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21 septembre 2011 3 21 /09 /septembre /2011 00:04

J’adore les fêtes païennes où des liturgies laïques « servent à réchauffer le cœur de mécréants comme moi. » Ce fut le cas la semaine dernière dans les locaux de l’Institut Culturel Italien, 73 rue de Grenelle.

photodonpasta.jpg

Je plante le décor : une foule de fidèles assise face à la Sainte-Table où allait officier Donpasta le gastrophilosophe musical  link né dans le talon de la botte le Salento dans les Pouilles, adepte du farniente « les montagnes il les contemple de loin, et ça le fatigue déjà... » accompagné d’un trio musical jazz.

 

Nous sommes dans la pénombre. Notre homme arrive. Se place face à nous derrière un piano de cuisine rudimentaire et, en musique, va tout à la fois : nous conter son amour pour le bien-manger de son pays, philosopher sur le vie que l’on vit, préparer sa pasta aux aubergines, se référer à sa mémé chérie, sa sauce tomate maison, nous charrier gentiment nous les franchouillards, dire son exécration pour la Grande Distribution, chanter, lever un verre de vin, effeuiller un artichaut camus en nous parlant du peuple de Rome : celui du ghetto juif et l’autre : saisissant et émouvant ! Sur le grand écran les images défilent. La musique souligne, amplifie, lie les mots aux images. Donpasta avec une grande maestria prépare sa pâte à Pasta, la travaille avec sa petite machine, l’étire, la lamine, en fait de longues lianes qui sèchent sur un manche à balai. L’assistance est ravie, elle applaudit. La pasta cuit. Eloge de l’huile, elle grésille dans la poêle. Donpasta plonge au milieu de ses fidèles. Cérémonie païenne, légère et grave, rythmée par une liturgie de messe chantée et qui, suprême clin d’œil à une eucharistie laïque verra Donpasta nourrir à la fourchette en bois quelques heureux élus de l’assistance.

 

Clap de fin et j’en reviens à mon titre de chronique qui s’inspire d’une interrogation de Donpasta à son acolyte de Wine Sound System :

 

« Selon toi, quel vin s’accorderait le mieux avec un concert de Tom Waits ?

-         Facile : du whisky et un paquet de Gitanes sans filtre.

 

Réponse normale puisque Tom Waits c’est « une voix trempée dans un fut de Bourbon séchée et fumée pendant quelques mois, puis sortie et renversée par une voiture link 

  

« Je te rappelle qu’il s’agit d’un livre sur le vin ; essayons de nous en approcher. Il n’est pas vraisemblable d’écouter Tom Waits en buvant un rouge très cher dans du cristal. Ce serait lui manquer de respect. En attendant un livre sur les alcools forts, contentons-nous d’un Bag-in-Box de cinq litres à partager. »

 

C’est parti mon quiqui ! La petite machine à pondre de la chronique est partie dans le plus grand désordre en suivant quand même le fil rouge tendu par les 2 compères. Dans leur BIB quel vin populaire va-t-il se marier avec ce déjanté de Tom Waits ?

 

« Un vin produit dans la petite coopérative d’un village français, sur la rive droite* du Rhône, non loin de son embouchure. C’est un vin naturel, sans sulfites. Un choix téméraire, aux résultats surprenants. C’est un plaisir à boire. Il est fait par des gens qui croient aux contes de fées et travaillent dur pour qu’ils se transforment en réalité.

* en français dans le texte

 

Donpasta : c’est le vin des bonnes occasions. Comme le compositeur Tom Waits, qui colporte ses messages de village en village, de banlieue en banlieue. »

 

Commentaire sur le Côtes-du-Rhône 2008 des vignerons d’Estézargues

« L’image récurrente des fins de soirée, avec des tas de dizaines de mauvaises bouteilles, vides de toute façon, conséquences d’achats hâtifs au supermarché ou  de conseils de cavistes somnolents qui, pour moins de vingt-cinq euros, ne se donnent pas la peine d’ouvrir un œil. Ces bouteilles AOC à l’emballage prétentieux sont souvent synonymes de mauvais vin.

D’ailleurs, si nos cinq euros doivent servir à payer le packaging, le marketing, le bouchon en liège (mauvais), à quoi on peut ajouter l’élevage en fût de chêne, le vin est pratiquement gratuit, gentil cadeau servant à exalter le contraste entre la couleur de l’étiquette et celle de la bouteille. En bouche, une dilution d’alcool si possible neutre afin d’exalter le  goût des enzymes, voire celui du bois. L’abondante présence de sulfites garantira enfin un bon mal de tête matinal comme expiation de notre culpabilité pour nos excès nocturne.

