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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 10:00

1 –

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« Elle qui connaissait par leur nom et leur saveur toutes les variétés du raisin portugais, depuis l'alvarelhào jusqu'à la malvoisie, depuis le moscatel jusqu'au « cul de brebis » et au « doigt de la dame », s'enfonça peu à peu dans la pauvreté sans jamais abandonner l'image de la grande quinta de bardeaux, avec, au fond, l'église, tel un calvaire perdu parmi les chênes d'Amérique (...)

 

 Elle-même faisait partie de ce Douro ténébreux, noble, regorgeant de quintas édifiées avec ténacité, arrachées aux entrailles de schiste et de terre sèche, de ce Douro soustrait au phylloxéra, planté de vergers et de cyprès; Mossul, Torre, Santa Ana, Frades, Rede et Esteveiro, tous ces lieux chargés d'histoire, de péchés, de souvenirs brefs et de vin, encore et toujours le vin, qui stagne en flaques sur le sol des chais, qui s'égoutte, s'infiltre, pénètre les murs et, certains jours, semble sourdre de l'au-delà comme pour annoncer une autre Cène du Christ, plus glorieuse et plus prometteuse (...) »

 

Extrait du roman d'Augustina Bessa-Luis Le Principe de l'incertitude éditions Métailié

 

2 –

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«  Ce n'est certes pas les gens de bonne foi qui manquent ici-bas. Dans Don Quichotte, Sancho est persuadé être le gouverneur d'une île quoique n'ayant pas passé sur de l'eau pour s'y rendre. A Vix, lorsqu'ils passent dans la rue, le curé et le directeur de l'école laïque ont cette même attitude de chevalier de la certitude. Mais c'est un fait que dans ses fonctions Sancho donna de réelles preuves de sagesse. On rigolait bien sûr dans les coulisses. Il y a toujours des rigoleurs par son chemin mais la belle affaire : il y en a certes des tas parmi les observateurs du présent concile. Il en a toujours été ainsi. Quand on n'est pas sûr de soi, on est perdu, la terre craque sous ses pas. On ne va pas loin. A la première averse on est ratiboisé... »

 

Lettre de Gaston Chaissac expédiée à l’abbé Renou curé de Vix en 1962.

 

3 –

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« Cher Monsieur,

J'espère que vous ne m'en voudrez pas de l'indiscrétion qui consiste à vous écrire sans vous connaître et qui est d'autant plus coupable qu'il s'agit de renseignements à vous demander. J'ai été intéressé récemment par la lecture de l'œuvre d'Emmanuel Bove, qui a aujourd'hui complètement disparu, non seulement de la devanture mais de l'arrière-fond des librairies. J'imagine que vous avez eu l'occasion de le rencontrer, puisque l'essentiel de son œuvre se situe à une époque où vous animiez les mouvements littéraires contemporains. Ce serait pour moi un grand privilège si vous pouviez me donner quelques renseignements à son endroit. Qui était-il ? Quelle était sa manière d'être ? Quelles traces a-t-il laissées ? J'ai appris que madame Bove vivait encore à l'heure actuelle. Avez-vous eu l'occasion de savoir où on peut la joindre ?  Vous serez surpris de cette curiosité qui n'entre pas dans l'exercice normal de mes fonctions, mais s'il est interdit au ministre des Finances d'avoir un cœur, du moins selon la réputation, il ne lui est pas interdit de s'intéresser à la littérature. »

Lettre adressée au surréaliste Philippe Soupault Valéry Giscard d'Estaing en 1972

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 00:09
Qui se souvient de Dario Moreno ?
 
Les cinéphiles qui connaissent par coeur le générique du« salaire de la peur » de Clouzot où il joue Hernandez aux côtés d'Yves Montand et de Charles Vanel...
 
Les fans de Jacques Brel dont il a été le partenaire dans le spectacle musical L'Homme de la Mancha.
 
Les amateurs de vinyles des années 50-60  pour ses tubes « Si tu vas à Rio » en 1958 ou « Brigitte Bardot » en 1961. 

Turc par son père, mexicain par sa mère, il gardera la nationalité turque toute sa vie. Dario Moreno « a une véritable voix de ténor. Embauché pour une tournée mondiale dans l’orchestre de l’américain Mac Allen, il découvre Paris en 1948 et décide d’y enregistrer son premier disque 78 tours, un boléro, chez Odéon. Chanteur d’opérette au côté de Luis Mariano, il rejoint Polydor et chante les compositions des jeunes Charles Aznavour et Gilbert Bécaud. Il tourne des films, fait son premier concert en 1954, devient très populaire avec des chansons comme « Quand elle danse » (hymne des nuits parisiennes), « Por favor » (repris par la jeune Dalida), « Si tu vas à Rio » en 1958 ou « Brigitte Bardot » en 1961. Il est décédé à 47 ans d'une hémorragie cérébrale le 1er décembre 1968 à l'aéroport d'Istanbul, avant le décollage de son avion, ou, selon d'autres sources, d'un infarctus du myocarde, dans un taxi en route pour l`aéroport. Toute sa vie, Dario Moreno aura gardé la Turquie dans son cœur (il a enregistré plusieurs disques en turc) et le sort voudra qu'il meure sur la terre de ses origines. Mais il repose en Israël.»
Lire la suite:link 

 

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 14:25

Mes petits camarades des VdeV ayant beaucoup mieux travaillés que moi j’ai décidé de vous offrir une deuxième tournée de Beaujolais, toujours en photos bien sûr. Et là je n’ai pas lésiné sur la quantité sauf qu’il y en a une que j’ai censurée (offerte à la demande) et une autre qui est une pure œuvre berthomesque : laquelle ? En bonus une inoubliable chanson nanarde : tes lèvres ont le goût du Beaujolais Nouveau... et pas la meilleure des Garçons Bouchers...

 

Le Bistro Berthomeau est ouvert le samedi et le dimanche donc vous pouvez vous pointer pour la photo censurée ou pour livrer votre réponse à la question mystère...

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29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 00:09

Je ne suis pas sûr que le Georges ait apprécié la bordée d’hommages qui vont fleurir pour un exercice dont nous sommes, sans conteste, les champions du monde : la célébration  des anniversaires de la mort de… Brassens qui est né à Sète, un 22 octobre, et est mort le 29 octobre 1981 à Saint-Gély-du-Fesc, pour être enterré, non sur la plage de Sète, mais au cimetière Le Py dans le caveau familial.

 

Ce matin je ne vais rien célébrer du tout, car je n’aime pas les célébrations, mais profiter que l'on exhume Brassens, pour une courte période, de son relatif oubli, on l'entend si peu sur les ondes, pour vous livrer les digressions du Georges sur les cons.

