Lundi je me suis levé de bonne heure. Cap au sud-ouest, à vélo d’abord vers la gare Montparnasse car une bolée d’air frais dans la ville endormie ça réveille. Le train jusqu’à Bordeaux dans un TGV au trois quart vide : la France ne se lève pas tôt. La ville du médiateur Juppé, qui lui a jeté l’éponge, croule sous l’eau. En voiture Simone pour Montauban, c’est le déluge. Dans l’auto nous échangeons, quelle stratégie adopter, la main de fer dans un gant de velours ou l’inverse ? Seront-ils tous là ? Le ballet des essuie-glaces, imperturbable, a du mal à évacuer les masses d’eau qui nous engloutissent lorsque nous doublons des camions. Même si les chances d’aboutir sont minimes il faut y aller.
Votre Taulier œuvre dans le silence et l’indifférence médiatique en tant quemédiateur aux champs (lisez mes réflexions dominicales sur cette fonction link ) il n’en reste pas moins vrai que les pugilats de nos lamentables dirigeants politiques link montrent crument que le Bien Public n’est plus à l’ordre du jour, que la vie des gens dans la Cité la caste politique du haut s’en bat l’œil, que l’important pour eux est le contrôle de l’appareil, de la cagnotte et de leurs minables porte-flingues. Quelle palette !
Nous sommes à l’heure sur une zone industrielle de Montauban face à la masse de l’usine de ceux qui nous accueillent. Nous déjeunons ensemble à ma demande link Le lieu est improbable très hangar kitch avec un auvent où se pressent autour des tables que de jeunes fumeurs qui sont très majoritairement des fumeuses. À l’intérieur, une grande table d’hôte haute sur pied sur laquelle sont déposés 16 couverts. Ce doit être pour nous. Votre Taulier savoure : le premier round est à son avantage. Mais avant d’entrer son œil de chroniqueur attitré, délaissant le lait, tombe sur une affiche placardée justement au bas de la porte d’entrée. Il dégaine sitôt genou à terre.
Nos hôtes arrivent, pas un ne manque à l’appel et, bonheur, il y a des représentants des producteurs. Nous nous installons. La répartition des uns et des autres est une excellente indication. Je savoure. Ma théorie de la table chaude en opposition de la table froide se vérifielink. La nourriture est fort convenable et sur la table il y a des carafons du Nouveau annoncé sur la porte d’entrée. Tout va bien mais au-delà de cette première approche je ne puis vous faire entrer dans la salle où nous allons discuter. Tout ce que je puis vous confier c’est que le lien n’est pas rompu, le lait est toujours dans la casserole. Bref, il me fallait alors regagner mes foyers. Cap sur la gare de Montauban gracieusement conduit par l’un des participants. L’importance des relations humaines est capitale. Je vais emprunter un Intercités, 3 mn entre son arrivée et mon TGV. Tout va bien, nous sommes en avance sauf qu’à l’entrée de la gare Saint-Jean il nous fait trois fois le coup du « nous sommes arrêtés en pleine voie ». C’est râpé. Je vais changer mon billet et, par la grâce des tarifs de la SNCF, celle-ci doit au Ministère de l’Agriculture, 1€ : y’a pas de petites économies. Attente, départ, arrivée à 22h30, vélo, rude journée pour votre Taulier…
À propos, le Nouveau de Montels, ce vin de pays à la dénomination exotique : vin de pays des coteaux et terrasses de Montauban qui nous avons bu, qui provenait de chez Philippe et Thierry Montels vignerons-éleveurs www.domaine-des-montels.com , était bien agréable. Preuve est faite que la France du vin a des ressources dans tous ses coins et recoins et que nos goûteurs patentés feraient bien de condescendre à y descendre de temps à autre plutôt que de continuer à ne fréquenter le haut du panier.
Merci pour les consommateurs du bas.