Overblog Tous les blogs Top blogs Économie, Finance & Droit Tous les blogs Économie, Finance & Droit
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 14:10

Corbières 008N’étant ni riche ni célèbre, donc pas justiciable des pinces-fesses exotiques pour gogos pleins d’euros, je suis allé faire le beau dans les Corbières à l’invitation d’une fidèle lectrice Nadine Franjus-Adenis. Voici 13 petites esquisses que m’a inspiré l’Université de la Vigne et du Vin de Ferrals-les- Corbières.

composition-accueil.jpg

1-      La géographie physique : « En aval d’Axat, la rive droite de l’Aude est accidentée par les Corbières, chaînes formées de terrains d’âge très divers, fortement plissés, depuis des schistes siluriens jusqu’à des grès éocènes. C’est « un fragment du Massif ancien de la France centrale, englobé plus tard dans la zone des plissement pyrénéens. »

Malgré ses faibles altitudes, les Corbières sont malaisées à franchir. Leurs pentes dénudées, leurs sommets brulés par le soleil, couverts de pierres blanchâtres, s’interposent entre le Bas-Languedoc et le Roussillon, et les communications sont rares entre ces deux pays ; elles se limitent presque exclusivement au littoral, où passent la route et le chemin de fer. »

Vidal de La Blache 1909

 

2-     La géographie humaine : « L’expression de pays a cela de caractéristique qu’elle s’applique aux habitants presque autant qu’au sol. Quand nous avons cherché à pénétrer dans la signification de des termes, nous avons vu qu’ils expriment, non pas une simple particularité, mais un ensemble de caractères, tirés à la fois du sol, des eaux, des cultures, des modes d’habitation. Voilà donc, saisi sur le vif, cet enchaînement de rapports partant du sol et aboutissant jusqu’à l’homme.

 

3-     Histoire de la vigne : dédié à Jacky Rigaux le Bourguignon découvrant les Corbières « C’est à l’époque classique que débute véritablement l’histoire du vignoble languedocien, à commencer par les Grecs qui s’installent et plantent la vigne à l’embouchure de l’Hérault, autour d’Agde, au Ve siècle avant JC (…) Les Romains prennent le relais des Grecs trois siècles plus tard, en y créant une province en 118 avant J.-C., axée autour du port de Narbonne. Dans cette province narbonnaise, la production viticole rencontre tellement de succès qu’elle fait vite concurrence aux vins de la péninsule italienne, au point qu’une bonne partie des vignes y sont arrachées sur l’ordre de l’empereur Domitien en 92 après J.-C.

Lorsque la viticulture est établie dans toute la Gaule par l’empereur Probus en l’an 276, le Languedoc reprend sa place privilégiée dans le paysage viticole français, qu’il ne cesse de conforter. Après l’introduction du chasselas, du muscat, et du carignan venu d’Espagne, ce sont les croisés qui enrichissent la gamme des cépages languedociens avec des variétés rapportées du Proche-Orient, que les monastères sont prompts à expérimenter et à exploiter.

A  partir du VIIe siècle, bien avant les premières croisades, ce sont les moines qui ont pris le contrôle du vignoble. Leur implantation est principalement l’œuvre de Saint Benoît d’Aniane (750-821) qui développe et réforme l’ordre des bénédictins en Gaule, puis dans l’Europe entière, sous le règne de Charlemagne et de Louis le Pieux.

Spectaculaires sont l’ascension et l’œuvre de ce guerrier devenu moine, qui commence sa carrière comme œnologue en quelque sorte, puisqu’il est échanson à la cour de Charlemagne, chargé de goûter et de servir le vin, avant de se retirer dans les ordres pour servir Dieu. Il rentre à l’abbaye de Saint-Seine en Bourgogne où son ascétisme fait figure d’exemple. Cellérier – c’est-à-dire économe – de son établissement, il irrite plus d’un moine, car aux dires de son biographe Ardo : « comme il ne leur fournissait pas de vin à volonté, plusieurs le regardaient de travers. »

 

à suivre dans « Terre de Vignes » Charles Frankel au Seuil.

 

4-     « Un américain dans les vignes de Corbières » Des Ligneris n’en venait pas moins y acheter des terres sélectionnées : ce qui l’intéressait en particulier, c’était ce qu’il appelait son « terroir d’exception ». Il avait réussi à déniche les meilleurs terrains du plateau des Corbières. Les vignerons du Vieux Monde respectaient cette maxime « Terre pauvre, grand vin ». Si les terres riches de la plaine étaient bonnes à quelque chose, c’était à produire du raisin en quantité ; mais les vignes rares se trouvaient sur les terres hautes, sur ces coteaux et plateaux bien exposés où le cep plongeait profond ses racines pour puiser l’eau et ses minéraux. »

« - Voilà ! s’exclama Des Ligneris d’un ton catégorique. Parlez-moi de culture bio. Ici, les voisins ne déversent pas de produits chimiques sur leurs terres. Pour une bonne raison : des voisins, il n’y en pas. Ici, les voisins, c’est le ciel et la garrigue.

       Robert Camuto au café du théâtre de Fabrezan dans « Un américain dans les vignes » chez Michel Lafond

 

5-     Les « 4 discours » des élus : souvenir du dernier Congrès d’Antoine Verdale de la CNCV à Carcassonne où, l’inénarrable Jacques Blanc, alors président de la région, occupa longuement le temps de paroles, rien que pour m’emmerder, sauf que les impératifs horaires de mon avion m’empêchèrent de prononcer le discours attendu par les congressistes, d’où leur ire contre le dit Président…Corbieres-006.JPG6-     « Le Lion des Corbières » Jean Vialade « L’existence de Jean a souvent ressemblé à la crue de ces masses d’eau écumante capables de tout emporter sur leur passage pour accomplir leur destin ? Destin de rivière (l’Orbieu) ou d’homme : de la source à l’océan, c’est presque la même chose. Et le flot des passions de celui que l’on a surnommé le « Lion des Corbières » n’a-t-il pas menacé maintes fois de déborder, au temps du CAV ? L’hérédité veillait, avec le sens de la mesure des paysans aranais et catalans desquels il est issu.

Le bio (en 1985) nous a pris à une époque où tout le monde était dans l’agriculture à outrance. Ils préparaient la vache folle. Avec d’autres, nous anticipions sur le besoin de retour au naturel. Dans la Corbière (il nomme son pays au singulier), nous n’avions pas d’autre solution. »

 

« Guerriers du vin une saga occitane » JP Juge Loubatières

 

7-     Michel White-Smith : seul anglicisme toléré à l’Université de la Vigne et du Vin par Nadine Franjus-Adenis. Normal, il est si Français !

 

8-    Pascal Frissant : quand on est Coupe-Roses, et qu’on est en plus un château pas étonnant que le Rocard, qu’aimait pas trop le locataire de l’autre Château, coupât les vivres à une feuille révolutionnaire.

 

9-     Accord Mets-Vins : peu très nettement mieux faire. J’aurais aimé qu’on me laissât la liberté d’aller me mêler au peuple des vignerons. Les tables officielles j’ai beaucoup donné.

 

10- « Volem dire al païs » : content de revoir sur la toile Philippe Vergne qui a tant aimé Cap 2010.

 

11-  Face de Bouc : j’y suis mais Dieu que les consultants sont gonflants ! « D'accord!» slide suivant...

 

12- Table ronde : il y avait une très jolie femme au premier rang et j’ai beaucoup regretté de devoir quitter si tôt, et la table ronde, et Ferrals-les-Corbières pour rejoindre la gare de Narbonne… mais je reviendrai pour aller à la rencontre des vignerons chez eux…

 

13- Merci à vous Nadine Franjus-Adenis de m’avoir invité… ce fut une belle journée avec un public nombreux, chaleureux, il ne vous reste plus qu’à recommencer l’année prochaine. Je compte sur vous pour les annales de cette session de l’Université de la vigne et du vin de Ferrals-en-Corbières.

