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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 00:02

 

La Grande Sophie chante « du courage, du courage... » Vraiment je puis vous assurer que pour monter Autrement Vin, dans une période aussi difficile que celle que nous vivons, celui de Sophie Pallas relevait d’un très grand millésime. Sa ténacité souriante et sa conviction doublée de professionnalisme ont emporté l’adhésion à la fois de belles pointures du vin qui ont accepté de jouer le jeu et surtout du premier noyau de vignerons que je qualifierais de défricheurs. Ceux qui me lisent et me suivent sur mon « espace de liberté » comprendront aisément que l’esprit d’ouverture d’Autrement Vin ne pouvait que me séduire. Dépasser les clivages, ouvrir les chapelles, échanger, se confronter en se respectant, faire progresser les idées sans les asséner, être conviviaux, retrouver le goût de la fête, transmettre sans se prendre la tête le supplément d’âme du vin, en tant que Secrétaire-perpétuel autoproclamé de l’Amicale du Bien Vivre dites des Bons Vivants je ne pouvais qu’être aux côtés de Sophie Pallas dans sa belle entreprise. Mais, pour que cet évènement soit une réussite, pour qu’il s’installe dans le paysage, fasse parler du vin dans les grands médias, il faut que ce soit une réussite populaire. Alors lecteurs, membres de l’ABV, transmettez l’information, buzzer comme on dit sur la Toile, venez nombreux le 19 novembre au 104 l’ambiance sera chaude et amicale. J’y serai bien sûr en compagnie de ma petite bande de dégustateurs voir photo http://www.berthomeau.com/article-expertise-des-cabas-du-7ieme-arrondissement-vins-de-la-grande-epicerie-du-bm-et-de-la-cave-robuchon-notes--38706598.html et nous pourrons ainsi faire connaissance autour d’un verre.

Ce matin, reprenant ma casquette de rédacteur de Vin&Cie j’interroge celle par qui Autrement Vin arrive, Sophie Pallas, pour qu’elle vous mette « l’eau à la bouche » –j’adore cette expression lorsqu’elle s’applique à nous buveurs de vin – bien sûr certains pourront dire que mes questions sont un peu téléphonées puisque je connais par avance les réponses qui seront données, mais peu importe l’important c’est que vous en soyez. Vous pourrez ainsi dire avec une satisfaction réelle, lorsque dans les années à venir tout le petit monde du vin se bousculera aux portes du 104 pour la nième édition d’Autrement Vin, « moi j’étais à la 1ière édition » En attendant de vous voir nombreux : « à bientôt sur mes lignes et bien sûr au 19 novembre... »


Question V&C
 : Bonjour Sophie Pallas, une expo-dégustation des vins atypiques, au 104 de surcroît : un lieu très tendance, en voilà une nouvelle engeance pour bobos de l’Est parisien vont dire les gardiens du Temple du vin authentique à la française ! D’où vous est venue l’idée d’une telle manifestation ?

Réponse de Sophie Pallas : L’idée première a germé sur votre blog, Jacques ! C’est autour d’un débat sur la place des vins qui ne correspondent pas aux standards et qui récoltent au mieux de l’incompréhension, au pire une exclusion. Mais je pense que l’exclusion vient toujours de l’incompréhension. Expliquer …pour susciter la curiosité et l’envie, voilà l’idée d’Autrement vin.

L’objectif est donc d’ouvrir la porte sur des partis viticoles et œnologiques orignaux, audacieux, bref atypiques… et qui ne sont pas toujours perceptibles au premier abord. Pour les apprécier, il faut pouvoir percevoir leur différence donc les comprendre.

 Mais attention, le défi dans Autrement vin sera de démontrer que « atypique » ne signifie  pas déni de la « typicité » au sens viticole du terme, à savoir l’expression d’un terroir donné. Ce qui me frappe dans les vignerons présents à Autrement vin est cette recherche absolue de quintessence de la terre et du raisin. Et cette recherche ne se révèle pas du tout antinomique avec la technologie ou la rupture avec des usages traditionnels. Chacun emprunte sa propre voie pour y parvenir. Finalement, autour de l’idée de vins atypiques, nous avons réussi à rassembler des vins et des vignerons extrêmement différents, de la plus petite propriété de moins d’un hectare au grand négoce, de l’approche technique la plus minimaliste à la technologie la plus innovante… le point qui les unit est toujours cette recherche d’expression qualitative, authentique et unique.

Dans ces démarches atypiques, je voulais accorder une place spéciale aux vignerons qui ont fait un choix environnemental, car l’enjeu est fondamental et le chemin loin d’être abouti. Au-delà des labels et des philosophies, la diminution de l’impact des modes de culture de la vigne sur l’environnement est un vrai challenge qui implique des risques et une audace technique qui méritent d’être mieux expliquée et valorisée. Les durables sont encore atypiques parce que minoritaires… pour le moment. 

Question V&C : Comme j’ai un faible pour les minoritaires et une allergie profonde pour la typicité normée dès l’origine votre entreprise Sophie Pallas m’a séduit et a emporté mon adhésion mais, les grincheux ou les sceptiques, vont ironiser : un salon de plus, alors en quoi Autrement vin est-il différent d’un salon traditionnel?

Réponse de Sophie Pallas : La vraie différence avec un salon sera l’Exposition.

Elle a pour mission d’expliquer les démarches atypiques à travers un parcours didactique entre quatre grands pôles : les inclassables, les innovants, les oubliés, les durables. Le public aura la possibilité d’évoluer librement entre les vins exposés et bien-sûr, pourra les déguster au gré des découvertes. Et pour déguster et non consommer, nous les inciterons à cracher … tous les crachoirs seront assortis des explications nécessaires.

La présence du cercle des dégustateurs le soir de l’exposition est aussi une vraie différence. Il est composé de grands journalistes du vin (Michel Bettane, Bernard Burtschy, Pierre Guigui), d’œnologues de renom (Myriam Huet, Patrick Léon), de professionnels européens (Bernd Kreis, Angela Mount), d’acheteurs parisiens (Sébastien Garnier, Fréderic Brochet) mais aussi d’un non professionnel (Laurent Grandadam). Le cercle des dégustateurs se sera réuni avant à l’Ecole du vin pour déguster tous les vins et échangeront à partir de 20h00, sur le plateau du 104, leurs plus grandes impressions. Le cercle n’aura pas pour mission d’établir un classement ou d’attribuer des médailles… leur mot d’ordre : partager leurs sensations et décrire les vins à la lumière de leur caractère atypique. Le parallèle avec le Salon des Indépendants de 1884 me plaît beaucoup : ni récompenses, ni système de référence, les artistes se réclament d’une parfaite indépendance.

Un autre moment fort sera le débat entre Marcel Richaud et Michel Bettane, mené par Laurent Bazin journaliste à I-télé et grand amoureux du vin avec son blog Vin de mes amis. Les débats ne manqueront pas de s’ouvrir en fin de soirée… sur la diversité, le durable et les grands enjeux de la viticulture française. 

Question de V&C : Vaste programme aurait dit le Général, et je trouve ça heureux Sophie Pallas dans ces temps où tour à tour le vin est à la fois porté au pinacle ou vilipendé de voir chez vous un tel esprit d’ouverture. Mais, plus précisément, de quoi va parler l’exposition ? Pensez-vous qu’il y aura une deuxième édition d’Autrement Vin ?

