Hier il faisait très beau, une douceur printanière, un ciel pur, un tendre soleil, à Bordeaux mais je n’étais que de passage, un rapide aller-retour pour tenter de boucler mon dossier laitier. La médiation c’est du temps, de la patience, de l’obstination et une belle dose d’optimisme. Certains de mes interlocuteurs étaient venus, d’autres pas, les absents ont toujours tort dit-on mais pour nouer une réelle discussion, négocier, le tour de table doit être complet. Nous remettrons ça le 26 novembre à Montauban. Le calendrier se resserre : il faudra aboutir afin de ne pas déboucher sur une crise, certes modeste à l’échelon du secteur laitier mais qui pour les 11 producteurs en jeu c’est la vie de leur exploitation qui est en jeu.
Les deux parties se sont séparées et nous, je parle ici des fonctionnaires régionaux et départementaux, sommes allés terminer notre ouvrage pour que ceux d’en haut soient de suite informés. Et puis nous avons décidé d’aller casser la graine tout près avant que je ne reparte vers le gris de Paris. Cap sur un restaurant italien et là, pur hasard, nous retrouvons nos interlocuteurs et de concert nous décidons de faire table commune.
Alors votre Taulier, en une alchimie propre à son esprit d’escalier, dans le TGV du retour, s’est mis à relier plein de fils de ces petits riens qu’il glane çà et là pour accoucher d’une réflexion sur la fonction de la table dans les relations humaines. Nos gouvernants et les corps intermédiaires parlent à l’envi de régénérer la dialogue social, d’en faire même la pierre angulaire d’un compromis historique seul capable de redonner à notre pays cet élan, cette vitalité, dont il a tant besoin pour repartir de l’avant.
Les tables de négociations sont des tables froides en des lieux sans humanité, des face à face codifiés où chaque partie se garde bien d’offrir la moindre prise à l’empathie, à la sincérité ou à l’envie de vraiment échafauder des compromis pour le mieux vivre ensemble. Chacun garde son quant à soi, sa posture, son discours formaté, surtout ne pas se mélanger, sortir pour un moment de la route balisée, ne pas se compromettre. Normal me direz-vous chacun défend ses intérêts et le fossé entre les parties est bien trop profond entre, j’ose l’écrire, les belligérants, pour qu’un peu de chaleur s’installe autour de ces tables.
Mais comme je suis un peu fou, que je rêve, je ne puis m’empêcher de penser que pour dégripper le dialogue social, d’autres tables pourraient contribuer à instiller un peu plus de fluidité. Je sais que l’on va me rétorquer qu’ainsi les plus fragiles risqueront de se faire acheter pour un plat de lentilles, que les rapports de force sont tels que partager le pain et le sel ne changera rien à notre incapacité Française à faire évoluer notre modèle social. Pour moi il ne s’agit pas de banqueter, de se taper la cloche, mais tout simplement de faire table commune, de se mélanger, de s’éloigner un instant des grandes questions, des grands problèmes, pour parler de tout et de rien, de traîner à table…
Bref, tout ça m’est venu d’un bouquin acquis dimanche dernier : Sorties de Table (sur lequel je chroniquerai bientôt) et plus précisément de la Préface de Denis Tillinac, grand Corrézien Chiraquien devant l’Éternel et, comme lui, grand ripailleur… Et puis dans le TGV aller qui se traînait comme un omnibus, pensez-donc nous nous sommes arrêtés 5 fois, même à Châtellerault et Libourne c’est dire, j’ai lu sur mon petit écran dans la check-list du Journal Le Monde l’info suivante : En 2010, les salariés ont pris en moyenne six semaines de congé une étude de Vincent Biausque, Céline Thévenot et Loup Wolff, division Emploi, Insee.

« Repas de noce, d’anniversaire, d’enterrement, de communion ou de baptême : en France, les riches heures de la vie de famille impliquent un repas dans les règles de l’art. Mais la conclusion d’une affaire, la relance d’une amitié perdue de vue exigent pareillement ce rite qui nous singularise. Le dimanche on ne va plus guère à la messe mais pour recevoir la tante à héritage on sort la nappe brodée de l’armoire, les bouteilles d’apéro du buffet et on débouche un bourgogne ou un bordeaux de derrière les fagots. Un vin « bouché » pour les plus humbles. Même cérémonial quand on prie des amis, rameute des « anciens » (du lycée, du régiment, etc.), fomente une réunion politique (le « banquet républicain » !) ou l’abordage d’une minette (chandelles et champagne rosé). »
Les jeunes prennent moins de congés que leurs aînés
Lorsqu’ils occupent le même emploi depuis plus d’un an (sources), les salariés cumulent un peu plus de 6 semaines de congé dans l’année (tableau 1). Correspondant à 37 jours ouvrables, cette moyenne se révèle supérieure à la durée légale de 5 semaines par an (encadrés 1 et 3).