Corbieres-005.JPGCorbieres-007.JPG

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 00:09

Ausculter le ciel, se référer à des dictons, rechercher dans le passé des références, suivre le rythme des saisons, dans le fin fond de mon bas-bocage les fluctuations du climat occupaient une place importante. Trop chaud, trop froid, trop mouillé ou pas assez le paysan a toujours été raillé pour son éternelle insatisfaction à propos du temps qu’il fait. Il fallait le comprendre en ces temps où les mauvaises récoltes étaient synonymes de ceinture serrée pour toute une année. Bien sûr, je n’ai pas connu les périodes où les mots, disette, famine, misère étaient le lot des petits, les menuz. Ainsi « À Noël 1420, les enfants pauvres se réfugient sur les fumiers, qui dégagent une chaleur animale, et ils crient. « Je meurs de faim ! » L’importance de la récolte de blé, le froment, liée à la climatologie – pas qu’à elle car les guerres avec leur lot de pillage, de récolte détruites, scandent de longues périodes – se traduisaient soit par de véritables saignées dans la population, soit par un développement de la natalité et de la prospérité.

 

Le livre d’Emmanuel Le Roy Ladurie et de Daniel Rousseau&Anouchka Vasak « Les fluctuations du climat de l’an mile à aujourd’hui » chez fayard est un ouvrage remarquable car accessible à tous. Pour un esprit curieux ça se lit avec un intérêt soutenu car comme le souligne la quatrième de couverture « il n’y a pas plus de sens de l’histoire que de fatalité climatique. Sur une question aussi complexe que les changements climatiques, il faut  se méfier des vérités établies et leur préférer l’étude scrupuleuse année après année, des sources disponibles de la longue durée. »)


9782213654249-G.jpg

 

De plus il y a de la poésie dans les dénominations du découpage historique : on part du petit optimum médiéval, puis vient l’installation  en force du petit âge glaciaire, suit le Quattrocento, suit le « beau » XVIe siècle avant le retour en force du petit âge glaciaire. À partir de là s’enchaîne les fluctuations aux noms de baptême en harmonie avec la période concernée : ainsi la première, la fluctuation Galilée (1602-1634) prince de la science de son temps » et l’un des « précurseurs du thermomètre. » ou  la fluctuation Montesquieu (1718-1746)  inventeur pour le XVIIIe de la « théorie des climats » ou la fluctuation Choiseul (1747-1774) qualifié de Mendès-France du règne de Louis XIV pour finir sur la fluctuation Prométhée  (1998-2010) l’inventeur du feu qui « donne légitimement son nom à notre époque marquée par l’excès prométhéen des combustions de toute espèce, généreusement génératrices d’un CO2 dont l’influence réchauffante sur notre climat planétaire paraît bien établie ».

 

Un livre à lire donc moi je l’ai trouvé passionnant !

 

Pour vous en persuader je vous en livre quelques extraits dans l’ordre chronologique :

 

« On signalera  aussi, dans le style possiblement du petit âge glaciaire, la très mauvaise année 1330 : récolte de vin désastreusement amputée en Ile de France… »

 

« Le millésime 1481, c’est d’abord l’année du grand hiver (glacial de décembre à février 1480-81) ; puis ce sera le festival des pourritures terrestres, printemps et été, variables certes, mais maintes fois extraordinairement pluvieux (…) Les vin du pays de Bade sont, cette année-là, exécrables »

 

« L’année  1540, estivalement parlant est splendide ; elle donne un vin à telle charge de sucre qu’il fait fonction d’apéritif vendu très cher pendant plus d’un siècle. »

 

« 1556 est une année de grande sécheresse (…) Vendanges qualitatives, bons vins, ample exportation des vins locaux produits dans les pays de basse Loire, ainsi que du sel marin récolté en abondance grâce à l’intense évaporation due à l’ensoleillement, le tout exporté à partir du port de Nantes.. »

 

« La date des vendanges, elle, est éloquente : leur moyenne s’établissait, durant le « beau XVIe siècle » (1500-1561), au 27 septembre ; elle n’est plus, dans la période1562-1601, que le 30 septembre. Le taux des vendanges tardives (en octobre) est monté de 37% pour la première période à 48% pour la seconde ; le rafraîchissement est net. »

 

« la belle prospérité du règne d’Henry IV, post-1600, règne devenu enfin pacifique, devrait encourager des vendanges plus qualitatives et plus tardives, mais il n’en est rien. Le climat a dicté sa loi, plus rigoureuse avant 1600, un peu plus douce après cette date. »

« les effets négatifs de la décennie « trop » fraîche, 1591-1597, par rapport à des périodes antérieures et ultérieurs, sont très nets en particulier vis-à-vis de la production du vin. De fait, on a affaire à des hivers rudes qui qui peuvent même geler les ceps ou simplement geler les rameaux de vigne et paralyser ainsi la production des  raisins sur une grande partie du vignoble pendant trois ou quatre ans. Citons ensuite les gelées de printemps, avril-mai, qui portent un coup mortel ou semi-mortel aux futures vendanges, et enfin des étés pourris, trop dépressionnaires, hyper-pluviométriques. »

 

« On connaît bien la production des susdit breuvage par les taxes qui s’y appliquent, les redevances fiscales, les comptes des institutions, abbayes et autres propriétaires, par les recettes des hôpitaux, qui sont souvent de grandes étendues de vignobles. La conclusion va de soi. De 1587-1588 à 1594, il y a une diminution dramatique de la production de vin, renchéri du coup en raison de toutes ces intempéries dans les régions ci-dessus mentionnés, spécialement l’aire de Vienne et de Zurich, très bien étudiées ; et puis en contrepartie, un essor remarquable de la production de céréales, et don c de bière en tant que production de remplacement. »

 

« Nouveaux contrastes, s’agissant des quatre années 1672 à 1675 : les vendanges y sont en date moyenne au 2 octobre ; tardivité ! (…) Ce rafraîchissement est sensible dès 1672 ; très net en 1673 ; net encore en 1674, et terriblement évident en 1675 avec une vendange bourguignonne au 14 octobre (…) La marquise de Sévigné a commenté admirablement le phénomène  dans des lettres de juin-juillet 1675 : le rafraîchissement fut très sensible à Paris en juin, avec ensuite un réchauffement en juillet qui a sauvé les moissons ; rafraîchissement durable (par contre) en Provence et en Vaucluse, et jusqu’à Valladolid où les vendanges sont au 26 octobre (…)

 

« En 1692 surtout le pronostic s’aggrave : grosse pluies au  printemps, puis en été et en automne. Par représailles, on profane la statue  de saint Médard, patron de la pluviométrie, car il  a stimulé à l’excès les abats d’eau. Les vendanges de 1692 prennent place tardivement en octobre, et même en novembre selon les régions, en lieu  et place de septembre. Les raisin sont durs comme des billes ; le jus issu du pressoir a goût de vinaigre. Le vin obtenu ressemble à  celui de 1675, autre année ultra-tardive. »

 

« La France en général et le Bassin Parisien en particulier ont donc vécu de 1727 à 1738 une douzaine d’années frumentairement plaisantes, sans accident climatique grave, comme une bénédiction tombée du ciel. Mais ces années exemplaires ont un revers : la surproduction des vins, fille du trop beau temps. Et donc l’effondrement des prix du breuvage, lésant la viticulture méridionale. En moitié nord de la France 5bourgogne et ailleurs), la demande accrue, en provenance notamment de Paris, avait stimulé la plantation des ceps. »

 

« Le gouvernement de Louis XV s’est décidé de toute façon à suivre l’exemple de l’empereur Domitien (92 après JC) : il interdit partiellement les nouvelles plantations de vignes à partir de 1729 ; en 1731, l’interdiction se fait impérative. Mais les volumes des récoltes sont à nouveau regonflés, en 1737, 1738 et 1739, par un triennat de grosses vendanges. Le désastre climatique froid/humide de 1740, tueur de raisins, mettra fin provisoirement à  cette dépression du prix du breuvage. »

 

