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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 14:00

  L’affaire de l’Arche de Zoé m’avait touché à plus d’un titre et, le 6 décembre 2007 je reproduisais le point de vue de Régis Debray dans le Monde du 23 novembre 2007 « Zoé et Zorro, le néo-bon et le néo-con » link. 5 ans se sont écoulés et le procès des responsables de l’Arche de Zoé, qui s’étaient lancés dans une croisade humanitaire au Tchad en 2007, comparaissent lundi 3 décembre devant la justice pour  « escroquerie ». Je vous propose et de relire le point de vue de Régis Debray et l’article de :

 

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Parents de quatre grands enfants, Citane et Antonio Ferrer ont toujours eu les bras grands ouverts. Le Secours catholique leur confie d’ailleurs régulièrement l’été des enfants n’ayant pas la chance de partir en vacances. Habité par un sens aigu de l’accueil, le couple s’est laissé convaincre par le discours de l’Arche de Zoé. Pour eux, recueillir un petit réfugié en danger de mort relevait de l’évidence. L’amertume est d’autant plus grande aujourd’hui. « L’Arche de Zoé a abusé de notre humanité,  assène Citane. Cette association a trahi notre intégrité morale. »  Lorsque ses responsables ont été arrêtés en octobre 2007, on a en effet découvert que la plupart des 103 enfants qu’on leur avait présentés comme des orphelins du Darfour réfugiés au Tchad avaient en réalité des parents.


« On s’est joué de notre crédulité. » 


Cinq ans se sont écoulés depuis les faits, mais Brigitte Danjou est toujours traversée par la même colère froide. « On s’est joué de notre crédulité. »  Le plus révoltant pour elle reste de passer pour une femme en mal d’enfants qui, dans l’espoir de devenir mère, aurait fermé les yeux sur des pratiques contestables. « Je travaille depuis toujours dans un centre de loisirs, je ne suis vraiment pas en manque de gosses ! »  explique celle qui est, par ailleurs, mère de deux enfants. Avec son discours bien rodé, L’Arche de Zoé avait fini par la persuader de contribuer à un « magnifique »  projet : sauver des enfants d’un conflit qui ravageait une partie du Soudan. Sa déconvenue a été à la hauteur de son enthousiasme initial. Le fils de Brigitte, une douzaine d’années à l’époque des faits, est sans doute encore le plus ébranlé par « l’affaire ». « Apprendre que des petits avaient été séparés de leurs parents l’avait beaucoup choqué »,  se souvient sa mère.


Avec le recul, certaines familles n’hésitent pas à faire un parallèle entre les pratiques de l’Arche de Zoé et les dérives qui ont lieu dans certains groupes. « Éric Breteau était vénéré, il suscitait une adhésion complètement délirante,  assure Citane Ferrer. Et puis il nous demandait de garder le secret sur le projet et de n’en parler qu’entre nous, un peu comme dans une secte. »  Les Ferrer, jusqu’alors très engagés dans la vie de leur paroisse, ont alors fini par vivre en vase clos et par ne plus fréquenter que les autres familles d’accueil. Quand, par moments, le couple se mettait à douter, « la beauté du projet »  le remobilisait. « On ne se sentait pas la force de faire machine arrière »,  insiste Citane.


« On ne voulait pas voir » 


Même aveuglement du côté de Martine Gergères. « L’association nous a fait comprendre que les familles qui paieraient les premières seraient prioritaires, alors on a sorti le chéquier »,  se souvient celle qui souhaitait coûte que coûte adopter. Les organismes autorisés pour l’adoption (OAA) les avaient pourtant mis en garde, elle et son mari, contre les procédés « louches » de l’Arche de Zoé. « Mais on ne voulait pas voir »,  concède-t-elle aujourd’hui. Après le fiasco de l’épopée humanitaire, Martine a sombré dans la dépression. Elle a aujourd’hui l’immense bonheur d’être maman d’un petit garçon de 3 ans, mais les séquelles de « l’affaire »  sont là. Elle attend le procès pour pleinement tourner la page. « Cette association a joué avec les sentiments de tout le monde, ceux des Tchadiens comme ceux des Français, il est temps qu’ils répondent de cela. » 


Sur les 358 familles d’accueil « victimes » de l’escroquerie humanitaire, seule une quinzaine se sont constituées parties civiles. « Les autres éprouvent sans doute une certaine honte à s’être laissées ainsi berner et à avoir participé à un tel projet »,  explique Guillaume Le Maignan, avocat de l’association Enfance et famille d’adoption.


MARIE BOËTON

 

Voir aussi:

On a retrouvé les enfants de l’Arche de Zoé link
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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 14:00

Tenir une chronique journalière exige parfois d’aborder des sujets qui flirtent avec la ligne jaune, d'évoquer des trucs pas convenables, de fréquenter des lieux et des gens peu recommandables, pas vrai Charles-Henri Orliac, de se mettre un chouia en danger en titillant les grands : qu’en pensent JP Lubot et Hubert de Boüard, je ne sais, peut-être vont-ils me sonner un jour les cloches, d’endosser d’étranges costumes, de se dédoubler, de n’être plus soi-même, de se glisser dans la peau de… John Malkovich… d’être un autre… et même de se mettre en scène pour les besoins de la cause du vin, posant nu ou même se mettre en bière. Votre Taulier ne recule devant aucun défi, ou presque. La concurrence ne se presse pas au portillon pour vérifier si le ticket est toujours valable : pensez-donc, j’ai même vu au Carrousel du Louvre un chroniqueur en richelieu grises, quel défi, quel courage, j’en suis encore tout bouleversifié…


