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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 00:08

Mea culpa, mea maxima culpa à l’heure où je commence d’écrire cette chronique, soit 4 jours après la date fatidique, je n’avais pas encore trempé mes lèvres dans un ballon de Bojolo Nuovo. Et pourtant, le dimanche suivant le coup de starter donnant le signal de la libération de la star des bars, sur le coup de midi, pris d’un petit creux, j’ai posé mes fesses dans une maison sympathique où l’œuf coque pourvu de mouillettes à tartiner au beurre salé tient le haut du pavé.

 

Manger sans boire à cette heure du jour, j’entends boire un verre de vin, relèverait d’un ascétisme suspect. Tout en feuilletant un morceau du Journal du Dimanche abandonné sur la table où j’avais pris place, et en jetant un œil sur le conflit opposant le curé de Corte à l’évêque d’Ajaccio, je hélais la jeune fille retranchée derrière le bar et timidement, car je n’avais vu nulle part l’affiche syndicale annonçant la présence du BN, je m’enquis auprès d’elle pour savoir si la maison n’en planquait pas sous le bar.

Elle me répondit non mais qu’elle me proposait soit un cru du Beaujolais, dont j’avoue avoir oublié le nom ou un borborygme. Intrigué je lui demandai de me répéter le deuxième choix.

Nouvelle suite de sons en 4 stances dont je saisissais la chute : glacé. Étrange me dis-je dans mon fors intérieur : était-ce une nouvelle mode des branchés que de proposer le Beaujolais glacé.

Mon émoi sans doute perceptible me valait un doigt pointé sur un petit tableau où je pouvais lire : Grand Q Glacé. Vous pensez bien qu’illico je portais mon choix sur cette étrangeté tout en demandant à la jeune fille de me porter le flacon pour que je puisse de visu contempler la tenue vestimentaire de ce Grand Q Glacé. Je n’étais pas au bout de ma surprise puisque ce Beaujolais Villages affichait en sus sous un décor en noir et blanc entourant un château très parc d’attraction : Cuvée du Château Gonflable. Étonnant, non !  

Alors j’ai fait une petite photo avant de déguster le Bojolo pas Nuovo et de décapiter d’un sec estoc mon œuf coque. C’est tout un art de le décalotter à la bonne hauteur, ni trop haut, ni trop bas, afin que l’orifice puisse accueillir la pointe de la mouillette sans pour autant faire déborder le jaune sur les flancs de votre œuf. Ensuite c’est l’extase de l’onction sur son palais du pain embeurré mêlé à la fluidité du jaune mollet. Et le Grand Q Glacé dans son ballon, me direz-vous, était-il au rendez-vous de mes délices ?

 

Patience mes amis car dans mon dur labeur de dénicheur d’étrangeté il me fallait aller surfer sur www.lancestra.fr avant de vous délivrer le fond de ma pensée. Une fois revenu at home j’ai cliqué et je suis tombé dans un abîme de perplexité.

Que vis-je ?

Ça :    P-U-R est l’Arche des Producteurs, Uniques et Rebelles qui dans le vignoble et les ailleurs de la gourmandise, paraissent résister à toutes formes de standardisation. On les surnomme « les irréductibles »,  « les marginaux », « les fous » : ils sont les gardiens des productions naturelles et vivantes. Leur philosophie de travail et de vie n’est pas conditionnée par la loi du marché ou la mode du moment. Le respect du produit et sa qualité restent leur priorité.

Quelques remarques en vrac :

- la pureté revendiquée, même si ce n’est qu’un sigle destiné à accrocher le chaland, me glace car j’y sens la lame de la guillotine chère à Robespierre ou le fouet des lanceurs de fatwas. La pureté est une vieille lune de curé ranci, de bigotes et de dévots.

- se déclarer uniques me choque alors que la diversité et la naturalité sont le credo de ces producteurs ils versent tous les autres dans la géhenne.

- se dire rebelle, pourquoi pas, mais c’est tout de même une rébellion bien tempérée, avec pignon sur rue, site internet, qui prend le vent portant plus qu’elle ne se dresse contre les dominants : mieux vaut se déclarer beaux et purs que sales et méchants.

- j’ai assez peu d’empathie pour les gardiens, ça sent la prison, la réclusion, le parcage, les « gardiens de la Révolution »...

- afficher que sa philosophie du travail et de la vie est à contre-courant de la loi du marché et de la mode du moment est-ce bien nécessaire ? Les rebelles par construction ne font pas commerce et ils s’opposent...

Mais ce n’est pas tout, la suite me défrise car elle participe à jeter la suspicion sur tout autres que ces purs en jouant des peurs. Agiter le cancer avec des probabilités, des suspections, des possibilités relève des mêmes approximations que celles de nos adversaires prohibitionnistes. Ce marketing de la peur m’irrite. Pour sauvegarder, promouvoir notre patrimoine nous avons d’autres armes que cette militance à deux balles, racoleuse et approximative.  

P-U-R œuvre pour la sauvegarde et la promotion du patrimoine alimentaire et viticole naturel européen. Notre marque militante, grâce à une transparence jamais osée à ce jour, est créée pour qu’on ne consomme plus jamais ca !

(*Extrait pioché sur la toile)

Cyproconazole Cancérigène probable et toxique de la reproduction Hexythiazox Cancérigène possible Carbendazime Suspecté d’être mutagène et perturbateur endocrinien Chlorothalonil Cancérigène possible Iprodione Suspecté d’être cancérigène et perturbateur endocrinien Procymidone Cancérigène probable et perturbateur endocrinien Vinclozoline Cancérigène possible, perturbateur endocrinien et reprotoxique probable Deltamethrine Perturbateur endocrinien Propyzamide Cancérigène probable et suspecté d’être reprotoxique Carbaryl Cancérigène possible et perturbateur endocrinien Carbendazim Suspecté d’être mutagène et perturbateur hormonal Pyrimétanil Cancérigène possible Tébuconazole Suspecté d’être reprotoxique et cancérigène Thiophanate-methyl Suspecté d’être mutagène et cancérigène Alpha HCH Cancérigène possible et perturbateur endocrinien possible DDT Cancérigène probable, perturbateur endocrinien et suspecté d’être toxique du développement Lindane Cancérigène possible et perturbateur endocrinien possible, Thiabendazole Cancérigène possible, Alachlore Perturbateur endocrinien Atrazine Perturbateur endocrinien Diuron Cancérigène possible (US) et toxique du développement (US) Malathion Cancérigène possible, perturbateur endocrinien possible et neurotoxique Prométhrine Perturbateur endocrinien possible Trifularine Cancérigène possible et perturbateur endocrinien possible etc…………

Malheureusement la liste est très longue, et il est de notre devoir de créer un mouvement qui allie l’aspect terroir authentique et la prise de conscience afin que la transparence alimentaire soit le maitre-mot des générations à venir.

A très bientôt Cyril Alonso

 

Notre métier,

Vinificateurs Itinérants en Vins Naturels. Métier qui se pratiquait avant-guerre, vinifier, conseiller, chez les meilleurs producteurs en vin naturel ou biologique du Beaujolais et de la Bourgogne. Des sols labourés, vendanges manuelles, vinification en levures indigènes (donc naturelles), pas de soufre en vinification, aucun rajout chimique, jamais de collage à la mise en bouteille. Sélectionner des micros parcelles, les vinifier de façon libre, novatrice et provocatrice. La tribu de l’Ancestra désacralise le vin, se lâche sur l’humour et brise les sacro-saintes idées reçues, grâce a cela nous avons reçu plusieurs récompenses médiatiques :

coup de cœur Guide Gault & Millau 2008

Vignerons de l’année 2008

Révélation de l’année 2008 bourgogne et beaujolais

découverte de l’année 2008 bourgogne et beaujolais

pionniers du beaujolais 2008 par l’inter-beaujolais

palme de l’originalité 2008 bourgogne

Sélections guide petit futé 2008

Vineous Awards 2006

Karine & Cyril ALONSO, vinificateurs itinérants
Spécialiste en vins naturels, vivants et farfelus
   

De tous les qualificatifs utilisés sur le site de Cyril Alonso le seul qui me séduit est celui de farfelu car il nous extrait de la langue pâteuse d’un militantisme à la limite du convenu médiatique dominant. Sans vouloir vanner notre PUR il n’est pas insensible aux faveurs médiatiques ce qui est un peu en contradiction avec le discours précédent.

 

J’adore les border line, les décalés, les provocateurs, les héritiers post Almanach Vermot, les enfants de Coluche, de Desproges, de Reiser mais de grâce nul besoin de nous asséner un discours à la fois passéiste et surtout excommunicateur. Toutes formes de stigmatisation des autres au nom de la pureté, de la propreté, relève de l’élitisme et non d’une réelle volonté de faire changer le plus grand nombre.

 

De plus, je ne crois pas que l’on désacralise le vin en l’enfermant dans un nouveau ghetto. Bref, moi faire des étiquettes très non-sens du style Gérard Menbussa, Gérard Mensoif, Porc tout Gai, ou Vincent Soufre et élaborer des vins différents avec une économie de moyens, un interventionnisme minimal, j’adhère sans réticence et cet espace de liberté s’est toujours fait écho de ce souci de respecter son terroir et le consommateur de vin.