Réponse de Sophie Pallas : De cépages inconnus, de techniques d’avenir, de vins rares, de vin surprenants, de vins biologiques et même de vins archéologiques… bref, de vigne, de vin et d’œnologie : inclassables, innovants, oubliés ou durables. Préparez vos esprits, aiguisez vos palais !

Autrement vin se veut le rendez-vous incontournable et unique de l’amateur ou du professionnel soucieux de découvrir de nouveaux vins, sur une approche très sélective et pointue. Paris et le 104 consacrent sa naissance et resteront son point fixe. Si le vent le porte bien, Autrement vin pourrait voyager vers d’autres capitales. Sa dimension éducative sur les démarches originales dans la vigne et dans les chais répond, je le crois, à une attente réelle des consommateurs ici en France et dans le vaste marché mondial du vin. Promouvoir, sans arrogance, nos spécificités et nos particularismes c’est faire le bon marketing de notre chère vieille France du vin…

 

 



AUTREMENT VIN

Lieu : le CENTQUATRE, 5 rue Curial, Paris 19e, Métro Riquet ou Stalingrad.

Date : le 19 novembre de 14h00 à Minuit

Déroulement :

14h00 : exposition et dégustation par le public des 4 catégories de vins atypiques

18h00 : autour des vins, quelques découvertes gastronomiques du sud-ouest, terre et mer.

20h00 : le Cercle des Dégustateurs commente les vins atypiques sur le plateau du CENTQUATRE.

Entrée sur inscriptions (20 €) :

L’Agence Vinifera

+33 (0) 5 34 55 88 06

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8 novembre 2009 7 08 /11 /novembre /2009 09:53

Vin&Cie toujours sur le pont vous livre tout chaud le dernier buzz mondial : comment ouvrir une bouteille avec sa chaussure...

Source: vidéo amateur

Cette vidéo -française- qui montre l'ouverture d'une bouteille de vin dans la rue avec une chaussure (!) est l'un des buzz mondiaux les plus marquants de ces dernières heures. Elle arrivait en cinquième position du Viral video chart le samedi 7 novembre en début d'après-midi. Juste derrière le discours d'Obama en réaction au massacre de Fort Hood. Une forme d'hommage à l'identité nationale hexagonale, sans doute.

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7 novembre 2009 6 07 /11 /novembre /2009 00:07

« Fatiguer la salade » j’adore cette expression, par ailleurs définie dans la Robert Culturel : comme étant l’action de « la remuer pour y mêler l’assaisonnement » (1845), tout d’abord parce que je la trouve bien plus belle que « mélanger sa salade » ou « touiller sa salade », mais surtout parce qu’elle transpire d’une chaude sensualité.

 

La salade est le légume préféré des français (la tomate est n°1 mais c’est un fruit même si elle est souvent considérée comme un légume eut égard à ce qu’elle n’est pas accrochée à un arbre) « Représentée sur des tombes égyptiennes dès 4 500 avant notre ère, la laitue appartient à la culture méditerranéenne. Moïse lui-même ne recommandait-il pas d'en entourer l'agneau pascal, afin de rappeler aux fidèles l'amertume de l'exil ! Elle gagne la France à la fin du XIVème siècle, puis toute l'Europe du Nord » La France, troisième producteur européen, récolte 385 000 tonnes de laitues (la batavia, la romaine ou la feuille de chêne sont des laitues), auxquelles ont peut ajouter 134 000 tonnes de chicorée et 20 000 de mâche. 275 variétés sont recensées en France et 1592 variétés européennes sont autorisées à la vente.

 

Pour ma part, je penche pour des variétés plus confidentielles : le pourpier, le cresson et surtout le pissenlit.  Le pissenlit est le mal-aimé des jardiniers car il colonise leurs carrés bien ordonnés. Pourtant il n’a que des atouts : ses fleurs et ses feuilles sont comestibles, sa racine est médicinale et ses fleurs ont des vertus cosmétiques. Les feuilles de pissenlit sauvage sont un peu amères et coriaces mais on en trouve des plus tendres, les pissenlits blancs, chez les marchands de légumes. Bref, j’adore manger du pissenlit avec une bonne omelette de saison.

 

Qu’est-ce donc une omelette de saison ? Tout bêtement une omelette dans laquelle on incorpore des champignons à la période des champignons ; de la ratatouille à la saison des légumes qui la composent ; des oignons frais ou des patates nouvelles ou du brocciu ou du lard tout juste sorti du cochon…

 

Revenons à la salade de pissenlit et surtout à sa sauce – je préfère employer ce terme plutôt que celui de vinaigrette qui sonne maintenant mixture industrielle – dont l’équilibre est primordial pour donner le bon choc à la salade sans pour autant l’anesthésier. Pour ne chagriner personne, surtout les fans de l’huile d’olive, je laisse le spectre du choix de l’huile grand ouvert. En revanche pour le vinaigre je me mouille en vous recommandant le Vinaigre de Banyuls. Celui-ci, contrairement à ses cousins des « vins secs » est fait, comme sa provenance l’indique, à partir d’un VDN et la piqure qui va transformer le vin doux : bactérie lactique est différente de celle qui le fait pour le vin sec : bactérie acétique. Comme dirait l’autre il faut « à ses petites bêtes » d’abord bouffer du sucre. Ce n’est pas facile, il faut du temps pour obtenir un vinaigre qui garde les caractéristiques du Banyuls originel. L’élevage se fait en barriques et en foudres. Je crois qu’il faut au moins 5 ans pour faire un vrai vinaigre de Banyuls.

 

Moi mon truc pour la sauce c’est de déposer dans le fond du saladier une petite cuillérée de vraie moutarde de Dijon, de la délayer avec le vinaigre puis de monter doucement avec l’huile, ça lui donne une onctuosité qui perle la salade lorsqu’on la fatigue. Bien sûr ne pas oublier de moudre du sel et du poivre sur les bords du saladier pour qu’ils adhèrent bien aux parois. Dernier détail, mon père, grand amateur d’ail, ajoutait un crouton frictionné d’une gousse à son pissenlit.

 

Comme l’origine de cette chronique provient de la découverte sur les rayons de la Grande Epicerie du Bon Marché d’une offre de Vinaigre de Banyuls je vous cite les 2 références : www.clos-de-paulilles.com  10,26 euros 50 cl et www.lavinaigrerie.com 17,60 euros 50 cl . Bien sûr, beaucoup de grands noms de Banyuls font du vinaigre je ne les citerai pas de peur d’en oublier

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 00:02

Exceptionnel : sur le ring  L’Antonin et Louis 2003 du mas de la Seranne de Jean-Pierre Venture, le Jadis 2002 de Didier Barral dont Venture dit « c’est un dingue...un extrémiste. » et le « Bien Décidé » 2003 de Depardieu dont Venture dit « ce n’est pas du vin, ça n’a rien à voir avec du vin. C’est du show-biz. » Bonjour l’ambiance ! C'est Paul Amar qui serait content de voir les gants de boxe sortis pour mettre notre Depardiou national dans les cordes.