« La canicule 1811 n’a toutefois pas que des inconvénients (souvent graves). Elle favorise, en termes viniques, l’émergence d’un bon millésime : c’est l’inoubliable vin de la Comète, par coïncidence avec le passage d’un astre errant dans le ciel du grand Empire. L y a ainsi disjonction du double symbole eucharistique : raréfaction et cherté du pain ; hyper-qualité du jus de la treille. »

 

« En France, la qualité vinique 1868 est extraordinaire, même si l’on déplore les débuts du phylloxéra – mais c’est un autre problème. Dans le Médoc, les vins super-qualitatifs de 1868 grimpent à des prix quelque peu délirants du fait de ces conditions climatiques exceptionnelles. Le courtier bordelais Lawton note parmi les vignobles une pousse vigoureuse et rapide. Fortes chaleurs, heureux développement de la fleur, récolte abondante, espérance d’une bonne qualité. Le 14 septembre 1868 Lawton signale encore, rétrospectivement, une température constamment favorable depuis le printemps jusqu’aux vendanges ; maturité parfaite ; belle couleur ; netteté et finesse du goût ; vins  vifs, corsé, élégants, séveux. »

 

« Les vins, au terme de ces beaux étés, ont eu « leur chance ». C’était vrai de 1893, ce l’est également de 1898 et 1899 : similitude climatique agréable ! A Bordeaux notamment, très forte moyenne thermique du trimestre estival, spécialement lors de l’ultra-calorifique printemps-été de 1899. Pluviométrie parfaitement ajustée ; vins indemnes de toute maladie, et d’une grande rectitude de goût, absolument sains u cours des deux années terminales du siècle. En 1899 surtout, fraîcheur de goût ; distinction et bouquet ; quantités viniques pourquoi pas, en effet, diminuées par la sécheresse ; mais les raisins sont propres et sains (sans mildiou, ni conchylis, ni pourriture) ; espérance de très bons vins au terme du parcours – espérance effectivement concrétisée à l’automne. »

 

« Les années 1904-1906, elles, ont d’énormes vendanges (favorisées par l’ensoleillement), en quantité à Béziers, en qualité à Bordeaux, avec en conclusion la révolte des vignerons du Midi en raison de cette surproduction et de l’écroulement des prix de leurs vins. Les trois dates de vendanges successives, lors du triennat « solaire » 1904-1906, sont unanimement précoces, en Bourgogne et à Bordeaux. »


1911 « Les vins sont délicieux, notamment à Bordeaux, grâce à une canicule sèche. Le Guide Hachette distribue des 19 ou  des 20 à la plupart des grands vignobles français, alors qu’en 1910, pour des raisons inverses, on en était plutôt aux notations exécrables, par suite du mauvais temps ; cela allait jusqu’au « zéro pointé »En 1911, Bordeaux triomphe. Du vin à »bonne couleur, très belle, du bouquet, de la netteté, maturité suffisante mais pas  excessive ; du vin onctueux (sic), sans aucune âpreté, ni aucun angle. Un produit très plaisant ». Vendanges précoces, autour du 12 septembre, en France du Nord. »

 

« Restons en 1921 : logique estivalo-automnale ! Les vendanges 1921 sont précoces. Qualité extraordinaire du breuvage de ce millésime : 20 sur 20 un peu partout selon le Guide Hachette des vins. Du nord au sud et de l’est à l’ouest, côtes-du-rhône exceptés. A Bordeaux, et ailleurs, le vin est excellent et de bonne garde. Le plus grand des château-yquem, selon certains Anglais, est daté de ce millésime. »

 

« La séquence 1928-1950 débute par les beaux étés chauds et secs de 1928-1929 (…) Côté vins, 1928 et 1929 sont d’extraordinaire qualité en Bordelais comme en Bourgogne et en Champagne. René Pijassou, l’éminent spécialiste du Médoc, qualifie les grands vins de sa région en 1928 et 1929 de « pleins, corsés, séveux, riches, de longue garde et servant de référence. Une fois de plus, on ne se lassera pas de le répéter dans ce genre de conjoncture, Bordeaux pavoise et Béziers gémit : déluge vinique national et méridional !La surproduction du breuvage écrase les prix dans le méga-secteur sudiste des « gros rouges », gonflé aussi par la technique en progrès. »

 

« 1945 : janvier glacial, anomalie thermique négative de 5,5° (soit une température moyenne de – 0,7°) pour l’ensemble de l’Hexagone (…) Mais l’été est exceptionnellement chaud et sec : vendanges précoces ; vins prodigieux, notamment le mouton-rothschild 1945, d’illustre mémoire, et en Lusitanie le porto Graham’s de la même année chère aux Britanniques. »

 

Après je suis né et tout a été bouleversé (ma mobylette…). Pour connaître la suite reportez-vous au livre d’Emmanuel Le Roy Ladurie et de Daniel Rousseau&Anouchka Vasak « Les fluctuations du climat de l’an mile à aujourd’hui » chez fayard

 

coeur de bulles 008

coeur-de-bulles-009.JPG

coeur-de-bulles-010.JPG

Partager cet article
Repost0
9 novembre 2011 3 09 /11 /novembre /2011 00:08

Table ronde BIVB.Image fixe002Maître taulier, qui comme vous le savez adore mettre son nez là où on ne lui demande pas, a de suite perçu que, sous un titre bateau : « Le goût du vin, hier, aujourd’hui, demain » les organisateurs du colloque de Beaune, le pôle Technique et Qualité du BIVB en l’occurrence, cachaient un sujet : « les vins à forte personnalité » qui fâche beaucoup  les tenants du « circulez, y’a rien à voir » et par ailleurs grands défenseurs de la typicité, d’un soi-disant air de famille qui voudrait que les vins d’une même appellation aient tous une certaine ressemblance. Je caricature à peine.

 

Bien avant que les petits loups et louves de la capitale et de l’autre partie de la France s’agitassent pour la défense de vins baptisés, un peu rapidement et commodément, nature le débat était vif entre les tenants de la doctrine officielle et un certains nombres de vignerons qui estimaient que la dérive de nos appellations d’origine condamnaient celles-ci, à court terme, à n’être, dans leur majorité, que  de pâles copies ce qu’elles furent. Je ne vais pas revenir pour la nième fois sur ce sujet qui a été mis sur la table par René Renou et ma pomme au début de ce siècle, débattu, relayé par les fondateurs de « vignerons en nos appellations » devenu Sève et quelques autres, et enterré, sans fleurs ni couronnes, sous ce que l’on a désigné bien rapidement  la réforme de l’INAO qui s’est adjoint pour l’occasion du Q de la qualité. L’heure est à la norme et à la normalisation : sous les cahiers des charges et les organismes de contrôles se profilent une mise au pas du secteur du vin qui n’est, pour certains, qu’un produit agro-alimentaire comme les autres qui doit passer sous le croskill d'une qualité purement alimentaire.

 

Au risque de vous surprendre je dis : chiche ! Pourquoi pas pour les vins qui, d’une manière déclarée ou non, ont choisi ce parcours. Je suis de ceux qui ont toujours affirmé que les deux systèmes étaient compatibles, qu’ils pouvaient vivre leur vie chacun de leur côté. Le problème ne se situe pas à ce niveau mais dans la confusion savamment entretenue pour des vins qui, si vous me permettez l’expression, veulent le beurre et l’argent du beurre (je laisse la crémière de côté). Oui, encore aujourd’hui, sous les grandes ombrelles des Appellations d’Origine maintenant Protégée se prélassent des vins qui n’ont rien à y faire. Pour faire plaisir à Patrick Baudouin et à Jean-Michel Deiss  je le dirais d’une autre façon, avec des pleins et des déliés, « des vins dont le lien avec leur terroir n’est vraiment pas prouvé…». La grosse cavalerie des chevaux lourds continue de vouloir se parer des attributs des pur-sang. Pour quel bénéfice : celui de plomber une partie des vins de haute expression, ceux que le diplomate Jean-Yves Bizot, vigneron à Vosne-Romanée link , a baptisé : à forte personnalité.

