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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 14:00

chateau-gonflable-the-winx.jpgDans le monde des grands du vin, du moins ceux qui s’estiment tels ça chauffe, s’ils avaient encore des fourches – maintenant qu’à Bordeaux ils ont à nouveau des chevaux et des bœufs ça va être de l’ordre du possible – les gens des châteaux et des clos, tout comme mes lointains ancêtres Vendéens, pourraient embrocher les félons de la Commission de cette Europe honnie qui, dans le cadre des négociations OMC avec les Etats-Unis, est en passe de changer les règles. Elle pourrait donner aux Américains la possibilité d’utiliser la mention pour vendre leurs vins en Europe. Même punition pour les clos, joyaux bourguignons, et le CAVB déclare la patrie bourguignonne en danger car cette décision [...] porterait grandement atteinte à la notoriété et la spécificité du paysage viticole bourguignon ». Une identité bourguignonne est en danger.


Le pire dans cette affaire pour les seigneurs bordelais et les hobereaux bourguignons c’est qu’il s’agit d’un échange dans le cadre des négociations de l’Organisation mondiale du commerce. L’UE autoriserait les Américains à utiliser le nom « château » et « clos » en échange du droit de vendre du vin de table, sans appellation, ni indication géographique, aux Etats-Unis sous la dénomination de pays Vin de France. Ventre saint gris tout ça pour les gueux du grand sud, ces éternels emmerdeurs chez qui on allait quérir y’ a pas si longtemps de la couleur et décréter que ce n’est pas l’intérêt de la France  d’aller sur ce marché où elle n’est absolument pas compétitive face aux Chiliens ou aux Argentins. » Marché de dupes ? Pas si sûr dans la mesure où ces vins de France peuvent être mieux vendus que des Bordeaux du bas de la cuve.


Combat d’arrière-garde ou défense du droit, dans la blogosphère l’ironie coule à plein tuyau, c’est si beau et si facile de se gausser de la manie des bouffeurs de grenouilles de s’engager dans des batailles d’irréductibles gaulois. Il est sûr que les arguments du type de ceux de Laurent Gapenne, le président de la Fédération des grands vins de Bordeaux : «Les Américains veulent pouvoir utiliser le nom "château" comme une marque commerciale, alors qu’ils n’ont pas du tout la même conception de la production de vin que nous. Ils peuvent acheter du raisin n’importe où pour fabriquer leur vin. La notion de terroir n’existe pas chez eux. Faire du vin, ce n’est pas acheter du raisin avec un peu de sucre et y mettre des copeaux. Il faut tenir compte de la nature.» sont outrés et ne font qu’en appeler à des images éculées. Plus modéré, Bernard Farges président de la Confédération nationale des AOC  estime qu’il y a «une volonté de détourner une notoriété acquise depuis longtemps. Pour les consommateurs, la mention « château » est synonyme de qualité. Si tout le monde peut s’appeler [ainsi], cela va créer de la confusion.»


« Pour pouvoir utiliser le terme « clos », les raisins doivent provenir exclusivement de parcelles de vignes effectivement délimitées par une clôture formée de murs ou de haies vives ; ou dont l’appellation ou la parcelle comporte ce terme » explique la Confédération des Appellations et des Vignerons de Bourgogne (CAVB). La Confédération Paysanne, elle, sous la plume de Claire Laval, Château Gombaude-Guillot à Pomerol, s’insurge :


«CHATEAU» : Stop à la captation d’héritage ! »


En 2005, les négociateurs européens ont accepté que les mots Chablis, Bourgogne, Sauternes, Champagne, Chianti etc.… (Dix-sept appellations en tout…) soient considérés comme des termes « semi génériques ». Ceci s’est fait sous la houlette de Philippe Casteja, membre éminent du CIVB et alors président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux.


Aujourd’hui, la Commission de Bruxelles veut autoriser l'emploi de la mention « Château » pour les vins américains sur le marché européen. Paris se retrouve isolé dans son refus de céder la mention « château » aux vins américains, ces vins élaborés en « wineries » à partir d’achats de vendanges sans aucune notion d’origine et qui gagneraient ainsi un faux air d’AOC.


Jusqu’à maintenant, le droit communautaire réservait la mention « château » à des « exploitations viticoles exactement identifiées », produisant des vins d’AOC et disposant d’un lieu de vinification (chai, cuvier…), permettant de traiter d’une façon distincte la vendange issue des parcelles de l’exploitation. A Bordeaux, le terme « Château » est une signature d’authenticité du vigneron et une garantie d’origine pour le consommateur. Est-ce pure stupidité ou fruit de transactions opaques au service d’intérêts obscurs ?


La Commission Européenne continue d’organiser méthodiquement l’usurpation par des vins industriels d’une image construite par des générations de vignerons. Refusons la concurrence déloyale ! Défendons et valorisons l’origine de nos vins ! »


Comme je suis un peu juriste sur les bords, que j’ai dans un temps où l’OMC se dénommait le GATT fréquenté les négociateurs américains, il me semble qu’il faut essentiellement aborder ce sujet, non pas sur la base de communiqués ou de petits billets d'humeur, mais d’un double point de vue :


-         Celui du rapport des forces et de nos intérêts bien compris (j’entends ceux de l’ensemble de la viticulture française) à moyen terme. Nos collègues américains ne connaissent que le droit des marques et il nous faut cesser de nous réfugier dans des arguments strictement politiques. Notre force nous la tirerons non en érigeant des lignes Maginot mais en faisant en sorte que nos châteaux soient vraiment des symboles de haute expression et non des cache-misères ou des leurres. Trop de châteaux tuent le château à 3 euros ! Pour les Clos c’est différent puisque la Bourgogne s’est constituée sur l’infiniment petit. Bref, balayons devant notre porte et les châteaux industriels ne tromperont personne.