Les caractéristiques personnelles ont peu d’influence sur le nombre de jours de congé pris : hommes et femmes en prennent en moyenne le même nombre. Le volume de congés varie peu avec la structure familiale des personnes en emploi, qu’ils soient en couple, avec ou sans enfant, à l’exception des personnes vivant au sein de ménages complexes.
Seul l’âge révèle des situations différentes : les salariés de moins de 30 ans prennent moins de congés que leurs aînés (environ 5 semaines et demi par an, soit une semaine de moins que les plus de 50 ans). Des congés supplémentaires liés à l’ancienneté, ainsi que certains avantages acquis au fil du temps dans l’entreprise peuvent expliquer en partie ces différences.
Les congés en 2010 selon certains facteurs démographiques |
Lecture : en 2010, les salariés ont pris en moyenne 37 jours ouvrables de congé, correspondant à 6,2 semaines de congé. |
Champ : salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans leur emploi principal (hors personnels enseignants du secteur de l’éducation et miltaires). |
Source : Insee, enquête Emploi en continu sur l'année 2010. |
| Nombre de jours | Nombre de semaines |
Ensemble | 37 | 6,2 |
Sexe | | |
Homme | 36 | 6,1 |
Femme | 37 | 6,2 |
Âge | | |
De 15 à 29 ans | 33 | 5,6 |
De 30 à 49 ans | 37 | 6,1 |
50 ans ou plus | 39 | 6,6 |
Type de ménage | | |
Famille monoparentale | 38 | 6,3 |
Personne vivant seule | 37 | 6,2 |
Couple avec enfant(s) | 37 | 6,2 |
Couple sans enfant | 36 | 6,1 |
Ménage complexe | 29 | 4,8 |
Des congés très concentrés durant les vacances scolaires
Sans surprise, c’est pendant l’été et les fêtes de fin d’année que les salariés prennent le plus de congés : en 2010, plus d’un salarié sur deux était en congé la semaine du 9 au 15 août et près d’un sur deux pendant la deuxième semaine des vacances de Noël (graphique 1). En outre, environ 15 % d’entre eux ont pris au moins une semaine de congé lors des vacances scolaires d’hiver et même un peu plus pour les vacances de printemps. Enfin, un salarié sur dix était en congé la semaine de la Toussaint. En dehors de ces périodes, il est plus rare de prendre une semaine complète de congé.
Sans pour autant prendre une semaine entière, les salariés posent des jours de congé ponctuels tout au long de l’année, mais plus fréquemment au voisinage des jours fériés.
Graphique 1 - Proportion de salariés prenant des congés chaque semaine en 2010

Lecture : 52 % des salariés ont pris la semaine complète n° 32 de congé (du 9 au 15 août) ; 11 % des salariés ont pris des congés la dernière semaine de 2010, sans prendre la semaine complète.
Champ : salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans leur emploi principal (hors personnels enseignants du secteur de l’éducation et miltaires).
Source : Insee, enquête Emploi en continu sur l’année 2010.
C’est surtout en été que les couples prennent ensemble leurs congés
Prendre ses congés ensemble ou séparément varie considérablement selon les périodes de l’année. Les deux mois d’été correspondent massivement à des périodes où les couples prennent leurs congés simultanément, qu’ils aient ou non des enfants. Ainsi, lors de la deuxième semaine d’août, 46 % des couples biactifs ont pris ensemble une semaine de congé, et 16 % séparément. Ce rapport s’inverse pour les petites vacances scolaires, où les conjoints prennent davantage leurs congés séparément. Lors des vacances de la Toussaint 2010, 4 % des couples biactifs ont pris cette semaine de congé simultanément alors que dans 10 % des cas, seul l'un des deux a pris une semaine complète de congé.