Table ronde BIVB.Image fixe018Alors vous allez me faire remarquer que tout cela est bel et beau mais pourquoi en faire tout un fromage : ces vins à forte personnalité ont trouvé leur clientèle et ils n’ont aucun souci à se faire. Sauf que, tout d’abord les gardiens du temple ont mené la vie dure à certains des vignerons élaborant ces vins en leur faisant subir des rebuffades, de véritables parcours du combattant, sous le prétexte qu’ils n’entraient pas dans les clous. Dans mon petit coin, sans faire des moulinets, j’ai accompagné et défendu bec et ongle leur droit à produire des vins qui empruntaient des parcours différents. La situation reste toujours dans certaines appellations très conflictuelle. J'ai toujours trouvé ces batailles d'arrière-garde stpides et surtout contreproductives car la mise à l’index de ces vins est préjudiciable pour l'appellation, en effet même si ça déplaît aux maîtres du troupeau, ils leur apportent un surcroît de notoriété. Le choix d’abandonner son appellation pour produire en vin de France ne doit pas se faire par défaut parce qu’on ne peut pas faire autrement pour échapper aux oukases.

Table ronde BIVB.Image fixe003La table ronde animée par Antoine Gerbelle a eu un très grand mérite : celui d’exister, d’être organisée dans le cadre d’une Interprofession, ce qui d’une certaine manière vaut reconnaissance. Moi ça me va lorsqu’on quitte le terrain des invectives, des batailles larvées, des procès d’intention (et cela vaut pour chacun des camps) pour occuper celui du débat constructif et intelligent entre personnes qui argument et respectent le point de vue d’en face. Je forme le vœu qu’il y ait contagion et que d’autres interprofessions abordent ce sujet des vins à forte personnalité pour qu’une réelle dynamique secoue le train-train bureaucratique de l’INAO dont je ne résoudrai jamais à inclure le Q. Ce devrait être le grand chantier que la CNAOC qui, rappelons-le, a été fondée non pas pour être un syndicat des droits acquis mais une sorte de vigie de l'AOC des origines.  Table ronde BIVB.Image fixe005En tout cas ce fut pour moi une belle matinée même si la SNCF, jamais en reste de se moquer de ses clients, nous a privé de café dans le TGV sous le prétexte qu’il n’allait qu’à Châlons-sur-Saône. J’espère que le BIVB nous fournira les minutes du colloque car les intervenants furent tous de grande qualité. Ça me permettrait de pondre une nouvelle chronique. Une mention particulière à l’historien C.Lucand qui en respectant son temps de parole, en une langue accessible, un sens aigu de la formule, nous a donné tous les repères de l’évolution du goût du vin du XVe à nos jours. Autre orateur brillant, l’anti-Power Point type, Frédéric Brochet, a lui, dans un exposé ludique et plein d’humour, démontré que le goût de demain serait : le prix !

Table ronde BIVB.Image fixe007-copie-1Il me reste, en une conclusion toute provisoire, à rendre justice à Yves Le Fur (mon voisin sur la photo), chercheur, que j’avais un peu taillé en pièces il y a quelques années à propos d’un exposé commun avec Christelle Mercier de l'INAO sur la définition de la typicité. C’était à l’AG du BIVB. J’écrivais alors que cet exposé «  venait de me plonger dans un état d’attrition profond. Ébranlé donc, partagé entre l’effroi et la colère face à ce gloubiboulga de pseudoscience – j’ai subi lorsque j’étais président du Calvados le dénommé  Jean Salette, père de la typicité  directeur de recherches émérite de l’INRA et membre de l’Académie d’Agriculture de France qui se targue d’être le spécialiste des relations entre les terroirs et les produits et qui joue les consultants dans le domaine des produits de terroirs et des appellations d’origine. Dieu nous garde des consultants de cet acabit – je regrettais le temps où mes fonctions me permettaient de donner le signal de la fin de la récréation. »

 

L’exposé d’Yves Le Fur lors du colloque  « Le jugement de typicité est une affaire de subjectivité » ne m’a pas bien sûr réconcilié avec la notion de typicité mais m’a permis de constater que les travaux qu'il conduisait débouchaient sur un questionnement sur lesquels les hautes instances de l’INAO devraient réfléchir. Pour le connaître je ne vois qu’une solution c’est qu’Yves Le Fur viennent les exposer sur mon espace de liberté. L’invitation est lancée !

 

Enfin ce qu’il y a de mieux dans les colloques c’est l’heure du déjeuner, même si je n’aime pas beaucoup manger debout, car on peut papoter avec plein de gens intéressants. Ce fut le cas à Beaune. Merci de m’avoir invité. J’étais le seul blogueur mais sous l’œil de la caméra de l’ami François et de son acolyte de Bourgogne Live (toutes les photos sont d'eux, merci comme ça le taulier peut s'exhiber). Une mention aussi pour Antoine Gerbelle qui fut un animateur précis, discret et efficace.

Table ronde BIVB.Image fixe009 Table ronde BIVB.Image fixe016

Table ronde BIVB.Image fixe013-copie-1

Table ronde BIVB.Image fixe012-copie-1

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 00:09

J’adore ce dialogue entre amoureux

-         Quoi me faire avaler ça ? Des couilles d’agneau ? Tu rigoles ? Jamais de la vie !

-         Allez, juste une bouchée. Tu vas voir, c’est délicieux…

-         Non ! Beurk ça me dégoûte ! Comment tu peux aimer ça ?

-         J’aime ça parce que c’est bon…

 

Dialogue où, à priori, c’est la madame qui fait beurk mais qui est totalement réversible avec Isa qui a «  une faim de louve » qui «  croque à pleines dents les restaurants. » dont l’estomac crie et dont le bout de la langue frémit. Allez donc voir sur son blog link En effet, les oreilles de cochon, les rognons, les ris de veau et sans nul doute les couilles d’agneau elle est capable d’en proposer au petit déjeuner à son chéri.

 

Ce dialogue est extrait du livre culte « Beurk ! c’est bon » de Julien Fouin et Blandine Boyer aux éditions Rouergue sur lequel j’avais commis une chronique d’anthologie link


Livre-Beurk.jpg 

 

Avec tout ce qui précède je prends un shaker, j’agite : le bout de ma langue, les couilles d’agneau et je vous coltine une chronique sur les langues d’agneau tièdes, à la sauce ravigote en ce mois de novembre au cours duquel nos tripiers nationaux tentent de redorer le blason de leur profession www.lesproduitstripiers  auprès d’une population qui ne bouffe qu’avec les yeux ce qui n’est pas, affirmons-le, le meilleur moyen de manger bon.

langues-dagneau-tiedes-sau.jpg

Cuire à petits bouillons  pendant une bonne heure les languettes d’agneau dans l’eau froide salée avec gros oignon puis égoutter et retirer la peau.

La ravigote c’est un piquant mélange d’œufs durs hachés, d’échalotes hachées, d’herbes hachées (persil, ciboulette…), de petits cornichons croquants non pasteurisés hachés, des câpres que l’on mélange avec le vinaigre de vin blanc et l’huile…

Fastoche ! Servir tiède. C’est beau et c’est bon.

