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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 00:04


Les 654 pièces de vins rouges et 145 pièces de blancs totalisent 5,45 millions d’euros, second meilleur résultat depuis la première vente aux enchères de 1859 et + 20% d’augmentation par rapport à 2008 du prix moyen de la pièce (2008 avait marqué un fort recul à 5196 euros contre 7062 en 2007). À noter que le nombre de pièces proposées à la vente était l’un des plus élevé : 799 pièces.

Comme c’est une œuvre de charité : bravo !

Mais comme l’aurait dit monsieur de la Palice pour que les prix flambent il faut des acheteurs, des acheteurs qui se disputent 1 ou plusieurs pièces sur un lot et font monter l’enchère jusqu’à son prix du jour.  L’art de l’enchérissement existe et je l’ai rencontré dimanche puisque dans mon dos s’activait l’un des acheteurs du Top 10 (cf. ci-dessous). Les acheteurs traditionnels étaient dans la Halle de Beaune, d’autres au téléphone et enfin les surfeurs sur le Net. Les promesses d’un très beau millésime 2009 ont sûrement dopés la vente mais je dois avouer que, comme beaucoup dans la salle, des biens plus expérimentés que moi, j’ai été surpris par cette vigueur. Louis-Fabrice Latour ne s’était pas risqué à donner la tendance. Moi, je la voyais molle. Tout faux mais pour autant en tirer des conclusions hâtives, par rapport aux marchés réels se révèlerait une erreur. La flambée de l’après-midi ne doit pas occulter le coup de froid du matin.

 En effet, le matin, à la conférence de presse traditionnelle dans la magnifique salle des Pôvres les chiffres égrenés par Louis-Fabrice Latour marquaient tout le poids de la lourde récession des ventes en 2009. Les grands vins souffrent. Sans les citer tous, ces chiffres de plomb, donnons les plus significatifs : aux USA sur les 9 premiers mois – 44% en valeur, au RU – 34%, le Japon malgré sa crise profonde a mieux résisté : - 16%. Sur le marché domestique français, avec un effet retard, le marché décroche, les difficultés arrivent. « Les foires aux vins de septembre ne se sont pas très bien passées ». Les vendeurs directs, plus liés au marché français, n’ont pas ressentis aussi vite les effets de la crise, alors que le négoce en a ressenti les effets dès la fin 2008. Le message du Président de la Fédération des Négociants Éleveurs de Bourgogne a été clair : il souhaite une baisse des prix du millésime 2009. Il faut redonner de l’air aux clients traditionnels. Comme le dit aussi très clairement Pierre-Henry Gagey « les 2007 et les 2008 sont à la vente, nous les avons payé cher, nos clients demandent de baisser nos prix de 20 à 25%, l’ajustement se fera donc sur le 2009 » La crise frappe tout le monde : la Champagne, la Nouvelle-Zélande, il faut donc être en capacité de profiter le moment venu au rebond du marché.

Donc en très synthétique : un recul net de – 25% sur les marchés extérieurs ce qui ramène la Bourgogne au niveau de l’année 2006. Pour le marché français : – 7 à 10% sur 2009. La proportion des ventes bourguignonnes étant de 55% marché national et 45% export indique que les effets récessifs ne sont pas tous engrangés mais le spectre de la crise de 1991 ne plane pas sur la Bourgogne. Les vins à rotation rapide sont encore demandés. Ceux d’entre vous qui voudraient se plonger dans l’analyse fine des résultats je leur recommande l’excellent dossier du service des marchés du BIVB : « Marchés et développement des vins de Bourgogne : démultiplier les efforts pour favoriser la reprise » http://www.vins-bourgogne.fr/accueil/gallery_files/site/289/1908/9454.pdf Bravo Xavier c’est de la belle ouvrage comme j’aime !

 

En résumé pour les allergiques aux statistiques :

-         les prix flambent aux Hospices

-         les prix piquent du nez à la propriété.

Etonnant eut dit monsieur Cyclopède, alias Pierre Desproges. En fait le miroir d’une crise qui touche le plus grand nombre et laisse un petit nombre à l’abri des turbulences. Ainsi va le monde chers lecteurs. Vive la crise comme le clamait un Yves Montand mué en gourou de l'économie...   

 

Pour la vente de ce que je continue d’aimer appeler le tonneau de charité, dit maintenant Pièces des Présidents puisque cette année il y en avait 2 : Meursault-Charmes Premier Cru – Cuvée Albert Grivault et Corton Grand Cru – Cuvée Charlotte Dumay, un coup de chapeau au bloc des maisons bourguignonnes : Aegerter, Bichot, Boisset, Bouchard Père et Fils, Corton André, Drouhin, Faiveley, Jadot, Latour d’avoir poussé l’enchère jusqu’au niveau d’un beau geste à la manière des Enfoirés du regretté Coluche. J’ai en effet le souvenir de Coluche venant à l’Hôtel de Villeroy voir Henri Nallet alors Ministre de l’Agriculture pour que nous unissions nos forces pour lancer cette « entreprise » de solidarité. Ce fut fait, discrètement mais efficacement. Les politiques et leurs services que l’on moque souvent ce jour-là avaient répondus présents.

Chers lecteurs n'oubliez pas la Tombola des Amis de Vin&Cie chronique d'hier http://www.berthomeau.com/article-en-avant-premiere-la-tombola-des-amis-de-vin-cie-a-autrement-vin-le-19-novembre-au-104-a-paris-39518632.html C'est du beau, du bon, tentez la chance...

 

  Le Top 10 des Ventes

Lot

Description

 
Estimation (€)

Prix

Acheteur

PP

Meursault-Charmes Premier Cru – Cuvée Albert Grivault et Corton Grand Cru – Cuvée Charlotte Dumay

Les pièces des Présidents (vendues hors frais) 

Séjour avec l’équipe des Restos du Cœur
 

 

€90.000

£80.397   
$134.280  

Aegerter, Bichot, Boisset, Bouchard Père et Fils, Corton André, Drouhin, Faiveley, Jadot, Latour 
et

Picard

358

Bâtard-Montrachet Grand Cru 
Cuvée Dames de Flandres

40.000-60.000

€69.550

£62.129  
$103.768 

Privé  européen

359

Bâtard-Montrachet Grand Cru 
Cuvée Dames de Flandres

40.000-60.000

€62.060

£55.438   
$92.593 

Privé  européen

360

Bâtard-Montrachet Grand Cru 
Cuvée Dames de Flandres

40.000-60.000

€58.850

£52.570  
$87.804  

Privé  Moyen Orient

361

Bâtard-Montrachet Grand Cru 
Cuvée Dames de Flandres

40.000-60.000

€56.710

£50.660  
$84.611  

Maison Michel Picard

115

 
Clos de la Roche Grand Cru

Cuvée Cyrot-Chaudron 

20.000-30.000

€40.660

£36.321   
$60.665  

Domaine Faiveley

114

 
Clos de la Roche Grand Cru

Cuvée Cyrot-Chaudron

      

20.000-30.000

€37.450

£33.454   
$55.875  

Privé  européen

116

Clos de la Roche Grand Cru

Cuvée Cyrot-Chaudron

20.000-30.000

€37.450

£33.454   
$55.875  

Lucien le Moine

463

Clos de la Roche Grand Cru

Cuvée Georges Kritter

20.000-30.000

€34.240

£30.586   
$51.086  

Privé  européen

465

Clos de la Roche Grand Cru

Cuvée Georges Kritter

20.000-30.000

€34.240

£30.586   
$51.086  

Domaine Faiveley

314

Corton-Charlemagne Grand Cru 
Cuvée François de Salins

15.000-20.000

€32.100

£28.675   
$47.893  

Privé 

 

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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 12:00

Chers lecteurs, chers abonnés, en avant-première, pour ceux d’entre vous qui ne pourrez vous rendre au 104 le 19 novembre http://www.berthomeau.com/article-autrement-vin-la-premiere-expo-degustation-des-vins-atypiques-le-19-novembre-au-104-a-paris-il-faut-en-etre--38873390.html je vous propose de pouvoir accéder à la Grande Tombola des amis de Vin&Cie qui sera proposée à celles et ceux qui assisteront à cette Exposition&Dégustation de Vins atypiques.