  

Ceci dit, faites pas chier ! Cesser de nous prendre la tête ! Épargnez-nous les postures militantes un peu outrées. Sans doute suis-je un grand traumatisé de 68 où pour ne prendre qu’un exemple, celui de Glucksmann, ou de feu Benny Levy le grand maître de la Gauche Prolétarienne, les grands pourfendeurs avec l’âge et les aléas de la vie effectuent souvent des virages à 180°. Lisez-moi bien, je ne suis pas, en écrivant ceci, que ce sera le destin des PUR mais que les extrêmes peuvent se rejoindre et qu’il faut se garder de donner des leçons à la terre entière. 

Dernier point concernant le ou les chers PUR : le Grand Q glacé cuvée château Gonflable était, avec mon oeuf mouillettes, un peu mou du genou, un peu rebelle amorti et pas remboursé par la Sécu, pas joyeux pour deux sous. Je préfère un JP Brun ou un Chermette ça vous réjouit le coeur et réjouis les papilles...

Ceux d'entre vous qui avez regardé : Amours coupables sur la 2 avec Muriel Robin peuvent aller faire un petit tour sur  http://www.berthomeau.com/article-18585502.html afin de retrouver la vérité historique de l'histoire de Gabrielle Russier dans le cadre d'un extrait de mon petit roman du dimanche (ça date du 13 avril 2004) avec la possibilité d'écouter l'intervention de Pompidou citant Eluard...

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 00:00


Aux USA, la fête de Thanksgiving a lieu le 4ième jeudi du mois de novembre
, ce jour-là, on remercie Dieu par des prières et des réjouissances pour les petits et grands bonheurs de l’année écoulée. L’origine de cette fête remonte aux premiers arrivants venus sur le « Mayflower » qui se sont établis à Plymouth Rock le 11 décembre 1620. Le premier hiver fut redoutable : 46 étaient morts sur les 102 arrivants mais la moisson de 1621 fut bonnes et le gouverneur William Bradford décréta trois jours d’action de grâce. Les colons invitèrent le chef indien Massasoit et 90 de ses hommes à venir partager leur repas en remerciement de l’aide apportée. Durant ce festin des dindes sauvages et des pigeons furent offerts. Ce fut George Washington qui proclama une journée nationale du Thanksgiving en 1789 mais ce fut une éditrice de revue, Josepha Hale, qui contribua par de nombreux articles à l’instauration du « Thanksgiving Day ». Finalement, c’est en 1863 que le Président Lincoln proclama le dernier jeudi du mois de Novembre journée nationale du Thanksgiving.

 

« Récemment, dans le Times, Frank Prial a affronté l’éternelle question, celle du vin qu’il convient de servir pour accompagner la dinde et les garnitures d’usages. Certains suggèrent le champagne, d’autres un chardonnay, Frank penche pour un zinfandel, et il laisse même entendre qu’un jeune cabernet sauvignon pourrait faire l’affaire. Sachez toutefois que mon père ne recommande rien d’autre qu’un Johnnie Walker Black.

Nous faisons notre dîner de Thanksgiving au restaurant Regis. En bons traditionnalistes, maman et moi nous nous cantonnons à une bouteille de champagne. L’aspirant consort actuel de ma sœur, Doug Hawkin, docteur en médecine,  a déjà englouti plusieurs Coca light, comme s’il n’y avait pas de lendemain. Il est arrivé avant nous, droit sorti de la salle des urgences du New York Hospital. Doug le Doux Dingue est chirurgien en traumatologie dont Brooke a fait la connaissance après qu’elle est tombée dans les escaliers de l’université Rockefeller. Brooke est défoncée et sirote une infusion de menthe, comme la hippy qu’elle fut autrefois, en regardant le contenu de son assiette d’un œil mauvais.

-         Thanksgiving est la fête de la gratitude, mais j’ai du mal à dire merci, alors que tant de personnes de part le monde souffrent ce soir, marmonne-t-elle.

-         Tu n’as qu’à remercier le ciel de n’être pas l’une d’elles, dit papa en attaquant un nouveau verre de Scotch.

-         En Ethiopie, une famille de quatre ne voit pas autant de protéines en un mois.

-         Vous devez voir beaucoup de souffrance, dit maman à Doug.

Je ne comprends toujours pas pourquoi il est venu. Est-ce qu’il n’a pas une famille bien à lui, tout aussi cinglée que le nôtre, à ennuyer ?

-         Est-ce qu’il y a une saison particulière, un mois, ou une période durant laquelle vous recevez plus d’urgences en traumatologie ? poursuit maman.

Papa renifle en entendant cette question – c’est la déclaration nasale d’un homme qui ne cesse jamais d’être ébahi par l’excentricité de sa femme.

-         Non, en fait, c’est une bonne question, dit Doug, répondant à la fois à maman et au ronflement de mon père. La pleine lune est le pire moment. Les urgences sont systématiquement plongées dans une frénésie extrême les nuits de pleine lune. Je ne sais pas comment l’expliquer scientifiquement, mais la manifestation empirique est tout à fait convaincante. Ce qui est plus facile à comprendre, c’est pourquoi les enfants malades, en particulier ceux qui sont issus des quartiers défavorisés, ont tendance à arriver aux urgences après vingt-trois heures.

Maman arbore une expression de joyeuse perplexité.

-         Et pourquoi cela ?

-         Parce que c’est la fin de la soirée télé.

-         - Les enfants attendent la fin des programmes pour tomber malades ?

-         Je crois, intervient papa, que le... heu... l’ami de Brooke veut dire que les parents attendent la fin .de leur émission préférée pour amener leurs enfants.

-         C’est affreux, s’exclame maman en se tournant vers Doug. C’est vrai ?

Doug hoche la tête tristement. »

 

Extrait de la nouvelle Philomena in « Moi tout craché » de Jay McInerney aux éditions de l’Olivier. Octobre 2009

4ième de couverture « Qu’est-ce qui a bougé, en Amérique, entre 1982 et 2009 ? Avec sensibilité, avec humour, et non sans cruauté, Jay McInerney fait le portrait d’une génération qui avait voulu changer le monde et qui se retrouve, tente ans plus tard, prise au piège de ses propres contradictions. »

 

Une écriture frémissante, incisive, corrosive même, le trait est vif comme une pointe sèche, il touche au plus profond sans concession. La langue est crue, elle met à vif le secret des vies et rend de façon stupéfiante le climat de l’époque.      

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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 15:55

Le tirage de la Tombola s’est effectué en public, vers 22 heures 30, par des mains innocentes, celles de Margot et de Pauline qui ont procédé au tirage des tickets placés dans un récipient ad hoc sous mon contrôle. Je vous donne ci-dessous, la liste des heureux gagnants, dont beaucoup sont des lecteurs de mon blog qui ont cru en leur chance. Ceux-ci recevront directement leur lot en provenance de mes amis généreux donateurs. Qu’ils ne s’impatientent pas trop car étant seul à administrer mon petit blog l’intendance suit parfois lentement.

Un grand merci à tous, donateurs, souscripteurs heureux ou malheureux pour ce soutien à une manifestation originale qui a connu un vrai succès (je chroniquerai sur le sujet dès que j’aurai collecté tous les éléments nécessaires).

Ce fut une vraie fête du vin mêlant le sérieux et le ludique dans un cadre étonnant.

Nous recommencerons l’année prochaine.

A bientôt et encore un grand merci pour votre soutien.

Pour les lecteurs du blog Vin&Cie qui n’ont pas eu la chance de gagner à la tombola un geste amical leur sera adressé dans les jours qui viennent.

Amicalement.

 

Le secrétaire Perpétuel autoproclamé des Bons Vivants

 

Jacques Berthomeau

 

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Votre serviteur en action, un carnet de Tombola en main, lançant la soirée avec le débat Bettane/Richard sous la houlette de l'ami du vin Laurent Bazin journaliste à i-Télé.

Les Résultats du Tirage de la Tombola

- Raymond Boulard et Fils 2 bouteilles de Champagne Les Rachais - extra-brut - Vendange 2004 - j’en suis amoureux, un biodynamique de haute lignée de l’ami Francis Boulard. Un must !

 

Gagnant : Alain Jaume

                                          ************

- Cave de Tain : 1 bouteille d’ Hermitage Rouge 2006 EPSILON le grand vin de Cave de Tain de la part de mon amie la dynamique et entreprenante Julie Campos.

 

Gagnant : Florent Dumeau

                                           ************* 

Domaine de Baron’Arques double magnum AOC Limoux rouge 2006 le grand vin du Sud de la baronne Philippine de Rothschild, un grand vin du  Sud. L’alliance Bordeaux&Languedoc...

Gagnant : Frédéric Brochet

                                             *************

Véronique Drouhin 1 coffret de deux bouteilles contenant 1 Chardonnay Arthur 2007 et 1 Cuvée Pinot Noir Laurène 2006, 2 cuvées prestigieuses issues du Domaine en Oregon vinifiée par Véronique Drouhin. Un grand nom de la tradition qui innove.

