Les bancs de l’hémicycle du Palais Bourbon je connais. Entre juin 1981 et juin 1983 j’ai passé des heures à veiller au grain pour le compte du Président. Bien sûr, ces messieurs majoritaires, dès que les caméras tournent ils viennent en foule, s’agitent, interpellent, tentent le bon mot au bon endroit, font les paons, le tout à l’attention de la ménagère de plus de 60 ans et de papy Mougeot qui ne manqueraient pour rien au monde les questions au gouvernement du mercredi après-midi sur France3. L’un des meilleurs de mon temps était Robert-André Vivien député-maire de Saint-Mandé célèbre pour ses traits d'esprit, mots d'humour, et calembours (parfois scabreux) et lapsus à l'Assemblée nationale dont le célèbre « Enfin Monsieur le Ministre, durcissez votre sexe, heu pardon, votre texte » à l'occasion d'un débat parlementaire sur la classification des films X en 1975. En 1988 où il laissa sa place à Patrick Beaudouin qu’il ne faut pas confondre avec notre copain Patrick Baudouin (un e vous manque et la face du monde en est changée.
Donc ça ne vole souvent pas très haut mais ces messieurs ont souvent fort bien déjeuné chez Françoise ou ailleurs et il faut bien qu’ils distillent leur carburant alors ils sont chauds bouillant. Les plus placides, comme Raymond Barre, sombre en dépit du bordel, dans des siestes postprandiales, mais la majorité est dans les starting-blocks. On récapitule. Cécile Duflot a monopolisé l'actualité de ces dernières 24 heures non parce qu'elle planche sur l'encadrement des loyers qui vampirisent nos salaires ? Pas du tout, tout bêtement parce qu'elle s’est présentée à l'Assemblée nationale vêtue d’une robe-chemise qui lui arrivait juste en dessous des coudes et des genoux. Bronca des mâles et même de quelques gonzesses ! L’artillerie lourde : Balkany, Myard, les meilleurs quoi !
Quand Balkany fait de l'humour en expliquant que Cécile Duflot avait mis cette robe pour ne pas qu'on l'écoute, et que lui, il n'avait fait que l'admirer, c'est juste du Balkany. Comme lorsqu'il explique qu'il partirait bien en vacances avec Aurélie Fillipetti car « c'est la plus jolie » c’est du lourd.
Franchement, la robe de Cécile Duflot n’avait pas de quoi fouetter le sang d’un chat ni mettre en branle un DSK ! Même pas du vaudeville, rien que des égrillards !
Alors pourquoi mettre mon grain de sel, le bromure suffirait, sur cette histoire ?
Pour deux raisons :
- La première : je suis très chiffon et je me suis enquis d’où venait cette robe L'info du jour vient de Dom B., chroniqueuse sur Le Plus « Décidément, Cécile Duflot n'a pas de bol avec ses tenues vestimentaires, ou bien elle est en jeans et suscite alors les réactions indignées pour son "laisser-aller", ou bien elle tente les fleurs d'une robe d'été (soldée, 66 euros, 97% coton, 3% élasthanne et lavable en machine) et là, ce sont les réactions sexistes qui pleuvent. »
- La seconde c’est que je souhaite réhabiliter l’expression « ça volait au ras des pâquerettes » injustement rabaissée au niveau de ces minables gougnafiers. Tout de même planer au ras des pâquerettes ça n’a rien à voir avec patauger dans le caniveau. Pour prouver mes dire je vous propose de visionner la vidéo de la chanson de Souchon « Au ras des pâquerettes »