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20 août 2011 6 20 /08 /août /2011 00:09

broders-roger-tour-du-cap-corse.jpgJe m’envole enfin ! Le taulier prend ses quartiers d’été dans son île préférée. Et, à la manière de la préparation au mariage, je me suis imprégné d’elle avec la bénédiction du hasard. En effet, le mauvais temps a du bon, j’ai lu encore plus que d’habitude et ainsi sorti de la pile des livres achetés au gré de mes razzias en mes librairies cultes. « Qu’as-tu fait de tes frères » de Claude Arnaud chez Grasset je l’avais acquis après avoir entendu Guy Bedos en dire grand bien. Bonne pioche, comme il est écrit avec pertinence sur la quatrième de couverture « c’est la confession d’un enfant d’une époque qui continue de hanter notre imaginaire. » Né en 1955, l’auteur fut un adolescent post-soixante-huitard – à 12 ans il est allé traîner ses belles grolles à la Sorbonne et à l’Odéon – et sa plume vive, ironique, sans concession m’a scotché à ce roman autobiographique. Je vous le recommande vivement. Attention, l’épisode corse dont sont tirées mes citations se situe dans les années 60, et ce n’est qu’un épisode qui collait bien avec mon départ sans pour autant faire de l’île le centre du roman.

 

« En survolant la Giraglia, j’ai l’impression de toucher des yeux ce caillou couvert de myrte et de lentisque. Les hublots deviennent autant de masques qui grossissent les contreforts du cap Corse, un index tendu vers le golfe de Gênes.

Une forte odeur de maquis me gagne à l’aéroport de Bastia-Poretta, quelque chose d’âpre et d’entêtant qui fait battre mon cœur et me confirme que je suis corse aussi. »

 

« Mince et Coquet, Jean se parfume, se laque et parle pointu sans accent ou presque. Chef incontesté du clan, il dirige la section corse du Parti radical, a ses entrées à Paris, salue Pierre Mendès-France et François Mitterrand à la Chambre et se voit presque chaque jour consacrer un article dans la presse locale que ma grand-mère collectionne dans un grand scrapbook.

Ayant longtemps plaidé au barreau de Bastia, Jean Zuccarelli se fait régulièrement élire au conseil général depuis 1932, à la députation depuis 1962, et s’apprête à conquérir la mairie. Son propre beau-père, Emile Sari, l’a fait avant lui et durant tout l’entre-deux-guerres, où il a été un indélogeable sénateur de la Corse après avoir succédé en 1912 à son propre oncle, maire de Bastia et membre du conseil général : les Sari sont les piliers du clan Landry, opposé aux gavinistes conservateurs, un qualificatif qui pourrait désigner un peu tout le monde en l’occurrence, les Casabianca ayant eux-mêmes tourné casaque au début du siècle. »

 

« Une partie de la population dépend de leur entregent ou de leur art, Bastia est la ville des Zuccarelli, c’est ainsi. »

 

« L’omniprésence familiale renforce le sentiment de propriété qu’on éprouve, sur les plages de Lavasina et d’Erbalunga, exploitées par presque personne et fréquentées par une poignée de familles locales, ou sur les rives délaissées du golfe de Saint-Florent : le village homonyme se résume à vingt maisons de pêcheurs, une citadelle en ruine et un littoral semé d’algues offert au premier venu, avec ses tours génoises que mes frères et moi partons explorer à mains nues. Les côtes paraissent encore appartenir à tous les Corses, comme l’immense territoire âpre et sauvage que délimite le maquis, à l’intérieur de l’île. »

 

« Dans le jardin long et mince qui donne sur la montagne, nous sommes parfois trente-cinq à dévorer la tarte aux herbes et les beignets au brocciu de Jacqueline, les gnocchi de semoule que ma mère découpe à l’aide d’un verre, les salades d’aubergines venues des jardins de Sermano, le village des Turchini, relevées de menthe et de ciboulette, le tout arrosé d’un vin produit dans le Patrimonio par des petits-cousins, les Orenga de Gaffory. »

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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 00:05

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Je ne sais rien, ou presque, de ce que fut la vie de Francis Ponge alors, plutôt que de vous dévider une resucée de Wikipédia je préfère vous proposer ce lien. link Poète singulier élevé au sein d’une famille protestante aisée Ponge posera les fondements de sa ligne poétique dans le « Le Parti pris des choses », paru en 1942, où, à la différence de Saint-John Perse et René Char il « dissèque les objets, en abolissant la frontière entre le mot et la chose qu'il désigne. Il se fait le poète du quotidien, matérialiste, sensualiste... » Alors ce matin je vous propose deux textes : un très court le cageot, car en argot c’est un boudin, et que chez moi il arrivait parfois que l’on plaça, blotties dans de la paille humide, les bouteilles de vin dans des vieux cageots pour les porter au bout du champ où se faisait la moisson.

 

Le cageot

 

A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.

Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.

A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement.