Gagnant : M.Meoux

                                               *************

Cave de Tavel 6 bouteilles de Tavel cuvée royale 2008 et 6 bouteilles de Lirac 2008 les hauts d’Acantalis de la part de Christian Paly qui me fait le plaisir d’être à nos côtés.

Gagnant : M.Bodereau

                                                 **************

Embres&Castelmaure 1 bouteille de N°3  2007 meilleur vin du Languedoc pour un jury présidé par Michel Bettane et 1 de Grande cuvée 2007 de la part de mes compères d’E&C Patrick Hoÿm de Marien en tête.

Gagnant : M. Dubois

                                                    *************

Maison Louis Latour  le Grand Ardèche 2007 Chardonnay 1 caisse de 12, coup de cœur Hachette 2010, un précurseur de haut vol des vins de cépages, de la part de l’ami Louis-Fabrice Latour.

Gagnant : Bernard Dauré

                                                       **************   

Cellier de Marrenon : 1 coffret de 3 bouteilles : Doria Luberon blanc 2007, Orca Côtes du Ventoux rouge 2007 (90/100 Parker) et Pétula Luberon rosé 2008 (le vin rosé des VIP de Roland Garros) de la part de mon compère de toujours Jean-Louis Piton.

Gagnant : Martin Mauriat

                                                         ***************

Sieur d’Arques : 1 carton de 6 bouteilles Toques&Clochers Crémant de Limoux, encore un must de mes vieux amis de Limoux inventeur de Toques&Clochers Pierre Mirc en tête.

Gagnant : Arnaud Caro

                                                         ****************

Les Domaines Lorgeril : 1 magnum d’esprit de Pennautier 2006, le grand vin du château de Pennautier de Nicolas et Miren de Lorgeril, avec les compliments de mon amie Miren qui sait si bien recevoir ses hôtes...

Gagnant : Jacques Damitio

                                                    **************

Château Mont-Redon un magnum de  Châteauneuf-du-Pape rouge 2006, de la part de Jean Abeille un homme comme je les aime. Un grand vin qui lui resssemble.

Gagnant : David Berger

                                                      ***************

Famille Quiot le Château de Trignon face aux dentelles de Montmirail : 6 bouteilles de Gigondas 2005, de la part de mon ami Jérôme avec qui j’aime converser sous les charmilles de Trignon.

Gagnant : Philippe Jeannerat

                                                      ***************

Gérard Bertrand : le clin d’œil de Gérard Bertrand avec 2 caisses d’Autrement Bio Vin de Pays d’Oc 4 cépages cabernet rosé, chardonnay blanc et merlot et syrah rouge. De la part de Gérard Bertrand l’homme qui fait bouger les vins du Sud.

Gagnant : Charles Billon

                                                **************

Domaine Naudin-Ferrand : un magnum d’Orchis 2005 Hautes-Côtes de Beaune le cousu main de mon amie Claire Naudin, une passionnée du vin qui vibre à l’unisson de celui-ci.

Gagnant : M.Ricat

                                                 ***************

Maison Louis Jadot : 6 bouteilles de Beaune 1er Cru – Clos des Couchereaux 2003, de la part de PH Gagey un gentleman du vin qui sait ajouter une touche très personnelle à sa passion du vin.

Gagnante : Pauline Provini

                                                    ***************

Maison Albert Bichot : 1 magnum Gevrey-Chambertin Les Mureaux clos Frantin 2005 de la part d’Albéric Bichot l’homme qui démocratise la vente des Hospices de Beaune via l’Internet.

Gagnant : Régis Cogranne

                                                      ******************

Maison Jean-Claude Boisset : 1 magnum de Savigny les Beaune blanc 2007 de la part de mon ami Grégory Patriat très Autrement Vin.

Gagnant : Makhamat Koussee

                                                        ***************

La Baronne Guichard : 1 magnum de Château Siaurac Lalande de Pomerol et un magnum de Vray Croix de Gay Pomerol 2006, c’est le chouchou de mes dégustateurs en culottes courtes, de la part de mes amis Aline&Paul Goldsmith.

Gagnante : Françoise Brugière

                                                      *******************

Cos d’Estournel : 3 bouteilles de Goulée rouge 2005 Médoc le nouveau vin de l’équipe de  l’ami JG Prats qui avec, le chai de Cos d’Estournel, revisité par JM Wilmotte, a su magnifier le vin sans bling bling... .

Gagnant : M.Damond

                                                    ***************

Domaine du Grand Veneur : 12 bouteilles de Lirac rouge 2005 "Clos de Sixte" de l’ami Alain Jaume avec qui j’ai partagé les délices du beau village de Châteauneuf-du-Pape en temps agités.

Gagnant : Christophe Palmoski

                                                       ***************

Vignerons de Chusclan : 12 bouteilles d’Excellence 2005, Côtes du Rhône Villages de l’ami Claude Rivier qui mène dans le département du Gard un combat que je soutiens.

Gagnant : David Mathieu-Mahias

                                                    *****************

Domaine de La Rectorie une caisse de 6 de la Cuvée Elisabeth, 1999 un superbe rancio dans la même veine qu’un banyuls, récolté en 1999 avec un potentiel de 13°8 -au lieu des 14°5 obligatoire- c'est donc un vin muté comme un Banyuls mais à un degré inférieur donc ca ne s'appelle pas Banyuls ! Atypique mon cher Marc Parcé ami et compagnon de la première heure.

 

Gagnant : J.B Cuisinier

 

                                                         ******************

 

 

Vin&Cie : un magnum de St Chinian Siméoni La Toure 2007  AB, de ma part en hommage au couple Siméoni des amis et des lecteurs de la première heure rencontrés au salon Marjolaine.

Gagnante : Linda Greene

                                                     ****************

Bernard Dauré 6 bouteilles de Tacón Alto Viña  de las Niñas 2006 Apalta Chile, de la part d’un lecteur de toujours, passionné et attentif, qui sait défendre ses amis lorsque je les épingle...

Gagnant : M. Garnier

                                                          ***************

Domaine Patrick Beaudouin 6 bouteilles d’Anjou Blanc les Saulaies 2006, Patrick l’un des fondateurs de Sève et militant passionné du retour à leur terroir de nos appellations ne pouvait qu’être à nos côtés pour mettre en lumière les vins atypiques.

Gagnant : François Mauss

                                                 ******************

Jacques Maillet Autrement  Vin de Savoie AB 3 bouteilles en rouge 2008 et en Altesse sans sulfites 2008, un rouge et deux blancs, c’est encore un clin d’œil à notre Autrement Vin...

Gagnant : Vincent Pousson

                                                     **********************

Jacques Berthomeau en tant qu’ancien président des AOC de la pomme et de la poire : 1 bouteille de Calvados Hors d’âge Christian Drouhin

Gagnant : Olivier Borneuf

                                                               ********************

Monoprix : 12 bouteilles de Beaujolais Nouveau Monoprix Gourmet.

Gagnant : Cédric Lécureuil

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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 00:00

Le jour où par courrier électronique j’ai sollicité Françoise Lévêque pour qu’elle veuille bien répondre au questionnaire de Proust je pensais dans mon fors intérieur « tu ne manques pas d’air Berthomeau, cette dame tu l’as croisé un beau jour lors de la dégustation des GCC Primeurs 2009 au château Haut-Smith-Lafitte, tu t’es entretenu une poignée de minutes avec elle et aujourd’hui, la bouche en cœur, tu viens lui demander de confier à tes lecteurs un petit morceau de son jardin d’intérieur... » Et pourtant, les réponses sont venues, avec simplicité et gentillesse et même avec un mot d’excuse pour ce que Françoise Lévêque qualifie elle-même de retard. Sachez Françoise Lévêque que l’important est que vous répondissiez, le temps de la vigne est un temps long et à Vin&Cie je le sais et j’apprécie de vous accueillir ce matin.

La tradition, et Dieu sait que le château de Chantegrive cultive dans le meilleur sens du terme la tradition, veut que je présente mon invité. Ce serait ce matin outrecuidant et malséant car mon propos relèverait de généralités qui ne seraient pas à la hauteur des raisons qui m’ont amené à transmettre à Françoise Lévêque le questionnaire de Proust. Alors, c’est du vin, plus particulièrement de ce grand blanc « Caroline » que j’adore, et des vignes du Château de Chantegrive, dont je vais vous parler ce matin. À tout seigneur tout honneur, c’est par le Grand Blanc « Caroline » que je commence. Vous connaissez mon aversion pour les superlatifs mais tout dans ce vin me séduit : l’originalité de sa robe dorée irisée de vert, l’élégance et l’intensité de son nez où se mêlent les fragrances de tilleul, de citron vert et d’amandes grillées, la profondeur de sa fraîcheur en bouche qui s’allie avec le velours. C’est un grand vin, un grand Graves qui peut rivaliser avec ses illustres voisins tel le mythique château Carbonnieux. De plus, que Caroline m’en excuse, la Grande Dame recèle une belle capacité de vieillissement.