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Samedi, après un après-midi de flânerie, alors que je récupérais mon vieux destrier noir attaché au flanc de la rue de la montagne Ste Geneviève, l’angélus sonnait à l’église St Etienne du Mont, mon esprit d’escalier me menait du Dies Irae du vendredi link à la scène bucolique de Millet. L’air vif, le ciel pur, me transfusaient un supplément de vie. Me préparer à monter dimanche matin au 104, lieu symbolique, rue d’Aubervilliers, un immense bâtiment édifié par le diocèse en 1873, en lieu et place de l’ancien abattoir de la Commune de la Villette, par les architectes Delebarre et Godon, sous la haute direction de Baltard, alors directeur des travaux d’architecture de la Ville de Paris. Ce vaste ensemble, mêlant fer, brique et pierre, recouvert d’une verrière massive, si caractéristique de l’architecture industrielle du XIXe siècle : une véritable « usine à deuil » selon les chroniqueurs de l’époque. C’est la référence à l’époque, tout y centralisé : de l’exploitation ateliers, dépôts, écuries, à l’exposition des corps lieux de réceptions, salles de recueillement et jusqu’aux logements ouvriers…


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Avec lui les idées républicaines avancent : « c’est en 1905, avec la séparation des Églises et de l’État, qu’est créé le service municipal des pompes funèbres (SMPF), vécu comme un progrès des idées républicaines : en effet, tout un chacun avait désormais droit à une cérémonie, quels que soient sa religion, son statut (les femmes divorcées devaient auparavant être enterrées de nuit) ou les conditions de sa mort (les suicidés étaient aussi bannis). Le monopole municipal concernait les cercueils, les corbillards, les "porteurs" et les cimetières. Une part importante du travail relevait de la "pompe". Ainsi, il était obligatoire (jusque dans les années 1980) de placer des tentures à l’entrée des bâtiments où se trouvaient des morts. »


« Durant les années de pleine activité, 27 000 corbillards partaient chaque année du SMPF, 1 400 personnes y travaillaient, dont une quarantaine de femmes. Les Pompes funèbres employaient aussi bien des menuisiers et des ébénistes que des carrossiers, des mécaniciens, des couturières, des peintres ou des maçons. Les fonctions étaient très codifiées : bureau d’exécution des convois, régleur, porteur… Sur le site se trouvaient donc des bureaux, des écuries, un service d’état civil, des ateliers, une cantine, un coiffeur, un cireur, des logements pour les employés d’astreinte, des entrepôts pour les mâts et les tentures, etc. Les anciens du service municipal des pompes funèbres gardent un souvenir ému de la solidarité qui y régnait, de l’ambiance, de l’équipe de foot, de l’orchestre… Ces "bons moments", ainsi que la fierté de participer à un événement si important avec une telle dignité, permettaient d’oublier les difficultés inhérentes à la fonction. »


Deux ruptures : une grande, les véhicules automobiles en remplacement des véhicules hippomobiles. « Exit donc les voitures à cheval, et avec elles une partie des corps de métiers présents sur le site : les cochers deviennent chauffeurs, les palefreniers seront manutentionnaires, les maréchaux ferrants carrossiers, les brosseurs cireurs mécaniciens… Un atelier de construction mécanique est construit au-dessus des anciennes écuries, les corbillards sont faits sur mesure et garés sur le site » et une petite, en mai 68, « pour la première fois de l'histoire du service municipal des pompes funèbres, les cols blancs et les cols bleus fraternisent. Ce phalanstère fonctionne en autonomie, le sens du devoir et l'honneur du métier restent les plus forts : ainsi, les stocks d'essence sont protégés de manière à assurer la continuité du service. »


Le monopole municipal de la pompe funèbre a pris fin avec la loi Sueur du 8 janvier 1993.


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Dimanche, même le soleil était au rendez-vous, cap sur Marx Dormoy puis la longue rue Riquet qui enjambe des voies de chemin de fer qui filent vers le Nord. Le 104 m’ouvre les bras et en hommage à mon action passée pour la pomme à cidre un artiste inspiré en a déposé une couche rien que pour moi pour qu’elles forment un tapis prêt à subir le roulot compresseur. Je progresse sous la verrière puis je plonge dans les entrailles du 104 pour rejoindre les 60 Vignerons du Vin en Tête qui font dégustation. Tout ce que j’aime : de l’espace, un lieu pour se restaurer s’asseoir, un accueil bon enfant et efficace : mention toute spéciale à la virevoltante Asami. À mon rythme, j’ai glané de quoi alimenter des chroniques futures qui feront votre délice, un peu comme moi à l’heure du déjeuner où j’ai bien mangé et j’ai bien bu avant de m’en retourner. Merci à l’équipe du Vin en Tête : de la belle ouvrage, du cœur et bien sûr des vigneronnes et des vignerons qui ne sont pas rien que des serveurs de fonds de verre que l’on s’empresse de déguster et de renvoyer là où il faut les cracher. Baguenauder, se parler, échanger, entendre, partager car « une chronique il faudrait la faire pousser comme une herbe dans les fentes d’un mur, dans les pierres de l’emploi du temps ».


