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2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 00:09

dejeuners-012.JPGCertains, je n’en doute pas, vont affirmer que c’est toujours le cas mais peu me chaut car je n’ai jamais tenté de me parer de plumes de paon pour m’assimiler à ceux qui s’autoproclament dégustateurs patentés. En effet, issu d’un terroir vendéen plus propice aux choux fourragers qu’aux vignes noblement encépagées je n’ai connu dans mes jeunes années que des jus de basses extractions. Bien sûr avec le frère Bécot link ,  grand défenseur de la royauté et des hybrides, j’ai été initié à la vigne et au vin mais ça n’a pas fait naître en moi une vocation de vigneron. Les bons frères du bienheureux Louis Grignon de Montfort me destinaient à des fonctions aux étages dit élevés.


Buveur roturier, dans une Vendée vivant encore sous la férule d’une noblesse terrienne, je n’avais accès les jours de fête qu’au modeste vin bouché de mon père.  Une fois monté à Paris j’ai découvert les grands vins grâce à la Compagnie des Courtiers-Jurés piqueurs de vin. En effet, le hasard de mon début de carrière m’a fait entrer en 1978 à l’Office du Vin de Table, où régnaient sans partage les derniers chefs du Midi Viticole. Une fois par an, à la Grande Cascade, la Compagnie organisait un grand déjeuner où se pressaient le gotha du Vin et, même si j’occupais à l’Office qu’un strapontin, j’y étais convié. En ce temps-là, même ça peut vous paraître cul la praline, il existait une réelle communauté d’intérêt, au sens noble du terme, entre les professionnels du vin et ceux qu’aujourd’hui on nomme avec dédain : les fonctionnaires. Le monde du vin, des vins, vivait  en ce temps-là à part de celui de l’agriculture, en tirait une certaine fierté partagée par ceux chargés de faire respecter les règles du jeu.


C’est donc lors de ce déjeuner annuel de la Compagnie des Courtiers-Jurés piqueurs de vin que j’ai pu avoir accès aux grands breuvages. Par la suite, tout au long de ma carrière, je suis resté fidèle, par reconnaissance, à ce rendez-vous-même si la gente féminine y a toujours été très sous-représentée. Le monde du vin ne dérogeait pas à la règle, la Compagnie avait son petit côté club anglais, mais la présence de Dominique Filhol, l’encyclopédie vivante de la réglementation, permettait à ces messieurs de croire qu’ils étaient féministes. Lors du dernier déjeuner, par bonheur, l’assemblée fut illuminée par le beau sourire de Myriam Huet dont les compétences et l’amour du vin ne sont pas à démontrer.

The-Place-De-Greve-Paris.jpg

Quelques points d’histoire sur cette Compagnie qui a près de sept siècles d’existence puisqu’elle a été fondée par Charles IV en 1322. Le pouvoir royal s’est toujours préoccupé de l’approvisionnement en vin de Paris et du contrôle de son commerce. Les jurés Crieurs de vin annonçaient dans les rues de Paris l’arrivée des bateaux chargés de barriques de vin sur les berges de la Seine, en Place de Grève, et le début de la vente. Ils veillaient à la solvabilité des acheteurs, examinaient la conformité du jaugeage des tonneaux, enregistraient les prix, et contrôlaient la qualité. La reconnaissance royale se confirmera au fil du temps et « Charles VI et Louis XIII se disaient volontiers « premiers membres de la Compagnie ». Les Courtiers portaient l’épée, privilège de la noblesse.

courtiersgourmets.jpg

Le nom de la Compagnie évoluera au fil du temps mais le terme de « Piqueurs de Vins » m’a toujours fasciné. Cette appellation mérite qu’on s’y arrête : « lorsque les barriques étaient déchargées Place de Grève (en contrebas de l’actuel Hôtel de Ville) elles étaient stockées les unes sur les autres. Leurs bondes, par ailleurs cachetées étaient difficilement accessibles. Aussi, pour goûter le contenu des barriques fallait-il les « piquer », percer un petit trou dans la partie plane des fûts au moyen d’une pointe ou vrille d’acier appelé « coup de poing ». Ensuite, on s’aidait d’un autre outil appelé « asse » ou  « assette de rabattage », marteau d’un côté, fer et tranchant à son extrémité de l’autre, avec un manche assez long qui, par pression sur le fond de la barrique en prenant appui sur le bord permettait de faire gicler un peu de vin qu’on recueillait dans un tastevin. Après cela, il suffisait, tout en maintenant la pression pour que l’air n’entrât point, de boucher le trou avec une cheville de  bois tendre qui gonflait rapidement au contact du vin et qu’on appelait le fausset ou encore douzil ou doisil, dont l’origine peut-être de doigt, mais qui désignait autant le trou que la cheville. Le côté marteau de l’asse servait à enfoncer par force la cheville qu’on arasait ensuite avec l’autre côté tranchant si besoin était. »

assebourg.jpgRevenons pour terminer à la fameuse carte des millésimes de la Compagnie : c’est un modèle déposé depuis 1937 (créé à l’origine, en 1914, pour l’usage interne de la Compagnie). Pour moi elle fut, tant auprès des dineurs en ville qui me tombaient dessus avec la formule rituelle « toi qui t’y connais en vins » pour me transformer en goûteur de nectar, que de mes relations diverses et variées de « sésame ouvre-toi ». Je la dégainais de mon porte-monnaie (elle est rigide et d’un format pratique) et je déclinais la note du millésime choisi : ° petite année, °°° année moyenne,°°°° bonne année, °°°° grande année, * année exceptionnelle. Succès garanti ! Paix royale assurée ! Demande reconventionnelle : « tu ne pourrais pas m’en obtenir une ? » Pour la petite histoire, au temps de son passage au 78 rue de Varenne Michel Rocard fut pourvu par moi du précieux sésame.


Afin de remercier la Compagnie Courtiers-Jurés piqueurs de vin de sa fidélité à l’égard d’un mécréant du vin je lui fais une proposition honnête pour qu’elle puisse accueillir la féminité triomphante du vin lors de son prochain déjeuner des millésimes : convaincre un trio de bloggueuses expertes en vin de venir se joindre aux habitués et ainsi, comme ils l’annoncent sur leur plaquette, conjuguer Tradition et Modernité… Je les conduirai jusqu’à la Grande Cascade dans ma Twingo…

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 00:09

Quand le frigo est vide le samedi soir nous allons manger des pâtes au Jardin des Pâtes tout près du Jardin des Plantes et de la Grande Mosquée. Ce fut le cas samedi dernier. Le resto bio-sympa était plein comme un œuf. Pour moi nul besoin de consulter la carte je suis addict des pâtes au seigle jambon à l’os. D’ordinaire j’arrose le tout d’une petite bière de Jade mais samedi soir dernier ma moitié inspirée par l’étiquette de Siné décréta c’est Beaujolais Nouveau. J’acquiesçai et me retournai pour consulter le grand tableau placé dans mon dos où était écrit à la craie que depuis 1995 la maison régalait ses clients du Beaujolais Nouveau du Château Cambon vinifié par Marcel Lapierre et JC Chanudet à partir de Gamay rouge et pourvu de tous les sans obligatoires : engrais chimiques, soufre, levurage, sucre ajouté… donc complètement naturel… 5€ le verre et 26€ la bouteille.

photoML.jpg

La charmante serveuse prit la commande et, sans faire le type qui ramène sa science, je lui fis remarqué que l’ami Marcel avait eu la malencontreuse idée de nous quitter en octobre de l’an dernier   link et que le M de la bouteille précédant Lapierre était celui de son fils Matthieu. Un peu troublée par cette révélation elle répondit qu’elle allait en informer la direction. Pour ne pas en rajouter je ne lui fis pas remarquer que le Beaujolais rouge ne pouvait provenir que du Gamay à jus blanc car c’eut été trop pédant.