 

-         En hors d’œuvre : sa fine définition du con 

 

Mais le pire de tous est un petit vocable/ De trois lettres pas plus, familier, coutumier […] / Honte à celui-là qui, par dépit, par gageure, / Dota du même terme en son fiel venimeux/ Ce grand ami de l’homme et la cinglante injure / Celui-là, c’est probable, en était un fameux. […] / La male peste soit de cette homonymie ! / C'est injuste, Madame, et c'est désobligeant / Que ce morceau de roi de votre anatomie / Porte le même nom qu'une foule de gens.

 

-         En plat de résistance : le Roi des cons

  

Georges BRASSENS, à la guitare, Maxime LE FORESTIER, Georges MOUSTAKI, François BERANGER, Marcel AMONT et CAVANNA interprètent "Le roi des cons". Ils sont accompagnés à la contrebasse par Pierre NICOLAS. La prestation est ponctuée de l'intervention de Marcel AMONT et Pierre TORNADE, parodiant le « Muppet show ».

 

-         En dessert : Quand on est con on est con, le temps ne fait rien à l’affaire

 

Quand ils sont tout neufs / Qu'ils sortent de l'œuf / Du cocon / Tous les jeunes blancs-becs / Prennent les vieux mecs / Pour des cons / Quand ils sont d'venus / Des têtes chenues / Des grisons / Tous les vieux fourneaux / Prennent les jeunots / Pour des cons / Moi, qui balance entre deux âges / J'leur adresse à tous un message

 

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 00:09

De grâce, je vous en implore, accordez-moi encore votre confiance, ne jetez pas cette chronique sous prétexte que je m’aventure dans le débat idéologique. Rien à voir, mon Marx à moi se prénomme Thierry et il vient d’écrire un livre dont je n’ai pas goûté au premier regard le titre « Comment je suis devenu chef étoilé ». En effet, je me suis dit « encore un de ces bouquin chiant ! » Mais, comme je suis curieux je l’ai ouvert et la première phrase a ébranlé ma certitude « Quand on n’est rien, on ne vous accorde aucune crédit dans l’existence. » J’ai donc feuilleté plus encore et, ce que j’ai butiné, m’a incité à acheter ce petit livre publié par Bayard 16€.

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Dimanche, je l’ai lu d’une seule traite sitôt le déjeuner d’après-match de rugby. Comme vous le savez la haute cuisine ne fait pas vraiment parti de mon univers et l’ego des chefs me laisse froid. Là, rien de tout ça, Thierry Marx se livre sans fioriture, sans enluminure, « peu de mots. On se méfiait de l’affection, des sentiments qu’on peut laisser transparaître. On faisait très attention à ne pas manifester d’émotion. Quand on était malade, on ne s’écoutait pas. On se soignait sans bruit. La maladie était réservée aux faibles. L’homme malade est un individu qui se laisse dominer. Si la maladie gagne, il ne faut pas que ça se voit. Les costauds ne souffrent de rien. On ne se plaint pas, on ne montre rien de sa souffrance et on se cache pour mourir. » écrit-il à propos de ses grands-parents du 140 rue de Ménilmontant, chez qui  il a vécu une grande part de son enfance. Ce grand-père dont Thierry Marx écrit « il aurait rêvé d’une Libération où Maurice Thorez aurait pris le pouvoir »

 

Thierry Marx, le type du 140, comme aujourd’hui on dit « le sauvageon des cités », a souffert d’être enfermé dans l’image du « mauvais élève », qui n’arrivait à rien. Dur à cuire et bagarreur a tout de même croisé des profs qui « savaient l’entraîner sur les chemins de l’exigence et de l’esprit de compétition. Ils possédaient la clef pour s’ouvrir à des individus comme moi, rétifs et rebelles. » Ce que l’un d’eux lui a appris en lui parlant de la note, « une grande chose » écrit Thierry Marx, vaut la peine d’être médité par ceux qui les distribuent et plus encore par ceux qui s’en réclament « Elle n’est que l’appréciation temporaire de la compréhension des leçons qu’on vous donne. Elle ne vous identifie pas, ne vous fige pas... »

 

Au vol quelques citations qui me vont :

 

« J’ai toujours eu une cervelle de riche avec un portefeuille de pauvre. J’aime le beau… »

 

« J’ai toujours aimé le vrai luxe, celui qui ajoute de la lumière sur le beau… »

 

« Je vais développer un vrai rejet de cette société  de babas cools en écharpes tricotées, traîne-patins en tongs,  des bourgeois  qui récupéraient l’univers de la classe ouvrière et venait nous le raconter… »

 

« Pour moi, toute la valeur de l’enseignement est résumée par son attitude (il s’agit d’un compagnon du devoir) ce soir-là : l’autorité par la valeur du geste, et non celle du verbe. Apprendre à s’imprégner des aînés en regardant l’exécution de leurs gestes. »

 

« Ce que j’ai aimé, ressenti, humé, dans ce Médoc, c’est le mélange si particulier de l’ordre et du désordre. On le voit géographiquement : le fleuve est un désordre sans nom et la vigne ordonnée par la main de l’homme, depuis que les Hollandais ont asséché ces marais aquitains. De temps en temps, je m’arrêtais dans le port, tout proche et retiré, de Beychevelle, pour gamberger. Je me retrouvais dans un lieur qui ressemblait à ma vie. Le désordre n’amène que le chaos ; l’ordre bloque tout. La difficulté pour tout homme est d’avoir les pieds, bien posés, au bon moment. »

 

« J’éprouve le plaisir de transmettre. Je ne suis qu’un messager. On m’a donné. Je donne. La vie est une succession de rendez-vous décisifs et de rencontres capitales pour celui qui sait les reconnaître et les saisir au bon moment. »

 

« Je me reconnais une mission. Je peux dire : c’est possible, vous pouvez y arriver. Ne laissez personne briser vos rêves… »

 

« Un jour, en avril, au Portugal, dans la vallée du Douro, j’étais dans une quinta et du haut du piton rocheux, j’observais le vignoble. Tous les amandiers étaient en fleurs. Je me sentais humble face à ce spectacle inouï de la nature. Mon émotion était si intense que si j’avais dû mourir là, à cet instant, tout aurait été accompli. »

 

LISEZ MARX, sans modération, c’est bon pour tout !