 

Pour les accompagner je vous recommande Le Clou 34 2009 de… j’ai le nom sur le bout de la langue mais je vous le donnerai dans une autre chronique, sauf que l’un d’entre vous dévoile le pot aux roses…

Zangs 009

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 00:09

Zangs-001.JPG

 

Pour une malheureuse petite photo prise avec mon IPhone, à la va-vite, dans la pénombre de ma cuisine un jour sombre de Toussaint, ce fut un torrent de quolibets qui se déversa sur mes pauvres épaules de travailleur fourbu par un dur labeur de jour férié, pensez-donc pétrir de la pâte brisée ! Et, pour clôturer ce déferlement, voilà t’y pas que ce mécréant de Léon vint lui aussi me les briser menues en osant assimiler mes pommes cuites à des rougets… Faire face, ne pas se laisser emporter, toujours porter haut mes hautes pensées, ignorer cette absence de solidarité, surnager et les entarter…

 

Mais ma juste colère serait bien mauvaise conseillère si j’en venais ainsi à gâcher un chef d’œuvre pétri de mes blanches mains. Non cette misérable photo d’une tarte aux pommes ne serait pas une « pomme  de discorde » entre nous (encore un coup des Grecs) et je ne me laisserais pas aller à traiter l’un ou l’autre de mes railleurs de « pauvre pomme » et moins encore de « pauvre poire »mais je ne remercierais jamais assez Eve de nous avoir délivré de l’enfer du Paradis Terrestre en tendant une pomme à ce benêt d’Adam. Quoi de plus beau que ce péché originel ! Sans lui la vie serait d’une insoutenable monotonie. J’adore pécher !

100_2248.jpegN’étant pas un pomologue assermenté, bien qu’ayant occupé le siège le plus élevé de la pomme à cidre d'AOC, je vais me contenter dans ce petit panorama de la pomme  de citer, en sus des précédentes, quelques expressions du langage courant : « haut comme trois pommes » c’est beau comme un bout de chou plus difficile à supporter pour les grands hommes ; la contine « pomme de reinette et pomme d’api… » je l’ai beaucoup chantée ; reste la « pomme d’amour » elle est belle mais le sucre m’agace et la « pomme de pin » que, dans notre Vendée arriérée, nous dénommions la pine, en référence à son fruit la pigne, sans aucune connotation sexuelle (nous étions si benêts). Il y eut aussi des « pommes, des poires et des scoubidous » de Sacha Distel. Reste la Big Apple NW City et l’appel d’Appel

000_0056.jpegPour en finir avec la pomme un hommage appuyé, aux Reine de Reinette, aux Clochard et à toutes une tripotée de variétés aux noms poétiques : la Calville des champs, la belle et bonne d’Huy link Ce sont des pommes pour le couteau, pour les pommes à cidre y'a aussi plein de variétés y'en a même une qui s'appelle : Moulin à Vent du Calvados...

 

Retour sur ma tarte aux pommes, argument ultime du sexagénaire, qui se croit encore vert, pour plaire aux filles auxquelles les mères n’ont pas inculquées les bases les plus élémentaires de la pratique ménagère. Nos mères à nous disaient à nos sœurs que c’étaient avec de bons petits plats qu’on retenait son homme… alors que de nos jours la jurisprudence est inversée : pour une de mes tartes aux pommes certaines sont prêtes à se damner. Merci Adam d’avoir ouvert la voie à leurs faiblesses…

 

Ma pâte je la fais à l’estime, nul besoin de balance, tout est dans le ressenti des proportions :

 

-         De la farine bien sûr de la T 45 ou 55

-         Faire une fontaine pour y casser l’œuf entier et commencer à lier jusqu’à obtenir un pâton puis toujours dans la fontaine : un filet d’huile, continuer de lier puis lorsque pâton est lisse couper en petits morceaux la matière grasse (celle que vous voulez : la mienne est peu commune et bien sûr secrète)

-         Et c’est là qu’intervient la main pour pétrir d’abord puis briser la pâte en la frottant entre ses mains. Lorsque le pâton devient boule une larme d’eau tiède pour l’élasticité.

-         Fariner la boule et repos.

 

La compote : utiliser des grosses pommes, évacuer le trognon et les pépins avec l’ustensile ad hoc, peler les pommes entières puis placer les dans une cocotte avec un tout petit peu d’eau au fond. Recouvrir et chauffer à feu vif : les pommes doivent imploser. Tout à la fin battre à la fourchette pour obtenir une compote mousseuse (surtout pas de mixer!)

 

Préparer ensuite les pommes qui serviront à orner la tarte puis étaler la pâte, avec un rouleau en bois, à l’épaisseur de votre choix. Enduire ensuite le moule de matière grasse, placer la pâte puis troutoutez là avec une fourchette. Tapisser le fond avec la compote puis, selon votre sens artistique, placer vos quartiers de pommes pour que votre tarte aux pommes ait une gueule de tarte aux pommes. Cuire le temps qu’il faut à four chaud puis demander aux artistes de service (Shoviniste, Léon des Flandres...) de venir photographier votre chef d’œuvre à la sortie du four.

 

Ma modestie naturelle dusse-t-elle en patir je ne puis que constater que ma tarte aux pommes est à tomber par terre. Mes groupies, dès que le bouche à oreille fonctionne, forment de longues files d’attente sous la fenêtre de ma cuisine qui, par bonheur, se situe au neuvième étage. Si vous ne me croyez pas je vous invite à venir le constater vous-même et à cette occasion je vous offrirai  avec ma tarte aux pommes, dont il se murmure qu’elle va recevoir la Pomme d’or de la Ville de Paris (prix parainné par notre ex-maire qui aima tant la pomme), selon votre bon désir des bulles inédites, ou presque.

 

Préambulles brut de l’ami Lescarret 12% (1)

Cœur de Bulles de Sieur d’Arques méthode ancestrale 6% (une chronique viendra)

Le Cidre 2009 de Cyril Zangs 6% (2)

 

(1)    « Ses bulles à lui le Lescarret se dénomment Préambulles, belle bouteille au beau cul, étiquette moderne violette, c'est djeune avec de la gueule quoi ! Faut le servir très frappé le Préambulles car il est d'une nature éruptive le bougre : un petit côté geyser. La bête est en effet nature, pas dégorgée, elle pète le fruit : un nez de pomme surprenant. Le jour où j'ai lâché le muselet de la première bouteille devant un jeune public ce fut la cataracte assurée, le tapis et la table basse furent aspergés mais par la suite nos palais et nos gosiers furent enchantés. Good, très good, le Préambulles. Bien sûr, évitez de le servir le jour de la venue de votre belle-mère où lors du dîner chic où vous avez convié votre patron, car c'est vraiment un mauvais garçon, pas gêné pour deux sous, et même si le Lescarret affirme « qu'on peut faire bio sans avoir le cheveu long et fumer la moquette ; on peut faire des vins natures qui ne sentent pas le pet de vache » son Préambulles à un petit fond de soixante-huitard, il est le fils naturel de Dany le Rouge et de Joan Baez. À boire en ce temps de haute commémoration sans aucune espèce de modération rien que pour faire un bras d'honneur aux nouveaux censeurs... » Tiré d’une chronique de 2008, depuis Préambulles s’est assagi, un peu comme notre Cohn Bendit, mais ça reste très décoiffant.

Zangs-003.JPG 

(2)  Je trahis avec lui la cause de l’AOC puisque le cidre de Cyril Zangs c’est du cidre tout court. Je ne sais rien de lui sauf qu’il habite à Glos dans le 14 qu’est le n° du Calvados. C’est au sud de Lisieux sur la route d’Orbec. Bon comme je suis sec sur le gars Zangs je pourrais vous tartiner des pages sur Thérèse Martin, en religion sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face, plus connue sous l'appellation de sainte Thérèse de Lisieux ou de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ou la petite Thérèse, religieuse canonisée née à Alençon le 2 janvier 1873 et morte à Lisieux le 30 septembre 1897 ou vous causer d’Yvette Roudy la passionaria de Tonton, mais vous risqueriez d’avaler de travers ma tarte aux pommes.

cyril_cidre.jpeg 

Vaudrait mieux que je vous parle de Cyril Zangs qui est, selon un blogueur, « un furieux du cidre qui travaille en bio et qui récolte avec précaution ses pommes qui, triées, vont finir leur maturation en grenier... » Du côté de son cidre brut je puis vous assurer que c’est de la fine bulle acidulée comme j'aime, on le croque, c’est du fruit mais pas sucraillou pour un sou, ça se boit à l’aise dans une grand beau verre avec ma petite merveille de tarte. On descend facile la bouteille je vous assure. C’est, avec les deux autres larrons, le meilleur compagnon quelle puisse espérer. Tout le contraire de la bolée de la crêperie de Ker Graillou à Châteauneuf du Faou… Et cerise sur le gâteau je vous offre une dégustation du cidre Zangs 2009 par la volcanique Aurélia Fillon (ah si le nôtre avait cette pêche !)