Tout ça n’est pas du pur jus Berthomeau mais du Robert V Camuto dans son livre « Un américain dans les vignes » qui vient d’être traduit et publié chez Michel Lafon. La quatrième de couverture dit fort justement « au fil de ses pérégrinations dans nos terroirs, Robert Camuto nous offre un savoureux tableau de la France et des Français : un très bel hommage à notre amour du Bien-Vivre. » Vous vous doutez bien que le Secrétaire Perpétuel autoproclamé de l’Amicale du Bien Vivre dites des Bons Vivants apprécie l’absolue candeur de notre américain arpentant la France profonde en nous livrant, sans langue de bois, des portraits savoureux de François des Ligneris le « rebelle », de Jean-Bernard Siebert de Wolxheim, de Claude Martin en Provence, de Cyrille Portalis le « malade de Bandol », de Pierre Acquaviva le Corse, de Jacques Mossé à Ste Colombe, de Jean-Michel Stephan dans la Côte Rôtie, de Robert Plageoles à Gaillac entre autres...

Bien évidemment, le morceau de bravoure se niche dans le grand amphithéâtre de South of France du côté d’Aniane où selon Camuto cette « petite ville fatiguée, typique du Languedoc... se situe au carrefour d’évènements singuliers » En vrac : « une géologie préhistorique offrant aux collines alentour des sols chargés de pierres déposées par les anciennes rivières, de rouges sédiments glaciaires, de calcaire et de sable », l’arrivée en 1971 d’Aimé Guibert, industriel du cuir dans un vieux moulin de la vallée de Gassac, l’affaire Mondavi en 20000 et l’irruption en 2003 de Gérard Depardieu et son associé Bernard Magrez.

Je vous propose donc de lire la relation du « grand match » indiqué en incise de ma chronique. Comme le dirait Eugène Saccomano « On refait le match... » Bonne lecture !

« À midi, je débouchai trois bouteilles dans la cave : l’Antonin et Louis 2003 du mas de Seranne, le Depardieu de la même année, et un Jadis 2002 de chez Barral. J’enveloppai les bouteilles dans des feuilles de papier alu pour le plaisir de cacher leur identité.

À 17 heures, nous sommes descendus dans la cave avec une saucisse, du pain et des verres. Mes compagnons de dégustation étaient Philippe, un Français, un « nez » naturel qui travaillait près de Grasse pour une grande usine de parfums et vendait dans le monde entier des arômes destinés à toutes sortes de choses, du parfum au chewing-gum en passant par les produits culinaires ; Ken, un américain ingénieur en logiciels qui, dans sa jeunesse, avait étudié la viticulture en Alsace, avant de travailler en Californie sur le célèbre Opus One de Mondavi ; et Daniel, un enfant de l’après-guerre qui avait grandi en Alsace dans les vignes de son père.

Je servis d’abord le mas de la Serrane qui déclencha au nez beaucoup de bruits approbateurs : « Mmmmm... », « Du fruit... », « Des arômes de liqueur... », « Raffiné... », « Du velours... ». Pour mes trois invités, c’était un vin de la vallée du Rhône. Ken s’aventura à suggérer le nord de la vallée du Rhône, peut-être la Côte Rôtie. Il estima le degré d’alcool à 14 degrés.

Le vin suivant était le Depardieu.

      Oh, Seigneur ! s’exclama Philippe en faisant une grimace de dégoût dès la première gorgée. Ce n’est pas du vin, c’est du porto ou du vermouth. C’est pour l’apéritif. Pour les amateurs de... se whisky.

Je ne résistai pas au plaisir de lui demander à quelle personnalité célèbre ce vin lui faisait penser.

-         À Fidel Castro !

-         Ouaou, c’est un dragster, dit Ken, qui fixa de nouveau le degré d’alcool avec précision. Au moins 15 degrés... Il me rappelle certains Zinfandel californiens.

-         Je suis d’accord, approuva Philippe. Ce n’est pas un vin français. C’est un vin du Nouveau Monde. D’Afrique du Sud, peut-être.

On passa au vin de Barral.

-         Classique, dit Daniel.

-         Classique, dit Ken en écho. Français, peut-être italien... Sec.

-         Hugo Chavez ! s’exclama Philippe, comme si le résidu du deuxième vin (la création de Depardieu) l’amenait à faire une fixation sur les dictateurs latino-américains.

Lorsque j’eus découvert les bouteilles, la discussion redémarra, sur le vin de Depardieu notamment. Nous étions tous d’accord pour dire que c’était le genre de chose que l’on attendait de lui, un gros vin poussif et pompeux, un vin de bande dessinée, le vin d’un gros Obélix boulimique. Sur le devant de la bouteille, une étiquette gris anthracite, façon pointe de diamant, donnait le nom du vin et citait Aniane en caractères métal cuivré. On lisait en-dessous :

                                            Gérard Depardieu

                                                     Acteur

                                       Propriétaire de vignobles

Bizarre qu’il ait choisi de se présenter d’abord comme un acteur... Quelques mois plus tôt, après une série de flop au box-office national, Depardieu avait annoncé à grand bruit, sur un plateau de tournage, sa décision de se retirer du cinéma – « Je n’ai plus rien à prouver ». L’acteur de cinquante-six ans affirmait vouloir se consacrer à ses vastes vignobles.

Autre bizarrerie, après que l’identité du vin eut été révélée, je notai que Philippe faisait quelque peu machine arrière et revenait sur ses impressions.

-         Évidemment, tous les vins sont bons, dit-il, ajoutant que celui de Depardieu prouvait que la France était capable de produire des vins de style Nouveau Monde. C’est un vin que j’aimerais offrir à mon père, poursuivit-il. Il déteste Depardieu, mais c’est exactement le genre de vin qu’il aime.

Philippe avait-il une âme de groupie ? Sa fierté gauloise avait-elle été piquée au vif ? Ou était-ce le réveil de quelque conflit œdipien non résolu ? Quelques minutes auparavant, il aurait presque recraché ce vin ; maintenant, il voulait l’offrir à son père.

Existe-t-il un autre liquide buvable qui soit à ce point chargé de psychologie ? Quels neurones s’étaient mis à s’agiter dans sa tête à la vue de cette étiquette ? L’industrie française du vin est experte dans ce domaine : les rayons des grandes surfaces croulent sous les appellations tapageuses et les étiquettes cherchant à imiter la classe des grands crus. Si la foi est capable de métamorphoser un vin de table en sacrement, pourquoi le marketing ne transformerait-il pas un « Lafi » ordinaire en un Château Lafite, en un modeste Lafitte, voire en un honnête Lafitte ? »

www.domaineleonbarral.com

www.mas-seranne.com

Ma chronique du 7 septembre 2006 Depardieu viticulteur http://www.berthomeau.com/article-3762612.html

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5 novembre 2009 4 05 /11 /novembre /2009 00:06

La Toile, l’Internet si vous préférez, telle celle de l’araignée capte dans ses mailles d’étranges messages. Je confie à votre sagacité celui qui suit que j’ai reçu hier dans ma messagerie via mon blog, sans retouche, en copié-collé.

« j'ai découvert votre blog, et ma question est la suivante.

connaissez vous, un collectionneur ou une société qui pourrai etre intéréssé par la cave de l'ancien président de Roumanie (Nicolae Ceausescu) environ 25000 bouteilles de cru français de plus de 25 ans

vous pouvez m'appeler sur mon portable  06 59 24 98 65 Mr Bacchetti

 Avec tous mes remerciements »

A l’heure où j’écris cette chronique je n’ai pas pris la peine d’appeler le sieur Bacchetti sur son portable. Je ne pense pas que je le ferai car ce genre de plaisanterie est si fréquent sur le Net que j’ai d’autre chat à fouetter. Si certains d’entre vous veulent se lancer dans l’aventure ils peuvent demander au sieur Bacchetti de leur fournir l’inventaire complet des 25000 bouteilles : origine et millésime. Un bémol tout de même : eu égard aux goûts de « chiottes » de Nicolae et d'Irina je doute, dans l’hypothèse fort peu vraisemblable que ces vins existassent, que 20 ans après leur chute le contenu des boutanches fusse bon à autre chose qu’à faire du très mauvais vinaigre. Les collectionneurs peut-être ? Bref, pour ceux que ça intéresse, j'en profite pour raffraichir les mémoires sur Ceausescu et son Irina.