Davantage de congés pour les cadres et professions intermédiaires
Bien plus que les caractéristiques personnelles et familiales, le statut de l’emploi a une influence très importante sur le nombre de jours de congé pris (tableau 2). Les cadres et professions intermédiaires sont les catégories qui prennent le plus de congés, même si les cadres déclarent les durées annuelles de travail les plus longues (encadré 2).
Ces écarts s’expliquent en partie par les dispositifs d’aménagement du temps de travail mis en place dans les entreprises et les administrations depuis l’instauration des 35 heures comme durée légale du travail. Certains salariés peuvent ainsi bénéficier de demi-journées ou de journées complètes de repos additionnelles en contrepartie d’un temps de travail habituel de plus de 35 heures par semaine. Les salariés au forfait-jours peuvent aussi bénéficier de jours de congé supplémentaires : en 2010, 44 % des cadres des secteurs concurrentiels non agricoles (hors intérim) étaient dans cette situation.
Les cadres et professions intermédiaires totalisent ainsi 41 jours ouvrables de congé en 2010, soit près de 7 semaines. C’est 9 jours de plus que les ouvriers qui prennent 32 jours de congé, soit un peu plus de 5 semaines. Les employés prennent légèrement plus de congés (35 jours en 2010) que les ouvriers. L’application des lois sur les 35 heures ne s’est pas traduite pour toutes les catégories de salariés par l’octroi de jours supplémentaires de congé. Pour les ouvriers et les employés, le processus d’aménagement du temps de travail a plus souvent abouti à l’adaptation de leur temps de travail à leur activité. De fait, les rythmes alternés sans variation des jours de travail ont progressé dans les petites entreprises de l’industrie, et cette modulation s’est appliquée principalement aux employés et aux ouvriers, en particulier les moins qualifiés.
Les situations au sein de ces grandes catégories de professions restent hétérogènes. Qu’ils soient cadres, professions intermédiaires ou employés, les salariés disposent d’un volume de congés qui dépend beaucoup des caractéristiques de l’entreprise.
Les congés par catégorie socioprofessionnelle |
Lecture : en 2010, les employés administratifs d’entreprise ont pris en moyenne 36 jours ouvrables de congé, correspondant à 6 semaines de congé. |
Champ : salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans leur emploi principal (hors personnels enseignants du secteur de l’éducation et militaires). |
Source : Insee, enquête Emploi en continu sur l’année 2010. |
| Nombre de jours | Nombre de semaines |
Cadres | 41 | 6,8 |
Cadres de la fonction publique | 44 | 7,4 |
Ingénieurs et cadres techniques d’entreprises | 41 | 6,8 |
Cadres administratifs et commerciaux d’entreprises | 40 | 6,6 |
Professions intermédiaires | 41 | 6,8 |
Professions intermédiaires de la fonction publique | 45 | 7,5 |
Professions intermédiaires de la santé et du travail social | 44 | 7,3 |
Techniciens, contremaîtres, agents de maîtrise | 40 | 6,7 |
Professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises | 37 | 6,2 |
Employés | 35 | 5,8 |
Employés civils et agents de service de la fonction publique | 43 | 7,1 |
Employés administratifs d’entreprise | 36 | 6,0 |
Employés de commerce | 30 | 4,9 |
Personnels des services directs aux particuliers | 27 | 4,5 |
Ouvriers | 32 | 5,3 |
Ouvriers qualifiés de type industriel | 34 | 5,7 |
Chauffeurs, ouvriers qualifiés de la manutention, du magasinage et du transport | 33 | 5,5 |
Ouvriers non qualifiés de type industriel | 32 | 5,3 |
Ouvriers qualifiés de type artisanal | 32 | 5,3 |
Ouvriers non qualifiés de type artisanal ou agricole | 28 | 4,6 |
Moins de congés dans le privé et dans les petites entreprises
Le secteur d’activité et la taille de l’organisation dans laquelle les salariés sont employés jouent très sensiblement sur le volume de congés accordés aux salariés. Ainsi, c’est d’abord dans les fonctions publiques (hors professionnels de l’enseignement et militaires), puis dans les très grandes entreprises (plus de 1 000 salariés), que le nombre de jours de congé est le plus grand. Inversement, dans les très petites entreprises, les salariés ne disposent que de cinq semaines de congé, soit le minimum légal (tableau 3). Les salariés de particuliers employeurs sont ceux qui prennent le moins de congés (4,3 semaines).
