Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 août 2011 1 29 /08 /août /2011 00:06

 

 

 

Ça décoiffe ! Ce n’est ni de la langue de bois ni de la langue de pute, à ce train là, pour sûr que B&D seront obligés d’en faire leur femme de l’année. Je ne vous présente pas Marie, elle est le fruit de mes entrailles, mais je rappelle à ceux qui ont négligé de se plonger dans sa merveilleuse histoire à cheval sur juillet et août qu’ils peuvent toujours se rattraper en allant lire link. La chute brutale de la saga de cette nouvelle héroïne des temps modernes qui n’était pas une fin en soi mais un baisser de rideau de circonstance a laissé certains lecteurs sur leur faim et, j’en suis conscient, a privé le monde du vin de ce qui peu se faire de mieux en matière de décoconnage profond. Alors, la maison ne repasse pas les plats, elle remet sur le métier l’ouvrage et, au fil de la vie de vigneronne de Marie de Saint-Drézéry, vous serez informés en direct live comme on dit dans les médias « maudernes »

 

1ière Question :

Alors Marie : trois petits tours et puis s’en vont, après avoir, si vous me permettez l’expression, flanqué un souk à nul autre pareil sur la place de Bordeaux, vous disparaissez sans laisser d’adresse. Est-ce bien raisonnable pour une vigneronne responsable ? Ne craignez vous pas de décevoir jusqu’à vos plus chauds supporters : les mauvaises langues rapportent que votre amie la baronne G était un chouia vénère ? Dites-nous où vous en êtes Marie ?

 

Réponse de Marie de Saint Drézéry :

(Rire) J’en suis au même stade qu’une petite fille de Français moyen, comme le chantait cette grosse bécasse de Sheila, de retour de vacances. Sans vouloir offusquer plus encore mes chers collègues des GCC, franchement notre contribution aux derniers jours de nos raisins – vous ne trouvez pas ça beau : les derniers jours... ça a un petit côté Pompéi de voir tomber le raisin – voisine la minceur du papier à cigarette, non ! Comme me l’a dit un de mes charmants voisins : pendant que nous sommes à Ferret, nos gens font le travail... Vous êtes-vous inquiété de ce qu’ils faisaient pendant mon absence ? Je comprends parfaitement que les médias se préoccupassent des vacances de mon ami Alain – j’adore son côté ice-cream – qui a fort à faire aux Affaires Etrangères ou de notre gueule d’amour de Bercy qui doit quitter les délices de la Creuse pour se pencher sur le chevet des marchés, mais de moi qui ne suis qu’une vendeuse de Monop reconvertie en châtelaine de GCC à succursales multiples, vous n’allez pas me dire que le choix de la couleur de mon vernis à ongles est une info qui va changer la face du monde. Permettez-moi de vous mettre les points sur les I : vous feriez mieux d’aller poser vos questions idiotes aux dirigeants du Crédit Agricole. Voilà des gars, y’a pas beaucoup de nénettes dans le Conseil, des paysans hors-sol qui, sous houlette de brillants managers : des gars montés avec retraite chapeau des Caisses Régionales, sont allés faire des petites emplettes en Grèce, Emporki Bank et un petit milliard d’euros de pertes, z’ont aussi prêtés à tire larigot au panier percé de l’Etat hellène, alors qu’ici c’est : « circulez, y’a rien à voir, nous manquons de visibilité dans les perspectives de développement de la filière viticole... » Je rêve ! Personne ne moufte, comme dans beaucoup d’ODG d’ailleurs, tu payes ta cotise puis tu fermes ta gueule ! Entre nous, que je sois à me faire dorer sur tranche outre-mer ou que je fusse à m’échiner sur le front ramollo des seigneurs de la place, qu’est-ce-que ça aurait changé ?

 

2ième Question :

Vous baissez donc les bras, Marie ? Vous refusez de vous impliquer dans les rouages mis en place par la réforme de l’INAO et par ce fait même vous désertez le terrain que vous avez, ces derniers temps, grandement occupé. Ne trouvez-vous pas qu’après avoir fait naître de réels espoirs vous vous deviez de continuer ? Les résistances sont elles si fortes pour que vous fassiez une reddition en rase campagne ? Détrompez-nous Marie !

 

Réponse de Marie de Saint Drézéry :

« Le pape combien de divisions ? » ironisait le bon petit père Joseph. Moi je ne suis pas en guerre, je sème. Comme le dit un vieil adage « il est difficile de faire boire un âne qui n’a pas soif... » À propos d’âne, vous ne connaissez pas la dernière ? Je suis sûre que le côté Voici de l’info va vous ravir. Voldemort, ayant eu vent de mon retour sur mes terres, vient de me faire porter un présent de bienvenue dans l’univers impitoyable des GCC. Voilà un homme qui sait ce que manœuvrer veut dire. Un stratège quoi, un admirateur de Clausewitz, pas un adepte de la ligne Maginot ou de la charge des cuirassiers à Reichshoffen. Bon sang ne saurait mentir, lui, il manœuvre dans la finesse, l’ombre, la main de fer dans un gant de velours. Bref, je prenais mon petit déjeuner au dehors en compagnie de Tintin au Congo et de Lénine, lorsque Paul tout dégoulinant de son jogging matinal s’est pointé en agitant au-dessus de sa tête aux cheveux peroxydés un petit paquet. « Voldemort, Voldemort... » criait-il. En effet, le papier enveloppant le petit paquet était frappé aux célèbres armes de Voldemort.  Toute excitée, moins cependant que Paul qui sautait autour de moi, tel un cabri en rut, avec beaucoup de soin, je libérai un petit livre « Le folklore vivant » cahier n°1 Paul Delarue éditions Elzévir 1946. Un signet aux armes de Voldemort marquait une page. J’ouvris et je lus :

« Juste après le déluge le plant de vigne s'étirait sans cesse, épuisant sa sève à nourrir des gourmands, sans bénéfice pour l'homme. Lorsque l'âne, en descendant de l'arche, pénétra dans l'enclos de Noé, il se précipita sur les tendres rejets pour les brouter avant que de se faire chasser par le gardien du lieu.

