Toute ma vie j’ai rêvé, non pas d’être une hôtesse de l’air comme le chantait Dutronc – Jacques, le vieux avec Ray Ban et havane – mais d’être conservateur dans toutes les acceptions du terme et plus particulièrement au sens des tories anglais d’avant madame Thatcher, humour So british à le colonel Bramble, noble art, the servant, chemises Turnbull&Acer, Richelieu gold patiné, 10 Downing Street, Chancelier de l’Echiquier, Foreign Office «incapable de se débarrasser de son image de porteur de chapeau melon et costume rayé, doté d’un goût immodéré pour le champagne» dixit Sir David Gore-Booth ex-ambassadeur de sa Gracieuse Majesté en Inde, avec toutefois une touche d’écossais à la Sean Connery pour garder mes distances avec Elizabeth 1ière la «raccourciseuse» de Marie Stuart. En clair, j’aime beaucoup le côté désuet, défraîchi, coincé du col, hors du temps, un poil désabusé, cuir tanné, Vétiver, Cognac VSOP et cigares roulés sur cuisse ferme cubaine, le déclin de l’Empire Britannique quoi, un chouïa de décadence, le subtil parfum d’un monde englouti aux antipodes de celui de la nomenklatura soviétique...
Comme vous venez de le constater je suis un être simple qui, face à l’absolu néant de ses titres, s’est autoproclamé : Secrétaire-Perpétuel de l’Amicale du Bien-Vivre dites des Bons Vivants et comme celle-ci n’a, pour l’heure, faute d’Intendant digne de ce nom, aucune espèce d’activité, après en avoir délibéré avec moi-même, j’ai décidé de créer le Conservatoire International du Bien-Vivre. Bien évidemment, comme nous sommes en France et que nous n’aimons rien tant dans ce beau pays que les concours d’entrée à tout – je signale à ceux qui me collent l’étiquette de haut-fonctionnaire que je ne suis ni haut, ni fonctionnaire puisque de toute ma vie je n’ai jamais concouru pour entrer dans la Fonction dites Publique – je soumets les éventuels postulants à ce Conservatoire à une série d’épreuves afin de sélectionner ceux qui en sont dignes. Ce seront donc de Hauts Dignitaires qui contrairement aux Confréries Vineuses n’auront pas à porter des tenues que leurs femmes, compagnes, copines, trouveraient ridicules, ni à prêter des serments qu’ils ne tiendraient jamais ou encore à s’enfiler une rasade d’un quelconque cru dans une coupe qui sent le Mirror. En être, tout simplement, des Happy Few, la crème de la crème, des « conservateurs du Bien Vivre » pourfendeurs des « réducteurs de Bonheur National Brut » porteurs du virus de la Tristesse de Vivre, vecteur de la pire des pandémies dont nous sommes le seul vaccin qui vaille...
Ces épreuves seront corrigées par un Jury d’éminents Bons Vivants, présidé par Michel Smith, dont je vous communiquerai la liste dès que je l’aurai. S’il y a des candidats à ce Jury qu’ils se fassent connaître ça m’évitera de chercher.
Comme j’ai un sens aigu de l’opportunité – se décerner des qualités présente l’avantage de se donner l’illusion d’en avoir – la première de ces épreuves concerne la good old English cooking, la bonne vieille cuisine anglaise pour les allergiques à la langue de Shakespeare. « Le vent, la pluie, le brouillard, la pratique régulière des sports, valent aux Britanniques un robuste appétit qui se satisfait de nourritures simples et substantielles. » De plus, en Grande-Bretagne, les plats traditionnels portent des noms particulièrement imagés, alors mon questionnement va porter sur les vins, français ou non, qui se marieraient avec ces mets goûteux :
1- Cow-heel soup : « talon de vache » = soupe aux pieds de bœufs
2- Bubble and Squeak : « bulles et couics » = mélange de purée de pommes de terre et de choux cuits, réchauffé et frit dans la poêle.
3- Poor man’s goose : oie du pauvre = hachis de foie de porc et de lard, enveloppé dans une crépinette, et rôti.
4- Sheep’s Tail Pie = pie aux queues de moutons, sauce à la menthe (Kent)
5- Toad-in-The-Hole : Crapaud dans le trou = petits morceaux de beafsteak cuits entre 2 couches de pâte, au four.
6- Star-Gazy Pie (Cornouailles) Pie bayant aux étoiles = pâté dont la croute est percée en son milieu pour laisser dépasser les têtes des pilchards (harengs), cuits par-dessous.
7- Love in Disguise : l’Amour Masqué = cœur de veau enrobé de bacon roulé dans la chapelure.
8- Le Stilton Ch. = fromage blanc veiné de bleu. La crème d’un jour est ajoutée au lait entier du jour suivant. Doit vieillir 6 à 9 mois.
9- Fat Rascals = Gros Voyous : gâteaux du Yorkshire
10- Poor Knights of Windsor = le « pain perdu »
À vos souris, chers amies lectrices et amis lecteurs ! Le jeu en vaut la chandelle : la mention sur votre carte de visite de « Conservateur du Bien Vivre » c’est quand même plus « Vérigoud » que « Conservateur des hypothèques ».





Le Roman du Vin Noir : « Greffées sur les collines qui drapent la vallée du Lot, les vignes environnant Cahors recèlent bien des secrets. Avec ses âges d'or, ses drames et ses bonheurs, l'histoire de ce vignoble, réputé pour son vin noir, regorge de péripéties. Intrigante, mystérieuse, elle relève du roman. Ainsi, Jean-Charles Chapuzet nous offre beaucoup plus que la simple histoire du vignoble. Avec son regard d'historien et sa plume de romancier, il fait vivre les hommes, les mentalités, les odeurs, les coutumes, les émotions... tout ce qui a façonné, depuis deux millénaires, le paysage quercynois, son vignoble et ses vins. Il signe ici un ouvrage gourmand : gourmand de vies, gourmand d'histoires. Car boire un verre de Cahors, c'est un peu, se remémorer la construction et la légende du Pont Valentré au XIIIe siècle ; guidé par un vigneron de Puy-l'Evêque ou d'Albas, c'est se souvenir des ancêtres qui luttèrent contre le phylloxéra ; c'est aussi s'asseoir, une fin d'après-midi d'été, sur la fontaine de Prayssac et savourer le bonheur de l'instant. Un livre indispensable pour découvrir une région et des vins passionnants. » tel est présenté le livre de Jean-Charles Chapuzet Cahors le Roman du Vin Noir aux éditions Féret préfacé par Michel Dovaz.

« Ça ne se dit pas », comme son pendant « ça ne se fait pas », étaient des phrases cultes dans la bouche de ma sainte et prudente mère dans ma bonne Vendée bien comprimée. Toujours tourner




Dauvergne&Ranvier ça sonne BD, comme Floch&Rivière et ainsi la boucle est bouclée puisque c’est le Grand Tasting de B&D : Bettane&Desseauve voir ma chronique Bettane&Desseauve 2009 by FLOC’H
R&D Vins c’est aussi Jean-François Ranvier, ingénieur agronome et œnologue qui a été directeur de labo-conseil (ICV) puis responsable des achats chez Bernard en même temps que François Dauvergne. C’est l’homme du suivi des vignobles et des vinifications alors que François