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24 janvier 2008 4 24 /01 /janvier /2008 00:05

Galliano-002.jpgCoiffure à la romaine et veste de fourrure de John Galliano... Dior or not Dior : vive le co-branding ! 

Y’a des jours où je me dis, vraiment ces champenois ils ne font rien comme les autres : alors que partout ailleurs dans le vignoble de notre beau pays, face à la surchauffe de la demande, la profession viticole aurait depuis fort longtemps mis en branle la planche à hectares, eux ils nous la jouent cool Raoul. J’adore ! Quand même certains vont m’objecter qu’avec 5% de croissance par an pourquoi ont-ils tant attendu ? Moi je pense que c’est une histoire de couple. En effet, avec le CIVC nous ne sommes pas dans une entreprise, au Syndicat des Vignerons la primauté politique et à celui des Maisons de Champagne la dynamique économique. Répartition des rôles, subtilité des liens créés par leur histoire commune, souvenir des crises, alchimie préalable aux décisions importantes, et celle-ci en est une. Alors on laisse le temps au temps, on se hâte lentement, on rassure la base vigneronne : sa poule continuera de pondre des œufs d’or.

 
Sagesse terrienne certes, mais surtout le constat partagé que la croissance de la demande est tirée par le nouveau positionnement du Champagne dans les produits de luxe. Vin des rois, cuvées impériales, vin des tsars et des boyards, vin des années folles, vin de la Formule 1, aujourd’hui icône de la jet-set et des nouveaux riches, le Champagne est entré dans l’ère du co-branding. À tout seigneur tout honneur, LVMH, avec sa boutique virtuelle où Dior, Vuitton, Dom Pérignon, Krug s’épaulent, se complètent, se boostent, en une synergie du luxe puissante, donne le la, colle à la mondialisation du luxe et change la donne du Champagne. Aspirées, les grandes marques versent elles aussi dans un packaging luxueux et une communication qui a plus à voir avec la Rolex et le bling-bling que le vin. Amplification d’une image où le Champagne, déjà perçu, surtout par les jeunes et les femmes – nouveaux consommateurs que tout le monde courtise – comme des bulles, la fête, se détache plus encore des cycles économiques traditionnels. La persistance du sous-approvisionnement, la bonne vieille gestion malthusienne des vignerons, risquaient alors de se transformer en surchauffe. La croissance régulière et consolidée de la demande exigeait que l’on se décidât à desserrer le carcan de la loi de 1927. Là encore, le modèle champenois, piloté par l’aval, n’en déplaise à mes détracteurs, sans bruit, avec la bénédiction des deux familles professionnelles, voit le SGV, en 2003, prendre la décision politique d’ouvrir une révision.
 
Là, apparemment, rien de nouveau sous le soleil de l’INAO, les commissions d’experts travaillent sur les 319 communes de la zone de l’appellation avant de passer le parcellaire au crible. Je ne vous fais pas un dessin, pour les intéressés c’est une partie de cache-cache, le loto, l’euro millions, le paradis futur des plaideurs, en être, ne pas en être, en avoir été et y revenir, être exclu… quand le coefficient multiplicateur avoisine 100 pour un lopin de terre à betteraves ou un taillis, le facteur temps est essentiel. Le temps est politique. Rappelons qu’il s’agit d’une révision pas d’une extension mais qu’en définitive l’aire va s’enrichir d’un certains nombre d’hectares permettant d’alimenter la croissance. Combien, demande le naïf que je suis ? Pas de chiffres avancés, bien sûr, trop d’hectares ajoutés effraieraient le Monde, pas assez renforcerait l’inflation des prix du foncier et gripperait la belle mécanique. Alors, en un bel euphémisme on me répond que l’adjonction se devra d’être significative. Avec un soupçon d’ironie, on ajoute que cette progression ne sera pas entachée du soupçon de délit d’initié que recelait la distribution des nouveaux droits de plantation et, toujours très sérieusement, on ajoute auprès de moi qui suis bon public, et même si certains puristes de l’AOC, intégristes ou hommes des terroirs, vont rire jaune, que la belle mécanique inaoiste va renforcer le niveau qualitatif du vignoble champenois qui, rappelons-le fut formaté d’une manière très administrative en un temps où ni le raisin, ni l’hectare n’étaient rare. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes en Champagne... 

La suite demain avec ma chronique : 
" je rêve d'épouser la veuve du sacristain de Bouzy" 
Suspens insoutenable chers lecteurs...

 

 

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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 00:05
michel-barnier.jpg
Michel Barnier, Ministre de l'Agriculture et de la Pêche, qui vient de conclure une négociation européenne importante pour le devenir de la viticulture française, a accepté de se soumettre aux 3 questions de "Vin&Cie" l'espace de liberté. Je l'en remercie très sincèrement car c'est une première pour ma petite entreprise et une forme de reconnaissance pour un petit média qui oeuvre, sans grands moyens, au service des hommes et des femmes qui font et vendent nos vins, pour que notre beau secteur soit reconnu comme l'un des fleurons de notre économie, comme l'un des éléments essentiels du développement et de l'équilibre de nos territoires, comme l'un des moteurs de notre commerce extérieur dans la mondialisation et, aussi, comme le vecteur de l'art du bien vivre à la française.  