-         Et c’est là que le droit intervient et celui-ci doit se fonder sur une réalité incontestable et Claire Laval a tout à fait raison le château et le clos doivent s’appuyer des « exploitations viticoles exactement identifiées », produisant des vins d’AOC et disposant d’un lieu de vinification (chai, cuvier…), permettant de traiter d’une façon distincte la vendange issue des parcelles de l’exploitation. Les noms de fantaisie illustrant les marques de l’agro-alimentaire n’ont rien à faire dans le vin. Sur ce point il ne s’agit pas d’un combat d’arrière-garde, bien au contraire, mais d’un combat pour préserver de la valeur et, dans la mondialisation, c’est un atout de taille. Nos amis bordelais serait bien inspirés de sortir de leur éternelle ambiguïté et cesser de nous faire accroire que sous le château : d’Yquem à celui du Taulier coulent des vins de haute expression. C’est faux et les « bibines américaines et autres » risquent fort de les surpasser en qualité et notoriété.


Pour en finir, du moins sur cet espace de liberté, j’en reviens à mon titre, qui n’est pas aussi loufoque que ça puisse paraître, lisez ce qui suit à propos du célèbre village aveyronnais de Laguiole. Édifiant, non ! Et ça se passe chez nous et l’affreux jojo habite le Val-de-Marne et pas Losse-en-Gelaisse.


« Laguiole » privatisée !


19 septembre 2012 sur SudOuest.fr avec AFP


« Insolite : le village de Laguiole abandonne symboliquement son nom; Un entrepreneur a déposé la marque dans les années 90, empêchant le bourg de Laguiole de contrôler son image. Le maire déposera la plaque de la commune mercredi.


Le village aveyronnais de Laguiole a résolu de se débaptiser symboliquement pour dénoncer un jugement qui l’empêche de se réapproprier son nom et permet à un entrepreneur de s’en servir pour vendre des couteaux ou des barbecues fabriqués partout, sauf à Laguiole.


Le maire démontera mercredi le panneau qui signale l’entrée de la petite localité de l’Aubrac, qui a donné son nom au couteau mondialement connu.

 

Un artisanat ancien


Né au 19e siècle, le couteau frappé d’une abeille a fait la renommée de Laguiole avant que la Première Guerre mondiale ne sonne le glas de l’activité. Après 1945, le Laguiole a été fabriqué à Thiers (Puy-de-Dôme), puis beaucoup plus loin, au Pakistan ou en Chine. Ce n’est que dans les années 1980 que la coutellerie est revenue à Laguiole sous l’impulsion d’élus du cru.


« Puisque le nom ne nous appartient plus, on l’enlève », explique Vincent Alazard. Il a, dit-il, le soutien des grands noms de la commune de 1.300 habitants, comme le chef étoilé Michel Bras, le coutelier La Forge de Laguiole et le fromager Coopérative Jeune Montagne.


Laguiole (prononcez: Layol) est sous le choc depuis qu’elle a appris la semaine passée avoir perdu une nouvelle bataille contre Gilbert Szajner pour récupérer l’usage de son nom.


Gilbert Szajner, un particulier du Val-de-Marne, a déposé en 1993 la marque Laguiole pour désigner non seulement de la coutellerie mais aussi du linge de maison, des vêtements, des briquets ou des barbecues. Contre redevance, il accorde des licences à des entreprises françaises et étrangères qui peuvent commercialiser sous le nom Laguiole des produits d’importation.


Les spécificités du dépôt de marque tolère quand même que d’autres (Laguiolais ou pas) utilisent le nom pour des couteaux.


La commune a demandé au tribunal de grande instance de Paris de prononcer la nullité des marques. Elle dénonce l’instrumentalisation du nom pour induire en erreur les consommateurs sur l’origine des produits. Privée de la possibilité d’utiliser son nom comme elle l’entend, elle accuse Gilbert Szajner de « parasitisme » économique.


Le tribunal a estimé lui que la notoriété du village n’est pas établie. S’il est connu, c’est plutôt par des couteaux dont le nom est devenu générique et qui ne sont pas fabriqués exclusivement sur son territoire. La commune n’est donc « pas fondée à invoquer une atteinte à son nom, à son image et à sa renommée ».


Le conseil municipal spécialement réuni s’est dit favorable à un appel du jugement.


Le maire a, lui, écrit au président François Hollande pour l’interpeller sur « une situation inique » où des « noms de villes ou villages peuvent devenir propriété de groupes industriels, de la grande distribution ou d’ailleurs, tant français qu’étrangers ».


La décision du tribunal confirme la « prédominance du droit des marques sur le droit au nom », s’insurge Me Carine Piccio, avocate de la commune. Elle constitue « un cas d’école pour toutes les communes de France: une personne peut détenir un monopole commercial sur le nom d’une collectivité à son détriment et celui de ses administrés ».


Les entrepreneurs locaux comme Thierry Moysset, gérant de la Forge de Laguiole, voudraient pouvoir se diversifier.


« On ne veut pas s’approprier le mot Laguiole, on veut juste qu’on ne nous interdise pas d’utiliser le nom de notre village », dit le patron du premier coutelier du village, qui fait travailler une centaine de salariés pour un chiffre d’affaires d’environ 8 millions d’euros. Il ne peut pas mettre le mot Laguiole sur le moulin à poivre qu’il veut fabriquer localement. « Sur ce moulin, je suis en contrefaçon. Je n’ai pas le droit d’écrire Forge de Laguiole ».