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 00:09

Je suis né en même temps qu’elle. Je suis né lecteur compulsif. Mon rêve de gamin être un des leurs. Lire, écrire, ne rien faire d’autre et bien sûr j’ai fait tout autre chose. Ne me demandez pas pourquoi, je ne vous répondrai pas sauf à vous avouer que je sauf à être un Chandler ou un Dos Passos, ce que je ne suis pas, je ne vois pas ce que j’aurais apporté à la littérature. Bref, je me contente d’une chronique. --KGrHqZ--iYE3dEG-c5nBOLQhf4OS---0_12.jpg

« Marcel Duhamel, un ami des frères Prévert* et de Picasso, lance la Série Noire, après la guerre, avec deux Anglais qui n’ont jamais mis les pieds aux Etats-Unis, mais écrivent en américain, Peter Cheney et Chase. Sous la couverture noire et jaune, Pas d’orchidées arrive troisième, derrière la Môme vert-de-gris et Cet homme est dangereux, de Cheney»

* « C’est Jacques Prévert qui a trouvé ce titre génial, Série Noire. »

« Autour de Marcel Duhamel (...) une fine équipe de traducteurs, malins, agiles exigeants, étaient décidée à faire parler Chase, Goodis, Himes en argot français. Henri Robillot en fut, il traduisit en quatrième vitesse des classiques : Chandler, Hammett, Goodis. En tout, plus de cinquante titres. »

 

« Le style de la Série Noire n’a rien à voir avec l’argot de Simonin et Lebreton, deux cas à part, des Français qui introduisirent le grisbi et le rififi. Robillot admirait la langue de Céline et de Queneau, savante, swingante, le comble du raffinement, sous ses airs débraillés. Il allait au Lorientais écouter l’orchestre de Claude Luter, fréquentais Henri Crolla, copinait avec Mouloudji, aimait Bogart et Charlie Parker. Ses modèles : Hemingway, Mark Twain, Dos Passos. »

 

C’est lui qui parle « Oui, le style des romanciers américains est un mélange de plusieurs langage. Leur argot est très riche. Il correspond à des groupes ethniques, des professions des États, des métropoles, des quartiers. Les flics de Floride ne parlent pas comme les voyous de Chicago. Un jazzman de San Franscisco ne comprend pas un péquenot de l’Alabama. Nous devions éviter l’argot académique, hérité de Carco ou de Mac Orlan, la langue verte, le parler paysan. Malraux, Gide, Aragon, Giono, des écrivains si différents étaient des fans de la Série Noire. Notre public était cultivé, exigeant. »

 

L’auteur de Pas d’orchidées pour Miss Blandish, est né à Londres le 24 décembre 1906, cachait sous son pseudonyme (il en eut d’autres) James Hadley Chase un patronyme plus banal René Brabazon Raymond. Il ne se rendra en Amérique pour la première fois en 1965 et pourtant « il continuait à rêver son Amérique, grâce à des plans de villes et des guides, définissant une sorte de paysage mental où, implacablement, il menait d’une main de fer des intrigues surprenantes. »

Dans ses rares interviewes « Il dit aimer l’argent, la bonne chair et les vins de Bordeaux. C’est un gentleman d’un mètre quatre-vingts, le teint rouge brique, cheveux poivre et sel, moustache soignée. »  

Chandler, lui, est bien américain « Et si vous allez jusqu’à Los Angelès, la ville des anges, travelos, amateurs de poudre, n’oubliez surtout pas le guide, Raymond Chandler, l’homme aux gants de coton blanc. Il y a vécu, déménageant sans cesse, et son héros aux noms multiples (Mallory, Carmady, John Dalmas) qui finit par trouver son identité, sous les traits de Philippe Marlowe, « l’homme complet, inhabituel, un homme d’honneur », y connut une existence fictive faite de mouvements et de filatures, de fuites de cavalcades et de dérives, résumés par le rictus d’Humphrey Bogart. »

 

« Nous devons 80% de nos idées et de notre style à Chandler. C’est le plus grand. Dans chacune de ses histoires, j’entends sa voix d’homme blessé à mort par la vie. Moi aussi, j’Moi aussi, j’essaie d’être toujours présent dans mes livres. » ED Mc Bain.

 

En 1948, Marcel Duhamel écrit ce qui restera longtemps « le manifeste de la « Série noire». Après plus de cinquante ans, ce texte reste d'une rare actualité.

 

« Que le lecteur non prévenu se méfie : les volumes de la « Série noire » ne peuvent pas sans danger être mis entre toutes les mains. L'amateur d'énigmes à la Sherlock Holmes n'y trouvera pas souvent son compte. L'optimiste systématique non plus. L'immoralité admise en général dans ce genre d'ouvrages uniquement pour servir de repoussoir à la moralité conventionnelle, y est chez elle tout autant que les beaux sentiments, voire de l'amoralité tout court. L'esprit en est rarement conformiste. On y voit des policiers plus corrompus que les malfaiteurs qu'ils poursuivent. Le détective sympathique ne résout pas toujours le mystère. Parfois il n'y a pas de mystère. Et quelquefois même, pas de détective du tout. Mais alors ?... Alors il reste de l'action, de l'angoisse, de la violence — sous toutes ses formes et particulièrement les plus honnies — du tabassage et du massacre. Comme dans les bons films, les états d'âmes se traduisent par des gestes, et les lecteurs friands de littérature introspective devront se livrer à la gymnastique inverse. Il y a aussi de l'amour — préférablement bestial — de la passion désordonnée, de la haine sans merci, tous les sentiments qui, dans une société policée, ne sont censés avoir cours que tout à fait exceptionnellement, mais qui sont parfois exprimés dans une langue fort peu académique mais où domine toujours, rose ou noir, l'humour. À l'amateur de sensations fortes, je conseille donc vivement la réconfortante lecture de ces ouvrages, dût-il me traîner dans la boue après coup. En choisissant au hasard, il tombera vraisemblablement sur une nuit blanche. »

 

Source : Les Terribles de Raphaël Sorin finitude

- Marcel Duhamel et son gang Le Monde, 21 avril 1985

- Les songes de Monsieur Chase Le Monde, 8 février 1985

- Raymond Chandler dans la Cité des Anges Le Matin, 30 novembre 1985

- Les yeux de Mc Bain Le Monde, novembre 1980

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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 12:08

3ff32ea69812babb012aecb423837cf4.jpgMieux vaut prévenir que guérir me suis-je dit en ce vendredi après-midi ensoleillé mais déjà un poil frisquet. N’ayant jamais eu l’âme d’un supporter au visage peint des couleurs nationales je me contente d’aimer le jeu. Le sport ce n’est pas la guerre et les deux fois XV types en short et maillot qui s’affrontent sur une pelouse ne sont pas « nous », la France, même s’ils portent nos couleurs. Ironie de l’Histoire, afin de ne pas en rajouter une couche sur la mauvaise réputation de notre pays en Nouvelle-Zélande : le souvenir des essais nucléaires de Mururoa et le Rainbow Warrior, Jo Maso a choisi de laisser les Black en noir et par conséquent de jouer en blanc, drapeau de la reddition et de notre royauté décapitée lors de la Révolution. Là encore je ne peux que brocarder la presse néo-zélandaise de se livrer à ce genre d’amalgame. Que certains jugeassent que les costauds de Lièvremont n’aient pas été à la hauteur de la réputation du rugby français relève de la mauvaise hauteur de vue à propos d’un sport.