Ce lien entre la taille des organisations (entreprises ou administrations) et le nombre de jours de congé octroyés est confirmé à un niveau sectoriel plus fin (graphique 2). Le commerce, la construction, le secteur de l’hébergement-restauration ou l’agriculture sont des secteurs dans lesquels les salariés prennent le minimum de congés : moins de 33 jours ouvrables en moyenne. Ce sont aussi des secteurs qui se caractérisent par une prééminence des petites entreprises (moins de 50 salariés). À l’opposé, les salariés de l’administration, de la finance, de l’assurance ou des industries de l’énergie (secteurs dans lesquels les structures de grande taille sont majoritaires) bénéficient de plus de congés.
Graphique 2 - Les congés par secteur d’activité

Lecture : en 2010, les salariés travaillant dans le secteur de la construction ont pris 32 jours de congé ; ce secteur compte par ailleurs 37 % d’entrepises de plus de 50 salariés.
Champ : salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans leur emploi principal (hors personnels enseignants du secteur de l’éducation et militaires).
Source : Insee, enquête Emploi en continu sur l’année 2010.
Les congés par type d’employeur |
Lecture : en 2010, les salariés d’une entreprise ou d’une association ont pris en moyenne 36 jours ouvrables de congé, correspondant à 5,9 semaines de congé. |
Champ : salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans leur emploi principal (hors personnels enseignants du secteur de l’éducation et militaires). |
Source : Insee, enquête Emploi en continu sur l’année 2010. |
| Nombre de jours | Nombre de semaines |
Les 3 fonctions publiques | 45 | 7,6 |
État | 48 | 8,0 |
Collectivités locales | 45 | 7,4 |
Hôpitaux publics | 44 | 7,3 |
Employeur particulier | 26 | 4,3 |
Entreprise, association | 36 | 5,9 |
De 1 à 9 salariés | 29 | 4,9 |
De 10 à 49 salariés | 32 | 5,3 |
De 50 à 199 salariés | 37 | 6,1 |
De 200 à 999 salariés | 38 | 6,4 |
Plus de 1000 salariés | 40 | 6,6 |
Qualification de l’emploi et taille des entreprises : des facteurs qui se cumulent
Ces différences résultent en partie d’effets de structure (âge, catégorie socioprofessionnelle, type d’employeur…). Quand on contrôle ces effets, un salarié d’une très petite entreprise (moins de 9 salariés) a 8 jours de congé de moins qu’un salarié d’une très grande entreprise (plus de 1 000 salariés), et toutes choses égales par ailleurs, un salarié de l’État prend 6,5 jours de plus. En outre, un cadre prend en moyenne 5 jours de congé de plus qu’un ouvrier qualifié.
Un peu plus de cinq semaines de congé pour les non-salariés
La notion de congés payés n’a pas de sens juridique pour les non-salariés, mais ils prennent tout de même des congés. Ainsi, les non-salariés ont pris en moyenne 5,3 semaines de congé en 2010, soit environ une semaine de moins que les salariés (tableau 4). Alors que les agriculteurs ne prennent que très peu de congé (deux semaines dans l’année), les indépendants qui exercent leur activité dans les services ont un profil similaire aux salariés travaillant dans ce secteur avec presque sept semaines de congé.
Par ailleurs, un chef d’une entreprise de plus de dix salariés prend en moyenne deux semaines de plus sur une année qu’un chef de petite entreprise.