Depuis quelques temps, j’ai décidé de provoquer un scandale. Pour garantir ma participation à la cuite collective, je me présente avec un BIB de cinq litres. Je les laisse déguster leurs étiquettes et ingurgiter leurs jus de copeaux, et je me bois un vin franc et pur, alcoolisé, fort et robuste, qui dissout la langue, s’accorde au goût de mes nombreuses cigarettes, et j’attends. J’attends que mes amis curieux s’approchent, lassés de leurs vins sophistiqués, ennuyés par leur reproductibilité industrielle, sublimation de l’époque, et qu’ils se laissent aller à bavarder, en remplissant nonchalamment leurs verres, timorés et intrigués. Depuis peu, mon BIB ne trône plus seul. Quelqu’un d’autre c’est aperçu qu’on pouvait boire du vin à quatre euros le litre. »

 

Le taulier, sitôt la lecture de Wine Sound System, en un mois de juillet pourri, en passant acheter son PQ chez JP Coffe (Franprix, Leader Price : en un mot Casino) en laissant traîner ses yeux sur le mur de vin a déniché une boutanche de la coopé d’Estézargues : un Côtes-du-rhône 2009 : Terre de Mistral qui m’a coûté moins de 4 euros mais comme c’est du 75cl j’étais dans la norme de mes deux larrons.

photoEstrezargues.jpgMorale de toute cette histoire :

1-      A quoi ça sert que Donpasta, Toulousain d’adoption, se décarcasse pour le vin et la bonne bouffe si nous nous en restons à nos petits pince-fesses dégustatifs prout-prout ma chère dans des grands hôtels ?

2-     Mais ils étaient où mes chers confères (à une exception près, remarquable d’ailleurs) ?

3-     A quoi ça sert que le taulier se décarcasse si vous restez muets comme des carpes ?

Puisque Tom Waits est le seul « Blanc à avoir fait un pacte avec le diable de la Nouvelle-Orléans » moi le mauricaut qui ne suis qu’un Jacques du Boulevard Saint-Jacques si proche de la Porte d’Orléans, même si je n’ai pas sa voix de pot d’échappement, je suis prêt à me donner à Belzébuth pour que le vin retrouve sa place et redevienne populaire, tout simplement…

 

« In a land there’s a town. And in that town, there’s house. And in that house, there’s a woman. And in that woman, there’s a heart I love. I’m gonna take it with me when I go. I’m gonna take it. With me when I go…”

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20 septembre 2011 2 20 /09 /septembre /2011 00:09

2332122.jpg« Le soupçon » la directrice de la rédaction de Sciences et Avenir, Dominique Le Glu, dans son éditorial du numéro de septembre ne tourne pas autour du pot et va droit au but :

 

« Vous souvenez-vous de ces temps pas si lointains – peut-être encore aujourd’hui, d’ailleurs – où au seul nom de « vin bio », les uns levaient les yeux au ciel quand les autres arboraient une moue de dégoût ? Il y a un an – nos lecteurs fidèles l’auront gardé en mémoire -, Sciences et Avenir avait enquêté sur le vin (n°763, septembre 2010). Avec quelque audace, nous avions titré « La Vérité sur le vin », mais l’important n’est pas là. Il est dans le constat fait à cette occasion : jamais il n’a jamais été autant discuté de l’emploi de pesticides sur la vigne. Non comme une discussion de comptoir entre « bobos parisiens » en mal de nature, non comme une seule tendance marketing. Non comme une lubie franco-française d’une terre grande productrice de breuvage divin devant l’éternel, mais comme une question d’avenir, intéressant d’ailleurs bien d’autres pays, qui profitent de l’occasion pour vanter les bienfaits… des polyphénols. Cela nous avait tellement frappé que nous avions décidé de revenir sur le sujet du vin bio. Quand soudain, en mai de cette année, a éclaté l’affaire de la « bactérie tueuse ».

 

Le Dossier « La vérité sur le bio » du numéro de septembre de Sciences et Avenir prend une position sans ambiguïté : Oui, le bio est bon pour la santé la crise de confiance qui frappe l’agriculture biologique est injustifiée.

 

Il pose les questions ci-dessous et y apporte des réponses charpentées

-         L’agriculture biologique n’a pas favorisé la prolifération de la bactérie « E. coli 0104 H4 »

-         Les techniques naturelles ne sont pas plus risquées que celles de l’agriculture intensive.

-         Les aliments bio ne contiennent pas davantage de toxines.

-         9 aliments bio sur 10 sont totalement exempts de produits chimiques.

-         Eviter d’ingérer des pesticides de synthèse serait plus vain.

-         Vitamines et sels minéraux, les qualités nutritionnelles sont discutées.

 

Recoversion totale ou non ? Le pour Marc Dufumier prof à l'Agro de Paris contre Léon Guéguen directeur de recherches hnoraire à l'INRA

 

Du côté de l’article sur « Les secrets du vin », Loïc Chauveau le journaliste met ses pas dans ceux ce Jean-Pierre Amoreau vigneron dans les Côtes-de-Francs et son Château le Puy qui n’a « n’a jamais reçu le moindre gramme de produit chimique. Et ce, depuis qu’un Amoreau s’est installé ici, en 1610 »  amoreau-2.jpg

« A la fin de la Seconde Guerre mondiale, mon grand-père a refusé d’acheter le nitrate d’ammonium que les industriels ne pouvaient plus vendre comme explosif et plaçaient auprès des agriculteurs comme engrais chimique. »

 

L’article est de haute tenue et si vous souhaitez avoir un état des lieux non engagé je vous invite à faire l’acquisition  de ce numéro de Sciences et Avenir n°775 septembre 2011 pour la somme de 4€. link

 

J’aime bien ce que disent Alain Moueix et JP Amoreau à propos du futur règlement européen du vin bio et sur le naturel à tout crin.