Le scénario se renouvela plusieurs fois au cours de l'hiver et au grand étonnement du vigneron, les ceps attaqués par l'animal poussèrent au printemps avec beaucoup plus de vigueur et se couvrirent de raisins à la différence de ceux qui avaient été épargnés par les dents de l'animal.

Voilà comment les hommes, instruits par l'exemple de l'âne, furent amenés à tailler la vigne. »

 

Très fort, non ! Mais ce n’était là que l’amuse-bouche car, à peine Paul m’informait-il que le petit paquet venait de lui être remis, avec promesse de me le donner en mains propres, par l’homme à tout faire de Voldemort qui l’attendait devant la grille de ce qui se dit être un château – bien informé notre cher collègue –, nous voyions arriver dans la cour un van tiré par une Land Rover version renard du désert. En sortait le fils de l’homme à tout faire de Voldemort. Charmant jeune homme d’ailleurs, discret et poli, qui ouvrait le pan incliné du van pour en faire descendre, avec un soin aussi grand que le tri du Merlot en gants blancs chez lui, dressé sur ses petites pattes d'allumettes, un charmant ânon.

Croyez-moi si vous voulez mais j’ai craqué ! Après avoir claqué deux bises sur les joues glabres du jeune homme bien comme il faut j’ai déclaré : « Nous l’appellerons Porcinet... »  anon.jpg

3ième Question :

Sans vouloir vous chercher des poux dans la tête chère Marie vous avez l’art et la manière de noyer le poisson avec votre histoire de petit cochon, pardon d’ânon. Vôtre mémorialiste, qui ne veut plus bosser gratis, nous a appâtés avec toute une batterie de questions (voir chronique ) et comprenez ses lecteurs : ce sont les réponses qui les intéressent ! Comment pensez-vous communiquer à l’avenir ? Allez-vous laisser tout un peuple de vignerons, qui a cru, en vous sur sa faim ? Ne dit-on pas que même BHL et Philippe Sollers, l’enfant du pays, et même l’ersatz de Mitterrand avec sa tête de congre, vous ont fait des avances ?

 

Réponse de Marie de Saint Drézéry :

Ne dites pas de gros mots : communiquer, et pourquoi ne pas montrer mon cul pendant que vous y êtes. Comme je vous l’ai déjà dit : j’ai semé, reste à voir comment ça lève : monsieur Rapport me dit qu’à Bordeaux la germination oscille entre deux à cinq ans, alors soyez patients. En attendant, j’ai adhéré à Sève en espérant que, comme la Belle au Bois Dormant, ils trouvent leur Prince Charmant. Je les adore les Jean-Michel, les Patrick, les Marc et consorts mais bon en dehors de faire des AG sympa chez le Pape de Châteauneuf faudrait qu’ils profitent du printemps prochain, les mois de mai sont toujours propices aux élans dans notre beau pays, pour titiller ceux qui veulent devenir Président (pas le frometon bien sûr). Je sais, le lien au terroir c’est pas bien bandant mais ça vaut mieux que la sainte alliance contre les droits de plantation qui, comme d’hab est un beau piège à cons. En attendant le grand soir moi je me contenterai, ici, d’emmerder le monde avec deux ou trois bricoles du style Pomerol sur Dallas avec ses belles histoires de terroir à bourrins et de chais à roulettes. Et puis, rassurez-vous, si j’ai des choses à dire je n’enverrai personne les dire à ma place. Puisque vous aimez les scoops : sachez que je serai présente au marathon du Médoc le 10 septembre. Pas pour courir j’manque de souffle mais il se peut que mon Paul s’y aligne s’il met la pédale douce sur les Mojito et ses folles nuits. Mon hébergeur, le chroniqueur fou, envisage d’y tenir une session exceptionnelle de l’ABV pour fêter l’exemption de taxe du vin dans le plan du gouvernement. C’est beau comme une échéance cette affaire ! Comme vous le voyez je suis d’attaque : j’attends. Pour finir sur une belle histoire je vais vous narrer la dernière qui vient de me tomber dessus. Comme vous ne le savez peut-être pas les ânes n’aiment pas être seuls, ils aiment vivre avec un compagnon. Mes deux zèbres : Lénine et Tintin au Congo sont trop indépendants pour faire fonction de compagnons pour mon petit Porcinet. Mais comme j’ai le cul bordé de nouilles l’après-midi même de l'arrivée de Porcinet j’ai trouvé au bord de la Barbanne un charmant petit chiot ayant survécu à la noyade voulue par une main barbare. Il était beau comme un corniaud. J’ai appelé le grand Eric pour lui trouver un nom. Sans hésiter il m’a répondu de sa voix de stentor « Ribouldingue » et quand je lui ai demandé pourquoi il m’a rétorqué « va savoir, ça peut toujours servir... » Quand aux avances de col ouverte, mèche de douille et rongeur d'ongles, je ne suis sensible qu'aux avances sur recettes : pas de sentiments dans le buiseness, merde !