Les congés des non-salariés |
Lecture : en 2010, les non-salariés ont pris en moyenne 32 jours ouvrables de congé, correspondant à 5,3 semaines de congé. |
Champ : non-salariés ayant au moins un an d’ancienneté dans leur activité principale. |
Source : Insee, enquête Emploi en continu sur l’année 2010. |
| Nombre de jours | Nombre de semaines |
Tous secteurs d’activité | 32 | 5,3 |
Services | 41 | 6,8 |
Construction | 37 | 6,2 |
Industrie | 34 | 5,7 |
Commerce | 28 | 4,7 |
Agriculture, sylviculture, pêche | 12 | 2,0 |
Taille de l’entreprise | | |
Pas de salariés | 31 | 5,2 |
De 1 et 9 salariés | 30 | 4,9 |
10 salariés ou plus | 45 | 7,6 |
Encadrés
Décompte des congés
Les règles en matière de congés payés font référence à la notion de jours ouvrables. Sont considérés comme tels tous les jours de la semaine à l’exclusion du dimanche (ou du jour de repos hebdomadaire s’il est différent) et des jours fériés chômés. Un salarié qui prend une semaine de congé « consomme » donc 6 jours ouvrables, qu’il soit à temps complet ou à temps partiel et quel que soit le nombre de jours habituellement travaillés par semaine. En revanche, quand un salarié prend des congés sur une partie de la semaine, le décompte dépend du nombre de jours habituellement travaillés. Ainsi, dans cette étude, un salarié à temps complet travaillant habituellement 5 jours par semaine et qui prend une journée de congé aura un décompte de 6 x 1/5 = 1,2 jour ouvrable de congé ; un salarié à 80 % travaillant habituellement 4 jours et qui prend deux journées de congé aura un décompte de 6 x 2/4 = 3 jours ouvrables de congé. Pour les non-salariés, les congés s’apparentent simplement à des journées non travaillées. On peut ainsi estimer leurs jours de congé en comparant le nombre de jours habituellement travaillés dans une semaine et le nombre de jours effectivement travaillés (en ne comptabilisant pas le nombre de jours non travaillés pour cause d’intempéries, de maladie, de formation ou de conflit du travail). L’estimation ainsi obtenue est rapportée au nombre de jours ouvrables de la semaine concernée.
Durée et rythme de travail
En 2010, les salariés de moins de 75 ans, occupant le même emploi depuis au moins un an, à temps complet et en contrat sans limite de durée (CDI ou titulaires de la fonction publique) ont une durée annuelle effective de travail de 1 691 heures. Ce sont les cadres qui déclarent les durées annuelles les plus longues (1 922 heures). Les professions intermédiaires, employés et ouvriers affichent quant à eux des durées annuelles proches : entre 1 620 et 1 660 heures.
Si les durées effectives de travail des non-cadres sont proches, elles se différencient en revanche par leurs composantes : plus grand nombre de jours travaillés dans l’année et dans la semaine pour les employés et les ouvriers, durées quotidiennes et hebdomadaires plus élevées pour les professions intermédiaires.
En 2010, la très grande majorité des salariés travaillent 5 jours par semaine. Ceux qui travaillent moins de 5 jours par semaine (16 % de la population considérée, plutôt des professions intermédiaires et des employés) prennent un peu moins de 7 semaines de congé, et ceux qui travaillent plus de 5 jours par semaine (8 % de la population considérée, plutôt des employés et des ouvriers) prennent 5 semaines de congé.
La législation
Tout salarié a droit à des congés payés, dès lors qu’il a travaillé chez le même employeur pendant un temps équivalent à un minimum de 10 jours de travail effectif. Les congés payés sont calculés à raison de 2,5 jours ouvrables par mois de travail. Ce calcul est valable pour tous les salariés qu’ils soient à temps complet ou à temps partiel. Chaque salarié peut donc prétendre à l’équivalent de 5 semaines de congé par an (ou 30 jours ouvrables) pour une année complète de travail au service du même employeur. S’y ajoutent dans certains cas des congés additionnels (6e semaine de congé, un ou deux jours de fractionnement, congés pour ancienneté…) si la convention collective, les accords d’entreprise ou les usages le prévoient. Les jeunes salariés de moins de 21 ans, ainsi que les mères de famille, sous certaines conditions, peuvent aussi prétendre à quelques jours de congé supplémentaires.
Depuis le passage aux 35 heures, des jours de congé supplémentaires peuvent être accordés à certains salariés, en fonction de l’aménagement du temps de travail négocié dans leur établissement. Les dispositifs de modulation, de réduction du temps de travail sous forme de jours de repos, de travail par cycles et de temps de travail modulé dans l’année (désormais regroupés en un seul régime depuis la loi n° 2008-789 du 20 août 2008 « portant rénovation de la démocratie sociale et réforme du temps de travail ») prévoient en effet la possibilité d’octroyer des jours de congé supplémentaires aux salariés pour compenser des durées hebdomadaires qui excéderaient 35 heures. Les modalités d’application de ces dispositifs sont extrêmement variées et ont été définies au cas par cas dans les entreprises.
Les conventions de forfait en jours (forfait journalier) sur l’année permettent de rémunérer certains salariés sur la base d’un nombre de jours travaillés annuellement, laissant ainsi au salarié plus de liberté pour organiser son emploi du temps. Ces salariés ne sont pas soumis à la durée légale hebdomadaire du travail à 35 heures.