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Ce n’est pas de ma plume – je vous laisse deviner de qui c’est – mais dimanche au 104 j’ai ramassé dans mon mouchoir de Cholet à carreaux des petites graines d’herbes folles, celles qui prospèrent dans les fentes du grand mur de l’indifférence, celles qui à la première goutte d’eau dans le sable du désert de Gobi poussent comme des baobabs… Ce n’est pas de moi mais le chroniqueur est aussi un ramasseur de poussières d’étoiles en même temps qu’un allumeur de réverbères sur la plus petite des Planètes…



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1 décembre 2012 6 01 /12 /décembre /2012 12:00

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Le soufre sent le soufre et les sans soufre plaident pour que les buveurs ne souffrent plus des nuisances du soufre. Mais les barriques, elles, souffraient-elles de ce que les gens de chais brûlent des mèches de soufre en leur sein ? Bien sûr je pourrais réécrire la phrase au masculin : les futs souffraient-ils… mais ce ne serait que redondance. Bref, le soufre est en effet classé comme un biocide. En vertu d'une directive européenne de 1998, tous les produits de ce type doivent obtenir une autorisation de vente par la Commission. Cette procédure a pour but d'empêcher la mise en marché de produits dangereux pour l'homme ou pour l'environnement. Pour obtenir cette autorisation, il faut déposer un dossier. Comme le soufre n’est la propriété d’aucune firme, aucune démarche n’avait donc été entreprise et, les grognons de la Commission, las d’attendre, ont fait savoir aux Etats membres qu'elle prendrait, début mai, la décision de ne pas l'inscrire sur la liste des biocides autorisés. Une telle mesure aurait abouti à l'interdiction du méchage au soufre après une période d'écoulement des stocks.


Bref, comme toujours dans ces cas-là, branle-bas de combat mais fallait trouver du pognon pour financer le montage du dossier. Laissons de côté ces détails subalternes et donnons quelques explications sur ce dossier en voie d’être bouclé.


Qu’est-ce qu’un produit Biocide?


Produit destiné à la désinfection ou  la protection des matériaux alimentaires ou  non alimentaires.  23 types de produits  (TP) répartis en 4 familles (400 produits  dont le SO2).


Qu’est-ce que la directive Biocide ?


Adoptée en 1998, elle a pour objectif  de limiter la mise sur le marché  des seuls produits biocide efficaces et présentant des risques acceptables pour l’homme et l’environnement.

Une période de moratoire de 10 ans  permettait l’évaluation de chaque produit  Biocide avant décision de maintien ou  d’exclusion par les états membres européens  dans la liste des produits Biocides autorisés.


Un produit Biocide est évalué sur  la demande d’un industriel qui constitue  le dossier scientifique et le soumet à  un état membre rapporteur.


Qu’est-ce qu’un dossier Biocide?


L’évaluation des risques environnementaux et  toxicologiques d’une substance et de son  produit biocide dérivé.

L’évaluation de l’efficacité du produit  biocide sur les microorganismes visés.

 

Combien coûte un dossier Biocide?


Entre 500 K€ et …. K€ selon les études nécessaires

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La chronologie du dossier biocide :


Décembre 2009: délai initialement fixé pour la présentation d’un dossier Biocide SO2. A cette date, aucun industriel ne manifeste l’intention de déposer un dossier.

 

Décembre 2010: le CEEV est informé de la décision probable d’interdiction par la Commission du SO2 comme biocide par les états membres.

 

Mars 2011: lancement d’une collecte d’informations scientifiques par l’OIV auprès de ses états membres.

 

Mai 2011: sous la houlette du CEEV, courrier de mobilisation de l’ensemble des organisations de la filière vin européenne pour demander à la commission le report de la décision d’interdiction du SO2 Biocide.

 

uin 2011: premier appel de fonds du CEEV aux principaux pays viticoles européen (France, Espagne, Italie, Portugal, Allemagne).

 

1er septembre 2011: acceptation de la commission européenne pour un report exceptionnel de la décision d’interdiction sous condition de présentation d’un dossier en mai 2012.

 

Février 2012: accord de la commission pour un délai supplémentaire et définitif de remise du dossier en novembre 2012.

 

Avril 2012: lancement des travaux scientifiques d’évaluation sous l’impulsion du CNIV (Comité National des Interprofessions de Vins ; France).

 

Octobre 2012: signature à Bruxelles des accords du « consortium SO2 Biocide » pour le financement du dossier.

 

29 novembre 2012: dépôt du dossier Biocide auprès des autorités allemandes.

 

L’avenir de la mèche de soufre ?

 

« Au terme de la période d’évaluation et après décision des états membres européens d’inclure le SO2 dans la liste des Biocides autorisés, les produits mis sur le marchés (pastilles et mèches) devront avoir la licence d’homologation du fabricant associé au consortium (AFEPASA).

 

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Adieu donc la mèche de pépé qui, lorsque je pointais mon nez au-dessus de la bonde de ces grosses barriques après qu’elles eussent brûlé, me défonçait les cloisons. Vive les pastilles ! Affaire à suivre donc et demain je vous remettrai une bouffée de soufre rien que pour emmerder les vieux barbudos ex du Larzac qui se refont une santé du côté de Notre-Dame des Landes. Je décoconne bien sûr, faut bien que vieillesse se passe, et quand aux grosses plates-formes aéroportuaires je ne suis pas très chaud vu que dans les soutes des gros-porteurs y’a plutôt des trucs chers qui viennent de pétaouchnoc à contre-saison… même des bouquets de roses…

 

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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 14:00