Le maire et conseiller général, qui se dit plutôt de droite, souligne que la décision constitue un coup dur pour le développement local. « Pendant ce temps, on se sert de notre nom, de notre région alors que la plupart des produits sont fabriqués en Chine ».


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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 14:00

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2012, le spectacle continue.


Tous les matins, dès potron minet, la même mise en scène : la maison Legrand d’Issy-les-Moulineaux lève le rideau pour accueillir ses clients. Et cela depuis 1912. Les cent ans d’une famille d’épiciers, quoi de plus banal ? Et pourtant ! Le « compte d’épicier » se fait… « conte d’épicier » :


Il était une fois…


Yves Legrand qui lui n’a pas cent ans et surtout ne fait pas son âge, possède une belle plume et je vous en offre un extrait tiré du bel ouvrage « la Maison Legrand, une fringante centenaire. »


« L’ensemble des négociants du site unique et privilégié de Bercy n’ont pas su évoluer et restaient accrochés à leurs « certitudes » de gens indispensables au commerce du vin. Entre 1975 et 1980, j’assistais aux réunions du syndicat des négociants dans leur magnifique siège de la place des Vosges où il n’était question que de discussions sur les prix des « mercuriales ». Autrement dit, comment acheter le moins cher possible.


Je ne comprenais pas leur attitude, les vins n’étant jamais dégustés. Le jour ou j’ai réclamé une dégustation, j’ai attiré des regards foudroyants. À ce moment-là, j’ai compris que nous ne partagions pas « les mêmes vignobles ». Leur disparition inéluctable s’est confirmée et a permis l’émergence de vignerons indépendants.


Dans les années 80, à mesure que la consommation de vin diminue, la mise en bouteille à la propriété se développe, sonnant le glas des marques à grand débit. Les anciens se souviennent du vin des Rochers « le velours de l’estomac », du Préfontaine, des Kiravi et autre Gévéor dont la qualité relevait d’une savante combinaison de degré alcoolique et de la couleur.


La consommation évolue du vin « boisson » au vin « plaisir » et, de la cinquantaine de références de vin qui arrivait en vrac, nous proposons aujourd’hui plusieurs centaines de vins français et du monde entier.


Le mode d’achat des amateurs de vin évolue au rythme des évolutions des moyens de communication. Les prix d’achat sont connus de tous et il y a une certaine satisfaction à acheter soi-même directement à la propriété.


De simples cavistes, nous sommes devenus les spécialistes des métiers du vin : achat, vente, expertise, stockage, logistique, conseil, animation et formation à la dégustation… pour désamorcer l’insolente disproportion entre les vins réels et les superstars obligés de devenir des « intouchables » par le prix et aussi parfois des « imbuvables » à cause d’une perfection technique dominante qui efface « l’âme » du vin et le transforme en produit de synthèse pour experts patentés. »


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27 septembre 2012 4 27 /09 /septembre /2012 14:00

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Rassurez-vous je n’ai pas bu ni fumé la moquette, le Bill qui n’a jamais caché son affection pour la France à, mercredi, évoqué avec humour une candidature éventuelle à la présidence française. « Les deux seuls pays où je peux me présenter pour être élu à la présidence sont l'Irlande, si je m'y installe et que j'y achète une maison, parce que je pourrais y concourir en raison de mon ascendance irlandaise », et la France  « parce que je suis né en Arkansas, qui fait partie des terres cédées lors de la  vente de la Louisiane » par la France aux Etats-Unis en 1803, a-t-il expliqué. Toute personne née dans un endroit du monde qui a fait partie de l'empire  français, si elle s'installe en France et y vit six mois et parle français, peut être candidat à la présidence du pays » a poursuivi Bill Clinton, 66 ans,  qui a été président des Etats-Unis de 1993 à 2001. Un sondage théorique sur ses chances d'accéder à l'Elysée lui avait, il y a  quelques années, accordé « de bons résultats », a-t-il souligné, lors d'un entretien réalisé en marge de la réunion de sa fondation, la Clinton Global  Initiative, à New York. 


Alors je me suis dit : en voilà une bonne nouvelle même si un peu cabotin le Bill a ajouté « Et je me suis dit: C'est très bien. Mais c'est le mieux que je pourrai jamais faire, parce qu'une fois qu'ils auront entendu mon mauvais français mâtiné d'accent sudiste, je tomberai à des chiffres vraiment bas en une semaine et je serai grillé » Il s’ennuie ce pauvre Bill pendant qu’Hillary joue dans la cour des Grands du Monde et envisage de se présenter dans 4 ans aux Présidentielles US. Alors je me suis dit comme dans notre beau pays nous possédons un autre largué qui essaie lui aussi de se refaire la cerise du côté de l’économie pour que le peuple oublie ses affaires de jambes en l’air, qu'un ticket hot serait possible. Vous avez compris que le second sur le ticket c’est notre DSK  avec Bill, il partage un goût immodéré pour les alcôves et les jolies stagiaires mais ils sont aussi très performants dans la gestion des affaires.