Qui se souvient que Nicolae Ceausescu fut la coqueluche de certains intellectuels français car il fut le seul représentant d'un régime communiste à condamner l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes du Pacte de Varsovie en 1968, pour réprimer le Printemps de Prague sous les chenilles des chars des pays frères. Ceausescu parle alors de « grave erreur, une menace sérieuse pour la paix, un moment de honte dans l'histoire du mouvement révolutionnaire » Du 14 au 19 mai 1968, alors que le quartier Latin a connu de violents affrontements, que Sud Aviation est occupé, imperturbable  de Gaulle lui rend une visite officielle.

« Lorsque le samedi 18 mai le général de Gaulle revient à Paris – après avoir écourté son séjour en Roumanie de quelques jours – le pays est en fâcheuse posture. Courroucé, le chef de l’Etat ne tarde pas à réagir. A minuit, il reçoit le Premier Ministre et le tance vertement : « C’est le bordel partout », lui dit-il, le rendant responsable implicitement de ce qui s’est passé en son absence. Selon Pierre Viansson-Ponté, Georges Pompidou propose alors de se retirer. »Im est prêt à remettre sa démission si cela doit permettre de reprendre l’initiative. » Mais de Gaulle la refuse : le moment n’est pas encore venu. » Eric Roussel in Georges Pompidou JC Lattès.

Beaucoup d’entre vous se souviennent sans doute des images à la télévision de l’air interloqué, puis paniqué, de Ceausescu lorsque du haut du balcon de son palais de 11000 pièces, le 21 décembre 1989, la manifestation de soutien populaire au régime tourne à la démonstration massive contre lui.  Huit minutes après le début du discours de Ceausescu la foule crie « Timişoara ». Le Conducător stupéfait interrompt son discours et la transmission télévisée est coupée. Le lendemain, le bâtiment du Comité Central, où Ceausescu présidait une réunion, est envahi. Les époux Ceausescu, Nicolae et Irina, rejoignent un hélicoptère sur le toit du bâtiment pour s'enfuir avec deux conseillers et trois hommes d'équipage dans le but de rejoindre un palais de province et de reconstituer les forces encore fidèles au régime. Le 23 décembre, à la suite d’un procès sommaire de 55 minutes, un simulacre de tribunal réuni en secret dans une école de Târgovişte à 50 km de Bucarest, les Ceausescu sont déclarés coupables de génocide, condamnés à mort et passés par les armes sur la base militaire de Târgovişte. Le soir même les images des corps du couple sont diffusées à la télévision. Les cadavres seront enterrés dans un cimetière de Bucarest dans une tombe sans nom. Aujourd'hui ce n'est plus le cas, les tombes sont régulièrement fleuries par des fidèles du couple présidentiel.

 « Paris 21 avril (AFP) - Les éditions Flammarion viennent d’acquérir un lot de 564 carnets retrouvés en décembre dernier à Bucarest, dans les locaux du Comité Central que venaient d’abandonner l’ex-dictateur Nicolae Ceausescu et sa femme Elena. Ces carnets sont à la fois un journal intime et une méditation de l’ancienne Première Dame de Roumanie sur le socialisme scientifique tel qu’il était appliqué dans son pays. Cette énorme masse de notes représente douze mille cinq cent trois pages dactylographiées qui seront prochainement traduites et publiées in extenso par les soins du CNRS.

Elena, mélange extravagant de comtesse Batory et de madame Bidochon, incarne à la perfection la bêtise à la tête de l’État, son triomphe et ses défaites. Elle aurait du régner sur un pavillon de banlieue. Elle a pu, dans le désordre du monde, raser des villages, construire des sortes de pissotières géantes, abattre des intelligences. La Roumanie, après la Pologne, a vu pousser et se flétrir la fleur sanglante de l’insondable connerie. »

En cadeau Bonux : une photo inoubliable de 2 spécimens de dictateurs, notre Conducător bien sûr, mais l'autre quel est-il ?

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 00:01

Nous sommes une meute. Nous chassons en meute, redoutés et redoutables, partout dans l’attente de nos notes dans les chais l’angoisse monte. Les meilleurs des châteaux tremblent. Les stars des longs nez et des becs fins stressent. Pour la France du vin nous sommes des Huns. Par rapport à notre férocité, Bob Parker est un agneau de lait. Implacables, incontrôlables, purs et durs, nous dégustons. Nous notons. Entre nous, nous nous marrons plutôt bien. Même si notre Margot à des côtés Diane la chasseresse notre petite bande de dégustateurs s’apparente plus au lycée Papillon – ça c’est la référence pour Michel-Laurent et moi – ou à Desperate Housewives – pour nos 2 filles Flore et Margot  – qu’à un banquet de chasseurs de la baie de Somme. Reste que sous cette décontraction se cache un professionnalisme en béton Erwan, Mathieu, Yannick et, bien sûr notre doyen Michel-Laurent, gardent les colonnes du temple de la dégustation.

Comme nous ne faisons rien comme tout le monde nous faisions mardi notre rentrée de septembre en octobre en un lieu tenu secret, genre catacombes des premiers chrétiens – je suis de plus en plus Spi-Spi – afin de nous préserver de la concurrence. Erwan, notre grand organisateur, nous avait dégoté ce lieu du côté de ND de Lorette. Manquaient à l’appel Matthieu et Yannick partis par monts et par vaux. Nous avions un petit nouveau, un grand et discret jeune homme : Edouard. Notre exercice du jour initié par ma pomme consistait à déguster le panier que j’avais confectionné lors de ma razzia à la Grande Épicerie du Bon Marché http://www.berthomeau.com/article-36251348.html

39,30 euros mon panier

- L’orée du Bosquet vin de pays Charentais Merlot Cabernet 2008 4,90 euros

- Château Mas Neuf Costières de Nîmes 2007 5,70 euros

- Domaine Pero Longo AOC Sartène cuvée Sérénité 2008 blanc  8,10 euros

- Domaine de Cabriac Vin de Pays d’Oc 2007  5,20 euros

- Les Beaux Jours Coteaux du Giennois 2008 blanc 10,50 euros

- Pichot Roucas vin de pays de la Méditerranée 2008 4,90 euros

 

Et 3 petites boutanches acquises à la Cave Robuchon – le Joël étoilé – lors d’une Promotion – entre nous c’est plus classe que faire la foire aux vins – soit un Robert Skalli South of France VdP de l’Île de Beauté 2006 Pinot Noir à 9 euros, un Château Tire Pé Bordeaux 2007 rouge à 12 euros, un Côte du Rhône Brézème blanc Roussane 2007 Eric Tixier à 25 euros. Soit un total de 46 euros moins 20% = 36,80 euros.

 

Nous dégustons d’abord les 3 blancs : N°1 Coteaux du Giennois, N°2 Pero Longo, N°3 le Côte du Rhône Brézème.

