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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 00:09

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Dans son style inimitable, fait de plat et de déliés, après avoir délivré des généralités générales, un éditorialiste connu du Net, dégaine son scud d’été « oublier les blogs bling bling, écrit par leur auteur pour leur auteur. » Mais qu’est-ce donc qu’un blog bling-bling ? » me dis-je alors. Et puis, que je sache, un blog est par construction originelle le fait d’un individu qui publie sur le Net ce qu’il estime être intéressant pour des lecteurs. Alors qu’il écrive pour satisfaire les débordements de son ego ou pour toute autre raison, qu’importe, puisque sans lectorat il sombrera à plus ou moins longue échéance dans l’anonymat de la Toile. Oui mais l’auteur, pour appuyer sa brillante démonstration, met en avant un blog collectif, link dont il qualifie le contenu de remarquable pour jeter en pâture les blogs qu’il affuble de l’étiquette popularisée par les porteurs de Rolex ou les amateurs de marques aux prix pharaoniques. Bien sûr je me suis rendu sur ce blog pour m’informer. Qu’en dire ? Tout simplement que c’est une approche intéressante pour, en effet, comme l’écrit l’éditorialiste, dans le style qu’affectionne le Sud de France, faire « découvrir un patrimoine économique, social, culturel à la recherche de sa renaissance... » Il s’agit, ici des caves coopératives. Pour autant, est-ce une raison pour opposer le « sérieux » d’une approche dites professionnelle à la « légèreté » d’une approche personnelle ? La réponse est bien sûr non !

 

Je m’explique. Cette dénonciation, non étayée d’ailleurs, sens la frustration d’un éditeur sur le Net qui estime que le contrôle éditorial constitue une digue indispensable face au flux débordant de tous ces petits débiteurs indépendants de lignes. Une telle approche relève aussi de l’un des péchés mignons du monde du vin : l’entre-soi, des professionnels parlent aux professionnels, ils geignent ensemble, brassent, tels des derviches tourneurs, les mêmes récriminations, sont toujours en retard d’une guerre, se ménagent mutuellement, se confortent et se réconfortent, tout ça pour regretter dans une unanimité touchante que « les concurrents de la France avancent plus vite. » J’ai retrouvé dans mes papiers un e-mail personnel émanant d’un de ceux qui a fait les vins de Pays d’Oc, c’était en 2003, où il me disait sa tristesse face à ceux qui s’attribuaient des médailles pour des combats menés par d’autres, et pour prédire qu’avec eux nous gaspillerions nos chances. C’est bien joli de faire des constats à postériori mais ce qui compte dans la vie c’est d’assumer ses responsabilités à l’heure des vrais choix.

 

Bien sûr que les blogs sont plein d’ego. Le mien, vieux de 6 ans, n’en est sûrement pas indemne, et je l’assume. Mais c’est quoi au juste cette « mâturité» que l’auteur associe à la professionnalisation ? Un retour à l’ordre, à la suprématie du communiqué de presse, à l’information calibrée par l’émetteur, à l’incapacité d’une approche remettant en cause le discours dominant. La séquence qui s’ouvre va donner aux éditeurs patentés l’occasion de faire la preuve de leur capacité à poser les bonnes questions à ceux qui aspirent à tenir la barre de notre barque. À mon tour je vais ironiser : le dossier de la suppression des droits de plantations où a-t-il été correctement exposé ? Nulle part, il semblerait qu’il soit descendu du ciel sans que quiconque l’ai initié et approuvé. Et vous qu’avez-vous fait me rétorquera-t-on ? Pas tout a fait rien (merci de lire mon adresse du 8 août 2007 à Madame la Commissaire Mariann Fisher-Böll sur la réforme de l’OCM vin qui a été ensuite votée au nom de la vulgate libérale dominante de l’époque link) mais comme je ne suis qu’un plumitif sans pouvoir ma lettre équivalait à pisser dans un violon. Où ai-je lu qu’il fallait réformer mais sans pour autant tout jeter ? Nulle part, sauf dans la cacophonie des professionnels et de leurs prises de positions syndicales feutrées pour ne pas gêner. Bref ne comptez donc pas sur moi, blogueur sans légitimité, pour que ce sujet émerge sur mon espace de liberté et ce pour deux raisons : mon devoir de réserve (je suis un des rares à avoir passé du temps sur ce dossier pour le compte d’autrui) et surtout mon peu de goût à prendre des coups en lieu et place de ceux dont c’est la responsabilité. Là encore, c’était à l’heure du choix qu’il fallait faire triompher une vision revisitée de la régulation.

 

Donc, pour en revenir à l’opposition manichéenne entre le « sérieux » et le « clinquant » cher à notre éditorialiste, entre des publications ayant pignon sur rue et des petits joujoux entre les mains de zozos,  ma position est d’une grande simplicité : fournir du contenu au lecteur, du contenu qu’il ne retrouve pas partout sur la Toile, sur la presse papier, à la télé, le genre marronnier, donner la parole à ceux qui ne l’ont jamais, ouvrir des débats sur tous les sujets sans craindre la foudre des annonceurs, n’avoir qu’un seul juge de son influence : ses lecteurs, leur fidélité, leur diversité. L’important n’est en rien le nombrilisme professionnel mais notre capacité à donner à ceux qui ne sont pas dans notre jeu, les consommateurs de toute origine, le goût de ce merveilleux produit qu’est le vin. Alors les blogs bling-bling ou les blogs pro quelle importance, franchement même en août la réflexion peut dépasser les lieux communs ou alors mieux vaut faire la sieste ! Voyez comme je suis : avec cette chronique je vais être triquard chez notre éditorialiste. Qu’importe !