 

Pour les œnophiles avertis la Nouvelle-Zélande se résume au Sauvignon Blanc. Je plaisante bien sûr mais pour mettre un peu de culture dans cet affrontement de mahousses costauds je me permets de flatter, et les écolos, et les agriculteurs, ce qui vous en conviendrez est un sport bien plus redoutable que celui du ballon ovale. Tout d’abord donc il faut que vous sachiez qu’étant donné « son long isolement du reste du monde et à sa biogéographie insulaire, la Nouvelle-Zélande abrite une faune et flore très particulière. Environ 80 % de la flore n'existe que dans le pays, dont plus de quarante genres endémiques18. Des 70 000 espèces terrestres du pays, seulement environ 30 000 ont été décrites. Il y a 3 090 plantes, 5 800 champignons, 10 000 insectes, 2 600 arachnides, 61 reptiles 19 et 336 espèces d'oiseaux (dont 64 espèces endémiques) »

 

Après le vert, l'agriculture qui  reste l'industrie d'exportation la plus importante de la Nouvelle-Zélande117. Les produits laitiers comptent pour environ 21 % du total des exportations, soit 7,5 milliards de dollars. La viande compte 13,2 %, le bois 6,3 %, les fruits 3,5 % et la pêche 3,3 %. Et oui, un sixième des exportations néo-zélandaises sont des produits provenant de vaches laitières : poudre de lait, fromage, beurre et mélange protidique. Il y a plus de 4 millions de vaches laitières, principalement dans l'île du Nord (particulièrement dans les régions de Waikato et Taranaki). Du côté de la viande, celle de mouton, représente la moitié des exportations qui, elles-mêmes, font 1/10 du total. La Nouvelle-Zélande est donc un redoutable compétiteur sur les marchés mondiaux du lait et de la viande car elle a des coûts de production très bas en pratiquant un élevage extensif.

 

Donc, revenons à nos moutons, pardon à nos litrons, vendredi j’ai acquis chez un caviste en prévision de cette finale d’un sport  très régionalisé : d’un côté l’hémisphère sud avec essentiellement, l’Australie, l’Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l’Argentine et de l’autre les 5 Nations soit l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Ecosse, l’Irlande, la France. Ce n’est pas faire injure aux autres pays que de souligner qu’ils ne sont là que pour jouer les utilités. Pour faire genre et couleur locale  j’ai donc acheté un Pinot Noir 2008 de Waipara West qui si vous ne les savez peut-être pas  est un vin of New Zealand www.waiparawine.co.nz C’est au Nord de Christchurch dans South Island. Les associés de Waipara West sont Paul Tutton un négociant en vins londonien, son épouse Olga Sienko qui est artiste peintre (le petit tableau sur l’étiquette est sûrement d’elle), sa sœur Vic Tutton et son mari Lindsay Hill qui gère le vignoble acheté en 1989. Vous ne vous étonnerez donc pas que la société s’appelle Tutton&Sienko&Hill.

 

Ce Pinot Noir a été récolté  entre le 21 et le 23 avril 2008. Ensuite ce vin a honteusement frayé dans des barriques de chêne français (neuves à raison de 30%) pendant presqu’une année : 11 mois. Il a été mis ensuite en bouteille à la propriété le 8 avril 2009 puis ma bouteille  a été importée au milieu des 1113 caisses par Waterloo Wine Co. 6 Vine Yard London. Ne me traitez pas après cela de traître à la patrie, après tout ce n’est que du rugby. Si j’ai acheté cette bouteille c’est tout d’abord que je l’ai trouvé belle, bien habillée, parce qu’elle avait un petit côté aérien, si loin des rucks du rugby moderne qui privilégie le contact, l’impact physique tout en gardant, lorsqu’il est joué par les néo-zélandais, une fluidité étonnante.

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J’ai raté l’Aka. Bonne entame de match des Français mais sur la première action des Blacks nous plantent un essai. Le buteur néo-zélandais se troue 3 fois. Les Français subissent. Belle percée de Trinh Duc stoppée par une cuillère en fin de mi-temps. Score serré à la pause : 5 à 0.

Pénalité NZ puis essai Français de Dusautoir : 8 à 7  score final. Pour les joueurs c’est l’horreur absolue que de perdre d’un petit point. Pour le reste ce n’est que la glorieuse incertitude du sport et surtout pas un deuil national. Bravo les « pioupious » cher à notre regretté Roger Couderc qui doit un peu triste  en sa maison céleste. Le meilleur joueur du monde est sans conteste Thierry Dusautoir, capitaine discret, joueur fair-play et efficace. Un grand monsieur vraiment !

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23 octobre 2011 7 23 /10 /octobre /2011 00:09

  

Nous sommes nés à quelques jours d’intervalle en juillet 1948, lui Steven Demetre Georgiou, le 21 juillet à Londres, a changé deux fois de nom : d’abord avec le pseudonyme de Cat Stevens entre 1966 et 1978 puis se convertissant à l'islam en décembre 1977 il prend le nom de Yusuf Islam. Et il abandonne la musique pour se consacrer à diverses causes philanthropiques musulmanes. Il revient à la musique en 2006, après un silence de vingt-cinq ans, et entame en 2010 une tournée internationale.

 

Moi j’ai écouté en boucle son album Tea For The Tillerman et j’ai toujours la galette de vinyle 33 Tours dans ma discothèque. Je n’ai pu aller à son concert à Bercy car je m’y prends toujours trop tard mais peu importe, Cat Stevens reste pour moi Cat Stevens, indémodable comme un morceau de ma jeunesse.

 

« À 19 ans, en 1967, il sort un album très remarqué, Matthew and Son. L'album contient de nombreux morceaux phares, dont le mélodieux Here Comes My Baby. Un style est né. Alors que les Beatles ou les Rolling Stones dominent l'époque, Cat Stevens fait clairement entendre sa petite musique folk raffinée, à l'image de Donovan. Bien vite, il confirme les espoirs placés en lui avec Tea For The Tillerman qui le propulse au sommet. Grâce à de ravissantes chansons d'amour, telles que la ballade, exécutée au piano, Sad Lisa et Wild World, il entre au panthéon du rock. Son tube majeur, son grand classique reste Lady d'Arbanville

En décembre 1977, il se consacre définitivement à la religion, opte pour le nom de Yusuf Islam et tourne le dos à son passé. Au grand désespoir de ses admirateurs, il abandonne la musique. N'apparaît plus guère en public… sauf pour démentir des déclarations tonitruantes selon lesquelles il ne condamnait pas la fatwa lancée contre Salman Rushdie pour ses Versets sataniques.»  Olivier Nuc in le Figaro Musique le 15 :04/2011.

 

Extraits de l’interview qu’il a donnée au Figaro avant son concert à Paris Bercy le 26 mai dernier. Son premier en France depuis 35 ans.

 

-         Quelles sont les attentes de votre public? Vous réclame-t-il des chansons en particulier?

 « Lorsque j'assiste à un concert de quelqu'un d'autre, que ce soit Van Morrison ou Rod Stewart, j'attends d'eux qu'ils jouent mes chansons préférées. S'ils ne le font pas, je sortirai énerver. Je veux entendre Van chanter Gloria. Je suis prêt à répondre à cette attente moi-même, et cela me convient. Je vois mes chansons comme un territoire que je peux revisiter. Certaines racontent de façon quasi prémonitoire des événements qui se sont déroulés plus tard dans ma vie. Ce que le public attend de moi avant tout, c'est que je sois honnête. »

 

-         Votre inspiration est-elle aujourd'hui très différente de celle des années 1960 et 1970?