(F. Ponge, Le Parti pris des choses, 1942)

 

Le Vin

(extrait de La Correspondance du vin essais éditions Guitardes 1981 cadeau d’anniversaire)  

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 00:09

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« Un peu de douceur dans notre monde de brutes » écrivions-nous dans Cap 2010. Nous avons été entendus en Australie puisque une dépêche AFP nous informe que le groupe de hard rock australien AC/DC va lancer toute une gamme de vins aux noms inspirés de ses tubes les plus célèbres. Sur le même sujet, et au même niveau de notoriété, je vous signale qu’ABC Australie et la BBC au Royaume-Uni préparent un documentaire prime time d'une heure  sur « l'histoire de l'industrie du vin australien - y compris l'attitude de l'Europe envers ces vins du nouveau monde. Ce documentaire se veut à la fois amusant et animé, une histoire divertissante sur l'industrie mondiale du vin. C’est une histoire sociale du vin en quelque sorte, qui examinera en profondeur la façon dont un petit groupe de chefs d'entreprises à la tête de vignobles australiens a voulu conquérir le monde et a du coup changé non seulement la façon dont le vin est fait et mais également commercialisé dorénavant. Comme vous en doutez, à la recherche de « grands participants » les producteurs ont sollicité « Monsieur Rapport ».


Trêve d’une autosatisfaction outrancière qui va encore me valoir l’ire de qui vous savez, revenons à l’avant-garde du progrès en portant à votre connaissance que « Pour faciliter la vie des éleveurs, la société Médria a lancé le Velphone, qui informe du début de la mise bas. Une heure avant l'arrivée du veau, il prévient la base par SMS. » Positionné sur la vache environ trois semaines avant la date prévue de la naissance, le Velphone mesure et transmet en permanence la température de l'animal par voie radio. Une fois éjecté par la poche des eaux, soit une heure avant l'arrivée du veau, il prévient la base par l'envoi d'un SMS à l'éleveur. Luc Debraclkeire, à Moliens, en Picardie a équipé sa ferme du système. « Ce nouveau procédé a changé ma vie. Maintenant, ce sont les vaches qui m'envoient en quelque sorte un SMS pour me prévenir de l'arrivée de leur veau », précise-t-il en souriant. Coût de l'appareil 3600€ + 29€ par mois maintenance et abonnement téléphonique + un peu de consommable (désinfectant) La société Medria, qui commercialise ce produit, a été lauréate du concours national d'aide à la création d'entreprises innovantes en 2003 puis en 2005 et elle bénéfice du soutien du ministère délégué à la Recherche et à l'Enseignement.

 

Moi qui ai mauvais esprit j’imagine que l’on pourrait aussi équiper nos braves laitières d’un IPhone leur permettant en attendant « les eaux » d’écouter les morceaux culte d’AC/DC ce qui aurait peut-être pour effet de changer leur lait en vin. Bref, on n’arrête plus le progrès ! Sauf que peut-être les défenseurs des animaux vont demander une étude sur l’innocuité de cette engeance et que ceux qui ne veulent plus voir de vaches dans nos prés pour cause de pets carboniques vont protester car l’écoute d’AC/DC risquerait  d’amplifier les rots de nos bovidés.

 

Agence France-Presse

 

Le groupe de hard rock australien AC/DC, l'un des plus grands succès de l'univers rock depuis près de quarante ans, va lancer toute une gamme de vins aux noms inspirés de ses tubes les plus célèbres, a-t-on appris mardi.

Le groupe s'est associé avec l'établissement vinicole australien Warburn Estate.

Seront proposés aux fans de hard-rock amateurs de vins, et aux autres, du cabernet sauvignon «Highway to Hell» («autoroute vers l'enfer») ou du sauvignon blanc «Hells Bells» («les cloches des enfers»).

«Pour nous, il n'y avait pas de doute sur la nécessité de rendre disponible sur tout le territoire (ces bouteilles), afin que personne ne soit laissé de côté», a déclaré Steve Donohue, directeur général des achats chez Woolworths Liquor Group, dont les magasins proposeront ces boissons.

«C'est un phénomène mondial et une première sur le marché» du vin, a-t-il assuré.

Voici un lien sur le vin AC DC, bonne lecture :

link

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15 août 2011 1 15 /08 /août /2011 00:09

En ce jour de l’Assomption de la Vierge Marie oser évoquer un lit à propos de Berlusconi relève de la faute grave, du péché mortel et frise l’excommunication. Et pourtant, à l’aide de mon si pratique et parfois casse-gueule esprit d’escalier, j’en suis arrivé à cette question qui me paraît pas forcément idiote.