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 07:00

photoB16.jpgMarie accueillit chacun de ses invités avec un mot gentil. Elle les reconnut tous sans exception ce qui fit grosse impression. Dans son tailleur-pantalon noir Saint-Laurent, juchée sur de beaux talons, Marie de Saint-Drézéry, qui avait domestiqué au mieux ses cheveux en les piquetant de fleurs des champs, rayonnait. À son côté Paul de Candolle, chemise rose à col ouvert sous un costume gris lamé, orchestrait le ballet des serveurs tous issus d’une entreprise de réinsertion d’anciens taulards. Tout au fond de la salle un pupitre, juché sur une petite estrade et pourvu d’un micro, attirait l’attention de tous car il ne faisait aucun doute que Marie allait y faire, avant le souper, comme c’était écrit sur le carton d’invitation : ses petites annonces. Verres à la main ces messieurs et quelques dames des propriétaires s’agglutinèrent en demi-cercle avec un sens aigu de la hiérarchie des GCC. C’est le grand Eric qui testa la sono en déclamant sérieux comme un Pape «On dit d'un bon vin que c'est la Vierge qui vous pisse dans le gosier» provoquant des rires forcés. Précédée par Paul de Candolle qui tenait sous son bras un maroquin de cuir patiné, Marie fendit le demi-cercle pour prendre place sur la petite estrade. Elle chaussa des petites lunettes à monture métallique pendant que de Candolle posait sur le pupitre deux feuillets. Un silence à couper au couteau s’était installé. Marie s’éclaircissait la voix.

« Mesdames, mes chers collègues,

 

Tout d’abord merci d’avoir répondu aussi massivement à mon invitation. Je suis vraiment touchée. Vous pardonnerez je l’espère mon inexpérience. Mon invitation en ce lieu magique, entre les deux rives de la Gironde, outre le plaisir d’apprendre à mieux vous connaître, marque ma volonté de participer pleinement à la prospérité de notre vignoble prestigieux. Le destin funeste vient de me placer brutalement à la tête d’un patrimoine remarquable et j’entends en être digne. L’hypocrisie n’étant mon fort je ne vais vous la jouer grave – désolé je sors du texte de Paul, j’y reviens – mes tantes et mes oncles, famille de sang, ne constituaient pas ma famille de cœur et, tout en respectant leur mémoire, je ne me sens en rien leur héritière. Pour autant, même si certains d’entre vous le croient, je ne suis pas une révolutionnaire. Ce qui m’importe c’est de bien faire. De mon père je tiens le goût des chiffres. J’aime jongler avec eux et, même si jusqu’ici les valeurs monétaires m’étaient étrangères, je puis vous assurer que j’ai comblé mon retard en moins de temps qu’il faut à une pouffiasse pour perdre quelques kilos – pardon Paul c’est plus fort que moi il faut toujours que je fasse ma ramenarde.

Sans faire un mauvais jeu de mots je souhaitais vous accorder la primeur de la nouvelle orientation que je veux impulser à ces propriétés qui me sont tombées dessus comme la vér... – oui Paul, toi l’homme qui a quitté tes actes authentiques pour guider une pauvre fille comme moi, je reviens à ton beau texte. »

Marie but d’un trait son verre d’eau et passa la première page sous la seconde.

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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 00:09

Dans ma jeunesse, oui je sais vous bassine avec mes souvenirs, lorsque ma mère voulait faire plaisir à mon père elle lui cuisinait de la loubine. C’était son poisson roi, alors que maman était très sole. Dans son livre D’Yeu que c’est bon ! Bruno Verjus, qui n’aime rien tant que les îles et tout particulièrement l’insula Oia son anti-ville, jamais vile, de cœur et de pied à terre, parle de la Loubine du plateau de Rochebonne. Celui-ci « se situe à plus de trois heures de mer* des côtes d’Yeu. Vaste comme deux fois la surface de l’île, il offre un site rocheux unique pour la pêche au homard, langouste, thon germon et loubine.

En juillet, la loubine (bar) se pêche à la canne avec des lançons. En août elle musarde et modifie son régime alimentaire. Elle ne résiste pas aux ballardes, lignes de fond garnies de chancres-ballants, petits crabes blancs. »

* faudra acheter un petit moteur Denis

Un pêcheur à pied note lui aussi :

« Il m'est arrivé, sur des fonds connus de m'avancer en péchant jusqu'au moment du retournement du jusant : presqu'immédiatement les touches reprennent et dans les petits fonds on aperçoit les hordes de loubines comme chevauchant la vague en direction du rivage... Tout juste si elles ne cognent pas mes bottes ... »

 

La loubine est donc un bar commun est surnommé « loup » ou « perche de mer », dans la région méditerranéenne. Cependant, les termes de bar et de loup ne sont pas pour autant complètement synonymes puisque les poissons du genre Anarhichas, sont eux uniquement appelés loups. Le mot « bar » a pour origine le mot néerlandais borstel qui comme le mot allemand bürste signifie brosse (l’équivalent chez nous des brosses de chiendent dont se servaient les lavandières) en référence aux dangereuses épines dorsales de ce poisson.