Je pourrais m’en tenir là mais permettez-moi d’ajouter quelques traits de mon cru :

-         Tout d’abord, quoi de plus magique qu’un cru qui porte le nom de son terroir : Le terroir des Graves est unique. Cette appellation est la seule en France à porter le nom même du sol qui en est la principale caractéristique ;

-         Ensuite, le nom même du château qui chante le nom ce petit passereau qu’est la grive : j’ai commis en un billet d’humeur à sa gloire « Le scandale des Grives soules, que fait l’ANPAA ! » http://www.berthomeau.com/article-22990567.html

-         Enfin, moi qui suis un amoureux des mots, des mots qui savent dire les choses qu’ils décrivent, je suis séduit par les exigences culturales du château Chantegrive : « qui relèvent du traitement traditionnel des « quatre façons » chaussage, déchaussage, décavaillonnage, etc. » et puis comme Chantegrive « adhère à l’association PIVERT qui lui permet d’utiliser des méthodes écologiques plus saines » j’apprécie aussi beaucoup la « politique très parcimonieuse de nutrition des sols.» qui y est pratiquée. La parcimonie, une vertu bien oubliée par certains dans leur approche de la vigne. 

Votre vertu préférée : La franchise


Vos qualités préférées chez l'homme : Intelligence du cœur, honnêteté, respect de l'autre, altruisme.


Vos qualités préférées chez la femme : Autonomie, Honnêteté, douceur.

Votre occupation favorite : voyager, lire et me promener dans mes vignes.

Votre caractéristique maîtresse : L'adaptation à des situations diverses.

Votre idée du bonheur : Profiter de l'instant présent.


Votre idée du malheur : La perte d'un être cher


Vos couleurs et votre fleur préférées : le blanc et le rouge sont mes couleurs préférées. L'orchidée, ma fleur préférée.


Si vous n'étiez pas vous-même, qui voudriez-vous être ? : Marie Curie


Où aimeriez-vous vivre ? : En Provence


Vos auteurs préférés en prose : Amélie Nothomb, Levy, Victor Hugo et bien d'autres…


Vos poètes préférés : Verlaine, Hugo, Baudelaire.


Vos peintres et compositeurs préférés : Mozart, Puccini, Klimt, Matisse.

Vos héros préférés dans la vie réelle : Dr Albert Schweitzer

Vos héroïnes préférées dans la vie réelle : Marie Curie, Sœur Emmanuelle, mère Theresa


Vos héros préférés dans la fiction : Astérix,


Vos héroïnes préférées dans la fiction : ?


Votre mets et votre boisson : St Jacques juste poêlées  avec une Cuvée Caroline du château de Chantegrive et un canard sauvage avec un Chantegrive rouge 2000 ou un Paveil de Luze (Margaux).
Aussi un vin que j'adore : Le Clos Ste Hune de la maison Trimbach en Alsace. Un riesling dont les arômes sont d'une pureté extraordinaire.


Vos prénoms préférés : Laurène, Emmanuelle


Votre bête noire : Aller sous l'eau


Quels personnages historiques méprisez-vous ? : Hitler, Salazar, Ceausescu, Pol Pot et les dictateurs en général


Quel est votre état d'esprit présent ? : Serein


Pour quelle faute avez-vous le plus d'indulgence ? : La gourmandise

Votre devise préférée : N'est pas heureux qui l'est, est heureux qui s'y croit ! Devise de mon grand père…


 

 

 

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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 00:09

Nous vivons une époque formidable : en deux coups de clic à pot – équivalent postmoderne du coup de cuillère – des jeunes gens très je sors de HEC et j’ai un buiseness plan qui va tout péter – vous allez pouvoir, grâce à des algorithmes gouteux, des abaques saignantes, accorder votre mangeaille avec le canon ad hoc www.findawine.com . Attention ce n’est pas le truc miteux griffonné sur de vulgaires contre-étiquettes, genre à consommer sur des grillades, non sur votre écran vous aurez droit à une précision quasi-chirurgicale. C’est tout juste si nos jeunes Paganini du  «je trouve tout en ligne» n'aient pas encore inventé le moyen de faire porter jusqu’à votre palier  par un Nectar de Nicolas revisité, le flacon choisi en fonction du frichti par votre ordi devenu intelligent. Je suis taquin bien sûr, c'est dans ma nature.

 Sidi Brahim 1942  « bu au Cinq, le restaurant du George V ! Il faut le faire - trouvé à l'aveugle par notre hôte, un sommelier hors pair - grand vin agréable et typé »

Pour illustrer la démonstration, d’une manière un peu plus captivante que celle à laquelle j’ai eu droit dans un « modeste » appartement de la rue de Varenne je vais imaginer deux cas de figure possibles : 

1° Soit madame Antoinette Dubois-Decharme, dont la bonne à dégotté des perdreaux truffés de plomb au marché bio Raspail et des choux bio, à juste raison veut faire des perdrix aux choux pour le déjeuner dominical mais, comme elle estime que son époux, l’austère Louis Gabriel Dubois-Decharme, ne sait pas distinguer entre un Châteauneuf-du-Pape de chez Perrin d’un Vieux Papes de chez de rien, elle actionne son aîné Louis-Ferdinand qu’a fait HEC pour qu’il tapotât et qu’il mulotât sur un nouveau site très pointu, très sioux www.findawine.com, qui sans coup férir affichera tout ce qu’Antoinette Dubois-Decharme souhaitait : le château, le millésime, les prix, les notes Parker, plein de trucs savants et bien sûr là où la bonne pourra en Vélib allez l’acheter chez le caviste qui l’a en stock. Fermez le ban, tout le monde est content. 

2° Maintenant inversons les facteurs : monsieur Eudes Louviot, grand amateur, qui saurait vous réciter sans hésitation le classement de 1855 ou toutes les communales de la Côte de Nuits, dont la cave est une petite merveille souhaite pour fêter l’accession de son aîné Louis Alphonse à Polytechnique lui faire découvrir les joies d’un La Tâche d’un millésime rare mais il estime que Marie-Chantal Louviot, née du Puy du Fou sa légitime épouse, en dépit d’une éducation chez les sœurs du couvent des Oiseaux, est capable de leur proposer pour accompagner ce nectar des Dieux des sushis achetés à la Grande Epicerie du Bon Marché qui est tout près de leur 300 m2. Alors, en catimini, il sollicite le petit dernier, Charles-Henri qui passe le plus clair de son temps à manier la souris plutôt que de s'adonner aux charmes des poèmes de Vigny. Alors comme dans le cas précédent, surfant sur le site des accordailles www.findawine.com, sans coup férir il va découvrir que son La Tâche d’un grand millésime se verrait bien coucher avec des Rognons de veau à la moutarde ancienne de Meaux. Reste plus qu’à la bonne à filer en Vélib chez le tripier et le tour est joué. 

À ce stade, si vous avez eu la patience de me suivre jusque là, je pense que vous estimez que je sombre doucement dans la sénilité, qu’il va falloir que j’aille faire réviser mes neurones fatigués, même peut-être me résigner à faire un échange standard car je frise le n’importe quoi. Et encore estimez-vous heureux vous avez échappé à la version classe moyenne de mon histoire : si ça vous dit je peux le faire pour Raymond et Yvonne Dubois qui logent dans un HBM du 20e ou pour Dylan et Mélissa Petit qui prennent tous les jours le RER pour faire des AR Drancy-Paris vu qu'y z'habitent un F3 au 15 ième étage d'une tour des z'HLM. 

Détrompez-vous, ce que je viens de vous décrire, certes avec une bonne dose d’ironie, existe sur la Toile : ça s’appelle de l’intelligence artificielle. Oui, braves gens qui en êtes encore à suer sang et eau pour dégoter la bonne boutanche qui ira avec le déjeuner du dimanche ou l’inverse si ça vous chante, z’êtes des dinosaures du choix, une espèce en voie de disparition, pour tout dire des « vieux cons ». Au lieu de faire turbiner vos neurones faites maintenant tourner des moteurs de recherche car maintenant ils sont intelligents les canaillous, bien plus que vous pauvres mortels nés au siècle dernier. Puisque nous allons virer sur 2010 après avoir mis le Cap dessus, il faut tout optimiser, faire la chasse au temps perdu, et surtout luxe suprême pouvoir proclamer à vos proches estomaqués : maintenant je ne puis plus me tromper ! 

Moi tout ça me va. Si y’ a des clients alors chaud devant ! Que des jeunes entrepreneurs se démènent, phosphorent, créés, j’applaudis des 2 mains mais attention à un petit travers : l’utilisation intempestive de la brillance. En l’occurrence ici la référence à l’intelligence artificielle. L’utilisation de cette qualification, même si elle correspond à une certaine réalité, me semble un peu pompeuse.  Pour ceux que ça intéresse, en Wine News N°64, une brève approche, par François Denis, de ce qu’est l’intelligence artificielle. Le raccourci est certes saisissant mais l’intelligence du moteur de recherche n’est que la somme d’intelligences bien humaines : les notateurs, les commentateurs dont les références sont compilés dans la base de données. Dans cette affaire, et encore fois s’il y a des clients pour ce type de services : tant mieux pour les concepteurs du site, en définitive il s’agit de confier nos « intérêts gustatifs » au nez d’un Parker ou d’un de ses confrères moins médiatique, aux goûts d’un sommelier qui fait le travail traditionnel d’un sommelier, démultiplié par la puissance des données accumulées mais qui, dans une forme de main invisible, ne nous apportera que la somme de ses connaissances, de ses à priori, de sa culture du vin qui ne peuvent être universels. J’avoue que ce n’est pas ma tasse de thé car j’ai en sainte horreur la facilité. C’est dans l’air du temps mais j’ai du mal pour ma part à confier mes choix à un moteur de recherche aussi intelligent soit-il, car à ce tarif-là nous allons tout droit vers le choix assisté par ordinateur. 