1ereQuestion
 : - Monsieur le Ministre, la réforme de l'OCM vin, entérinée hier par le Conseil des Ministres de l'UE, est-elle une bonne réforme ? Vous satisfait-elle ? Pensez-vous qu'elle va redonner un nouvel élan au secteur face à la concurrence du Nouveau Monde ? Serons-nous en position de mieux gérer notre potentiel de production en fonction de l'évolution des différents segments de marché ?
 
Michel Barnier :
La négociation communautaire qui s’est conclue le 19 décembre dernier sur un accord politique pour une réforme de l’organisation commune du marché vitivinicole a été longue et compliquée. Beaucoup des propositions initiales de la Commission ne nous allaient pas. Nous partagions tous, autour de la table, l’objectif de redonner de la compétitivité à la viticulture européenne, afin qu’elle retrouve toute sa place dans un marché mondial en expansion, mais les avis sur les meilleurs moyens pour y parvenir étaient parfois très divergents. En plus, la négociation portait sur des sujets variés, sur de nombreux dispositifs, pour chacun desquels les positions des Etats membres étaient différentes. Il a fallu trouver des points de compromis sur chacun de ces nombreux sujets, et, à la différence des autres pays, même des autres grands pays producteurs, qui avaient chacun leur grande priorité, la France, elle, portait des demandes fermes sur la quasi-totalité des sujets. Si on le considère globalement, je crois qu’on peut dire que le résultat de la négociation est très bon, car la France a obtenu satisfaction sur quasiment toutes ses demandes : les droits de plantation sont prorogés, les outils de gestion de crise sont maintenus, l’évolution des règles d’étiquetage se fera avec un encadrement strict…. Cette nouvelle OCM nous donne un cadre de nature à permettre la poursuite de la modernisation de notre viticulture, dans un objectif résolument « conquérant ».
 
2ième Question : Le débat entre les Anciens et les Modernes, la tradition et la modernité est aussi vieux que le monde, alors Monsieur le Ministre ne vous semble-t-il pas paradoxal que, fort de la notoriété, de l’excellence d’une grande part de nos vins à AOC et de la modernité de certains de nos vins de pays, nous semblions craindre l’ouverture d’un réel espace de liberté où, contractuellement, sur la base de partenariat, pour donner un avenir à notre vignoble généraliste, nos opérateurs pourraient bâtir et développer des marques mondiales ? N’est-ce pas là le moyen le plus efficace de défendre notre potentiel de production pour reconquérir les parts de marché perdues ?
 
Michel Barnier :
Il n’y a à mes yeux aucun doute sur le fait que, dans le nouveau paysage mondial du vin qui se dessine, avec le renforcement constant de certains grands marchés, comme les USA ou le Japon, et l’émergence de nouveaux pays consommateurs, comme l’Inde ou la Chine, la France est vouée à occuper une place tout à fait centrale. Notre vignoble a tous les atouts nécessaires pour être leader au niveau mondial. On ne fait pas du vin en France depuis 20 siècles par hasard, ce n’est pas par hasard que le vin français fait partie du patrimoine gastronomique mondial. Nous ne devons avoir absolument aucun complexe par rapport aux nouveaux pays producteurs : nous avons tout pour faire mieux qu’eux ! Mais il est vrai que, peut-être, la viticulture française est trop longtemps restée une viticulture de l’offre, sans prendre la mesure des évolutions nécessaires pour répondre aux nouvelles caractéristiques de la demande mondiale, qui se développe. Il faut maintenant s’engager dans cette réponse, résolument.
 
3ième Question : Vous avez ouvert, le 11 octobre dernier, avec les organisations professionnelles, 3 grands chantiers, dont l’un sur la gouvernance de la filière. Sans préjuger des propositions qui vous seront faites Monsieur le Ministre, ne pensez-vous pas qu’il faille concilier, à l’instar de nos grands concurrents, l’Australie par exemple, des gouvernances régionales fortes et responsables avec la mise en avant d’une valeur sûre et mondialement connue comme une référence : la France, ce par le biais d’un portail Internet ou d’opérations communes de reconquête ?
 
Michel Barnier :
L’année 2008 doit être une année importante pour la viticulture française : elle doit être l’année du renversement définitif de tendance, elle doit marquer le début d’une phase d’expansion et de reconquête. Depuis quelques semaines, nous disposons d’un cadre communautaire clair et satisfaisant pour les années à venir. Le 11 octobre dernier, j’ai en effet lancé les travaux d’un plan de modernisation de notre viticulture. J’ai confié aux professionnels du secteur la responsabilité de me soumettre un certains nombre d’évolutions, de mesures concrètes, visant à redonner de la compétitivité à notre viticulture. J’attends pour le mois de mars des propositions variées, et notamment dans le domaine de l’organisation des filières et de leur gouvernance. Vous avez raison de le souligner : la question de l’articulation entre la logique régionale et la logique nationale sera un sujet essentiel à clarifier. Déjà, en 2007, l’appellation « vignobles de France » a été un élément très important pour le développement d’une politique commerciale offensive au plan mondial. Dans le nouveau contexte créé par la nouvelle OCM, il faut très certainement confirmer cette voie.

En bonus, une autre question que j'ai trouvée sur la Toile : 
Pourquoi délocaliser votre cabinet à Bruxelles du 21 au 25 janvier 2008 ? 