 

Zangs Cyril

8 Rue Gare, 14100 Glos

02 31 62 91 27 ‎


Sacha distel "scoubidou des pommes, des poires" par GERARDSERGE

Partager cet article
Repost0
4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 00:09

Avant de découvrir le Davodeau dans les bras d’Eva, un soir, au Siffleur de Ballons j’ignorais qui était Étienne Davodeau, et pire encore pour un soi-disant chroniqueur qui affirme que le vin lui tient compagnie j’ignorais qui était Richard Leroy. Le premier est un auteur de bande dessinée qui, selon une dépêche AFP du 26 novembre, « est devenu une figure de proue du 9e art français avec des reportages au plus près des gens, comme dans « Les Ignorants », son dernier opus, où un vigneron et un auteur de bande dessinée s'initient à leurs arts respectifs. » Comme vous venez de le comprendre le vigneron en question c’est Richard Leroy qui se trouve être le voisin et l’ami du dit Davodeau. Ils habitent le même village de Rablay-sur-Layon, en Anjou.

 

Ainsi, preuve est donc faites de ma grande ignorance, sans plus aucune contestation je ne fais pas partie du premier cercle des initiés comme Olif link ou Philippe Rapiteau link qui ont chroniqué de concert sur le livre de Davodeau dès le 9 octobre. Toute honte bue je vous avoue que cet aveu me fait du bien, me soulage, me conforte dans mon statut d’infréquentable et de pas sortable. Et pourtant je me soigne ! J’écoute mes petits camarades. Je prends des cours du soir. Je potasse mais je souffre, c'est tout dire... 

 

Qu’importe, l’important c’est le livre ! Et celui d’Étienne Davodeau est, dans son aspect purement physique, d’une beauté stricte, cistercienne, loin des fanfreluches que s’offrent les jaquettes putassières de certains livres. Si je l’avais rencontré couché sur la chaintre d’une de mes librairies préférées, l’Écume des Pages par exemple, sans aucun doute je m’en serais saisi, délicatement, je l’aurais senti, soupesé : il est lourd vous savez, puis je l’aurais feuilleté avec soin et bien sûr je l’aurais acheté. Là, pour écrire cette chronique je l’ai emprunté à Eva qui, elle aussi a posté une chronique, link .En le rapportant chez moi, bien enveloppé sur le porte-bagage de mon vélo, c’est sans doute idiot mais c’était comme si j’avais un gamin assis derrière moi dans son petit siège en osier.

41damvoWkhL._SL500_AA300_.jpg

Dernier aveu : la BD m’est sans doute moins étrangère que les vins d’auteurs mais je n’y consacre plus beaucoup de temps – je n’en ai guère – alors je suis devenu un occasionnel. Le dialogue de la page 151 entre les deux compères, dans la voiture de Davodeau, à propos de « Mauss » d’Art Spiegelman, montre toute la pertinence et la justesse  de ce livre.

512C44749ZL._SL500_AA300_.jpg

-         RL : « Ah écoute. C’était pas gagné… Son petit dessin tout charbonneux, ça m’attirait pas vraiment. Mais alors incroyable… dès que tu mets le nez  dedans tu  es happé. Sur l’histoire des juifs pendant la seconde guerre mondiale, c’est un document irremplaçable. Tout le monde devrait l’avoir lu, tu crois pas ?

-         Ph D : « Non seulement je suis d’accord, mais c’est aussi un livre que je donne à lire à ceux qui doutent des capacités de la bande dessinée… »

 

Oui chers lecteurs achetez tous et lisez « Mauss » d’Art Spiegelman

 

Mes 3 petits camarades ayant déjà bien travaillés moi je vais faire dans le pur subjectif imitant ainsi nos deux compères (page 91)

ignorants 007 

 

Scène 1 : la taille, Richard Leroy ironise sur la technique de taille de son compère « ha ha ha ! Je reconnais ceux que tu as taillés hier ! Trop long, hop, trop long, hop, trop long, hop… »  il coupe. « Et celui-là ? Ho ho ho ! Originale, comme forme… » Je m’y serais cru avec le frère Bécot dans le dos. Davodeau tente d’abréger « Ouais bah ça va » mais il reçoit le coup de grâce « Ah tiens ? En voilà un taillé très court… Trop court. Il donnera pas de raisin cette année. » Davodeau un peu vexé « Bon. On s’y met ? »

 

J’adore la chute :

photopiiss2.jpg 

 

Scène 2 : le papier pour le bouquin de Davodeau

 

RL : « Tout ça c’est pour ton bouquin ? / Ph. D « Je sais pas ? » / Un type qui passe : « ça ? Oui, oui, oui, presque tout. » / RL : « Et dans ces poubelles, c’est les cahiers jetés pendant tes réglages ? Y en a des milliers. »

 

J’adore la chute :

ignorants-002.JPG

 

Scène 3 : Richard Leroy « pourquoi tu me  regardes comme ça ? »

ignorants-003.JPG

« Ce que je regarde, qui m’intrigue et que je cherche à comprendre, c’est ce qui relie ce type à sa vigne. C’est bien plus que l’histoire d’une parcelle cadastrale et de son propriétaire. Aux yeux de Richard, Montbenault, c’est une entité vivante et complexe dont il serait le compagnon attentif et l’exigeant partenaire. Ce que je regarde, c’est la singulière fusion entre un individu et un morceau  de rocher battu par les vents.»

 

 

Scène 4 : chez Jean-Pierre Gibrat

 ignorants-005.JPG

« Viens le  moment du déjeuner. Notre hôte sort « une bonne bouteille ». Nous savons Richard incapable de la moindre politesse lorsqu’il s’agit de vin.(Quand il vient dîner à la maison, je le charge d’amener le vin, comme ça, je suis pas emmerdé.) »

 

Scène 5 : « … Moi je veux que les gens viennent à mes vins uniquement parce qu’ils les aiment. » 

 photobio

 

Scène 6 : la décavaillonneuse link

 photodeca.jpg

 

Scène 7 : le chevreuil et les voisins

ignorants-008.JPG ignorants-009.JPG

 

Scène 8 : L’été et l’hiver de la vigne

 

« Jardin à la Française » bien rangé, la vigne, l’été doit sa beauté à la vigueur irréductible des brins qui échappent à la vigilance du vigneron. Elle  se présente comme une femme un peu trop élégante au charme solaire. »

« L’hiver, elle revendique son autre visage, celui d’un farouche et sombre vieillard agrippé à la caillasse de toute la force de ses pieds noueux. »

 

 

Scène 9 : AOC or not AOC ?

ignorants-011.JPGignorants 012 

 

Scène 10: en guise de conclusion (la seule scène qui ne respecte pas la chronologie)

ignorants-010.JPG

 

Voilà,  « Les Ignorants » c’est 270 pages de bonheur simple, légères, spirituelles, imprégnées du meilleur de la pâte humaine, sans charge militante, la vie qu’ils vivent quoi. C’est publié chez Futuropolis et ça vaut 24,50 €. C’est un très beau cadeau. À lire absolument !