En effet, pourquoi ne pas imaginer un moteur de recherche intelligent qui mouline une base de données rassemblant les critiques, les ventes pour les livres, le nombre d’entrées pour le cinéma, le nombre de spectateurs pour un concert, les ventes de CD et DVD, les prix : oscars, césars, trucs de la musique ou du théâtre etc... et ainsi nous pourrions imaginer la séquence suivante : comment la famille Dubois-Decharme choisit son film avant de choisir le restaurant où ils dîneront ensuite pour fêter les 18 ans de leur cadet Aymeric à qui bien sûr ils offriront le dernier best-seller, en trois coups de clic à pot ? L’imprimante crache le tout et en plus Mapp pourra leur tracer l’itinéraire pour se rendre au cinéma, du cinéma au restaurant, donc les voilà bordés jusqu’aux oreilles les Dubois-Ducharme. 

Je pousse bien sûr le bouchon fort loin mais quand je vois dans les lieux publics l’état d’une majorité d’individus anxieux, compulsifs qui ne peuvent détacher leur regard de leur Iphone ou B&B – certains mêmes les consultent pendant la séance de cinéma – je trouve cela d’une tristesse infinie. Dans un avenir proche j’imagine l’état de la famille « Unetechnologied’avance » connectée en permanence, esclave de l’instantanéité. Vite ! Très Vite ! Toujours plus vite ! Elle sera totalement « asservie » aux fournisseurs de contenu car, ne l’oublions pas, ces fameux moteurs de recherche, dit intelligents, doivent être alimentés par du jus de tête de bipèdes sachant lire et écrire. Tout ça pour vous dire que mon propos ne consiste pas à dénigrer l’initiative des fondateurs de Findawine – si elle trouve ses clients et son modèle économique, tant mieux pour ces jeunes entrepreneurs – mais de grâce un peu moins d’enflure dans les qualificatifs me plairait.
Et puis, dans le propos introductif d’un des fondateurs, j’ai noté une approximation étrange : évoquant la lutte en défense du vin sur l’Internet, ce jeune homme à déclaré que c’était un combat contre la loi Evin alors que le projet de loi Hôpital... était bien un texte du gouvernement défendu par la Ministre de la Santé Roselyne Bachelot. Claude Evin n’a plus aucun mandat, ne représente que lui-même, Roselyne Bachelot vient de le nommer à la tête de l’ARH de la région Ile de France, alors pour la crédibilité  de notre cause de grâce n’agitons pas de vieux épouvantails qui sommeillent dans le placard. La précision c’est de l’intelligence naturelle.
 

Bref, je ne suis pas sûr, après lecture de cette chronique, que les jeunes entrepreneurs de www.findawine.com  ne vont pas regretter de m'avoir invité. Qu'ils se rassurent  : mes écrits n’auront aucun impact sur leurs clients potentiels et l’essentiel pour le développement d’une jeune marque à fort potentiel c’est d’en parler. Mission accomplie : 4 liens www.findawine.com . J’aurais pu m’abstenir. Bon vent à vous mais soyez un peu plus chaleureux, plus conviviaux lorsque vous accueillez des invités. Même derrière les écrans de vos ordinateurs, bardés de vos certitudes de jeunes diplômés, n’oubliez pas que toute aventure humaine, de surcroît dans ce monde étrange du vin, l’expertise ne suffit pas, le supplément d’âme reste une valeur sure.
Pour une relation très pointue de la suite de la soirée allez sur l'excellent blog de Laurent Baraou  www.baraou.blogspot.com / moi je me suis éclipsé car j'ai du mal à manger du fromage debout avec des commentaires. Pourtant il y avait de beaux vins qui vont avec, dont un champagne de l'ami Francis Boulard, c'est dire mon aversion pour les accords mets-vins en direct live qui me saoulent bien plus que quelques verres de vin. Je serais resté si nos amis de www.findawine.com  ( et de cinq !) nous avaient branché sur leur moteur de recherche intelligent la charmante voix d'un R2D2 pour accomplir cet office.

12 novembre 2009

Soirée Lancement Officiel Findawine
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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 00:00


Je vais vous faire une confidence, moi qui est un ego de fort calibre, il est des jours où, fréquentant les lieux où le vin est censé tenir la vedette, je me sens mal à l’aise, gêné aux entournures, comme si certains me prenaient pour ce que je ne suis pas : un type dont la vie tourne autour du vin, une sorte de gourou dispensant la doctrine de la bien-pensance du vin. Comprenez-moi bien, j’adore le vin, je m’engage sans aucune restriction dans tous les combats menés en sa faveur, je ne conçois pas la fête sans lui, je sais même mouiller mon maillot pour le promouvoir (ceux qui étaient à Autrement Vin peuvent en témoigner), j’aime les gens du vin, je suis passionné, éternel débatteur, mais en dépit de mon déluge épistolaire matinal ma vie ne tourne pas exclusivement autour du vin. Cette distance est essentielle pour celui qui, comme moi, ne vit pas du vin. Comme l’écrivait Marcel Proust « l’absence n’est-elle pas, pour qui aime, la plus certaine, la plus efficace, la plus vivace, la plus indestructible, la plus fidèle des présences. » Bien évidemment je ne vais pas vous imposer la litanie de mes centres d’intérêt dans la vie mais tenter, sans fausse modestie – je ne suis pas modeste car je suis doté d’une dose non chiffrée d’orgueil – de mieux cerner les contours de ma position dans notre petit monde du vin.

Tout d’abord, il est patent que je ne suis pas issu du sérail des gens du vin – j’entends par-là ceux qui en vivent de quelque manière que ce soit – et que j’y  suis entré par la pire des portes, celle des petits gnomes gris des bureaux, ces gratte-papier qui se mêlent de tout et de rien et qui concentrent sur eux l’ire des chantres du moins d’Etat. Certes, un passage de quelques années à la Société des Vins de France, m’a doté d’une certaine forme de légitimité mais vite contrebalancée par le fait que j’y vendais le très réprouvé vin de table. À noter qu’en ce temps-là nul ne se risquait – sauf l’ex-metteur en boîtes de sardines Christian Bonnet, qui parla de bibine – à qualifier les viticulteurs du Midi de producteurs de vin industriel : Jeannot le bougon des cépages et ses copains cagoulés des CAV n’auraient pas appréciés l’outrage. Bien sûr mon séjour sous les ors de la République a permis à certains plus ou moins bien intentionnés de me coller l’étiquette de « haut-fonctionnaire parisien », ce qui équivaut à la double peine, surtout à Bordeaux. Comme l’aurait dit madame Ginette, la coiffeuse de maman, je suis une branche rapportée, un peu comme une bru qui dois savoir se tenir à carreau vis-à-vis de sa belle famille. En conséquence, contrairement à certains de mes « confrères », grands dispensateurs de hauts principes moraux à l’attention de ceux qui grattent la terre, le fameux terroir chéri par eux seuls, qui semblent croire que le métier de vigneron n’est une forme élevée et pure d’engagement pour une noble cause, je me garde bien d’adopter cette posture. Quand le vin est fait, il faut le vendre et le commerce est aussi vieux que le monde. Le client il faut aller le chercher, le fidéliser, l’écouter et les conseilleurs ne font pas les fins de mois de ceux qu’ils admonestent. D’une manière tout aussi symétrique je ne fourre pas dans le même sac tous les » affreux » qui font profession de négociants sans pour autant me priver de leur parler « vrai » comme aimait à le dire papy Rocard lorsqu’il tenait les manettes et planait au zénith des sondages.

Ensuite, je revendique le droit de laisser à la confrérie des «long nez et au bec fin », que je respecte lorsqu’elle exerce son art dans des conditions respectueuses de leur déontologie professionnelle,  le monopole de la dégustation. Dans ma vie j’ai abordé ce que l’on a coutume de dénommer les grands vins lorsque j’ai géré pendant 3 ans la cave de la Présidence de l’Assemblée Nationale qui de 100% bordelaise à l’origine (nous succédions à Chaban maire de Bordeaux) est devenue par mes soins représentative de la France du vin (en 1986, lors de l’alternance Bernard Pivot à la tête de vrais amateurs a pu constater que cette cave était l’une des plus belles du pays). Ma palette se compléta grâce à Lalou Bize-Leroy qui m’initia par le truchement de son maître de chais à l’art de la dégustation à la pipette. En dehors de ces deux expériences fort enrichissantes, à la SVF où nous commercialisions aussi des Grands Vins, dont les GCC de Bordeaux puisque nous avions racheté la maison Cruse et que nous avions créé une filiale Cru et Domaines de France qui doit être aujourd’hui dans le giron des Grands Chais de France, j’ai pu continuer mes travaux pratiques tout en explorant les vins roturiers. Lorsque j’écris sur des vins découverts au gré de mes errances parisiennes, je suis plus dans le registre du plaisir esthétique lié à mes goûts, au moment, à l’empathie du vigneron que dans la froide rigueur de la notation. Je ne suis donc en rien un prescripteur fiable mais un conteur d’histoires à qui il ne faut accorder qu’un crédit minimal.