Elle vous permettra d'entendre le Ministre s'exprimer depuis son bureau du rez-de-chaussée de l'Hotel de Villeroy au 78 rue de Varenne (souvenirs, souvenirs, j'y ai passé deux ans de ma vie)

Michel Barnier, ministre de l’Agriculture et de la Pêche, délocalise son cabinet à Bruxelles du 21 au 25 janvier. Cette initiative vise à reconnecter le débat français et européen sur l’agriculture à quelques mois de la Présidence française de l’Union européenne et alors que débute le débat sur le bilan de santé de la politique agricole commune (PAC). 
Clicquez sur le lien.

http://www.touteleurope.fr/fr/actualite-europeenne/questions-a/michel-barnier.html
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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 00:06
380px-1849---Karikatur-Die-unartigen-Kinder.jpg
Cher Denis Saverot,
 
Merci pour la photo dans le dernier numéro de la RVF *, pour une fois je me trouve beau. 
 
Merci aussi pour le pan sur mes doigts, qui ne sont plus maculés d’encre violette, avec la même gaule souple et cinglante qu’utilisait le grand blond – surnom du frère Bernard directeur de l’école Ste Marie de la Mothe-Achard – et devant tout le monde, pour l’exemple – ça c’était de l’élevage à l’ancienne – oui, je vous le concède, j’ai honte, le rouge me monte au front parce que vous avez raison : mon orthographe défaille ou déraille bien trop souvent…
 
« Relis-toi ! » me disait maman qui, elle, « avait l’orthographe naturelle », et c’est grâce à elle et à Mlle Brye, mon institutrice, que je pus atteindre le nirvana du zéro faute aux dictées de mon certificat élémentaire et de mon certificat supérieur pour décrocher ainsi la place très enviée de premier du canton. Au bachot, où en des temps pré-soixante-huitard, les correcteurs traquaient la faute d’orthographe, comme vous le vin industriel, chers amis de la RVF, leur tendre férule, me permit de décrocher des notes identiques à celles qu’attribue Parker à ses chouchous « garagistes » de Bordeaux.
 
Oui, cher Denis Saverot, je n’ai pas la plus petite excuse, je me couvre la tête de cendres, je bats ma coulpe et, tel un alcoolique anonyme, je m’engage à me soigner. Mais, comme je ne peux jamais m’empêcher d’ironiser, chez vous, à la Revue, ça vous arrive aussi, en dépit du nombre que vous êtes. Moi qui suis tout seul face à mon écran, avec ce foutu clavier qui n’a rien à voir avec mon bon vieux crayon de papier, ça change tout car je fais tout trop vite. À l’heure où la notation revient en force, et comme à la RVF vous êtes des spécialistes, n’hésitez pas à pointer à l’encre rouge mes errements orthographiques pour que je puisse m’amender plus vite. Encore merci, chers amis, de ce salutaire rappel à l’ordre qui titille mon incommensurable orgueil et me motive pour retrouver vos grâces.
 
Merci enfin pour ce que vous avez écrit sur mon petit espace de liberté, là j’en rougirais presque, de confusion bien sûr. Comme je vous sais gens de goût j’espère que vous allez soutenir de toutes vos forces, et adhérer à mon Amicale des Bons et des Biens Vivants, l’ABV si bien nommée, pour que triomphe la convivialité et notre art de vivre.
http://www.berthomeau.com/article-15760197.html

J’espère aussi vous rendre une copie propre, exempte de fautes. Enfin, je profite de cette missive pour rappeler à Antoine Gerbelle que nous nous étions promis, suite à une passe d’armes comme je les aime, de nous retrouver autour d’un canon.
 
Bien à vous, cher confrère, encore merci de m'avoir permis d'écrire ma sept cent quatre-vingtième chronique, recevez mes salutations les meilleures.
 
Jacques Berthomeau
 
Rédacteur en chef, chroniqueur, photographe, metteur en pages, diffuseur de « Vin&Cie » l’espace de liberté.

* dans son numéro de février 2008 la RVF consacre un article aux blogs : "Sur la toile, le vin délie les langues" le mien y est bien traité, et mon ortographe un peu défaillante justement épinglée...
http://
www.larvf.com/ 


Etiquettes-pour-blog-013.jpg
 
 
         
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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 00:01

 

Je vous l’avoue, chers lecteurs, il est des jours où, en me levant, je me dis, range ton clavier, cesse d’élucubrer, de te mettre en scène, de ferrailler, de croire qu’avec tes petits mots, tes phrases de monsieur je sais tout, tu es en position d’influer sur le cours des choses, de faire bouger les lignes, d’être entendu…

Tout le monde s’en fout ! ou presque…
 
Sauf peut-être vous, chers lecteurs, du moins votre fidélité et votre assiduité me le laisse supposer.
 
Dans notre société où la plage d’indifférence s’étend jusqu’à devenir le territoire essentiel de notre vie commune sur laquelle dégouline le clinquant, le brillant, le paraître, l’inutile, le frelaté, le c’est pas de ma faute, l’émotion en kit programmée et formatée par la télévision, l’amour sur papier glacé, les bons sentiments d’aventuriers au petit pied, les cohortes de défenseurs de prés-carrés, les cotriades d’ayatollahs agitant les interdits sanitaires, sécuritaires ou religieux… Pour le bon peuple les gourous de la communication et des sondages réunis formatent des images soft, propres sur elles, racontent des histoires molles, sucrées en contrepoint d’une réalité violente omniprésente partout, dans le monde lointain et notre proche environnement, comme sur les écrans du monde virtuel cher à nos enfants.
 