 

Pour le premier « Chaque vigneron doit pouvoir évoluer à sa propre vitesse. Il ne sert à rien de décourager les bonnes volontés par des règlements trop stricts »

 

Pour Jean-Pierre « Après tout, la viticulture n’a rien de naturel. Nous taillons la vigne comme des bonsaïs et alignons les ceps sur des rangs tout droits, comme nulle part dans la nature. »

 

Son ultime défi me plaît aussi car il correspond à ma conception personnelle de la culture, de l’agriculture bien sûr :

 

« Expérimenter sur un hectare une vigne que je laisserais pousser sans aucune intervention humaine. Pas de taille, rien. Pour voir quel vin cela donnerait. »

 

Chiche Jean-Pierre Marie de Saint-Drézéry est partante !   

imagesle-puy.jpg 

Ma chronique d’hier link vous  a laissé coi et vous avez eu tort soit de la zapper, soit de ne pas la lire jusqu’au bout car répondre à la question posée permettait  à celle ou à celui qui répondrait le premier de gagner 1 bouteille Château Cheval Blanc St Emilion 1ier Grand Cru Classé 1982. Désolé pour vous… mais sait-on jamais si tout à coup par l’odeur alléché il vous venait l’envie de participer : j’aviserai !

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 10:46

CE-C.jpg

Parigots tête de veau, parisiennes qui n’aimez pas les bennes mais les comportes – je n’ai pas écrit les cloportes –

urbains, urbaines de tout acabit,

bons vivants, belles vivantes de France et de Navarre et de contrées éloignées ou reculées,

toutes et toutes qui subissez sans broncher les écrits journaliers du taulier,

 

Marie de Saint-Drézéry marquise de Bombon et Patrick Hoÿm de Marien unique suzerain en notre royaume des vignes ont le plaisir de vous convier sous la houlette du présent taulier à la vendange des vignes du Seigneur le prochain « ouikand »

 

Venez tous en la capitale du bien-vivre Embres&Castelmaure (voir la carte ci-jointe link ), à pied, à cheval ou en voiture : vavavoum… à vélo, à moto, en skate-board, en rollers, en char à bancs, en tracteur mais pas en machine à vendanger, en péniche par le canal du midi, en SNCF, en ULM, en Air France ou Ryanair… participer à l’irrépressible appel de la vendange !

 

Inscrivez-vous de suite auprès du taulier berthomeau@gmail.com

 

Celui-ci vous rappelle que la chronique du jour link peut vous permettre de gagner un très beau flacon offert par les 3 mousquetaires du lycée de l’Oisellerie !

 

Ruez-vous sur votre souris !

 

à très vite sur les terres de vignes d'Embres&Castelmaure

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 00:07

photoJLV-copie-1.jpg

Jouons à la charade à la mode du taulier (à droite au deuxième plan le premier, à gauche au quatrième plan avec un petit chapeau le second et tout au fond à gauche celui qui déconne est le troisième)

 

Mon premier est un lycée agricole public charentais.

 

Mon second est une photo publiée dans un opus de portraits intimes publiés par Féret (voir plus bas)

 

Mon troisième est le seul qui se fait tirer le portrait papier par Jean-Marie Koch l'auteur de l'opus cité ci-dessus ;

 

Mon quatrième est bien portraituré par Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble dans son Guide des Vins de Bordeaux (pages 1222-23-24). voir lien ci-dessous.

 

Mon cinquième qui rajoute un indice à mon troisième est un fils de paysan périgourdin donc pas un Corrézien.

 

Mon sixième qui complète mon quatrième conseille l’Evangile car c’est un Bon Pasteur.

 

Mon septième qui est basque fut longtemps normand d’adoption et a sûrement connu Augustin Florent.

 

Mon huitième constate que les 3 Mousquetaires de la photo symbolisent le lien entre le cep et le consomateur.

 

Mon neuvième qui en rajoute à mon septième indique qu’en bon marin il adopta le bon Cap 2010

 

Mon dixième n’a pas apprécié que le taulier lui applique la célèbre formule de Rémi Gaillard voir ci-dessous

 

Mon onzième précise que le taulier n’a pas emprunté la Harley Electra 1340 cm3 de 1990 de l’homme portraituré dans portraits intimes pour suivre le marathon du Médoc.

 

Mon douzième dit que celui qui avait le célèbre quart d’heure d’avance m’adore moi la Marie de Saint-Drézéry marquise de Bombon.

 

Mon treizième suggère que deux des Mousquetaires invitent le troisième autour d’un verre pour réconcilier ce dernier avec le taulier.

 

Mon tout c’est à vous de découvrir l’identité des 3 Mousquetaires du lycée de l’Oisellerie.

 

Pour trouver plus facilement :

 

Lire « Portraits Intimes » de Jean-Marie Koch photos de Jean-Bernard Nadeau chez Féret 29,90€ commande ici link 

 

Lire « Le guide des Vins de Bordeaux » de Jacques Dupont chez Grasset link 

 

Consulter mes chroniques :

- Augustin Florent link

 

- C’est disant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui link

 

Pour celui ou celle qui trouvera les 3 noms en premier il ou elle gagnera ce que les 3 Mousquetaires voudront bien lui offrir comme belle bouteille. C’est à leur bon cœur messieurs car chez vous c'est que du bon...