Enfin, ce blog, et j’y tiens beaucoup, est un espace de liberté. Il est donc ouvert au débat dans le respect absolu des différences et, je le souligne, en s’astreignant aux règles du savoir-vivre en société. Nulle révérence, ni je te passe le sel tu me passes le poivre, mais l’observance des règles de la politesse. Les grossiers , les méchants, les ducons la joie, aigres et aigris, ne sont pas les bienvenus. Pour en revenir à la liberté régnant sur cet espace, la mienne d’abord n’est menacée par aucune pression économique : j’ai la chance et certains diront le privilège de vivre de tout autre chose que de la vigne et du vin. Pour autant je ne professe aucun mépris ou suffisance à l’endroit de ceux qui exercent leur métier dans un univers où ils doivent vivre de leur plume. Ma seule remarque en ce domaine est que certaines proximités économiques ou de copinages ou de chapelles sont nuisibles. Dans notre monde où les grands annonceurs tiennent les médias papier au bout de leur toute puissance économique il me semble que tous ceux qui font du vin et le vendent, qu’ils soient vignerons stars ou obscurs, grands domaines, châteaux renommés ou négociants puissants, devraient réfléchir à ne pas se comporter comme des féodaux maintenant les journalistes du vin sous leur dépendance. Et inversement que ceux-ci cessent de se comporter en baronnets jetant des exclusives sur des gens dont la tête ne leur revient pas ou avec qui ils ont de vieux contentieux. Le génie de Robert Parker a été de retourner en sa faveur cette position d’infériorité. Pour mes amis blogueurs du vin attention à ne pas tomber dans les mêmes travers.

Pour terminer ce long papier je vais répondre à la question qui l’a motivé : certaines personnes vivant du vin aiment-elles vraiment le vin ? J’avoue que, plus je vais dans mes pérégrinations en des lieux où le vin est officiellement la vedette, j’en doute. En effet, lorsque j’écoute de belles âmes ennuyeuses ou je lis les grands pourfendeurs monomaniaques je ne peux m’empêcher de penser : mon dieu comme ils s’aiment, doux Jésus Marie Joseph, comme disait ma mémé  Marie, comme ils s’adorent mais aiment-ils vraiment le vin ? Je vous laisse juge, pour ma part simple buveur assis, chroniqueur assidu, je me sens fort à l’aise dans mes baskets – mes célèbres Veja Tout ça pour mes Veja... une chronique du 06/09/2006  qui n’a pas pris une ride (attention les chevilles) http://www.berthomeau.com/article-3752810.html– et je profite de mon avantage pour dire à ces Trissotins du vin : un peu de bonne humeur, de convivialité, d’amour ne nuit jamais à la vie en société, vos tristes figures emplies de certitudes ont un air de famille avec celles de nos chers ennemis prohibitionnistes. Alliance objective ou stupidité collective : le seul perdant dans cette affaire c’est le vin...

Don de la Fédération Française de Football aux lecteurs de Vin&Cie pour l'édification de notre belle jeunesse pervertie par l'affreux lobby mercanti du Vin 

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21 novembre 2009 6 21 /11 /novembre /2009 00:06

 

A ceux qui s’étonnent du rythme journalier de mes chroniques je répondrai en citant Vialatte, l’inventeur de la chronique en tant que genre littéraire, « une chronique il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d’un mur, dans les pierres de l’emploi du temps ». Rassurez-vous, en le citant, je n’ai pas la prétention de me hausser au niveau du talent de celui, qui se présentait comme faisant partie de ces auteurs français « notoirement méconnus », dont  les chroniques sont de vrais bijoux : architecture remarquable, vocabulaire riche et construction grammaticale sans défauts, Vialatte y manie la langue française avec un très grand bonheur. Je me contenterai de reprendre à mon compte son image de la chronique qui pousse, telle une herbe folle, entre les pierres de l’emploi du temps et de penser, comme lui, que la chronique est l’oeuvre d’un promeneur, d’un flâneur, du philosophe qui sommeille en chacun de nous.

 

 

Le temps que je prends pour les écrire est-il du temps perdu ? Le physicien Etienne Klein a répondu à cette question avec son brio et son humour habituel  http://www.berthomeau.com/article-31584483.html . Alexandre Vialatte pendant dix-huit ans, tous les dimanches soirs, portera sa copie au wagon postal du train de vingt-trois heures quinze pour qu’elle soit publiée dans le journal La Montagne. Il n’a manqué que deux ou trois fois son rendez-vous. Moi, facilité du temps, je poste la mienne dans la boîte de mon hébergeur et, dans la tranche où l’heure galope vers la première unité, elle file sur la Toile jusqu’à vous. Dans ses chroniques Vialatte parlait de tout et de rien ; ces touts du grand Monde et ces petits riens qui maillent la banalité de notre quotidien. Pour ma part, j’avoue que pour certaines, celles qui en général vous accrochent, elles relèvent de l’urgence. Dès qu’elles m’habitent je dois les « dégorger » – comme le dit Vialatte – dans l’instant, quelle que soit l’heure. D’autres sont engrangées pour les temps de disette. D’autres enfin, poussées par l’urgence, disparaîtrons dans la trappe pour parfois réapparaître sous une autre forme grâce au hasard de l’actualité.


Mais, comme souvent pour mes chroniques, avant même de les écrire, j’ai une petite idée qui me trotte dans la tête, floue, imprécise, mais terriblement vivace. Dans le terreau de mon petit jardin d’intérieur, elle cherche la lumière « entre les pierres de l’emploi du temps ». Pour cette chronique à propos d’Alexandre Vialatte, c’est la lecture de sa chronique sur « Le Vieux Petit Temps », découverte dans le livre de Denis Grozdanovitch « L’art difficile de ne rien faire », publié chez Denoël (chronique sur la méridienne  http://www.berthomeau.com/article-30456636.html ) qui a mis en branle mon irrépressible envie d’écrire. Tout simplement parce que ce texte de Vialatte constitue le meilleur antidote à la tyrannie des grands médias qui nous abreuvent à jet continu de grandes informations catastrophistes, nous alarment, nous terrorisent, pour nous contraindre à vivre dans le cadre défini par ceux qui ne veulent que notre bonheur, par exemple celui découlant du sanitairement correct.

 

« Un vieux petit temps ; le tissu même de tous les jours ; étranger au calendrier ; sans numéro dans l’almanach ; parfaitement extérieur à la chronologie. Si indépendant de toute horloge qu’on peut le transporter avec soi et le retrouver dans sa valise sans que nulle montre l’ait modifié. C’est l’actualité en vacances. Quand il commence elle a déjà fini. C’est par là qu’il est vieux de naissance. Il est fait de tout ce qui se passe quand il ne se passe rien.


[…]

Je veux seulement faire savoir qu’il existe plusieurs sortes d’actualités : celle du grand temps, des journaux et de l’histoire, qui vocifère à travers la planète et couvre la voix des humains. Et celle d’une espèce de petit temps, qui est tissu même de nos journées. Il y a le grand temps qui fait des tourbillons ; et le petit qui parle à voix basse et marche sur la pointe des pieds ; qui est toujours rempli des mêmes choses, habillé d’une étoffe usée. On le prendrait pour une miette du temps qui serait tombée d’une autre époque. Ce que l’on appelle l’inactuel, c’est l’actuel de toujours. Il semble à l’homme que ces deux temps n’aient ni le même grain, ni la même qualité, la même matière, la même couleur, la même époque. Et que le petit temps soit inactuel parce qu’il est l’actuel de la veille. Mais il sera l’actualité de demain. »

 

Chroniques de la Montagne éditions Laffont, coll. Bouquins, 2000


 

 

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20 novembre 2009 5 20 /11 /novembre /2009 00:03


Pousson, Vincent de son prénom c’est l’éruption, le trait qui fait mouche, qui touche, qu’il fût d’esprit ou purement graphique, inventeur au sens du code civil : « personne qui découvre un trésor » notre « traverseur de déserts » en a extrait des pépites de ses Hautes Corbières pour le plus grand profit des gens d’esprit que sont les vrais buveurs de vin. Éclectique, rondement provocateur, gourmet et gourmand, photographe, admirateur de Bashung, l’homme saute les Pyrénées comme d’autres les échaliers pour nous livrer, d’une plume alerte, les trésors de la vive et inventive Barcelone. Moi qui ne suis qu’un cossard congénital – il fallait voir la tête de mes interlocuteurs, lorsque j’exerçais les fonctions de médiateur, quand, las de leurs tergiversations, je leur confiais sans rire « moins j’en fais mieux je me porte – je n’aime rien tant voir les autres marner à ma place. Alors ce matin je puis vous assurer que la pertinence et l’impertinence n’ont pas changé de camp. Je goûte donc ce plaisir matinal comme la lecture d’un éditorial pétillant sur une terrasse de la piazza del Campo de Sienne alors que l’aurore d’un nouveau jour rosit cet amphithéâtre grandiose. Que du plaisir, et du plaisir partagé avec vous chers lecteurs.