Partager cet article
Repost0
28 août 2011 7 28 /08 /août /2011 00:09

Je suis né à la Mothe-Achard en Vendée. Combien de fois ai-je du décliner sur des paperasses inutiles cette origine géographique, je ne sais. Certains lecteurs rencontrés me parlent de l’évocation fréquente de mes racines dans mes chroniques. Certes j’ai raciné pendant mes vertes années dans la glaise du bas-bocage mais depuis je vis ailleurs sans me sentir déraciné. La Vendée c’est le premier bout de ma vie, mon élevage de sauvageon, mes premières expériences, tout ce à quoi je me réfère lorsque j’évoque mes origines. Pour autant je ne tire d’elles aucun sentiment identitaire. Toute l’idéologie récupératrice autour du conflit entre les Vendéens et la République me hérisse le poil. Pire ceux qui me qualifient de Chouan. Comme le rappelle Louis Chaigne « il est superflu de rappeler que les Vendéens ne sauraient être confondus avec les Chouans. Le Chouannerie est essentiellement bretonne et normande. » Quand à la Vendée contemporaine elle ne se réduit pas au Puy-du-Fou et je n’en dirai pas plus ici.

photoV2.jpg 

Je préfère évoquer ici les mots de mon enfance, ils ne manquent pas de pittoresque et de réalisme :

Brenuser : prendre plaisir à des petits riens ;

Faire zire et un zirous : être répugnant par sa saleté ;

Faire do symétries : faire des manières ;

Garocher : lancer une pierre ;

Écimoiser : enlever les toiles d’araignée ;

Petouner : murmurer en étant mécontent ;

Bredasser : bavarder ;

Subler : siffler ;

Égrafigner : égratigner ;

Écrapoutir : écraser ;

Un plat rimé : un plat brûlé ;

Rabater : faire du bruit avec un bâton ;

Buffer : souffler

Une tralée : une file de gens ;

Une rabinée : une demi-journée de travail...

 

Ce qui donne en deux phrases « Y’avait une tralée de bonnes femmes à la sortie d’la messe qui brenusaient en petounant et en bredassant sur la Léonie qui faisait do symétries alors que son bouhomme n’était qu’un grand zirou qui passe son temps à subler, à rabater dans les bouéssons, à écrapoutir do limaces toute la rabinée. La Léonie f’rait mieux d’écimoiser sa souillarde et d’faire d’la mogette pas rimée... »

 

Pour mettre une touche post-moderne à ce billet je vous offre l’œuvre impérissable MC Circulaire le chantre du rap rural vendéen évoqué par Emmanuel Giraud à propos de San-Erasmo. C’est lourd comme une plâtrée de mogettes rimées mais bon s’il y a des amateurs moi ça ne m’émeut pas.

 

Partager cet article
Repost0
27 août 2011 6 27 /08 /août /2011 00:09

Ma chronique d’hier était écrite lorsqu’Henry-Pierre m’a envoyé son recueil de Nouvelles accompagné d’un mot pas tapé machine comme me l’écrivait madame Chadozeau. link 

 

Henry-Pierre Troussicot, bien que né à Saint-Georges-de-Poitindoux, c’est un gars de la Mothe-Achard, un grand pour moi, par la taille et par l’âge, on ne s’est donc pas beaucoup connus. Ses frères, Gervais et Jack, même s’ils allaient à la laïque, furent mes copains, Gervais surtout avec Dominique Remaud l’aîné du boulanger P’tit  Louis. Nous nous sommes retrouvés par l’entremise de ce foutu blog et, de temps à autre, lorsque j’évoque le pays Henry-Pierre fait un commentaire. Mais le bougre n’a pas qu’une corde à son arc, certes il écrit et j’ai publié l’une de ses nouvelles link mais surtout il peint depuis plus de 40 ans : huile, aquarelle et gravure et il va exposer ses œuvres au Musée de la Roche s/Yon de novembre 2011 à janvier 2012. Un critique a écrit de lui « Troussicot peint ce que depuis toujours il a appris à voir ; choses insignifiantes qui se montrent à qui sait regarder… mais fuyant toujours le pittoresque exhibitionniste ou le lyrique bucolique. C’est le conquérant de l’ancien monde que l’on croit mort et inhabité, dans lequel ce qui ne change pas est oublié, ce qui demeure est dépassé et ce qui nous entoure est invisible… » FT. Vous pouvez aller voir sur un espace « gravures » voir ses estampes à l'eau-forte  http://www.alittlemarket.com/boutique/achpt

photo-Vendee.jpgJ’en reviens à l’écriture et vous proposer deux extraits ( vous aurez l’intégrale lorsque les nouvelles trouveront un éditeur) de la nouvelle d’Henry-Pierre « Fermage à Grambois » car elle rejoint ma chronique d’hier. Bonne lecture !

 

« Les terres sont bonnes sur ce plateau, au-dessus des méandres de la petite rivière de la Rochette.

