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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 14:00

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Chère Hélène,


Nous nous sommes souvent croisés, votre beau sourire et votre affabilité étaient des rayons de soleil dans ces dégustations parfois un peu tristounettes. Hier dans la soirée j’ai reçu de vous un courrier qui, avec beaucoup de pudeur, me faisait part des difficultés que vous viviez au mas de Libian. Les mots, dans les coups durs de la vie, sont bien impuissants mais sachez, chère Hélène, que les miens sont à votre service pour vous accompagner face à  cet accident technique qui vous frappe affectivement et économiquement.


Si le besoin s’en fait sentir mon petit espace de liberté est à votre disposition, usez –en sans compter et soyez assurée, vous et votre famille de mon amitié et de toute ma solidarité.


Je joins à cette lettre, la vôtre pour que ceux qui travaillent avec vous soient prévenus de ce qui vous arrive et puisse vous apporter un peu de la chaleur humaine dont vous avez tant besoin en ce moment.


L’autre soir, au dîner des Côtes-du-rhône avec Camdeborde et sa brigade reconstituée j’ai bu avec plaisir votre Bout d’Zan et j’étais content que le Mas de Libian fût présentée dans cette manifestation interprofessionnelle.


Si l’occasion se présente je me permettrai de passer chez vous pour vous dire de vive voix mon amitié et ma confiance.


Bien à vous, Hélène, je vous embrasse très fort


Jacques Berthomeau

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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 00:09

Imaginez la scène : 14 Vinifilles du Languedoc, et même du Roussillon, qui vous rencardent à la Tour Jean Sans peur pour teuffer jusqu’au bout de la nuit ça vous branche, non ! Sauf que le pauvre Taulier, consultant son calendrier, a l’horreur de constater qu’à la date fixée par les luronnes, le 7 juin, il sera chez le Préfet de Bordeaux. Rassurez-vous, gentes dames et damoiselles, ce n’est point pour parler vin, que je va à Bordeaux – ha, Dario Moreno ! – mais de Perrette et de son pot au lait. Oui, les filles, adieu veau, vaches, cochons, couvée vous n’aurez pas la chance d’accueillir à votre « pinces fesses » le chéri des parisiennes.

 

 invitation vinifilles 7 juin 2012

 

Pour me faire pardonner, chères princesses, dans ma grande bonté, je mandaterai l’une d’elles pour m’y représenter. Seul problème, elles sont si nombreuses, je vais faire des malheureuses mais, quand l’heure est à la fête, je sais choisir. Vous nous promettez Hildegard, Isabelle, Pascale, Emmanuelle, Laetitia, Cathy, Séverine, Fanny, Marie, Lidewij, Fabienne et les 3 Françoise de déboucher « plus de 60 cuvées balayant pas moins de 60 appellations du Languedoc-Roussillon » et de jalonner « le donjon de ripailles conviviales. » Puis-je, en tant que défenseur de la cause féminine depuis un certain mois de mai, regretter vivement que vous prêtiez le flanc au peuple des mâles dominants, en parlant de balayer. Mais, vous serez pardonnées, absoutes même, car vous osez la convialité. « Sans prétention, avec humour, convivialité, sincérité, et originalité. » me dit votre Présidente, Pascale Rivière, qui me confie le plaisir que vous auriez de m’y rencontrer. C’eut été réciproque mais le devoir m’appelle dans une région félonne et je ne puis m’y dérober.

 

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Ne voulant pas sombrer dans un romantisme hors de saison, proclamer du haut de la montagne sainte-Geneviève, tel un Lamartine éploré, « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… », j’en appelle à mes lecteurs parigots pour qu’ils se lèvent en masse, se ruent, « la Tour prend garde ! », prennent d’assaut vos cuves et vos cuvées, ouvrent leurs armures, « Montjoie Saint Denis ! », boivent et ripaillent en votre gente compagnie avant d’entonner (le verbe est de circonstance) à gorge déployée : « j’aime les filles… ». Et puis, si certaines d’entre vous veulent danser – certes, le meilleur cavalier s’étant fait porté pâle vous le regretterez – il faudra prévoir le Teppaz et les galettes vinyles pour le rock et les slows en alternance….

 

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 18:48

Dans le petit monde des journalistes du vin les vieux ou les toujours vieux se lamentent, les vieilles aussi, et les jeunes et les pas trop vieux, eux, crèvent la faim. C’est lapidaire mais, hormis ceux du duopole cher au forgeron de Dana, et encore ils ne roulent pas tous sur l’or, ça reflète bien la réalité. Comme vous le savez c’est aujourd’hui, pour mon « espace de liberté » un jour anniversaire j’ai donc décrété que ce serait un jour de bonté ce qui m’évitera d’aiguiser ma plume d’une manière acérée pour tailler  des costards aux petits cumulards.

