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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 17:00

marchands_du20ef-3a89d.jpgL’ami Olivier Borneuf m’interrogeait à propos de mes craintes sur le devenir de la blogosphère que j’exprimais dans ma chronique  « Ne pas confondre un passe-plat avec un maître-queue… » dixit François Morel à propos de Claire Chazal : qu’en est-il en notre petit monde du vin ?. link

 

« J'avoue ne pas avoir assez réfléchi à la question mais pensez-vous sérieusement que l'on puisse comparer radio et Web ? Je ne parle pas de la taille ou de la place que l'on peut avoir sur la toile (qui effectivement risque d'être régulée) mais bel et bien de l'accès à la technologie (n'importe qui peut avoir/fabriquer un modem et faire sa sauce sur Internet, et ce, au niveau mondial contrairement aux premières radios indépendantes). Votre avis ? »

 

Dans le Fokker qui m’amenait à Clermont-Ferrand j’ai lu l’analyse de Nicolas Rauline  journaliste au service High-Tech Médias des échos : « les nouvelles marches de l’empire » link Je n’ai pas tout compris car le sabir des développeurs me passe largement au-dessus de la tête. Cependant, comme je ne suis pas plus con que la moyenne j’ai saisi le sens de cette analyse et surtout j’ai trouvé la confirmation de mes craintes.

 

Je livre l’entame de l’article pour ceux d’entre vous qui ne souhaitez pas le lire en entier. C’est édifiant et inquiétant.

 

« Dans les travées du Concourse Exhibition Center de San Francisco, jeudi dernier, les commentaires étaient dithyrambiques sur les nouveautés que venait d'annoncer Mark Zuckerberg. Les développeurs présents, à l'imagination pourtant souvent débordante, étaient bluffés par les possibilités offertes par la nouvelle plate-forme de Facebook. Il faut dire que l'idée de base est ambitieuse : faire du réseau social le principal carrefour du Net. Google en est aujourd'hui la porte d'entrée, Facebook veut détrôner le moteur de recherche. Mark Zuckerberg l'a reconnu à demi-mot : le réseau social n'en est encore qu'à ses débuts et n'a exploité pour le moment qu'une infime partie de ses possibilités. Sa mission : « socialiser » le Web et, par extension, toute la société. Concrètement, cela signifie introduire une dose de Facebook dans toutes les activités traditionnelles pour profiter de la puissance du réseau social et de son effet démultiplicateur.

Facebook a commencé par les communications interpersonnelles. Les blogs ? En partie ringardisés par le profil Facebook. Myspace ? Tué par la plate-forme. L'e-mail et la messagerie instantanée ? Facebook s'y attaque depuis plusieurs mois en proposant son propre service et en poussant un nouvel usage des messages entre personnes, qui confond e-mail et messagerie instantanée. Grâce à un partenariat avec Skype, il a même récemment intégré les appels en vidéo. Puis il s'est attaqué aux secteurs « sociaux par nature », selon Mark Zuckerberg, comme le jeu. Et a révolutionné le secteur. Zynga, société dont le développement est entièrement dépendant de Facebook, joue désormais dans la cour des grands, aux côtés des éditeurs traditionnels. La plupart des nouveaux jeux intègrent désormais une partie « sociale », jouable sur les réseaux sociaux. Et ce que Facebook a réussi dans le jeu vidéo, il se sent capable de le reproduire dans d'autres secteurs.

Prochains visés : les médias (musique, cinéma, presse, télévision...), le divertissement et le « lifestyle » (vie pratique, cuisine, loisirs, etc.) »

 

« En devenant le reflet de toute la vie numérique (et même au-delà), le réseau social s’assurerait une part dominante des revenus du Net. »

 

C’est clair. Alors quel sera le devenir des contenus intelligents de blogs sans visibilité, sans modèle économique : l’équivalent d’un bulletin paroissial ou de la feuille de chou associative. Bien sûr, quelques élus récupérés par les grands médias continueront de jouer le rôle de leurres dans la grande cour des marchands du temple qui s’engraisseront d’un écosystème aussi appauvri qu’une terre arasée au Round Up. Pour que les blogs jouant la carte du contenu vivent et durent la condition nécessaire et suffisante c’est que leur lectorat participe vraiment à leur vie par ses commentaires et sa mise en réseau plutôt que de se cantonner seulement dans une lecture bienveillante mais passive. Seul le flux intéresse les maîtres du Net. Pour ma part étant hors tout modèle économique je me contente de témoigner sans autre ambition.