 

Enfin, ce livre, je souligne deux fois ce livre, est une superbe passerelle entre deux mondes, une vraie balade dans deux univers qui paraissent aux antipodes l’un de l’autre mais qui, DAVODEAU-IGNORANTS-definitif.jpggrâce  au talent de crayon et de plume  de Davodeau et la spontanéité rieuse, parfois bougonne, de Leroy, se croisent, se fondent pour se trouver des points de rencontre. Par-delà ce livre témoin d’une belle rencontre, d’une solide expérience du poids de ce que fait la main, ce qui compte c’est l’ouverture des gens du vin au monde bien au-delà de l’univers confiné qui est le sien, cet entre soi si rassurant, des copains, des amateurs. Pour preuve, alors que je circulais dans ma petite auto, j’ai entendu sur Radio Nova une belle chronique sur les « Les Ignorants »,  et je ne suis pas certains qu’on parle souvent de vigne et de vin sur les radios de la bande FM. Merci les deux de Rablay-sur-Layon.

ignorants-013.JPGignorants-014.JPG

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 00:09

Le premier jour du mois de novembre tous les marchands de chrysanthèmes de France et de Navarre sont sur les dents pour écouler tous leurs empotés qui iront terminer leur destinée dans le fond des cimetières. Sans doute est-ce parce que la Toussaint est un jour férié qu’on assiste à une telle ruée. Si les Français respectaient le calendrier ils devraient fleurir leurs morts le jour de la fête des Morts qui est le 2 novembre. Le Premier c’est la fête de tous les Saints. En conséquence j’ai décidé de fêter tous les Saints en honorant Saint Aubin.

 

Pour la biographie du Saint Évêque d’Angers (470-550)voir à la fin de cette chronique.

28_st-aubin.gif 

Mon Saint Aubin à moi est un 1er Cru et en plus il est « En Remilly » et il jouxte les Grands Crus de Puligny-Montrachet par le sommet des coteaux. Très bien exposé (sud-ouest) ce coteau est planté en chardonnay depuis 20 ans, reprenant enfin sa place après le désastre causé par le phylloxéra. Il couvre 21,9 ha sur les 172,12 ha de l’appellation. C’est du chardonnay donc un vin blanc.

 JCB Btl Saint-Aubin 1er Cru en Remilly 2007

Le Saint Aubin « En Remilly » Premier Cru c’est Gregory Patriat qui me l’a fait découvrir et j’avais écrit « le Saint Aubin Premier Cru en Remilly 2008. C’est un Côte de Beaune blanc 100% Chardonnay 65 00 bouteilles. C’est mon chouchou ! Comme dirait ma complice Margot j’en mettrais bien une caisse sous mon lit. C’est vif ! C’est frais ! C’est de la joie à l’état pur ! Moi j’aime ce type de vin droit sans raideur, fin comme un string sur une peau à peine vanillée par les premières caresses du Dieu soleil, tendre comme la caresse d’un zéphyr à la fin d’une chaude journée d’été, aérien comme une libellule et surtout qui sait si bien faire briller les yeux des filles du long des golfes clairs... Je m’emporte mais puisqu’il m’emporte pourquoi réfrènerai-je mes ardeurs épistolaires… »

 

Donc pour apaiser ma soif de Saint Aubin 1er cru « En Rémilly » j’appelle Gregory et je tombe direct sur sa messagerie. Je lui envoie un petit message pour lui demander quel millésime il commercialise en ce moment. Réponse : « salut Jacques toujours sur le 2008 amitiés de Montréal » Je lui demande à quel prix il le vend : « 12,50€ me répond-il soit du 20€ en magasin » Tout ça sur mon vélo. C’est alors que je passe devant Lavinia et je me dis « ils doivent vendre du  Saint Aubin 1er cru « En Rémilly » eux aussi. Je stoppe ma monture et je l’accote à un platane des Capucines (le boulevard) et je m’enfonce dans le ventre de Lavinia :

 

J’y trouve 4 références de Saint Aubin 1er cru « En Rémilly » :

 38767 g 36898_g.gifphoto Derain

2 Philippe Pacalet un 2008 à 51€ et 45,90€ par 6 et un 2009 à 55€

1 Hubert Lamy 2007 à 46,50€ et 41,85€ par 6

1 Catherine et Dominique Derain 2009 à 38€ * (en cave vins fragiles)

  • « Et lorsque s'est approché le Saint-Aubin blanc le 2008 1er Cru En Remilly, nous avons littéralement décollé. Ce n'est pas possible que le même cépage chardonnay puisse à la fois enfanter de vulgaires vins (difficiles même à pisser) et des joyaux comme celui que nous avons entre les mains... Il ne peut y avoir qu'un grand artiste derrière ce vin. » signé  Guillaume Nicolas-Brion pour le Derain.

De retour at home je fais des recherches sur le NET et je trouve le site allemand Wine-Searcher qui est un moteur de recherche des listes de prix de 30 107 magasins de vin (un total de 4.872.905 offres). Le site offre également une mine d'informations sur le vin.

Je vous donne les liens qui vous donnent l’évolution des prix :

1-      Le vin de Gregory link

 2-     Le vin de Pacalet link

 3-     Le vin de Lamy link

4-     Le vin de Derain link

 

Pour ceux qui se contentent de la cote actuelle : En Remilly, Saint-Aubin Premier Cru la voici ci-dessous :

1.         Domaine Hubert Lamy €32

2.         Marc Colin et Fils   €23

3.         Olivier Leflaive        €24

4.         Pierre-Yves Colin-Morey  €35

5.         Domaine Bernard Moreau et Fils €27

6.         Domaine Sylvain Langoureau €23

7.         Domaine Henri Prudhon €19

8.        Domaine Alain Chavy €25

9.         Domaine Vincent Girardin €19

10.       Domaine Larue€28

11.       Domaine Catherine & Dominique Derain €29

12.       Domaine Amiot Guy et Fils€38

13.       Gilles Bouton €18

14.       Jean-Claude Boisset€29

15.       Domaine François et Denis Clair€27

16.       Philippe Pacalet €54

17.       Sylvain Loichet €34

18.       Camille Giroud €26

 

Commentaires du taulier :

- je n'ai pu faire une dégustation comparative vu le niveau des prix (investissement = 135 €) et la disparité des millésimes;

- le seul comparatif c'est le Pacalet 2008 et le JCB 2008 ce qui pourrait se révéler intéressant puisque le premier est plus que deux fois plus cher que le second ;

- le Saint Aubin de Gregory En Remilly 2008 est noté 15/20 par la RVF et BD ;

- j'aimerais faire une dégustation à la chaussette comme je l'ai fait récemment en présence de Michel Smith avec des petits loups branchés nature sur des nectars dont les patronymes des vinificateurs ne sont pas en odeur de sainteté. Résultat étonnant et révélateur...

- détail d'importance le Gregory Patriat travaille chez Jean-Claude Boisset... CQFD...

 

Saint Aubin

Évêque d’Angers (470-550)

 

Saint Aubin naquit au diocèse de Vannes. Son enfance, prévenue de toutes les grâces du Seigneur, fit présager sa sainteté future ; il ne connut du jeune âge ni la légèreté, ni les défauts, et dès qu’il put marcher, ce fut pour aller à Dieu et Le prier à l’écart, loin du bruit, dans la compagnie des Anges.

De tels débuts montraient assez que le pieux Aubin n’était point fait pour le monde ; au grand désespoir de sa noble famille, on le vit un jour quitter le foyer paternel et prendre le chemin du monastère. Là, ses veilles, ses jeûnes, ses oraisons l’élevèrent bientôt à une telle perfection, qu’il dépassait de beaucoup les plus anciens et les plus fervents religieux.

On admirait surtout son recueillement continuel. Ses yeux ne s’ouvraient que pour Dieu ; dans le monastère, il ignorait ce qui se passait autour de lui, et au dehors, quand il devait sortir, il se faisait dans son cœur une délicieuse retraite, où il continuait ses entretiens célestes.

Un jour, l’abbé du monastère l’envoya dans un village voisin. Pendant qu’il s’acquittait de sa mission, il tomba, sur la maison où il était venu, une telle quantité de pluie, que le toit s’entrouvrit et que toutes les personnes présentes furent trempées : Aubin seul, à l’admiration de tous, fut épargné ; il ne tomba pas sur lui une goutte d’eau.

Abbé du monastère à trente-cinq ans, il fit revivre parmi ses frères la ferveur des premiers temps et les amena, par sa douceur et son exemple, à une perfection rare, même dans les plus austères couvents.