Les 38 hectares de la métairie de Grambois sont entièrement sur ces terres, sauf quelques landes, à flanc du coteau, dans la partie la plus à l’ouest, en face de la Commanderie. Les genêts y sont nombreux, en buissons touffus et d’avril à juin, tout ce discret territoire est illuminé par l’or de leur floraison. C’est là qu’on y coupe de grandes ramées pour confectionner les balais de « peune » pour la souillarde ou les écuries. En septembre ou octobre, ceux « qui connaissent » y ramassent les coulemelles à larges ombrelles. Ce sont pour les gens de chez nous, qui les baptisent potirons, le nec plus ultra du champignon. Il faut dire que l’appétit de ces champignons pour le beurre ajoute, à leur suave parfum d’herbe et de bois, le bon goût de friture.

Ce sont, à tout casser, quatre hectares de cette friche où l’on fait paître le troupeau de moutons.

Le reste de la ferme se partage à peu près par tiers, en pâturages gras pour les vaches laitières et bestiaux d’engraissement, en terres cultivables de denrées pour les « pensions » pour l’hiver, choux, betteraves fourragères, colza, etc. la dernière partie est réservée aux céréales, blé, avoine et un peu de sarrasin. Ces affectations ne sont, bien sûr, pas immuables, le père Rigaudeau maintient le principe d’assolement qui lui vient des générations passées et qui lui convient parfaitement dans les faits et dans l’esprit.

Dans les années 20, on ne parle peut-être pas de « polyculture-élevage » et pourtant, on y est à plein et on s’en porte bien.

J’allais oublier les 40 ares de vignes produisant le vin de l’année ; du Gaillard rouge, un vin assez précoce d’une bonne tenue que les voisins apprécient, à ce qui se dit…

A vol d’oiseau, la mer est à moins de 10Kms de ce côté de a commune. Le vent de noroît qui ne trouve aucun obstacle sur son passage vous amène, par temps agité, toutes les senteurs marines de l’Atlantique. Les embruns iodés de Sauveterre ou de la Gachère ou les violents effluves de goémon des rochers de la corniche de Sin. Par temps chaud, ce sont des émanations de térébenthine qui se propagent depuis les pins et cupréssus de la forêt d’Olonne.

La proximité de l’océan fait que les gens d’ici sont ouverts aux autres et, en même temps d’une forte indépendance. Aux beaux  jours d’avril, entre labours de printemps et gros travaux de fenaisons et moissons, il arrive de voir la jument attelée au char à banc conduire la famille sur les grèves de la Sauzaie, à la pêche aux berniques, aux bigorneaux et aux balleraisses, ce qui peut se reproduire avant les vendanges, si à l’été de la St Michel a la bonne idée de perdurer.

Ces escapades sont un rare privilège, bénéfices utilitaires, certes, mais également, divertissement de grand air qui, sans le savoir, ne peut qu’ouvrir l’esprit et peut-être l’imagination vers d’autres horizons.

Horizons inconnus, à des populations aux regards limités, à longueur d’année, aux haies de leurs arpents.

                                                 ****************************

 

Malgré son handicap, Léon Rigaudeau exploite en métayage la ferme de Grambois, à la suite  de son père qui la tenait  de son propre père et, comme ça, depuis combien de générations ?

 

(…) Contrairement à l’ensemble des amenages de la commune de St Hilaire des Landes, possessions des aristocrates ruraux, de « monsieur de… », « Grambois est la propriété de monsieur Leroy, autant dire un roturier, malgré une assez conséquente fortune, qui demeure à Longeville, à plus de cinquante kilomètres de là. Léon Rigaudeau n’a jamais appelé monsieur Leroy « not’maître » ni accroché des Monsieur le marquis ou Madame la comtesse à son patronyme. C’est une forme de dignité qui lui  est accordée. Dans la commune, comme presque partout alentour, toutes les « exploitations », sans exception, grandes ou petites, sont sous le régime du métayage.

 

Je ne saurai dire pour qu’elles raisons, sans doute pratiques, dans le courant de l’année 1930, le propriétaire de Grambois propose à Léon Rigaudeau de passer de métayage à fermage. Avec cette forme de contrat, le paysan n’aurait plus à partager toute sa production de céréales, animale, beurre, œufs, volaille, exploitation de bois, etc. par moitié, une pour le propriétaire, l’autre pour lui, très ouvent sous l’œil soupçonneux d’un régisseur tatillon… Désormais, le fermage allait permettre de récolter les fruits de son travail, d’œuvrer pour soi près avoir payé la location fixée, une fois pour toute, par bail signé et enregistré. »

Partager cet article
Repost0
26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 07:00

photoVavavoum.jpg

Encore et toujours ce matin : le choc d’une photo. Oui, nos amis d’Embres&Castelmaure plongeant dans la discothèque de leur grand président P.H de M en ont extrait un vinyle des années 80 : Va-Va-Voom affichant la sculpturale Jane Mansfield entourée de bombes sexuelles de l’époque dont bien sûr Marilyn Monroe. La conception de la jaquette est de Don Brown et c’est enregistré chez Rhino records en 1985. Qu’ajouter à cet énorme coup de pub d’E&C, bien dans l’esprit de VPO, si ce n’est que leur prochain slogan pourrait-être « certains l’aiment chaud ! » en hommage au youkoulélé de la divine Marilyn dans le film de Billy Wilder avec deux autres monstres sacrés mâles : Tony Curtis et Jack Lemmon. Comme dirait l’autre y’a pas photo : entre les gars d’Embres&Castelmaure et moi  y’a un lien : lequel chers lecteurs ?