DSK, me dit-on, tente désespérément de se refaire une santé par un retour, via le monde économique. Ce cher Dodo a expliqué qu’il voulait apporter «des idées nouvelles» contre la crise. Comme chacun sait c’est un économiste écouté et consulté, alors je le supplie : Dodo tient bon, tu as commencé ton nouveau métier : après Pékin en décembre dernier, Cambridge en mars, tu es intervenu au forum de VIP à la mi-septembre à Yalta, en Ukraine, tu donnais vendredi dernier à Marrakech, au Maroc, ton éclairage  sur le  thème : «pays émergents dans la gouvernance mondiale». Donc faut que tu sois patient, que tu modères tes inclinaisons, que tu ne te laisses pas aller à ta pente naturelle. Anne Sinclair t’a jeté certes mais une nouvelle vie s’ouvre à toi : à tout pécheur miséricorde, prend la roue de Bill, je n’ai pas écrit suce la roue car c’eut été trop facile, propose lui de former un ticket pour 2017, lui en président débonnaire et toi un Premier Ministre chic et choc. Bref, en plus ça donnerait peut-être des idées à ton pote Nicolas mais lui je ne suis pas sûr qu’il veuille faire équipe car il est trop perso, il n’aime que les collaborateurs…

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 16:00

daniel_cohn_bendit_582365.jpgEn tant que membre de l’amicale informelle des soixante-huitards non révisés je suis à fond les manettes derrière Daniel Cohn-Bendit lorsqu’il déclare « Je veux un parti écologiste qui fasse de la politique, et non pas des postures. Europe Ecologie-les Verts a perdu en un an la moitié de ses adhérents. Mais ça, ça ne leur pose pas de problème ! On a fait une campagne présidentielle exécrable. Mais ça, ça ne leur fait rien. On a fait une mauvaise campagne pour les législatives. Mais c'est pareil, ça ne leur fait rien. On va voter contre le traité, et pour le budget. On donne le torticolis à l'opinion. »


Comme l’homme qui a frôlé le paradis, l’inusable Jean-Pierre Chevènement, j’estime qu’« un Ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne ! » Alors que foutent Cécile Duflot et Pascal Canfin dans le gouvernement du buveur de Muscadet ? Assez de cynisme et opportunisme « Ce que je sais, c'est que si l'écologie, c'est celle de Jean-Vincent Placé, je n'en veux pas! Si c'est une écologie cynique, je n'en veux pas! » Ce n’est pas moi qui le dit c’est encore Dany. Je n’ai jamais voté Verts mais je gardais l’espoir que l’exercice du pouvoir allait leur donner le sens des responsabilités. Que nenni ce sont des khmers verts, des irresponsables, quand je pense que Jean-Vincent Placé fut l’attaché parlementaire de Michel Crépeau ! « Mais aucun au Conseil fédéral n’aura la cohérence de monter à la tribune pour demander ça car ils veulent le beurre, l’argent du beurre et les yeux bleus de la fermière. Le Conseil Fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts doit demander de sortir du gouvernement. On ne peut pas rester au gouvernement et voter contre un texte majeur ».


Ceci écrit, mon coup de pied au cul des Verts officiels me fait partager les fulgurances de Dany « Créer autre chose, oui et non. Tout le monde sait que j'ai envie d'arrêter. Mais des fois, j'ai des fulgurances… Les partis européens vont chacun nommer quelqu'un pour être le président de la Commission européenne en 2014. Au congrès du Parti vert européen, je pourrais être candidat et faire une liste des Verts européens en France avec Eva Joly, avec Jean-Luc Mélenchon… Mais ce que je vous décris là, c'est un scénario improbable. » Allez Dany le parti des vieux cons comme nous a de l’avenir car les jeunes cons sont encore plus cons que nous…

 

Le château Latour à Pauillac a écrit à Jean-Marie Quarin pour préciser son engagement vers la viticulture biodynamique :


« Notre engagement vis-à-vis du bio et plus particulièrement de la bio-dynamie est bien réel. Nous n’utilisons bien sûr plus aucun désherbant depuis de nombreuses années (pas même pour les « bouts de rangs »), et nous avons débuté sérieusement une démarche « alternative » depuis 4 ans maintenant. Ainsi, en 4 ans, nous sommes passés de 3 à 20 ha, principalement dans l’Enclos, entièrement en bio-dynamie (j’entends donc de faibles doses de cuivre, de soufre, pas de traitement anti-bot, des tisanes, les préparats biodynamiques, du compost élaboré sur la propriété).

 

Parallèlement, nous réhabilitons depuis 2009 le travail du sol au cheval, par la formation de vignerons en interne, la construction d’une écurie, l’achat de chevaux. En 2012, nous avons travaillé 35 ha au cheval.
 
Nous n’en sommes donc plus à une période de tests, mais bien en « transition », avant de basculer l’intégralité des vignes qui font le Grand Vin en bio-dynamie. »

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18 septembre 2012 2 18 /09 /septembre /2012 15:00

 Pour ma reprise je ne galèje pas, c’est du lourd, de l’historique, cité par un Corse pur sucre, bien qu’il soit né au Caire – mais la diaspora corse a toujours été une réalité – Alexandre Sanguinetti, un gaulliste pur sucre qui a été SG de l’UDR (l’une des nombreuses appellations de l’actuelle UMP), co-fondateur du SAC (Service d’Action Civique officine de barbouzes anti-OAS),  ministre des Anciens combattants dans le troisième gouvernement de Pompidou, du 8 janvier 1966 au 6 avril 1967 mais jamais élu de son île (député de Paris il est candidat aux élections législatives de mars 1978 à Paris où il est battu par Paul Quilès, je m’en souviens car j’habitais la circonscription dite du XIIIe Ouest). « Quinze jours après la mort mystérieuse du ministre Robert Boulin le 30 octobre 1979, il déclare à Jean Charbonnel qu'il s'agit d'un « assassinat ». En 2009, ce dernier déclare que Sanguinetti lui aurait alors cité « deux noms de personnalités politiques toujours vivantes » qui pouvaient, d’après lui, être « impliqués dans cette affaire » et le nom « d’une organisation » pour qui « Robert Boulin constituait une menace, une gêne, une inquiétude. » Selon sa fille, Laetitia Sanguinetti, qui fut l'attachée parlementaire de son père, Robert Boulin, « d’une intégrité totale », était devenu « une cible » car il disposait d’informations sur un « réseau de fausses factures » et «de financement occulte» des partis politiques, dont le RPR.