 

Je vous propose donc, si les lots vous attirent, d’acquérir par mon intermédiaire un ou plusieurs billets permettant de participer au tirage de la Tombola qui aura lieu dans la soirée du 19 novembre au 104.

Le Billet est à 5 euros, les 3 à 10 euros, les 7 à 20 euros.

 

Vous pouvez souscrire de la manière suivante :

-         vous m’envoyez un e-mail sur ma boîte berthomeau@gmail.com avec votre commande et vos coordonnées postales pour l’envoi du lot si votre billet est gagnant lors du tirage.

-         En retour vous recevrez un ou plusieurs numéros de billets de la tombola et mon adresse postale pour l’envoi de votre chèque de paiement.

-         La souscription par mon intermédiaire sera close jeudi matin à 8 heures.

-         L’intégralité des résultats de la Tombola sera publiée sur Vin&Cie

-         L’intégralité des sommes collectées ira à l’organisation d’Autrement Vin pour tenter d’équilibrer son budget.  

-         L’ordre des lots correspond à l’ordre d’arrivée des réponses de mes amis et non à une quelconque hiérarchie. La plupart ont une valeur située entre 100 et 150 euros.

-         Bonne chance et merci à ceux qui soutiendront Autrement Vin qui espère se pérenniser pour porter haut notre cher produit en France mais aussi chez nos amis des pays voisins.

Enfin, si certains d’entre vous veulent proposer des lots je suis preneur. Merci par avance


LISTE des Lots de la TOMBOLA des amis de Vin&Cie à « Autrement Vin »


Raymond Boulard et Fils 2 bouteilles de Champagne Les Rachais - extra-brut - Vendange 2004 - j’en suis amoureux, un biodynamique de haute lignée de l’ami Francis Boulard. Un must !

 

Cave de Tain : 1 bouteille d’ Hermitage Rouge 2006 EPSILON le grand vin de Cave de Tain de la part de mon amie la dynamique et entreprenante Julie Campos.

 

Domaine de Baron’Arques double magnum AOC Limoux rouge 2006 le grand vin du Sud de la baronne Philippine de Rothschild, un grand vin du  Sud. L’alliance Bordeaux&Languedoc...

Véronique Drouhin 1 coffret de deux bouteilles contenant 1 Chardonnay Arthur 2007 et 1 Cuvée Pinot Noir Laurène 2006, 2 cuvées prestigieuses issues du Domaine en Oregon vinifiée par Véronique Drouhin. Un grand nom de la tradition qui innove.

Cave de Tavel 6 bouteilles de Tavel cuvée royale 2008 et 6 bouteilles de Lirac 2008 les hauts d’Acantalis de la part de Christian Paly qui me fait le plaisir d’être à nos côtés.

Embres&Castelmaure 1 bouteille de N°3  2007 meilleur vin du Languedoc pour un jury présidé par Michel Bettane et 1 de Grande cuvée 2007 de la part de mes compères d’E&C Patrick Hoÿm de Marien en tête.

Maison Louis Latour  le Grand Ardèche 2007 Chardonnay 1 caisse de 12, coup de cœur Hachette 2010, un précurseur de haut vol des vins de cépages, de la part de l’ami Louis-Fabrice Latour.   

Cellier de Marrenon : 1 coffret de 3 bouteilles : Doria Luberon blanc 2007, Orca Côtes du Ventoux rouge 2007 (90/100 Parker) et Pétula Luberon rosé 2008 (le vin rosé des VIP de Roland Garros) de la part de mon compère de toujours Jean-Louis Piton.

Sieur d’Arques : 1 carton de 6 bouteilles Toques&Clochers Crémant de Limoux, encore un must de mes vieux amis de Limoux inventeur de Toques&Clochers Pierre Mirc en tête.

Les Domaines Lorgeril : 1 magnum d’esprit de Pennautier 2006, le grand vin du château de Pennautier de Nicolas et Miren de Lorgeril, avec les compliments de mon amie Miren qui sait si bien recevoir ses hôtes...

Château Mont-Redon un magnum de  Châteauneuf-du-Pape rouge 2006, de la part de Jean Abeille un homme comme je les aime. Un grand vin qui lui resssemble.

Famille Quiot le Château de Trignon face aux dentelles de Montmirail : 6 bouteilles de Gigondas 2005, de la part de mon ami Jérôme avec qui j’aime converser sous les charmilles de Trignon.

Gérard Bertrand : le clin d’œil de Gérard Bertrand avec 2 caisses d’Autrement Bio Vin de Pays d’Oc 4 cépages cabernet rosé, chardonnay blanc et merlot et syrah rouge. De la part de Gérard Bertrand l’homme qui fait bouger les vins du Sud.

Domaine Naudin-Ferrand : un magnum d’Orchis 2005 Hautes-Côtes de Beaune le cousu main de mon amie Claire Naudin, une passionnée du vin qui vibre à l’unisson de celui-ci.

Maison Louis Jadot : 6 bouteilles de Beaune 1er Cru – Clos des Couchereaux 2003, de la part de PH Gagey un gentleman du vin qui sait ajouter une touche très personnelle à sa passion du vin.

Maison Albert Bichot : 1 magnum Gevrey-Chambertin Les Mureaux clos Frantin 2005 de la part d’Albéric Bichot l’homme qui démocratise la vente des Hospices de Beaune via l’Internet.

Maison Jean-Claude Boisset : 1 magnum de Savigny les Beaune blanc 2007 de la part de mon ami Grégory Patriat très Autrement Vin.

La Baronne Guichard : 1 magnum de Château Siaurac Lalande de Pomerol et un magnum de Vray Croix de Gay Pomerol 2006, c’est le chouchou de mes dégustateurs en culottes courtes, de la part de mes amis Aline&Paul Goldsmith.

Cos d’Estournel : 3 bouteilles de Goulée rouge 2005 Médoc le nouveau vin de l’équipe de  l’ami JG Prats qui avec, le chais de Cos d’Estournel, revisité par JM Wilmotte, a su magnifier le vin sans bling bling .

Domaine du Grand Veneur : 12 bouteilles de Lirac rouge 2005 "Clos de Sixte" de l’ami Alain Jaume avec qui j’ai partagé les délices du beau village de Châteauneuf-du-Pape en des temps agités.

Vignerons de Chusclan : 12 bouteilles d’Excellence 2005, Côtes du Rhône Villages de l’ami Claude Rivier qui mène dans le département du Gard un combat que je soutiens.

 Vin&Cie : un magnum de St Chinian Siméoni La Toure 2007  AB, de ma part en hommage au couple Siméoni des amis et des lecteurs de la première heure rencontrés au salon Marjolaine.

la liste n'est pas close...

Domaine de La Rectorie une caisse de 6 de la Cuvée Elisabeth, 1999 un superbe rancio dans la même veine qu’un banyuls, récolté en 1999 avec un potentiel de 13°8 -au lieu des 14°5 obligatoire- c'est donc un vin muté comme un Banyuls mais à un degré inférieur donc ca ne s'appelle pas Banyuls ! Atypique mon cher Marc Parcé ami et compagnon de la première heure.

Bernard Dauré 6 bouteilles de Tacón Alto Viña  de las Niñas 2006 Apalta Chile, de la part d’un lecteur de toujours, passionné et attentif, qui sait défendre ses amis lorsque je les épingle... Même du Chili nous conversons. Merci Bernard.  

Domaine Patrick Beaudouin 6 bouteilles d’Anjou Blanc les Saulaies 2006, Patrick l’un des fondateurs de Sève et militant passionné du retour à leur terroir de nos appellations ne pouvait qu’être à nos côtés pour mettre en lumière les vins atypiques.