« J'ai derrière la tête un océan d'idées dans lequel je plonge quand bon me semble. Je l'avais mis de côté pendant longtemps. Mais lorsque j'ai repris une guitare, j'ai eu l'impression d'être à nouveau un débutant. Je n'avais rien à perdre. Il y avait beaucoup de chansons à développer. C'est comme en agriculture. J'avais laissé beaucoup de choses en jachère avant de me remettre à cultiver. Je n'ai pas de contrat, je ne suis lié à aucune maison de disques. Je fais les choses quand j'ai envie de les faire. J'ai d'ailleurs beaucoup de chansons prêtes, il faudra que je retourne en studio »

 

 

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21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 00:09

Dans l’avion qui me menait à Toulouse où m’attendaient mes problèmes de lait de vache en feuilletant le Courrier International qui consacrait encore quelques pages à la déferlante chinoise vue par la presse étrangère et plus particulièrement la presse chinoise je ne pouvais  m’empêcher de penser aux vieux maos spontex survivants aux affres de la mondialisation (ils existent lire la prose du PCML link) qui voient les nouveaux riches chinois déferler sur nos vieux pays bourgeois pour se goinfrer de nos produits de luxe décadents.

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Parole tout d’abord aux craintes d’une journaliste britannique Kim Willsher du Daily Telegraph face à la déferlante chinoise

 

Le constat : « Après avoir goûté en Europe au secteur automobile ou à la biscuiterie, après avoir pris position dans le port grec du Pirée, les Chinois ont maintenant une soif de vin qui ne semble pas près de s’étancher. Sur les tables de Pékin, de Shanghai et du reste de la Chine, il faut des bouteilles qui viennent de France – et plus particulièrement de Bordeaux. L’engouement est tel que le gouvernement chinois a lui-même investi dans un vignoble français [Cofco est majoritairement détenu par l’Etat chinois]. Mais les Chinois veulent des vins à leur goût : doux, fruités et d’un rouge profond. C’est pourquoi ils ne se contentent pas d’investir massivement dans la production viticole française, mais acquièrent des vignobles entiers pour s’assurer d’obtenir ce qu’ils souhaitent. Ils expédient ensuite la totalité de la production vers la Chine. »

 

L’étonnement : « Compte tenu des efforts bien connus de la France pour protéger son patrimoine*, et notamment sa langue et sa gastronomie, on aurait pu s’attendre à une levée de boucliers dans l’Hexagone. Rien n’est plus cher aux Français que la notion de terroir, incluant la terre et tout ce qu’elle produit. Pourtant, les Chinois sont accueillis à bras ouverts dans le Bordelais, certains décrivant même les investisseurs asiatiques comme les sauveurs de la région. »

 

Les perdants : Ceux qui semblent avoir le plus à perdre, à partir du moment où les propriétaires chinois commencent à expédier leur vin directement en Orient, ce sont les puissants négociants*, ces intermédiaires qui achètent du vin ou des raisins aux producteurs à des fins de revente.

 

Le point de vue de Stéphane Toutoundji « D’autres acheteurs chinois vont venir et, bien sûr, s’ils arrivent en nombre, cela suscitera peurs et jalousies. Mais ils donnent un coup de jeune aux châteaux et redonnent vie à la campagne. Nous, les Français, aimons nous reposer sur nos lauriers et vanter nos qualités. Mais nous avons perdu le marché britannique au profit des vins du Nouveau Monde en y envoyant des crus de mauvaise qualité. C’est une nouvelle chance qui se présente à nous. Et puis il n’y a rien de plus terrible qu’un château en déshérence. »

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Ensuite, quelques citations des propos du nouveau propriétaire du Château Laulan-Ducos, Richard Shen Dongjun, directeur-général pour la Chine du groupe de joaillerie sino-belge Tesiro, extraites de l’article de Kuang Xinhua du journal  Xin Shiji Zoukan de Pékin.

« Les vins de certaines propriétés [du Bordelais] posent problème ; il y en a qui ont un goût qui ne convient pas aux papilles gustatives des Chinois”, n’a-t-il pas hésité à affirmer, un brin provocateur. Pour lui, il fallait en priorité que le vin soit bon : “C’est la qualité qui doit être le critère le plus important pour juger d’un vin.” M. Shen a affirmé que, s’il avait tenu à venir en personne à Bordeaux pour son projet d’investissement, c’était surtout pour pouvoir déguster le vin, seul, avec des amis ou en compagnie d’œnologues. Il tenait à passer le vin à l’épreuve de ses papilles avant de l’acheter, son objectif étant ensuite de le commercialiser en Chine. “La consommation de vin est de type répétitif, contrairement à celle des diamants, qui se limite à deux ou trois occasions. Alors qu’on ne se marie souvent qu’une seule fois dans sa vie, le vin, on en boit tous les jours !»a insisté M. Shen.

 

« Le second aspect important, pour M. Shen, a été l’appellation. “En Chine, le vin reste un produit de luxe et les gens n’ont qu’une connaissance très parcellaire des bordeaux. Pour moi, il était hors de question d’acheter un domaine sans considérer son histoire. Or Château Laulan-Ducos se trouve ­mentionné dans des documents historiques dès 1874”, précise l’homme d’affaires. Son vin devait non seulement présenter de glorieux antécédents historiques, mais être renommé encore actuellement. Le bordeaux produit par la famille Ducos a obtenu 32 récompenses sur le plan international ces dix dernières années et a été recommandé à 17 reprises par le Guide Hachette des vins, le plus célèbre guide des vins français. “C’était pour nous une preuve de qualité. Quand on ne sait pas ce que vaut une personne, on regarde souvent ses antécédents…”, fait valoir M. Shen. »

 

L’ambition de M. Shen : « Richard Shen Dongjun juge insuffisante la production de Château Laulan-Ducos pour la Chine. “Compte tenu de la manière dont les Chinois boivent, les salariés d’un seul service des transports publics de Pékin seraient capables d’écluser à eux seuls tout le stock.” C’est pourquoi il a l’intention de passer des commandes auprès d’autres domaines français et d’écouler ces crus sous l’étiquette « Lelang ». Une forme de sous-traitance, en somme. L’homme d’affaires affirme que son objectif est de réaliser un chiffre d’affaires comparable à celui atteint avec ses ventes de diamants en Chine, soit 150 millions de yuans [17,5 millions d’euros] par an. « Cent cinquante mille bouteilles à raison de 1 000 yuans pièce cela fait bien 150 millions de yuans. »

 

Pour conclure le questionnement de Jeannie Cho Lee du South China Morning de Hong Kong

« Toutefois, comment ne pas se demander si cet engouement est bien sain ? Lorsque les Américains sont arrivés en force sur le marché du vin, le Bordelais a nettement revu à la hausse la qualité de sa production et s’est développé à une vitesse prodigieuse. A présent que la Chine s’empare de parts de marché, la situation se renverse. Les forces de vente orientent leurs vins vers l’Extrême-Orient, car les acheteurs et les consommateurs asiatiques sont ceux qui mettent le plus d’argent sur la table. L’ampleur et la rapidité de ce bouleversement me laissent sceptique. Que se passera-t-il si l’économie chinoise subit un ralentissement ou si la demande ne cesse de surpasser l’offre ? »

 

La réponse est simple : ils se replieront sur le marché français et le pourriront une fois encore... c'est un grand classique...