 

Si je prends ce matin la liberté de publier ce court billet c’est tout d’abord pour saluer l’excellence du Beaujolais Nouveau 2011 de Matthieu Lapierre, nous avons descendu, sans nous forcer, de concert et à parts égales la boutanche. Friand, plein de fraîcheur vive, un régal pour les papilles et l’assurance de lendemains qui chantent : Bravo Matthieu ! C’est aussi, même si Marcel n’est plus là pour vinifier, pour dire à Marie qu’il est bien toujours  présent dans nos esprits et nos cœurs : un homme comme lui on ne l’oublie pas.

 

Pour les braves bios du Ve arrondissement du Jardin des Pâtes qui ne savaient pas : « Marcel Lapierre était de ces hommes libres dont j’appréciais la démarche tranquille et sereine, loin de la nostalgie stérile du bon vieux temps et de l’intégrisme de certaines chapelles. Marcel Lapierre était vigneron, sans ostentation, avec discernement, il gardait comme un bien précieux sa faculté de jugement. Modeste, il ne se vantait pas d’avoir fait école mais, à l’instant où il quitte notre chemin, celui des encore vivants, c’est son empreinte et sa trace que je veux saluer avec amitié et simplicité. »

photoML2.jpg

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 00:09

11782367.jpgAvec un tel titre je vais me faire massacrer par les antispécistes*. Les ormeaux, qu’il ne faut pas confondre avec les ormeaux qui sont des petits arbres du genre ulmus : dans ma Vendée il y a une commune du marais poitevin qui s’appelle Chaillé-sous-les-Ormeaux – sont des coquillages du genre Haliotis. (photo la pipette aux 4 vins).

 

Normalement les ormeaux sauvages sont pêchés un à un en plongée. Mais j’ai constaté sur le blog de la Pipette aux quatre vins link qu’ils pouvaient faire l’objet de pêche à pied.

 

Petites citations :

 

« Chacun l'aura compris : les ormeaux, ça se mérite!... Il faut avoir l'œil, les coquillages n'ayant aucune peine à se fondre dans le paysage : même texture, ou presque, que le rocher de granit, mêmes teintes que les algues. Et bien sûr, des espaces réduits, où il est parfois difficile de glisser une main! Avec en plus, l'éventualité de tomber sur un occupant quelque peu agressif!... Funny, non?... 

L'outil indispensable donc, une sorte de crochet à même de supporter quelques torsions. Parfois un couteau solide. Finalement, tout le reste n'est que littérature!... Et cette fois, en plus, la chance nous permettra d'arriver aisément au quota autorisé (vingt ormeaux par personne et par marée), tout en étant vigilants avec la taille minimum. Les grandes marées sont assez rares, mais on ne peut ignorer la préservation de la ressource. Ce serait dommage de priver les générations futures de ces moments intenses de pêche-plaisir, sans pouvoir leur transmettre ces savoirs élémentaires et indispensables. »

 

Ceci dit eu égard à l’extrême puissance du muscle qui « permet au coquillage de se plaquer au rocher… » l’ormeau est coriace ce qui lui « d'échapper, parfois, à ses prédateurs. »  et comme l’écrit le chroniqueur de la Pipette aux quatre vins. « Nous sommes sans doute nombreux à avoir contemplé ces images de loutres de mer, en Californie, qui festoient avec ce que l'on appelle les abalones aux États-Unis. Elles en sont friandes et les dégustent en faisant la planche et en les posant sur leur ventre, pour des repas façon Rome antique! »

Coriace donc l’ormeau, d’où la nécessité de « taper la chair de l'ormeau au maillet sur une planche en bois pour bien les attendrir. Plus les ormeaux seront tapés et plus ils seront tendres, ainsi n'hésitez pas à bien les taper, même si la chair commence à se diviser» toujours selon la Pipette.

 

Pour la préparation des ormeaux voir :link

 

Pour en revenir à la pêche professionnelle des quotas de pêche sont aussi imposés et seul des plongeurs ayant une licence de pêche sont autorisés à pêcher l'ormeau. Ainsi, les quantités pêchées sont limitées comparé à la demande, ce qui explique le prix assez élevé de l'ormeau. En ce moment sur la Sonoma Coast : La pêche d'ormeaux / saison de plongée est fermé jusqu'à nouvel ordre en raison de l'impact de la marée rouge sur la ressource Abalone.

 

Rareté donc, et les ormeaux, coquillages très prisés, avaient presque disparu en Bretagne. Le Finistère est pourtant le berceau naturel de l'ormeau européen Haliotis tuberculata. Plus petit que l'abalone des côtes de l'océan Pacifique, l'ormeau breton est tout aussi délicieux. La société France Haliotis http://www.francehaliotis.com/ a donc décidé  d’en élever en pleine mer, dans un site prestigieux, au pied du phare de l'île Vierge, au large de l'Aber Wrac'h.

 

Pour plus de précision lire : link 

 

« Il faut entre 2 et 5 années pour qu'ils atteignent 4 à 8 cm mais la patience est toutefois très récompensée puisque les ormeaux se vendent à prix d’or et plus spécialement ces ormeaux d'élevage qui se négocient environ le double du prix des ormeaux de pêche (9 cm minimum). Ces ormeaux « en or », dénommés « truffes de la mer », partent vers le Japon et les grands restaurants parisiens. »

 

Ormeaux élevés en pleine mer  vivants - 6 à 7 cm 25 à 30 pièces/kg - 19 €/250g

Ormeaux élevés en pleine mer 6 à 7 cm éviscérés sous-vide  25-30 ormeaux vivants/kg livrés accompagnés de leurs coquilles 21 €/250 g d'ormeaux vivants

Ormeaux de pêche vivants - 9 cm et plus moins de 8 pièces/kg - 11,50€/250 g  21 €/250 g d'ormeaux vivant

Ormeaux de pêche 9 cm+ éviscérés sous-vide  livrés accompagnés de leurs coquilles moins de 8 ormeaux vivants/kg 13,50 €/250 g d'ormeaux vivants.

 

Du côté miam les ormeaux peuvent se consommer :

 

-         Cru : « en Sashimi, tartare ou carpaccio: nos ormeaux arrivant vivants, ils peuvent, comme les huitres, se consommer crus. Entier, vous retrouverez ainsi le croquant, l'iode, la finesse et le gout unique du produit. Pour les amateurs de sashimi et de cuisine japonaise, c'est un plaisir garanti! Vous pouvez aussi les émincer très finement avec les algues et les servir avec un filet d'huile d'olive. »

 

-         Cuit : la recette la plus simple consiste à les saisir à la poêle dans du beurre. 1 à 2 mn pour que les ormeaux soient doré à l’extérieur et cru à l’intérieur. Attention pas de beurre noir. Saler, poivrer et servir avec de la grenaille sautée au beurre.