photoMaure.jpg

Partager cet article
Repost0
26 août 2011 5 26 /08 /août /2011 00:09

Ne jamais plier le genou, ne jamais baisser la tête ni courber l’échine... entre génuflexion et résignation des paysans de mon pays « crotté » (1) j’ai forgé ma fierté, j’ai bâti ma colonne vertébrale, j’ai fondé mes engagements. Je sais d’où je viens, et je n’en tire aucun droit ou excuses à mes contradictions, mais je sais surtout où je n’irai jamais. Cette photo, ce texte sont pour moi une marque indélébile de ce bonjour « notre maître » que j’entendais dans la bouche de gamins de mon âge lorsque j’accompagnais mon père pendant les batteries.

photoMaître

(1) « Tu parles des bocains, c’est quand ils quittent l’école qu’ils sont le plus amusants et le plus sympathiques l’hiver car les chemins si boueux du bocage exigent qu’ils soient guêtrés comme les hommes et cela en fait de vrais chats bottés nom sous lequel on les désigne. Et à ce sujet je vais te parler d’une chose que j’ai vue : quand les paysans vont avec leurs charrettes à bœufs cherché des fagots ils ont coutume d’y aller avec plusieurs charrettes de sorte que ça fait un défilé de charrettes pleines de fagots. Et bien pour un de ces défilés-là que j’ai vu, la première charrette était conduite par un homme et la suivante avait comme conduction un de ces chats botté en question et il était si petit que pour sûr qu’il n’en existait pas de plus de petit guêtré comme leur père et stupéfaction, le conducteur de la charrette suivante était un enfant encore plus jeune et plus petit et qui était vraisemblablement le frère de l’autre par conséquent d’au moins 10 ou 12 mois de moins et guêtré pareillement lui aussi, preuve qu’il avait quitté l’école. D’en voir un seul c’est déjà amusant mais une paire c’est bien autre chose. »

 

Lettre de Gaston Chaissac à Jean Dubuffet août 1947 in Hippobosque au bocage Gallimard

Partager cet article
Repost0
24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 00:09

photo PB C

Il ne s’arrêtera donc jamais d’écrire! Oui mes très chers frères, mes très chères sœurs, ma plume ne prends pas de vacances elle est un peu comme un matou qui dort : toujours prête à sauter sur une proie toutes griffes dehors. Je plaisante bien sûr mais dès le premier alors qu’Air France dit voler pour le compte d’Air Corsica, décolle pile à l’heure dan un ciel d’azur, survole Clermont-Ferrand avant de piquer sur Nice pour rejoindre la Méditerranée. Nous abordons la piste de l’aéroport Napoléon Bonaparte en léchant la côte, j’ai l’impression que l’aile gauche frôle les crêtes, c’est comme je caressais les flancs de cette Corse sauvage. Au cours de notre vol agrémenté du célèbre Nescafé et de la viennoiserie réfrigérée, j’ai eu le temps de feuilleter les trois journaux glanés au moment de l’embarquement : Le Monde, Libération et les Echos. Nous sommes en août alors les rédachef font du remplissage et, comme les vendanges sont cette année en avance, tout le monde tartine sur les perspectives de récolte.

 

Ribaut dans le Monde, d’une plume un peu tendance, verse dans le naturel et la biodynamie en alignant, sans grande recherche, quelques vignerons stars : Matthieu Barret domaine du Coulet, Eloi Dürrbachss domaine Trévallon, Daniel Schlafaer domaine Lauzières,  et le Château Dalméran qui lui n’est point dans le vent ce qui lui vaut quand même de faire le titre de la chronique : « un air de Toscane en terroir rhodanien ». Impératif sans doute ce titre puisqu’hormis Baret qui est à Cornas les trois autres domaines sont vraiment provençaux (AOC des Baux pour deux d’entre eux) même si le Rhône est voisin ; sans doute est-ce pour attirer le chaland du côté de Dalméran qui fait dans ce que l’on désigne maintenant sous le nom d’oenotourisme ? Le tout est illustré par un charmant Desclozeaux, ça fait un peu dépliant publicitaire de bon aloi. Dure loi de la presse qui cherche elle aussi des chalands. La chronique, bien évidemment s’ouvrait sur le marronnier des vendanges « Dans la vallée du Rhône, on pensait que les vendanges seraient précoces. En mars et avril, lorsque les bourgeons commencent à se développer, la vigne se réveille ; des rameaux et des feuilles apparaissent : c’est le débourrement. Cette année, une période de forte chaleur a fait croire à une récolte prématurée. Puis le temps s’est rafraîchi, et le processus s’est ralenti. Régulièrement, le mistral est venu assurer le bon état sanitaire du vignoble. »

 

Stéphanie Lacaze dans Libération, elle, met le cap sur Bordeaux – normal ça doit faire plaisir au boss, le sémillant Edouard de Rothschild – pour aller quérir les remarques, par ailleurs forts pertinentes – de deux propriétaires de GCC : Eric Perrin du château Carbonnieux et Tristan Kressmann du château la Tour-Martillac. Le premier souligne que « C’est la troisième fois, en 1997 et 2003, que nous vendangeons aussi tôt, juste après le quinze août. Mais auparavant, cela n’était pas arrivé depuis la fin du XIXe siècle. Le second évoque la canicule de 2003, et avec son honnêteté bien connue précise qu’on « n’a pas fait du grand vin » alors que cette année « le cycle de la végétation a été précoce dès le printemps, mais il s’est ensuite déroulé normalement. » Vendanges précoces et matinales : il ne faut vendanger que le matin sinon « les raisins entrent dans les chais à la température à laquelle on les ramasse. S’ils sont à 30°, on fait de la tisane, ce n’est pas possible » explique Tristan Kressmann. Dérèglement climatique oblige, Bordeaux s’adapte. Bref, article bien fabriqué même si la propension des journalistes parisiens à ne se faire que des haut-parleurs me fait parfois douter de leur capacité de trier entre le discours convenu et la réalité des faits.