 

Sans vergogne, n’étant ni de près, ni de loin, membre de la profession j’endosse pour cet afterwork les oripeaux du riche laboureur (1) sentant la mort prochaine qui assemble autour de lui ses enfants. Tout à la fin du marathon électoral le sortant a osé le « vrai travail » avant de battre en retraite la queue basse face à la stupidité de son qualificatif. La plupart d’entre nous travaillons pour vivre, pour faire vivre notre famille, sous l’emprise de la nécessité, avec des différences très importantes de degrés dans la gratification, la reconnaissance sociale, la satisfaction personnelle. À côté, certains pensent au-dessus, une poignée dont le privilège est de ne vivre que pour travailler, à la manière d’un Bernard Magrez, ceux qui ne veulent pas décrocher, s’accrochent, ne veulent rien transmettre si ce n’est un héritage. Enfin, et ils sont nombreux, reste ceux qui sont privés de travail, qui n’ont pas accès à un travail faute de trouver ou de retrouver un emploi. Dans ce bloc, ce sont les jeunes au sens large qui me préoccupent. Trop souvent ils galèrent, enfilent les petits boulots, les précaires dit-on.

 

Que faire alors pour inverser la tendance ?

 315519 10150416215934030 805609029 8589498 155730725 n

Faire tout simplement, même petitement, faire la courte-échelle, transmettre, ne pas se recroqueviller sur son pré-carré, partager son carnet d’adresses, bousculer, plaider la cause… Bref, sans m’envelopper dans le manteau d’autosatisfaction, dès que je le peux : je fais. C’est la moindre des choses et ce n’est pas de la charité.

Antonin Iommi-Amunategui, le Vindicateur, on aime ou on n’aime pas, mais la question n’est pas là pour moi, qui ni ne partage pas forcément tous ses emballements et ses causes, et qui le lui dit ou qui l’écrit. Ce qui compte dans un univers bien convenu, où certains bien installés s’apparentent à des encombrants, c’est de mettre le pied à l’étrier à  de vrais talents. Antonin en a, et plus que ça il possède une curiosité intellectuelle, une envie, qui fait souffler un vent d’air frais sur notre petit monde du vin bien plon plon. Pour moi, riche laboureur en voie de garage, il fait partie d’une génération qui travaille bien pour l’extension du domaine du vin. Il irrite certains, moi y compris, tant mieux ! Je préfère de loin, et j’en ai été, ceux qui ont des idées dérangeantes, à ceux qui, comme le petit marquis en richelieu bien lustrées, brassent des idées reçues et convenues. L’eau tiède convient aux fades et aux fats.

 

Je vous invite donc à suivre, à vous abonner aux chroniques d’Antonin No wine is innocent sur Rue 89 link Même lorsqu’il interviewe Olivier Tescher, et que celui enfile des vannes comme de mauvaises saucisses de Francfort, certes ça m’énerve, mais ça change des petits fruits rouges, des accords avec les tapas, des bouches tendues, des goûts de serpillière, et des incontournables terroirs du Kimméridgien qui sont, comme chacun le sait, le deuxième étage stratigraphique du Jurassique supérieur.

Francais2

Le Laboureur et ses Enfants

 

Travaillez, prenez de la peine :

C'est le fonds qui manque le moins.

Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,

Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.

"Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage

Que nous ont laissé nos parents :

Un trésor est caché dedans.

Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage

Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.

Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût :

Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place

Où la main ne passe et repasse."

Le père mort, les fils vous retournent le champ,

Deçà, delà, partout....

si bien qu'au bout de l'an

Il en rapporta davantage.

D'argent, point de caché. Mais le père fut sage

De leur montrer avant sa mort

Que le travail est un trésor.

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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 16:00

Dans le petit monde des journalistes du vin les vieux, les toujours vieux, les presque vieux se lamentent, les vieilles aussi, et les jeunes et les pas trop vieux, eux, crèvent la faim. C’est lapidaire mais, hormis ceux du duopole cher au forgeron de Dana, et encore ils ne roulent pas tous sur l’or, ça reflète bien la réalité. Comme vous le savez c’est aujourd’hui, pour mon « espace de liberté », un jour anniversaire j’ai donc décrété que ce serait un jour de bonté ce qui m’évitera d’aiguiser ma plume d’une manière acérée pour tailler  des costards aux petits cumulards.

 

Sans vergogne, n’étant ni de près, ni de loin, membre de la profession j’endosse pour cet afterwork les oripeaux du riche laboureur (1) sentant la mort prochaine qui assemble autour de lui ses enfants. Tout à la fin du marathon électoral, le sortant, a osé le « vrai travail » avant de battre en retraite la queue basse face à la stupidité de son qualificatif. La plupart d’entre nous travaillons pour vivre, pour faire vivre notre famille, sous l’emprise de la nécessité, avec des différences très importantes de degrés dans la gratification, la reconnaissance sociale, la satisfaction personnelle. À côté, certains pensent au-dessus, une poignée dont le privilège est de ne vivre que pour travailler, à la manière d’un Bernard Magrez, ceux qui ne veulent pas décrocher, s’accrochent, ne veulent rien transmettre si ce n’est un héritage matériel. Enfin, et ils sont nombreux, restent ceux qui sont privés de travail, qui n’ont pas accès à un travail faute de trouver ou de retrouver un emploi. Dans ce bloc, ce sont les jeunes au sens large qui me préoccupent. Trop souvent ils galèrent, enfilent les petits boulots, les précaires dit-on.