 

Du côté du boire une alternative :

 

-         Du vin blanc : Le Clou 34  de Claire Naudin www.naudin-ferrand.com

ou le Bouzeron d’Anne-Sophie Debavelaere  http://www.rois-mages.com/fr/bouzeron   Le terroir est argilo calcaire, riche en fossiles marin (coques, huîtres etc.….) Ce qui le prédestine sans doute à accompagner les fruits de mer ! Ce vin offre ses notes citronnées aux huîtres, dont il canalise la force iodée de sa minéralité soutenue. »

vendanges_2008__6_.jpg b-bouzeron.jpg

-         Du Poiré de Rémy Lepeltier fermedelangeoulliere@voila.fr il est AB. C’est un superbe poiré élaboré à partir de poires issues de poiriers hautes tiges plus que centenaires sous lesquels paissent de paisibles vaches normandes dont le lait bio est collecté par Lactalis.

photoPoire.jpg

  • « L'antispécisme est un mouvement datant des années 1970, qui affirme que l'espèce à laquelle appartient un être n'est pas un critère moral pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et des droits qu'on doit lui accorder. L'antispécisme s'oppose à la maltraitance, mais aussi l'exploitation et à la consommation des animaux par les êtres humains. Le mot « spécisme » (speciesism en anglais) a été introduit en 1970 par le Britannique Richard Ryder et repris en 1975 par le philosophe utilitariste Peter Singer. »
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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 16:00

L’an dernier je titrais Le Top 100 du Wine Spectator's 2010 : un bel exemple de l’isolationnisme américain en temps de crise link. J’avais choisi ce titre en référence à mes livres d’Histoire : Jefferson, Woodrow Wilson… Aujourd’hui, pour amplifier mes remarques de l’an passé je balance l’une des expressions clés de la guerre froide : l’impérialisme américain qui sourd sous ce classement qui mélange les millésimes, les couleurs, les bulles…


En effet, depuis 2007 j’examine, avec une focale qui n’a rien à voir avec la dégustation des vins, le Top 100 du Wine Spectator's car, au-delà du côté un peu vain de ce type d’exercice si ce n’est en termes de biseness, il est révélateur de l’état d’esprit de nos grands voisins américains. Si vous souhaitez vous rafraîchir la mémoire vous pouvez vous reporter à mes chroniques :


- 2007 Cocorico ! Le Clos des Papes Number one du Top 100 de Wine Spectator's link 


- Petites notations sur les notes du Top 100 de Wine Spectator's link 

 

- 2008 Le Top de Wine Spectator's 2008 in Technicolor : la France tient son rang link

 

- 2009 L’effet Madoff sur le Top 100 2009 du Wine Spectator's : la bulle se dégonfle grave ! link

 

- 2010 Le Top 100 du Wine Spectator's 2010 : un bel exemple de l’isolationnisme américain en temps de crise link

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Ce Top 2011, contrairement à un pur effet d’optique, est très proche de celui de 2010 dans le positionnement des pays comme le montre les chiffres qui suivent ( le chiffre entre parenthèses est celui de 2010):

 

Top  10 : USA 4 vins (5) / France 3 vins (1) / Italie 2 vins (1) / Portugal 1 vin (1)

 

Top 20 : USA 12 vins (14) / Italie 4 vins (1) / France 3 vins (1) / Portugal 1 vin (1)

 

Top 50 : USA 27 vins (29) / Italie 13 vins (6) / France 5 vins (4) / Portugal 2 vins (2) / Australie 2 vins (0)

 

La seule novation est la progression de l’Italie qui dans le Top 100 passe de 9 en 2010 à 20 et retrouve le niveau de 2009. La France passe de 19 en 2010 à 17 et retrouve son niveau de 2009.

 

Cependant derrière ses chiffres se cache une rétrogradation générale des vins français dont 7 se situent entre la 92ième place et la 99ième.

 

Exit le Chili. Exit les Châteauneuf-du-Pape qui étaient jusqu’ici les chouchous du Wine Spectator. Exit aussi les hauts prix : l’an dernier Château de Beaucastel Hommage à Jacques Perrin 2007 35ième 99 535$ alors qu’en 2011 le vin le plus cher est américain à 175$ Peter Michael Les Pavots Knights Valley 2008 qui est 50ième.

 

Le vin le moins cher est portugais 9$ Quinta de Cabriz Dão 2008 qui est 42ième

 

L‘équilibre des blocs reste à peu près identique : USA 41 vins (44) / L’Europe 52 vins (46) / Hémisphère sud : 7 vins (10)

 

Pour les prix :

-         Les moins de 25$ : 26 vins dont 23 USA /7 Italie / 6 France

-         Les 25 à 50$ : 44 vins dont 23 USA / 7 Italie / 6 France

-         Les 50 à 75$ : 20 vins dont 7 France /5 Italie / 4 USA

-         Les 75 à 95$ : 5 vins 3 USA / 2 Italie

-         Les plus de 95$ : 5 vins 4 USA et 1 Argentin

 

Pour les vins français par régions :

1-      Vallée du Rhône : 6 stable

2-     Bourgogne Beaujolais : 3 en baisse (5)

3-     Loire : 2 stable

4-     Languedoc-Roussillon : 2 stable

5-     Bordeaux : 2 en hausse (1)

6-     Alsace : 1 stable

7-     Champagne : 1 stable

 

Le classement des vins français :

 

-         N°3 Domaine Huet Vouvray moelleux Clos du Bourg Première Trie 2009 69$

-         N°9 Alain Graillot Crozes-Hermitage La Guiraude 2009 55$

-         N°10 Château de St-Cosmee Gigondas Valbelle 2009 58$

-         N°21 Georges Duboeuf Morgon Jean Descombes 2009 15$

-         N°47 Hecht&Bannier Côts du Roussillon Villages 2008 22$

-       N°54 Vincent Girardin Moulin-à-Vent Domaine de la Tour du Bief Clos de la Tour 2009 22$

-         N°67 Zind-Humbrechted 2009 32$ Gewürztraminer Alsace L170 209 23$

-         N°77 Ayala Brut Champagne majeur NV 40$

-         N°84 Domaine la Monardière Vacqueyras Les 2 Monardes 2009 26$

-         N°90 Jean-Michel Stephan Côte-Rôtie 2009 65$

-         N°92 Bernard Baudry Chinon Franc de Pied 2009 32$

-         N°94 Château Brown Pessac-Leognan white 2008 37$

-         N°95 Château canon-La Gaffellière St Emilion 2008 57$

-         N°96 Eric&Joel Durand Cornas Empreintes 2009 65$

-         N°97 Philippe Colin Chassagne-Montachet Les Chenevottes 2008 65$

-         N°98 Louis Chèze St Joseph Caroline cuvée Prestige 2009 25$

-         N°99 Château Ste Eulalie Minervois La Livinière La cantilène 2008 25$

 

Les Séries par Top de chaque pays du 10 à 100 par saut de 10 :

 