 

Ça part très fort. Les petits loups ont les crocs et les pays boomers sont affutés. Erwan et Margot dégainent sans sommation sur ce Coteaux du Giennois. Ça fuse : typique du sauvignon blanc, exotique, bourgeons de cassis, feuilles de tomates. Quel nez ! J’ironise comme d’hab sur le vocabulaire. La répartie est sans appel : c'est dans le manuel. Je m’incline. Flore, en finesse, se glisse dans le débat pour souligner qu’en bouche il est ample, d’une absolue fraîcheur. Excellente longueur et une finale délicieusement parfumée de violette. Ce vin aérien s’appuie sur une belle matière. Aucune fausse note, Michel-Laurent donne ampliation à ce délicieux dithyrambe. La note tombe, belle, 15/20.

 Notre second vin est un corse de Sartène, Pero Longo, AB/Demeter. Michel Laurent soucieux de l’éducation de nos petits loups décrypte et glisse quelques infos sur le débat bio au plan européen. Le nez plaît : muscat, coing, figue... Comme je m’y attendais voilà que les fruits compotés arrivent sur le tapis. Bien sûr, je ne peux m’empêcher d’y opposer le confituré cher à Perico. Michel-Laurent toujours bien à l’aise dans son rôle de sage confirme la pertinence de l’opposition : fruit et sucre séparés dans la confiture et intimement mêlés dans la compote. Margot, primesautière, le trouve sensuel, pas ML mais notre corse. Je confirme il est puissant. Gras avec une pointe d’amer agréable. Houblonné ! C’est Erwan. Je fais mon petit numéro sur la Pilsen Urquel. Les petits loups sont éblouis par la science du papy. Mais, je ne sais d’où vient le bémol mais il est unanime : la finale est un peu courte, ce vin est moins équilibré, sa puissance initiale laissait espérer un peu moins de douceur. La note est le reflet de cette ambivalence : 13 ,5/20.

Pour en finir avec les blancs je sors mon Côte du Rhône Brézème d’Eric Texier. Pour l’introduire je fais l’intéressant en soulignant qu’Éric Texier est un minimaliste dans la vigne, labourage et enherbage, et dans les chais. J’ajoute pontifiant qu’ils peuvent lire ma chronique du  23 mars 2009 http://www.berthomeau.com/article-29228704.html  Tous m’écoutent religieusement sauf Margot qui n’aime les pontifes que lorsqu’ils sont souverains. Bref, trop de mots Berthomeau !  Couleur très prononcée : melon mur. « Montaigne était fou de melon » dis-je. Promis juré je me tais. Le nez est timide, délicat, minimaliste. En bouche il les déçoit. Manque d’intensité, étriqué, ne surprend pas. Espérait quelque chose de plus riche avec la Roussane. « L’habit ne fait pas le moine... » c’est du Margot. Très pomme grany. Michel Laurent tempère : ce Brézème est né dans un millésime difficile : 2007. Flore est bien plus indulgente, elle trouve que ce vin est bon pour faire aimer le vin. Beau compliment  qui tempère la déception des autres et donne une note de 11,5/20. 

 

Nous attaquons les rouges par la Charente, l’Orée du Bosquet 2008, un vin de pays qui ne séduit personne : nez poivron, le cabernet est d’un côté et le merlot de l’autre. Apre en bouche, maigre, manque d’équilibre. Stop ! 8/20 et dire qu’un Ministre m’a expédié en Charente pour prêcher la reconversion. Comme je n’y croyais guère je n’en ai fait qu’à ma tête et je n’ai aucun regret.

Le suivant, un pays d’Oc Domaine de Cabriac Merlot 2007, avec son nez de fruits très mûrs, ketches, cerise au kirsch « Mon chéri » versus Margot, déçoit Flore. Erwan prend la main pour souligner la rondeur, des tannins fondus et une bonne puissance tannique. Margot coupe court d’un « superficiel » sans appel. La finale manque d’ampleur et de profondeur c’est donc un petit 10/20 au final.

 Nous attaquons le Pinot noir corse 2006 de Bob Skalli. Ils le trouvent très Pinot noir Nouveau Monde, Oregon, nez bonbon à la cerise, chaud, réglisse, cacao amer, un peu de réduction. En bouche soyeux, équilibré, du grain, du corps, pour Erwan à mille lieux du pinot noir classique sur le fruit, un peu lourd, eau-de-vie, ni Corse, ni Pinot noir. La discussion s’engage. Les filles l’aiment, le trouvent flatteur, fait pour les States. Pas de compromis possible 12/20 pour les mecs et 14/20 pour les nanas. Moi j’aime Bob et son vin.

 Je l’ai acheté pour son étiquette sympa le Pichot-Roucas 2008  c’est un Vin de Pays de la Méditerranée qui nécessite une explication géographique puisque l’aire monte fort loin la vallée du Rhône. Suit un grand moment de notre Margot autour de la basse-cour, du poulailler et autres qualificatifs allant du Guano au pied de facteur. Je goûte tout le suc d’un vocabulaire très Béruréen – du Bérurier de San Antonio – et prends des notes. Nez syrah poivré cabernet poivron, animal, très coq au vin : la basse-cour toujours, rustique sans être rustre. En bouche c’est frais, fruits croquants, assez cohérent comme vin, bon équilibre général. Idéal sur les grillades. La note : 11,5/20.  

 Nous descendons le Rhône jusqu’au Costières de Nîmes Château Mas Neuf 2007. Nez chocolat, séducteur, appétissant, bel équilibre d’assemblage des 4 cépages Syrah (45%), Grenache (25%), Mourvèdre (15%), Carignan (15%). Qualifié de riche, lorsque soudain Margot nous projette dans la jungle guatémaltèque : le nez de ce vin relève du poivre mentholée naturel du Guatemala . Un must donc ! Un autre must serait sans doute de visionner une fameuse photo de Flore et de Margot dans la jungle guatémaltèque mais je pense que notre petit cercle s’en réservera l’exclusivité. Vous étiez prévenus les amis nos filles sont formidables. En bouche rond, équilibré, du velours, musclé, présent, un vin très mec pour Margot. C’est Michel Laurent qui a le dernier mot à déguster avec de la viande de taureau camarguais. Pour Margot, qui a passé la surmultipliée, à boire dans le Sud, à Paris c’est trop musclé. La note excellente : 15/20.

Nous terminons notre dégustation avec le Château Tire Pé Bordeaux 2007. Le silence se fait. Je pressens le grand moment. Il monte, il fuse. Le nez est sur le fuit mûr croquant. Finesse. Chaleur. L’instant est extatique. Erwan avoue que ce vin le réconcilie avec l’AOC Bordeaux. « Pas de bois c’est génial ! » je crois que c’est notre Margot qui s’enflamme. Bien équilibré, bien fait, tanins bien exprimés. Donne tous les gages d’une bonne garde. En un mot : EXCELLENT ! Nous allons le boire à table. Quel bonheur de finir sur une note enthousiaste : 16,5/20. Je suis aux anges. Je n’ai en rien influencé mes petits camarades dans leur élan qui fut unanime.