 

L’Alexandre, fort en gueule mais attachant, je l’ai toujours respecté pour la solidité de ses engagements aux heures difficiles. En bon chineur en birkenstock je vais aux Puces d’Ajaccio et c’est là que j’ai dégotté une « Lettre ouverte à mes compatriotes corses » d’Alexandre Sanguinetti chez Albin Michel 3€. Belle collection et excellent livre adressé aux nationalistes qui date de1980. Je l’ai lu avec un grand intérêt car il est d’une assez grande justesse, sans emphase et, fait surprenant, d’une grande actualité. Parfois les écrits avec le recul du temps sont redoutables mais ici toute la pesanteur corse est excellemment transcrite. Rétrospectivement la référence à Kadhafi en dit long sur les impasses dans lesquelles se sont engouffrés les soi-disant progressistes.  « Reste enfin ce qui est, paraît-il, l’espoir ou le rêve de caertains d’entre vous : nous voir passer au Tiers-Monde pour mieux nous libérer de l’emprise du monde occidental, dont vous répudiez la philosophie, les modes et les moyens de vie, revenir à notre pureté originelle supposée, et nous appuyer pour ce faire sur les pays dit progressistes de la face sud de la Méditerranée, avec à leur tête ce phare de la civilisation et de la pensée contemporaine représentée par la Lybie et son illustre chef, le sieur Kadhafi. »   

 

Mais revenons au sujet du jour : le TIGRE, le Georges Clemenceau : « En 1871, à l’Assemblée nationale réunie à Bordeaux, se place un curieux épisode. Clemenceau et quelques autres députés proposent que la France abandonne la Corse, coupable de lui avoir donné deux empereurs, dont l’un a fini sa carrière à Waterloo et l’autre à Sedan. L’Assemblée trouve que perdre l’Alsace et la Lorraine est déjà bien humiliant et que les Corses ne sont pas responsables de deux acceptés ou acclamés par la France entière à l’orée de leur carrière. Nous restons français. » Sanguinetti apprécie à moitié la plaisanterie et il se fait un plaisir de souligner « Dans une palinodie étonnante, mais propre au monde politique, Clemenceau vint pourtant un jour chez nous voir s’il pourrait pas y être élu. Il n’en fut rien, nous sommes bien capables de fournir nos propres candidats. Quoique bleu de Vendée, d’une terre guère plus riche que la nôtre à l’époque, mais pour des raisons très différentes, son voyage en Corse le convainquit de notre retard, au point qu’il estimait que nous étions encore un morceau du Moyen Age au cœur de la Méditerranée. »

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 16:00

Nul n’a encore percé le mystère de ce journaliste halluciné, même pas François Desperriers, l’homme qui lit plus vite que son ombre, qui a pourtant noté la phrase-culte : «J’aime pas les chauves-souris. Sale bête, il est bon, ce vin-là. À la coopérative, chauve-souris, du vin dans la chambre et ils ar rêtent pas de taper dans les murs ces cochons de Martiens, qu’est-ce qu’ils croient avec leurs antennes et leur grosse tête verte, je le dirai à la coopérative, Germaine…passe-moi mon pull-over…, saleté de chauve-souris, elle chante maintenant. Et il y a un gros Martien en bateau qui rame le long des rideaux. »


Je laisse le suspens planer et, pour vous faire patienter, je vous invite a prendre place pour quelques petites minutes dans un Spoutnik (voir la Vidéo link ). Les amoureux du vin que vous êtes seront ravis de ce petit film (voir plus bas).


J’ai toujours aimé les Spoutniks « Spoutnik 1 a été le premier satellite artificiel de la Terre. Lancé par l'URSS et mis sur orbite le 4 octobre 1957, par la fusée R-7 Il s'agissait d'une sphère de 58 cm de diamètre, pesant 83,6 kg. Satellisé sur une orbite elliptique à une altitude comprise entre 230 et 950 km, il tournait autour de la Terre en environ 96 minutes. Sa seule fonctionnalité a été l'émission d'un « bip-bip » sur les fréquences radio de 20,005 et 40,002 MHz1. » Les 10 Spoutniks ne transportèrent jamais d’humains mais des chiens : la chienne Laïka (S2), deux chiens, Belka et Strelka (S5), deux chiens, Ptchelka et Mouchka. S6 rata sa rentrée atmosphérique, entrant sous un mauvais angle, et fut détruit, tuant du même coup les deux animaux, la chienne Tchernouchka (S9),l a chienne Zvezdochka (S10).


spotnicks_parisf.jpg

Dans les années 60 il y eut aussi le groupe suédois The Spotnicks – je vous propose la vidéo d’Orange Blossom Special ça vaut le coup d’œil pour le son c’est autre chose.


Je remercie Christophe Charron qui m’a signalé ce petit film très épicurien sur la cuisine (thème imposé) dans l'espace : « Un petit plat pour l'homme » par Corentin Charron aka Onectin link  réalisé en conclusion de sa 3° année d'étude à Supinfocom Arles.


 

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 14:00

Chère Hélène Thibon,


Vous étiez à la peine, quoi de plus normal de répondre présent, de vous entourer de notre amitié, d’essayer autant que faire ce peu à surmonter ce coup du sortlink 

 

La vie au Mas de Libian continue bien sûr et vous venez de nous donner de vos nouvelles :

viewerLibian2.png 

Vous écrivez : « De cette catastrophe est née une nouvelle cuvée issue des rescapés. Elle n’a pas de nom juste un grand vide sur l’étiquette.  Car c’est bien ce que nous vivons à Libian… un grand vide. »

rouge-2011.jpg

 

Alors pour moi le Taulier qui aime tant les peintres se sera la Cuvée « Sans Titre » 2011 du Mas de Libian et je la place dans le cabas des belles quilles à gagner pour ceux qui s’amusent avec moi à suivre mon grand jeu de piste normal de l’été.