 

Démonstration en 3 points :

 

1-     Le constat de l’existence d’une alliance objective entre notre « gros » vigneron bordelais désolé (a) et notre petit vigneron du sud révolté (b) pour célébrer une Italie paradis du petit commerce :

 

(a)   « Je suis en train de boire un petit san giovese gouleyant à souhait, qui coule et roule sous mon palais, frais, fruité, et qui me coûte 5€ le quart de litre au meilleur restau de Parme, juste derrière le tribunal d'appel. (En passant, parce que nous avons la digression en commun, mon cher Jacques et moi, ca fait 5 jours de parenthèse italienne enchantée, que je bois des vins a prix totalement normaux, dans tous les restaus du coin, du plus petit au plus grand, amis restaurateurs français, prenez en de la graine !) »

 

(b)  Un de mes excellents potes – un libéral pourtant, vivant au GDL – se rend en Italie presque tous les mois, au volant de sa grosse BMW de société. C’est un homme intelligent et cultivé, fou de Jazz, de musique baroque $d’opéra aussi, hélas$, des arts plastiques et ... de bon vin. Sa femme et lui me font baver par leurs récits des vignerons à qui ils rendent visite, les bouteilles qu’ils rapportent, les fromages et les charcuteries qu’ils me font goûter. Et ils me disent la même chose que toi : pas le moindre hameau sans une petite trattoria sympa où on mange les pâtes de la mamma, avec l’huile du moulin local et la bottiglia sur table à un coefficient de 1,5 ! Forza Azzuri ! »

 

2-    La ressortie, au Champo, de Vedo Nudo du grand Dino Risi, film en 7 illustrations comiques, daté du début des années de plomb 1969,  avec un époustouflant Nino Manfredi, qui comme l’écrit Jacques Siclier « suggère que ces personnages atteints d’anomalies sont conditionnés par un grand monstre : la société italienne elle-même » Je suis allé le voir à midi dimanche pour la modique somme de 5 euros. Grandissime !

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3-    Le constat que Sylvio Berlusconi est à ce jour le président du Conseil ayant la plus grande longévité de la République.

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À votre avis ai-je tort ou raison d’évoquer un lien entre maintien du commerce de proximité en Italie et longévité politique de Sylvio Berlusconi ?

 

Étant comme le vigneron désolé et le vigneron révolté un grand amoureux de l’Italie je ne puis être taxé d’engager un mauvais procès mais La Ligue du Nord et l’Alliance Nationale (héritière du MSI néo-fasciste) les alliés d’Il Cavaliere ne sont pas une invention de mon esprit...

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14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 00:09

  

Une fois n’est pas coutume mais ce dimanche, au lieu de vous faire de mes amours musicales comme d’ordinaire, je vais fort brièvement vous narrer mon allergie au crooner à la française.  Je n’aime pas le sirop, le mielleux, la ritournelle à l’eau de rose même si certains crooners américains Sinatra, Dean Martin, Marvin Gaye, Nat King Cole, Bing Crosby, à petite dose et dans un contexte favorable, je consomme. Du côté français, sur mon échelle de Richter de l’allergie :

- au niveau 9 : Jean Sablon et François Deguelt par bonheur oubliés dans le grenier et pleins de toile d’araignée ;

- au niveau 5 : Henri Salvador supportable sans réel plaisir.

- au niveau 3 : Yves Montand et Guy Marchand acceptable pour la part d’humour et d’autodérision qu’ils mettent dans leur interprétation. De beaux textes aussi... mais je m’ennuie vite...

 

Dans la nouvelle génération je ne sais si cette espèce existe encore. Enfin, merci de ne pas classer Joe Dassin dans cette catégorie. Je vais lui consacrer une chronique prochainement. J’ai choisi à dessein les vidéos les moins caricaturales et je vous conseille celle de Guy Marchand car elle contient le geste qui sauve.

 

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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 00:09

P_-Bettencourt.jpgAppliquée aux Bettencourt, Liliane et sa fille, la citation des Nourritures terrestre d’André Gide « Familles, je vous hais ! Foyers clos ; portes refermées ; possessions jalouses du bonheur.» est un pied-de-nez de l’Histoire qu’aurait apprécié à sa juste valeur provocatrice Pierre Bettencourt, le frère d’André le mari de Liliane. Il l'avait fait imprimer sur un billet de 20 francs, ce qui provoqua l’ire de la Banque de France calmée par le bras long du Ministre Bettencourt. Mais sous ce patronyme se cache le trouble Eugène Schuller, le père de Liliane sa fille unique, financeur de la sinistre Cagoule d’Eugène Deloncle, l’inventeur de l’Oréal. Nous sommes ici face à l’ambigüité française en un temps que nous ne voulons plus connaître. bettencourt-009 1189110267

Pierre Bettencourt (1917-2006), je l’ai découvert au cours d’une soirée, chez un ami, dans le secret de sa bibliothèque emplie de trésors bibliophiles. Pendant que d’autres, les forçats de la plume, faisaient semblant de ne pas s’emmerder dans les dîners au château, pour ce faire ils comptaient les convives, dépiautaient les menus et s’extasiaient face aux vins servis, moi vautré dans un canapé je touchais, que dis-je j’effleurais, je caressais, je dénudais des livres rares aux saveurs excitantes, je les dégustais sans hâte, je m’extasiais. Vous pensez bien que je n’avais aucune compassion pour les petits marquis qui, en bout de table, se croient importants alors qu’ils confinent à l’insignifiance. Moi je suis un privilégié de la plume qui surfe sur ses insignifiances, les revendique même, mais qui se fait un grand plaisir de pisser au long de la raie des coqs de basse-cour. Suis-je vulgaire ? Je ne sais mais je suis et je reste aux côtés de ceux qui ne suivent pas les chemins ordinaires. Je leur réserve mon admiration. La réussite ne se situe pas toujours dans les soi-disant hauteurs de fortune mais se niche plus souvent dans le talent pur. Merci a toi P... toi qui, en plus, me dit que je fais parti de la famille. Avec de tels enfants j'en suis heureux et flatté. 