 

Notre PODIUM

 

N°1 : le Château Tire Pé Bordeaux 2007 www.tirepe.com/ 16,5/20

N°2 : Les Beaux Jours Coteaux du Giennois 2008 blanc emile.balland@orange.fr 15/20

N°3 : Château Mas Neuf Tradition rouge Costières de Nîmes 2007 www.chateau-mas-neuf.com/   15/20

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3 novembre 2009 2 03 /11 /novembre /2009 00:09

Dans toutes les régions viticoles, les interactions entre l’évolution des prix du vin ou des vins et celle de la valeur des vignes sont toujours complexes. Dans le Languedoc-Roussillon, grand vignoble mixte, chaque département recèle des spécificités liées à sa position géographique, son histoire, ses structures de vinification, le dynamisme de certaines appellations ou l’immobilisme des autres, les interactions entre les deux grandes indications géographiques : Languedoc et Oc. Ce contexte induit donc une grande disparité des prix du foncier viticole : le rapport peut aller de 1 à 10 pour les terroirs d’appellations : 7600 euros/ha pour les muscats de l’Aude jusqu’à 79 000 euros/ha pour le Tavel.

 

En 2008 le marché du foncier viticole en Languedoc-Roussillon reste très déprimé.

 

En effet « de manière générale, on constate que les acteurs du marché foncier annulent ou reportent leurs investissements en matière d’agrandissement ou de restructuration de leur propriété viticole, ce marché à donc subit une baisse du nombre des transactions dans un climat d’attente. » note la SAFER Languedoc-Roussillon.

 

Cependant, les appellations qui ont réussi leur mutation voient les prix de leur vignes progresser : dans l’Hérault c’est le cas du Pic St Loup et du Picpoul de Pinet ; dans les PO : Banyuls-Collioure et Maury ; dans l’Aude : la Clape et Quatourze ; dans le Gard : Tavel et Lirac.

 

Reste que dans le monde des vignobles celui du Languedoc, en dépit des programmes successifs d’arrachage, garde des dimensions qui le situent au tout premier rang en termes d’étendue. Même si cette affirmation peut paraître paradoxale dans le climat de déprime actuelle, le foncier viticole du Languedoc-Roussillon exerce encore auprès des investisseurs extérieurs un attrait. En effet, les opportunités d’installations à des prix relativement acceptables, le climat méditerranéen, la qualité de l’environnement naturel, la proximité du littoral sont autant d’atouts pour la région.

 

Aude : vignes d’AOC les moins chères du LR en moyenne 9500 euros/ha.

-         Corbières Minervois : point bas en 2006 7500 euros/ha retrouve une courbe ascendante ;

-         Fitou : résiste et progresse de 3,9% à + de 10 500 euros/ha

-         Coteaux du Languedoc (La Clape, Quatourze) maintien d’un prix ha élevé  + de 13 000 euros/ha ;

-         Limoux : marché peu actif, prix stagnant – de 12 000 euros>/ha

 

Gard : lente érosion du prix du foncier viticole – 1,6% en 1 an 19 000 euros/ha.

-         Costières de Nîmes – 7,5% en 2008 ;

-         Cotes du Rhône : stagnation du prix à l’ha historiquement bas 18 000 euros/ha ;

-         Coteaux du Languedoc : niveau de valorisation faible 13 000 euros/ha point le plus bas depuis 5 ans.

 

Hérault : léger repli en 2008 13 600 euros/ha vignoble le plus étendu du LR a mieux résisté à la crise.

-         Pic St Loup et la Méjanelle : maintien du prix à un niveau relativement élevé autour de 35 000 euros/ha ;

-         Picpoul de Pinet : même constat entre 18 et 20 000 euros/ha ;

-         Muscat de Frontignan, de Mireval, de Lunel, de St Jean du Minervois : prix stabilisés autour de 20 000 euros/ha ;

-         St Chinian 12 000 euros/ha, Faugères 14 000 euros/ha, Minervois 10 000 euros/ha stagnation et niveau faible.

 

Pyrénées-Orientales : pour les V de P prix très faibles entre 6 et 9000 euros/ha ; pour les AOC les prix progressent depuis 3 ans pour atteindre 10 000 euros/ha.

-         Cotes du Roussillon : en redressement 9400 euros/ha ;

-         Maury : engouement + 11,1% de hausse autour de 10 000 euros/ha ;

-         Banyuls Collioure : prix en hausse depuis 3 ans pour atteindre 19 000 euros/ha ;

-         Muscat de Rivesaltes : maintien du prix autour de 13 000 euros/ha.

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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 00:06

Après un déjeuner fort agréable au Verger des Papes, en ce début d’après-midi d’octobre l’air était tendre et la lumière fine sur le Comtat Venaissin – pour les cancres en géographie la plaine du Comtat est située entre Rhône et Durance et est cernée par le Ventoux, les Dentelles de Montmirail et les Monts du Vaucluse – et nous roulions en direction du château du Trignon. La cueillette des pommes du dimanche précédent ayant eu raison de mon dos, Jérôme me convoyait avec soin et sollicitude. Nous conversions. Avec Jérôme j’ai toujours le sentiment, lorsque nous nous rencontrons, de reprendre le fil d’une conversation que nous aurions interrompu la veille. La connexion est immédiate, naturelle, complice même, car nous nous adossons à notre histoire commune. Certes, nous avons, l’un comme l’autre, pris du recul vis-à-vis de la chose publique mais, dans nos conversations, nous continuons de confronter nos analyses. Jean Pinchon aimait à dire à propos des vins : « qu’il fallait savoir boxer dans sa catégorie... ». Pour notre part, Jérôme Quiot et moi nous boxions dans la même et, sans vouloir nous distribuer des médailles en chocolat, par le style nous nous rattachions plutôt aux puncheurs qui savent donner mais aussi encaisser.












Nous discutions du livre de Michel Quint « Les Joyeuses » à propos duquel j’avais commis une chronique : « Contre le bégaiement, un bon remède : le Gigondas ! »
http://www.berthomeau.com/article-34974717.html .  L’action se passe à Sablet que nous apercevions au loin. Jérôme me confiait qu’il l’avait lu pendant les vendanges. Qu’il avait bien aimé mais qu’il allait le relire dans des conditions plus paisibles. Comme l’idée d’une chronique sur le château de Trignon m’est venue au détour d’une phrase de ce livre « Alors j’ai sollicité les copains, ah tu es le petit Rico, et ton père David, comment il va, au domaine de Verquière, celui de Piaugier, de Mourchon chez Christian Bonfils, le château de Trignon à Gigondas... » je goûte tout le suc de ces fils noués par la grâce de mon petit espace de liberté. Alors que le magnifique village de Séguret, perché et fiché à flanc de colline, s'offre à nos yeux, Jérôme évoque la journée du livre de Sablet en juillet où il aime se rendre. Je note la date sur mes tablettes.

Nous y sommes. Le lieu est bucolique, le chien couché de tout son long, une maison de charme, rien d’apprêté, c’est le charme discret de la bourgeoisie terrienne. Nous nous installons sous les charmilles face à un splendide et reposant paysage, quasiment indemne de toute construction visible, je tombe sous le charme. Jérôme s’inquiète de mon dos. Je le rassure : ce que mes yeux découvrent se révèle un puissant analgésique. Alors Jérôme me parle de l’acquisition en 2006, auprès de la famille Roux, du Château de Trignon qui rassemblait plusieurs appellations : Gigondas, Sablet, Côtes-du-rhône et Muscat Beaumes de Venise. Ce fut tout d’abord, me confie-t-il, une simple recherche de diversification de la gamme des appellations de la famille Quiot qui, par la grâce et le charme des dentelles de Montmirail que l’on peut contempler tout à loisir depuis le lieu où nous sommes assis, se transformera en un véritable coup de foudre. Les petits matins d’été de Trignon sont emplis d’un charme dont seul Jérôme pourra vous confier toute la quintessence. Cette demeure recèle des ondes positives, c’est un lieu d’écriture. Pourquoi pas me dis-je !