 

Que faire alors pour inverser la tendance ?

 

Faire tout simplement, même petitement, faire la courte-échelle, transmettre, ne pas se recroqueviller sur son pré-carré, partager son carnet d’adresses, bousculer, plaider la cause… Bref, sans m’envelopper dans un manteau d’autosatisfaction, dès que je le peux : je fais. C’est la moindre des choses et ce n’est pas de la charité mais un coup de main, du temps bien placé.

 

315519_10150416215934030_805609029_8589498_155730725_n.jpg                         photo de LOLITA Sene

 

Antonin Iommi-Amunategui, le Vindicateur, on aime ou on n’aime pas, mais la question n’est pas là pour moi, qui ni ne partage pas forcément tous ses emballements et ses causes, et qui le lui dit ou qui l’écrit. Ce qui compte dans un univers bien convenu, où certains bien installés s’apparentent à des encombrants, c’est de mettre le pied à l’étrier à  de vrais talents. Antonin en a, et plus que ça il possède une curiosité intellectuelle, une envie, qui fait souffler un vent d’air frais sur notre petit monde du vin bien plon plon. Pour moi, riche laboureur en voie de garage, il fait partie d’une génération qui travaille bien pour l’extension du domaine du vin. Il irrite certains, moi y compris, tant mieux ! Je préfère de loin, et j’en ai été, ceux qui ont des idées dérangeantes, à ceux qui, comme le petit marquis en richelieu bien lustrées, brassent des idées reçues et convenues. L’eau tiède convient aux fades et aux fats.

 

Je vous invite donc à suivre, à vous abonner aux chroniques d’Antonin No wine is innocent sur Rue 89 link Même lorsqu’il interviewe Olivier Techer, et que celui-ci enfile des vannes comme de mauvaises saucisses de Francfort, certes ça m’énerve, mais ça me change des petits fruits rouges, des accords avec les tapas, des bouches tendues, des goûts de serpillière, et des incontournables terroirs du Kimméridgien qui sont, comme chacun le sait, le deuxième étage stratigraphique du Jurassique supérieur.

 

Francais2.jpg 

Le Laboureur et ses Enfants

 

Travaillez, prenez de la peine :

C'est le fonds qui manque le moins.

Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,

Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.

"Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage

Que nous ont laissé nos parents :

Un trésor est caché dedans.

Je ne sais pas l'endroit ; mais un peu de courage

Vous le fera trouver : vous en viendrez à bout.

Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût :

Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place

Où la main ne passe et repasse."

Le père mort, les fils vous retournent le champ,

Deçà, delà, partout....

si bien qu'au bout de l'an

Il en rapporta davantage.

D'argent, point de caché. Mais le père fut sage

De leur montrer avant sa mort

Que le travail est un trésor.

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 16:00

  

 

Moi vous savez, en matière de vinification, comme Alice Feiring, j’en suis resté au foulage aux pieds « Une fois le raisin transféré dans la benne de plastique, j’ai enfilé des vêtements jetables, destinés à se voir maculés de jus de la vigne. Je me suis lavé les jambes, ai empoigné l’échelle et, au grand amusement des travailleurs de Pellegrini, me suis jetée dans les grappes. En termes de température, ce n’était guère différent d’un plongeon dans les frigides eaux de la côte du Maine. Le sang reflua de mes orteils. M’efforçant d’éviter l’engelure, j’ai tâté de diverses techniques de foulage, telle les  cent pas, la ronde, le zigzag – tout mouvement capable de briser suffisamment de grains pour qu’assez de jus s’en dégageât qui enclencherait la fermentation de la levure. Les moucherons se mirent à voleter et, vingt minutes plus tard, j’allai me passer au tuyau d’eau, pour découvrir un avantage inattendu : mes pieds et mes jambes avaient été gommés jusqu’à une exquise douceur. Rien d’étonnant à ce que les produits cosmétiques à base de raisin connaissent une telle vogue. »

 

Vive Caudalie et la Vinothérapie, mais moi j’en reviens à la façon de faire le vin de mon pépé Louis qui aurait pu décrocher le label naturel sans problème si la mèche de soufre, l’arme fatale, n’avait pas annihilé son empirisme qui se résumait dans une formule lapidaire « on a toujours fait comme ça ! » qui ne souffrait aucune contestation.