USA :              4 / 8 / 5 / 6 / 4 / 2 / 5 / 4 / 2 / 0 /

Italie :              2 / 2 / 1 / 2 / 4 / 3 / 2 / 2/ 2 / 0 /

France :          3 / 0 / 1 / 0 /1 / 2 / 1 / 1 / 2 / 7 /

Portugal :       1 / 0 / 0 / 0 / 1 / 0 / 2 / 0 / 0 /0 /

Espagne :       0 / 0 / 2 / 0 / 0 / 2 / 0 / 1 / 1 /1 /

N- Z :                 0 / 0 / 1 / 0 / 0 / 0 / 0 / 1 / 0 / 0 /

Australie :        0 /0 / 0/ 2 / 0 / 0 / 0 / 0 / 0 / 0/

Argentine :      0 /0 / 0/ 0 / 0 / 1 / 0 / 0 / 0 / 1 /

Allemagne :     0 / 0 / 0 / 0 / 0 / 0 / 0 /1 / 0 /0/

Autriche :         0 / 0 / 0/ 0/ 0 /0 / 0 / 0 / 2 /0 /

Grèce :              0 / 0 / 0/ 0/ 0/ 0 / 0/ 0/ 0 / 1/

 

Pour la petite histoire le 37ième Tablas Creek Côtes de Tablas  Paso Robles 2009 a un petit air de Châteauneuf  puisque « Tablas Creek Vineyard a été fondée par la famille Perrin du Château de Beaucastel et Robert Haas, importateur de longue date et fondateur de Marques Vineyard. Ils ont choisi les collines de Las Tablas quartier de l'ouest de Paso Robles pour ses similarités avec Châteauneuf du Pape: les sols calcaires, un climat favorable, et le terrain accidenté.

Les partenaires importés des cépages traditionnels cultivés, y compris le Mourvèdre , Grenache Noir , Syrah , et Counoise pour les rouges, et Roussanne, Viognier, le Picpoul Blanc, Marsanne et Grenache Blanc pour les blancs. Le vignoble est bio. »

 

Le 89ième Telmo Rodriguez Toro Gago 2007 Telmo Rodriguez www.telmorodriguez.com  

 

« D'origine Basque, mais se considérant très proche de la culture française, Telmo Rodriguez a fait des études vinicoles à l'Institut d'œnologie de Bordeaux, avant d'effectuer des stages auprès de Cos d'Estournel, Jean Louis Chave et Trevallon. Il a aussi travaillé à la vinification des vins du domaine familial de Remelluri, en Rioja. Puis, en 1990, avec un investissement des quelques milliers d'euros à peine, il lance sa propre entreprise vinicole. Il achète des raisins pour produire ses premiers vins. Ses premières parcelles de propriété n'arriveront qu'en 1997, en Rioja. Paradoxal pour quelqu'un qui brûlait d'envie d'explorer des nouvelles régions.

Un des grands principes de Telmo Rodriguez est celui du respect de la tradition espagnole de cultiver la vigne en gobelet, car cette méthode de conduire la vigne la protège des grandes chaleurs de vignobles ibériques. Il est farouchement opposé à la mode de palisser les vignobles et n'achète que des vignes qui respectent son idéal. Telmo travaille aussi en biodynamie mais, faisant preuve d'un grand bon sens, il avoue qu'il ne le fait que pour le respect de la terre et que la mention de viticulture biologique n'a aucune importance à ses yeux. L'important est que le résultat soit un vin équilibré et savoureux. » extrait du www.ledegustateur.com

 

Qu’en pense notre Vincent national par qui le Top 100 de Wine Spectator m’est arrivé ?

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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 00:09

de-Gaulle-930x620_scalewidth_630.jpgEn notre vieux pays, le maître incontesté de la Conférence de Presse fut Charles de Gaulle avec un accessit à son successeur Georges Pompidou. Dans cet exercice solitaire tous les ingrédients de la mise en scène y étaient assemblés : le décorum de la salle des fêtes de l’Elysée, l’estrade ou trônait le chef de l’Etat, le gouvernement en son entier aligné, le parterre de la presse nationale et internationale, les longues réponses du chef de l’État sans notes avec son phrasé si particulier et l’art de la formule qui frappe pour le Général, la grande érudition pour Georges Pompidou voir les vidéos :

- link

- link

 

« Nous allons parler de la Chine.

De multiples questions m'ont été posées. Je répondrai à tout le monde en même temps, en expliquant ce qu'il en est. La Chine, un grand peuple, le plus nombreux de la terre ; une race, où la capacité patiente, laborieuse, industrieuse, des individus a, depuis des millénaires, péniblement compensé son défaut collectif de méthode et de cohésion et construit une très particulière et très profonde civilisation ; un très vaste pays géographiquement compact quoique sans unité, étendu depuis l'Asie Mineure et les marches de l'Europe jusqu'à la rive immense du Pacifique, et depuis les glaces sibériennes jusqu'aux régions tropicales des Indes et du Tonkin ; un Etat plus ancien que l'Histoire, constamment résolu à l'indépendance, s'efforçant sans relâche à la centralisation, replié d'instinct sur lui-même et dédaigneux des étrangers, mais conscient et orgueilleux d'une immuable pérennité, telle est la Chine de toujours. » Charles de Gaulle


La conférence de Presse précédant la vente des Hospices de Beaune recèle des ingrédients qui font d’elle un objet unique dans notre monde du vin et me la font qualifier de post-gaullienne : le lieu, la superbe salle des pôvres, l’horaire matinal : 10 heures, le climat proche parfois du glaciaire, le rituel quasi immuable. Comparaison n’étant pas raison je m’en tiendrai là.

Celle de 2011 était ma troisième et je l’ai trouvé fort réussie. Je n’ai qu’un regret : que des journalistes de la presse économique nationale et internationale n’y assistent point. Il me semble, qu’au-delà de ceux que l’on qualifie de people qui viennent parrainer la Vente, il serait intéressant que des invitations soient lancées dans cette direction.

  claude-chevalier-dans-ses-vignes-sur-les-hauteurs-de-ladoix

Cette année, Claude Chevallier qui s’est livré, comme d'ordinaire, en ouverture, au nom du CAVB, à des figures libres sur le processus engagé par la viticulture bourguignonne pour mieux respecter son environnement, avait des accents très convaincants : 75% des vignes sont labourées, la Bourgogne n’utilise que 6% des pesticides de la vigne France, et se situe au deuxième rang, derrière la Provence, de la consommation des fongicides. Pour lui un « processus viral » irréversible est engagé pour que la Bourgogne soit la référence mondiale des grands vins nés d'une viticulture durable. Vaste programme aurait dit le Général ! Mais comme le note Claude Chevallier : quand on fait mieux, et de mieux en mieux,on ne revient pas en arrière.

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Louis-Fabrice Latour, le président de l’Union des Maisons de Vins de Bourgogne, avec sa virtuosité habituelle, a manié les valeurs, les volumes, les millésimes, les campagnes, les pays pour dresser un tableau économique d’ensemble de la Bourgogne du vin. J’ai pris des notes à la volée ce qui est, chez moi, un exploit car j’ai en sainte horreur la prise de notes et je vous les restituent :


-         Fin 2011 retour au niveau d’avant-crise

-         Perspectives encourageantes.