Vini Vinifera Barcelona

où comment à force de lui faire la gueule la culture du vin finit par nous tromper avec le premier Catalan venu…

 

 C'est anecdotique, je sais, mais essayez de revoir en accéléré Vicky Christina Barcelona ; à cette vitesse, vous ne perdrez pas grand chose de l'intrigue et vous éviterez en plus les clichés américains sur une Catalogne à laquelle ils prêtent un accent andalou… Non, là, il s'agit juste de compter le nombre de fois où les acteurs portent à leurs lèvres un verre de vin. « Une honte ! » s'écrieraient sûrement à l'ORTF les dames patronnesses constipées qui moralisent sur l'alcool en prenant des mines de gratte-Jésus (grenouilles de bénitier en langue médoquine). D'ailleurs, je ne comprends pas, tant qu'à couper la pipe de Monsieur Hulot, que pour sa sortie française le film n'ait pas été expurgé de ces ignobles moments de débauche éthylique (sans parler des ménages à trois ou quatre…).

Oui, ici, à Barcelone, on boit ! Et pas seulement à la façon des Anglais débarqués des charters pour enterrer leur vie de garçon en pissant sur les murs d'El Born. À Barcelone, on boit du vin ; rendez-vous compte, ici, ce n'est pas même un poison, Big Brother is NOT watching you ! Alors, bien sûr, la capitale catalane ne conteste pas encore la primauté économique de Londres en matière de wine business, mais tout montre que dans « la ville des prodiges » notre boisson préférée a le vent en poupe : de produit traditionnel, elle s'est transformée en objet à la mode. Car, même si comme en France la consommation globale baisse (surtout à cause du vin de table), il suffit de se balader dans les rues des quartiers qui bougent (l'Eixample, Gràcia et la vieille ville notamment) pour constater l'ouverture d'établissements, bistrots ou restaurants, dont les vitrines ne font pas mystère de leurs amours œnophiles (sincères ou pas…). Ainsi Cata 181 (Valencia, 181), au look minimaliste, La Viblioteca (Vallfogona, 12), moderne et bohème, La Vinya Del Senyor (Sarrià, 15), plus bourgeois, le Bar Mut (Pau Claris, 192), très brasserie germanopratine, D.O. Vins i Platillos (Verdi 36), spécialiste des crus régionaux, ou encore le plus petit bar de la ville, le minuscule Zim (Dagueria, 20), où Katherine, une Écossaise gourmande, marie intelligemment vins et fromages espagnols.

Cela étant, dans cette ville qui a toujours le nez dehors, l'acmé de la vogue du vin a été l'ouverture en 2008 de MonVínic, un lieu atypique de 500 mètres carré qui oscille entre centre culturel, restaurant gastronomique, salle de conférences et bar branché ; fruit d'un projet de 5 ans voulu par Sergi Ferrer-Salat, homme d'affaires méthodiquement passionné de vin, et amoureusement pensé par Isabelle Brunet, auparavant sommelière à El Bulli et à Londres, MonVínic (Diputació, 249) a été looké « XXIe siècle » par le designer Alfons Tost. Dans ce temple œnologique, on trouve, en toute simplicité, les 3000 meilleurs vins du Monde à des prix modiques qui rappellent que l'endroit est une fondation et non un commerce, une fondation qui va bientôt être complétée, afin de donner un accès le plus large possible aux grandes bouteilles, par FastVínic, un fast-food qualitatif. Mais comment, quand on sait les budgets de promotion qui se promènent entre les différentes entités chargées de mettre en avant le vin français et sa culture, comment un tel projet n'a pas été monté à Bordeaux1, Montpellier ou Paris, comment s'est-on fait doubler, une fois de plus ?

Le « vin nouveau » à Barcelone, ce sont aussi les cavistes. Ouvrent un peu partout dans la ville des boutiques qui poussent vers la maison de retraite les bodegas poussiéreuses dont les néons verdâtres finissaient d'user des riojas fatigués : David Perramon de DVi (Marià Aguiló, 120) initie à la nouvelle vague espagnole l'ancien quartier des pêcheurs, Poble Nou, promu quartier branché grâce à au projet 22@, en donnant des cours de dégustation ; Benoît Valée, un immigré français a ouvert à Gràcia L'anima del Vi (Mariana Pineda, 3bis) une tienda spécialisée dans les vins alternatifs, en phase avec ce quartier Bobo. Bien sûr, ces jeunes ont un père spirituel en la personne de Quim Vila, lequel préside aux destinées de la vénérable Vila Viniteca, qui du haut de ses 77 années d'existence continue de faire la tendance ; tout amateur digne de ce nom ne peut faire l'économie d'une visite au 7 de la carrer dels Agullers, près du port, à cette maison de confiance qui, en plus, a ouvert un charmant delikatessen où l'on se régale verre en main de fromages hexagonaux et de luxueux embotits locaux sur un coin de table.

Cette ville dont la nouvelle icône est la Torre AgBar construite par Jean Nouvel pour la compagnie des eaux, joue aussi, à son échelle internationale, le rôle de capitale du vin catalan, et, dans une moindre mesure, espagnol. Sans Barcelone, comment imaginer le succès planétaire du Priorat, promu vignoble pour milliardaires alors qu'il était déshérité il y a encore quarante ans ? Comment concevoir l'éclosion de ces dizaines de domaines des Costers del Sègre, de l'Ampurdán, du Pla de Bages, du Montsant dont les vins affichent une ambition marquée (d'ailleurs surtout marquée par le bois qui masque parfois un fruit étincelant…) ? Comment comprendre la qualité, la créativité, la modernité du packaging mis en œuvre si souvent pour parler le vin d'aujourd'hui ?

Témoin de cette effervescence, de cette volonté de déplacer les montagnes, le projet de Raul Bobet, ex-chief winemaker de la maison Torres, déjà honoré pour sa collaboration avec Sergi Ferrer-Salat en Priorat (FerrerIBobet 2006 sacré meilleur vin d'Espagne)  : il a monté un domaine écolo, Castell d'Encus, à 1000 mètres d'altitude dans les Pyrénées, en vue du pic d'Aneto. Son riesling, délicieux, vient de sortir mais il a en cave de stupéfiants cabernets-sauvignon et petit-verdot dont le maître-mot est finesse, une vertu qui n'avait pas toujours été explorée par les vignobles du Sud.

Allez, vous avez compté ? Combien de fois les acteurs de Vicky Christina Barcelona portent-ils un verre de vin à leurs lèvres ? Une bouteille au gagnant! Ah, j'oubliais, on n'a pas non plus le droit de parier en France… De se moquer, j'espère, mais ce n'est pas sûr. De se moquer, comme on le fait ici en Catalogne comme partout en Europe2 d'un pays dont le new french paradox consiste, en matière vinicole, à pratiquer l'autoflagellation ; dans le film de Woody Allen, on dirait « à tenir la chandelle… »

 

1 Certes Bordeaux se réveille grâce à Alain Juppé et Sylvie Cazes, mais leur projet de centre culturel du vin ne fait pas encore l'unanimité.

2 La semaine dernière encore, au colloque Wine Future, à Logroño, en Rioja, on a ri du néo-prohibitionnisme des gouvernants français

 

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19 novembre 2009 4 19 /11 /novembre /2009 10:00

Sans la mimine de Thierry Henry, car si l’équipe de France en était arrivée aux penalties –  pardon aux tirs au but – elle aurait sombré corps et biens vu son mental, j’imagine sans mal le sort réservé au très controversé Raymond Domenech. La veille du match j’ai même lu dans la feuille de chou de Colombani : Slate un article très français qui vantait les mérites d’une élimination des Bleus. « Serait-il finalement bénéfique pour l'équipe de France de ne pas se qualifier ce soir face à l'Irlande? » En clair, du passé faisons table rase et repartons à zéro. Très français comme attitude, si tous nos maux nationaux passaient soudain à la trappe tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes pour le bon peuple de France. Si je n’étais pas né en 1948 j’oserais dire que ça sent le syndrome de Vichy : rebâtir sur les décombres et nous en ressortirons vivifiés. Nous vénérons les boucs émissaires : la gueuse républicaine, les 40 heures du Front Populaire vecteur de fainéantise, en 1940 ; Vive Pétain ! Vive de Gaulle ! Par les mêmes ; en 2009 : Raymond démission ! Bojolo Nuovo au caniveau !