Pour vous distraire un petit instant de vos soucis, chère Hélène, sachez que « Dans la peinture traditionnelle chinoise, il existe une technique d’expression qui s’appelle le « laisser vide », ce qui signifie littéralement « laisser blanc » c’est-à-dire que, dans un tableau, certains espaces sont laissés volontairement vierges par l’artiste. Ces espaces vides ne sont pas dénués de signification. Bien au contraire, ils font intégralement partie de l’œuvre. »Yu Zhou la baguette et la fourchette.


Dans l’esprit chinois  ce vide représente des possibilités infinies de traits, ce qui laisse au spectateur toute liberté d’imagination. Alors ce grand vide chère Hélène, vous et nous, en ferons le creuset d’une nouvelle page écrite par vous les gens du Mas de Libian.

 

Courage et avec mes amitiés.

 

Je vous embrasse.

 

Jacques Berthomeau

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 13:30

Bove-duflot-europe-ecologie-salon-de-l-agriculture_galleryp.jpg

 

« Si le loup risque d'attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire c'est de prendre un fusil et de tirer. » Cette déclaration n’est pas le fait d’un éleveur lambda exaspéré mais de José Bové sur Radio Totem en Lozère, le 17 juillet dernier. Elle a bien évidemment provoqué la colère de l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), qui a déposé plainte contre le député EELV  pour « incitation à la destruction d'une espèce protégée ».


Interrogé jeudi par Le Monde, José Bové a réitéré ses déclarations : « On peut tirer le loup, parce que la priorité est de maintenir les paysans dans les zones de montagne ». Le moustachu du Larzac, qui se souvient de ses Brebis Lacaune enfonce le clou avec courage et panache : « Il faut que nous, les écolos, on arrête la langue de bois : on ne peut être à la fois contre la désertification des campagnes et l'extension urbaine à l'infini, et en même temps créer à la campagne des espaces où les agriculteurs ne peuvent pas vivre »link 


Caroline Ailhaud, bergère depuis 10 ans dans les Alpes de Haute-Provence, a choisi de s'armer contre les loups. « Aujourd’hui, on défend les loups sous prétexte de vouloir sauvegarder la biodiversité, mais on fait tout l’inverse en éloignant les troupeaux des prairies. C’est tout de même un signe si un militant écologiste comme José Bové incite à tuer les loups qui menacent les troupeaux ! Sa position est intéressante et permet de mettre en avant les contradictions au sein même d’Europe-Écologie-Les Verts. »link 


Comme vous le savez je ne suis ni une groupie de José Bové, ni un partisan des solutions radicales mais sa prise de position est courageuse et ne peut-être balayée d’un revers de main. La langue de bois n’est pas de mise sur ce type de sujet et je ne vois pas pourquoi il faudrait se contenter des discours lénifiants habituels. Entendre les premiers concernés me semble une position citoyenne et responsable « Les éleveurs lozériens craignent que l'installation de loups dans leur département entraîne la mise en place de ces mesures, qui compliquent leur travail. Pour André Baret, éleveur et maire de Hure-la-Parade, « nos exploitations sont fragiles. Le loup n'est pas responsable de la crise, mais il est la goutte qui fait déborder le vase ». M. Baret qui, comme de nombreux éleveurs du causse Méjean, s'est investi contre l'exploitation des gaz de schiste ou des projets immobiliers, souligne que la situation est différente de celles des Alpes : « Ici, les troupeaux sont plus petits – de 100 à 200 têtes contre plus d'un millier –, et ils mangent la nuit, dehors, quand il fait moins chaud. C'est plutôt la nuit que le loup attaque. »


Vivre au pays ! Mais attention à ces pays ne deviennent pas des musées pour touristes ou militants d’une nature vierge et vide d’habitants y travaillant. Bové a raison de mettre le doigt sur les contradictions des urbains et de faire de la provocation à la Houellebecq pour que le discours politiquement correct laisse enfin un peu de place aux habitants vivants sur ces territoires difficiles. Moi je n’ai pas, et n’aurai jamais de fusil mais notre insensibilité aux difficultés de ceux qui s’accrochent à leur métier déjà difficile sur des terres de montagne, au nom de la biodiversité animale, ne peut que provoquer de l’exaspération et favoriser une forme d’auto-défense. Seule une vraie médiation de terrain peut changer les choses, à la condition que les militants de la cause animale cesse de camper dans leur isolement hautain d’urbains.


Et pendant ce temps-là la Verte Cécile Duflot distribuait à tour larigot des rubans rouges à ses poteaux.


Tout est parti d’un blogueur Authueil, assistant parlementaire d’un député UMP, qui après la promotion de la Légion d’Honneur du 14 juillet se disait «très agréablement surpris» par l'usage modéré et républicain fait par la gauche au pouvoir de la traditionnelle distribution des rubans rouges. Cependant il allumait Cécile Duflot dont les récipiendaires étaient «un concentré de militants verts, d'élus de la région parisienne et de responsables d’office HLM de région parisienne». Bien évidemment sur Twitter c’était la trainée de poudre avec les vannes habituelles.


Tout serait resté dans le marigot  si le site du Point  n’avait pas repris les mêmes arguments que le billet d'Authueil. « Les mêmes arguments, mais aussi les mêmes formules, voire des phrases entières, le tout sans citer ni la source ni l'auteur. Un plagiat repéré fissa par de nombreux internautes, ce qui provoque une précision sur le Point.fr... avant que le rédacteur en chef du site ne présente ses excuses au blogueur. » Bref, un vrai buzz avec un  «bis» anti-Duflot. La Cécile a le don d’attirer les mouches autour de ses couleurs : celle de sa robe bleue et là ses rubans rouges.