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Ce dimanche avait une gueule de dimanche à Orly « sur l'aéroport, on voit s'envoler Des avions pour tous les pays. Pour l'après-midi... J'ai de quoi rêver. Je me sens des fourmis dans les idées Quand je rentre chez moi la nuit tombée… », venté mais ensoleillé, alors après avoir chroniqué toute la matinée et déjeuner d’une goûteuse escalope de veau, j’ai enfourché mon vélo et je suis allé fouiner à la librairie La Hune où j’ai dégotté 3 beaux petits livres. Mais, comme lundi je vais me taper du train link  je me suis dit qu’un petit roman ferait passer l’ennui. C’est alors que je suis tombé sur le prix de Flore 2012 que j’ai ouvert. La première phrase « Quand je me lève, mes dents sont grasses. J'ai un goût sale dans la bouche. Un goût animal un peu dégoûtant. Je le préfère pourtant à celui que j'ai quand je me couche, celui des autres et de leur crasse » a réveillé mes souvenirs d’Emmanuel Bove et de la première phrase de son roman-culte Mes amis « Quand je m'éveille, ma bouche est ouverte. Mes dents sont grasses : les brosser le soir serait mieux, mais je n'en ai jamais le courage. Des larmes ont séché aux coins de mes paupières. Mes épaules ne me font plus mal. »


« Né en 1988, Oscar Coop-Phane a passé une année à Berlin après « quelques études et pas mal de petits boulots. Il est en ce moment barman, mais ça ne devrait pas durer", indique son éditeur... Le jeune Oscar Coop-Phane a reçu jeudi le prix de Flore pour son premier roman, Zénith Hôtel, une galerie de portraits de petites gens aux prises avec un monde trop grand pour eux. » AFP

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J’ai acheté Zénith Hôtel finitude 13,50€


Puis à pied je suis allé me réfugier dans la salle du Flore pour potasser mes acquisitions, me taper un Irish Coffee (il est bien dosé) et un millefeuille d’Hugo&Victor. C’est là qu’en levant le nez je me suis aperçu que j’étais dans le saint des Saints où avait officié Frédéric Beigbeder, président du jury du prix, composé de douze journalistes et qui comptait cette année exceptionnellement deux membres supplémentaires : Olivier Mony de Sud-Ouest et Kerenn Elkaim du belge Vif express. Les vitrines étaient pleines de mon bouquin. Je vous assure que, même si je suis très fort en rapport, je n’avais pas fait le rapport : l’âge sans doute.

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Vous me direz que vous n’avez rien à cirer de mes pérégrinations dominicales dans un haut-lieu du snobisme germanopratin que j’aime bien flâner link  sauf que le jeune Oscar Coop-Phane  a reçu jeudi soir dernier au Flore un chèque de quelque 6 000 euros et un verre de pouilly-fumé gravé à son nom qu'il pourra venir remplir tous les jours au Flore. Je sais les mauvais coucheurs, genre je ne trempe pas mes lèvres dans n’importe quel breuvage, vont me rétorquer que le pouilly-fumé de Ladoucette ce n’est pas le top. Que voulez-vous que j’y fasse, z’ont qu’à protester auprès de Beigbeder, moi ce qui me plaît c’est qu’un prix littéraire associe un verre quotidien à sa dotation. Ça me fait d’autant plus rigoler que dans ma moisson j’ai chopé un petit opus « La part des anges » qui est un florilège de textes d’écrivains qui avaient la dalle en pente : « qu’ils soient ivrognes magnifiques comme Malcom Lowry ou poivrots désespérés comme Charles Bukowski, les écrivains ont toujours eu un rapport étroit, conflictuel et ambigu  a l’alcool. Ils ont chanté le vin et ses vertus, loué l’ivresse, l’ont maudite… »


Je me presse de finir cette chronique dominicale car je vais dîner avec une copine du  côté de la rue Monge…

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28 novembre 2012 3 28 /11 /novembre /2012 14:00

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L’actuel exhibitionnisme indécent de ceux qui s’autoproclament chefs ou leaders, qui s’arrogent un quasi-monopole de la parole dans les médias, qui ont encore l’outrecuidance de vouloir nous faire accroire qu’ils sont aptes à gérer notre Cité me renvoie à un tout petit livre de Ranuccio Bianchi Bandinelli qui reprend un texte extraordinaire de simplicité et de vérité : Quelques jours avec Hitler et Mussolini  tiré de son journal Dal Diaro di un borghese (Journal d’un bourgeois).

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En 1938, Ranuccio Bianchi Bandinelli, professeur d’archéologie et d’art antique, est réquisitionné par le gouvernement de Mussolini pour accompagner la visite d’Hitler et de sa clique, Goebbels et Himmler, en tête dans les musées de Rome et de Florence.

Dans les toutes premières pages, alors qu’il esquisse un bilan de sa vie, il dit de lui-même : « je suis un homme médiocre ».


Pour lui l’homme médiocre c’est l’homme ordinaire qui loin des projecteurs cultive son regard critique et libre.


À propos de son entrée dans le monde il écrivait « aujourd’hui j’ai vingt et un ans… De neuf à vingt ans j’ai cru être – et pas exclusivement par ma faute – un individu exceptionnel… Aujourd’hui je reconnais – et sans modestie – que je suis un homme médiocre si je donne à cette parole sa vraie signification, étymologique, dénuée de la valeur péjorative qui lui a été conférée quand le Surhomme a fait son entrée en scène. » Pour conclure « Les hommes supérieurs, exceptionnels, sont d’une grande gêne pour leurs proches. Je ne veux constituer une gêne pour personne et déteste me faire remarquer. »*


Dans sa postface au petit livre de Ranuccio Bianchi Bandinelli, Angelo Caperna, citant tout d’abord Gorgio  Agamben : Celui qui appartient véritablement à son temps, le vrai contemporain, est celui qui ne coïncide pas parfaitement avec lui, « Quand je l’ai lue, je n’ai pas compris le sens de cette phrase*. Elle avait du style, mais je n’y voyais, comment dire, qu’un tout petit enjeu lié à une sorte de confort bourgeois. Avec le temps, en avançant dans la compréhension de son caractère et de son époque, cette affirmation a pris une autre dimension et j’ai compris pourquoi elle me touchait. C’était là, enfin, que se cristallisait une des grandes questions du siècle, le point le plus fort de ma rencontre avec lui.