 

Les Echos, fait lui dans le classique tour des vignobles, et ne peut s’empêcher de qualifier le millésime de prometteur en soulignant qu’il se présente « sous les meilleurs auspices » Dominique Charton, correspondant à Reims, avec le sens de l’équilibre qui sied à l’Interprofession Champenoise, sollicite les deux patrons de la maison : Pascal Ferrat président du puissant SGV et co-président du CIVC et Ghislain de Montgolfier président de l’Union des Maisons de Champagne et autre co-président du CIVC. Le premier précise que « C’est la vendange la plus précoce de l’histoire de la Champagne... » et le second de surenchérir « Il y a trois semaines, on voyait la vendange encore plus précoce. Mais le raisin a évolué de manière atypique. La nature nous surprend toujours. » Mais en Champagne c’est le kg de raisins à l’ha qui passionne le microcosme : dès mi-juillet l’accord sur les rendements a monté la toise : « 12500 kg/ha contre 10500 kg/ha en 2010 avec une réserve individuelle plafonnée à 8000 kg à l’ha. Le lecteur des Echos étant, bien évidemment, tellement féru de la réglementation champenoise qu’il n’est pas nécessaire de lui expliquer en quoi consiste la dite réserve. Ce qui est important ce sont les 345 à 350 millions de bouteilles produites « cela va redonner du volume au marché après deux années moyennes » dixit Pascal Ferrat et Ghislain de Montgolfier messianique souligne lui « une foi retrouvée dans l’avenir. » même s’il reste prudent sur les prévisions de croissance pour les deux prochaines années. Ainsi va la Champagne qui brûle des cierges à la cathédrale de Reims pour que les droits de plantations soient de nouveau des remparts infranchissables face à la barbarie des libéraux de la Commission européenne. Amen !

 

Au bar PMU d’Ajaccio qui jouxte le marché, quelques beaux spécimens de retraités corses, qui ont passé toute leur vie sur le continent, reconnaissant en moi un vieux renard de leur espèce, engagent la conversation. C’est alors que je me suis dit : la Corse est le pays de la défiance sfida, ici on ne parle qu’à mots couverts à focu spitu, ou règne le sans le dire mutu, j’allais moi qui ne suit que de passage donner comme titre à mes chroniques insulaires le titre de ci voli : en passant. Voici la première écrite face à la mer. Bonnes vendanges à ceux qui vendangent et merci à tous de laisser le temps faire son œuvre avant d’encenser le millésime. Du côté de nos amis de la presse faudrait quand même un peu enrichir le genre des vendanges et aller un peu dans les vignes pour enquêter au plus près du terrain pour appâter les lecteurs.

 

Partager cet article
Repost0
23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 08:11

Je ne suis jamais en vacances – version hypocrite – ma vie n’est qu’un long fleuve paisible : entre les deux rives des humains, ceux que je connais et les autres que je n’aurais pas le temps de connaître, j'y glisse paresseusement jusqu’à ma finitude. Ici, en Corse, où je vis trois semaines par an, je retrouve des visages connus, des repères, même si l’âge aidant, certains disparaissent. Ceux qui disent regarder en arrière, se tourner vers le passé, se racontent des histoires, seuls les visages connus gardent la trace du temps passé. Nous ne vivons qu’au présent ! Alors ce matin, en écoutant les nouvelles du monde, j’ai le cœur léger : un dictateur vient de tomber...

 

Au Mur de Berlin protecteur de démocrates populaires, à la peu glorieuse fin de Ceausescu et de son épouse, à la chute de Pol Pot, à la découverte de Saddam Hussein dans son trou, à la déconfiture de Ben Ali et de Moubarak les chéris des grands soudain ravalés au rang de petits humains malades, vient s’ajouter le sourire méprisant de Mouammar Kadhafi. Pour tous ceux qu’ils ont broyés, torturés, éliminés, c’est comme si nous les obligions à venir plier le genou devant leurs souffrances. Quand je dis nous, c’est nous les bien assis, nous qui souvent, au nom d’intérêts dit supérieurs, avons fait peu de cas de leur douleur. La raison d’Etat me dit-on, celle qui cache nos lâchetés et nos arrangements avec les sanguinaires.

 

Alors ce matin, je cite François Léotard, un Corse qui signe un bloc-notes dans l’hebdomadaire Corsica.

« Chacun peut consulter sur Internet les deux photos qui risquent d’illustrer l’étrange période que nous traversons : ce sont deux chefs d’Etat, souriants et fiers, reçus à l’Elysée sous l’œil glacé – et sans doute indifférent – des gardes républicains, sabres au clair... Il s’agissait de Bachar El Assad, fils d’une vieille famille d’assassins, et de Mouammar Kadhafi qui après quelques attentats contre des avions civils et autres petites attrocités, présentait le plus beau sourire (un peu méprisant cependant) d’un dictateur au mieux de sa forme. »

 

En dépit de son « mieux disant culturel » j’ai toujours eu de l’indulgence pour François Léotard, sans doute parce qu’il était le grand frère de Philippe... Bonne journée à vous !