Nous faisons bien plus que consommer, nous boulotons, debout, en marchant, en roulant, dimanche et jours fériés compris, oreillette, vidéo, BlackBerry, flux tendu, tchat, vite, vite, très vite, tout va si vite, trop vite, nous n’avons plus le temps… Le temps de quoi ? De vivre, de vivre ensemble, de nous parler, de converser, de nous entendre, de nous contredire, d’échanger… Course contre la montre, course contre la mort, pédalage dans le vide souvent, en solitaire, course où chaque compétiteur se vit comme le centre du monde. Et pourtant, avec toutes les béquilles technologiques qui ont « adouci », et le travail ménager, et le travail manuel, et qu’en comparaison d’avec la vie d’avant, celle de nos parents et grands-parents, souvent dure au plan matériel, laborieuse, bouleversée par la grande boucherie de 14-18, traumatisée par l’Occupation, mais sous-tendue par l’absolue certitude que la vie de leurs enfants serait meilleure que la leur, cette vie dont nous nous plaignons, qui nous laisse beaucoup de temps pour vivre, recèle  beaucoup d’ingrédients pour passer de bons moments. Et pourtant, avec tout ces loisirs, ces vacances low coast, ces évènements culturels à la pelle, notre confort, nos week-end nous nous complaisons dans la morosité, ce qui, convenez-en, n’apporte aucun soulagement à ceux qui sont dans la difficulté ou la détresse, la vraie matérielle ou spirituelle. Comme j’ai tenté de l’écrire avec un peu de légèreté,http://www.berthomeau.com/article-15551182-6.html#comment23568707
mieux vivre ensemble n’est pas quantifié dans le PIB, pourtant notre art de vivre, qui n’a rien à voir avec l’ostentation, le luxe ou la bâfrerie, reste pour moi une valeur sûre.
 
Alors, délaissant mes ambitions pharaoniques d’assises de la convivialité ou de grand pique-nique qui se heurtent à l’inertie, voire à l’hostilité de ceux qui détiennent le nerf de la guerre : l’argent, j’ai décidé, ce matin de créer : l’Amicale des Bons et des Biens Vivants : l’ABV ; amicale car ça sonne comme amical, et c’est gentiment désuet ; bon au sens du bon pain ou du bon vin, car l’objet social de la maison c’est un hédonisme simple, sans fanfreluches ou colifichets ; bien au sens du bien vivre revendiqué et assumé. Et puis l’ABV c’est aussi un clin d’œil un peu provocateur à ceux qui veulent mettre notre vie aux normes… 

Je vous propose donc d’adhérer à l’ABV : 
- soit en utilisant tout au bas du blog la rubrique contact (Attention, pour ceux qui n'ont pas l'habitude d'utiliser cette procédure, pour que votre texte soit transmis, avant de cliquer sur envoyer vous devez recopier dans la case prévue à cet effet (juste sous celle où vous aurez transcrit votre adhésion) le texte d'une image un peu alambiquée : par exemple 74Z (attention pour les lettres respecter minuscule ou majuscule)
- soit en m’écrivant sur
jberthomeau@hotmail.com, 
- soit en me téléphonant ou en m'envoyant un sms au 06 80 17 78 25.

Aucune cotisation, aucun statut, aucun président, seulement des liens entre nous et la possibilité pour moi, et l'ensemble des adhérents, de proposer via le blog, des rencontres conviviales de toute nature, comme je l'ai fait lors du dernier Vinexpo en organisant un Vin d'Honneur sauvage sur le stand des amis de Sieur d'Arques
http://www.berthomeau.com/article-6796457.html 
Merci de prendre le temps pour adhérer à cette toute nouvelle Amicale. Faites adhérer vos proches, vos amis, créons le mouvement pour de vrai et pour de rire, montrons que notre convialité affichée et autoproclamée est bien réelle... Si vous voulez que garde la gnac donnez-moi ce gage de soutien à mon petit combat quotidien. Merci par avance et à bientôt, peut-être à Vinisud pour notre 1ère rencontre Abévienne...

Bien à vous,

Votre chroniqueur Jacques Berthomeau. 