 

Maman la préparait au four, le four de la cuisinière à bois, celle où l’on enfournait par le haut, en ôtant les rondelles selon le volume des morceaux,  le bois fendu. Elle déposait les loubines vidées dans un plat émaillé rectangulaire avec des poignées aux deux bouts, sans aucun condiment, afin que la belle chair blanche et ferme de la  loubine exprime seule sa saveur. Juste un tout petit d’eau au fond du plat pour que le poisson ne prenne pas au fond. Tout le contraire de ce qu’elle faisait avec la daurade couchée sur ses rondelles de carotte et recouverte de thym, feuilles de laurier et de persil. Papa était un adepte de la sardine crue, alors sa loubine se devait d’être al dente, pas mollassonne. Je suis sûr qu’il eut aimé la cuisson à l’unilatéral car comme le note Bruno Verjus lorsqu’on cuit le « bar sur sa peau, la chair va prendre et blanchir un peu. Lorsque le dessus de la chair est translucide, couper le feu. »

 bouteille-jubilation.jpg

Donc va pour la loubine à la Berthe Berthomeau pour son Arsène plus facile à préparer dans un four moderne que dans l’antique four de la cuisinière du Bourg-Pailler, un tour de moulin à sel puis un autre de moulin à poivre et c’est tout. Minimaliste certes mais préservant le goût de la chair de la loubine, cette reine vorace (voir la découverte de Bruno Verjus dans le ventre de l’une d’elle : link ) Reste pour arroser cette fille : et oui chez nous nous aimons les filles du bord de mer, à ouvrir une belle bouteille de la toute nouvelle communale du Muscadet : Le Pallet. Osez Jubilation mes amis pour fêter la naissance du petit dernier link J’ai reçu le faire-part d’Inter-Loire annonçant trois naissances d’un coup : Clisson, Gorges et Le Pallet. Vous allez me trouver mauvaise langue mais deux pages pour un faire-part c’est du lourd, du besogneux, du trop de tout : mot du Président de l’appellation sous le titre : confirmation d’une légitimité, puis un gloubiboulga pour journaliste ignare en mal de copié-collé, avec pour me mettre de bonne humeur la phrase de communiquant-type : « Bref : les nouveaux venus dans la famille du Muscadet poussent l’excellence à son paroxysme. Ils commencent modestement : à peine une centaine d’hectares, sur les 10 000 que compte l’appellation, et environ 65 producteurs sur 650. Mais ce sont des précurseurs : ces trois crus pourraient être rapidement suivis par Mouzillon- Tillières, Château Thébaud, Monnières Saint-Fiacre, Goulaine... entre autres. »

 

Faites-nous rêver, bordel ! Donnez la parole aux vignerons qui ont accouché ces nouveaux enfants. Ne pensez-pas à notre place. Cessez de tout noyer dans du verbiage. Travaillez essentiellement à l’extension de la notoriété de ces précurseurs qui ne font que retrouver le vrai chemin de nos AOC, l’excellence, que beaucoup ont oubliée. Mettez-les en avant que diable : dans les Côtes-du-rhône on dit d’abord Cairanne, Sablet, Chusclan...Ne leur chaussez pas vos semelles de plomb. Y’a du travail à faire, lorsque je suis allé sur Google et que j’ai renseigné « Le Pallet AOC » j’ai eu droit au Wikipédia Palette. Alors plutôt que des communiqués ronflants qui tombent dans des boîtes aux lettres électroniques surchargées faut d’abord s’occuper de toucher au plus vite les consommateurs. Bon courage aux gars et aux filles du Pallet, de Gorges et de Clisson, c’est vous qui êtes dans le vrai mais pour autant il faudrait tout de même que dans cette appellation, chère à mon cœur, en état de sinistre, des choix clairs soient vraiment faits et que les actes suivent. Même si la réalité déplaît rien ne sert de l’esquiver.

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4 août 2011 4 04 /08 /août /2011 00:09

photoStChi.jpgLes « Tintin reporter » de Télérama « explorent cinq régions de France » pendant l’été. C’est le Languedoc-Roussillon du vin qui ouvre le bal. Qu’un grand média national s’intéresse au vin j’applaudis des deux mains mais sans tirer à boulets rouges sur « Un rouge se rebelle » (c’est le titre du reportage) je trouve que nous resservir encore une fois l’histoire du Midi Rouge (80% de l’article) dessert cette belle région. C’est le boulet qu’elle traîne alors que la chaîne a été sectionnée depuis bien des années. Notre reporter, Stéphane Jarno, est un reporter en chambre, il a pu écrire son article à Paris sans se taper le voyage dans le terroir. Ma remarque ne met pas en cause la qualité des sources où l’ami Jean Clavel tient une bonne et juste place. Mais que diable ça manque de chair tout ça. Où sont les femmes et les hommes d’aujourd’hui qui font le Languedoc et le Roussillon ? Au rayon des grands absents, et l’entame de l’article est digne d’un copié-collé des papiers des divers services de presse des nombreuses interprofessions de South of France, avec une mention spéciale pour celui des Vins de Pays d’Oc. Je cite.

 

« Ils sont partout. Sur les meilleures tables new-yorkaises comme dans les supermarchés chinois, servis au verre dans les bars de Tokyo ou vendus par caisses entières chez les cavistes canadiens : les vins du Languedoc-Roussillon sont partis à la conquête du monde. Dans le nord de l’Europe, où la consommation de vin gagne petit à petit sur celle de la bière, ils se taillent la part du lion. Et les compagnies aériennes ne sont pas en reste qui, sur leurs plateaux-repas, sont nombreuses à avoir troqué les sempiternels petits bordeaux contre des crus du pays d’Oc. Même Air France s’y est converti. Evidemment, cette marche triomphale cache une réalité contrastée ; tous n’est pas rose au pays des corbières et du banyuls, où chaque année bien des viticulteurs mettent la clé sous la porte. Mais le chemin accompli par ces vins en à peine un quart de siècle n’en reste pas moins remarquable. »

 

Fermez le ban, le reporter passe à l’histoire, ça plaît aux lecteurs de Télérama le je me cultive un peu pendant les vacances et ça permet de rester dans le sanitairement correct. Dans le sous titre l’allusion à la guerre mondiale du vin est de rigueur mais du côté de la réalité de la vie d’aujourd’hui de nos vignerons pas le début d’une vraie approche de reporter. Tout ça est loin, tout ça ce sont des sujets qui emmerderaient les lectrices et les lecteurs de Télérama. Paris et le désert français titrait un bouquin de JF Gravier paru en 1947 : c’est toujours une réalité dans la tête des rédactions parisiennes qui ne prennent pas la peine, lorsqu’elles envoient un journaliste en reportage, de lui demander de sortir des sentiers battus, d’aller au contact de la vie des gens de nos belles provinces. Le fossé élitiste est bien toujours présent, ça me fâche et je l’écris. La photo qui illustre la chronique, très artistique : bravo Guillaume Rivière, va très bien avec l’introduction de l’article : ça doit plaire au bobo l’Upper East Side ou aux nouveaux riches de Shanghai cette France forcément houellbecquienne...

 

Pour le présent notre reporter l’expédie en deux petits paragraphes aussi généraux qu’approximatifs « Certaines AOC ont retrouvé leur lustre d’antan (saint-chinian, picpoul-de-pinet), d’autres comme le pic-saint-loup ou le faugères ont fait une ascension fulgurante, et les grès-de-montpellier se révèlent très prometteurs. Le recrutement d’œnologues, la diversification des cépages, la recherche de nouveaux assemblages, bref l’amélioration globale de la vinification a porté ses fruits. Premier bénéficiaires : les vins de pays, qui représentent aujourd’hui la moitié de la production régionale. Réussite exemplaire, le label « pays d’Oc » et ses vins monocépages qui cartonnent à l’export. Même les Bordelais dit-on, en seraient jaloux !

La filière, surtout, suscite beaucoup de vocations chez les jeunes et crée de nouveaux emplois. Depuis une dizaine d’années, de nombreux domaines sont rachetés et transformés. Indépendants, peu enclins à se plier aux contraintes et à l’aventure collective de l’AOC, ces électrons libres produisent à leur manière et souvent « bio ». Grâce à eux le Languedoc-Roussillon est devenu un eldorado en la matière et le salon Millésime bio qui se tient tous les ans à Montpellier est la plus grande manifestation européenne du genre. »

 

Pour l’avenir la parole est donnée à l’ami Jean Clavel mais comme ce n’est pas un sujet spécifiquement languedocien il m’excusera de ne pas en parler.

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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 00:09

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De mon temps, comme disaient les vieux dans ma Vendée crottée lorsqu’ils voulaient stigmatiser l’irruption du progrès, les mogettes, mojhette ou mojette, se cantonnaient dans le frichti du populo. Cuites dans un pot en terre posé sur un trépied au milieu de l’âtre, elles accompagnaient chaudes une tranche de lard ou de jambon sec. Pour le petit déjeuner elles se mangeaient tièdes ou froides sur une belle tartine de pain embeurrée. L’important bien sûr pour l’arome des mogettes : l’ail ! La mogette de mon temps était un haricot blanc sec de l’espèce Phaseolus vulgaris, également appelé « lingot ». L’autre variété, le coco, rendue célèbre par l’AOC Coco ce Paimpol, était aussi cultivée. La mogette de Vendée a obtenu le 9 octobre 2010 le label européen IGP link Comme vous le savez je ne suis pas très fan de ce grand fourre-tout de tout mais « on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a ».

 

La mogette n’était pas qu’un aliment dans mon bocage, elle remplissait une fonction sociale à l’occasion des veillées. Dans mon enfance la télévision n’avait pas pointé sa face lisse dans les métairies alors au cours des longues soirées d’hiver, après le souper, les gens se rassemblaient pour la veillée. Pour s’occuper soit ils jouaient aux cartes avec un petit tas de mogettes pour chaque joueur qui, à chaque fois qu’il perdait, haricotait c’est-à-dire concédait un haricot à celui qui le lui avait fait perdre (ne me demandez pas la règle précise du jeu je n’en ai plus souvenir mais ça se jouait avec un jeu de 54 cartes), soit ils triaient les mogettes en se racontant des histoires. On se contentait de peu en ce temps-là. Reste un sujet totalement incorrect la force et la fragrance du vent de mogettes : violente et pestilente, une horreur absolue !

 

Souvenir, souvenir, quand tu nous tiens mais que voulez-vous la mogette de basse extraction est maintenant dans le vent – désolé ! – elle accède au Saint des Saints des tables de la Haute Cuisine. C’est le plus souvent un coco, sans doute pour l’esthétique car les chefs raffolent de présentations très élaborées en assiette mais aussi pour sa texture plus fine, moins farineuse. La mogette donc est utilisée comme support d’entrées plutôt que comme accompagnement de plat de résistance. Normal beaucoup de grands chefs, tout à leurs chichis de présentation, semblent avoir pris en grippe l’accompagnement, le bon lest qui fait que l’on quitte la table sans la sensation de faim. Au poids des sauces s’est substitué le poids de l’addition inversement proportionnel à la légèreté des mets. Bref, telle la madeleine de Marcel Proust, la mogette revisitée me ravit.

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Pour preuve les superbes mogettes à la Poutargue que j’ai apprécié au 21 de Paul Minchelli le soir de mes 63 balais. « Le meilleur restaurant de poissons de Paris selon mon ami Bruno Verjus » Il fait simple, le créateur du Duc,  mais Dieu que c’est bon !  Un seul et grand reproche : sa carte de vins, courtaude et pas à la hauteur de l’excellence de la nourriture. Alors je risque un conseil à ceux d’entre vous qui faites de beaux, de petits et de grands vins : allez donc voir Didier, le sympathique chef de salle du 21 pour lui proposer d’enrichir un peu sa carte de vins. Pour motiver plus encore Paul Minchelli, qui n’est pas un homme facile : de ma part c’est un compliment, risquez-vous aussi à me dire ce que vous boiriez avec ses merveilleuses « mogettes à la Poutargue ».   

 

21, au 21, rue Mazarine, Paris VIe. Tél. : 01 46 33 76 90

Fermé dimanche et lundi, ouvert du mardi au samedi de 12 heures à 14 heures et de 19 h 30 à 22 h 30.

 

Pour la Poutargue se reporter à la chronique

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28 juillet 2011 4 28 /07 /juillet /2011 00:09

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Roquette, trévise, castraure, Amarone della Valpolicella... et je vous ai épargné dans mon énumération le Fernet-Branca et le Cynar mais comme l’écrit Emmanuel Giraud dans son petit opus blanc exquis : L’Amer en parlant de son séjour en Italie à la Villa Médicis, un temps hors du temps, « Là-bas, l’amertume est joyeuse, sociale et évidente. » Sous entendu, en France, l’amer c’est un peu la honte, « cette cousine arriérée (...) qu’on enferme dans un placard pendant les banquets de famille, de peur qu’elle ne bave un peu trop sur la nappe. Pour preuve le jeu de mots railleur dont notre palmipède enchaîné avait affublé Michel Debré « L’amer Michel »

 

L’auteur annonce la couleur «  Mon séjour à la Villa Médicis ne se résume pas à un enfermement laborieux dans les murs du palais Renaissance. Très vite, je me hâte à la découverte des vignerons de toute la botte, des producteurs de charcuterie de Toscane, des coopératives fromagères parmesanes, des vinaigriers de Modène, des trifolai * du Piémont, pour m’enivrer de leurs produits parfois difficilement trouvables en France. »

 

Vaste programme !

 

Moi aussi j’ai l’âme italienne ces temps-ci, et même vénitienne, alors ne vous étonnerez donc pas que je me sois intéressé aux castraure de l’île de San Erasmo. Celle-ci a déjà l’objet d’une chronique récente à propos de son tout récent vignoble. Donc revenons à nos petits castrats des artichauts violets de San Erasmo les castraure qui sont « ces premiers bourgeons qui sont coupés, « castrés », en début de saison, afin de redoubler la vigueur de la plante. De taille d’un gros chou de Bruxelles, leur renommée est telle qu’ils s’arrachent à des prix indécents au marché de la Pescheria, à côté du pont du Rialto. »


Violetto.jpg 

 

Et donc, notre auteur qui est un baroudeur des terroirs d’exception, se rend donc dans le potager de Venise dont « le paysage est plutôt laid. On pense à certains coins de Vendée, ravagés par le vent et hantés par des white trash adorateur de MC. Circulaire, le chantre du rap rural » Botté de caoutchouc, chambré par Giuliano le maraîcher en dialecte vénitien dans une Panda vert artichaut toute cabossée, ce garçon plein d’humour nous conte que le dit Giuliano reste dubitatif « devant l’engouement marketing qui entoure les castraure » que « les prix pratiqués par certains margoulins le font rire (vert ?) » mais « il relativise ces dérives car la production reste confidentielle : 60 000 têtes par an environ », fragiles donc non exportables, et une période de récolte d’une semaine, dix jours tout au plus.


Les castraure sont une IGP et sont devenue presidio de Slow Food.


Bref, comme notre auteur n’est pas un bobo il souligne que ce n’est qu’ensuite que démarre la « vraie saison » des artichauts de l’île de San’Erasmo.

 

« Les raisons d’une telle ferveur ? 

Le goût indubitablement !

Une amertume prononcée, légèrement réglissée, qui doit autant à la variété utilisée * qu’au caractère iodé du climat. Elle prend toute son ampleur quand ces bourgeons d’artichauts sont mangés crus, taillés finement à la mandoline et assaisonnés d’un filet d’huile d’olive ardente (surtout pas de jus de citron ! Quand au vinaigre balsamique, n’y pensez même pas... »

 

Pour le reste de ces petites sonates sur l’Amer reportez vous à la lecture de l’opus d’Emmanuel Giraud chez Argol 12€. Pour de rire je signale que j’ai payé deux fois puisque le petit livre a été publié avec le concours de la Région Île de France.

 

Reste la question cruciale, que notre auteur baroudeur des terroirs exotiques n’aborde point : que boire avec les castraure de San’Erasmo ?

 

* trifolai « caveurs » de truffes blanches en dialecte piémontais des collines d’Alba

* Cynara scolymus L, variété Violetto du San’Erasmo

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27 juillet 2011 3 27 /07 /juillet /2011 00:09

L1020176.JPGNotre vigneron éploré a encore frappé hier rejoignant certains commentaires pour mettre l’Alonso et son vin PUR au piquet. Y’en a même qu’on dégainé leur marketing. Bref, je me disais, en traversant à vélo les Tuileries pour aller discuter de mes problèmes de petites laiteries : Danone, Lactalis, Bongrain et Cie... à la Maison du Lait, et que j’étais obligé de zigzaguer entre les étals de vendeurs de Tour Eiffel miniature : ils font du bon marketing les bougres. Y sont là au bon endroit, avec le bon produit et ils le vendent. À quel prix je ne sais car j’étais pressé je n’ai pas eu le temps de le demander aux vendeurs. Juste le temps de faire 2 photos. Si j’avais été à Pise c’eut été des Tour de Pise. Bref, j’entends déjà les esthètes pousser des cris d’orfraies : mon dieu que c’est laid ! Et alors, si tous ces grands noirs proposent leurs camelotes aux chalands c’est qu’ils savent que ce sont des clients potentiels. C’est la base de tout commerce : le vendeur va là où se trouve son acheteur. Les autres, il s’en tamponne. Le prix se fixe en fonction du lieu, de la concurrence, du profil des acheteurs potentiels. Il n’y a rien d’immoral, ils sont juste hors légalité car ils font concurrence aux boutiquiers, qui sous les arcades de la rue de Rivoli vendent les mêmes produits, et qui payent loyer, patente et personnel.

L1020177.JPGCeci écrit, il n’y a pas tromperie sur la marchandise. Chacun est libre d’acheter ou de ne pas acheter au prix proposé. Alors si le allons-y Alonso ses magnums sérigraphiées à 99€ ses clients les boudent, c’est pour sa pomme. Que certains d’entre vous les qualifient de gogos alors on en revient aux vendeurs de Tour Eiffel. Le vin est une marchandise comme les autres n’en déplaisent à ceux qui en font le sang sacré de la terre. Même ceux-là ils le vendent ou l’achètent le vin et parfois bon prix. Ha, le prix, sa fixation : vaste sujet. Lorsqu’à Venise devant le magasin Gucci deux grands noirs proposaient des copies Gucci aux passants je me disais, certes c’est gros comme une maison, grossière contrefaçon, mais où est le bon prix entre leur camelote à deux balles et le prix canon du vrai ? Tout ça pour dire que l’ami Alonso que j’ai sérieusement allumé en son temps sur son enseigne PUR, il ne trompe personne, il s’adresse à une cible. Il vend à ses clients ce qu’ils recherchent. En plus, pour moi qui le connais il ne bave pas sur ses confrères qui ne suivent pas le même chemin que lui. Il ne dit pas qu’il lave plus blanc que blanc. Depuis l’origine il se situe dans une culture du décalage, de la provoc parfois à deux balles. Et alors c’est péché mortel ?

 

Du marketing me dit-on ? Voilà bien un mot tarte à la crème dont on entarte le premier contradicteur venu quand on n’a rien à objecter. Moi je m’en tiens à ce qu’est le marketing.

 

Que dit ce cher Matthew Dickinson ?

 

« Les vins de marque du nouveau monde affichent des progressions spectaculaires en Grande-Bretagne pendant que la part de marché de la France s’effrite et que les producteurs français semblent incapables d’imposer leurs marques, à l’exception du Champagne.

Une approche marketing structurée s’impose aujourd’hui(…)

- le marketing est une façon de penser qui part du consommateur, s’étend à chaque service de l’entreprise et finalement augmente sa rentabilité tout en offrant de la valeur ajoutée au consommateur ;

- le marketing est une affaire de bon sens ;

- le marketing inclut ce qu’on appelle en anglais les 5 P :

 

1- Product : le style du vin doit correspondre aux attentes du consommateur

2- Price : doit être fixé en fonction du marché et de la concurrence

3- Promotion : doit être planifiée en incluant la publicité, les opérations au point de vente et les RP

4- Packaging : doit être conçu en fonction des goûts du consommateur et non du producteur

5- Place : les canaux de distribution doivent être sélectionnés en fonctions des objectifs retenus.

 

Beaucoup font du marketing sans le savoir, et souvent avec succès, d’autres s’adressent à des soi-disant professionnels du marketing qui feraient mieux d’aller vendre des Tour Eiffel aux Tuileries. Le monde du vin, moi qui fréquente en ce moment les Big Brother du lait, n’attire pas la fine fleur de la profession. La calamiteuse campagne des Vignerons Catalans en est un exemple emblématique : comment voulez-vous développer une marque en bradant votre produit à vil prix et ce n’est pas un petit génie autoproclamé du marketing qui changera le cours de l’histoire. Pour faire du marketing il faut faire de belles marges pour les réinvestir versus Nespresso par exemple. J’entends déjà Léon affuter son coupe-coupe. Je m’en tiens là mais j’avais besoin de me lâcher un chouïa. Ça me fait du bien, ça me détend après mes affaires de médiation laitière. Quand j’étais à la SVF mes commerciaux me disaient « ils ne vendent pas du vin les gars d’en bas, ils se contentent d’être toujours deux balles au-dessous de nous... » et la fête continue avec les mêmes.

 

Pour finir mon dérèglement de comptes, et faire ma petite provoc à deux balles moi qui circule aux bords des trottoirs de Paris qu’y vois-je ? De plus en plus de mecs qui vous tapent de 2 balles et de moins en moins de péripatéticiennes – c’est la faute de l’Internet – et il y a un livre à écrire sur les stratégies développés par les uns, les unes et les autres pour glaner trois sous et pour beaucoup c’est une question de survie : du pire comme ces infirmes parfois mutilés par ceux qui les exploitent au meilleur avec la bonne vieille manche de mecs qui ont un matos pourri (petit ampli sur caddie) qui couvre la nullité de leur interprétation. Samedi dernier après-midi j’ai subi une stratégie inédite : je sortais de chez Orange, un type assis sur un banc m’interpelle pour me taper une pièce. Il a une bonne tronche de cinquantenaire un peu ravagé. Je lui réponds que je cherche la monnaie et lui, du tac au tac, me balance « ce n’est pas d’une petite pièce dont j’ai envie, mais de toi, car j’suis homo ! » Alors je lui réponds en riant que moi j’suis tendance fille mais que je double la mise pour sa franchise. Le type me réponds « j’disais ça pour rigoler ». Peu m’importait si ce SDF faisait le coup à tout le monde, il s’était bien « vendu » et avait obtenu une bonne contrepartie. Ne me traitez pas de cynique, la vie dans la rue n’est pas le pays de Candy alors, comme dans la jungle du buiseness, chacun fait comme il peut. Rien d’amoral dans cette histoire. Rien que la vie que l’on vit. Quel rapport avec le schmilblick me direz-vous ? Réfléchissez-y !  

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26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 00:09

Si la recette de d’une pure amitié était dans le commerce je vous la vendrais mais comme elle ne s’écrit qu’à l’encre sympathique mes mots n’en pourraient mais. L’ingrédient principal, le seul dont je sois certain qu’il soit essentiel, mais ne demandez pas la dose, c’est la capacité à saisir par les fenêtres qu’ouvre le hasard, la meilleure part de celui qui y pointe sa tronche de cake. Entre Cyril et moi, il en fut ainsi. Selon mon penchant préféré un beau matin sur mon espace de liberté je l’ai allumé sur son Grand Q glacé château gonflable, sa Pureté autoproclamée et sa Rébellion non révisée. Mon sang de vieux soixante-huitard n’avait fait qu’un tour : « sous les ceps je ne trouvais plus la plage... » Ma charge me valut une excommunication immédiate de tous les fans de PUR qui me sommèrent « Coco touche pas à notre Alonso ! » Tout le jour je ferraillais sec, défendant becs et ongles mes propos pour au soir me retrouver nez à nez avec un Cyrille Alonso qui, après m’avoir dit bonsoir, confiait à ses zélotes ébahis que le Berthomeau ne faisait là que son boulot.

  

Les jours passèrent, sereins. Et puis à la veille de prendre la route pour la Beaujoloise le 11 avril de cette année, sur FB, qu’est un réseau social un p’tit message à Cyrille pour lui annoncer que nous pourrions nous voir. La réponse fut rapide « 

Jacques,

On mange un p’tit bout à la maison avec des restaurateurs. Si tu veux ça commence à 19h30 dimanche : 1 asperge par personne et un verre de petit vin - J l’adresse 137 bd Antonin Lassalle Villefranche s/Saône.

 

Emballé c’était pesé.

 

Je me suis paumé dans Villefranche mais ma navigatrice m’a remis dans le droit chemin ce qui est chose bien malaisée quand on me connait.

Les asperges du Vaucluse étaient extra et l’andouillette à tomber par terre. Le jaja de PUR versé dans des verres troués qui se vidaient tout seul.

J’ai connu le nouvel associé de Cyril : Florian Looz du solide au flanc de notre poète vinificateur itinérant et les papa-maman et son petit frère : les premiers tiennent un beau restaurant à Sorgues (l’un des meilleurs du cru) www.restaurant-alonso.fr et le second est sommelier chez un grand de Genève dont j’ai oublié le nom.

Notre retour, en une nuit sans lune, sur les routes Beaujoloise fut guilleret.

 

Tout ça pour dire qu’en dépit de nos différences Cyril et moi sommes de vrais bons amis. Je n’aime pas tous ses vins car, comme il le concède « quand on fait dans le border line il arrive parfois de se mettre les pieds au-delà », mais ceux que j’aime je les adore, c’est du pur jus et puis notre Cyril et le Florian ils le vendent leur jaja décalé, à des grands, à des petits, à ceux qui aiment. Le monde est assez grand pour que chacun y trace son sillon et, notre vinificateur itinérant, le sien ne fait de tort à personne en suivant son chemin de petit bonhomme. PUR, sans mettre de l’eau dans son vin, assume bien son parti pris sans pour autant dire que ses voisins sont tous des crétins. Souvent sans soufre certes mais surtout sans sectarisme avec parfois encore des étiquettes qui décoiffent les vins de Cyril ont intégré le paysage et c’est fort bien ainsi. Moi j’en suis !    bottles-num-8--9--10--12-et-65.jpg

Reste la dernière création de PUR, sa cuvée UNIK, issue de son union avec l’artiste Marthe Martinez. C’est un Beaujolais Villages élégant et exclusif, vendangé en septembre 2010, égrainage à la main, macération et vinification en barrique unique, pressage lent avec micro pressoir en bois à cliquet… le tout sans levurage ni chaptalisation. Le résultat est UNIK issu des vignes de Vieux Gamay, datant de 1904. « Il a tout pour vous étonner par sa longueur en bouche et sa vivacité. Un beaujolais village aux allures de « grand » qui mêle les fins arômes de la rose, du jasmin, de l’orchidée et de l’œillet. » UNIK soulignent ses accoucheurs « marque aussi sa différence par l’exclusivité des 75 bouteilles qui sont proposées par la Maison mais aussi par la prestance des magnums qui accueilleront la cuvée vinifiée en plein air. »

Une rencontre UNIK qui fera la différence en 2011 même par le prix du magnum (99 euros) !

Production Unique Rebelle

Florian Looze – Tél. : 04 37 55 47 33 – Email : p-u-r@p-u-r.eu

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 00:09

L’Aveyron ça sonne bien avec vigneron mais c’est un pays plus connu pour ses hautes terres, monts d’Aubrac et Grands Causses, pays d’élevage où sont nés des fromages renommés : le Roquefort et le Laguiole. Et pourtant les vignes se sont agrippées aux pentes modelées à la force des bras, murets de pierre sèche et escalier de géants en témoignent. Bien sûr, lorsqu’ils sont restés au pays les aveyronnais sont plus paysans et éleveurs que vignerons, mais comme ceux qui sont montés à la ville ce sont des entreprenants, âpres à la tâche, mais soucieux de leur pays, de leur terre. Ici la vigne se jardine. Comme elle n’est pas dominante elle s’accroche, s’insinue dans le paysage, voisine des sites remarquables : le château d’Estaing et l’Abbaye de Conques dont le cartulaire fait état dès le Ixe siècle des premières terres à vigne s’élevant sur les terrasses du Fel... Vignoble enclavé, tourné sur lui-même, méconnu ou même décrié, paradoxalement il fait parti de ceux dont l’avenir est bien plus assuré que celui de grande mer de vignes plus connues, plus renommées.

 

Pourquoi me direz-vous ? Tout bêtement parce que l’Aveyron est un pays vert, accueillant, où la table est fort bien garnie d’une cuisine simple, nature, de caractère et goûteuse. La recherche de l’authentique sans les fioritures de ceux qui le vendent au mètre, sur affiche ou papier glacé, conduisent ceux qui mettent leurs actes en harmonie avec leurs paroles à y venir d’un coup d’aile ou via le viaduc de Millau. Certes tout n’est pas parfait en Aveyron, mais sous l’impulsion d’hommes comme André Valadier et Christian Valette qui font leurs produits à la fois avec leur cœur mais aussi avec le souci de générer et de garder de la valeur au pays, la tendance productive pourra s’infléchir. Loin des batailles médiatiques qui servent plus le cursus politique de certains, celle-ci est plus modeste, moins spectaculaire, mais bien plus en phase avec une réelle demande sociale. Faire de bons produits, les faire apprécier in situ tout en les mettant à la portée des urbains comme l’a montré la mise en avant au restaurant du Ministère de l’Agriculture, rue Barbet de Jouy, des produits de la filière bleue, blanc, cœur. La bataille du mieux manger se gagnera de cette matière intelligente et pragmatique. J’y reviendrai dans une future chronique.

 

Et les vins dans tout cela ? On pourrait me rétorquer que cette belle mosaïque de plateaux entaillées par de multiples cours d’eau, avec de terribles dénivellations, où les parcelles sont forcément petites, à hauteur d’home, sans jamais écraser le paysage, n’est pas forcément synonyme de bons vins. J’en conviens mais cette poignée d’hectares 20 pour le VDQS d’Entraygues et de Fel, 19 pour le VDQS d’Estaing, 57 pour les Côtes de Millau, 200 pour l’AOC Marcillac et quelques arpents pour les anciens vins de pays de l’Aveyron, a de l’avenir et si, les droits de plantation de la vigne venaient à ouvrir un peu plus la porte, non pas à la libéralisation – sacrilège absolu pour tous les libéraux de la vigne – à une gestion plus intelligente de l’adaptation de l’offre à une réelle demande marchande, ces ont de l’avenir par leur bonne adéquation avec l’image de leur pays. Bien sûr ce ne sont pas des grands vins mais des vins qui seront bus et qui rendront joyeux et heureux ceux qui les auront bus. Le vin n’est pas qu’un produit d’admiration, d’adulation pour grands amateurs c’est, ou ça devrait être avant tout un produit de partage et de convivialité.

 

Alors, comme ce n’est pas profession, je mets au défi les dégustateurs patentés d’aller trainer leur longs nez dans les chais aveyronnais. Pour ce faire je leur joins, les cartes et la liste des vignerons. Paris-Rodez est desservi par Air France la virée peut se faire en deux ou trois jours. Pas un très gros investissement pour nos revues spécialisées, faisable non ! Pour ma part j’ai chroniqué sur un humble vin de pays celui de Patrick Rols link et si certains audacieux veulent se risquer jusqu’en Aveyron je peux leur servir de GO, le service étant compris bien sûr. Au plaisir de vous lire chers confrères.

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 08:00

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Du vingt juillet au vingt août, du vin au vin quoi, chaque jour à 8 heures pétantes, un paragraphe du format d’une carte-postale vous fera vivre la saga bordelaise de l’été : l’irruption de Marie de Saint-Drézéry, marquise de Bombon, jeune et riche héritière, improbable et déjantée, dans l’univers feutré des GCC. Tous les secrets, les hypocrisies, les coups montés et fourrés, les complots, les croche-pieds et les chausse-trappes, les vilenies, les bassesses, les appétits féroces, les rumeurs les plus viles, vous seront livrés en direct, sans fard.

 

Roman codé certes mais qui, sous la légèreté des mots, mettra à nu les pratiques d’un monde impitoyable. Triomphe de la vulgarité sur le style, la droiture et l’élégance, cette saga border line ne fera que confirmer que l’élite de l’argent, qui se veut une élite de l’esprit, n’est que vanité. Les vrais aristocrates de la taille d’un Luchino Visconti ne sont plus ; l’origine, ce lien entre l’histoire et la terre, le maître en parlait ainsi « Mon père m’avait enseigné que je ne pouvais revendiquer ni droit ni privilège par ma naissance. Ma noblesse je ne l’ai jamais étalée, jamais. Je n’ai jamais été éduqué dans la perspective de devenir un crétin d’aristocrate engraissé et amolli sur l’héritage de la famille » Aucune morale à cette histoire bien sûr rien qu’une invitation à revenir sur le plancher des vaches où les veaux sont trop bien gardés.

 

Bonne lecture pour tous ceux qui voudront bien prendre le fil de cette histoire, pour les autres bonnes vacances ou bon travail...

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