 

Attention entre 10H30 et 11H30 vous ne pourrez pas poster de commentaires : les serveurs de mon hébergeur seront en maintenance. Désolé pour ce désagrément indépendant de ma volonté

Partager cet article
Repost0
23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 00:09

phototrans.jpg

C’était un temps que les jeunes d’aujourd’hui ne pourront pas connaître : celui que j’ai vécu tout au long de ma prime jeunesse, la cohabitation sous le même toit de plusieurs générations. Celle-ci, comme chez nombre d’artisans et de commerçants, ne facilitait pas les transmissions. Si mon père s’est lancé dans une entreprise de travaux agricoles et de battages s’était pour échapper à la tutelle de son père Louis, éleveur de bœufs charolais, qui ne lui aurait jamais vraiment céder le manche de la petite métairie du Bourg-Pailler. Mon frère aîné Alain, lorsqu’il revint d’Algérie, balança longtemps dans son choix de rester à la terre. La fameuse agriculture intensive de l’Ouest a été boostée par des jeunes agriculteurs qui voulaient échapper à la tradition de leurs aînés qui vivotaient sur de petites structures. Ils ne voulaient plus survivre mais vivre !

 

La transmission ne se réduit donc pas à une simple appropriation de l’outil de production mais s’accompagne, surtout dans les entreprises artisanales non agricoles, de la perpétuation d’un savoir-faire. C’est pour cette raison que le livre de Catherine Ruedin et Vincent Tasso « Le goût transmis » au Rouergue m’a intéressé car comme l’écrit la première dans l’Introduction « La transmission est un mot qui déclenche les passions. » En effet, « la transmission est tissée de visions contradictoires sur fond d’émotionnel. Il est des pères en manque de successeur passionné et d’autres incapables de passer le relais... C’est un acte d’amour que la douleur n’épargne pas ; céder du terrain est un processus très long, un va-et-vient constant où la discussion, même houleuse parfois, construit l’avenir à quatre mains. »

 

« Transmettre, est-ce désirer un bout d’éternité

Et tout à la fois accepter sa finitude ? »

 

Belle question que devrait se poser quelques entrepreneurs du vin qui se croient éternels !

 

Dans les onze familles évoquées dans ce livre il y a la famille Barral qui « entre plaine et montagne » dans le village de Cabrerolles, à 30km de Béziers, cultive la vigne depuis de nombreuses générations. « Leur commune, l’un des 7 villages viticoles de l’appellation faugères, est formée de quatre hameaux dont Lenthéric »  berceau de la famille Barral. photo-trans1.jpg

La transmission entre Didier Barral et son père Henri-Louis fut « difficile » car elle s’accompagnait d’un virage à 180°. « Auparavant, mes parents Monique et Henri-Louis, avaient choisi de ne plus faire de vin eux-mêmes, pour rejoindre la coopérative. Il faut dire qu’aucun vigneron n’avait le temps ni l’expérience du commerce, se regrouper leur donnait plus de poids devant les courtiers. » explique Didier Barral.

 

Bien évidemment je ne vais pas reproduire ici toute la narration de ce passage de témoins mais me permettre pour vous donner l’envie de lire cet ouvrage butiner quelques phrases très pudiques de Didier Barral qui en disent long sur l’épaisseur humaine de ce vigneron.

 

« Approche instinctive, partir de ce que propose la nature pour aller au-delà même des produits bio pas forcément inoffensifs. « Ce choix signifie y consacrer beaucoup de réflexion, mais aussi du temps et de l’argent : faire des essais, c’est perdre en production, choisir la sobriété du rendement au bénéfice de l’équilibre de la terre et de nos vins. » Donc des petits ajustements successifs que son père n’a pas compris « Nous avons tout deux souffert de cet abîme entre nous, d’autant plus que ma mère, elle, m’a d’emblée suivi et encouragé dans mes démarches. »

« Bien sûr, ils parlaient ensemble, mais Didier renonçait à évoquer avec lui des idées nouvelles. « je traçais ma route en évitant les sujets qu’il ne comprenait pas, car on ne parlait pas le même langage. Parfois, il se demandait à quoi je jouais... »

« Quand on lui parle de transmission, le regard de Didier se voile un peu. « Mon père ne me consacrait guère de temps, regrette-t-il. Il n’avait pas la vocation de transmettre comme mes grands-pères ; son temps libre était consacré à la chasse, passion qui me faisait horreur. On est si différents : lui avait un instinct grégaire, il adorait discuter des heures et moi je recherchais plus la solitude, la réflexion... Heureusement mon père faisait parti des « vignerons gentils », il n’utilisait pas trop de produits et soignait sa terre, respectueux qu’il était de la tradition et du travail des anciens. »

« J’ai soutenu mes fils – n’est-ce pas le rôle d’une mère que de faire le tampon ? – car c’était à eux de continuer. Le faugères ne marchait pas bien, il fallait réinventer ! Au début, les efforts pour moins désherber, l’arrêt des traitements chimiques sur les vignes, les méthodes naturelles, les gens n’y croyaient pas trop. Maintenant tous les viticulteurs du coin s’engagent vers une agriculture biologique, voire biodynamique » explique Monique la mère de Didier et Jean-Luc Barral qui ajoute un peu plus loin « J’espère que mes fils ont un peu appris de moi. »

« Didier salue la capacité d’adaptation étonnante de sa mère et renchérit « avec papa, j’ai tout de même en commun de savoir prendre mon temps. C’est une culture familiale ; comme on vit dans le travail, chaque geste s’intègre dans notre vie. »

Monique la mère est « la veilleuse universelle de la famille Barral »

« Je rêve que l’exploitation continue après nous, murmure-t-elle. Je sais que nous sommes dans la bonne direction ; cette fusion avec la nature suscite l’admiration maintenant ; je souhaite que de plus en plus d’agriculteurs et de cultivateurs prennent conscience de l’importance de changer les choses à son échelle, dans son petit coin de terre. »

Je lui laisse donc le mot de la fin.