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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 00:09

5-joan-baez.jpg

Camarade communiste ne me houspillez pas ce n’est pas demoi mais une citation d’un certain Etienne Liebig spécialisé dans la drague puisqu’il est l’auteur de 2 opus remarqués « Comment draguer la catholique sur les chemins de Compostelle » et le présent « Comment draguer la militante dans les réunions politiques » dont est tiré mon titre. C’est édité à la Musardine. C’est un anar de gauche qui passe en revue tout l’échiquier politique de l’extrême-gauche à l’extrême droite.

 

Bien évidemment, il a exercé son art sur une communiste à la fête de l’Huma. Pour lui elle est « la piqure de rappel d gauche. » et on « y dégote quelques personnalités venues se frotter au peuple dans ce lieu symbolique : gauchistes vieillissants, artistes militants et écrivains reconnus mais anarchistes. » Liebig souligne que « le force de la Fête, c’est un plateau de vedettes à faire pâlir TF1, tout ça pour le prix de deux places de cinoche. Il y en a pour tous les goûts, avec juste une volonté affichée de ne pas faire venir de fachos déclarés ou des copains de Sarko. »

 

Mélanchon, le candidat de substitution du PCF, ne se tapera pas le discours-fleuve, l’est qu’une branche rapportée dur-dur pour lui qu’aime tant ouvrir son grand clapoir. Enfin, revenons à quelques saillies du dragueur impénitent :

 

« Même la France qui, de longue date, fut toujours terre d’asile pour le bolchevique, n’offre plus aujourd’hui les conditions environnementales indispensables à sa reproduction. »

 

« On raconte que sur les rives du lac Manyaro qu’il faut se rendre pour espérer apercevoir les bonobos s’abreuver en maigres groupes. Pour ma part, c’est vers la Courneuve que je dirige mes pas, puisque les Anciens prétendent qu’en ces terres austères, une fois par an, le communiste accomplit un bien étrange pèlerinage. »

 

« Faire vaciller les certitudes d’une communiste, c’est à peu près aussi facile que faire entrer une religieuse à cornette dans un sex-shop pour acheter un tube de lubrifiant vaginal. »

Vous l’avez compris ce bougre de Liebig ne fait pas dans la finesse mais il ne ménage personne et en dépit de ses outrances il touche parfois juste. Mais comme je ne veux pas mettre des motifs de discorde dans la future union de la gauche pour le deuxième tour j’en reviens au spectacle.

 

Comme le souligne Liebig « A la Fête de l’Huma, deux problèmes essentiels perdurent pour le communiste français au-delà de la chute du mur et du faux procès des époux Ceausescu. Comment retrouver sa bagnole sur ce putain de parking P2, et doit-on s’asseoir et se mouiller le cul aux concerts ou rester debout et se faire huer par les spectateurs assis ? »

 

Bon cette année c’est Joan Baez qu’est tête d’affiche. Elle a 70 ans. Elle répond au journal le

Monde :

 

Question : Quarante ans après votre premier concert à la Fête de l'Humanité, vous rejouez à La Courneuve. Cela a-t-il un sens politique de chanter ici ?

 

Réponse : Non. Les temps ont changé. Aujourd'hui, il s'agit surtout d'un gros festival, avec moins de connotations politiques. Je me demande si ce serait une bonne idée de reprendre Parachutiste, de Maxime Le Forestier. J'ai chanté cette chanson à la Fête de l'Huma, en 1971, avant même que Maxime ne la publie lui-même.

 

Question : Pensez-vous que les gens ont gardé une capacité à se mobiliser ?

 

Réponse : Il était beaucoup plus facile de le faire il y a quarante ans. Les enjeux étaient clairs. Pour moi, cela a d'abord été la lutte pour les droits civiques, puis le combat contre la guerre du Vietnam. Je n'avais pas beaucoup à réfléchir, c'était une évidence. A tel point que nous avons connu une crise d'identité à la fin de cette guerre, pour n'avoir pu trouver de substituts aussi intenses à cet engagement. Dans cette société guidée par l'avidité, il est aujourd'hui très difficile de désigner clairement son ennemi, de lutter contre le monde des financiers, des spéculateurs. Si j'avais une priorité, ce serait le réchauffement climatique.

 

Place à la chanson

 

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17 septembre 2011 6 17 /09 /septembre /2011 00:09

Pour soutenir ma juste cause de la défense du cochon libre j’en appelle à un avocat incontestable : Gérard Oberlé

-         Qui a appris la musique, à l'église et au bistrot, par des cantiques et des chansons à boire ;

-         Qui a poussé comme un lys des champs entre eau bénite et eau-de-vie ;

-         Qui souligne que Spirituel et spiritueux dérivent de la même racine ;

-         Qui sait que l'ancien mot ivrongne est l'anagramme de vigneron.

-         Qui dit que pour écrire son Itinéraires Spiritueux c’est «Le cul des bouteilles m'a servi de lorgnette et le verre à cocktail de kaléidoscope. Disons que ma vision du monde est un peu trouble. Une chance ! Quand je verrai les choses comme elles sont réellement il sera temps de fermer boutique.»

