Selon un sondage CSA (1) : à la question « Avez-vous déjà entendu parler de la rafle du Vel d'Hiv ? »
- 67 % des 15-17 ans,
- 60 % des 18-24 ans
- 57 % des 25-34 ans répondent « NON »
- Mais aussi 25 % des plus de 65 ans répondent n'en avoir pas non plus entendu parler,
- Soit une moyenne, tous âges confondus, de 42 %.
Pour ceux qui ne savent pas ou qui ne veulent pas ou ne cherchent pas à savoir :
Le Vélodrome d’Hiver était un stade-vélodrome situé près de la Seine dans le XVe arrondissement, il servit « à parquer », 8 160 des 13 152 personnes arrêtées par la police française lors de ce qui fut la plus grande rafle de juifs en France sous l'Occupation. Retenus dans des conditions inhumaines pendant quatre jours, 1 129 hommes, 2 916 femmes et 4 115 enfants furent entassés sur les gradins de ce stade voué aux courses cyclistes, avant d'être emmenés dans les camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers (Loiret). Là, quelque 3 000 enfants en bas âge furent brutalement séparés de leurs parents, et déportés les premiers vers Auschwitz via Drancy. La quasi-totalité des 13 152 juifs étrangers arrêtés lors de cette rafle par la police française sur la demande de l'occupant allemand, qui en réclamait 24 000, furent déportés. Moins d'une centaine - aucun enfant - survécurent.
« Moins d'un tiers des étudiants français savent que c'est la police française qui a procédé à la rafle du Vel d'Hiv (32 %), et moins de la moitié des Français dans leur ensemble (46 %) »
Pour ceux qui en ont entendu parler, c'est en premier lieu par des films et documentaires (87 %), loin devant leur entourage (53 %), l'école (49 %) et Internet (21 %), selon le sondage. En revanche, 85 % des Français et 88 % des jeunes de 18 à 24 ans « considèrent que la transmission de la mémoire de la Shoah est importante ».
Les mots prononcés par Jacques Chirac le 16 juillet 1995, deux mois après son élection à la Présidence de la République, à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vel d’Hiv, pour la première fois rompt avec l’attitude de ces prédécesseurs en faisant de ce drame un drame français « Ces heures noires souillent à jamais notre Histoire et sont une injure à notre passé et à nos traditions. Oui la folie criminelle de l’occupant a été, chacun le sait, secondée par des Français, secondée par l’État français. »
Pour ceux qui ne savent rien : le fameux tatouage, sur l’avant-bras, le numéro d’Auschwitz, Violette Jacquet, déportée survivante répond « Je vous l’ai dit, on ne pouvait rien expliquer ! Aux imbéciles qui m’interrogeaient sur ce numéro, ou qui me donnaient un coup de coude quand ils l’apercevaient, je répondais systématiquement que c’était le nombre de mes amants ! À vingt ans, cela faisait un peu beaucoup… Même à quatre-vingt ans, j’avoue ne pas avoir atteint les 51 937 ! »
(1) Sondage réalisé par CSA les 4 et 5 juillet 2012 auprès de 1 056 Français selon la méthode des quotas