Avec cette affirmation, Bandinelli, disait son opposition à « l’héroïsation » de la vie et revendiquait une distance par rapport à l’exhibition des muscles de tout type, en particulier moraux ou idéologiques.


Cela me semble aujourd’hui encore, un bon projet de vie. »


À moi aussi, et je laisse Fipé et Collion dans leur radeau qui prend l’eau…


Ranuccio Bianchi Bandinelli dans son petit carnet où il a consigné chaque soir ses impressions de  ses journées avec Benito et Adolf, les désignait ainsi « Vu Mario et Silla… » Dans Libé de lundi, et il n’y là aucune comparaison, qui serait d’ailleurs vraiment déraison, désigne les deux duettistes, qui se frittent à la Cocoe, se shootent à la Cornar et se Rumpent grave, sous les surnoms : Fipé et Collion. Nous vivons avec des hommes exceptionnels… Rappelez-vous Gueule de Raie et Méchancon…

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27 novembre 2012 2 27 /11 /novembre /2012 14:00

Lundi je me suis levé de bonne heure. Cap au sud-ouest, à vélo d’abord vers la gare Montparnasse car une bolée d’air frais dans la ville endormie ça réveille. Le train jusqu’à Bordeaux dans un TGV au trois quart vide : la France ne  se lève pas tôt. La ville du médiateur Juppé, qui lui a jeté l’éponge, croule sous l’eau. En voiture Simone pour Montauban, c’est le déluge. Dans l’auto nous échangeons, quelle stratégie adopter, la main de fer dans un gant de velours ou l’inverse ? Seront-ils tous là ? Le ballet des essuie-glaces, imperturbable, a du mal à évacuer les masses d’eau qui nous engloutissent lorsque nous doublons des camions. Même si les chances d’aboutir sont minimes il faut y aller.


Votre Taulier œuvre dans le silence et l’indifférence médiatique en tant quemédiateur aux champs (lisez mes réflexions dominicales sur cette fonction link ) il n’en reste pas moins vrai que les pugilats de nos lamentables dirigeants politiques link montrent crument que le Bien Public n’est plus à l’ordre du jour, que la vie des gens dans la Cité la caste politique du haut s’en bat l’œil, que l’important pour eux est le contrôle de l’appareil, de la cagnotte et de leurs minables porte-flingues. Quelle palette !


Nous sommes à l’heure sur une zone industrielle de Montauban face à la masse de l’usine de ceux qui nous accueillent. Nous déjeunons ensemble à ma demande link Le lieu est improbable très hangar kitch avec un auvent où se pressent autour des tables que de jeunes fumeurs qui sont très majoritairement des fumeuses. À l’intérieur, une grande table d’hôte haute sur pied sur laquelle sont déposés 16 couverts. Ce doit être pour nous. Votre Taulier savoure : le premier round est à son avantage. Mais avant d’entrer son œil de chroniqueur attitré,  délaissant le lait, tombe sur une affiche placardée justement au bas de la porte d’entrée. Il dégaine sitôt genou à terre.


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Nos hôtes arrivent, pas un ne manque à l’appel et, bonheur, il y a des représentants des producteurs. Nous nous installons. La répartition des uns et des autres est une excellente indication. Je savoure. Ma théorie de la table chaude en opposition de la table froide se vérifielink. La nourriture est fort convenable et sur la table il y a des carafons du Nouveau annoncé sur la porte d’entrée. Tout va bien mais au-delà de cette première approche je ne puis vous faire entrer dans la salle où nous allons discuter. Tout ce que je puis vous confier c’est que le lien n’est pas rompu, le lait est toujours dans la casserole. Bref, il me fallait alors regagner mes foyers. Cap sur la gare de Montauban gracieusement conduit par l’un des participants. L’importance des relations humaines est capitale. Je vais emprunter un Intercités, 3 mn entre son arrivée et mon TGV. Tout va bien, nous sommes en avance sauf qu’à l’entrée de la gare Saint-Jean il nous fait trois fois le coup du « nous sommes arrêtés en pleine voie ». C’est râpé. Je vais changer mon billet et, par la grâce des tarifs de la SNCF, celle-ci doit au Ministère de l’Agriculture, 1€ : y’a pas de petites économies. Attente, départ, arrivée à 22h30, vélo, rude journée pour votre Taulier…


À propos, le Nouveau de Montels, ce vin de pays à la dénomination exotique : vin de pays des  coteaux et terrasses de Montauban qui nous avons bu, qui provenait de chez Philippe et Thierry Montels vignerons-éleveurs www.domaine-des-montels.com , était bien agréable. Preuve est faite que la France du vin a des ressources dans tous ses coins et recoins et que nos goûteurs patentés feraient bien de condescendre à y descendre de temps à autre plutôt que de continuer à ne fréquenter le haut du panier.

 

Merci pour les consommateurs du bas.