 

Pendant que les Allemands occupait la France avec la complicité du Maréchal, Pierre Bettencourt, dans la maison familiale de Saint-Maurice-d'Ételan (Seine-Inférieure) , elle-même occupée par les militaires, « inventa une occupation irréductible: l'édition, sur sa propre presse à bras. Le culte de l'acte esthétique, l'amour du métier, la recherche de la beauté qui se niche dans le moindre détail » Cette résistance ne le quittera plus. « Après des études secondaires au Havre et en Savoie, Pierre Bettencourt suit au Collège de France le cours de poétique de Paul Valéry. En 1948, il offre ainsi, dans la quasi-clandestinité de son art des catacombes, un texte d'Antonin Artaud l'année même de la mort du poète: Le Théâtre de Séraphin. Cette diatribe inspirée, rédigée à Mexico en 1936, recèle la force des mages maudits: «Cela veut dire qu'il y a de nouveau magie de vivre; que l'air du souterrain qui est ivre, comme une armée reflue de ma bouche fermée à mes narines grandes ouvertes, dans un terrible bruit guerrier.»

 

Pierre Bettencourt le passeur « devait mettre ainsi entre quelques mains choisies d'autres poètes essentiels, comme Henri Michaux et Francis Ponge. Il devait surtout, après avoir publié Plukifeklair Mouinkonnivoua de Jean Dubuffet, devenir l'ami de cet artiste, qui lui adressera, de 1949 à 1985, des lettres tordantes » Pierre Bettencourt, le chaînon manquant 20 juillet 2010 | Par Antoine Perraud sur Médiapart.

 

Pour vous, rien que pour vous, quelques photos prises à la volée, mais pas volées, rien que pour le plaisir de se glisser dans les lignes de ce Bettencourt là, loin de la petite frappe suceuse de vieille héritière, loin des ressauts mère-fille, loin des requins de la basse-finance, tout près de cet artisan qui voyageait en solitaire, défiant l’esprit du temps, hors tout, sauf la beauté et l’inutilité du geste.

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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 00:09

En août tout ferme même les coiffeurs. J’ai donc du pédaler jusqu’à une impasse adjacente à la rue Marbeuf pour qu’on me fit ma coupe Corse. En avance je baguenaudais, en attendant l’heure, sur les Champs Elysée qui sont un vaste déambulatoire pour grappes de touristes. Alors je m’suis dit en passant devant le Monoprix « qu’est-ce qui offrent (façon de parler bien sûr) à tous ces assoiffés adeptes du snacking ? » Je plonge dans les entrailles du Monop pour jeter un œil sur le rayon vins. C’est étroit donc le mur à vin est bien tassé mais dès qu’on vire à gauche on tombe sur une flopée de petites boutanches. Bravo M’sieur Rovire et sa petite bande vous vous adaptez à la demande du quartier qui, touristes ou petites mains, mange sur le pouce. Donc j’en ai choisi 3, des toutes petites quilles, j’suis passé à la caisse et ça m’a fait 5,30€. Z’allez me dire qu’avec ça je n’allais pas zigzaguer sur le chemin du retour ou alors le nectar ne devait pas être de grande qualité. Détrompez-vous, car d’abord chez Monop la qualité est toujours top –j’suis le genre cireur de pompes – et puis attendez la suite de mon histoire.

 

Je ressors à l’air libre. Il flotte ! Je traverse les Champs au niveau de la rue Marbeuf et j’me mets à l’abri  dans un Franprix flambant neuf. En facing d’entrée un présentoir snaking plein de petites boîtes pour japonaises pressées. Puis, tout à côté, l’offre liquide avec plein de petites boutanches. En vitrine quelques tables et, cerise sur le gâteau, une jeune hôtesse fort jolie. Byzance donc, sauf que nos petits pourvoyeurs de boissons de Franprix ne proposent pas une seule petite quille de vin. Quand j’écris pas une, ce n’est vraiment pas une. Même pas dans le rayon vins du magasin. Carton rouge donc à Franprix ! Feuille de match pliée : Monoprix gagne sans faire un pli. Mais m’objecterez-vous : avant de faire mordre la poussière à ce pauvre Franprix qu’était-ce donc ces 3 petites quilles que proposait Monoprix. J’y arrive, mais attention je signale que mon choix est de pure opportunité (peu de place dans mon célèbre sac Pan Am) il n’est pas représentatif de la large gamme de petites bouteilles proposées par Monop. Sans vouloir faire la honte à Franprix : il n’en proposait aucune. photoChanze.jpg

Mon choix : les 3 couleurs en 187 ML capsulées à vis et pourvus d’une contre-étiquette.