-         La campagne d’achat du millésime n’a pas commencé

-         Les stocks sont plutôt bas surtout pour les vins à rotation rapide ;

-         Il reste chez certains des importateurs des 2009

-         A la fin septembre à l’exportation les volumes sont stables et la valeur a progressé de 17%.

-         Pour les prix de la campagne : être raisonnable, stabilité ou légère baisse ;

-         Pour l’aspect millésime 2009 : grand succès pour les rouges : +7% en volume et +32% en valeur. Pour les blancs : -3% en volume et +7% en valeur.

-         2011 est une bonne année pour l’exportation des vins français.

-         Attention sur les volumes comme à Chablis où les hausses de prix ont provoqué un tassement des volumes. Vigilance sur les volumes et les parts de marché.

-         Fin septembre : -9% en volume et +9% en valeur avec de bonnes perspectives de fin d’année : +12 à 13% en valeur.

-         Des vents mauvais sur le début 2012 liés à la situation de l’économie mondiale.

-         Tassement de la restauration en France et il reste des 2009 chez les importateurs US.

-         Pour 2011 les succès : la Chine et les USA : +20% en volume et +35% en valeur c’est le ¼ de l’export Bourgogne en valeur.

-         La déception c’est la Grande-Bretagne.

-         Le Japon en dépit de ses malheurs s’est bien comporté : +30% en valeur.

-         L’Europe continentale, sauf la Suisse piétine.

-         La GB+USA+Japon c’est la ½ de l’export de la Bourgogne.

-         Les émergents = la ½ de la GB mais de belles perspectives.

-         La France reste stable : +1% en valeur, la GD + 3 à 4%, la restauration reste stable et les cavistes sont en baisse.

  1205766

Pierre-Henri Gagey, a lui abordé, avec sa pertinence habituelle, le marché asiatique pour noter que le Japon restait le point fort de la Bourgogne et qu’au-delà des bons chiffres : 16% du CA et 7% des volumes c’était la force et la qualité des liens entre ce pays et la Bourgogne qui s’étaient renforcé dans l’épreuve qu’a traversé le Japon.

 

La déception c’est la Corée du Sud perçue comme un petit Japon. Il n’y a pas eu d’effet Jeux Olympiques. La Corée reste un petit marché où des pays comme le Chili tiennent le marché.

 

Reste l’eldorado chinois : Hong Kong et la Chine continentale : +70% et +1110% en partant de chiffres très bas mais les bourguignons ont une approche différente des bordelais. Ils contrôlent leur distribution et entendent progresser à leur rythme. Il ne s’agit pas de déshabiller Paul (les clients traditionnels) pour habiller Jacques (les grands émergents).

 

Pour autant la Bourgogne s’intéresse à ces nouveaux marchés en y investissant car leur croissance permettra à toute la Bourgogne de progresser. PH Gagey souligne l’une des faiblesses françaises : son manque de présence sur le milieu de gamme. La bourgogne a donc une place à prendre sur ce segment.

 

PH Gagey a aussi abordé l’épineux problème de la grande Bourgogne : les relations entre les interprofessions de Bourgogne et du Beaujolais : le BGO, les Coteaux de B, les replis, le Bourgogne rouge 70% de Pinot Noir et le Bourgogne Gamay, l’implantation du Chardonnay en Beaujolais : 41 communes et délimitation parcellaire par l’INAO… J’y reviendrai un de ces 4 pour plaider la cause du Beaujolais Blanc…

 

Ce ne sont que des notes avec leur éventuelle imprécision, et si vous souhaitez vous instruire vous pouvez consulter les tableaux et graphes ci-dessous.

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 00:09

C'était au temps où Bruxelles rêvait

C'était au temps du cinéma muet

C'était au temps où Bruxelles chantait

C'était au temps où Bruxelles bruxellait…

 

Non c’était au temps de ma militance pour la méthode ancestrale, au temps où il était de bon ton de considérer les blogs comme des joujoux pour ados ou pour un passe-temps de VC et que j’écrivais de ma plume inimitable et jamais imitée (la brosse à reluire est plus douce que la brosse à décaper) :

 

« Quand je pense que les « grands esprits de la recherche agronomique» se chatouillent pour trouver des vins de faible degré et que nos « génies de la grande distribution » nous font prendre leurs pseudos-découvertes pour des innovations, alors que je les soupçonne de n’être que des moutons de Panurge en retard d’une guerre tout en se la pétant grave, alors que voilà des vins traditionnels, sympas, peu alcoolisés, pétillants, joyeux qui ne demandent qu’à être promus. Ça nous changerait de la énième promotion Champagne ou Bordeaux et des tristes têtes de gondoles. L’imagination n’est vraiment pas au pouvoir chez les boys de MEL qui cause plus vite que son ombre ou chez les « technos binaires» de Carrefour… Bougez-vous le cul les mecs ! Vous n’êtes que des « fonctionnaires » routiniers, bien au chaud, qui ne faites plus le boulot. Et ne venez pas me dire que votre mur de vin vous le dressez pour le chaland, ce con de payant. Allez faites-nous des mises en avant sympa, ludiques, sympathiques. Dites à vos chefs que le rayon vin c’est le mur de Berlin. On a changé d’époque les gars. Bon vous me direz comme je ne suis pas votre client préféré ce que je dis vous n’en avez rien à cirer. Allez, à quoi bon faire monter le degré puisque j’ai ma petite boutanche au frais.

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En ces temps reculés ma boutanche se présentait avec une fermeture à système limonade et portait un nom désuet : « vin du propriétaire » c’était une blanquette de Limoux 6,5% naturels. Je l’avais fait déguster à ma bande de djeunes et ça les avaient bluffés « Un nez de crème brulée, toasté, des arômes de miel ; une bouche explosive où les arômes compotés se confirment, où le sucré n’a rien de sirupeux grâce à une belle mâche qui laisse un sentiment de fraîcheur. » Pour eux c’était une réelle découverte et Margot, toujours aussi radicale, en voulait 2 caisses sous son lit. Et moi d’espérer que du côté de Sieur d’Arques ce produit ancestral, mais si nouveau, très fun, peuplerait un de ces jours les nuits parisiennes avec un petit lifting de l’étiquette tout en conservant sa fermeture système limonade.

 

C’était en 2008 !

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Au dernier Vinexpo, pour la nième fois je vannais Alain Gayda avec mon couplet sur sa méthode ancestrale introuvable… lorsque l’on m’apporta sur un plateau une boutanche habillée comme une quille et dénommée Cœur de Bulles, tendre  et fruitée avec 6 petit degrés. Bien sûr le vieux ronchon que je suis regrettait sa bouteille genre limo pratique pour stockage au frigo après ouverture et consommation partielle. Mais bon l’important c’est ce qu’il y a dans le flacon... Vin d’initiation, une belle transition pour des palais adolescents, âge tendre et tête de bois, même si le temps des slows a vécu. Même pour les grands prêtres de la tradition, allergiques à toute forme d’innovation, c’est du nature. Reste à ceux qui sont au bout de la chaîne, les distributeurs de toutes tailles, à faire un petit effort pour mettre en avant cette vieille dame indigne si jeune, si pétillante, toujours adolescente…coeur-de-bulles-006.JPGcoeur-de-bulles-007.JPG

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 00:09

hospice-002.JPGSamedi matin, en descendant du tortillard brinquebalant assurant la liaison Dijon-Chalon s/Saône, il tombait sur Beaune une pluie glacée. Le quai était noir de monde et dans l’étroit boyau passant sous les voies je ne pouvais m’empêcher de penser qu’un petit effort pourrait être fait pour l’accueil de ceux qui font le déplacement pour la vente des Hospices en étant carbone neutral. Pour autant j’avais le cœur léger, empli de l’intuition que ces deux journées bourguignonnes allaient se révéler d’une saveur particulière.