  oeu10.jpg 
Eve Marie couronnée de vigne toile de Marie Laurence Gaudrat

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20 janvier 2008 7 20 /01 /janvier /2008 00:05
Bourrassaud, compatissant, leur suggérait de dactylographier compagne entre guillemets, ce qui, ajoutait-il, traduirait leurs doutes et leur permettrait par la suite, au vu de mes déclarations, de garder la possibilité d’utiliser une autre dénomination qui collerait mieux à la réalité de ma situation. Même s’ils continuaient de penser que vraiment il y avait quelque chose de pourri dans la police de France, après avoir échangé des regards muets, faute de mieux le préposé au PV se résignait à suivre la proposition du commissaire. Je reprenais le fil de ma déposition sur un tempo en rapport avec les capacités dactylographiques du gendarme Gendron : « Sylvie Brejoux, que je n’avais pas vu ni entendu depuis plus d’une semaine, m’appelait au téléphone. Elle était en proie à une grande émotion. Paniquait. Ses propos confus, entrecoupés de sanglots et de « je ne comprends pas ce qui s’est passé » ne me permettaient pas, justement, de comprendre, ce qui la plongeait – Sylvie est une femme de tête, pas une pleurnicheuse – dans un tel état. Pour couper court, pressentant que le temps était conté, je la pressais de me dire où elle était. Sa réponse « je ne sais pas » me sidérait. « Comment tu ne sais pas, bordel de merde, tu n’es pas tombée du ciel ? »
-         Presque…
-         Tu te fous de ma gueule Sylvie…
-         Non, non, tout ce dont je me souviens c’est que le jet d’Henri a atterri au Bourget vers minuit. J’étais tellement fatiguée que je me suis endormie dans la voiture. Après je ne sais plus jusqu’au moment où je me suis réveillée dans une chambre que je ne connaissais pas…
-         Tu m’appelles d’où ?
-         De la cuisine…
-         Tu es seule ?
-         Oui.
-         Ton Henri il est où ?
-         Je ne sais pas…
-         Comme tu sembles avoir un peu repris tes esprits pourquoi es-tu si affolée ?
-         C’est un vrai carnage…
-         Où ?
-         Dans le salon, c’est horrible, j’ai peur…
-         D’accord Sylvie je comprends mais si tu veux que j’intervienne il faut que je te localise. Là où te trouves c’est quoi au juste : un appartement, une maison à la campagne…
-         Non c’est un château dans un grand parc boisé.
-         Tu n’y étais jamais venu ?
-         Jamais !
-         A ton avis ce château appartient à ton Henri ?
-         Je crois.
-         Pourquoi tu le crois ?
-         Parce que la penderie de la chambre où j’ai dormis est pleine de ses costumes.
-         Tu n’as pas d’autres indications qui pourraient me mettre sur ta piste ?
-         Si, la voiture qui est venue nous chercher au Bourget, une grosse Mercédès noire, que je n’avais jamais vue auparavant, était immatriculée dans l’Oise. J’ai toujours su les numéros de départements par cœur…
-         Bien Sylvie on progresse. Rien d’autre…
-         Si, c’est Dragan qui conduisait et maintenant plus j’y pense plus je suis sûre qu’on nous a drogué…
-         Qui on ? Qui nous ?
-         Hortz qui nous a servi, à Henri et à moi, du champagne dans la voiture.
-         C’est pour ça que tu ne te souviens de rien…
-         Oui, sauf qu’avant de sombrer j’ai entraperçu une pancarte avec une direction : Survilliers…
-         D’accord Sylvie, maintenant tu vas retourner dans ta chambre. Te barricader et m’attendre. Est-ce qu’il y a un poste téléphonique dans cette chambre ?
-         Oui.
-         Note ce numéro, si une menace se présentait tu appelles. On me préviendra dans la voiture… D’accord !
-         Oui. J’ai peur…
-         Je fais au plus vite. Si le château appartient à ton Henri je vais le localiser très vite et dans une petite heure je suis là…
-         Merci. Tout ça va te créer beaucoup d’ennuis…
-         T’en fais pas, l’important c’est de te sortir de ce merdier…
-         Tu sais Benoît, avec Henri, nous revenions du Maroc…
-         Et alors ?
-         Les soutes de l’avion étaient pleines de hachich…
-         Ton Henri savait ?
-         Non !
-         Une combine de tes mentors…
-         Eux ce ne sont que des seconds couteaux, au-dessus c’est du beau monde et c’est pour ça que j’ai peur Benoît…
-         Ton carnage est sûrement un règlement de comptes entre petits voyous s’ils t’ont épargné c’est que tu n’es pas une menace pour eux Sylvie. Allez, trêve de parlotte, fais ce que je t’ai dit, j’arrive au plus vite…
 
 
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19 janvier 2008 6 19 /01 /janvier /2008 00:08


Ce matin, zoom arrière, sur un métier oublié, celui de feuillardier. Dans mon souvenir d'enfant, la tige de châtaignier, fendue en deux, c'était la coche de pain comptabilisant, dans le cadre de l'échange blé-farine-pain, le nombre de pains fournis. Nulle contestation possible puisque, la coche, l'entaille, se faisait en réunissant les 2 lattes fendues, celle du boulanger (suspendue dans l'arrière-boutique, portant le nom du bénéficiaire) et celle du paysan qui la présentait à chaque achat...

Le feuillard, donc, est une tige de châtaignier provenant d'une pousse, d'un rejet de sept ou huit ans, coupée en hiver en période hors sève puis fendue en deux. L'un de deux côtés conserve l'écorce et l'autre lissé à la plane.

L'artisan qui travaille le feuillard, pour en faire des piquets de clôture et de vigne, de lattes pour faire des casiers à homards ou à crabes, d'échalas et surtout des cercles pour tonneau, est le feuillardier.