 


Muni de ce précieux viatique j’ai toujours été étonné par l’irruption de la technique dans les chais. Dans certaines caves c’est Beaubourg sans la couleur ! Tout ça pour dire que lorsqu’hier j’ai reçu d’une mystérieuse Roberta Winer des offres de service mon premier mouvement fut de les propulser vers la poubelle. Et puis, je me suis dit, mon petit Taulier, si toi t’es tout juste bon à actionner une pompe à bras, peut-être que d’autres seraient heureux de recourir au SAV de la Roberta ? J’ai donc décidé  dans ma grande sagesse de vous donner les liens utiles pour joindre cet androïde.

 

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Madame, Monsieur,

Chaque année, au printemps, pour bien preparer les vendages,
nous proposons à nos clients un Service de Maintenance (SAV)Robot.jpg
des Robots Vinificateurs Arkimede et Enobros,
présentes dans les Caves de la France, Espagne et Italie.

Nos systèmes intégrés pour la vinification sont légèrs, flexibles et simples à programmer;
ils son aussi faciles à déplacer d'une cuve à l'autre.


Grâce à leur maniabilité, petits accidents
peuvent survenir en raison d'une utilisation
pas toujours attentive
par le personnel de la cave qui, en pleines vendages, est surchargé de travail.


Il est compréhensible considérant la quantité de travail pendant cette période!

Pour cette raison est une priorité de Winer la pleine satisfaction des clients, et
il vous offre ce service pour n'avoir pas des soucis en pleines vendages.


Si vous êtes intéressés, n'hésitez pas à nous contacter immédiatement et
dès que possible nous vous enverrons des informations détaillées
sur notre Service de Maintenance (SAV)
.


Merci pour l'attention

Roberta
Responsable SAV

 

 

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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 16:00

f1.highres.jpg« L’image montre une dame en consultation chez son médecin de famille « Mais en vérité docteur, dans nos villes, aujourd’hui, on ne sait plus ce que l’on mange ! » La réflexion qui semble très contemporaine alors qu’elle est transcrite sur une image d’Épinal à l’orée du XXe siècle. « (…) Sur la reproduction, c’est la première tout en haut à gauche et, pour l’anecdote, sur les 16 images de falsifications deux (12 et 13) mettent en scène le vin et 5 le lait.


L’histoire que je vais vous relater, je la tiens de la bouche d’un industriel du lait, est la démonstration par l’absurde, des dérives de marchés soumis à ce que l’on a coutume de nommer dérégulation. Nous ne sommes plus dans un univers de falsifications, tout est « sanitairement correct », avec parfois des accidents de parcours du type steaks hachés par exemple, mais dans celui d’un monde où la distribution hyper-centralisée des produits alimentaires induit des comportements aberrants où la seule boussole est le moins cher du moins cher.


« L’industrie a créé un marché impersonnel, où le face à face avec l’aliment n’existe plus. Le consommateur perd ses repères, et a liberté de choix grandissante se solde d’abord par la perplexité. » écrit Madeleine Ferrières dans l’Histoire des peurs alimentaires qui met en avant l’une des composantes principales de cette angoisse sourde des consommateurs : la révolution des transports qui « se traduit par un allongement des filières de l’approvisionnement à l’échelle du monde tout entier. Pasteur déclarait à Napoléon III combien il était regrettable de « voir le viande en Europe à un prix exorbitant alors qu’à Buenos Aires elle constitue un embarras ? » Dix ans après, en 1876, le premier cargo « frigorifique » revient à Rouen  avec dans ses soutes 21000 kg d bœuf argentin. L’inégalité est en voie de comblement grâce aux nouvelles techniques du froid. L’homme est partagé entre son admiration pour le « miracle du froid » qui permet enfin d’allonger la durée de vie et la disponibilité des réserves alimentaires, et son inquiétude face à des produits voyageurs au si long court. »


Au XXIe siècle, le fret maritime : les fameux conteneurs qui sillonnent le monde, coûte si peu cher que le transport influe qu’à la marge dans le prix de revient du produit. Au passage, je signale à ceux qui se disent journalistes du vin qu’ils devraient s’intéresser de près à ce phénomène : le vin en vrac voyage bien, au lieu de s’esbaudir sur la saga de Lafite en Chine ou sur les envolées de la Romanée Conti. Oui, je sais, ça n’intéresse pas les grands amateurs mais tout bêtement ce cochon de consommateur et par la bande, sans aucun doute à terme, beaucoup de vignerons. Bref, lorsque je m’intéressais aux marchés de commodités un grand trader de céréales m’avait dit que lorsqu’un conteneur était en mauvais état, il coûtait moins cher de le réexpédier vide en Chine pour réparation que de le faire réparer au Havre par exemple. D’où viennent les découpes de poulet que consomment les acheteurs de préparation dans les rayons frais de la GD ? C’est bien joli de combattre le productivisme à la française mais si c’est pour faire la place à des produits importés, sans origine précise, c’est délocaliser et favoriser l’exploitation d’une main d’œuvre bon marché. Notre égoïsme de consommateur urbain totalement déconnecté des réalités ne pourra être combattu par les approches élitistes car le plus grand nombre n’y est ni sensible et surtout n’a pas les moyens d’accéder aux produits chers.