Programme chargé, bien minuté, pour la première journée j’avais décidé de me glisser dans la peau d’un dégustateur en charge d’acheter pour ses clients des vins correspondants à leur demande. Mise à l’épreuve sans filet sur trois terrains différents :


-         Toute la Bourgogne  assemblée au Palais des Congrès de Beaune ou la meilleure façon de marcher ;

-         Toutes les cuvées de la récolte 2011 du domaine des Hospices de Beaune ou le recueillement de la salle Saint Nicolas de l’Hôtel Dieu ;

-         Toutes les cuvées de la Maison Corton André au château de Savigny-les-Beaune ou le bruissement d’une dégustation d’acheteurs.


Pour cet exercice j’étais accompagné d’une référence me permettant a posteriori d’étalonner la perception des vins que je venais de déguster. La logistique fut sans faille et les conditions  de dégustation idéales y compris dans le grand hall du Palais des Congrès. Bien évidemment je ne vais pas vous infliger la relation de ces différentes dégustations ce serait fastidieux et sans intérêt. Ce que je veux mettre en lumière ce matin c’est de préciser ma position par rapport à ceux qui font professions de dégustateurs et qui se répartissent en deux catégories : ceux qui le font en tant que critiques et ceux qui le font en tant qu’acheteurs pour une clientèle.


Comme je l’ai écrit je ne me suis pas mis dans la peau de la première catégorie car j’estime n’avoir aucune légitimité et peu de compétences à délivrer à destination d’amateurs, grands ou petits, une appréciation ou une note sur un vin. En revanche, je me sens plus apte à capter les désirs ou les souhaits d’une chalandise particulière que j’aurais à satisfaire et à me mettre dans la peau d’un mercanti. J’avoue humblement que jamais je n’ai ambitionné d’être caviste alors que faire le métier de négociant ça m’a plus que traversé l’esprit.


La distinction entre les deux catégories est nette : le critique de vin, comme tous les critiques, exprime un point de vue personnel qui n’a pas à tenir compte de contingences commerciales alors que le pauvre gus qui achète pour revendre doit se mettre dans la peau de ses futurs clients, sauf à être, comme l'est une nouvelle génération de cavistes, des vendeurs militants. Moi ce n’est pas ma tasse de thé de militer dans le commerce. Bien évidemment je ne mets pas non plus dans la peau d’un acheteur de GD, le barnum c’est pas non plus mon truc, mais dans celle d’un gus qui souhaite toucher le plus grand nombre avec des vins accessibles, en terme de prix comme en terme de diversité.


Au risque de vous surprendre plus je vais plus je pense que la Bourgogne est un beau champ pour cette approche car, en dépit du raffinement de ses dénominations, de ses climats, elle est au sens de la géographie humaine à la bonne taille pour bien se situer et bien tirer son épingle du jeu dans la nouvelle donne mondiale qui voit les pays émergents être les vecteurs de la croissance du marché. Rassurez-vous je ne vais pas tomber dans le dithyrambe parce que je rentre de deux journées passées à Beaune mais, comme je me veux et me vis observateur des tendances, mon nez me fait humer le fumet particulier d’une approche où l’homme, les hommes gardent la main sur leur devenir loin des emballements, du paraître, des fausses gloires et des  lucioles qui viennent se taper les mandibules sur tout ce qui brille.


La dimension humaine, charnelle, l’imbrication des hommes, de leurs entreprises, ainsi que leur capacité à se côtoyer, à se parler, à se confronter, à s’affronter parfois, à ne pas se raconter d’histoires c’est-à-dire, autant que faire ce peu, à ne pas trop se mentir à eux-mêmes, à faire comme si, à ne privilégier que la douce anesthésie de l’immobilisme, permet d’avancer. Le creuset bourguignon rassemble tous les ingrédients, pour l’ensemble de ses vins, d’une démarche durable qui serait la valeur étalon de ce que devrait être nos appellations. Pour autant je ne donne pas la Bourgogne en exemple, je dis simplement que si ces hommes le veulent bien elle est en capacité de mettre ses actes en adéquation avec ses intentions. C’est une chance mais c’est aussi une certaine forme de responsabilité.


Vous allez me dire que je suis bien loin de mon parcours de dégustateur. J’en conviens mais je ne pouvais ce matin vous le restituer sans bien le cadrer. Je ne suis pas un homme pressé. Je prends le temps de la décantation, de la réflexion. En effet, je suis de plus en plus las des petites agitations de la blogosphère, des débats sans grand contenu, des pourfendeurs au seul service d’eux-mêmes, de ceux qui passent leur temps à se justifier ou à défendre des pinces-fesses plein de vacuité. M’en fous ! Je ferme les écoutilles et je me branche sur ceux qui font. C’est reposant. C’est gratifiant. C’est simple comme une poignée de mains. C’est que du bon temps partagé.


Pour preuve le déjeuner de samedi partagé avec François Desperriers et Aurélien Ibanez le duo si complémentaire de Bourgogne Live. Ils sont pour moi une réelle bouffée d’oxygène dans l’atmosphère parfois un peu confinée de la blogosphère, avec eux je me retrouve, je suis bien dans mes baskets de vieux routier. De vrais pros, ouverts, en recherche, ils sont à l’image de ce que je viens d’écrire et ils m’incitent à passer par-dessus bord tous les squames de ma vie d’avant. C’est en bonne voie.


« À un moment donné, sans prévenir, dans une vie jusque-là bétonnée au sol, tu t’aperçois, sans vrai motif, que la fin d’une période t’arrive dessus. Tu continues mais les gestes se font mécaniques, la bataille fatigue, tu le vois bien. Les hommes limitrophes à ta vie, amis et connaissances, qui étaient des hommes, avant, sont devenus des figurants diaphanes. Tu les traverses comme tu traverses l’air. Ils sont transparents.

Ils ont perdu, à tes yeux, leur raison d’être.

Les expériences qui autrefois t’apportaient de la joie ne sont plus que déception et ennui. L’existence te file entre les mains. L’existence te file entre les mains, tout simplement parce que tu as déjà trop vécu tout ça. Pourtant tu te précipites devant le miroir et tu vois que tu es encore vivant, tu n’es pas centenaire mais tu sens sur toi un poids de cinq cents ans. »

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18 novembre 2011 5 18 /11 /novembre /2011 11:00

 

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Cher Jean-Marie,

 

Je viens de visionner le documentaire «  C'est arrivé dans une cave près de chez vous » link réalisé par Jean-Yves Cauchard, je suis stupéfait, atterré et ébranlé par ce que toi, ta famille et tes collaborateurs venez de subir et d’endurer pendant des mois et des années de la part de fonctionnaires d’État, assermentés, dans l’exercice de leur fonctions de police judiciaire.