Lionel Luca, grosse mouche à merde, digne héritier de Jacques Médecin du côté des Alpes-Maritimes a ironisé sur Twitter «Cécile Duflot lutte contre le réchauffement en arrosant de décorations ses camarades pour qu’ils restent bien Verts! C’est ça le changement!» Cécile Duflot réplique sur Twitter qu'elle s'apprête à manger des Smarties en respectant un ordre strict des couleurs («un bleu, un rouge, un vert, un rose») afin de ne fâcher personne. Bref, on voisine les sommets du débat politique.


La réalité : parmi les personnalités élevées au rang de chevaliers figurent notamment l’ancienne ministre écologiste de l’Environnement et maire de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Dominique Voynet, le maire EE-LV de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais), Jean-François Caron, figure historique des écologistes dans le bassin minier, et Michèle Rivet, vice-présidente écologiste du conseil régional du Centre. »


Duflot se justifie sur son compte Twitter, en expliquant n’avoir décerné que 30 Légions d’honneur sur les 60 possibles, dont treize élus, parmi lesquels seulement six sont des écologistes, soit autant que des socialistes. «N’ai décerné que 30 LH sur 60 possibles (suis vraiment tordue) 13 élus (6 EELV, 6 PS, 1 PC), 17 associatifs [et] professionnels du logement». La ministre ironise, dans un autre tweet, en affirmant une «seule chose juste : aucun élu de droite, RV la prochaine fois». Avant de s'étonner, dans un troisième tweet: «ça dérange tant que ça les écolos?».


Dérisoire de tous les côtés que cette bataille de chiffonniers autour de la distribution de médailles. Je ne joue pas aux Ponce Pilate en renvoyant chacune des parties dans leur camp mais je me contente de souligner que tout le monde a le nez sale. En effet, l’attribution de la Légion d’Honneur est devenu un exercice consistant très majoritairement à une distribution de médailles à ses amis politiques, alors le ducon la joie de Nice ferait mieux de fermer son clapoir puisque tel fut le cas sous la présidence précédente. De même, la pratique de Duflot ajoute une couche supplémentaire au clientélisme par cette remise de prix entre amis en récompensant des élus de son camp en exercice. Carton rouge à Cécile Duflot : l’exemplarité commence là et il est inutile de se justifier aussi petitement. Une chose est sûre et certaine, le Taulier, si d’aventure son Ministre lui proposait, ce qui n’est pas sûr, une promotion dans l’Ordre, il la déclinerait…

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3 août 2012 5 03 /08 /août /2012 14:00

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Plus encore que tous les jours, en vacances, vive les petits livres et plus encore vive les petits livres intelligents ! Nos éditeurs en publient de plus en plus et c’est heureux. Comme vous vous en doutez j’en ai fait une abondante moisson pour ces mois où une partie de nos concitoyens va se mettre les pieds en éventail. Le petit livre est leste, il se glisse dans le sac de plage ou le sac à dos, s’en extrait avec facilité, peut se lire facilement sans effort musculaire en position couchée, accepte sans rechigner le page par page entre deux roupillons, en clair je le considère comme le compagnon idéal du bronze cul intelligent.


Rappelez-vous ces énormes best-sellers de l’été exhibés comme des grosses dindes hormonées par des petites dindes anorexiques ou des poules en voie de rotissement qui alternent cul en string et seins nus face au Dieu soleil. Les Apollons des plages ne sont pas en reste dans l’acquisition du ton caramel mais eux se contentent d’ouvrir l’Équipe ou Auto-moto  ou un brave polar. La lecture en plein cagnard est un exercice à haut risque car si on la pratique assis le dos au soleil les épaules en prennent pour leur grade et si c’est de face ce sont les genoux et les chevilles qui ramassent les coups de soleil. Lire couché demande un entraînement particulier : sur le dos bras tendus il est à parier que l’on ne tient que le temps d’un paragraphe ; sur le ventre ou sur le flanc peut apparaître plus pratique mais le tenue du livre ouvert et le tourné des pages exigent une grande dextérité.


Vous allez m’objecter que vous n’en avez rien à péter car l’amateur de vin ne saurait s’abaisser à aller se bronzer le cul et le reste sur une plage. Quant aux vignerons et vigneronnes c’est ailleurs, dans leurs vignes, que le soleil (pas beaucoup cette année) leur donne rendez-vous. J’en conviens aisément mais il n’en reste pas moins vrai que beaucoup d’adeptes de la poêle à  frire sont aussi des buveurs en puissance : se taper des heures en plein cagnard, même si on fait trempette, ça donne soif. De plus, avec le développement des tablettes le chroniqueur que je suis ne peux négliger cette nouvelle chalandise addict de l’écran qui passe son temps à pianoter, à lire ses mails ou à envoyer à ses copines ou ses copains des tweet sur l’état d’avancement de leur bronzage et bien sûr, grâce à l’IPhone reverso à se shooter pour faire baver les visages pâles restés dans leurs bureaux gris.