Le retour à la proximité est un vrai sujet qui mérite mieux que des approches approximatives, purement militantes, certes respectables mais peu porteuses de changement de comportements. Je l’ai souvent écrit, la logistique et la distribution, sont les maillons faibles des produits artisanaux. Il n’est que de voir l’amateurisme qui règne dans le domaine du vin : un jour je publierai une supplique en écho de ce que des vignerons me confient sur les délais de paiement de leurs acheteurs, sur la faiblesse du flux mis en marché par boutique, les exigences de certains restaurateurs… j’en passe et des pas meilleures. Plutôt que de se la jouer « militant » beaucoup devraient se consacrer plus activement à leur métier et mieux le faire pour tout à la fois bien servir leurs consommateurs et mieux rémunérer leurs fournisseurs.


Je reviens pour clore ma chronique à la petite histoire annoncée :


Les faits se déroulent dans le Sud-Ouest autour du week-end de Pâques, c’est en avril mois où la production laitière est abondante. Pour ceux qui ne sauraient pas il existe pour le lait un marché spot, comme pour le pétrole, qui confronte les collecteurs-transformateurs qui ont trop de lait pour leurs besoins et des acheteurs qui ont des besoins immédiats ou qui veulent profiter d’opportunités : le prix étant, en période de forte production, bien au-dessous de celui payé aux producteurs. Donc, à la période citée, des acheteurs allemands sont venus faire leurs emplettes sur le marché lait spot du Sud-Ouest pour l’embouteiller en UHT chez eux ou le transformer en poudre de lait grasse. En conséquence, ce lait entier a fait le voyage en camion-citerne vers les usines allemandes (plus d’un millier de km) pour être ensuite revendu à la Grande Distribution française à des prix défiant toute concurrence ! Comment est-ce possible me direz-vous avec tous ces frais de transport ? Tout bêtement grâce au prix misérable de la ressource laitière. Mais alors qui subit le différentiel de prix ? Dans un premier temps le collecteur de lait, souvent des coopératives, qui tôt ou tard devront le répercuter sur les producteurs. Belle destruction de valeur ! Beau sujet pour le nouveau Ministre de l’Agriculture et de l’Agro-alimentaire !



Hormis les kilomètres parcourus par des camions : bravo pour l’impact carbone vertigineux pour des briques de lait vendues 50c d’€ le litre, je souligne que ce lait sera vendu comme du lait français, puisqu’il a été produit et collecté en France. Monsieur Leclerc et ses frères aura beau jeu de nous bassiner qu’il défend le pouvoir d’achat des moins bien lotis il n’empêche qu’il fabrique à la pelle des électeurs pour la fille de l’autre. C’est une réalité que je côtoie depuis plusieurs mois. Elle intéresse qui ? Elle ne se traitera pas avec des incantations ou par des solutions de bout de ficelle mais par des changements forts du comportement des consommateurs pousseurs de caddies : le choix n’est pas entre une alimentation pour bobo fabriquée aux petits oignons par des petits producteurs militants et une alimentation d’origine indéterminée pour chercheurs de prix plus bas que bas mais entre un mode de vie où les choix ne sont qu’individuels et une manière de vivre ensemble plus soucieuse des autres, le commerce équitable commence aussi au pas de nos portes.

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 16:00

huîtres 008

 

Ce matin, tout à la fin d’une chronique fleuve, type discours de Brejnev devant le Congrès du PCUS, qui a fait écrire au forgeron de Dana que votre Taulier allait devoir s’adjoindre un cabinet, je posais une question qui est restée sans réponse : « Pourquoi un Muscadet, en voilà une bonne question que je vous pose : « pourquoi votre Taulier a-t-il choisi en ce lendemain d’Ascension un vrai Muscadet Sèvre et Maine sur lie 2009 de Bruno Cormerais et un Miss Terre 2010 de Marc Pesnot pour gober sa douzaine de Gillardeau n°2 ? »


Cette réponse je  vous la donne à la manière du Taulier : par la bande en vous proposant de lire ce qui suit extrait de mes écrits du dimanche (10/12/2006) titré : Débaptiser la Place Royale.  Pour ceux qui l’ignorerait la Place Royale est l’un des lieux symboliques de la bonne ville de Nantes, alors mon Mystère associé à Miss Terre, vin de France issu du Pays Nantais, qui sont une accumulation d’indices qui devraient vous amener à la réponse que j’eus souhaité vous voir me donner. Mais, comme à toute chose malheur est bon, ça me donne l’occasion, au travers d’un texte d’apparence léger, de vous donner le profil d’une espèce fort répandue dans ma région d’origine : le chrétien de gauche engagé. Si avec ça vous n’avez pas encore trouvé, rendez-vous après la chute de mon extrait. Dernier indice : « Patrick Rimbert qui va lui succéder à la mairie était en ma compagnie sur les bancs de la Fac de Droit de Nantes en mai 68. » L’épisode ci-dessous évoqué n’est pas qu’une fiction, les faits ont existés tout comme Joseph Potiron.