Ce métier dont l'origine remonterait au XVIe siècle - le terme de feuillardier n'apparaissant que vers 1850 - a vu son apogée au début du XXe siècle : en 1907 on dénombrait 2500 feuillardiers surtout situés dans le Limousin, région où le châtaignier est l'arbre le plus répandu et où la proximité des vignobles de Bordeaux et de Cognac, très demandeurs de piquets pour les vignes et de cercles pour les tonneaux, favorise cet artisanat qui exporte aussi en Espagne et en Angleterre. 


big_maison_feuillardier2.jpgb153.jpg

 

Le feuillardier travaillant sur le bois vert s'installait en pleine forêt dans une hutte construite faite de perches, de lattes et couvertes de dolettes (les longs copeaux provenat du planage). La coupe s'opère sur des bois de taillis de 6 à 8 ans d'âge (les jeunes tiges sont plus souples). La fente est l'opération consistant avec une serpette à couper les tiges dans le sens de la longueur en 2 lattes. Puis c'est le planage sur un chevalet des lattes : le feuillardier pare l'intérieur de la tige. Ensuite c'est le cintrage pour donner la courbure aux lattes. Celles-ci étaient ensuite placées dans un moule correspondant au diamètre désiré et liées provisoirement avec une écorce de châtaignier. Pour un tonneau de 250 L il fallait des tiges de 3 mètres de long. Enroulées sur elle-mêmes, les lattes formaient une meule de 6 cercles rangés sur 4 épaisseurs, soit 24 cercles liés ensemble. Ce sont ces meules que le feuillardier livrait au tonnelier. A noter, qu'en-dehors de la cintreuse mécanique, le feuillardage n'était pas mécanisable. De nos jours, il subsiste encore quelques feuillardiers et en 2004 Les Ets Hemard communiquaient les tarifs qu'ils pratiquaient encore :

 

  • feuillards de 11 pieds par paquets : 310 F

 

  • échalas de 1,20 m pointés et écorcés, le mille :1200F

 

  • lattes de 1,50 m, le mille : 1700 F

 

  • piquets écorcés de 1,50 m, à l'unité : 3,10 F

 

  

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18 janvier 2008 5 18 /01 /janvier /2008 00:09


Chers lecteurs, 

J'espère qu'en cliquant sur le lien ci-dessous vous allez vous régaler de 2 minutes de bonheur. J'ai acquis ce petit morceau savoureux à l'INA mais je ne suis pas sûr de bien maîtriser la technique. Au cas où ce serait une autre vidéo qui s'afficherait clicquez sur la photo (c'est le celle du Dr Généti) qui apparaît sous la rubrique mon parcours pour accéder à la bonne vidéo. Désolé mais c'est ainsi, le jeu en vaut la chandelle la vidéo est savoureuse...

Bonjour jacques,

vous envoie un média sélectionné sur ina.fr.
Pour le découvrir, cliquez ici :
« Ma première sélection »



 http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=tl_0&num_notice=1&id_notice=LXF99003654

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=tl_0&num_notice=1&id_notice=LXF99003654
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=tl_0&num_notice=1&id_notice=LXF99003654

Au cas où la technique ne suivrait pas je vous transcris le script de cette enquête Lyonnaise : 

fiche média
La consommation de vin à Lyon
Rhône Alpes actualités
ORTF - 18/01/1964 - 00h02m00s
 
Chargement en cours, veuillez patienter ...
Enquête sur la consommation de vin à Lyon.
Interview du docteur "Généti", spécialiste en médecine sportive, sur la consommation de vin par les sportifs de haut niveau.
Dans un débit de boissons interview de deux personnes sur les goûts des lyonnais et leur consommation.

 

- Le journaliste : Docteur Généti êtes-vous pour ou contre le vin ?

- Le Docteur "Généti" : Je suis pour le vin mais on ne doit jamais de toute façon dépasser 3/4 de litre par jour. On peut dire aussi qu'une notion qualitative du vin intervient et les vins frelatés et un peu tourmentés par les uns et par les autres seront des vins plus nocifs.

- Le Journaliste : D'autre part vous êtes médecin sportif donc vous devez avoir pour les sportifs des normes encore plus sévères ?

- Le Docteur "Généti" : Les sportifs peuvent boire du vin même en période de grande compétition et même s'ils ont la classe internationale mais du vin en quantité très restreinete pendant les repas seulement. D'ailleurs aux JO de Londres les français avaient manqué de vin et cet incident avait joué sur leur état d'esprit pendant un certain temps.

- Le Journaliste : Ca n'avait pas amené des contre-performances tout de même ?

- Le Docteur "Généti" : Non pas de contre-performances tout de même mais des incidents psychologiques. A Tokyo les français emmènent leur vin.

- Le journaliste s'adressant à spécialiste du vin : Avez-vous l'impression qu'on boit moins de vin dans la région ?

- Le spécialiste : Ha, j'ai l'impression oui, très nette même, très nette, très nette ; d'abord les bonnes maisons de vin sont de plus en plus rares, que les anciens bistrots où on était vraiment recommandé pour le vin ont disparu, et puis d'un autre côté la jeunesse n'en boit pas. 

- Le patron du bistrot : Il se boit quand même moins de vin que d'habitude. Chez nous nous vendons du vin c'est des vins d'AOC, du Beaujolais, des Maconnais et des Côtes-du-Rhone.

- Le journaliste : Quel est le vin qui a la prédilexion de vos clients ?

- Le patron : C'est le Beaujolais. A Lyon les clients ce sont des connaisseurs, d'abord parce qu'ils habitent prêt du Beaujolais et ils ont l'occasin d'aller souvent le dimanche en voiture s'y promener. C'est une région très agréable.

- Le journaliste s'adressant à nouveau au spécialiste : Les amateurs alors penchent pour quel vin ?

