer me semble être de mauvaise politique, un réel défaut d’anticipation, même s’il ne faut pas exagérer le pouvoir d’influence des bloggeurs. J’en ai fait part à Xavier de Eizaguirre… Qui vivra verra ! À bientôt à Vinexpo. Restez connecté. Vous pouvez me joindre au 06 80 17 78 25 ou sur mon courriel berthomeau@gmail.com

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