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Débaptiser la Place Royale


Ma sociologue de Pervenche, toujours en recherche d'une connexion avec le peuple, avait tâté du terrain en arpentant les fermes du canton de la Chapelle et elle avait commis un mémoire sur " le métayage ou la survivance du servage au profit des grands latifundiaires de la noblesse ". Cet opus touffu, gentiment orienté, avait bien évidemment comblé d'aise son comte de père qui comptait parmi les plus grands propriétaires foncier de la région et, à ce titre, présidait la section des bailleurs ruraux. Pour Pervenche, Joseph Potiron, qui l'avait guidé et conseillé pour ce travail, représentait l'image vivante de la pertinence de sa thèse. Depuis elle faisait partie de la famille Potiron. Comme le disait Joseph, avec un sourire, c'était une vraie famille, solide, où le patriarche, Donatien, soixante et onze ans, avait appris à ses sept enfants  " à ne pas être des valets ". Un dimanche, avant de nous rendre au manoir familial, nous avions fait un détour chez les Potiron pour trinquer. Ils rentraient de la messe. Connexion immédiate, nous n'avions pas vu le temps passer et, ce jour-là, nous étions rentrés pompettes et les Enguerrand de Tanguy du Coët avaient déjeuné froid. 

 

Dans ce pays, où la vigne voisine les vaches et des boisselées de blé, la cave est un lieu entre parenthèses. Au café, les joueurs d'aluette, se contentaient de baiser des fillettes, ce qui, dans le langage local, consiste à descendre petit verre après verre, des petites bouteilles d'un tiers de litre à gros culot, emplies de Gros Plant ou de Muscadet. Ils picolaient. A la cave, le rituel était différent. Certes c'était aussi un lieu d'hommes mais le vin tiré directement de la barrique s'apparentait à une geste rituelle, c'était un soutien à la discussion. Dans la pénombre, le dimanche après-midi, tels des conspirateurs, les hommes déliaient leur langue. Ces peu diseux disaient; ils se disaient, ce qu'ils n'osaient dire à l'extérieur. Echappant à la chape qui pèse sur eux depuis des millénaires, ils se laissaient aller. Les maîtres et leurs régisseurs en prenaient pour leur grade, surtout ces derniers, supplétifs visqueux et hypocrites. Ces hommes durs et honnêtes se donnaient la main pour soustraire du grain à la part du maître. Le curé, lui aussi, recevait sa dose, en mots choisis, faut pas blasphémer. Pour lui taper sur le râble, ils raillaient leurs bonnes femmes, culs bénites, auxiliaires dévotes de leur servitude. Et quand le vin les y poussait un peu, les plus chauds, versaient dans leurs exploits de braguette.

 

Chez les Potiron, la JAC aidant, leur prosélytisme un peu naïf, ce tout est politique, avait bien du mal à briser la carapace de servitude affichée par beaucoup de ces hommes méfiants vis à vis de l'action collective. Alors le Joseph il donnait l'exemple, se surexposait, ne se contentant pas de récriminer dans le dos des maîtres. Syndicalement il leur tenait tête. Qui peut imaginer aujourd'hui que le Joseph s'était trimballé dans le patelin avec un drapeau rouge flottant sur son tracteur ? On l'avait traité de communiste, ce qu'il n'était pas. Comme dans l'Espagne de la guerre civile les bonnes âmes lui ont taillé un costard de quasi-violeur de bonnes sœurs. Pour l'heure, avec les deux Bernard, nous dressions des plans de mobilisation pour la grande manif du 24 mai où les paysans, allant au-devant du mouvement populaire, investiraient la Centre-ville pour poser un acte symbolique, rebaptiser la place Royale : place du Peuple.     

 

Tout ça en effet pour saluer l’arrivée de Jean-Marc Ayrault maire de Nantes à la tête du gouvernement.