- La Veille Ferme Ventoux 2010 1,40€ rouge 13,5% bouteille style PET munie d’un QR code

- O natura Vin de Pays d’Oc Syrah 2010 AB 12,5% rosé 1,60€ bouteille style PET

- Gio Gérard Bertrand Vin de pays d’Oc 2010 13% Grenache blanc 2,30€ bouteille verre.

 

Présentation : classique pour la Veille Ferme, plus branchée pour Gio de Gérard Bertrand, O natura sans grande originalité. Deux remarques : le texte de la contre-étiquette de Gio très traditionnel me semble en décalage avec le côté d’jeun du produit ; pour le vin Bio rosé et son conditionnement et le texte de sa contre-étiquette ne l’identifie guère comme un vin AB. Vous me direz : qui lit les contre-étiquettes, surtout sur de si petits contenants ? Je n’en sais rien mais puisque les vendeurs grattent du texte je préfèrerais qu’ils se creusent un peu plus que le bateau de chez bateau ou alors le recours au Code QR me semble la bonne méthode. Nos bouffeurs de snaking ils ont tous des Iphone ou autre. (la vielle ferme en a un d'ailleurs).

 

Pour le contenant, j’ai dégusté, voici mes commentaires dans l’ordre de la dégustation :

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Gio : belle couleur paille, nez floral, attaque agréable, belle fraîcheur, un peu court en finale. 13/20 bien adapté à une consommation du type japonaises speedées ou vendeurs de Virgin

O natura : nez inexistant, belle couleur vineuse, plat, sec, court, 9/20 très décevant, y’a beaucoup mieux sur le marché les gars de Monop.

Vieille Ferme : belle couleur rouge profond, nez chaleureux, belle attaque douce, soyeuse et une longueur qui donne envie de se resservir 15/20 beau rapport qualité/prix c’est le moins cher des trois.

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11 août 2011 4 11 /08 /août /2011 00:09

Le camarade non-syndiqué Lalau s’est payé la tronche de la pub radio des Ormes de Cambras (si vous souhaitez écouter allez sur link et cliquez sur le petit poste de radio) dès juin ce qui lui a valu de se faire remonter les bretelles par l’éminent professeur Norbert Olszak qui adore les marques tous les matins en se rasant et qui ne lit plus mes conneries car il me trouve malpoli. Moi je suis un lent alors je prends mon temps et c’est en plein mois d’août que je me décide. Vu le temps qu’il fait sur PARIS entendre des cigales à la radio ça fait du bien au moral même si la musique qui accompagne le baratin bilingue me semble plus provençale que languedocienne. Bref, moi j’ai un faible pour la marque Cambras car elle évoque pour moi le souvenir de mes premiers pas dans l’univers des vins de table.

 

Avant ce retour en arrière, je signale à Hervé que les fils de pub et leurs commanditaires adorent faire passer des vessies pour des lanternes. Pour preuve : l’association de l’huile d’olive Puget avec notre Fernandel national et provençal. Génial ce détournement s’exclament les créatifs sauf qu’il n’y a pas une goutte d’huile d’olive provençale dans les bouteilles de Puget. C’est un assemblage, par ailleurs de qualité, d’huiles d’olive le plus fréquemment espagnoles. Le plus plaisant dans cette histoire c’est que Puget a été vendu par Unilever à Lesieur qui est maintenant la propriété de Sofiprotéol lui-même entre les mains des producteurs français de graines oléagineuses. Je sens qu’Hervé va rire jaune alors je n’irai pas plus loin dans mes révélations capitalistiques car on pourrait me faire les gros yeux. Les affaires sont les affaires et nos chers producteurs d’huile d’olive provençaux n’ont même pas été capables de se doter d’une IGP Provence. Ils n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes.

 

Je reviens à Cambras qui, avant de tomber dans le giron de Pierre Castel, était l’une des marques sœur de la grande marque de vin de table Julien Damoy propriété de la maison de négoce parisienne, embouteillage à Thiais, dont le PDG était Emmanuel-Jean Dugas. Celui-ci, fine moustache, lunettes d’écailles, costume bien coupé, représentait le négoce, au temps de la défunte CNVS, dans des instances nationales où je le croisais. Courtois, c’était l’image même de ce qu’avait été la puissance du négoce de place de Paris. Les marques ont une histoire et ce qui me chagrine c’est que les gens dit de marketing sont incapables de la raconter, de la revisiter. Ils n’apprennent pas ça dans leurs écoles et sur le site de Cambras www.cambras.fr les textes sont d’une pauvreté confondante : « Depuis 1975, Cambras est reconnu des amateurs pour ses vins ronds et fruités. Fidèle à cet engagement Cambras à néanmoins toujours su évoluer avec son temps à travers ses habillages et ses communications. »

 

Les deux mots-clés sont lâchés : l’habillage et la communication. Il ne s’agit pas de la robe du vin mais celle de l’étiquette et pas d’histoire mais de communication.  Damoy-4.jpg