-         Qui a reçu l’onction du Jacques Perrin des Milles Plateaux, c’est dire :

« En ces temps de béni oui-oui, d’indigence culturelle, de politiquement correct, de présidents abstèmes, la parution de Itinéraire spiritueux de Gérard Oberlé est un vraie jubilation terrestre. Un livre traversé de part en part par une vitalité joyeuse et frondeuse, écrit au burin et à la gouge, poli comme une pierre de lune par le temps et l’infinie patience de ceux qui savent qu’aucune soif n’est extinguible parce que la soif fait partie de la vie comme la musique jaillit du silence. Un objet à ne pas mettre entre toutes les mains : altérés, adventistes, atrabilaires, frileux du coude, autistes du gosier ou pourfendeurs de silènes, s’abstenir ! »  

oberle.jpg

                        photo deTristan Primpaneau ®

Qui est Gérard Oberlé ?

 

« Gérard Oberlé est né en Alsace en 1945. Adolescent en Suisse  chez les Jésuites à Fribourg, Puis  étudiant en lettres classiques à Strasbourg et à la Sorbonne, il devient maître auxiliaire de latin et de grec à Metz.  Sa carrière de professeur de latin-grec est prématurément brisée par le jet d'un  encrier sur la personne du fonctionnaire d'académie chargé de l'inspecter.

 

Gérard Oberlé vit depuis 1976 dans le sud-Morvan tout en s'échappant régulièrement vers l'Egypte, l'Arizona, ou la Syrie. Romancier, il a publié : Nil Rouge (Folio, 2000), Pera Palas (Le Cherche-Midi, 2000), Palomas Canyon (Le Cherche-Midi, 2002), ses chroniques musicales (La Vie est un tango, Flammarion), et un livre inclassable, Salami ! (Actes Sud, 2002) et Retour à Zornhof (Grasset, 2004).

 

Il est également chroniqueur à France-Musique et à Lire

 

Ps : A cause de son crâne entièrement chauve et de sa corpulence, Gérard Oberlé est souvent confondu avec le chanteur des 'Garçons bouchers'. Gérard Oberlé est un ami intime de l'écrivain Jim Harrison avec lequel il entretient une correspondance très riche. photo-Cochon-5.jpg

Saint Cochon

 

D

ans un sonnet gastronomique où le facétieux et gourmand Charles Montselet ne craint pas de faire rimer ange avec fange, sont célébrés les mérites du cochon « philosophe indolent… animal roi… cher ange ».

 

Si les enfants d’Abraham et de Mahomet se détournent de « l’impure bête », le cochon fut toujours présent dans l’Europe païenne et chrétienne. Compagnon de plusieurs saints dans l’imagerie populaire et dans la littérature médiévale – Blaise et le bon saint Antoine entre autres – sa vocation généreuse er bienfaisante se sacralise tel un martyr. Son sacrifice, ses cris dans l’octobre humide des rentrées des casses participaient des travaux d’automne de l’Alsace de mon enfance au même titre que les vendanges ou la cueillette du houblon.

Heureuses journées ! Très riches heures du calendrier rustique, fastes charcutiers où se mêlaient allègrement les rites de l’église et le plus vigoureux paganisme bachique. Un paroissien tuait le cochon et le village entier était de la fête, maire et curé, garde-champêtre et maître d’école, garçons e ferme aux râbles puissants, conscrits bien culottés, fillettes à la blondeur crémeuse de capiteux godiveaux, vachères duveteuses expertes au catéchisme de l’amour aux champs… Jamais en friche ! Troupeaux de lardons échauffés par le premier verre de schnaps, danseurs sanguins et mafflus qui ne pratiquaient guère le madrigal, chiens et chats, oies et dindons, et aussi l’idiot du village – personnage autrefois intouchable – communiaient avec exubérance à cette kermesse de santé où portaient beau les types les plus colorés de la gent breughélienne.

En Provence, les paysans d’antan appelaient leurs cochons les nobles : les Normands disaient les gentilshommes, seule engeance sociale à ne point travailler et passant, comme les cochons, leurs journées à manger, boire, dormir et copuler.

Sur les arpents nivernais où je respire depuis une vingtaine d’années, près des premières collines de ce Morvan mystérieux aux rudes traditions, j’ai retrouvé – quoique plus austère – une coutume qui se réclame de la même liturgie : la Saint-Cochon. Fête d’automne qui se célèbre entre villageois quand les colchiques émaillent les grasses pâtures à charolaises et que le givre glace la nèfle et la prunelle des haies (…)

 

Extrait de la Préface de Gérard Oberlé à l’A-B-Cédaire porcinophile aux éditions Virgile

 

Voilà, ça suffit pour ce samedi, j’ai remis une couche pour vous sensibiliser à mon Manifeste du Cochon Libre

 

NOM :

Prénom :

Adresse postale :

E-mail :

Je signe le Manifeste du Cochon Libre

 

à adresser sur l’adresse berthomeau@gmail.com  et merci d’apporter votre soutien en commentaire afin de créer l’émulation

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16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 00:01

C’est du Jacques pur jus.

Desproges en tête : « Les femmes et le bordeaux, je crois que ce sont les deux seules raisons de survivre. »

  1. Ce livre n’est pas objectif.
  2. Ce livre n’est pas initiatique
  3. Ce livre est fait pour être picoré.
  4. Ce livre est une histoire.

Jacques aime :

Les vins élégants, harmonieux. Avec ce qu’il faut de tanins ou d’acidité pour qu’ils se tiennent droits.

Les vins qui font appel à l’intelligence et à la sensibilité

Les gens qui cherchent et qui doutent.