 

Pour ceux qui souhaiteraient découvrir le nouveau duo du 78 rue de Varenne, Le Ministre et son Directeur de Cabinet ils peuvent visionner une photo réalisée par une amie présente ICI link . J’étions invité à la passation de pouvoirs mais j’avions point envie de me mêler à la courtisanerie


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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 16:17

 

  

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Je les trouve un peu nombreux, mais bon les jeunes pousses sont légion et beaucoup portent le jupon sans pour autant avoir l’allure de jupettes. Un seul éléphant et la ronchonne est restée au paddock, c’est dosé dit-on, varié aussi, l’expérience ça vient avec l’usage : comme je l’ai déjà écrit la compétence elle est dans l’équipe qui entoure le Ministre, à lui de savoir dominer son sujet. Du côté du 78 rue de Varenne, Stéphane Le Foll, est un bon connaisseur de la chose agricole avec un tropisme orienté nord de la Loire, mais son directeur de cabinet Philippe Mauguin, a été Directeur de l’INAO aux côtés de René Renou, après un passage à l’Hôtel Matignon en tant que conseiller agricole de Lionel Jospin Premier Ministre. Du sérieux donc, à l’épreuve  d’un monde agricole en général peu accommodant avec les socialistes.



 

Le Monde m’apprend que les Ministres se sont engagé à respecter une « charte de déontologie » qui fixe « quelques principes simples qui doivent guider le comportement" des membres du gouvernement : pas de cadeaux de plus de 150 euros ni d'invitations privées, des déplacements en train autant que possible et un strict respect du code de la route. Afin de « prévenir tout soupçon d'intérêt privé », ils doivent remplir et signer, à leur entrée en fonction, « une déclaration d'intérêts », « rendue publique ». Par ailleurs, les ministres ont également adopté le principe d'une baisse de 30 % de leur rémunération. Fort bien, en tant que cycliste parisien j’ai une supplique à l’attention de la cotriade de Ministres, y compris le Premier : prière de ne plus utiliser les gyros, les 2 tons, dans notre bonne ville de Paris. Pour ce faire, maîtrisez mieux votre emploi du temps en évitant de faire des déplacements inutiles et d’aller inaugurer les maisons de retraite dans votre circonscription. Bref, faites comme un peu comme nous, ça nous fera un bien grand plaisir.


J’arrête là mes conseils car ça fait vraiment VC qui a tout vu et tout entendu, revenu de tout, même si je ne peux m’empêcher de conseiller aux nouveaux détenteurs de maroquins de ne pas trop abuser des conseils de leurs communicants. Foin des communiqués de presse en béton armé, d'éléments de langage formatés, des discours langue de bois, d'images pour le 20 heures, bref, les temps sont anxiogènes alors parlez-nous, expliquez-nous, soyez simples, nous ne sommes pas tout à fait stupides pour ne pas comprendre que les marges de manœuvres sont étroites, les contraintes fortes et que nous vivons dans un monde où vos pouvoirs sont bien limités. Tout ça avec en ligne de mire un nouvel affrontement électoral à haut risque. Bref, pour moi la situation est simple : en tant que Contrôleur Général j’ai changé de boss mais ça ne change rien à l’état d’esprit du Taulier sur cet « espace de liberté » je continuerai à y faire mon petit bonhomme de chemin, avec sans aucun doute une plume encore plus acérée : qui aime bien châtie bien dit l’adage.


Félicitations et bon vent Stéphane mais où donc est passée la Pêche ?

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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 16:00

Je propose à votre lecture l’excellent article « Baclofène et conflits d'intérêts » de Bernard Granger Professeur à l’université René Descartes (Paris) et directeur du service psychiatrie de l'hôpital Tarnier. ICI link 


EXTRAIT


Qui pourra s'étonner dès lors que de nombreux adversaires du Baclofène se trouvent du côté de ceux qui ont des liens financiers directs, ou indirects par le biais des associations qu'ils dirigent, avec les firmes commercialisant ou se proposant de commercialiser les produits cités ci-dessus?


Ces liens ne sont quasiment jamais dévoilés par ceux qui en sont les bénéficiaires, ni par les médias dans lesquels ils s'expriment. Emettons le souhait que ces conflits d'intérêts soient rendus publics, y compris par les médias non spécialisés, pour une information plus complète et plus objective.


L'extension de l'utilisation du Baclofène représente aussi une menace pour l'existence ou le périmètre de certaines structures spécialisées dans l'alcoolisme. Doit-on être surpris des obstructions de certains des représentants de ces associations et organismes à l'égard du Baclofène?


Prenons l'exemple de l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA). Fondée en 1872, cet organisme est reconnu d'utilité publique depuis 1880. Il est implanté sur l'ensemble du territoire national avec 89 comités départementaux et 19 comités régionaux coordonnés par un siège national. Il est animé par de nombreux bénévoles et 1400 professionnels. C'est donc un dispositif de première ampleur dans la lutte contre l'alcoolisme. Or, dès le départ, l'ANPAA et ses dirigeants ont été de farouches opposants à l'utilisation du Baclofène, ayant même, semble-t-il, interdit sa prescription!