La tablette voilà le danger ! Aussi légère et maniable que le petit livre, elle risque de tout uniformiser, de tout lisser, même me faire regretter les gros best-sellers de l’été bodybuildés : que lit-elle, que lit-il ? Nous n’aurons plus face à nous que des lecteurs clonés, identiques, exhibant la même surface plane. Disparu le charme de la couverture, englouti les grands comme les petits, tous soumis à la dictature de l’uniformité. J’exagère me direz-vous, l’important c’est que les gens lisent à la plage ou ailleurs ! Certes, dans le lot il s’en trouvera sans doute quelques-uns pour pratiquer encore la lecture mais imaginez-vous un monde sans livre papier, ce serait une nouvelle ère glaciaire qui laisserait mal augurer de la convivialité qui nous est chère. Et alors, que deviendra le vin face à une population asservie à l’écran qui ne consommera plus que des images et sera persuadée que les relations sociales se limitent à liker sur Facebook et à ironiser sur Twitter.


Suis-je pour autant un réactionnaire ? Moi qui chronique sur la Toile je devrais me réjouir de ce que nos politiques qualifient d’égalité face au numérique. Bien sûr que je m’en réjouis mais je dis à tous ceux qui se lamentent de la disparition des librairies indépendantes, et ils sont nombreux dans le petit monde que je côtoie, si vous souhaitez qu’elles vivent : allez y acheter des livres ! Mais de grâce ne me rétorquez pas qu’au nom de l’instantanéité qui vous est chère il est plus simple que tout passe par le canal de votre écran. Pétitionner c’est bien mais faire c’est beaucoup mieux. Merci d’afficher votre différence, votre engagement en exhibant à la plage un petit livre intelligent ! Le taulier va vous y aider en leur faisant de la réclame : demain Les lois fondamentales de la stupidité humaine de Carlo M.Cipolla au PUF 7€

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 16:00

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1966, l’année de mes 18 ans, je viens de boucler ma première année de Droit à la Fac à Nantes. Ma bourse plate me permet tout de même de me gaver de me gaver de cinéma au Katorza où le tarif étudiant : 3 francs c’est le prix de 2 sandwiches au jambon. Beaucoup d’entre nous vivions de peu mais nous étions fichtrement heureux de goûter à la liberté. Nous faisions la fête, fréquentions assez peu les amphis, commencions à refaire le monde.


S’il est un film qui a éveillé en moi les premières questions sur l’amour conjugal, le carcan de la fidélité, c’est bien le film de de Pierre Granier-Deferre « Paris au mois d’août » sorti au cinéma en 1966 qui était l'adaptation du roman éponyme de René Fallet, Paris au mois d'août datant lui de 1964.


L'histoire est simple : après avoir emmené femme et enfants à la gare pour les vacances, Henri Plantin – Charles Aznavour – organise sa vie de célibataire à Paris. Il rencontre une jeune Anglaise, Patricia Seagravese – Susan Hampshire qui se présente comme mannequin venue à Paris pour un shooting, et en tombe amoureux. C'est donc l'histoire du dernier amour de vacances d'un homme de la quarantaine, qui envoie en l'air toutes ses obligations pour vivre une passion d'autant plus forte qu'elle est condamnée par la fin des vacances.


Hormis le charme d’un Paris vidé de ses habitants, ce sont les scènes d’amour physique entre les deux amants qui m’avaient charmé. Avec le recul des ans, elles étaient – elles sont toujours d’ailleurs – à la fois l'une d’une grande intensité et d’une grande pudeur.  On n'y voit, durant cinq bonnes minutes, que la main gauche de la délicieuse Susan Hampshire bougeant sur le drap du lit. Nous bien loin de la vision de la performance chère à notre prof’ de lettres du début de semaine.


Charles Aznavour est un merveilleux acteur et la musique de son complice Georges Garvarentz baigne ce film tendre.


Henri Plantin, 40 ans, est vendeur de cannes à pêche à la Samaritaine et Fallet de le décrire « Il n’était pas laid. D’accord, il n’avait plus la chevelure ondulée et touffue de son adolescence. Ses tempes s’étaient fleuries de pâquerettes de cimetière (…) Il avait dans la voix les musiques des Halles, des frites, de la Rambute, de la Quincampe et du Topol, du pavé natal, accent facile, coulant comme Seine sous le Pont-Neuf, et qui fait du Parisien le dessus du panier des casernes. (…) Cet ensemble avenant n’était guère mis en valeur par la blouse grise de la « Samar » (…).


Et puis il y a le petit monde englouti du bar-tabac de Rosembaum où Plantin va taper la belotte avec ses copains. Parmi eux, Gogaille, son meilleur, clochard de profession qui s’exclame à propos des travaux à Paris : « Moi, je vais vous dire: ce qu’ils veulent détruire, c’est pas les vieux quartiers. Les taudis, ça les empêche pas de dormir, vu qu’ils ont jamais dormi dedans. Ce qu’ils veulent détruire; c’est l’amitié. Oui l’amitié. Dans les H.L.M., au moins, y en a plus, y a plus de conversations, plus rien. Les types se voient pas, se connaissent pas, leur reste que la famille, et c’est pas toujours primesautier, pas vrai? »


Balayé par septembre

Notre amour d'un été

Tristement se démembre

Et se meurt au passé

J'avais beau m'y attendre

Mon cœur vide de tout

Ressemble à s'y méprendre

A Paris au mois d'août

 

De larmes et de rires

Etait fait notre amour

Qui redoutant le pire

Vivait au jour le jour

Chaque rue, chaque pierre

Semblaient n'être qu'à nous

Nous étions seuls sur terre

A Paris au mois d'août

 

Pour te dire je t'aime

Aussi loin que tu sois

Une part de moi-même

Reste accrochée à toi

Et l'autre solitaire

Recherche de partout

L'aveuglante lumière

De Paris au mois d'août

 

Dieu fasse que mon rêve

De retrouver un peu

Du mois d'août sur tes lèvres

De Paris dans tes yeux

Prenne forme et relance

Notre amour un peu fou

Pour que tout recommence

A Paris au mois d'août

 

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