 

Jacques n’aime pas :

Les vins monstrueux qui sentent la vanille et le shampoing bon marché.

Les vins rassasient.

Les vins qui traduisent des ego ballonnés.

Les gens qui savent tout.

 

Jacques ne prétend pas à l’objectivité, l’honnêteté suffira. C’est juste un livre de bonne foi, comme disait Montaigne.

 

Bon comme tout ce qui précède est de lui il faut tout de même que je bosse pour dire à ceux qui ne le savent pas encore : Jacques aime les bouches tendues et comme de bien entendu : les vins tendus. link

 

 Le Nouveau Dupont Merveilleux du vignoble « Le Guide des Vins de Bordeaux » chez Grasset est donc arrivé : 2,3kg de mots pour 39€ 1948 pages

photoDupontJ.jpg

Comme le dit Jacques son livre raconte des histoires car « quand il y a de l’humain, il y a des histoires à raconter, des changements, des parcours, des aventures, des expérience… Rien que du bonheur pour les curieux. »

 

Par construction ce type d’ouvrage ne se prête pas pour le chroniqueur à l’analyse exhaustive alors pour vous donner envie de lire le nouveau Dupont Merveilleux du vignoble j’ai choisi l’histoire du château Cantemerle 5e cru classé du haut-médoc. www.cantemerle.com

 

J’y retrouve tout ce j’aime en Jacques et moi, qui n’est point son talent, c’est ce que j’aurais aimé écrire sur le château Cantemerle où s’est déroulé un petit morceau heureux de mon histoire de petit rapporteur vilipendé par quelques hiérarques bordelais , Jean-Louis Trocard en tête.  Venise 0123

CANTEMERLE

5e cru classé

Surface : 90 ha

Propriétaire : MABTP

Contact : Philippe Dambrine

33460 Macau

05.57.97.02.82

www.cantemerle.com

 

« la prochaine fois, je leur fais boire du vinaigre ! » Ainsi parlait Pascal Berteau, outré par la conduite de certains visiteurs du soir. Pendant Vinexpo ou lors d’autres grandes manifestations bordelaises, Cantemerle, comme d’autres châteaux assez vastes, héberge gratuitement professionnels du négoce ou de la presse. Pascal, le responsable technique, représente exactement l’opposé de son patron, Philippe Dambrine. Le premier parle avec son cœur et sa gouaille de Médocain garanti pur jus d’entrecôte grillée aux sarments, qu’il sait (paraît-il) faire cuire comme personne. Et ce n’est pas facile, car la braise de sarments ne dure que quelques instants : »Faut pas se louper ! »

Dambrine, lui, aurait pu faire une brillante carrière au Quai d’Orsay. Il est patient, Philippe Dambrine. Depuis que les propriétaires, les Mutuelles d’assurance du bâtiment et des travaux publics, lui ont confié Cantemerle, il a attendu son heure. D’abord il a « écouté » le vignoble, surgreffant du cabernet-sauvignon sur des pieds de cabernet franc, attendant que les vignes plantées en 1982 soient à leur âge adulte, peaufinant ses techniques douces de vinification. Le domaine a réussi un 2000 exceptionnel, même si peu de gens s’en sont aperçus. Il existe un temps de latence important entre les réels progrès accomplis par un cru et sa reconnaissance sur le marché et les critiques. Pas assez de dégustations à l’aveugle, la trop grande vitesse, la peur adolescente de ne pas suivre le mouvement, de passer pour un mauvais goûteur, de faire l’éloge d’un médiocre ou l’inverse de « casser » un très bon que l’on n’a pas compris… Tout cela fait que nombre de ceux qui viennent déguster le nouveau millésime en avril qui suit la vendange… pourraient s’en dispenser. Tant ils reproduisent les schémas du voisin ou leurs notes des années précédentes. Faiblesse et vanité font bon ménage.

Et voilà pourquoi votre fille est muette, et pourquoi Cantemerle peine à trouver sa reconnaissance. Il n’est pas le seul, parlez-en à Durfort-Vivens ! En attendant, le 2000 est excellent, il arrivait comme la récompense de beaucoup d’efforts, notamment au vignoble. Les millésimes suivants relèvent du réglage. Changement dans les vinifications, moins d’extraction, un rapprochement avec le style margaux classique, dont Cantemerle est très proche en termes de terroir.

Second vin : les Allées de Cantemerle.

 

Millésime 2000

-         Dégustation d’avril 2001

 

« Des cabernets-sauvignons avec 14° potentiels sur pied, je n’avais jamais vu cela de ma vie. C’était sur le plateau de Pichelèbre, sur une surface de 10 hectares et pas seulement sur une parcelle », explique Philippe Dambrine, peu suspect d’exubérance. Avec une matière première aussi riche, les vinificateurs ont donc procédé en douceur : »On a plus fait de l’infusion que de la macération, sans trop toucher aux cuves. » Après les écoulages, quand il ne reste que la partie solide, peaux et pépins, dans la cuve, l’équipe Dambrine s’est lancée dans une opération (que Château-Margaux fait aussi en partie) qui n’est pas des plus faciles : »On a retiré sur une vingtaine de centimètres les couches du haut et du bas, qui sont les plus lessivées et plus oxydées, pour ne garder que le milieu du gâteau. » Après pressurage, ils ont obtenu ainsi un jus dense et moelleux, sans altération, qui est venu renforcer l’assemblage. La qualité exceptionnelle de ce Cantemerle tient aussi aux nouvelles plantations opérées en 1980 et 1982 et dont les raisins commencent à entrer dans le grand vin. « On redécouvre le Cantemerle tel qu’il existait il y a cinquante ans. » La maîtrise technique en plus. 55%cabernet-sauvignon, 40% merlot, 5% petit-verdot.

17 Nez de peau d’orange et d’agrumes, très frais, touche de framboise, bouche sérieuse et douce à la fois, trame tannique onctueuse, sans aspérité mais sans faiblesse, bien droite, qui donne une très grande longueur au vin et beaucoup d’élégance. Le meilleur Cantemerle que nous ayons goûté. »

 

-         Dégustation du 24 mai 2002

 

17 – Note café, framboise, fraise des bois, nez ouvert et séduisant, bouche fraîche, élégante, dense et délicate à la fois. La réputation de ce cru, souvent comparé aux margaux, est une fois de plus confortée.

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15 septembre 2011 4 15 /09 /septembre /2011 00:09

Les sœurs Robin, Thérèse et Marie ne sont plus; après la mort de Thérèse Robin, en 1984 Marie confia à son neveu Jacques Guinaudeau et son épouse Sylvie l’exploitation des vignes. Lorsqu’elle décède à la fin de 2001, les époux Guinaudeau, avec leur fils Baptiste, assumèrent alors l'entière responsabilité de la succession et afin de garder la propriété dans la famille, ils décidèrent de racheter toutes les parcelles de Château Lafleur.  


photoLafleur1

 

D'un seul tenant de 4,5 hectares, ce domaine est un petit bijou situé entre Pétrus et La Fleur Pétrus. C’est l'un des plus beaux vignobles de l'appellation, traversé par deux allées en croix. « What I appreciate particularly about the Guinaudeau is that, most unusually for Bordeaux, they have an almost Burgundian ethos of care and personal attention in the way they run the property. The family personally works the vineyards and seems to know practically every vine.»

Jancis Robinson MW

 

Bien que la qualité du cru ait été reconnue depuis la fin du 19ème siècle, les sœurs Robin, comme le montre bien le texte ci-dessous, n’ont jamais tenté de capitaliser sur la célébrité de leur propriété. Depuis, Robert Parker, qui n’aime rien tant que le Pomerol a écrit « Un des vins les plus distinctifs, exotique, et le plus grand - et pas seulement de Pomerol, mais dans le monde. »

 

Je m’en tiendrai là, n’ayant ni les compétences ni les connaissances pour m’aventurer sur un terrain qui n’est pas le mien. Mais ce que j’ai lu sur la famille Guinaudeau, leur proximité terrienne, leur soin, leur lignée paysanne assumée, me va bien loin des paillettes et de l’air du temps (lire ce qu’écrivent mes collègues d’IDealwine link)

12000 bouteilles par an pour le millésime 2008 voir le site link forcément pas à la portée de tous les budgets.

photoLafleur 

« C’est notre père qui nous a tout appris. Comme il tenait à ses vignes, quand il est mort en 1946, nous les avons gardées. Mais on a rien changé. Si, la marque du sulfate. Et depuis dix ans nous n’avons plus de bœufs. On a un homme de confiance. C’est un Portugais qui nous aide bien. Le papier-peint remonte à 1919, l’année qui a suivie celle où mon père est venu s’installer ici. Le Saint-Michel, nous l’avons récupéré quand on a démoli la vieille église. Et les armes, sur le mur, des souvenirs que le meilleur ami de notre père avait rapporté des Indes. Il voulait qu’il aille avec lui. Personne ne parlerait peut-être de Château Lafleur. C’est un beau vin, peut-être parce qu’il n’a qu’un chemin qui le sépare de Pétrus. Ma sœur et moi nous faisons tout. Mais moi, je ne bois pas, je compte. On décide ensemble. C’est monsieur Moueix qui s’occupe des ventes. »

 

Extrait du numéro 2 de l’Amateur de Bordeaux mars/avril 1982 page 19

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 07:00

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Libé et la Rvf se sont accouplés pour enfanter un supplément Vins. Le nième, en effet depuis des années tout le monde court derrière le Jacques – pas moi bien sûr mais le Dupont Merveilleux du Vignoble du Point – et comme maintenant tout le monde sous-traite le bousin aux dégustateurs patentés (B&D étant en position dominante) nous avons droit à un produit assez bien fabriqué mais qui ne brille ni pas par son originalité, ni par sa prise de risque. Mais bon chacun sait que la RVF est une vieille dame qui court depuis des années derrière la tendance et que Libé, lui, depuis le départ du vieux squale July, tente en vain de remettre au goût du jour notre vieux slogan soixante-huitard : « Cours camarade le vieux monde est derrière toi… », l’enfant ne pouvait que se lover dans les nouvelles tendances. L’heure est à la nature alors va pour « Le vin grandeur nature » comme le proclame le titre et, comme de bien entendu, « Libération part à la rencontre de vignerons talentueux, indépendants, amoureux de leurs terres » Nous sommes au pays de Candy...

