C’est du Jacques pur jus.
Desproges en tête : « Les femmes et le bordeaux, je crois que ce sont les deux seules raisons de survivre. »
- Ce livre n’est pas objectif.
- Ce livre n’est pas initiatique
- Ce livre est fait pour être picoré.
- Ce livre est une histoire.
Jacques aime :
Les vins élégants, harmonieux. Avec ce qu’il faut de tanins ou d’acidité pour qu’ils se tiennent droits.
Les vins qui font appel à l’intelligence et à la sensibilité
Les gens qui cherchent et qui doutent.
Jacques n’aime pas :
Les vins monstrueux qui sentent la vanille et le shampoing bon marché.
Les vins rassasient.
Les vins qui traduisent des ego ballonnés.
Les gens qui savent tout.
Jacques ne prétend pas à l’objectivité, l’honnêteté suffira. C’est juste un livre de bonne foi, comme disait Montaigne.
Bon comme tout ce qui précède est de lui il faut tout de même que je bosse pour dire à ceux qui ne le savent pas encore : Jacques aime les bouches tendues et comme de bien entendu : les vins tendus. link
Le Nouveau Dupont Merveilleux du vignoble « Le Guide des Vins de Bordeaux » chez Grasset est donc arrivé : 2,3kg de mots pour 39€ 1948 pages
Comme le dit Jacques son livre raconte des histoires car « quand il y a de l’humain, il y a des histoires à raconter, des changements, des parcours, des aventures, des expérience… Rien que du bonheur pour les curieux. »
Par construction ce type d’ouvrage ne se prête pas pour le chroniqueur à l’analyse exhaustive alors pour vous donner envie de lire le nouveau Dupont Merveilleux du vignoble j’ai choisi l’histoire du château Cantemerle 5e cru classé du haut-médoc. www.cantemerle.com
J’y retrouve tout ce j’aime en Jacques et moi, qui n’est point son talent, c’est ce que j’aurais aimé écrire sur le château Cantemerle où s’est déroulé un petit morceau heureux de mon histoire de petit rapporteur vilipendé par quelques hiérarques bordelais , Jean-Louis Trocard en tête.
CANTEMERLE
5e cru classé
Surface : 90 ha
Propriétaire : MABTP
Contact : Philippe Dambrine
33460 Macau
05.57.97.02.82
« la prochaine fois, je leur fais boire du vinaigre ! » Ainsi parlait Pascal Berteau, outré par la conduite de certains visiteurs du soir. Pendant Vinexpo ou lors d’autres grandes manifestations bordelaises, Cantemerle, comme d’autres châteaux assez vastes, héberge gratuitement professionnels du négoce ou de la presse. Pascal, le responsable technique, représente exactement l’opposé de son patron, Philippe Dambrine. Le premier parle avec son cœur et sa gouaille de Médocain garanti pur jus d’entrecôte grillée aux sarments, qu’il sait (paraît-il) faire cuire comme personne. Et ce n’est pas facile, car la braise de sarments ne dure que quelques instants : »Faut pas se louper ! »
Dambrine, lui, aurait pu faire une brillante carrière au Quai d’Orsay. Il est patient, Philippe Dambrine. Depuis que les propriétaires, les Mutuelles d’assurance du bâtiment et des travaux publics, lui ont confié Cantemerle, il a attendu son heure. D’abord il a « écouté » le vignoble, surgreffant du cabernet-sauvignon sur des pieds de cabernet franc, attendant que les vignes plantées en 1982 soient à leur âge adulte, peaufinant ses techniques douces de vinification. Le domaine a réussi un 2000 exceptionnel, même si peu de gens s’en sont aperçus. Il existe un temps de latence important entre les réels progrès accomplis par un cru et sa reconnaissance sur le marché et les critiques. Pas assez de dégustations à l’aveugle, la trop grande vitesse, la peur adolescente de ne pas suivre le mouvement, de passer pour un mauvais goûteur, de faire l’éloge d’un médiocre ou l’inverse de « casser » un très bon que l’on n’a pas compris… Tout cela fait que nombre de ceux qui viennent déguster le nouveau millésime en avril qui suit la vendange… pourraient s’en dispenser. Tant ils reproduisent les schémas du voisin ou leurs notes des années précédentes. Faiblesse et vanité font bon ménage.
Et voilà pourquoi votre fille est muette, et pourquoi Cantemerle peine à trouver sa reconnaissance. Il n’est pas le seul, parlez-en à Durfort-Vivens ! En attendant, le 2000 est excellent, il arrivait comme la récompense de beaucoup d’efforts, notamment au vignoble. Les millésimes suivants relèvent du réglage. Changement dans les vinifications, moins d’extraction, un rapprochement avec le style margaux classique, dont Cantemerle est très proche en termes de terroir.
Second vin : les Allées de Cantemerle.
Millésime 2000
- Dégustation d’avril 2001
« Des cabernets-sauvignons avec 14° potentiels sur pied, je n’avais jamais vu cela de ma vie. C’était sur le plateau de Pichelèbre, sur une surface de 10 hectares et pas seulement sur une parcelle », explique Philippe Dambrine, peu suspect d’exubérance. Avec une matière première aussi riche, les vinificateurs ont donc procédé en douceur : »On a plus fait de l’infusion que de la macération, sans trop toucher aux cuves. » Après les écoulages, quand il ne reste que la partie solide, peaux et pépins, dans la cuve, l’équipe Dambrine s’est lancée dans une opération (que Château-Margaux fait aussi en partie) qui n’est pas des plus faciles : »On a retiré sur une vingtaine de centimètres les couches du haut et du bas, qui sont les plus lessivées et plus oxydées, pour ne garder que le milieu du gâteau. » Après pressurage, ils ont obtenu ainsi un jus dense et moelleux, sans altération, qui est venu renforcer l’assemblage. La qualité exceptionnelle de ce Cantemerle tient aussi aux nouvelles plantations opérées en 1980 et 1982 et dont les raisins commencent à entrer dans le grand vin. « On redécouvre le Cantemerle tel qu’il existait il y a cinquante ans. » La maîtrise technique en plus. 55%cabernet-sauvignon, 40% merlot, 5% petit-verdot.
17 – Nez de peau d’orange et d’agrumes, très frais, touche de framboise, bouche sérieuse et douce à la fois, trame tannique onctueuse, sans aspérité mais sans faiblesse, bien droite, qui donne une très grande longueur au vin et beaucoup d’élégance. Le meilleur Cantemerle que nous ayons goûté. »
- Dégustation du 24 mai 2002
17 – Note café, framboise, fraise des bois, nez ouvert et séduisant, bouche fraîche, élégante, dense et délicate à la fois. La réputation de ce cru, souvent comparé aux margaux, est une fois de plus confortée.