- Le spécialiste : Ah be en principe les amateurs aiment le Beaujolais, le Maconnais et tout ça...

- Le journaliste : Vous avez l'impression que vos clients sont des connaisseurs ?

- le spécialiste : Ah oui oui ! les miens oui, la preuve vous n'avez qu'à les regrader voyez la bougie qu'ils ont (rires) ah ils ne viennent pas ici pour les 1/4 Vittel eux !

 

 

http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=tl_0&num_notice=1&id_notice=LXF99003654 
http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?vue=notice&from=tl_0&num_notice=1&id_notice=LXF99003654

Au cas où la technique ne suivrait pas je vous transcris le script de cette enquête Lyonnaise :
 
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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 00:01


Les bistrots sont " des endroits où le quotidien s'égrène doucement au rythme de l'horloge biologique d'un quartier, du café de six heurs et de la découverte des nouvelles dans le canard plié derrière le comptoir, près du compteur du téléphone, aux premiers blancs secs lorsque le bourguignon ou la blanquette commencent à mijoter en cuisine. Pour les apéros, par strates successives, les menus ouvriers à midi, le plat du jour, le digestif de quinze heures, l'accalmie de quatre heures. Les cafés, les chocolats à la sortie de l'école. Et cette longue zône de flou du soir qui s'éternise pour ceux qui, par solitude ou par goût, repoussent à plus tard le retour vers chez eux.
Voilà ce qu'est un bistrot. Un concentré de l'âme d'un quartier."
Extrait de "Au vrai zinc parisien" de François Thomazeau et Sylvain Ageorges.

Les post-modernes vont ricaner sur le thème : nostalgie quand tu nous tiens ; les paragons de la vertu hygiéniste vont me vilipender pour apologie des piliers de bar ; et pourtant, moi qui ne suit ni un familier des bords de zinc, ni un fervent des brèves de comptoir chères à JM Gourio, j'affirme que les bistrots, certains tout au moins, sont les derniers refuges d'une forme simple de convivialité populaire et, sans nier, que certains s'y alcoolisent, tel le célèbre et médiatique Hervé Chabalier et ses petits blancs matinaux, la responsabilité première n'en revient pas au bistrotier mais à l'intéressé ou aux intéressés. Pour moi ce ne sont ni les bistrots, ni les flacons qui fabriquent des pochtrons, alors très chers défenseurs de notre santé ne vous trompez pas de combat, cessez de nous emprisonner dans vos froides normes, boire en solitaire ne vaut pas mieux que boire au bord d'un bar, sauf qu'en ce lieu subsiste encore un peu de chaleur humaine. La misère sociale, la misère tout court, la solitude, le stress, l'indifférence, tout un faisceau de causes parfois génétiques, restent le terreau de l'alcoolisme et, boire pour boire, boire pour oublier, des vies brisées, ne peuvent nous être opposés. De grâce cessons ces combats d'un autre âge, nous avons mieux à faire pour faire reculer un fléau que de nous stigmatiser.

Fermez le ban ! J'en reviens au charme désuet des bistrots pour vous conter que, dimanche dernier, dans le quartier du Marais où des hordes de chalands et de touristes, soldes aidant, déferlaient, l'heure s'avançant, l'idée de casser une petite graine s'imposait. Aux alentours rien qu'une cotriade de restaus tendances briqués, bourrés, agités, avec l'absolue certitude d'un serveur qui vous balance du réchauffé avec l'envie de vous voir décamper vite fait. Que faire ? Se replier en bon ordre sur une valeur sûre avec le secret espoir que les modeux, les bobos et autres calamités ne l'aient pas annexée. La rue Vieille-du-Temple grouille, mon estomac aussi. Mon espoir secret : que la disposition du lieu, si particulière, protège mon hâvre de sérénité. Je m'explique : lorsqu'on pousse la porte de ce bistrot on tombe, nez à nez, avec un bar en U et, si l'on ne pousse pas plus avant, si l'on n'ôse pas se glisser entre le mur et les clients accoudés au bar, on a de fortes chances de ne pas découvrir la petite salle de restaurant nichée derrière le présentoir à bouteilles. Suspens insoutenable ! Bonjour. Nous y voilà, le garçon souriant et avenant nous précède. Nous sommes au "Petit Fer à cheval", 30 rue Vieille-du-Temple dans le 4e. La déco gentiment déco, le manger : potage au cresson, tranche de gigot grâtin dauphinois, île flottante, bon, le pichet de Menetou-Salon sympathique, les italiens de la table d'à côté repus, c'est comme un dimanche dans un petit bout du vieux Paris. Je vous embrasse et vous envoie une carte postale. 
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16 janvier 2008 3 16 /01 /janvier /2008 00:05

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Comme le vin la sardine à l'huile vieillit bien, elle se bonifie au fil des années passées dans sa petite boîte de fer blanc qu'il suffit de retourner de temps en temps. Bien sûr, comme pour le vin, il y a sardine et sardine, les industrielles débitées par des grosses machines et les artisanales traitées avec amour par des mains de femme, roties, couchées dans leur bain d'huile - sur ce point, n'en déplaise aux tenants de l'huile d'olive, la sardine sablaise barbottait dans l'huile d'arachide - choyées quoi mes belles sardines au ventre bleu.