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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 14:00

Si tous les Français mangeaient autant de pâtes que moi nos amis italiens n’auraient qu’à bien se tenir. Contrairement à une idée reçue la pasta ne fait pas grossir, c’est le beurre ou la matière grasse qui en est la cause, elle apporte des sucres lents qui sont excellents pour l’effort tant physique qu’intellectuel. Il m’arrive souvent, en période d’intense écriture de consommer des pâtes aux deux principaux repas pendant toute une semaine. Et qu’on ne me parle pas de monotonie : en Italie, il y a plus ou moins de 300 formes de pâtes, et le nombre ne cesse de croître et si on les accommode à la sauce tomate afin de ne pas se charger la panse, toutes les fantaisies sont possibles. Un petit rappel la tomate est arrivée en Italie en provenance du Pérou en 1554, mais sa culture à grande échelle a commencé seulement au XVIIe siècle mais le pâtes à la sauce tomate sont nées seulement il y a seulement quatre siècles. Au XVIIe siècle, à Rome le commerce des pâtes était le fait des « vermicellai » ; Le pape Urbain VIII, dans une bulle papale de 1641 imposa une distance minimale de 24 mètres  entre deux magasins.


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De plus, comme le prouve ce constat : alors que l’ensemble du secteur alimentaire italien est en berne, la consommation de pâtes a augmenté de 4 % en 2012.


Il suffit de mettre de l'eau sur le feu, jetez-y les pâtes, mélanger avec la tomate et la chambre est agréable et servi. Coût: pas plus de 50-60 centimes d'euro. Le plat de pâtes reste le véritable crise, les pâtes sont « le plat anticrise par excellence », économique et réconfortant. C’est simple il suffit de mettre de l'eau sur le feu, un peu de gros sel, d’y jeter les pâtes, mélanger avec la tomate et la chambre est agréable et servi. Coût: pas plus de 50-60 centimes d'euro.


Chaque année nos voisins italiens consomment plus de 1,5 de pasta de toute nature, avec une consommation par habitant de près de 26 kilos. Les Français en consomment 8kg/hab. En 2011, La production annuelle française a été de 241 933 T, dont 13% de pâtes exportées (marché intérieur européen et pays tiers), soit un volume de 32 155 T et la consommation totale de 513 008 T, dont 59% de pâtes importées principalement d’Italie, soit un volume de 303 230 T (importation de l’industrie française inclue) En plus d'être le plus grand consommateur, l'Italie est aussi le pays leader dans la production avec 3,3 millions de tonnes produites en 2011, suivie par les Etats-Unis (2 millions de tonnes) et le Brésil (1,3 million de tonnes). Les principaux importateurs de pâtes italiennes en Europe sont l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni et l'Europe après le volume record de ventes en Asie, avec la Chine, l'Inde et le Japon qui connaissent les pâtes via les USA.


100 grammes de pâtes fournissent une énergie d'environ kcal 360, dont environ 70 pour cent sous forme de glucides complexes, une bonne proportion de protéines et de matières grasses négligeable. En combinaison avec d'autres aliments tels que le poisson, la viande, le fromage, les légumes, l'huile d'olive et d'autres choses, elles sont  un plat de haute valeur nutritive et facile à digérer, comme nous l'apprennent les principes de la diète méditerranéenne.


Bien évidemment la pasta étant un produit mono-ingrédient, il est naturel que le coût des matières premières et affecte de manière significative exponentielle en particulier lorsque le coût des matières premières, le blé dur essentiellement, est particulièrement forte.


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Tous ces détails sont tirés d’un article fléché par le Courrier International paru sur Linkestai link à l'occasion du IVe Congrès mondial des Pâtes qui s’est tenu à 25 Octobre dernier à Mexico.link 


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Les  étapes de la fabrication des pâtes


Le blé dur, matière première des pâtes, se distingue du blé tendre par la dureté de l'amande, un aspect vitreux, et le fait qu'il se fragmente en semoule. Sa sélection est une étape très importante puisqu'il qu'il est garant de la bonne qualité du produit. Dans la fabrication des pâtes, la proportion du mélange est de 4/5e de semoule et de 1/5e d'eau.

 

Le mélange


Il est effectué par le semoulier : mélanger au sein d'une trémie les variétés de blé dur.


L'élimination des corps étranger


Elle nécessite un passage dans plusieurs machines :


- Les séparateurs, munis de grilles et d'un système d'aspiration, qui dégrossissent le nettoyage

- Les épierreurs à sec qui éliminent les pierres par densité

- Les trieurs qui répartissent les grains selon leur longueur

- Les tables densimétriques qui séparent le blé léger, contenant beaucoup de grains indésirables, du blé lourd

- Les brosses et les laveuses qui viennent parfaire le nettoyage qui sera suivi d'un essorage

Puis, le blé est envoyé dans des « cellules de repos » où il restera de 2 à 10 heures durant lesquelles l'humidité acquise au lavage se répartit dans la partie périphérique du grain, ce qui le rend plus souple et l'empêche de se briser lors de la mouture. Puis, il sera à nouveau brossé et humidifié jusqu'à ce qu'il soit « apte » à subir la mouture.


La mouture


La mouture qui nécessite trois phases :


- Le broyage qui s'exécute progressivement sur des appareils munis de deux cylindres cannelés disposés parallèlement sur un axe horizontal, tournant en sens inverse et à une vitesse différentielle. Cette étape inclut six opérations. Le premier broyeur fend le grain, les suivants détachent l'amande du son. Les produits les plus épurés proviennent du second et du troisième broyeur qui enlèvent le centre de l'amande. Les broyeurs suivants donnent des produits de moins en moins purs destinés à terme à l'alimentation animale.

