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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 00:09

herbicides-regions-france.jpgBeaucoup de données sur la qualité des eaux sont accessibles tant par le grand public que par les professionnels sur des sites publics tels ceux des Directions Régionales de l’Environnement. Certaines font l’objet d’analyses plus fines par des organismes professionnels qui ne sont pas connues par les pékins lambda que nous sommes. Bien évidemment il s’agit d’une littérature qui n’est pas à la portée du premier lecteur venu mais pour les infos accessibles, lorsque Monsieur et madame tout le monde, lisent par exemple sur le site d’une Direction Régionale de l’environnement que « les eaux souterraines de… sont largement contaminées par les pesticides. Pas moins de 55 molécules différentes sont été retrouvées en 2010. 60% des quantifications sont dues aux triazines et à leurs métabolites de dégradation ? Les molécules autorisées représentent 12% des quantifications ; il s’agit principalement d’herbicides. 29 molécules autorisées sont identifiées au cours de cette campagne de prélèvement (janvier à décembre 2010). Quatre herbicides, le métazachlore, la bentazone, les urées substituées (isoproturob et chloroluron) et 3 fongicides, le diméthomorphe, le manèbe et le mancozèbe (fongicides à large spectre ayant notamment des homologations en vigne et grandes cultures) doivent faire l’objet d’une attention particulière). »


« La majorité des contaminations est due à des molécules interdites à ce jour et représente donc des pollutions historiques : 4/5 dans les eaux souterraines et plus de la moitié dans les eaux superficielles. Les phénomènes d’accumulation dans les sols et dans les nappes phréatiques, ainsi que le renouvellement des eaux qui peut être très lent, expliquent cette persistance des contaminants. Les fongicides comme le diméthomorphe et le tébuconazole, et les herbicides comme le glyphosate et l’aminotriazole, sont des molécules toujours autorisées qui génèrent depuis plusieurs années des pollutions récurrentes en eaux superficielles et souterraines. Elles doivent donc constituer la piste d’action prioritaire pour la préservation du milieu, car les contaminations d’aujourd’hui seront probablement encore présentes durant plusieurs années si elles se comportent comme les molécules responsables des contaminations historiques. »


Pesticides ou Produits phytosanitaires ou produits phyto-pharmaceutiques : produits (issus de l'industrie chimique ou d'origine naturelle) destinés à combattre, maîtriser ou détruire les maladies, ravageurs ou végétaux indésirables. Ils sont composés d’au moins d'une substance active (ou molécule) et d'adjuvants pour améliorer leur formulation. Leurs utilisations concernent l’agriculture, l'entretien des voies de communication et des espaces urbanisés et les particuliers.


Molécules herbicides (et produits de dégradation) : terbuthylazine déséthyl et terbutyhlazine, hydroxyterbuthylazine, AMPA et glyphosate, diuron et DCPMU, aminotriazole, simazine, oryzalin, norflurazon et desméthylnorflurazon, terbuméton et déséthylterbuméton, monuron, 2-6 dichlorobenzamide, simazine…


Molécules fongicides (et produits de dégradation) : oxadixyl, tébuconazole, spiroxamine, pyriméthanil, fludioxonil, diméthomorphe, métalaxyl…


Molécules insecticides (et produits de dégradation) : pas dans les plus fréquemment retrouvées.


Métabolite : molécule résultant de la dégradation d’une substance active (ex : l’AMPA est le métabolite du glyphosate).


Contamination : présence d’au minimum une molécule dans un prélèvement, à une dose qu'il est possible de déterminer.


Quantification : détermination de la concentration d’une molécule dans un prélèvement. Le terme quantification indique donc la présence d’une contamination.


Pesticides totaux : somme des quantifications des différentes molécules dans un prélèvement.


Fréquence de quantification : nombre de prélèvements contaminés ramené au nombre total de prélèvements pour une substance donnée.


Molécule interdite : on entend par molécules interdites les molécules interdites à la date de prélèvement, mais également les molécules interdites depuis, partant du principe que l’identification des molécules interdites permet de dégager des pistes d’actions éventuelles sur les molécules autorisées. Par voie de conséquence, les métabolites ou produits de dégradation des molécules interdites rejoignent également le pool de molécules interdites.


Pour vous et moi, les urbains, c’est l’équivalent du mandarin et nous n’y comprenons goutte. Et pourtant c’est accessible à n’importe qui : il suffit de taper sur Google Direction Régionale de l’Environnement suivi du nom d’une région viticole qualité des eaux superficielles et souterraines et le tour est joué. Ensuite il suffit de cliquer sur un département et toutes les données sont accessibles. Mon but ici n’est pas de stigmatiser ou de montrer du doigt qui que ce soit mais de faire remarquer que si l’on souhaite éviter deux phénomènes : faire peur en agitant des constatations absconses ou provoquer de la méfiance injustifiée, il me semblerait bon que les autorités responsables aillent au-delà de cette littérature compréhensible que par les seuls spécialistes. Toutes ces données sont collectées par des agences publiques financées par de l’argent public. Un minimum de pédagogie me semble souhaitable pour que les citoyens que nous sommes puissent, s’ils le souhaitent, s’informer et se forger une opinion sans être soumis aux interprétations de l’une ou l’autre des parties prenantes de ce problème de la contamination des eaux superficielles et souterraines par les pesticides.


Afin de ne pas me faire accuser de mettre en avant une région viticole par rapport à une autre je ne publierai aucun lien précis vous permettant d’accéder à un site plutôt qu’à un autre mais comme je suis bon prince je suis prêt à tenir la main aux novices qui voudraient aller au-delà de mon petit papier. Vous verrez c’est plein de petits crobars colorés, d’une chiée de noms à  coucher dehors, c’est précis et même si, comme moi, vous ne comprenez pas vraiment tout je pense que ça vaut vraiment le coup d’aller y faire un tour.

 

Ceci écrit, mon initiative d’une conférence citoyenne sur ce sujet link , à part quelques bonnes âmes, est tombée dans l’habituelle indifférence du Net. À mon avis, le flou arrange tout le monde, y compris ceux qui de disent les plus ardents défenseurs de l’environnement : surtout ne touchez pas à mon fonds de commerce, sinon qu’est-ce que je vais devenir si je ne peux plus taper à bras raccourcis sur le camp d’en face.

 

Pour plus de précisions sur la carte illustrative allez sur link Vin Québec

 

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commentaires

P
<br /> Concernant l'initiative d'une conférence citoyenne, il y a peut être une possibilité de profiter de la mobilisation actuelle contre l'aberration prévue au sommet de la colline de l'Hermitage pour<br /> "jumeler" les énergies ?<br /> <br /> <br /> Comme de plus deux grands propriétaires en Rhône Nord interviennent actuellement sur ce blog, un exposé de leurs pratiques viticoles serait une bonne base de dialogue et de confrontation de<br /> points de vue, non ?<br />
Répondre
L
<br /> http://www.mdrgf.org/pdf/Dossier_presse_Roundup_final.pdf<br />
Répondre

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