Et l’histoire c’est cela « Jean-Baptiste Julien Damoy est un épicier français (31 janvier 1844, Irreville - 8 mars 1941, Bégadan). Établi à Paris dès la Belle Époque, il étendit son activité de commerce de vins et d'épicerie générale à toute la France : « Julien Damoy » fut l'enseigne de nombreuses succursales et supérettes, jusque vers 1970. Son « Granvillons », "grand vin Damoy" au goût de framboise, eut ses heures de gloire jusque dans les années 1960. Il était propriétaire de vignobles en Médoc (Château La Tour de By à Bégadan), en Beaujolais à Romanèche-Thorins (Château du Moulin à vent), ainsi qu'à Gevrey-Chambertin. »

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Alors Cambras, qui a toujours été à ma connaissance un vin de table, avec sa bouteille bordelaise et son étiquette aux codes aussi très bordelais, s’adressait aux consommateurs réguliers de VCC devenus Vin de Table qui souhaitaient poser sur leur table un flacon plus élégant, plus classieux, plus représentatif de l’image qu’ils souhaitaient se donner et donner aux autres, que le bon vieux litron 6 étoiles de Granvillons ou même de « Julien Damoy » qui avait son litre personnalisé. Je ne sais ce qu’est devenue cette clientèle. Elle a fondue bien sûr comme le montre les panels. Beaucoup se sont tournés vers les petits châteaux de Bordeaux. Je ne sais qui sont ces fidèles. Les gens du marketing Castel doivent le savoir. Moi je suis un peu perdu. En effet, ce qui me frappe dans cette marque c’est que je ne sais plus vraiment où elle habite car, avec l’irruption des cigales du Pays d’Oc, la référence bordelaise, qui faisait son charme, n’existe plus même si l’article de Télérama (cf link ) dit que les Bordelais sont jaloux des vins de pays d’Oc. Moi je croyais que la gamme des Vins d’Oc qui avaient l’accent c’étaient ceux de la marque la Roche-Mazet (certes commercialisée par la SVF).

 

Et puis, les Ormes de Cambras, ça fait très deuxième vin à la bordelaise et guère vins de cépages de South of France. Moi, dans l’esprit de Cap 2010 j’aurais bien vu la marque Cambras tout court érigée en marque phare : un Vin de France top du top embouteillé à Bordeaux et non pas à la Chapelle-Heulin (44) par Chatelier frères (sic) et les Ormes de Cambras en déclinaisons de cépages : après tout le Cabernet-Sauvignon, le Merlot ça sonne un peu Bordeaux, non, et pourquoi pas pour le blanc et le rosé aller sourcer dans le grand bassin Sud-Ouest ce qui permettrait bien des innovations. Mais comme je ne suis qu’un écrivaillon je sais qu’on va me rétorquer que premièrement la maison Castel sait ce qu’elle fait et pourquoi elle le fait, et que secondement le consommateur se tamponne comme de sa première chemise de mes explications à la con. Pas si sûr, et je fais le pari que le marché domestique du vin en France se porterait mieux si de vraies marques jouaient d’autres cartes que celles qu’elles jouent en ne faisant que ripoliner des étiquettes fourre-tout. Cambras pour moi c’était une jolie petite marque de vin de tous les jours pas un rouleau compresseur pour la GD, ce qu’elle ne sera jamais d’ailleurs. Le consommateur est déjà tellement déboussolé face au rayon vins de la GD qui croule sous les références je trouve dommage cet émiettement. Faire bien des petits vins accessibles au plus grand nombre c’est un vrai enjeu pour l’avenir de la consommation du vin dans notre pays. Les consommateurs sont ce qu’ils sont mais ils peuvent évoluer si on leur présente des arguments accessibles et compréhensibles. Les toiser, leur dire qu’ils sont des cons parce qu’ils achètent leur vin en GD, et en Bag-in-Box de surcroît, ne fait guère avancer les choses. La France du vin se complaît dans ses croyances et ses chapelles et elle recule. Bravo les artistes de tous les bords !

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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 00:09

Je ne suis guère adepte du possessif mais dans le cas présents je me lance dans le grand plaisir que m’ont fait deux de mes lecteurs assidus et de se rencontrer, et de nous narrer ces instants. Quel beau pied de nez à tous ceux qui ne voient dans l’Internet qu’une Toile sans âme, peuplée de gens qui ne vivent que dans la virtualité. En fait, comme dans la vraie vie, se dire bonjour, se parler, échanger, décoconner, discuter de choses sérieuses ou de l’air du temps en cassant une petite graine et faisant couler la miette avec le liquide ad hoc reste à notre portée. Prendre le temps de vivre, prendre son temps pour mieux vivre ensemble, c’est ça, au-delà des éternels discours en défense, qui donne à la civilisation du vin sa suprématie sur la religion de l’instantanéité, des plaisirs expédiés, du bonheur médicalisé. Petit sillon tracé par Luc et Denis amis lecteurs, rien ne vous empêche, comme j’ai incité Denis à le faire, de poster des commentaires, de suivre le fil, de nouer des dialogues, d’apprendre à se connaître. Suite à ma chronique sur les vendeurs de Tour Eiffel à la sauvette aux Tuileries, le sieur Charlier m’a proposé que nous vendions de concert des Manneken-Pis en ce lieu. J’ai une bien meilleure idée : que je sache ce ludion est vigneron alors nous pourrions, nous parigots tête de veau, après que le vin du nouveau millésime soit fait, organiser sa montée chez nous pour que son vin soit enfin accessible aux assoiffés de la capitale. Merci à vous deux, en espérant que vous ferez des émules.