Partager cet article
Repost0
22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 07:00

19736559.jpg

N’y voyez aucune relation de cause à effet mais sitôt la fin, peut-être provisoire de ma grande saga de l’été que vous venez de lire ou de relire, sort sur vos écrans un film ayant pour cadre le vignoble de Saint-Emilion. Sur mon vélo mon œil acéré a de suite repéré sur les affiches annonçant Tu seras mon fils en fond : des vignes. Sitôt rentré clac-clac : la Toile et voici le résultat :

 

Film réalisé par Gilles Legrand

 

Avec Niels Arestrup, Lorànt Deutsch, Patrick Chesnais…

 

Durée : 01h42min Année de production : 2010

 

Distributeur : Universal Pictures International France

 

Synopsis : On ne choisit ni ses parents, ni ses enfants !

Paul de Marseul, propriétaire d’un prestigieux vignoble à Saint Emilion a un fils, Martin, qui travaille avec lui sur le domaine familial. Mais Paul, vigneron exigeant et passionné, ne supporte pas l’idée que son fils puisse un jour lui succéder. Il rêve d’un fils plus talentueux, plus charismatique… plus conforme à ses fantasmes de père ! L’arrivée de Philippe, le fils de son régisseur va bouleverser la vie de la propriété. Paul tombe en fascination devant ce fils idéal. Commence alors une partie d’échec qui se jouera à quatre : deux pères, deux fils, sous le regard impuissant des femmes qui les entourent. Et au moins l’un d’entre eux n’a plus rien à perdre …

 

Si vous souhaitez voir les bandes annonces c’est ici :link


Date de sortie cinéma : 24 août 2011

 

Une  critique  glanée sur le Net :

 

« Face à l'impérial Niels Arestrup qui incarne Marseul, le père dominateur, on retrouve Lorànt Deutsch, le fils rejeté. Un rôle « un peu déroutant » pour un personnage qu'il qualifie comme « un autiste qui ne parvient pas à tenir tête face à ce père qui l'étouffe ». Le réalisateur ose d'ailleurs évoquer sans langue de bois les conditions de tournage et la personnalité de Niels Arestrup et confie: « vous savez, il n'est pas facile à traire. Niels ce n'est pas quelqu'un qu'on dirige et il ne faut pas l'emmerder en lui disant fait pas ci ou fait pas ça ! »

Et s’il incarne de manière impériale ce père autoritaire et sans pitié, la personnalité de l'acteur ne semble pas étrangère à cette interprétation...

La force principale du film tient à ses personnages. Des personnages profonds et forts, loin de tout manichéisme. Chacun a ses propres motivations, ses circonstances atténuantes et ses propres ressentiments.

Marseul ne voit pas en Martin le fils idéal et trouve qu'il n'est pas à la hauteur pour reprendre sa succession. Quant à Martin, il reste malgré tout accroché à cette terre et accepte de n'être que l'ombre de son père.

Mais le plus humain est certainement, le rôle tenu par Patrick Chesnais à qui Marseul tente  de «  voler » son fils qui semble incarner à ses yeux son idéal. L'acteur livre une très belle interprétation, tout en justesse, de ce personnage condamné à mourir. Son cancer le ronge tout comme cet étouffant propriétaire.

TU SERAS MON FILS est avant tout un choc de personnalités, une relation père - fils qui vire au drame. Une partie d'échecs qui va se jouer à quatre: deux pères, deux fils. Un thriller psychologique où « Il n'y a d'ailleurs pas de rôles principaux " »souligne le réalisateur. »

Partager cet article
Repost0
21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 00:09

imagesTroggs.jpgToujours notre Claude Arnaud d’hier (« Qu’as-tu fais de tes frères » chez Grasset) dans sa période de « tout produit susceptible de provoquer le voyage et de tordre la réalité »

« L’offre est infinie... »

«  Le haschisch et l’herbe se boivent en décoction ou se fument, mêlés à du tabac, se consomment sous forme de tartes, de résine ou de confiture (le dawamesk). Un remède pour chevaux, l’angel dust, rivalise avec le gamma OH, découvert par le professeur Laborit, et le yellow sunshine, une espèce très prisée de LSD. »

 

« J’apprends en lisant la presse underground que le guitariste des Animals vit reclus dans une chambre d’hôtel en priant toute la sainte journée et qu’il se prend pour le Christ après s’être voulu littéralement bestial. Je découvre que l’esprit de Dennis Wilson, le lead singer des Beach Boys, bat en permanence la campagne depuis que Charles Manson, le bourreau de Sharon Tate, lui a servi de guru et que Syd Barrett, l’âme damnée des Pink Floyd, peine à accorder sa guitare depuis a very bad trip et ânonne sans répit : « Je me sens creux et irréel. »

 

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents