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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 00:01

En dépit de son absolu « mauvais goût » l’objet kitsch reste toujours furieusement tendance. Il suffit pour s’en persuader d’arpenter les brocantes et autres vides-greniers qui prolifèrent dans nos villes et nos campagnes. L’avantage avec le kitsch c’est que l’on peut tout y fourrer, il est à la fois péjoratif et plaisant tout en permettant de repousser les limites du laid, de l’absurde ou du comique. Georges Pérec dans « J’aime... Je n’aime pas » place kitsch très haut dans la seconde catégorie.  

 

JE N'AIME PAS : les légumes, les montres-bracelets, Bergman, Karajan, le nylon, le « kitsch », Slavik, les lunettes de soleil, le sport, les stations de ski, les voitures, la pipe, la moustache, les Champs-Elysées, la radio, les journaux, le music-hall, le cirque, Jean-Pierre Melville, l'expression « à gogo », les fripes, Charlie Hebdo, Charlie Chaplin, les Chrétiens, les Humanistes, les Penseurs, les « Nouveaux (cuisiniers, philosophes, romantiques, etc.) », les hommes politiques, les chefs de service, les sous-chefs de service, les pastiches de Burnier et Rambaud, le merlan, les coiffeurs, la publicité, la bière en bouteille, le thé, Chabrol, Godard, la confiture, le miel, les motocyclettes, Mandiargues, le téléphone, Fischer-Dieskau, la Coupole, les cuisses de grenouille, les t-shirts, les coquilles Saint-Jacques servies dans des coquilles Saint-Jacques, la couleur bleue, Chagall, Miró, Bradbury, le centre Georges Pompidou, James Hadley Chase, Durrell, Koestler, Graham Greene, Moravia, Chirac, Chéreau, Béjart, Soljenitsyne, Saint-Laurent, Cardin et son espace, Halimi, les films un peu trop suisses, Cavanna, les manteaux, les chapeaux, les portefeuilles, les cravates, Carmina Burana, Gault-Millau, les initiés, les astrologues, le whisky, les jus de fruits, les pommes, les objets « griffés », les perles de culture, les briquets, Léo Ferré, Claire Bretécher, le Champagne, les biscottes, le Perrier, le gin, Albert Camus, les médicaments, les crooners, Michel Cournot, Jean-Edern Hallier, les blue-jeans, les pizzas, Saint-Germain-des-Prés, le couscous sauf exception, les bonbons acidulés, le chewing-gum, les gens qui cultivent le style « copain » (Salut ! Comment tu vas ?), les rasoirs électriques, les pointes Bic, Marin Karmitz, les banquets, l'abus des italiques, Bruckner, le disco, la haute-fidélité... (Extrait de la revue L'Arc n°76, 1979.)

 

Bref ce matin ce ne sont pas des objets kitsch que je vous propose mais dans l’ordre un groupe hyper kitsch guimauve et chamalow moqué en son temps par l’intelligentsia devenu cultissime : ABBA, puis le filon JAVA exploité par l’ex-idole des minettes des années 90 reconverti au poker Patrick Bruel pour finir par une dégustation de château Léoville Las Cases par Louis de Funès qui fut considéré de son vivant par les critiques de cinéma comme l’horreur absolue et qui lui aussi retrouve une aura dans le kitch chez les bobos.

  
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commentaires

L
<br /> <br /> Ouf, je pensais que l’ageusie (avec α privatif) c’était l’interdiction de boire de la gueuze. Tant mieux. Ou encore de devoir renoncer<br /> à la belle devise des Gueux : « Fidèle au Roy, jusqu’à la besace. »<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Une maxime à retenir, d’accord avec Bertho : « Un petit coup d’oeil sur l’étiquette, cela vaut 30 années<br /> d’expérience ».<br /> <br /> <br /> Pour preuve la magnifique nouvelle de Roald Dahl , « Taste », publiée en 1951. Oui, ce Gallois qui a même commis un scénario<br /> de film de James Bond (« Only live twice »), mort hélas de leucémie au début des années 1990, nous a tous enchantés avec ce petit bonbon de récit concernant le Ch. Branaire-Ducru 1934.<br /> A lire absolument : c’est aussi bien écrit que du Somerset Maugham, avec plus d’humour, et est tout aussi désuet.<br /> <br /> <br /> Il existe apparemment une édition française, où la nouvelle s’appellerait « Le Connaisseur ». Je ne peux pas vous dire ce<br /> que vaut la traduction.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Petite precision sur la scene avec De Funes: il ne deguste pas le Leoville-Las-Cases 53, il le reconnait a sa robe!<br /> <br /> <br /> Je crois me souvenir qu'a ce moment du film son personnage est frappe d'ageusie (absence de gout) d'ou le gag de la reconnaissance du vin a l'oeil.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Allons Denis un grand dégustateur n'a pas besoin de déguster pour connaître le millésime et le vin il lui suffit de lire l'étiquette <br /> <br /> <br /> <br />

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