Monoprix 12 bouteilles de Beaujolais Nouveau Monoprix Gourmet, merci Yannick pour ce bel effort dans l'emballage final avant le jour J et l'heure dite du Bojolo Nuovo... 


Jacques Maillet :
 Autrement  Vin de Savoie AB 3 bouteilles en rouge 2008 et en Altesse sans sulfites 2008, un rouge et deux blancsc’est encore un clin d’œil à notre Autrement Vin...     

 

 

 

 

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17 novembre 2009 2 17 /11 /novembre /2009 00:06

Que j’invitasse, en tant que Secrétaire-Perpétuel de l’Amicale du Bien-Vivre, Alexandre Lazareff à répondre au Questionnaire de Proust entrait dans l’ordre naturel des choses. En effet, c'est l'homme du goût, et un homme de goût, mais le personnage jure – au sens de mal assorti, c’était l’un des mots favoris de ma couturière de mère – avec l’image traditionnelle de l’énarque. Nul n’est parfait, Alexandre Lazareff, pour plaire à son père, fait l’ENA dont il sort en 1983, promotion Solidarité, pour rejoindre les austères des Finances. Affecté à la DREE : la direction des Relations Economiques Extérieures, au bureau chargé des négociations multilatérales au GATT et à la CEE, ce cher Alexandre s’illustre dès 1984 en publiant « Paris Sucré, guide des salons de thé parisiens », en collaboration avec Renaud Girard. Comme je le comprends, c’était tout de même plus excitant que les histoires d’abaissement des droits de douanes, de réduction des restrictions quantitatives ou qualitatives aux échanges, de consolidation des tarifs douaniers ou pire encore le démantèlement des Montants Compensatoires Monétaires. Mais notre homme était taillé pour d’autres batailles ou aventures : celle de Radio Tour Eiffel (1987 à 1989), des fromages au lait cru, celle du Conservatoire National des Arts Culinaire (1989 à 1999)  avec le fameux inventaire du Patrimoine Culinaire de la France, celle du lancement d’un programme d'éveil au goût dans les écoles, celle du site Internet chateauonline.com, leader européen de la vente de vins sur Internet dont il est le Cofondateur et le rédacteur en chef de 1999 à 2003. En voilà un parcours éclectique, avec une prédilection forte pour tout ce qui touche le bien vivre, loin des « délices » du solde de la balance commerciale dont le vin est pourtant l’un des champions.

Le lien est fait, après la défense, contre les gnomes de Bruxelles, de nos chers « fromages qui puent » au lait cru, chers à Marie-Anne Cantin, quand est-ce donc que ce cher Alexandre s’est pris de passion pour le vin ? « Avec l'héritage d'une vigne à Pommard, la création avec des complices du site Internet ChateauOnline puis celle del'Ecole des Gourmets qui me permet d'organiser le soir, pendant le dîner, des leçons de vin pour les passionnés. » dit-il. Tout normalement l’Agence du Goût, qu’il fonde en 1999, reçoit pour nom de baptême : PAIN VIN & CIE. Mais, Alexandre Lazareff qui a fait son service militaire comme aspirant chef de section de combat au 27ème bataillon de chasseur alpin à Annecy, n’est pas du genre à se contenter du pur métier de conseiller, il adore impulser, faire, le voilà donc, aux côtés de Paul Dubrule, Secrétaire Général du tout nouveau Conseil Supérieur de l’Oenotourisme. Qu’Alexandre me le pardonne mais les Conseils Supérieurs de... ne sont pas vraiment ma tasse de thé – j’en ai pratiqué tant et tant au temps de mes ors de la République – et comme je l’ai écrit dans une récente chronique : l’excès d’oenotourisme me saoule http://www.berthomeau.com/article-34433910.html alors, pour le moment, je reste un peu sur l’Aventin. Mais qu’il se rassure je ne demande qu’à être convaincu et, connaissant son talent pour mener à bien des missions difficiles, comme je suis beau joueur, il ne me restera plus qu’à lever mon verre au succès de son nouveau défi. Merci Alexandre Lazareff d’être venu sur mes lignes pour répondre à ce questionnaire de Marcel Proust.

Votre vertu préférée : La justice (et pas la tempérance !) si on s’en tient aux quatre vertus cardinales


Vos qualités préférées chez l'homme : la générosité


Vos qualités préférées chez la femme : la tendresse


Votre occupation favorite : la dégustation et le sport, l’un équilibrant l’autre.

Votre caractéristique maîtresse : La volonté de défricher de nouveaux territoires.


Votre idée du bonheur : La plénitude d’un sommet conquis à Chamonix.

Votre idée du malheur : La perte d’un être cher, dans le tout premier cercle.

Vos couleurs et votre fleur préférées : les fleurs blanches des grands chardonnays.


Si vous n'étiez pas vous-même, qui voudriez-vous être ? : Un vigneron, c’est sûr.


Où aimeriez-vous vivre ? : A Paris, donc je ne serai jamais vigneron…

Vos auteurs préférés en prose : Illimité… Je suis un incorrigible zappeur, de Paul Morand à Aragon (Ah ! Aurélien…), du polar à l’histoire, l’œuvre complète d’Eric-Emmanuel Schmitt, sans oublier quelques essais en passant (Denis de Rougemont…)


Vos poètes préférés : Vous voulez que je sois sincère ? La poésie n’est pas ma cup of tea !


Vos peintres et compositeurs préférés : les peintres expressionnistes et les compositeurs impressionnistes (Rachmaninov et Tchaïkovski inclus)


Vos héros préférés dans la vie réelle : De Gaulle, hors concours


Vos héroïnes préférées dans la vie réelle : les contractuelles (tout cela devient bien sérieux…)


Vos héros préférés dans la fiction : Les stars de ma jeunesse : James Dean, « Bogy » et même, avouons-le, le Lino Ventura des Tontons Flingueurs…

Vos héroïnes préférées dans la fiction : les actrices éternelles : Marilyn, Garbo…


Votre mets et votre boisson : Des cèpes de Bordeaux fraîchement cueillis et un somptueux Ermitage blanc L’Ermite de mon ami Chapoutier.


Vos prénoms préférés : Trop facile, ceux de mes cinq enfants bien évidemment…

Votre bête noire : Les ayatollahs qui veulent nous empêcher de déguster en paix.


Quels personnages historiques méprisez-vous ? : Difficile de mépriser un personnage. Je préfère parler de répugnance vis-à-vis des extrêmes.

Quel est votre état d'esprit présent ? : Dans l’action


Pour quelle faute avez-vous le plus d'indulgence ? : L’erreur stratégique du chef d’entreprise


Votre devise préférée : « Mens sana in corpore sano »

 

 

 

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16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 00:08

En nos temps postmodernes, où l’apparence prime, le paraître triomphe, certains métiers sont frappés d’ostracisme. Tel est le cas de celui de tripier qui, comme le comique troupier – en référence à Ouvrard et sa chanson « je ne suis pas bien portant» à écouter ci-dessous – frôle la ringardise absolue. C’est une injustice, sans doute due à la foutue « vache folle », que je vous propose ce matin de réparer en vous demandant, à partir d’une géographie raisonnée des morceaux du tripier, que vous exerciez votre sagacité « de long nez et de becs fins » en accordant les plats roboratifs dont ils sont la base avec un vin : quand j’écris un vin c’est : origine, millésime, couleur et bien sûr  le nom du «faiseur» du vin. Du boulot quoi, mais à quoi bon que Berthomeau se décarcasse si vous vous contentez de saucer, en trinquant à ma santé j’espère !

Gaston Ouvrard... Je ne suis pas bien portant : j'ai la rate qui se dilate...

Comme Novembre est le mois des Produits Tripiers www.produitstripiers.com j’en profite pour venir au secours de cette profession « sinistrée » J’exagère un chouïa mais comme mes gars du feuillet, du bonnet et de la caillette réunis ont rameuté Petitrenaud faut bien que je place la barre assez haut. Rassurez-vous mon coup de main est gratos, je fais ça pour la beauté du geste et en hommage à mon père grand amateur de pieds de cochon, de queue de bœuf et autre gras-double. Avant de me coller à la tâche je souhaite lancer un appel à la jeune gente féminine pour l’assurer qu’il vaut mieux que leur fiancé commandât au bistro une belle tête de veau plutôt que des petits sushis, par téléphone, à manger devant la télé, car j’en prend le pari il sera pour elle un bien meilleur mari. Attention, je n’affirme pas que la consommation de tête de veau garantit la fidélité du futur mari – certains adeptes célèbres semblent démontrer le contraire – mais je puis vous assurer mesdemoiselles qu’il sera un adepte du bien vivre. Quand à son tour de taille, sans vouloir me mettre en avant pour que vous veniez vérifier, le mien n’a guère fait de l’expansion depuis le temps de mes 20 ans...

Plutôt que de vous énumérer pour le bœuf, le veau, le porc et l’agneau la géographie du tripier, avec des redites, j’ai préféré opérer une classification berthomesque dont le seul fondement est un mélange d’histoire personnelle, de perception politique, de réalités physiologiques et de la magie du terroir.

Alors au coin du feu en contemplent les patates qui cuisent sous la cendre ou sur le coin de la nappe après dîner, au restaurant ou à la cantine, seul ou en famille, avec des copains ou des collègues, avant de jouer aux cartes ou après la messe, laissez libre court à votre science de l’accord mets-vins. Face à la profusion de mes propositions déchainez-vous, faites carburer vos neurones à en faire rougir le Petitrenaud, dites-moi quel nectar s’accorde avec la tête de veau ou quelqu'autres de ces morceaux. L’heure n’est pas à la tergiversation car l’un des fondements de la France millénaire, celle des nappes et des banquets, des jours de foires et d’épousailles, des repas de battages et des petites communions, est en cause. Accords&désaccords des abats et des vins vaut certes débat mais pour que le Terroir triomphe de l’hydre hygiéniste rien ne vaut l’alliance du Tripier et du Mastroquet. Qui n’a jamais humé en une matinée d’hiver les fragrances fadasses de la fraise de veau bouillotant sur le coin d’une cuisinière ne comprendra jamais que l’odorat est un sens trompeur qui conduit à faire bien des erreurs, des fautes de goût. Bon appétit !
Je ramasse les copies dans une heure...

LES CLASSIQUES

-         Le Foie de veau

-         La Joue de Bœuf et de Porc

-         Les Rognons de Veau, de Bœuf, de Porc

-         Le Ris de Veau

 

LES GAULLO-CHIRAQUIENS

-         Les pieds de Porc/Oreilles et Queue de Porc

-         La Tête de Veau

 

LES MORCEAUX PRÉFÉRÉS DE MON ARSÈNE DE PÈRE

-         La Queue de Bœuf en Pot au feu

-         Le Museau de Bœuf et de Porc à la vinaigrette 

 

LES MORCEAUX DU TRIPIER

-         La hampe de Bœuf

-         L’onglet de Bœuf


LES MAL-AIMÉS

-         Le Cœur de Veau, de Bœuf, d’Agneau

-         La Cervelle d’Agneau et de Veau

 

LES RÉGIONAUX

-         Andouillette : abats de porc et panse de veau

-         Les Tripoux : pansette de Veau

-         Le Gras-double et les Tripes : le feuillet, la caillette et le bonnet de Bœuf

-         Les Pieds Paquets : pansette d’Agneau

 

AU TEMPS OÙ J’ÉTAIS ÉTUDIANT

-         La Langue de Bœuf (exclusivement à la sauce madère en conserve marque Joseph Larzul de Ploneour-Lanvern Finistère).

- Je n’aime pas la Langue de Porc sauce piquante.

 

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14 novembre 2009 6 14 /11 /novembre /2009 00:09

 


« Médiateur » en pays catalan ne fut pas un métier de tout repos. Le vin doux naturel, vache à lait de la viticulture du Roussillon, sombrait doucement dans un embrouillamini, dont le nœud central se situait au Comité Interprofessionnel des VDN. Son implosion – la démission de son Président et de son Bureau – me valait d’atterrir dans la touffeur du mois d’août à Perpignan. Bref, je tentais de démêler le sac de nœuds avec patience et constance. Hormis quelques hurluberlus, mes interlocuteurs, même s’ils me prenaient un peu la tête, se révélaient dans l’ensemble d’un commerce agréable lorsque nous nous retrouvions hors de l’arène syndicalo-professionnelle. L’un d’eux, Jean-Luc Pujol, jeune et brillant vigneron à Fourques dans les Aspres, excellent orateur, droit dans ses bottes, étoile montante du Crédit Agricole, présidait la Confédération Nationale des VDN, la gardienne du trésor de guerre : le privilège fiscal des VDN contesté par les gens du Pineau des Charentes. Nous ferraillions souvent mais l’estime était réciproque. Bref, tout cela pour vous dire que c’est grâce à lui que j’ai découvert le Poisson Rouge à Port-Vendres.

 

 

Découvert est bien le mot approprié car ce petit restaurant il faut le trouver. En effet, pour s’y rendre il  faut emprunter un étroit tunnel qui mène à l’ancien Fort Marly. Mais ça vaut la peine, non que la cuisine y fût exceptionnelle – c’est bon et le service est sympathique –, mais parce que sa situation est exceptionnelle ! Situé à l’entrée de la baie de Port-Vendres, à l’abri du cap Béar, les pieds dans l’eau, face à la ville et au port marchand, le dépaysement est garanti. La première fois que j’y suis allé, sur les conseils de Jean-Luc Pujol, l’exotisme du lieu rejoignait des souvenirs d’enfance puisqu’Alain, mon grand-frère, c’était embarqué à Port-Vendres en tant que bidasse pour aller « maintenir l’ordre » pendant presque deux années en Algérie. Ce n’était pas une « guerre officielle » puisque les départements d’Algérie étaient français. Depuis, à chaque fois que je me rends dans ce beau département je trouve le temps d’aller au Poisson rouge. La dernière fois, je ne dirai pas quand pour ne pas me faire tirer les oreilles par mes amis du cru, j’y ai pris beaucoup de plaisir. Nous avons bu,  pour accompagner ce repas de poissons, un excellent Justin Piquemal rouge 2007, Cabernet-Sauvignon, Grenache Syrah  www.domaine-piquemal.com.

 



Rte de la Jetée

66660 PORT VENDRES

T 04 68 98 03 12

Horaires
De 12h30 à 14h30 et de 19h30 à 22h30. Fermé mardi et mercredi d’avril à mi-juin.

 

Je pourrais en rester là mais j’ai découvert dans l’Indépendant du 19 février 2009, un papier sur le maire de Fourques qui est : Jean-Luc Pujol, à propos de l’implantation d’éoliennes dans les Aspres. Alors je ne résiste pas au plaisir de vous en proposer quelques extraits car j’y ai retrouvé du Jean-Luc Pujol pur sucre.

 

« Le maire de Fourques, Jean-Luc Pujol, est porteur d'un ambitieux projet de développement durable au cœur duquel s'inscrit une ferme éolienne. Son projet provoque la grogne et ne fait pas l'unanimité parmi les maires des communes avoisinantes. Qu'importe ! Pour cet homme aux convictions bien arrêtées, l'écologie est une seconde nature. Le verbe haut, le propos direct, le regard franc, soulignent le bon sens paysan. Le volubile Jean-Luc Pujol n'a rien d'un doux rêveur, son désir de ferme éolienne a mûri lentement dans son esprit. Avec sa jeune équipe municipale, il a voulu évaluer de visu les impacts des aérogénérateurs. Il a donc visité quantités de fermes éoliennes, rencontré des élus et des riverains. »

 

Ses quatre vérités

 

« Dans nos précédentes éditions les arguments des opposants ont été développés sans que ne s‘exprime le porteur du projet. Quand Jean-Luc Pujol prend la parole, il ne manie pas la langue de bois. «Je n'accepte pas que certains de mes collègues maires m'accusent de vouloir saccager l'environnement. Quand ils parlent seulement de machines et de taxe professionnelle je rétorque politique globale et locale environnementale! » Clairvoyant, le maire de Fourques ose lâcher : « Je suis agriculteur bio, je ne vis et ma famille ne vit que de l'agriculture, je possède le plus grand domaine viticole de Fourques, un important patrimoine immobilier. Serais-je assez fou pour vouloir déprécier mon patrimoine si les éoliennes avaient un quelconque impact négatif sur l'économie locale? » Pour couper court à toutes les rumeurs les plus extravagantes : « Je rassure mes détracteurs, aucune des 5 ou 6 éoliennes ne sera installée sur mon vignoble. Je ne bénéficierai d'aucun subside ni manne financière. Je ne veux pas être juge et partie! » Peut-on être à la fois contre le tout nucléaire et contre les éoliennes ? Il reste encore la bonne vieille bougie. »

 

Toujours le même, bretteur, pugnace, pince sans rire, convaincu de mener le bon combat, honnête, salut Jean-Luc et vive le vent ! Ce n’est pas ce qui manque dans le Roussillon… Domaine de la Rourèdre Fourques 04 68 38 84 44 (c'est du bio)..

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13 novembre 2009 5 13 /11 /novembre /2009 00:01

La revue de la SAQ « CELLIER » automne 2009 publie un article dont ma chronique a repris le titre. L’auteur Marc Chapleau écrit en exergue de son article « Le Languedoc et aussi le Roussillon c’est le Nouveau Monde mais à la sauce française. Autrement dit, les raisins y mûrissent tout seuls, mais sous un climat politique et administratif assez lourd ». Suivent des « portraits » de domaines et de personnalités : le mas de Cynanque, Aimé Guibert, château Cazeneuve, château Puech Haut, domaine de l’Hortus, Cazes frères, Gérard Gauby, Mas Amiel et Simon Dauré. Je le retranscris sur mon espace de liberté. Dernier détail, sur la carte ci-dessus vous remarquerez que MONTREAL de l’Aude avec ses 2000 habitants est l’équivalent de Carcassonne. Beau clin d’œil de nos amis québécois qui dans l'affaire ont englobé le Roussillon dans le Languedoc.

 

Lisez attentivement cet article. Comme le disent certains jeunes : moi j’hallucine devant l’image donnée de leur région par certains... Se donner des verges pour se faire fouetter c’est d’un masochisme absolu. Le passage en bleu est extraordinaire : à diffuser dans toutes les chaumières vigneronnes... Pour mon ami Jacques Dupont gentiment je lui ferais remarquer qu’il ne doit pas aller souvent au bordel, ce qui est tout à son honneur (voir sa déclaration dans l’article pour comprendre ma fine allusion). Quand à la Catalogne du Nord chère à Gauby si ça lui fait plaisir, pourquoi pas, mais personne ne s’y trompe la Catalogne c’est Barcelone pas Perpinyà et ses alentours... Bref, tout le monde surjoue et presque tout le monde y perd sauf les preneurs de dividendes interprofessionnels.

 

«  Voilà une quinzaine d’années, on se disait : « Ça y est, le Languedoc est en train d’émerger après des décennies de rouge bon marché. La notion de cru est arrivée, on peut parler de Californie française, sonnez tambour résonnez trompettes... »

Or le temps a passé et puis quoi ? Ce n’est pas le calme plat, loin de là, mais on fait un peu du surplace. Certes, soyons juste, on s’active beaucoup dans les officines languedociennes, de nombreux nouveaux vignerons s’installent et des étrangers, beaucoup d’Anglais notamment, ont investi les lieux il y a quelques années, la force de la livre anglaise et la baisse du prix du foncier aidant.

 

Mais à discuter avec des producteurs, à rencontrer divers intervenants dont certains présidents de syndicats d’appellation, le constat s’impose : la consécration tant annoncée tarde à venir. Le Languedoc, hormis dans l’esprit des inconditionnels, demeure ainsi au top... des ligues mineures.

 

Attention, cependant. Comme ses tarif sont souvent doux comparés aux sommes qu’exigent les ténors équivalents dans le Rhône, à Bordeaux ou en Bourgogne, cette apparente faiblesse est en réalité un atout, du moins pour les consommateurs, car les vins du Languedoc constituent dans l’ensemble de bons rapports qualité-prix..

C’est justement là où le bât blesse. »Je suis désolée, mais l’image de marque du Languedoc n’existe tout simplement pas, les acheteurs pensent à nous en termes de bas prix un point c’est tout », s’exclame ainsi Patricia Boyer-Domergue, propriétaire du Minervois la Livinière Clos Centeilles et présidente de son appellation.

 

Mais est-ce si injuste ? N’arrivent-ils quand même pas, chacun, à faire leurs frais et même à engranger de bons profits ? Réponse le plus souvent entendue durant notre reportage : « Le foncier coûte moins cher ici, vrai, mais les coûts de main-d’œuvre et les frais généraux sont les mêmes qu’ailleurs. » Où est le problème alors, vous demeurez gagnants, non ? « Pas avec des rendements près de la moitié moins élevé que dans le Bordelais... »

 

LE FAR WEST

 

« Le Languedoc, d’est le far west »,  dira encore l’ardente Patricia Boyer-Domergue. Or ce n’est pas faux, le vignoble est à la fois très ancien et tout nouveau... Après tout, avant Aimé Guibert er son Mas de Daumas Gassac en 1978 puis Olivier Jullien, en 1985, c’était pour ainsi dire le désert. Si bien que le Languedoc tel qu’on le connaît aujourd’hui est au fond très jeune. Et il n’en finit plus de renaître... « Nous avons été victimes du fait que c’est facile de cultiver du raisin ici, tout mûri tout seul ou presque, si bien qu’au début du XXe siècle on a produit beaucoup pour suffire à la demande, explique Louis Fabre, vigneron et président du syndicat d’appellation Corbières. Nous n’avons pas vraiment de tradition. Nous avons bien une histoire, vieille de plusieurs siècles, mais nous avons aussi connu un trou d’une centaine d’années, ou peu de bonnes choses sortaient de nos caves.

 

Ce laisser-aller et cette désorganisation font par ailleurs dire à un vigneron comme Vincent Goumard, du mas Cal Demours, qu’ »il faut faire l’unité collectivement [ ndlr : entre les diverses factions et appellations ] et communiquer d’une même voix. Ce que nous réussissons peu à peu » concède-t-il dans la foulée.

 

Si tous ne partagent pas sa vision, si un profond pessimisme voisine là-bas avec une foi mesurée en l’avenir, l’ensemble de la profession s’accorde à dire que la filière vin est trop politisée. Déjà que la bureaucratie, en France, s’est toujours remarquablement portée, il faudrait en rajouter une couche dans le vaste pays occitan et catalan. «  C’est chaud en Languedoc, mais c’est la vie et le climat », philosophe Jean-Philippe Granier, directeur technique de l’appellation coteaux-du-Languedoc. « Un bordel invraisemblable, cette région », s’attriste de son côté Jacques Dupont, journaliste spécialisé au magazine français Le Point.   

 

Chose certaine, l’auteur de ces lignes à dû lui-même se plier à certaines demandes expressément politiques afin de ménager les susceptibilités. Ainsi, au lieu de traiter avec un seul interlocuteur « Languedoc-Roussillon » qui représenterait toute la région, il faut négocier avec un comité spécifiquement Languedoc avec son pendant dans le Roussillon, avec une autre organisation parapluie pour les vins de pays d’Oc (qui représentent autour de 85% de la production languedocienne totale) et, la cerise sur la gâteau, le dessert, littéralement, avec les producteurs de vins doux naturels, qui font pratiquement bande à part eux aussi....

 

PLUSIEURS BEAUX VINS NÉANMOINS

 

Et les vins dans tout cela ? Pour commencer, nous avons goûté quantité de beaux rouges pas toujours très alcoolisés et même souvent moins que dans le Rhône pas très loin. Des vins qui, pour la plupart, n’ont pas cédé aux sirènes du vin « international », au fruité immédiat et conçu pour plaire, davantage que pour durer.

 

Mais aussi, et surtout, plusieurs très bons blancs, d’une fraîcheur étonnante et qui battent en brèche l’idée reçue du vin blanc du sud lourd et empâté. Également dignes de mention, les rosés élaborés par exemple près de Collioure, dans le Roussillon.

 

À ce propos, justement, pourquoi un long préambule sur le Languedoc sans dire un mot ou presque, sur la région voisine ? « Parce que les Catalans, c’est différent. » Cela est revenu comme un leitmotiv dans la bouche de plusieurs interlocuteurs, tout au long du reportage. Sur le plan politique, sur le plan viticole et sur le plan culturel aussi. Sur les contre-étiquettes de Gérard Gauby, en côtes-du-Roussillon, il est par exemple écrit « Catalogne nord ». « On fait partie de cet ensemble-là, dit ce dernier, d’ailleurs quand les catalans espagnols s’arrêtent au domaine, je les comprends ; je manque un peu de vocabulaire, mais c’est tout. »

 

Heureusement que cette pagaille et de l’adversité naissent la diversité, la chaleur et l’authenticité. Tout ce beau monde parle fort, souvent, on l’a constaté, mais cela n’empêche pas le vin du Languedoc-Roussillon d’arriver à chanter dans les verres, comme le dit l’expression consacrée... »

Faites chauffer les commentaires chers lecteurs !

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 12:00

Merci à Michel Sidobre de m'avoir transmis ce message :
Les travailleurs de l' "ESAT "Les 3 Terroirs" ont montré qu'ils peuvent aussi être acteurs de cinéma grâce aux professionnels de Sprint Vidéo Productions.
Leur film a été sélectionné pour le Festival "Regards Croisés" de Nîmes en octobre 2009.

Il s'appelle :"Mr Toucan ou la route des cigales", tribulations d'une livraison de vin et d'huile dont le somptueux blanc sec muscaté, à travers les trois sites de l'ESAT.

Il dure 6 minutes, format obligatoire du Festival.
Découvrez-le:

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 00:03

« Réfléchir à long terme est une mauvaise méthode pour résoudre les problèmes économiques. Car à long terme nous serons tous morts. » Comme c’est JOHN MAYNARD KEYNES qui le dit et que, grâce aux voraces de Wall Street et d’ailleurs, le baron Tilton – Keynes fut fait membre par la Reine, en 1942, de la chambre des lords avec le titre de Baron Keynes de Tilton – est revenu en odeur de sainteté jetant dans les feux de l’enfer ultralibéral les zélotes de l’Ecole de Chicago, je puis m’appuyer sur ce grand penseur pour goûter tout le suc du dernier rapport de nos conseillers du commerce extérieur« Le vin dans le monde à l’horizon 2050 ».
Comme le souligne ma consœur, Catherine Bernard, chroniqueuse dans Vitisphère, de surcroît vigneronne et fine observatrice de la décennie écoulée pour tout ce qui touche les rapports aussi nombreux que variés : non « ce n’est pas une blague » et d’ajouter comment « peuvent-ils apporter quelque chose de neuf au débat et se projeter en 2050, alors qu’on n’a pas su appréhender la décennie précédente?
 » Comme vous le savez l’indéfinition du on me donne des boutons alors moi je serais plus direct : mais où ces chers conseillers étaient-ils donc lorsque Cap 2010 fut publié ? Attentistes sans doute, penchant du côté des politiquement corrects qui surent verrouiller le système pour que surtout rien ne change. J’y reviendrai.  

En effet, lorsqu’avec mes compagnons du Groupe Stratégique, réunis suite à mon Rapport de 2001 : Pierre Aguilas, Jean-Marie Chadronnier, Pierre Mirc, Jean-Louis Piton, Robert Skalli et Jean-Louis Vallet il s’est agit de fixer la date de notre Cap, l’horizon 2010 nous apparaissait déjà fort lointain. Sans doute est-ce la magie du chiffre rond, l’espoir de voir le terme de la première décennie du XXIe siècle qui nous a décidé à choisir 2010. Nous y sommes, et par bonheur, mes 6 larrons et moi-même sommes toujours là pour contempler les brillants résultats de l'immobilisme à la française.
Nos dignes conseillers du commerce extérieur, eux, mettent la barre très haut : 2050 et je me dis qu’il va me falloir m’entretenir les neurones pour dépasser l’âge de Claude Levi- Strauss – qui chaque année recevait au moins une commande de jeans – afin de juger de l’efficacité de leurs préconisations. Mais, comme j’ai un très mauvais esprit, j’aurais préféré qu’ils titrassent leur œuvre : Cap 39-45 de l’an 2000 : l’aveuglement français car, sans être ironique la séquence : la débâcle/la terre ne ment pas/la Résistance/la reconstruction me semblerait plus conforme à la réalité de notre situation.

Mon propos ne remet pas en cause la qualité des travaux de nos éminents conseillers, où l’on sent la plume de l’ami Patrick Aigrain qui aime tant la prospective mais, comme je l’écrivais en 2001, « Dans notre beau pays il y a beaucoup d’architectes, de généralistes, très peu de maçons qui acceptent de se colleter aux tâches d’apparence peu gratifiantes. On ne fait pas évoluer les mentalités par décret. » Et j’ajouterai : « pas en pondant des rapports à espace régulier ». Dans cette  affaire tout le monde occulte que Cap 2010 ne fut pas un rapport B bis mais une œuvre collective fruit du travail intense de 250 professionnels mobilisés autour du Groupe de Pilotage de mes 6 compères. Autour de Cap 2010 il y a eu une véritable mobilisation des gens du vin, un réel désir de faire bouger les choses et de mettre en mouvement notre industrie du vin. C’est bien ce qui a gêné les grands chefs. Aujourd’hui, je trouve assez condescendant que nos éminents conseillers déclarassent « apprécier mes travaux de l’époque » et qu’il est trop commode de me faire porter seul le chapeau, même si ça flatte mon égo surdimensionné, comme si dans cette affaire je m’étais contenté de n’être qu’un « visionnaire solitaire ». Quand aux travaux du dénommé Michel Roumegoux, en 2008, dont le plan stratégique de valorisation de la filière vitivinicole française à l’horizon 2020  à l’heur de plaire à nos conseillers j’avoue humblement en ignorer jusqu’à l’existence mais j’attends avec impatience pour 2019 l’article du Harpers magazine « First Roumegoux, now it’s plan R » Vraiment nous vivons une époque formidable !

J’ironise et certains diront que je suis mauvais coucheur, comme un vieil acteur cabot en diable ne supportant pas de ne plus être la tête d’affiche. Qu’importe, peu me chaut, mes 1500 chroniques au compteur et la longévité de Vin&Cie l’espace de liberté suffisent à mon bonheur. Ce qui me chagrine c’est que beaucoup de ces « conseilleurs » s’étaient fait porter pâle au moment où, comme lorsque la première ligne entre en mêlée, l’ensemble du pack doit pousser. Comme le disait le tendre Général Mac Arthur à propos de toutes les défaites « Trop tard ! » Comme mon titre le suggérait finement nos beaux esprits français, qui se disent cartésiens, sans pour autant cultiver le doute, préfèrent porter leurs regards loin devant plutôt que de contempler leurs pieds dans les vignes ou leurs pieds de vigne. C’est plus confortable mais, pour avoir feint d’oublier que tout part de la vigne, de la ressource raisin, nos grands experts en chambre nous ont fait rater le 1ier train, celui du développement de la consommation mondiale. Gloser sur la segmentation n’a aucun sens c’est dans la vigne quelle se fait pas dans les rapports ou les décrets. Profiter de l’expansion pour faire du gras ça nous aurait aidé à mieux passer la période de vaches maigres que nous vivons.

