« … mais je vous laisse à penser quel est l’Évêque. » Lettre à madame de Bourges, en avril 1607, lorsqu’il arrive à Luçon.
Armand Jean du Plessis de Richelieu était un ambitieux, il dut à la renonciation de son frère Alphonse de pouvoir prétendre à cet évêché « le plus crotté », au fond de son marais, pourtant il sera quand même vers le pouvoir.
« Ministre de Louis XIII, il travailla au pouvoir absolu de la monarchie, faisant réprimer avec brutalité les protestants de La Rochelle et les paysans révoltés contre le fisc particulièrement nombreux en Poitou en 1636-37 et en 1641. »
« Les croquants du Poitou courent sus aux commis des aides, aux traitants, aux gabeleurs, à Charroux, à Fontenay et à Olonne, depuis la Plaine jusqu’aux Marais »
Boissonnade Histoire du Poitou 1636
Lorsque Richelieu meurt le 4 décembre 1642, Antoine Denesde, maréchal ferron de Poitiers écrit dans son journal :
« J’ay bien peur que sa perte n’afflige beaucoup la France, encore que plusieurs la désirassent il y a longtemps, au subject des grands impôts et nouveautez qu’il était contraint de conseiller au roy de lever sur son peuple. »
L’épitaphe d’une satire sévère du « cardingaud » en forme de dialogue entre deux paysans, où l’auteur anonyme insiste sur sa « finesse », c’est-à-dire son intelligence, sa ruse, est encore plus cinglante : elle suggère que le pouvoir à partir de l’évêché le plus crotté de France, a bien enrichi le Cardinal :
Si-gist antre quez deou pillez
Monsiou l’Évêque de Luçon,
Gl’avez dos escus à millez,
Plût à Diu que nou lez ussion !
Ci-gît, entre deux piliers,
Monseigneur l’Évêque de Luçon,
Il avait des écus par milliers,
Plût à Dieu que nous les eussions !
samedi 6 juillet 2019, par