 

- Le blutage permet de trier les produits selon leur grosseur, c'est le classement granulométrique. Cette opération se fait par tamisage sur des machines appelées planchisters, sortes de caisses garnies de tamis superposés, et soumises à un mouvement giratoire. A l'issue de cette étape, six à sept produits différents sont obtenus dûment calibrés mais hétérogènes en qualité. On trouve ainsi des semoules propres, des semoules avec un peu de son et quelques pellicules de son.


- Le sassage va permettre d'éliminer les fragments de son adhérant encore aux particules d'amandes. La semoule est ainsi complètement purifiée.


L’empâtement


La semoule et l'eau sont placées dans une cuve équipée de pales rotatives hélicoïdales où elles sont malaxées sous vide afin d'obtenir un mélange homogène sans bulles d'air.


Le pétrissage


Le mélange pâteux obtenu précédemment est dirigé vers une presse continue et subit une action combinée de pétrissage et de pressage sous l'effet d'une vis d'Archimède qui tourne autour de son axe dans la goulotte de la presse et qui le fait avancer, tout en lui appliquant une forte pression : de 90 à 150 kg par cm2.


Le tréfilage


Il consiste à faire passer la pâte par des moules pour lui donner sa forme définitive. Dans le cas de pâtes longues comme les spaghettis, il s'agit d'un moule rectangulaire, long et étroit, d'où les pâtes sont extrudées* en écheveaux continus d' 1 mètre, puis directement suspendus par chevauchement sur des cannes horizontales. Ces spectaculaires « rideaux de pâtes » sont ensuite conduits vers l'enceinte des séchoirs.


Le séchage


Dans un premier temps, elles sont pré-séchées par une ventilation d'air chaud, (80°C) durant quelques minutes pour leur permettre de durcir en surface sans être déformées. Puis, elles seront progressivement séchées dans un long tunnel dans lequel souffle un air chaud (entre 70 et 100°) pour en abaisser l'hygrométrie de 32% à 12,5% qui représente le taux optimal de stabilisation pour une conservation de longue durée. Après cette ultime étape, les pâtes seront stockées puis ensachées.


* Trémie : réservoir

** Extrudé : en technologie, fabriqué par extrusion : procédé de formage des matières plastiques consistant à pousser la matière à fluidifier à travers une filière. (définition Encyclopædia Universalis 2006

 

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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 12:00

Dans le cours de mon existence je n’ai ni changé de taille en hauteur 1,76m, ni de taille de col de chemise 38cm, mais j’ai pris un peu de rondeur : faut dire que j’ai longtemps été maigre comme un coucou, donc j’oscille autour de 78kg, et bien sûr je chausse toujours du 42’5. Je ne vous donne pas d’autres mensurations car il ne m’est jamais venu à l’idée de prendre des mesures en une séquence où  d’ordinaire on a d’autres chats à fouetter. Du côté de la pilosité je n’ai pas changé de cheveux, ils se sont contentés de passer du noir de jais au blanc, j’ai en sainte horreur la teinture, et ma tonsure naturelle ne m’a pas dégarni le crane, mais même si j’étais devenu chauve je me serais bien garder de le cacher : les hommes à moumoute m’ont toujours inquiétés. C’est du côté des yeux, banalement marrons, qu’est venue la nouveauté aux abords de la cinquantaine : la fameuse presbytie, « du mot grec presbys πρέσβυς, qui signifie « vieil homme » ou « ancien », est un trouble de la vision qui rend difficile la focalisation de la vision pour lire ou effectuer un travail de près. Ce n'est pas une maladie mais un processus de vieillissement normal de l'œil et plus particulièrement du cristallin qui se sclérose en se durcissant. »


Donc obligation d’acquérir des lunettes et comme j’ai la spécialité d’oublier mes gants, mes chapeaux, mes écharpes… Comme disait mémé Marie « quand on n’a pas de tête on a des jambes », j’ai de suite décidé de les porter en permanence sur le nez. Deux paires en 15 ans plus une pour le soleil, je ne suis pas très dispendieux pour notre vieille sécu pleine de trous qui de toute façon ne me versera que des clopinettes auxquelles s’ajouteront quelques sous de ma mutuelle.


Voilà une chronique bien égotique mais à la fin d’une semaine commencée sous les auspices d’un lamentable dans sa version la plus pitoyable, la plus minable et la plus exécrablelink, pleine de mes soucis de vaches, j’avais besoin de me la jouer un peu pour détendre l’atmosphère.

 

Votre Taulier a donc changé de lunettes…


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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 14:00

J’ai eu à connaître cette semaine de la seconde engeance dans sa version la plus pitoyable, la plus minable et la plus exécrable. Engager le fer eut été reconnaître son existence même alors que j’avais affaire rien qu’à un couard sans visage, à un pleutre qui se planque derrière un déluge de justifications verbeuses. Chasse d’eau ! Pour autant, se porter sur d’autres terrains plus efficaces, pour mettre hors été de nuire ce type de sangsue, relève de la salubrité publique. Je n’en écrirai pas plus afin de ne pas prêter le flanc.

 

C'est de la bave et ça me shoote !


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Merci à mes nombreux amis sur Face de Bouc pour leur soutien, mention particulière à Michel Smith et à Hervé Lalau qui m’ont supporté lorsque je ramais avec eux sur les 5 du Vin.