Que voulez-vous  j’ai tendance à pencher du côté de Marie-Madeleine plutôt que du côté des pharisiens qui adorent exciter les jeteurs de première pierre et les craqueurs d’allumettes pour le bucher. Bref, pour les plus patients d’entre vous je vous propose de lire un extrait d’une chronique du 26 juin 2008 La Curée : Domenech et Halimi c’est qui ? Amédée et Alphonse...

http://www.berthomeau.com/article-20685269.html

« Dans notre vieux français on panse les vaches mais on cure les chiottes, la nuance est de taille. En ces jours de déprime post-Euro – pas la monnaie mais le ballon rond – forme s’apparentant au coitus interruptus, le monsieur qui est vautré sur son canapé devant sa télé et qui refait le match, se sentant floué, « cocu » selon les fines plumes de France Soir, réclame à cors et à cris la tête de Raymond, l’ex-déblayeur de tibias de l’Olympique Lyonnais, ci-devant sélectionneur de l’équipe nationale. Tout est de sa faute ! Dans ce tout, très fourre-tout, pêle-mêle tout et rien mais surtout, le pire : le Raymond s’est payé la fiole du français moyen en ne trouvant pas mieux que de demander la main d’Estelle Denis – pas la mère avec sa Vedette mais la nana d’M6 qu’est assez mignonne et qui cause de foot comme les mecs avec un mec qui pèse 3 tonnes – donc carton rouge. Expulsion ! Démission ! Ça me rappelle les sifflets des beaufs contre Christian Karembeu, le kanak qui avait eu la mauvaise idée d’épouser Adriana. Bref, le Raymond, bas du cul et bas sur les chevilles, n’est pas ma tasse de thé mais la meute lancée à ses trousses pour la curée me donne envie de gerber. »

Bon, je pars à Autrement Vin et je souhaite à ceux qui n’en seront pas « de bien se rincer le gorgeon avec le Bojolo Nuovo dont le millésime me dit-on va marquer son renouveau... »

 

Détail : je n’ai visionné ni l’aller, ni le retour de l’équipe de France...

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 22:30

Pour cette chronique je prends de l'avance sur l'horaire classique pour donner un coup de main au Bojolo Nuovo qui, tel une rock star sur le déclin ou un top model en bute aux affres de liftings à répétitions, n’est pas au mieux de sa forme. Les pays traditionnellement  importateurs, comme le Japon, ont levé le pied sur les commandes. La crise sans doute, mais le mal qui ronge le frétillant des comptoirs du troisième jeudi de novembre est plus profond. Après avoir été adulé, peloté par les médias et les faiseurs d’opinion, telle une fille facile, à la cuisse légère et au parfum bon marché, trop fardée, avec qui il est facile de s’encanailler, de s’envoyer en l’air sans grand dommage, le voilà couvert d’opprobre, chargé de tous les vices de ces vins dont certains disent qu’ils sont faits avec de la poudre de perlimpinpin. Alors ceux qui dans notre beau pays, au temps de sa splendeur, l’ont encensé le brûlent aujourd’hui sans aucun remord sur le bucher des vanités.
Au fait et ma Tombola les gars, les filles aussi, j'ai mis du Bojolo Nouvo dans les lots... Allez-y, vous avez jusqu'à midi un pti clic sur l'icônehttp://www.berthomeau.com/article-en-avant-premiere-la-tombola-des-amis-de-vin-cie-a-autrement-vin-le-19-novembre-au-104-a-paris-39518632.html et c'est parti pour la chance...
Pourquoi un tel déclin : 272 615 hl en 2004 à 163,24 euros en moyenne l’hectolitre contre 154 470 hl pour cette campagne à 139,47 euros l’hectolitre fourchette haute ? C’est la Bérézina. Hormis une image dégradée par les flots déversés par la GD je crois que le Beaujolais Nouveau vieillit avec la génération, celle des baby-boomers, qui l’a porté au pinacle et la nouvelle génération, plus tentée par d’autres boissons festives ou plus radicales, ne prend pas le relais. Comme la consommation du vin s’est embourgeoisée : boire moins mais boire mieux disaient les bordelais sur des affiches du CIVB – censurées par les juges – le côté canaille et popu du Beaujolpif cher à René Fallet ne séduit plus ni les snobs qui lui trouvent maintenant des airs de produit de série, ni les bobos qui eux veulent rien que des nectars biodynamisés. Siphonné par les 2 bouts notre Beaujolais est tombé dans le trou.
Au fait les tickets de la Tombola c'est 5 euros pour 1, 10 euros pour 3 et 20 euros pour 7, pour des lots de oufs carresser l'icônehttp://www.berthomeau.com/article-en-avant-premiere-la-tombola-des-amis-de-vin-cie-a-autrement-vin-le-19-novembre-au-104-a-paris-39518632.html et c'est parti mon kiki... Rassurez-vous je partirai pas avec la caisse...

Certaines belles âmes diront : à toute chose malheur est bon : le Beaujolais va retrouver son âme loin du tsoin-tsoin, des régimes de bananes ou d’exotiques fragrances venues d’ailleurs. D’autres, surtout dans les sphères interprofessionnelles rétorqueront qu’avec un petit coup de communication reliftée la machine va repartir de plus belle et que cette grande fête populaire va redevenir « tendance. L'an passé, c'est l'artiste Ben qui a été sollicité. Pour 2009, le Beaujolais se tourne vers le « pop art » avec un visuel qui utilise des couleurs très vives. « La nouvelle campagne souhaite également renforcer l'aspect festif de ce vin et lui redonner ses lettres de noblesses » explique Anthony Collet, responsable marketing et communication.
Le problème c’est que le rouleau compresseur « Beaujolais Nouveau » a complètement laminé et réduit l’image de l’appellation en la cantonnant dans la tête du grand public à une période de temps de consommation qui se contracte de plus en plus. Entre l’élitisme pur, certes souhaitable pour redonner aux crus du Beaujolais leur vraie place, et la remise en ligne de la grosse cavalerie par une communication redonnant au « Nouveau » un nouveau souffle, il y a un travail de fond à réaliser dans le vignoble pour mieux adapter la ressource raisin à sa finalité. Mais, comme c’est un sujet qui fâche, je ne m'y risquerais pas. Simplement je crois pouvoir dire, sans grand risque d’être démenti par les faits, que pour redevenir « tendance » il faudra tout à la fois conjuguer les efforts des musts, ces nouveaux vignerons revisitant l’appellation qui font de l’image, et des maisons de vins, des négociants en capacité de mieux maîtriser les volumes pour alimenter les circuits de distribution dits modernes.
Pour la Tombola faut pas que j'me plaigne j'ai déjà vendu 100 tixons en une journée mais je croyais que ma côte d'amour auprès de vous était meilleure. Bon si ça vous dit chatouillez l'icône
 http://www.berthomeau.com/article-en-avant-premiere-la-tombola-des-amis-de-vin-cie-a-autrement-vin-le-19-novembre-au-104-a-paris-39518632.html et
 la chance vous sourira les amis...  

Vous voyez que j'ai du beau monde avec moi pour ma Tombola.
Mais, en dépit du temps lourd, aujourd’hui est jour de fête, bien sûr celle du Bojolo Nouvo  mais aussi celle du Vin tout court avec Autrement Vin au le CENTQUATRE, 5 rue Curial, Paris 19e, Métro Riquet ou Stalingrad de 14h00 à Minuit

14h00 : exposition et dégustation par le public des 4 catégories de vins atypiques

18h00 : autour des vins, quelques découvertes gastronomiques du sud-ouest, terre et mer.

19h 15 : Grand débat entre Michel Bettane/Marcel Richaud sur le Bio animé par Laurent Bazin d’I-télé. Puis questions de la salle aux intervenants. 

20h00 : le Cercle des Dégustateurs commente les vins atypiques sur le plateau du CENTQUATRE.

Avec une TOMBOLA : des belles bouteilles à gagner ! http://www.berthomeau.com/article-en-avant-premiere-la-tombola-des-amis-de-vin-cie-a-autrement-vin-le-19-novembre-au-104-a-paris-39518632.html

Courez-y chers amis. Venez-y à pied, à cheval, ou en voiture, en Vélib ce jour-là tout est possible à Paris : le Bojolo Nouvo et les Petits Nouveaux du  CENTQUATRE.

Bref le 19 il faut teuffer toute la journée car le vin c’est la fête. La vraie fête lire ou relire ma chronique : «  Les jeunes, la fête et le vin : le seul cocktail sanitairement correct » http://www.berthomeau.com/article-les-jeunes-la-fete-et-le-vin-le-seul-cocktail-sanitairement-correct-38092108.html Et que les esprits chagrins ne viennent pas me dire qu’il fallait choisir un autre jour car si le Beaujolais Nouveau veut sortir du ghetto d’un seul jour où le tam-tam médiatique retenti, occuper un espace plus large, arrêter d’étouffer l’appellation et ses crus tout au long de ce qui reste de l’année, il lui faut sortir de l’instantanéité. Les temps médiatiques que nous vivons sont friands de ce type de séquence fugace. Le Bojolo Nouvo nous avons 3 mois pour le boire alors de grâce arrêtez de nous bassiner que c’est le grand soir ce soir.

Pour clore cette chronique je vous offre un must absolu : une Minute de Monsieur Cyclopède de l’irremplaçable Pierre Desproges   : plongeons-nous dans la généalogie pontificale... à savourer sans modération sur plein écran en cliquant sur l'icone rectangulaire en bas à droite du petit écran. Bonne journée, à ce soir au 104

 

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