Et qui était plus à même de maîtriser les grands volumes, de piloter la vigne par l’aval ? Un couple qui peut paraître improbable : la coopération et le négoce généraliste travaillant en partenariat. Si la coopération, en dehors des coopératives se battant sur des créneaux plus valorisés, veut retrouver ses racines, ses origines, elle doit se consacrer à son métier de base : élaborer le vin qui se vend et non suivre les ébraiements d’un Philippe Vergne ou les esquives d'un Joël Castagny ; si le négoce généraliste veut justifier sa raison d’être, son utilité sociale il se doit de dépasser l’économie de cueillette purement prédatrice et destructrice de valeur. Tout est dit ou presque, sauf que certains portent les 2 casquettes et que toute leur énergie devrait être tournée vers la mise en place d’entreprises modernes au service de leurs coopérateurs au lieu qu'ils se contantassent de poser des rustines sur des pneus usés jusqu’à la corde. Ce n’est pas l’ami J.Helvey qui me contredira lui qui a pu constater, en première ligne, la somme d’énergie dépensée par tout ce petit monde à jouer les gens de bonne volonté dans le bal des faux-culs.

Je m’échauffe trop sans doute, c'est mauvais pour ma santé, mais si vraiment nous voulons retrouver notre place, rebondir, c’est en assainissant la base de notre pyramide des vins, en lui redonnant, j’ose le mot, de la profitabilité et celle-ci passe plus par le rendement/ha que par les prix. Les mots qui fâchent sont lâchés, JR Pitte va me gronder, dire qu’il faut laisser ces vins indignes aux va-nu-pieds, le spectre de la bibine chère à Christian Bonnet nous hante, je frise l’excommunication pour le viol du rapport Bentejac, je me damne en m’attaquant aux dogmes de l’OC... Et pourtant si nous souhaitons vraiment bénéficier à plein de la nouvelle donne de l’OCM vin : AOP, IGP, Vin sans IG, il va bien falloir sortir de nos ambigüités si commodes dans les discours mais si ravageuse dans les bouteilles.

Dans cette affaire, loin de moi de jeter le discrédit sur un travail de prospective fort intéressant mais, dans les temps que nous vivons, si les travaux académiques gardent une grande valeur pour fonder certains choix, il me semble vital de consacrer, en priorité, l’essentiel de nos énergies, non à bricoler le court terme, mais à accoucher de décisions courageuses qui engagent l’avenir. Nul besoin de conseilleurs pour ce faire, des dirigeants professionnels et politiques responsables suffisent. À nous de les mettre en position de faire ces choix. Nous n’en prenons guère le chemin et je le regrette...

 

 Si vous souhaitez consulter le rapport, merci de suivre le lien suivant : 
   
 http://www.cnccef.org/frontoffice/telechargement/091023_rapport_vin.pdf 
   
 Si vous souhaiter consulter les recommandations, merci de suivre cet autre lien : 
   
 http://www.cnccef.org/frontoffice/telechargement/091006_vin_recommandations.pdf  
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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 00:01

Dans ma chronique d’hier, à propos du World Wine Symposium j’appelais de mes vœux le retour des mécènes du vin auprès des artistes de notre temps. Pour l’exemple, Étienne Nicolas, de la maison éponyme qui « fut l’un des rares capitaines d’industrie qui surent mettre autant de talent dans leurs affaires que dans le choix des artistes à qui ils confièrent leur publicité. Il fit plusieurs fois appel à Cassandre pour réaliser ses tarifs de luxe et pour une affiche où, en 1935, il redessine Nectar dans un environnement cinétique. Le projet reproduit ici date de la même année et est resté bizarrement inédit. Rarement une image a évoqué plus sensuellement la richesse du bordeaux. À partir d’une mise en pages rigoureuse, Cassandre arrive par sa maîtrise de l’aérographe à faire ressortir tout le rubis du vin versé dans le verre. Une irrésistible invitation à la dégustation dans l’esprit de la peinture « puriste » d’Ozenfant. Je pense, cher François Mauss que cette affiche t’ira droit à ton cœur de grand amateur.

Mais comme nous sommes le 11 novembre je joins à mon envoi 3 affiches du grand Paul Colin qui a essentiellement consacré son génie au spectacle, ses créations commerciales sont rares. Ici il offre son talent à la cause nationale et la dernière est là pour nous rappeler, rappeler surtout à nos enfants et petits-enfants que cette Europe bien imparfaite est née du « plus jamais ça » d’un grand désir de paix entre les grands belligérants que furent au XXe siècle l’Allemagne et la France.


















Pour finir, une belle affiche, plus classique, d’Ernst Dryden, illustrateur de mode et décorateur viennois qui, sur le chemin de l’émigration qui l’amena à Hollywood, s’arrêta à Paris de 1926 à 1933. Il réalisa des travaux pour des marques prestigieuses : Bugatti et Voisin. Ici c’est pour le Champagne Vve Devaux.
 

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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 00:28














Cher François Mauss,

En m’invitant à intervenir pour ce 1ier Davos du vin, sur un sujet pas très sexy : les administrations et le vin, tu m’as placé, moi le petit et modeste chroniqueur sur un média bien confidentiel, dans une position fort inconfortable. Rassure-toi, à la Villa d’Este l’accueil et l’organisation étaient dignes de l’évènement. Tu es un formidable catalyseur d’énergie, un hôte prévenant doublé d’un animateur plein d’humour et surtout, en dépit des temps difficiles, tu as su monter cette 1ière édition de ce qui se voulait le Davos du Vin. Le parterre était de haute qualité. Les dégustations impeccables. Les déjeuners et dîners de très haute qualité servis par un personnel précis et courtois. Grâce à toi j’ai pu nouer, pendant ces deux jours, des liens avec une large palette d’interlocuteurs du monde du vin. C’est aussi ça un Davos du vin : apprendre à se connaître, échanger et partager. Bref, l’ambiance était joyeuse et chaleureuse. Nous étions entre amoureux du vin et nous étions bien. (les photos ci-dessus © Armand Borlant)

Alors pourquoi cet inconfort me diras-tu ? Il est celui d’un invité dont l’éducation, le savoir-vivre lui interdit de paraître un tant soit peu discourtois en apportant un bémol à l’immense plaisir qu’il a éprouvé d’en être. Cependant, puisque Michel Bettane a ouvert le bal, si je puis m’exprimer ainsi, par une conférence sur l’éthique des journalistes, je ne pouvais me murer dans un silence poli sur le fond des choses. « Sans la liberté de blâmer il n’est pas d’éloges flatteurs... », en citant Beaumarchais je n’ai nullement l’intention de m’ériger en donneur de leçons, ni me placer dans la situation, cette fois-ci confortable, de celui qui dit vouloir élever les débats. La qualité des séminaires n’est pas en cause, beaucoup furent passionnant et riches de matière. Ce qui me pose problème c’est la finalité visée par ce 1ier Davos du vin. Que visons-nous comme objectif au singulier comme au pluriel ? Est-ce nous conforter, entre nous, dans une chaude amitié, un lieu magique, des bons vins, de belles tables, de discours passionnés à la Angelo Gaja ou forts érudits comme celui du Pr Pitte ou très second degré à la Stéphane Derenoncourt ou très concrets comme celui de nos amis québécois de la SAQ ou en défense d’un petit pays du vin : l’Autriche, que nous sommes le dernier bastion du Bien Vivre au travers de l’excellence de nos terroirs, de nos artisans du vin ? En tant fondateur de l’Amicale du Bien Vivre je ne peux qu’adhérer à ce cérémoniel qui nous fait chaud au cœur, mais...