J’entends déjà certains ricaner « ouais, ouais, c’est bien joli tout ça, ce bla bla bla de carte postale mon cher Berthomeau, mais ton boulot c’est de nous faire saliver sur les nectars du Château de Trignon... » Certes, chers lecteurs, mais de grâce ne méprisez pas le plaisir de la conversation. Le Bien Vivre, si cher aux meilleurs d’entre nous, ne se résume pas à des notes de dégustation. Comme diraient les fils de pub à mon propos « ça n’est pas écrit Bettane&Desseauve sur le fronton de ma petite maison d’écriture » Mais rassurez-vous, face aux splendeurs des dentelles de Montmirail, Jérôme et moi nous dégustions des vins de la propriété : un Sablet Rouge 2005 et une Marsanne 2008. Pas une dégustation de long nez et de bec fin une consommation d'honnêtes hommes conversant sous les charmilles  qui réjouit le cœur, raffermit les liens et aère les neurones. Comme la famille Quiot est une maison de confiance alors vous pouvez aller acquérir au charmant petit caveau du château de Trignon de beaux flacons. Depuis son acquisition la famille Quiot a rajouté 10 hectares de Vacqueyras à la pelotte du château de Trignon. Nous visitons les installations d’une méticulosité suisse. Je salue Jean-Baptiste Quiot en plein travail. Souvenir de la soirée truffes où je m’étais aspergé de Châteauneuf rouge et où l’une de ses chemises me sauva la mise. Voilà une bien belle maison : un vignoble d’exception, celui de Gigondas qui s’émancipe de l’ombre portée de Châteauneuf, un patchwork d’appellations communales, des Côtes du Rhône qui permettent de décliner des cépages blancs : Roussane, Marsanne et Viognier, des équipements impeccables, un corps de bâtiments plein de charme.

À tous ceux qui ne pensent le destin du vigneron français qu’au travers d’un artisanat de timbre poste, que j’aime et je défens aussi car il recèle bien des valeurs d’authenticité,  loin de moi de leur opposer la saga de Geneviève et de Jérôme Quiot qui n’a pas été, loin s’en faut, qu’un long fleuve tranquille. Du travail, de la ténacité, des soucis aussi, un engagement national pendant tout un temps avec son lot de grandeur et de petitesses qui vous tannent le cuir, du temps passé par Jérôme à sillonner le monde, un projet qui dérangeait le ronron de beaucoup de ses collègues. Dans notre beau et vieux pays où la réussite ne bénéficie pas d’une réelle cote d’amour, le jour où nous voudrons bien, par delà nos différences, nos oppositions réelles ou supposées, privilégier ce qui nous uni en laissant de côté pour un temps ce qui nous sépare, nous effectueront le premier pas qui nous sortira de notre immobilisme mortifère. Quand nous avons créé « Sans Interdit » avec Jérôme Quiot et d'autres tel était notre objectif premier. Il reste toujours d’actualité. Reste plus qu’à profiter du temps des froidures pour nous retrouver afin de remettre l’ouvrage sur le métier. Un grand bonjour à notre Jean-Louis du Luberon qui est lui aussi de cette aventure...
 

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31 octobre 2009 6 31 /10 /octobre /2009 00:06

Très beau titre mes amis, raccoleur en diable, beau comme une manchette du France-Soir de Pierre Lazareff. Que cache-t-il derrière ses fagots ? Des souvenirs ! Les chemins de la mémoire prennent parfois d’étranges itinéraires. Pendant le mois d’août les grandes surfaces culturelles se sont transformées en hard-discounter : face à la dégringolade des ventes des DVD, liée au téléchargement sauvage, la braderie a fait rage. Tout à 5 euros, et pas des nanars. Ainsi, de passage dans l'une d'elles, pour l’achat d’une carte numérique pour mon Ixus je suis tombé en arrêt devant un étrange produit dans le rayon classique : Roberto Alagna chante Luis Mariano chez Deutsche Gramophon. C’était comme si, prise d’un vent de panique face à l’irruption des vins sans IG millésimés, la RVF nous proposait une verticale de « Vieux Papes »

Où que cé t’y qui va chercher tout ça ? Dans l’un des replis de ma mémoire car soudain je me rappelais que maman était une groupie de Luis Mariano. Elle alla jusqu’à aller l’écouter aux Sables d’Olonne lors d’une de ses tournées avec le cirque Pinder. Dieu sait si je l’ai raillé le beau Luis avec ses « Tchik, tchik, aïe, aïe, aïe… » et ses espagnolades à deux balles. Et pourtant, cinquante ans après, la liste des titres repris par Roberto Alagna : La belle de Cadix, Salade de fruits, C’est magnifique, Maman est la plus belle du monde, m’apparaît comme un petit bouquet de merveilleux souvenirs. L’âge bien sûr porte à l’attendrissement sur son passé mais là, ce sont des images bien précises qui sont remontées à ma mémoire : celles de la fête des fleurs de la Mothe-Achard avec ses chars et ses flonflons.

Chaque quartier avait son char : une remorque agricole tirée par un tracteur. Les fleurs étaient en papier crépon : un travail énorme que les femmes réalisaient à la veillée. Les fleurs étaient ensuite disposées sur du grillage. Le thème du char était choisi je ne sais trop comment mais, une année, ce fut Salade de fruits un tube de Bourvil. Vous vous imaginez le tableau imaginé par les artistes locaux. La totale exotique : paillotte, orange, ananas, noix de coco... Bref, tout ça me passait au-dessus de la tête sauf que, un beau matin, ma chère maman aborda la question qui fâche : à l’avant du char était prévu un couple allongé au bord du lagon, elle en pagne et lui en maillot de bain. Afin de ne pas heurter les bonnes mœurs et encourir les foudres du curé-doyen il avait été décidé que ce couple serait formé par deux enfants. Suivez mon regard. Ils m’avaient choisi pour faire le pendant à une " beauté locale" dont j’ai oublié le nom. Bien évidemment dans un premier mouvement je refusai cette exhibition pour, de guerre lasse, céder à ma chère maman. J’étais furax pour deux raisons : primo mon développement musculaire n’avait rien à voir avec celui d’Alain Bernard et deuxio je craignais les quolibets de mes copains sur le sex-appeal du « boudin » avec qui j’allais faire couple hawaïen. Le jour venu la météo n’était pas au rendez-vous. Le soleil était en berne. Je me gelais mes glaouis naissantes et je devais être proche du violet. Par bonheur aucune photo n’a survécu à ce spectacle mais les images sont remontées de ma mémoire par la grâce de Roberto Alagna exhumant le beau Luis Mariano, cher au cœur de ma chère maman, de la naphtaline du passé.

Je vous offre donc ce matin un petit florilège du répertoire de l’homme de Mexico :

-         L’amour est un bouquet de violettes qui faisait parti du répertoire de maman avec l’hirondelle du faubourg ;

-         Maman tu es la plus belle du monde par Roberto Alagna

-         Salade de fruits par l’irremplaçable Bourvil.

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30 octobre 2009 5 30 /10 /octobre /2009 00:09

Moi, BERTHOMEAU Jacques, matricule 17044, à jour de mes cotisations à l’ANPAA 75 – 15 euros déductibles de mes revenus au titre de dons aux œuvres – ayant été convoqué à l’Assemblée Générale de l’ANPAA du 27 juin 2009,
à 9h30, à l'Asiem 6 rue Albert Lapparent - 75007 Paris mais n’ayant pu m’y rendre, étant absent de Paris ce jour-là, je vous rends compte des comptes 2008 de cette association et vous propose la passionnante et instructive lecture d’extraits de son Rapport Moral.