 

Après tout que Libé cherchât à drainer et à conforter son lectorat essentiellement urbain je n’y trouve rien à redire. Les ouvriers de la 25ième heure (lire par exemple pour bien comprendre l’effet-retard RVF : Nature&Découvertes 2 bio-bons font des bulles P. Lescarret R. Boulard posté en 2008 link où l’ami Patrice Lescarret déclarait déjà « on peut faire bio sans avoir le cheveu  long et fumer la moquette ; on peut faire des vins natures qui ne sentent pas le pet de vache) n’en sont pas moins des ouvriers et ils participent eux aussi à l’extension du domaine du vin. Donc je souhaite une longue et belle vie au spécial vin de Libé en espérant que pour sa première dent il aille un peu plus fouiner dans les replis de notre beau terroir pour nous offrir de réelles découvertes.

 

Tout cela serait bel et bon si ce cher Demorand - Nicolas de son prénom et frère de Sébastien, qui lui s’est envoyé du Lescarret derrière la cravate depuis un sacré bail - dont la voix m’a éveillé au temps de France-Inter, ne se soit cru obligé de faire l’éditorialiste. En France, l’éditorialiste est un individu en capacité d’écrire avec la même pertinence de profondes réflexions sur des sujets aussi divers que variés tels : de l’usage de la confusion sexuelle dans les suites du groupe Accor ou de la cartographie des terroirs de la rive gauche avec la méthode Houellebecq. Là, pour ce spécial Vin notre Nicolas s’est surpassé en pondant dans un bel effort digne du héros du Roi des Aulnes de Michel Tournier un édito au titre « Cépages de Gauche » que même July bourré au whisky n’aurait même pas osé. C’est beau comme le papier de circonstance. J’ai beaucoup apprécié sa vision de l’évolution du vin à la française. Plus nombriliste que lui tu meurs ! Très french-cancan atteint du syndrôme Parker.

 

Mais ce que j’apprécie le plus dans cet éditorial c’est sa chute :

« Comme le note le même Nossiter dans le Goût du Pouvoir, l’idée de terroir connaît aujourd’hui une mutation accélérée, et un basculement de la droite vers la gauche*. Le capitalisme mondialisé est passé par là. A la recherche des plus vastes marchés possibles et d’une standardisation généralisée de la production, il en est venu à considérer les spécificités culturelles, viticoles, agricoles, comme étant des freins à son déploiement. »

 

Si j’étais prof à Normale Sup je noterais dans la marge de votre copie : « sur le fond je suis enclin à vous suivre mais vos références sont bien légères et vous en restez à la surface des choses. D’un élève de 1ière passe encore mais de venant de vous j’attendais mieux. Peux vraiment  mieux faire ! »

 

Ne vous offusquez pas Nicolas, Sébastien votre frère pourra témoigner que suis un peu taquin et que de toute façon je n’y connais pas grand-chose au vin. La Toile est ainsi faite : n’importe qui peut écrire n’importe quoi. Vous avez eu raison Nicolas de vous adresser à des valeurs sûres – je n’ironise pas, les rédacteurs des articles ont fait du beau travail – mais il va vous falloir vous inscrire en cours du soir pour votre édito de 2012. Prendre de la hauteur certes mais à condition d'être à la hauteur de votre réputation. Un peu plus de pertinence et d’impertinence ne nuirait en rien à votre combat pour la Gauche du vin (en ex-soutier la deuxième gauche le 20 de gauche me ravit).

 

En conclusion de cette chronique je ne résiste pas, en ces temps anxiogènes, à tracer au bas de cette chronique l’une de ces phrases dont les murs de 68 étaient si friands : « N’allez pas en Grèce cet été, restez à la Sorbonne »

Pour lire l’édito de Nicolas Demorand vous pouvez vous connecter sur www.liberation.fr  

*en quelque sorte de Pétain à Eva Joly

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 00:09

Le texte qui suit peut heurter la sensibilité aussi bien des féministes que des ligues de vertu. Il est politiquement incorrect et j’invite donc leurs regards à s’éloigner de cette page « immonde ». Et pourtant ce texte est cité par une femme, Blandine Vié, dans son San-Antonio se met à table. C’est du brut de cuve, non dosé, ça ne fait pas dans la finesse c’est même limite béruréen. Je ne suis pas certain que Paul Vranken apprécie cette publicité gore pour son Pommery mais comme le texte de Frédéric Dard fait partie intégrante de notre patrimoine littéraire je me devais de le porter à la connaissance des générations futures.

 

« Elle apprécie terriblement le gag du champagne. Faut dire que c’est plaisant. Seule fausse note : celui dont j’use est bouchonné, mais quoi, à la guerre comme à la guerre, non ? La recette je l’ai lue dans une revue, y a lulure. Me rappelle pas si c’était dans le Pèlerin ou Le chasseur Français. Elle nécessite une certaine agilité de la partenaire puisqu’elle doit faire l’arbre fourchu ? Quand elle a bien trouvé son équilibre, tu lui aménages bien la case trésor et tu verses le champagne autant qu’elle est capable d’en contenir. Après quoi, tu bois. En principe, un quart de Pommery suffit. Mais tout cela dépend de la dadame. Il est évident que si tu entendais pratiquer cette figure amoureuse avec Berthe, il te faudrait un magnum, voire un jéroboam. »

 

Le Casse de l’oncle Tom 1987

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