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1 octobre 2011 6 01 /10 /octobre /2011 17:00

SENAT.jpgVotre taulier a le sens de l’à-propos : jeudi soir à la nuit tombée juché sur son fier destrier noir il a pédalé au train d’un sénateur jusqu’au 68 du boulevard Saint Michel où est sis la questure du Sénat de la République. Les vignerons de la Côte Chalonnaise y organisaient une dégustation dans les appartements du questeur Beaumont, sénateur de Saône-et-Loire. Pour ne rien vous cacher j’étais rentré dare-dare des vertes prairies du Puy-de-Dôme pour aller admirer les Mercurey du château de Chamirey que présentait la souriante et accueillante Aurore Devillard.

 

Du balcon du premier étage il me fut possible de contempler dans un jardin du Luxembourg plongé dans la pénombre le lourd bâtiment du Sénat piqueté de lumières qui prenait des allures de Grand Hôtel du bord de mer dans un film de Visconti. J’imaginais sous les ors, les conciliabules entre les puissants d’hier et quelques seconds couteaux prêts à vendre leur voix pour un plat de lentilles. J’ai fréquenté le Sénat pour y défendre au banc du gouvernement des lois, je connais les usages et je sais que les coups tordus se font avec la componction qui sied à cette assemblée qui se dit composée de Sages.

 

Il y eut deux petits discours : le premier de Bertrand Devillard en remerciement de l’hospitalité offerte par le questeur et la réponse du dit questeur René Beaumont. Celui-ci, en ce moment historique d’alternance, avec une élégance un peu désabusée mais souriante, fit part à l’assistance : vignerons et goûteurs qu’elle était ici chez elle puisque le Sénat était le représentant des terroirs de France. Belle définition qui comme tout ce qui est destiné à plaire à une assistance recèle à la fois une part de vérité et une part d’enluminures.

 

Comme nos sénateurs sont élus par de grands électeurs pour la plupart élus locaux et que par ce mode de scrutin, pas toujours bien connu des Français, ils se retrouvent redevables de bien représenter leurs préoccupations et celles de leurs administrés. Partageant mon bureau avec un maire rural du fin fond du Cantal je sais d’expérience que ce n’est pas une sinécure et que notre France devenue si urbaine a besoin de se soucier de ceux qui ont encore les pieds sur des terres cultivées. Cependant, ce qui m’importe dans cette histoire de représentation des terroirs ce n’est pas la représentativité de ceux qui s’en disent les hérauts mais les résultats de leur labeur pour que les Français reconnaissent à leur juste valeur tout ce que nous apportent ces fameux terroirs et plus particulièrement les femmes et les hommes qui y travaillent.

 

C’est là où le bât blesse. En effet, plus que des défenseurs des terroirs de France nos braves sénateurs apparaissent aux yeux de leurs compatriotes avant tout préoccupé du terroir de leurs électeurs. Position logique mais qui donne le sentiment d’un féodalisme bien compris. Emiettement, baronnies, village gaulois, chauvinisme local, message inaudible au-delà du cercle des convaincus, discours de comice, bonnes paroles ne dépassant pas les limites de la circonscription, image d’un lobby du vin accroché à des vieilles lunes… tout ça confine le monde du vin dans une position étrange où se mêle la sympathie et une indifférence à son importance dans la richesse de notre vieux pays.

 

Le monde du vin agit en petit chose de rien qui se réfugie dans les bras protecteurs de nos sénateurs chenus pour se plaindre, geindre, tempêter contre tous ceux qui lui veulent du mal. Je peux comprendre cette réaction face à l’arrogance et la suffisance de certains mais ce n’est pas à moi que l’on va faire accroire que c’est sous les voutes du Sénat de la République que le combat se gagne. Le monde du vin dispose de gros moyens ponctionnés dans la  poche de chaque vigneron. Combien en distrait-il pour convaincre l’opinion publique de la justesse de sa démarche. Si peu, hormis ceux de Vin&Société.