 

 

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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 16:00

alimentation-004.JPGHier j’ai reçu l’information brutale : «  Début mars, la Mission Agrobiosciences annonçait l’arrivée dans les kiosques d’un nouveau venu : Alimentation Générale. Las, lancer un magazine papier indépendant est un pari (trop) osé. En dépit du succès éditorial de ce magazine, la trop faible diffusion du magazine contraint l’équipe d’Alimentation Générale à suspendre la parution de ce trimestriel. Une triste nouvelle dont on pourra éventuellement se consoler en consultant le dossier de ce premier numéro auquel la MAA avait participé. »


J’ai acheté le premier numéro de ce trimestriel : 6,90€ mais je n’ai pas chroniqué sur son contenu car je n’ai pas vraiment trouvé la bonne position de lecture et, en dépit d’un contenu d’un bon niveau, mon appétence a été freinée dans le domaine du vin abordé par l’approche du rédacteur-en-chef Pierre Hivernat à propos de Mondovino « devenu, disait-il, un film de référence » ou « Jonathan Nossiter, son réalisateur, y a formidablement posé les bases du rapport entre l’économie et le goût du vin. Huit ans après, nous avons rencontré ses principales stars pour revisiter la toile du Wine business. » Sans commentaire ! Ou plus précisément quelle vision bien parisienne, réductrice de ce qu’est le monde réel du vin en notre vieux pays et dans le monde.


Je n’épiloguerai pas plus sur cette déception, ce regret de voir traité un sujet sous l’angle d’une vision en chambre, sans vraiment de prise sur le réel, car il est toujours très triste de voir un nouveau venu disparaître aussi rapidement. Cependant, lui attribuer, comme le fait la MAA bien imprudemment, un satisfecit de succès éditorial me paraît révéler une forme de méconnaissance des attentes d’un plus large lectorat. L’exemple de XXI est là pour le prouver : la haute tenue éditoriale conjuguée avec une large ouverture à des plumes de grandes diversités est gage de succès. Mon reproche essentiel à Alimentation Générale c’est qu’il semblait ne s’en tenir qu’à l’approche de son créateur, sans réelle volonté d’ouverture et, en dépit de la référence à l’éternel cité Michel Onfray à propos du  repas qui « n’est pas une corvée nutritionnelle, mais une jubilation existentielle » Alimentation Générale m’a semblé un peu pesant, sans réel élan, un peu triste… pas très jubilatoire en dépit d’une couverture accrocheuse mais tout de même hermétique à un public peu averti.


Entre le grand n’importe quoi de Grand seigneur Tecknikart, œuvre lui aussi d’un seul homme : Olivier Malnuit et le sérieux un peu pesant d’Alimentation Générale je reste persuadé qu’il y a un espace à occuper mais encore faudrait-il que les chapelles s’ouvrent, que certaines détestations soient mises au rencart, et qu’une réelle équipe se penche sur les attentes d’un lectorat en recherche d’informations et non de simples point de vue d’un tout petit groupe. Lorsqu’on a la prétention, ou l’ambition, de se faire une place dans la presse magazine qui « a poussé à l’extrême le marketing de niche. Chacun sa passion, chacun sa publication » pour aborder « sur un seul et même support l’ensemble des sujets politiques, sociologiques, économiques et culturels » à propos de la nourriture des hommes, la passion d’une poignée d’individus est certes nécessaire mais pas suffisante. Pour moi, il faut accepter de confronter les différences, s’obliger à sortir de son cercle, s’ouvrir, se colleter à la réalité même si elle dérange. L’entre-soi ne peut que déboucher sur des impasses et des échecs.


Que les créateurs d’Alimentation Générale me pardonnent mais le petit blogueur que je suis, qui côtoie tellement de gens emplis de certitudes, de gens qui campent sur elles, toujours prompts à jeter l’anathème sur le camp d’en face, qui se complaisent dans leurs douillettes ou hautaines chapelles, ceux qui pensent en lieu et place des autres sans se soucier de la logistique de leurs brillantes pensées, regrette que leur entreprise fondée sur une belle et haute mission, n’ai pas cru bon  de mobiliser plus largement autour d'eux pour qu’elle puisse durer et réussir. Je le regrette profondément et, comme ma plume est libre, je forme des vœux pour que cet échec permette, dans un avenir prochain, de bâtir sur des bases plus larges un magazine citoyen qui s’adresse au plus grand nombre.


Le champ est toujours ouvert, à nous de l’investir ou plus précisément à vous, nouveaux talents du Net et journalistes chevronnés, de vous retrouver, de vous fédérer, de bien tracer les règles d’un réel espace de liberté fondé sur des valeurs communes mais respectueux des différences. Prêcher en permanence aux déjà convertis, aux convaincus, est certes rassurant mais ne fait guère bouger les lignes et laisse de côté la plus large part de ces consommateurs auxquels on dit vouloir s'adresser. Bon courage et, encore une fois, mes mots un peu durs ne sont que l’expression de ma déception d’une belle et grande occasion gâchée.

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