Bonne lecture.

  Les PRODUITS : 61 022 201 contre 57 588 986 en 2007


1- La dotation globale
 : 39 961 228 contre 38 012 545 en 2007

Elle a un caractère pérenne et représente les 2/3 des produits de l’association

Son montant a progressé de 5,1% en 2008.


2-Les subventions
 : 17 585 559 contre 16 531 844 en 2007

A la différence de la dotation globale elles ont un caractère aléatoire.

Les subventions attribuéesà l’ANPAA au titre de l’exercice 2008 ont très légèrement progressé dans leur montant (+0,17%) alors que durant les deux exercices précédents leur baisse était sensible (-4,2 % entre 2005 et 2006 et -4,6% entre 2006 et 2007).


3- les autres produits d’exploitation 
: 3 475 414 contre 3 044 597 en 2007

Noter que les cotisations 2008 s’élèvent à 22 111 euros contre 25 046 en 2007 et les abonnements (revue Addictions) à 8843 contre 10 079 en 2007.

Remarque : la cotisation de base étant de 15 euros et l’abonnement annuel à 15 euros on peut estimer le nombre d’adhérents à l’ANPAA tourne autour de 1400 et qu’entre 2007 et 2008 l’association a perdu presque 200 de ses membres. Dans la mesure où les dirigeants sont élus par les adhérents de l’ANPAA, la représentativité de ceux-ci est sujette à caution. Nous nous situons dans le domaine de la pure cooptation.

Quand à la revue Addictions vu l’état de ses abonnés, eux aussi en chute libre, de 670 à 580 (évaluation) elle doit s’assimiler à un gratuit (elle financée par la CNAMTS la caisse d’assurance maladie).

 

Les CHARGES : elles sont en progression de + 6,8% supérieure à celle des produits + 6%.


1-Frais de personnel
 80% des charges d’exploitation de l’A.N.P.A.

Ils augmentent en 2008 de 5,3% du fait de la progression des effectifs de l’A.N.P.A.A., 1 396 salariés au 31 décembre 2008 (983 ETP)» contre (945) ETP partagés par 1 353 salariés fin 2007.

« Les effectifs de l’A.N.P.A.A. en « ETP » ont ainsi progressé de près de 72% depuis 2000, c'est-à-dire en neuf ans : cette situation est la conséquence du développement de nouvelles activités (création de CCAA, de CSST, de consultations avancées d’alcoologie, de consultations de tabacologie….) ayant conduit à la création d’emplois. »


2- Rémunérations des dirigeants bénévoles et salariés :

La loi du 23 mai 2006 a introduit pour les associations dont le budget est supérieur à 150 k€ et qui reçoivent une ou plusieurs subventions de l’Etat ou d’un Collectivité territoriale supérieures à 50 k€ l’obligation de publier dans leurs comptes financiers les rémunérations des trois plus haut cadres dirigeants bénévoles ou salariés ainsi que leurs avantages en nature.

Conformément aux recommandations formulées par la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC bulletin 146 – juin 2007 p.327), cette information doit être fournie dans l’annexe des comptes annuels, de façon globale, et nous la reprenons ci-après non sans rappeler au préalable que les dirigeants bénévoles – c'est-à-dire les membres du Bureau national- ne perçoivent aucune rémunération pour l’exercice de leur mandat. Seuls les frais engagés à l’occasion de leur mission font l’objet d’un remboursement selon des règles fixées par le conseil d’administration.

Au cours de l’année 2008, les rémunérations versées aux trois plus hauts cadres dirigeants salariés ont totalisé 207 437 €. « 

 

EXTRAITS du RAPPORT MORAL de l’AG

 

« Le projet de loi Hôpital Patients Santé Territoires » relatif à la gouvernance de l’hôpital, à la création d’Agences Régionales de Santé (ARS) ainsi que portant diverses mesures de santé publique (éducation thérapeutique, dispositions limitant l’offre d’alcool...) a été discuté puis adoptée par l’Assemblée Nationale et par le Sénat.

Tout au long de ce débat nous avons multiplié les initiatives, tant auprès des politiques, ministres, députés et sénateurs, attachés parlementaires..., que vers les médias, en lien avec nos partenaires pour faire valoir notre point de vue et nos propositions d’amélioration de ce texte et pour faire entendre les voix de nos concitoyens et de la santé publique.

Nous avons notamment diffusé le rapport d’activités 2007 à chaque député avec une lettre expliquant notamment les risques d’une libéralisation de la publicité pour l’alcool sur Internet lors du vote de la loi. Nous avons encore, en collaboration avec la Ligue contre le Cancer, fait un sondage pour connaître l’opinion des Français sur les mesures limitant l’offre d’alcool contenues dans ce projet de loi ainsi que sur l’opportunité d’autoriser ou non la publicité pour l’alcool sur Internet. Les résultats de ce sondage sont éloquents. Ils montrent que notre position correspond à l’attente de la majorité de nos concitoyens et nous confortent sur la pertinence de nos préconisations sur ce sujet, à savoir : restreindre la publicité en faveur de l’alcool aux seuls sites des producteurs et des distributeurs. Plus de 75% des personnes interviewées s’expriment pour l’interdiction des ventes d’alcool aux moins de 18 ans, pour l’interdiction de l’open bar et pour l’interdiction de vente d’alcool dans les stations-services ; 78% sont défavorables à l’autorisation de la publicité pour l’alcool sur Internet.

L’Assemblée nationale avec l’aval du gouvernement a voté un amendement autorisant la publicité sur tous les sites à l’exception de ceux dédiés à la jeunesse ou aux activités sportives et le Sénat a confirmé ! Nous avons pris acte et fait le triste constat de la volonté délibérée de ne pas donner suite aux propositions constructives (par exemple l’amendement 530) des associations. Nous avons dénoncé ces votes.

 

« La publication d’une lettre ouverte, cosignée par nos partenaires associatifs et des personnalités qualifiées, est un récent exemple de partenariat et de mobilisation conjointe pour dénoncer les dangers, pour la santé publique et en particulier pour les jeunes, mineurs et jeunes majeurs, et les incohérences des positions du projet de loi « Hôpital Patients Santé Territoires » à propos de la prévention du risque alcool. La nécessité des partenariats et des prises de position partagées pour répondre aux initiatives des producteurs et de leurs soutiens parlementaires pour démanteler la loi Evin nous conduit à envisager la constitution d’une large « alliance pour la prévention du risque alcool », étendue aux acteurs sociétaux. L’approche addictologique n’interdit en rien de se mobiliser contre les initiatives visant à inciter à la consommation, notamment chez les jeunes et entraînant une augmentation des risques et des dommages. Nous ne pouvons cautionner la banalisation et la multiplication de l’offre et toute attitude de prosélytisme valorisant la consommation de ces substances, psycho-actives, addictives et toxiques, ou l’exercice des comportements à risques addictifs, comme bientôt avec les jeux en ligne. Aujourd’hui c’est sur l’alcool que les lobbies font le forcing tant sur le plan commercial que sur le plan politique. Les jeunes sont leur cible privilégiée et nous ne pouvons rester inactifs, nous devons être mobilisés. »  

 

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