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20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 00:09

L’oubli ! l’oubli ! c’est l’onde où tout se  noie/ C’est la mer sombre où l’on jette sa joie.

 

Le ciel a mis l’oubli pour tous au fond d’un verre…

 

Convoquer Hugo et Musset pour introduire cette chronique sur des oubliés c’est dire en peu de mots ce qu’est l’oubli : à la fois une activité permanente qui efface de notre mémoire tout ce qui l’encombrerait ou la perturberait mais aussi un instrument de destruction contre le lequel on lutte pour préserver ses souvenirs ou donner un sens au devoir de mémoire.

 

Féru d’Histoire je n’aime pas pour autant la muséification du passé, ce goût de le figer ou de le faire revivre au travers d’un folklore désuet. En revanche, face à la tendance lourde à tout uniformiser, normer, unifier, ceux qui redonnent vie à des gestes oubliés ou, comme ici, à des cépages anciens, m’intéressent. Au premier chef, ce qui suscite mon intérêt c’est que c’est une aventure humaine qui n’a rien à voir avec l’exhumation de vieilleries, d’un je ne sais quel retour vers la charrette à bras ou de méthodes obsolètes. Alors loin de les tirer de l’oubli pour faire s’extasier les adeptes du « que c’était mieux avant ! » Autrement Vin met en scène la modernité de leur démarche. Ces femmes et ces hommes vivent dans leur temps et les mettre en avant c’est tout simplement sortir des sentiers battus et rebattus.

 

Ce matin je vous propose la lecture  des notices de présentation des OUBLIÉS de la deuxième édition d’Autrement Vin organisé par Sophie Pallas link. Ces vins seront dégustés lors d’une dégustation hédoniste par un cercle de dégustateurs aux origines très diverses. Rassurez-vous je n’en suis pas ! Donc ici pas de grille sensorielle, pas de notation ou d’échelle de valeurs. « L’objectif du Cercle des Dégustateurs est de revendiquer sa subjectivité, d’apprécier chaque vin pour son originalité, d’exprimer une émotion personnelle, de valoriser la démarche du vigneron. Quelques mots suffisent. Mais la préférence ayant toujours besoin de s’exprimer, n’oubliez pas de mettre en avant les vins que vous jugez remarquables. » précise Sophie Pallas.

 

Un mot, plutôt une adresse à ceux qui se disent, se proclament ou s’autoproclament, les chantres du vin et aussi à ceux qui financent avec leurs fameuses CVO des campagnes coûteuses dont tout le monde se fout et surtout oublie très vite, que la notoriété de nos vins passe aussi par des manifestations du type d’Autrement Vin. Mais, comme chacun sait, le convenu rassure, le faire comme tout le monde fait plaisir au gros de la troupe, suivre une autre route que les moutons dérange. Il  a donc fallu toute la pugnacité, l’inventivité et l’enthousiasme de Sophie Pallas pour que cette seconde session existe. Elle est à bas coût mais faisons en sorte qu’elle ne soit pas à bas bruit pour que les éternels aquoibonistes soient remisés au rang des accessoires inutiles, oubliés quoi ! Bravo Sophie !

 

1 - Cuvée Léa 2008

AOP Premières Côtes de Blaye - BORDEAUX (blanc)

Vignerons : Thérèse Ponz -Szymanski & Thierry Szymanski

www.chateauberthenon.com

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 La Cuvée Léa produite au Château Berthenon est 100%  Sauvignon gris, ce qui est rare non seulement dans la région des Côtes de Blaye, mais dans toute la France également. En effet, si 39 appellations l’autorisent en assemblage, on estime à seulement 300 hectares la surface viticole plantée avec ce cépage. Ainsi, faire le choix de produire un 100% Sauvignon gris classe le Château Berthenon dans la catégorie des Oubliés… Ce vin blanc est élevé 12 mois en barriques de chêne neuves typées Sauvignon, et un travail des lies fines par batonnage est effectué au cours des 4 premiers mois de l’élevage ;

 

2 - Cuvée Brochet Fié Gris

IGP Val de Loire - LOIRE (blanc)

Vigneron : Frédéric Brochet

www.ampelidae.com

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Appelé tour à tour Sauvignon rose ou gris, ce cousin du Sauvignon blanc est localement connu sous le nom de Fié Gris dans le département de la Vienne. Brochet Fié Gris, découvert dans la première d’édition d’Autrement Vin,  fait renaître ce cépage autrefois bien implanté en Val de Loire et Haut-Poitou, à partir d’une sélection massale (mode de sélection végétale la plus ancienne basée sur le repérage des meilleurs plants) exclusive du domaine. Frédéric Brochet, scientifique du vin et vigneron atypique qui ne lasse pas d’étonner dans ce pays du Poitou, le vinifie selon ses propres méthodes : pressurage de type champenois (seuls les jus de premières pressées sont utilisés) en grappes entières et sous gaz inerte (absence d’oxygène), pas de « rebêchage »… La matière première reste intègre. Ce soin est poursuivi tout au long de la vinification avec la recherche d’une absence totale d’oxydation (qui dégrade les arômes) et un élevage long sur lies fines… de quoi donner toutes ses chances à ce cépage encore méconnu.