 

Cependant, comme pour le vin, tout est une question de moment, et quite à faire de la peine aux chantres du passé, quand j'ai une belle faim, peu me chaut l'origine, ce qui m'importe c'est de coucher mes petites sardines sur un lit de beurre salé tartiné sur un bout de pain. Dit autrement même celles de Saupiquet peuvent m'amener au plaisir simple et fort. Avec le quignon pain faut bien sûr un kil de rouge, mais là aussi c'est au bonheur du jour, au feeling, sans préjugé, mais la sardine à l'huile exige un nectar chaleureux qu'il soit roturier ou noble, qu'importe.


Sardines----l-huile-003.jpgSardines----l-huile-005.jpg

D'où me vient ce goût de la sardine, cette irrépressible envie de me délecter, en bouche d'abord, fondante, moelleuse, mâcher ensuite, doucement, pointe de sel, fumet de la grillade, c'est rond, ça me contente ? Sans doute un peu de la sardine fraîche, la sablaise, sitôt pêchée, sitôt couchée sur son lit de fougères, c'était dans les cinq heures de l'après-midi la vente à la huchée de l'Eglantine poussant sa charrette à bras : " sardines fraîches, sardines fraîches, sardines sablaises..." et un petit coup de corne pour rameuter le chaland. De mes années d'étudiant surtout, budget minceur, la boîte de sardines ouverte à toute heure du jour et de la nuit dans ma chambre de la place Victor Richard.

 

De mon passage à l'Ile d'Yeu avec Jean le marchand de vermoulu ; l'usine Amieux à Port-Joinville, ouverte en 1856, fermée en 1954, à la belle époque où Maurice Amieux, le fondateur, était un "confiseur de sardines". En 1900, 4000 ouvriers, pas que pour la sardine bien sûr - confitures, chocolats, charcuterie - c'est le temps de la réclame : toujours a mieux et aux expositions universelles les fabricants de sardines à l'huile collectionnent les médailles qu'ils exhibent sur leurs petites boîtes. Signe des temps, en 1968, Amieux, suite à de graves problèmes financiers, est rachetée par la CANA d'Ancenis, choc des cultures entre la coopérative et le marché, la marque sera vendue à Buitoni (Nestlé) pour sa gamme de plats cuisinés. Je digresse mais si vous souhaitez compléter votre culture sur la sardine à l'huile reportez-vous à "Histoire du mangeur de sardines à l'huile" de Jean-Christophe Fichou :   


www.lemangeur-ocha.com/fileadmin/images/sciences_humaines/22_Fichou_Tours2004. pdf -
Sardines----l-huile-004.jpg 

 

Pour en terminer avec mes histoires de sardines à l'huile, si vous êtes amateur, et si vous passez par Paris, allez donc faire un tour dans une charmante boutique "La Petite Chaloupe" 7 Bd du Port Royal 13e 01-47-07-69-59 (c'est près du cinéma l'Escurial), c'est une épicerie océane où vous trouverez des sardines millésimées. Le patron est jeune et sympathique et, outre les sardines, vous y trouverez plein de bons produits de la mer : huîtres, soupe de poissons, thon germon, maquereaux en boîte... Du côté du liquide d'accompagnement : adressez-vous à vos fournisseurs habituels et surtout ne me demandez pas d'écrire un papier sur l'accord sardines à l'huile millésimées/vins millésimés car je suis un sage et comme vous les savez : " le Sar dîne à l'huile..."

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15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 00:01


Francis Blanche disait : "je suis né pendant la paix 18-39." Les propos qui suivent ont été écrit dans l'entre-deux guerres par un certain Monsieur de Sépangneul, très langue de pute et faux-cul, imaginez un instant le tollé que provoquerait un tel exercice de nos jours...

" On dit :

- Que les vins de Bourgogne sont tous sucrés.

- Que la plupart d'entre eux sont faits avec des raisins étrangers, ou coupés de vins du Midi, des Côtes du Rhône, d'Algérie.

- Que beaucoup de Bordeaux sont pasteurisés.

- Qu'ils ne sont pas exempts d'accouplements avec les vins de l'Aude, d'Algérie, du Lot.

- Que l'étampage et la mise en bouteilles au château ne sont pas toujours une garantie.

- Que la tendance générale est maintenant de sucrer à tort et à travers tous les vins du territoire.

- Que les vignerons ne se gênent pas pour sophistiquer leurs vins et qu'ils opèrent plus mal que les marchands.

- Que les mousseux font un tort injustifié au bon Champagne et à son renom dans le monde.

- Que les Anjou doux et mous ne gagnent rien au sucrage.

- Que les Montbazillac et Gaillac sont des vins galvaudés.

- Que les Vouvray sont récoltés souvent ailleurs que chez eux.

- Que les Chablis ne méritent pas leur réputation une fois sur dix.

- Que les deux Pouilly sont faits et surfaits.

- Qu'on s'est arrangé avec les vins d'Alsace, comme ils sont eux-mêmes arrangés.

- Que les grands vins du Rhône sont bien nombreux... en hectolitres.

On dit...
On dit quantité de bêtises.
Mais, comme chacun pense qu'il n'est pas de fumée sans feu, le vigneron et le consommateur doivent se tenir sur leurs gardes et chercher :

     Le premier, à mettre fin à ces bruits néfastes. 
     Et le second, à favoriser le seul producteur consciencieux
."

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