Jean-Marie, mon ami, le serviteur de l’État que je suis est partagé entre colère froide et grande honte. Oui vraiment j’ai honte, une honte qui en appelle, sans faire de phrases, à réparation. J’admire ta force d’âme et ta dignité, ce bel orgueil à la Guffens face à une adversité si méprisable. Il n’empêche que cette affaire est indigne d’un véritable État de Droit, vous avez souffert dans vos corps, vos cœurs et vos âmes, dans votre dignité, d’un acharnement, d’une volonté de vous nuire et de vous briser. C’est intolérable et ça ne doit pas être toléré.


Bien évidemment, Jean-Marie, a aucun moment, tu n’as fait état auprès de moi de ces horreurs, de tes tourments, alors maintenant tu m’es redevable que d’une seule chose : accepter que je m’enrôle à tes côtés. Mon espace de liberté est ouvert à ta juste cause.


Dans cette attente reçois, cher Jean-Marie, mes excuses de citoyen, mon regret de ne pas avoir su et pu t’accompagner dans la tourmente et l’assurance de cette franche amitié que nous avons nouée un soir, tout au bout de la nuit, à Apt avec ce cher Jean-Louis.


Embrasse ceux qui te sont chers de ma part et à bientôt autour d’une bouteille de Guffens seule appellation qui sait dire merde à ceux que Fernand Raynaud a si bien campés.

 

Jacques Berthomeau

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17 novembre 2011 4 17 /11 /novembre /2011 16:00

Il est de bon ton dans les cercles qui pensent le vin plus qu’ils ne le boivent de crier haro sur le baudet à propos de ce que fut pendant de longues années l’arrivée du Beaujolais  Nouveau. Que celui-ci, emporté par son succès planétaire, se soit vautré dans la facilité, voire même la médiocrité, je suis le premier à en convenir. Pour autant le revirement brutal de jurisprudence, ce désamour ostensible, à propos de ce vin qui se voulait simple et festif, ne se fondent pas exclusivement sur une soudaine prise de conscience du niveau de la qualité ou de l'authenticité du jus du Beaujolais Nouveau de la part des joyeux buveurs.

Corbieres-004.JPGDans notre vieux pays la caste intellectuelle a toujours méprisé, ignoré tout ce qu’elle considérait comme l’apanage du populo : l’accordéon par exemple, piano du pauvre, sauf à aller s’encanailler dans les bistros ou les lieux malfamés. Le vin en fut un bel exemple tant qu’il se scindait en deux parts très inégales : la boisson du peuple majoritaire et les vins fins apanage des grands amateurs et des gens aisés. Avec l’urbanisation, la montée des classes dites moyennes, de l’emploi tertiaire, le vin est devenu un marqueur social, un produit de statut : dis-moi ce que tu bois et je te dirai qui tu es.


 Où est la fête maintenant, la vraie, joyeuse, ludique, ouverte, sans distinction d’appartenance ? En posant cette question je n’affirme pas qu’elle n’existe plus mais je constate que l’arrivée du Beaujolais Nouveau sera fêtée majoritairement dans les lieux de dégustations, entre membres de tribus, d’initiés, de gens du vin, où, bien sûr on échangera : sur le vin bien sûr, on grignotera, mais où la fête sera étrangement absente. Ce qui faisait le charme du Beaujolais Nouveau des belles années c’est que dans tous les lieux publics, monsieur et madame tout le monde, sans complexe, sans les béquilles du vocabulaire expert, participait à la fête. Ça donnait un air de fête, comme un supplément de bonne humeur.


Sans vouloir pousser le bouchon trop loin c’est à l’image de la danse d’aujourd’hui : on danse seul au milieu des autres, on se met en scène, alors que lorsqu’arrivaient les slows ou les tangos c’était vraiment au bonheur des corps, ce qui ne signifiait pas pour autant que les danseurs finissaient la soirée dans le mitan du lit. Il fallait faire le geste d’aller inviter sa danseuse, quitte à essuyer un refus, premier acte social que la démarche vers l’autre. Tout ça c’est ringard ! Le vin est entré dans sa phase intellectuelle : il faut penser le vin avant de le boire. « Oui, oui, l’accordéon c’est génial quand c’est le bandonéon de Piazzolla que nous écoutons avec ma copine en buvant un bon petit Beaujolais nature de chez… »

Corbieres-003.JPGOui j’avoue sans honte que je me fais très souvent chier dans tous ces pinces-fesses du vin où le sens de la fête a disparu pour laisser place à, soit au truc super chiadé par une agence de communication, soit à un truc approximatif où les gens tirent des têtes de trois pieds de long. Alors, dis, quand reviendras-tu, le temps où l’on ne se prenait pas la tête avant de faire la fête ? Resterait-il plus que les vieux pour la faire, ainsi Yves Legrand en sa guinguette du Chemin des Vignes à Issy-les-Moulineaux où en plus du bien boire et du bien manger la maison fait dans le culturel  avec une exposition « L’année des Forêts » de Catherine FEFF, les dédicaces de Benoist Simmat et Philippe Bercovici de leurs livres « Les caves du CAC 40 » et « Dico-Vino » et une animation « couccounic » par la fanfare « les Jacky Parmentier » Bien sûr on va me dire que dans la province profonde la fête est toujours au rendez-vous du Beaujolais Nouveau. Merci de m’envoyer des photos. Bonne soirée à toutes et à tous…

 

Et pour qu'Eva s'envole je lui offre NIRVANA Rap me

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 00:09

68027559.jpgJe cherchais un titre qui sonne clair comme celui du film de Rohmer et ce fut le commentaire de Jules qui leva le mystère : ce serait le vin de Claire. Ce singulier est le fruit d’une première rencontre avec ce vin de Claire en 2008. J’écrivais alors : « Avec notre salade de mâche, la pintade, les fromages et la tarte, nous buvons – j’ai bien écrit buvons et non dégustons, nous sommes à table, pas en représentation - justement un Hautes-Côtes de Beaune (orchis masculata) Vin élégant, raffiné même, qui vous caresse la bouche, lui donne un goût de fruit discret et léger mais persistant comme lorsque vous allez vous-même cueillir une baie aux premières lueurs de l’aurore et que vous la croquez. Sans doute que je vais mal l’exprimer mais ce fruit on le sent nature, il s’exprime dans sa fraîcheur sans les artifices d’une extraction violente. »  

 

Sans aucune intention militante – d’ailleurs la qualification de nature n’était pas encore dans la tendance – je venais de mettre en avant un mot qui fâchait. Ce vin que j’aimais, que je buvais avec délice, n’était pas très en odeur de sainteté auprès des grands maîtres de la typicité. Orchis masculata c’était le vilain petit canard noir de la couvée. Pas d’orchidée pour Miss Naudin en parodiant un des rois du roman noir. Aujourd’hui je plaisante mais en ce temps-là les choses n’étaient guère plaisantes car ces messieurs du collège des agréeurs, qui n’admettaient aucune déviation par rapport au « vin type », ou du moins à l’idée qu’ils s’en faisaient, tenaient le destin de ce vin au bout de leur bulletin.