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Les pathétiques et les lamentables ont bien sûr toujours existés mais la boucle des médias d’infos permanentes, le niveau de bruit amplifié par l’instantanéité de Twitter : telle la rupture de Pulvar congédiant son compagnon de Ministre, leur donne un relief jamais égalé. Nous saturons mais nous ne pouvons tirer la chasse d’eau, nous subissons. Ils n’ont pas de honte les lamentables, ils s’exhibent, éructent, s’agitent jusque sur les trottoirs : je puis en témoigner puisque mon bureau rue de Vaugirard fait face à un panier non de crabes mais de scorpions.


Le spectacle, l’appellation est en elle-même porteuse d’une ironie désabusée, que nous imposent, je n’ai pas écrit que nous offrent, celles et ceux à qui les citoyens, faute de mieux, ont confié par leur bulletin de vote la mission de les représenter à tous les étages de la Cité. La liste des grands et des petits couteaux est connue et ils seront ici innommés, certains sont même innommables. « C'est là que vivent les maquignons, les tondeurs de chiens et tant d'autres professions innommées et innommables (Gaz. des Trib. 27 juin 1875, p. 616, 1re col.) »  Pourquoi souiller sa plume en traçant leurs patronymes qui nous sont assénés à longueur de journée.


« Tout ça pour ça ! » écouter absolument la chronique de François Morel sur France-Inter link 


Preuve est faite par eux, en adoptant de tels comportements de bandes organisées, « Un parti politique, ce n'est pas une mafia » les propos sont de la bouche d’un ancien Premier Ministre de notre vieux pays, qu’ils vivent dans un autre monde que nous et surtout qu’ils sont un lamentable exemple pour ceux qu’ils stigmatisent dans leurs discours sécuritaires et identitaires. Ceux-ci doivent se reconnaître dans ces règlements de comptes, ces partages pour le contrôle de territoires. Pour autant je n’entonnerai pas la rengaine : tous pourris mais pour l’heure me contenterai de leur opposer mon mépris en leur demandant de se ressaisir. Pour certains d’entre eux ça me semble dans le domaine du possible, pour les autres le doute est plus que permis. Ils sont incurables.


Restent les pathétiques qui ont toujours eu ma sollicitude, ma commisération mais qui, malheureusement sont une espèce en voie de disparition. Sans offenser sa mémoire, je vous livre ce matin le texte intégral de Françoise Giroud à propos de la triste et lamentable descente aux enfers d’un politique à qui tout, ou presque (son vidage par Pompidou fut la première alerte), avait réussi. Pour les petits et les petites louves NULS et NULLES en histoire politique je signale que le pauvre maire de Bordeaux fut trahi par un certain Jacques Chirac qui fit ensuite RPR sa machine de guerre pour abattre un autre grand fauve déplumé dont la Françoise Giroud fut la Ministre de la Condition Féminine…


C’est de la dague…


« Dans tous les sports, il y a les joueurs de première catégorie. Et puis les autres. 


L'ennui, pour M. Chaban-Delmas, c'est qu'il ne joue pas dans sa catégorie. De sorte qu'il semble de jour en jour plus égaré dans une partie qui n'est pas la sienne. 


Alors que MM. Giscard d'Estaing et Mitterrand provoquent des mouvements intenses d'admiration ou d'hostilité, parfois d'admiration et d'hostilité mêlées, on a envie de demander, sans acrimonie, à M. Chaban-Delmas: « Et vous, qu'est-ce que vous faites au juste dans cette affaire? » Il encombre. Ce n'est pas de sa faute, il encombre. 


Comment le battant a-t-il viré à l'ancien combattant Général me voilà ah la Résistance c'était le bon temps d'ailleurs demandez à Malraux n'est-ce pas André? Mystère non éclairci. Et André, qui n'a pas précisément l'esprit électoral, de lui enfoncer distraitement la tête dans l'eau, en préconisant un système d'enseignement dont les téléspectateurs ont essentiellement retenu qu'il consistait à ne plus envoyer les enfants à l'école. Conclusion du candidat: « Je le ferai. »Diable! 


Un bon moment de la campagne, en vérité. Seuls s'en affligeront les supporters de M. Chaban-Delmas. Il en a. Il en a encore. Et peu d'ennemis pour finir. M. Mitterrand lui-même, qui le tutoie, en était, l'autre jour, à le consoler devant les résultats d'un sondage déprimant. En le poussant un peu, qui sait? il serait capable de lui donner une ambassade. Est-ce qu'on refuse quelque chose à Chaban?


Voilà. Il faut lui donner une ambassade. Il sera parfait. L'Elysée? Mais en voilà assez à ce sujet. Si M. Chaban-Delmas retrouve soudain la faveur du sort, il sera bien temps d'en parler sérieusement. En attendant, on ne tire pas sur une ambulance. »

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22 novembre 2012 4 22 /11 /novembre /2012 14:00

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Les chansons à boire n’ont jamais fait dans la dentelle, plutôt dans le cru, je vous recommande donc la prononciation à la toulousaine pour mon titre afin de donner de l’entrain à cette chronique 100% musicale. En Argentine le vin  est la boisson nationale. La fille d’un de mes fidèles lecteurs, Jules Tourmeau, y enseigne le français depuis plusieurs années et lui a fait parvenir le lien suivant. Si vous souhaitez visionner les vidéos en lecture automatique vous cliquez sur ce lien link


Ou bien vous les visionnez une à une ci-dessous. Merci beaucoup Jules.


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