« L’espace de liberté de Jacques Berthomeau a parmi ses buts avoués de favoriser la convivialité dans ce monde de brutes ainsi que l’expansion du domaine du vin.

Comme je partage pleinement ces deux objectifs j’ai commencé à lire ce blog, et son style précis mais décontracté m’a accroché au point d’en faire une lecture aussi quotidienne que matinale (hors périodes saturées par mon boulot). 

Impressionné par la qualité  des chroniques du taulier comme par le professionnalisme des commentateurs, je n’osais pas y mettre mon grain de sel. Qui suis-je, moi, simple amateur de vin, pour m’immiscer dans les dialogues de tous ces journalistes, cavistes, aubergistes, sommeliers et vignerons, orchestrés par un Contrôleur Général des Offices Agricoles ? 

Premier passage du virtuel au réel : je rencontre Jacques Berthomeau himself à une dégustation. Aussi charmant à l’oral qu’à l’écrit, il sait se mettre à mon niveau d’amateur peu éclairé et insiste pour que je me lance à poster des commentaires sur son blog. Si, si, paraît que ça lui ferait plaisir de savoir ce que pensent ses lecteurs…alors bon, je me lance et j’y vais de mes petits mots. Du coup on me répond, et un dialogue s’installe avec le principal commentateur du blog : Luc Charlier. Le gars m’intéresse : vaste érudition, grandes idées, mais aussi des trucs simplets. Bref, il m’amuse et m’instruit. Par exemple il a réussi à faire bouger les lignes de mon esprit obtus sur un sujet comme les OGMs. Et sa croyance en un collectivisme désuet me fait bien rire.

Comme j’ai la chance d’avoir hérité  de la maison du Grand-père face à l’Atlantique j’invite ce Flamand-vigneron du Roussillon à une partie de pêche, et il accepte ! 

Deuxième heurt avec le réel : c’est l’escapade que Jacques a rapportée dans son billet du 20 juillet dernier link Moi qui adore rencontrer des vignerons, en voilà un bien particulier à mettre dans ma collection. Et comme je partage l’idée que plus il y a de liens entre les gens qui veulent du bien au monde du vin mieux ça marche, j’ai mis ledit vigneron en présence de quelques amateurs férus de Bourgognes et d’une viticultrice biodynamiste de Bourgueil (Catherine Breton). L’entreprise était risquée puisque Luc, en bon révolutionnaire, n’aime pas les valeurs établies comme les GCC de Bordeaux ou les crus de Bourgogne. De plus son matérialisme l’empêche d’adhérer à la poésie naturelle du biodynamisme.

Mais Luc était venu avec des arguments imparables : les œuvres quasi-complètes de son Domaine de la Coume-Majou. Donc tout s’est très bien passé. 

En bon disciple de Berthomeau je vais continuer à créer du lien et raffermir ceux dont on vient de parler. Pour continuer sur mon histoire de liens virtuels qui se concrétisent dans le réel : je prévois une visite dans le Roussillon, je vais organiser une dégustation des vins de la Coume-Majou pour le groupe d’oenophiles que j’anime, et nous lui adresserons probablement une commande. Bref, du concret, du solide.  

 

Dégustation des 5 & 6 juillet 2011. Luc, Denis, Catherine et quelques amis à l’Ile d’Yeu.

Sans compter les BIBs de Muscadet !

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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 00:09

imagesmeteo.jpgCet été la météo pourrie qui, à l’instar des indices boursiers en pleine débine, obsède bien évidemment les congepés mais surtout ceux qui voient leur chiffre d’affaires suivre la courbe du moral des adorateurs du Dieu soleil. Nous sommes passés d’une angoissante sécheresse frappant une grande part de l’agriculture française à une climatologie peu favorable aux vacanciers. Pendant très longtemps seuls les paysans scrutaient le ciel pour prédire le temps qu’il ferait d’où une flopée de dictons ponctuant le calendrier des saints (les fameux Saints de glace par exemple) : « S’il pleut à la Chandelouse, L’hiver s’en va comme une bouse. » De nos jours les bulletins météo font parti intégrante de l’offre télévisuelle, ils sont mis en scène sur le fameux fond bleu avec une forme de starisation des présentatrices et présentateurs. Des projections sur le temps à venir pour la semaine avec même un indice de confiance viennent compléter cette information qui peut, à priori, apparaître comme futile pour des urbains qui passent pour la plupart leur sainte journée enfermés dans des bureaux. Bien évidemment pour les fameux week-ends boostés par les RTT le temps qu’il fera est un élément influençant leur choix.