 

3 -La Convivialité 2009

IGP Auxois – BOURGOGNE (blanc)

Vignerons : Ida Nel (propriétaire) & Cyril Raveau (œnologue permanent)

www.vignoble-flavigny.com

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A deux pas du site de la célèbre bataille d’Alésia menée par César contre Vercingétorix se trouve le vignoble de Flavigny-Alésia. Un des plus anciens vignobles de France au cœur de l’Auxois, en Bourgogne. Tombé dans l’oubli suite aux ravages du phylloxera, il fut remis sur pied en 1994 et est aujourd’hui tenu par Ida Nel. La cuvée La Convivialité, présentée à Autrement Vin en 2009, est issue du cépage auxerrois. De l’auxerrois en Vin de pays des Coteaux de l’Auxois… ça semble logique. Et pourtant, ce cépage est originaire de Lorraine, plutôt rare et cultivé principalement en Alsace. Il s’est pourtant bien adapté aux conditions climatiques particulières de l’Auxois (région vallonnée, légèrement en altitude, atmosphère fraiche) et se trouve ici conduit en lyre, les rangs de feuillage formant un « V » ouvert… Un vin blanc sans Chardonnay, conduit en lyre et classé en Vin avec Indication Géographique Protégée… vous n’en croiserez pas beaucoup en Côte d’Or ;

 

4 - C Centeilles 2010

IGP Côtes du Brian – LANGUEDOC (blanc)

Vigneronne : Patricia Boyer-Domergue

www.closcenteilles.com

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Au Clos Centeilles, la culture de cépages oubliés provient d’une démarche proactive… et le chemin a été long : le temps d’arracher une parcelle, de laisser reposer la terre, faire une rotation de cultures pour rééquilibrer le sol, rechercher, retrouver et multiplier les anciennes variétés en péril. Avec la cuvée « C de Centeilles » blanc (la version rouge existe), ce sont les cépages du XVIIIème siècle Riveyrenc Blanc, Riveyrenc Gris et Araignan Blanc qui s’invitent à notre table. Implantés en terrasses plein Sud, la vigne est conduite « en lyre » à double plan de palissage afin de capter le maximum de lumière. Le souhait de Patricia Boyer-Domergue était de réaliser une cuvée en blanc complexe et d’une exceptionnelle fraîcheur pour cette région méridionale. Nous découvrons ici des saveurs oubliées qu’aucun bois ne vient compromettre.

 

5 - Muscadet 2010

AOP Coteaux de la Loire  - VAL DE LOIRE (blanc)

Vignerons : Jacques et Agnès Carroget

www.lapaonnerie.fr

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Le Domaine de la Paonnerie, domaine viticole du XVIIIe siècle,  appartient depuis 5 générations à la famille Carroget. Le vignoble de 22 hectares est en agriculture biologique depuis 1997. Bleuets, géraniums, mais aussi trèfle et avoine viennent fleurir les parcelles. Outre le plaisir des yeux, ce choix n’est pas dû au hasard : le trèfle, par exemple, présente des nodosités qui capturent l’azote atmosphérique. Cela permet aux moûts d’être plus riches en azote et l’on sait l’importance de cet élément pour éviter les problèmes de fermentation alcoolique. Jacques et Agnès Carroget produisent des vins nature, avec des levures indigènes, sans soufre ajouté. Pour élaborer leur Muscadet, ils ramassent la vendange très mûre et procèdent à une macération pelliculaire de 24h (toujours sans soufre !) pour en développer le potentiel aromatique. Cette cuvée aurait pu être classée dans les Durables, mais elle est classée dans les Oubliés parce que le Muscadet des Coteaux de la Loire est une micro-appellation pour les Muscadets

 

6 - Cuvée Corail 2006

AOP Côtes du Jura – JURA (rouge)

Vigneron : Alain de Laguiche

www.arlay.com

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La Cuvée Corail est une spécialité du Château d’Arlay, issue d’une tradition locale, ancestrale, disparue aujourd'hui : il s’agit d’un assemblage des cépages blancs et rouges jurassiens plantés sur les 25 hectares que compte le domaine, dont certaines parcelles sont conduites en lyre. Ici, pas de saignée : Pinot noir, Trousseau, Poulsard, Chardonnay et Savagnin macèrent donc ensemble avant d’être vinifiés et passés en fût pendant plus de 3 ans.  Cet  assemblage rappelle les complantations de nombreux cépages locaux avant l'arrivée du phylloxera. Il s’agissait d’une pratique courante dans le Jura autrefois, aujourd'hui disparue, sauf au Château d’Arlay. Aujourd'hui, les 5 cépages qui constituent ce vin proviennent de parcelles monocépage. Quelques rares vignes restent encore complantées dans le Jura, notamment celle de Louis Pasteur à Arbois, dont le vin est non commercialisé…

 

7 - Cuvée Rebelle, l’Interdit  2009

Vin de France – LANGUEDOC (rouge)

Vigneron : Yves Simon

www.vignoblesimon.com

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Voici un domaine qui, outre les cépages classiques pour la région que sont le Chardonnay et le Grenache, fait le choix de la différenciation par des cépages peu courants en Languedoc, tels que le Pinot noir, le Tannat ou le Tempranillo. Mais pour produire la Cuvée Rebelle, l’Interdit, Yves Simon va encore plus loin en réalisant un assemblage très ancien de Couderc, Villard noir et Chatus (prononcer chatu). Ces cépages sont d’anciens cépages autochtones anéantis par le phylloxera à la fin du XIXème siècle. Ils ne font aujourd'hui partie d’aucun encépagement servant à produire des vins classés en AOP. La Cuvée Rebelle l’Interdit est produite à partir de très vieilles vignes, âgées de plus de cent ans. 

Pour la petite histoire, le vin porte le nom de Rebelle en hommage à la série « Les Rebelles » de Jean-Pierre Chabrol, célèbre scénariste et écrivain cévenol, dont l’épouse est par ailleurs marraine de la cuvée…

 

8 - Cuvée Mailhol 2008

Vin de France - LANGUEDOC (rouge)

Vignerons : François & Laurence Henry

www.domainehenry.fr

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Au XVIIème siècle, on cultivait à St Georges d’Orques des variétés aujourd’hui disparues comme l’Aspiran noir ou l’Aspiran gris, l’Œillade noire ou grise… et d’autres encore. Dès 1710, ils en faisaient un des crus les plus réputés du Sud de la France. Ses vins rayonnaient alors dans toute l’Europe, jusque dans la lointaine Russie du tsar Pierre le Grand… Après 5 années de patientes recherches d’archives, François et Laurence Henry ont, en 1998, complanté une vigne avec ces variétés. Tout le travail a été réalisé à l’identique, de la plantation « en foule » (tous les cépages mélangés dans la même parcelle) et en gobelet à une densité de 5000 pieds/ha, à la récolte (toutes les variétés en même temps) faite en octobre. A l’époque le passage en barrique se limitait au transport, et la vendange égrappée cuvait une quinzaine de jours, les vins étant vendus immédiatement sans élevage. Là encore, cette cuvée est élevée majoritairement en cuve. Pour toutes ces raisons, la cuvée « Le Mailhol » (« la jeune vigne » ou le « plantier », en vieux parlé d'Oc) exhume l’époque oubliée où le Languedoc produisait déjà de grands vins.