Dans ma petite et brève intervention matinale, avec un modérateur : madame la députée européenne Morin-Chartier qui a joué parfaitement le jeu – ce qui n’a pas été le cas de certains qui nous ont joué le bal des egos – quitte à paraître un peu grisouilloux, trop les pieds sur terre, je me suis efforcé de dire que si nous voulions être écouté, entendu, encore faudrait-il que nous fassions en sorte que nos discours soient audibles et passent la frontière de notre entre soi. Sinon, certes nous nous faisons plaisir mais nous ratons la cible visée : convaincre les décideurs politiques de la justesse et de la pertinence de nos analyses et de nos propositions. Si nous voulons promouvoir – je préfère la promotion à la pure défense – une approche dites « culturelle » du vin, dans son élaboration et sa consommation, nous nous devons d’appréhender la société telle qu’elle est et non telle que nous rêvons quelle soit. Dans les grands bouleversements mondiaux, les sociétés occidentales deviennent frileuses, peureuses, perméables aux discours médicalisé et prohibitionniste. Pour contrer cette résistible et froide montée des briseurs de Bonheur National Brut, il nous faut conjuguer, et ce n’est pas simple, à la fois la mise en avant de notre merveilleuse civilisation du vin auprès des nouvelles générations et des néo-consommateurs des pays qui découvrent le vin, et la production d’idées, d’intelligence économique, environnementale, sociale de notre grande industrie du vin auprès des décideurs publics à tous les niveaux efficients : nationaux, régionaux tels ceux de l’UE, internationaux tels ceux de l’OMC. J’emploie à dessein « industrie du vin » même si, dans notre Vieux Monde, il est l’agrégat de vignerons artisans et de petites et moyennes entreprises, ce terme est fort en poids médiatique.

La captation des médias, les grands, ceux qui pèsent, ceux qui comptent auprès de l’opinion publique, voilà un enjeu majeur pour un forum mondial sur le vin. Nos gouvernants, le nez sur les sondages, l’auscultent en permanence, la brossent dans le sens du poil, font en sorte qu’elle ait le sentiment qu’on l’écoutât, qu’on l’entende et qu’elle croît pouvoir peser sur l’avenir de la société dans laquelle elle vit, de plus en mal dit-elle – sentiment paradoxal de citoyens-consommateurs qui ne connectent pas toujours leurs choix avec la réalité, celle des autres surtout –. Comment susciter l’intérêt des journalistes de ces grands médias ? Comment faire en sorte que notre culture du vin ne soit pas considérée comme un folklore vieillot pour amateurs bedonnants ou dames permanentées ? Comment montrer que nos vignerons sont tout à la fois des sculpteurs de paysages, des acteurs majeurs de la vie des territoires, des défenseurs d’un environnement respecté, des créateurs de richesse ? Bien sûr, si ça n’avait pas déjà été fait par Greenpeace, avec ses nus dans les vignes de Bourgogne, nous aurions pu nous jeter, sous l’œil des caméras, dans le même appareil, dans les froides eaux du lac de Côme afin de montrer au monde entier la force de notre engagement. Je plaisante, bien sûr, mais si nous voulons passer le mur de l’indifférence il nous faudra créer l’évènement. Quelques pistes en vrac :

-         Le Vin mécène : le World Wine Symposium, à chaque cession, lancerait un grand concours d’affiches dédiées au vin et couronnerait celle choisie par un jury de personnalités (mon blog de demain illustrera par un exemple du passé cette proposition)

-         Le Vin et les jeunes créateurs du vin : le World Wine Symposium pourrait attribuer des bourses ou des dotations ou donner un coup de pouce à des jeunes pousses pour qu’elles concrétisent un projet innovant...

-         Le Vin et les enjeux mondiaux : le World Wine Symposium inviterait le Directeur de l’OMC Pascal Lamy ou le futur commissaire agricole de l’UE à une matinée ou une brochette de Ministres de l’Agriculture ou de la Santé à venir se confronter aux réalités, aux douceurs aussi, de notre belle et grande industrie du vin. Ce temps fort pourrait déboucher sur un Appel des 100 signatures pour le Vin vecteur de Bonheur National Brut ou un Manifeste pour notre juste cause que nous mettrions en ligne sur le Net...

-         Le Vin et une grande région invitée à chaque Symposium : je propose que le South of France, le Languedoc-Roussillon pour 2010 (ce serait un clin d’œil à Cap 2010) soit la région phare. Le grand Jojo de Montpellier ne peut qu’être partant pour cette aventure (y’a des élections en vue mais ça n’est pas notre problème).

Les idées ça ne coûte pas cher mais pour les concrétiser il faut mobiliser des moyens et c’est là où je veux de nouveau saluer ton mérite, cher François Mauss, d’avoir su jouer les terrassiers de ce 1ier World Wine Symposium, d’avoir contre vents et marées posé la 1ière pierre d’un édifice qu’il ne nous reste plus qu’à bâtir avec patience et intelligence, fantaisie aussi. Notre belle industrie, en France via les Comités Interprofessionnels, ne manque pas de moyens financiers encore faut-il qu’elle veuille en mettre une infime partie au service d’une cause commune. À tout ceux qui au travers de mon blog me pose la sempiternelle question : Que Faire ? Je réponds, et je répondrai aujourd’hui avec d’autant plus de force : FAIRE ! Faire comme toi, cher François Mauss... Comme le disait mon paysan de pépé Louis : pour tracer un beau sillon bien droit il faut d’abord savoir engager le soc de sa charrue Brabant dans la terre à labourer, puis tenir fermement les mancherons tout en pointant son regard  droit devant vers l’autre chaintre. Comme l’écrivait Henri Bergson « J’ai toujours voulu que l’avenir ne soit plus ce qui va arriver mais ce que nous allons faire » 

Voilà, cher François Mauss, ma contribution à la 1ière édition de ton « Davos du Vin », elle est de mon cru, avec une légère pointe d'acidité, pas trop de bois pour la langue, et de sucrosité pour les mots, mais je l’espère constructive. Avant d’en terminer avec ce courrier je tiens à remercier chaleureusement toute ton équipe, ton épouse en tête, pour leur disponibilité souriante et leur efficacité. Enfin, je ne sais si tu connais mon goût immodéré pour les petits livres mais celui que le directeur de la Villa d’Este, Jean-Marc Droulers nous a dédicacé, « Lettres à l’inconnu » d’Olivier Barrot et Alain Bouldouyre chez hoëbeke m’a ravi. Pour ceux de mes lecteurs qui aiment, comme moi, les lieux magiques, hors du temps, je reproduis le texte concernant Cernobbio et la Villa d’Este. Pour finir, cher François Mauss, je lève mon verre au succès du prochain World Wine Symposium : Paris comme Rome ne sont pas fait en un jour alors, avec le sens du temps des vignerons, je suis persuadé que ce cru 2010 montera en puissance et en qualité pour tenir les promesses entrevues dans celui que nous venons de vivre.

Bien à toi.

Jacques Berthomeau

Secrétaire-Perpétuel de l’Amicale du Bien Vivre

Cernobbio

A ce point de splendeur, il faut trouver un mot

Qui ne soit pas « hôtel », « palace » ou « résidence ».

La Villa d’Este incarne un absolu des sens.

Dieu sait que l’Italie a le culte du beau.

Les volumes, d’entrée, saisissent le regard.

On reste confondu par l’ampleur des salons,

Des lustres imposants, des marbres de Carrare.

Argent, le lac de Côme occupe l’horizon.

Fontaines et jardins descendent à son bord.

La cloche au campanile a sonné douze coups.

Être seul en ce lieu, il faut bien être fou

Pour arpenter le monde en espérant encore

Qu’une femme inconnue, peut-être imaginée,

Vous attend quelque part, que vous la trouverez.

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