 

Reste qu’il n’est nul besoin de sortir de Polytechnique pour faire le constat que la météo influe sur la consommation. Plus il fait chaud plus il fait soif et bien évidemment lorsqu’il fait froid une bonne soupe est la bienvenue. Mais le bon sens ne suffit plus à notre monde de grandes machines à distribuer. Il faut sonder, non les reins et les cœurs, mais les réactions des pousseurs de caddies aux fantaisies de la pluie ou aux lubies du soleil. « Vague de froid sur la moitié de la France entre le 3 et le 10 janvier 2010 : plus de 24 % d'augmentation des ventes de potages. Semaine chaude du 16 au 22 août 2009: plus de 20 % de croissance des ventes de bières! La météo fait la pluie et le beau temps pour les achats. En effet, plus de 30 % de la consommation alimentaire serait «météo-sensible». Des variations qui intéressent au plus haut point les fabricants, les enseignes de grandes et moyennes surfaces et les sites marchands » Comment éviter les ruptures en magasin ou l’accumulation coûteuse de stocks ? C’est à cette question que Metnext, filiale de Météo France et Nielsen, spécialiste de la mesure de consommation en grande surface, prétendent répondre. Plus étonnant encore, une étude réalisée par Médiamétrie et Climpact a démontré l’existence d’un lien entre la météo et l’audience de la télévision : lorsque les conditions météo changent, le temps passé devant la télévision peut varier jusqu’à 45 minutes ! »

 

« Nielsen recense l’ensemble des données de ventes en hypermarchés et supermarchés sur plusieurs années et les agrège par catégories de produits et par région. De leur côté, les experts de Metnext corrèlent les ventes par région avec les observations météorologiques et les moyennes saisonnières pour déterminer un modèle d’impact météo par catégorie et par région. Les deux entreprises se sont ainsi unies pour offrir aux professionnels 300 indices Meteoeco sur 30 catégories de produits de grande consommation distribués en France. « Les indices meteoeco répondent à une vraie attente car plus de 30% de la consommation alimentaire est météo-sensible », explique Frédéric Bardoux, président de Matnext. Avec des observations, le modèle fournit les indices Meteoeco de suivi. Et avec des prévisions météorologiques, le modèle fournit des indices Meteoeco prévisionnels. Les horizons de prévisions sont aujourd’hui d’une semaine, deux semaines et quatre semaines. 300 indices sont ainsi désormais disponibles sur le site www.weatherindices.com/Nielsen . »

 

Mais à quoi ça sert d'étudier ça ? me direz-vous ?

- à écrire une chronique !

- à justifier la vente de services aux têtes d’œufs de la GD...

- « Nous travaillons avec beaucoup d'entreprises dans la distribution et la production », explique notre consultant. Pour un producteur d'eau par exemple, il est très important de pouvoir anticiper la demande afin de gérer ses stocks. Pour un distributeur dans l'agro-alimentaire, c'est plus ou moins la même problématique. " Nous faisons aussi des analyses du passé censées permettre mieux appréhender le futur, explique Tristan d'Orgeval. Par exemple nous allons travailler avec un distributeur pour évaluer son chiffre d'affaires hors effet météo. Cela lui permet de budgéter l'année qui arrive sans ces effets climats qui jouent largement sur les ventes ».

 

Et le vin dans tout ça ?

 

Pas ou peu d’éléments sur le sujet mais il me semble que la surabondance de l’offre de Rosé va peut-être se heurter à une certaine chute de la fréquentation des terrasses ou à la baisse de la fréquence des barbecues. Simple hypothèse qui ne signifie pas pour autant une baisse de la consommation en valeur absolue car un effet report sur le rouge par exemple, lié à des repas pris à l’intérieur ou au restaurant en attendant le beau temps, pourra jouer. Peu importe me direz-vous puisque le vin est en rayon alors qu’est-ce que ça change toutes ces élucubrations ? Pas grand-chose j’en conviens mais à plus long terme avec ce que nous constatons sur un réel dérèglement climatique ne serait-il pas sage de ne pas céder aux purs emballements liés à des prévisions fondées sur la prolongation de tendances historiques ? Mais le plus important me semble pour le vin niché ailleurs : dans le moral de nos consommateurs et là la météo joue un rôle capital : son inadéquation aux désirs joue un rôle dépresseur. Le vin n’étant plus vraiment une boisson mais un produit de confort psychologique – rien que pour faire chier les prohibitionnistes – nous devons face à la déprime mettre en avant ses vertus thérapeutiques – deuxième couche – et surfer sur la météo. D’ailleurs, pourquoi ne pas demander à ceux qui vont solliciter nos suffrages pour la Présidence de faire sponsoriser Météo France par les Vins de France ! Honnêtement mon cher Clavel ce serait à mon sens bien plus payant que n’importe quel articulet intégré dans le Code Rural. Je décoconne à peine ! Dernier point, c’est avéré, lorsque la plage est inaccessible le touriste pointe son nez dans l’arrière-pays avec la marmaille, alors peuple des petits vignerons hameçonnez-les pour qu’ils viennent dépenser leur picaillon dans vos petits caveaux. Vive le carton de 6 !

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