 

9 - Cuvée Pur Carménère  2008

AOP BORDEAUX SUPERIEUR (rouge)

Vigneron : Henri Duporge

www.le-g.eu

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Le cépage Carménère noir vient de la famille des carmenets (Cabernet-Sauvignon, Cabernet-Franc, Merlot, …). Originaire de Bordeaux, il en a pourtant quasiment disparu à la suite du phylloxéra, pour différentes raisons dont son caractère très typé végétal et ses faibles rendements. On le retrouve aujourd’hui beaucoup au Chili… Passionné des cépages oubliés, Henri Duporge a décidé en 2003 de planter 1,5 ha de vignes Carménère noir issues d’une sélection massale avec les pépinières Amblevert. De la majorité de ces vignes il tire aujourd’hui la cuvée « Pure Carménère ». Sur des terres argileuses (et crasses ferriques en sous-sol), le domaine est conduit en agriculture biologique certifié Ecocert et les sols labourés et travaillés avec de simples apports d'engrais naturel (fumier, extrait de plante). Les vins s’expriment sans levure ni collage et ne contiennent aucun résidus de quelconques produits. Il y tient ! Si chaque millésime est un nouveau terrain d’expérimentation pour exprimer au mieux la finesse du cépage, 2008 est le fruit d’un très faible rendement, de pigeages doux et d’une fermentation malolactique en barrique

 

10 - Cuvée Paule Courtile 2010

AOP Châteauneuf du Pape  –RHONE (rouge)

Vigneron : Gérard Jacumin

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Châteauneuf-du-Pape est l’appellation française qui permet d’assembler le plus grand nombre de cépages différents : 13 cépages au total incluant 6 blancs, 2 rosés et 9 rouges. Le compte n’y est pas ? Et bien si ! Le Picpoul, par exemple, est présent dans la catégorie blancs, rosés et rouges… La Cuvée Paule Courtil est produite à partir de raisins issus de parcelles parmi les plus vieilles du continent européen, complantées avec tous les cépages autorisés dans l’appellation…  Pour élaborer cette cuvée qui porte le nom de son épouse, Gérard Jacumin assemble donc les 13 cépages de l’appellation, dont des cépages « oubliés » du paysage viticole français, tels que le Muscardin, le Vaccarèse, le Picpoul, le Picardan, le Bourboulenc, le Counoise ou encore la Clairette, pour ne nommer que ceux-ci.  Ce domaine est un petit conservatoire des cépages à lui tout seul !

A noter également que le vignoble  du Domaine l’Or de Line est conduit selon les principes de la culture biologique (en conversion depuis 2009).

 

11- Rare et Antique Alicante 2010

Vin de France – LANGUEDOC (rouge)

Marque : Les Jamelles – Œnologues : Catherine Delaunay et Vincent Charleux

www.les-jamelles.com

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Pour produire leur 100% Alicante, les deux œnologues des Jamelles ont choisi deux petites parcelles d’un hectare plantées de vieux ceps de plus de cent ans ! L’une est en Minervois La Livinière, l’autre à Aniane. Toutes deux ont des terroirs bien différents : argiles rouges pour la première et coteaux calcaires arides et secs du Jurassique pour la seconde… L’Alicante Bouschet est l’un des rares cépages teinturiers français : son jus est rouge (et non blanc à l’instar de la plupart des autres cépages rouges).  Ce cépage, a été créé en 1855 par Henri Bouschet dans la région de Montpellier mais sa surface plantée est en baisse continue depuis plusieurs décennies. Catherine Delaunay et Vincent Charleux veulent démontrer avec ce choix de cépage que l’Alicante, lorsqu’il est élaboré sur de bons terroirs et avec des modes de conduite et de vinification adaptés, peut donner des vins de grande qualité, même en monocépage. Pour produire l’Alicante Rare et Antique, les vendanges sont réalisées à la main. Après éraflage total, les baies macèrent pendant 12 jours et subissent un remontage quotidien. 15% du volume est ensuite élevé en fûts d’un vin.

 

12 - Arômes Sauvages 2010

IGP Cessenon - LANGUEDOC (noir)

Vignerons : Arnaud et Nicolas Bergasse

www.chateau-viranel.com

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Au Château Viranel, qui appartient à la même famille depuis 4 siècles, l’Alicante Bouschet et son originalité gustative suscitent une véritable passion. Trois des vins du domaine sont ainsi produits avec ce cépage oublié : en assemblage pour l’un, marié avec une eau de vie pour l’autre ou en monocépage pour le dernier : Arômes Sauvages. 

Ce vin est issu d’une vieille vigne plantée en 1939 (72 ans !) sur un  terroir argilo-calcaire, et dont le rendement  est de seulement 35 hectolitres à l’hectare. Les vignes sont vendangées à maturité optimale afin de laisser s'exprimer la magie de ce cépage « teinturier » anciennement utilisé pour sa couleur. Après un éraflage total, la vinification se déroule en cuves béton : macérations longues de 15 à 20 jours, délestages quotidiens pour extraire tous les composés du raisin. La couleur du vin obtenue est noire, ce qui laisse présager des sensations insolites et très personnelles en bouche ! C'est un vin « direct et franc » comme Arnaud et Nicolas Bergasse le disent eux-mêmes.

 

1 - info@chateauberthenon.com/chateau.berthenon@gmail.com

+33 (0)5 57 42 52 24

Production annuelle : 4 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 6,65€

2 - ampelidae@ampelidae.com

+33 (0)5 49 88 18 18

Production annuelle : 12 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 10 €

3 - vignoble-de-flavigny@wanadoo.fr

+33 (0) 3 80 96 25 63

Production annuelle : 4 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 7,20€

4 - clos.centeilles@libertysurf.fr

+33 (0) 4 68 91 52 18

Production annuelle : 3 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 13,20€

Circuits de distribution : réseau CHR

Export : USA, Québec – 30% de la production

Production annuelle : 3 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 13,20€

Circuits de distribution : réseau CHR

Export : USA, Québec – 30% de la production

5 - carojvin@aol.com

+ 33 (0)2 40 96 23 43

Production annuelle : 10 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 8,50 €

Circuits de distribution : cavistes et restaurants à Paris et Nantes

Export : Belgique et Tasmanie – 5 % de la production

6 - alaindelaguiche@gmail.com

+33 (0)3 84 85 04 22

Production annuelle : 6 500 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 8,50€

Circuits de distribution : CHR, cavistes, 1855.com, vente au domaine

Export : Suède, Belgique, Brésil – 20% de la production

7 - vignoblesimon@wanadoo.fr

+33 (0)4 66 24 12 00

Production annuelle : 4 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 5€

Circuits de distribution : ventes à la propriété uniquement

Export : non

Production annuelle : 4 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 5€

 

8 - contact@domainehenry.fr

+34 (0) 4 67 45 57 74

Production annuelle : 2 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 35€

9 - hduporge@hotmail.com

+33 (0) 6 07 55 73 58

Production annuelle : 2 000 à 3 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 5,5 € (bouteilles de 50 cl)

10 - lordeline@free.fr

+ 33 (0)4 90 83 74 03

Production annuelle : 3 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 28€

11 - emmanuel@badetclement.com / contact@les-jamelles.com

+ 33 (0)3 80 61 46 31

Production annuelle : 3 300 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 8,90€

12 - +33 (0) 4 67 89 60 59 / +33 (0)6 86 79 22 48

Production annuelle : 8 000 bouteilles

Prix consommateur indicatif : 8,30€

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