 

Alors nous n’avons que ce que nous méritons ! Nous jouons dans le bac à sable du beau jardin du Luxembourg, c’est très sympa mais les vrais enjeux sont ailleurs et nous ne sommes pas au rendez-vous...

bac_a_sable.jpg

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 17:00

Philosophes 022Depuis des années j’entre chez vous à l’heure du laitier avec mon petit billet matinal qui, je le concède, au fil du temps s’est étoffé et il se révèle parfois difficile à digérer. Soucieux de votre ligne, de votre confort intellectuel mais aussi de l’entretien de vos précieux neurones je vous propose, en fin de journée, des chroniques plus légères en poids mais plus variées en fonction de l’actualité, de mes humeurs ou de mes envies de dialoguer avec vous avant le dîner.

 

Chroniques au fil de l’eau donc, sans aucune périodicité, où je l’espère les plus timides se risqueront à commenter ou à me suggérer des thèmes qu’ils souhaiteraient voir aborder. Le taulier aime tisser des liens, ce n’est pas pour rien qu’il s’est autoproclamé secrétaire perpétuel d’une improbable Association du Bien Vivre, qu’il s’inscrit dans la dynamique de l’extension du domaine du vin et qu’il a lancé la charte du cochon libre. Autant d’initiatives plus ou moins couronnée de succès mais qui, comme des petites graines jetées sur l’immense terreau de la Toile, germeront et donneront avec le temps j'en suis persuadé de belles pousses chargées de fruits.

 

L’expérience de cet Espace de Liberté nourrit mon relatif optimisme. Face à la dictature de l’instantanéité, du flux continu sans contenu, je persiste à croire qu’il faut, avec ténacité, reprendre son temps, prendre le temps de lire, de se parler, d’échanger, de s’écouter et que les blogs par leur interactivité  le permettent. Profitons-en ! Les sujets ne manquent pas. Ouvrir des fenêtres de dialogue c’est nous donner un peu d’air dans des temps anxiogènes où les faillites de tous ordres, celle des soi-disant élites tout particulièrement, obscurcissent nos horizons.

 

Rassurez-vous, je ne vais pas vous prendre la tête et vous asséner mes « brillantes et pertinentes » analyses. Bien au contraire, mes complices Marie de Saint-Drézéry marquise de Bombon, le maire de Losse-en-Gelaisse et sans doute quelques nouvelles têtes viendront se joindre à moi en ces fins de journée : en terrasse où, comme je le pense vraiment, les propos de café du commerce doivent être écoutés  même si il faut y faire du tri, chez vous entre amis, dans votre chambre d’hôtel pour les grands voyageurs (éviter les suites des Sofitel), nous taillerons des bavettes autour d’un verre, nous referons le monde, nous ne nous prendrons pas trop au sérieux, nous nous prendrons parfois le bec sans que pour autant ça tourne au pugilat.

 

Le taulier, en vieux caïman, a le cuir tout aussi dur qu’il peut avoir la dent dure. Sa seule exigence c’est qu’avant de lui taper sur le râble à bras raccourcis chacun prenne le temps de lire sa prose pleine de digressions, de circonvolutions, non pas en travers ou de travers. En effet, je suis en fasciné par la capacité qu’ont certains à survoler, à réagir sans réfléchir, à dégainer et à tirer à vue sur tout ce qui bouge. Commentez n’est pas forcément flinguer le taulier ou le précédent commentateur mais s’exprimer certes avec vivacité, passion mais toujours avec civilité.

 

Pour finir et vous faire sourire je vous propose une saillie du très conservateur et gros buveur de whisky et de champagne, du Pol Roger, Winston Churchill.

 

Pour lui Christophe Colomb fut « le premier socialiste » de l’Histoire de l’Humanité.

 

La preuve ?

« Il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait et il faisait tout ça aux frais du contribuable. »

 

Comme le souligne Alberto Toscano dans son dernier livre « Ces gaffeurs qui nous gouvernent » chez Fayard

« Il croyait arriver à l’Est et a finalement trouvé l’Ouest. Il voulait les Indes et à découvert les Caraïbes. »

 

Bonne soirée à tous et à demain matin sur mes lignes…

Sutherland-Churchill.jpg

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