 

Mais qu’avait-il donc ce vin ? Quelle était son histoire ? Quel était son terroir ?  Voilà ce qu’écrivait Claire en 2008 :

 

« A la base, il y a une petite vigne plantée en cépage aligoté, en 1902, donc par mon arrière-grand-père. Depuis plusieurs années, je rêvais d’en vinifier le raisin séparément, et d’une façon bien particulière, de le presser en raisin entier, sans apport de sulfites. Je voulais le travailler comme mes ancêtres… J’avais l’impression que cela m’apprendrait beaucoup, une intuition très forte, qui s'imposait à moi…

 

En 2007, année pourtant un peu difficile d’un point de vue météorologique, je me sens prête, je me lance. La vendange est rentrée à 11°2 d’alcool potentiel naturel, et là mon intuition me dit de ne pas y toucher : non seulement il n’y aura pas de sulfites, mais pas non plus de sucre ajouté, ni bien sûr de levures, d’enzymes, de bentonite (argile qui sert à clarifier le vin)…

 

Rien que du raisin !  Et tout se passe bien... J’envisage donc assez vite une mise en bouteille sans filtration, par gravité, avec juste un petit apport de sulfites afin de stabiliser le vin et de lui permettre de voyager un peu, si besoin !

 

Á la dégustation il ne ressemble pas vraiment à l’appellation qui devrait lui correspondre : plus aromatique, plus complexe, avec des nuances inhabituelles... En outre, sa vinification particulière fait qu’il n’est pas tout à fait «dans le schéma type », qui vient d’être redéfini par la réforme de l’agrément.  En effet, après questions aux organismes responsables, il apparaît :

 

Qu’il est de bon ton de filtrer les vins (en tous cas un dépôt, même naturel, même s’il n’est aucunement amer ni désagréable au goût, est considéré comme un défaut)…

 

Qu’il est bien vu de sulfiter les vins à des niveaux élevés (même si la loi fixe des valeurs maximums, non pas des valeurs planchers)… Par exemple, là où je me contente de 50 mg par litre de dioxyde de soufre, certains exigent plus de 100 mg/l…

 

Qu’il n’est pas prévu une expression aromatique aussi exubérante, même si elle est le fait d’un terroir, d’un raisin issu d’une très vieille vigne, d’une vinification peu interventionniste, c'est-à-dire de facteurs inhérents à l’appellation…. »

 

Que des choses qui fâchaient les agréeurs mais est-ce proférer des gros mots que :

 

-          d’affirmer qu’un « grand vin, d’où qu’il vienne, se construit 365 jours par an, des vignes à la mise en bouteille, grâce au travail persévérant de toute une équipe, motivée par un objectif commun : aller au bout des choses, oser croire au potentiel de ce vin, et oser se donner les moyens de l’exprimer. » ;

-         de souligner que « c’est sans doute la grande chance de la Bourgogne : le vigneron ici, commence bien souvent par travailler sa vigne lui-même (avec parfois ses ouvriers). Les heures de labeur manuel sont aussi des heures de réflexion. Le contact avec la terre et la plante est source d’intuition à qui veut bien se laisser faire pour ressentir cela. Utilisée en vinification, relevée de toutes sortes d’observations (inévitables lorsque l’on travaille la vigne), accompagnée de quelques résultats d’analyses, cette intuition permet au vinificateur-vigneron d’adapter encore mieux les opérations de vinification à chaque millésime, à chaque lot de raisin, donc à chaque matière première. »

 

Moi je ne trouve pas. Qu’on ne vienne pas me jouer l’air du passéisme, du retour à…Tous ceux qui nous bassinent avec le terroir et qui le traitent, parfois le maltraitent, avec des recettes toutes faites, importées, imposées, me semblent bien plus éloignés de la modernité que ceux qui, comme Claire, sont  attentifs, précautionneux, pour tenter de « tirer le meilleur parti du potentiel intrinsèque de chaque lot de raisin ». Que ça plaise ou non aux tenants des solutions clés en mains, ces gestes, sont le fondement même du métier de vigneron lorsqu’il se fait artisan. Ils sont ce que fait la main après observation, réflexion, tâtonnements, hésitations pour aller, comme le dit Claire, « au bout de l’expression de nos terroirs, dans leur diversité, leurs richesses. »

 

Septembre 2008, c’était le temps des interrogations, des crispations, du doute parfois face à l’adversité, de l’espoir aussi car ces cuvées, vinifiées d’une façon bien particulière… les clients étaient nombreux à s’en dire satisfaits. Alors Claire s’accrochait car ces cuvées lui faisaient aimer plus encore son métier car elles exigeaient d’elle une immense rigueur technique, tant aux vignes qu’en cave, et elles lui  procuraient un immense plaisir des sens : complexité, saveur, émotion, »  Alors dans cette complétude Claire rêvait « d’AOC où cohabiteraient des vins aux multiples faciès, pour votre plus grande satisfaction. » ; elle bataillait «  J’ai passé des heures et des heures en réunions, pour défendre ce point de vue. « ; elle craignait « de ne pas faire le poids… »

Palace-0470.jpg 

Novembre 2011, trois années se sont écoulées et me voilà inclus dans une petite troupe, un caviste client et ses proches, qui suit Claire armée de sa pipette. Nous goûtons les 2011 :

Hautes Côte de Beaune Orchis

 Haute Côte de Nuits Myosotis arvensis

Côte de Nuits Villages Viola odorata  

 

Pour les notes des cuvées link

93278.jpg

Je me concentre sur ma dégustation tout en écoutant Claire parler de ses « enfants » comme une mère qui a trouvé avec eux qui, sans être turbulents, ne sont pas forcément toujours très sages, une harmonie, un équilibre, une façon de faire qui leur convient. En effet, ne pas être interventionniste est tout le contraire de se désintéresser de ce qui se passe,  ça exige de redoubler d’attention, de présence, de précision. Moi, qui ne suis pas vigneron, mais qui suis père, je sais d’expérience que cette liberté n’est pas un facile laisser-faire mais la capacité d’être à la fois doux et ferme. Certains d’entre vous vont sans doute  sourire, me railler même, en me taxant de littérateur, d’assembleur de mots et que la dégustation c’est bien autre chose que cette approche sensible. Qu’en savez-vous ? En effet, à l’instant où j’écris ces lignes, du temps s’est écoulé depuis  ma dégustation des vins de Claire et je l’ai intériorisée. En clair, si le vin de Claire – je maintiens volontairement le singulier – ne m’avait pas de nouveau séduit, comblé, je ne serais pas en train d’écrire ce que je vous venez de lire. Si je croisais de nouveau l’un des vins à petite fleur de Claire, non pas à l’aveugle mais dans un verre servi sans que je vois l’étiquette du flacon, je le reconnaîtrais. Prétentieux peut-être mais il n’empêche que ce fut le cas l’autre soir avec un verre de Chablis d’Olivier de Moor. Un vin à forte personnalité à une forte identité que ma mémoire sensorielle, comme ma mémoire tout court, reconnaît avec une plus grande facilité.

 

Ainsi va la vie d’un petit chroniqueur, ses vrais petits bonheurs il les trouve ainsi au détour de ses rencontres, de ses retrouvailles, des liens créés sur son espace de liberté. La vraie vie quoi ! « Un peu de douceur, de convivialité, de plaisir partagé, dans ce monde de brutes... » c’est ma raison sociale et je n’ai pas l’intention d’en changer…

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