Mais l’évêque d’Angers étant venu à mourir, le clergé et le peuple de ce diocèse, auxquels était parvenu le renom de la sainteté d’Aubin, l’élurent unanimement, et il dut courber ses épaules sous le lourd fardeau de l’épiscopat.

S’il était possible de connaître, parmi tant de vertus qu’il pratiqua dans sa vie nouvelle, quelle était sa vertu dominante, on dirait que ce fut la charité. Elle était, en effet, sans bornes pour les malheureux, pour les prisonniers, pour les malades, pour les pauvres, et souvent Dieu la récompensa par les plus frappants miracles. En voici un exemple : Le charitable pasteur se rendit un jour aux prisons de la ville pour en retirer une pauvre dame, poursuivie par ses créanciers. Devant le Saint, les gardiens s’écartent pour lui laisser passage ; un seul veut lui refuser obstinément l’entrée ; mais le Pontife souffle sur le visage de cet insolent, qui tombe mort à ses pieds ; puis il va délivrer la prisonnière et payer ses dettes.

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 17:00

Voilà t’y pas que le Yoda des VdeV www.blogdolif.com  l’autre matin nous a affirmé que la bataille d’Alésia s’était déroulée dans le Jura ! Tout fout le camp, même l’histoire de France, un de ces 4 Marignan 1515 se verra transporté dans je ne sais quelle contrée reculée pleine de nains de jardin.

 

Comme figure imposée de ce VdeV n°40  notre « Jurassic Phare »  nous a indiqué qu'il nous fallait plancher sur le Beaujolais.

273534_718364872_1874438915_n.jpg 

Pour mon ego de très haut niveau j’eus pu choisir le Château des Jacques… Mais comme ça aurait fait jaser dans le Landerneau des bogloglo j’ai jeté mon dévolu sur AlonsoCyril de son prénom www.p-u-r.eu qui nous a balancé y’a déjà quelque temps sa Cougar très border line mais très tendance Carlton de Lille…

AFFICHE-PRIMEUR-COUGAR.jpg

Ni une ni deux je sonne l’Alonso !

Bla, bla, bla que j'l'entortille pour une quille...

Flop de chez flop pas de resquille...

Alors je tente le coup de castagnettes, sombréros et mantilles...

Intraitable l'Alonso !

En désespoir de cause j'lui fais des propositions indécentes du style : me faire parvenir une valise pleine de liquide par porteur ou d’envoyer gratis ses clients au FMI suivre des cours de maquereaux économie… rien n’y fit je ne verrais ni la couleur, je ne bénéficierais d’aucune senteur, je ne me gargariserais pas de son nectar sauf à transporter mon auguste personne jusqu’à ses quais de Villefranche pour goûter une de ses boutanches !

 

4800 très exactement au jus issu de vieilles mamies de 100 ans sur des sols de quartz et granit…

 

De dépit, car la vengeance est un plat qui se mange froid, je me suis dit en bon taulier, qui se glisserait dans la peau d’un tavernier, moi je vais lui faire le coup du Bojolo nouvo en photos dans mon bistro : Chez Berthomeau

 

 

Sitôt dit, sitôt fait : le Gamay

new primeur 054Le jus du Gamay 

IMAG0317.jpg

etiquette 005

VOUS VENEZ DE VOIR, JE N’ÉCRIS PAS DE BOIRE, LE PREMIER BOJOLO NOUVO DE L’ANNÉE 2011, QUI DIT MIEUX AUX VENDREDIS DU VIN !

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 00:09

Plein de soleil sur Paris ce lundi : un temps à mettre mon cheval dehors pour grimper jusqu’aux abords des Champs Elysées et  laisser ma monture paître aux abords du George V où les prés sont encore verts. Pour ne rien vous cacher si j’enfourchais si prestement ma monture c’est que Marie de Saint-Drézéry m’avait envoyé un sms de détresse samedi depuis la Bellevilloise où elle se demandait ce qu’elle était venue faire dans cette galère ?

 

Comme elle avait le nez, me disait-elle, dans le père Ubu car son Cantona joue Ubu  roi, un Ubu enchaîné ce qui faisait dire à son grand Eric : « Je partage avec Ubu l’idée que, pour éprouver le sentiment d’être libre, il faut connaître celui d’être prisonnier » Et comme elle avait décidé de l’accompagner dans sa tournée, même qu’il serait à Perpignan  les 3 et 4 novembre  au nouveau théâtre de l’Archipel, elle ne se voyait pas aller faire la serveuse de grands nez et de gorges profondes au George V. Conséquemment, moi le taulier je devais me transporter dare- dare – un transport de justice –en les sous-sols de ce palace parisien.

 

La dernière fois que j’y étais allé c’était pour un pince-fesses de mes amis de Marrenon, une coopé, avec Olivier Poussier. C’était vachement bien organisé, ludique, animé, vivant quoi. Même que Jean-Louis Piton, le président, en était tout ému. Bref, juste avant l’heure du déjeuner, je plongeais dans l’abime, on m’étiquetait, et je me retrouvais propulsé dans la grande salle où un grand U semblait m’accueillir pour le jugement dernier. Impressionnant ce côte à côte enserrant un grand espace vide parsemé de quelques tables sur haut pied avec un crachoir incorporé. Pourquoi diable une telle promiscuité dans un espace aussi vaste ? Est-ce c'était pour que nous ne puissions échapper à une forme de dégustation obligatoire ?

 

Bien sûr je sais, que nous n'étions pas là pour rigoler. Déguster c’est sérieux ! J’en conviens aisément et même, si je ne suis pas un grand officiant, je me plie à l’exercice sérieusement. Puisqu’il s’agissait d’une dégustation en ligne je l'ai faite d’une seule traite sans barguigner : bonjour, le 2009, merci, le rituel, au revoir, au suivant… mais même pendant ce bref laps de temps mon regard a croisé celui de ceux qui sont derrière les tables : peu de sourires, une sorte de résignation lasse… J’admets que l’exercice n’a rien de distrayant mais si, au lieu de ce froid alignement, eu égard à l’espace inoccupé, on disposait des tables individuelles entre lesquelles on pourrait circuler, voire même discuter sans indisposer ceux qui dégustent en silence. Vraiment j’avoue que je trouve ça étrange. En plus, dans le grand hall d’entrée, vide, pourquoi ne pas disposer quelques tables entourées de quelques chaises, pour, le cas échéant, pouvoir discuter affaires ou converser tout simplement.

 

Tout ça pour ne pas vous dire ce que je suis allé déguster sinon je vais me faire rayer des listes où, rassurez-vous, je ne suis pas couché. Ce que je puis vous dire c’est que j’ai croisé que du beau monde, même François Mauss c’est vous dire. Ce que je puis vous dire encore c’est que j’ai aussi croisé quelques lecteurs. Ce que je puis vous dire dans le creux de l’oreille c’est que si certains avaient su à qui ils avaient à faire je ne suis pas sûr que je leur aurais alors signé des autographes. Ce que je puis dire à mes potes de Sève c’est que j’ai dégusté 2 millésimes de leur compagnon de route Tescher servi par le fiston. Ce que je puis vous dire enfin c’est  que j’ai fait le bouleau : la suite au prochain numéro. Je signale que même si le sieur Armand Borlant était présent aucune photo officielle de mon auguste personne n’a été prise en ce lundi.

 

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 17:00

tlvision2.jpgOrwell craignait ceux qui interdiraient les livres. Huxley redoutait qu’il n’y ait même plus besoin d’interdire les livres car plus personne n’aurait envie d’en lire. Orwell craignaient ceux qui nous priveraient de l’information. Huxley redoutait qu’on ne nous en abreuve au point que nous en soyons réduits à la passivité et à l’égoïsme. Orwell craignait qu’on ne nous cache la vérité. Huxley redoutait que le vérité ne soit noyée dans un océan d’insignifiances. Orwell craignait que notre culture ne soit prisonnière. Huxley redoutait que notre culture ne devienne triviale, seulement préoccupée de fadaises. Car comme le faisait remarquer Huxley dans Brave New World Revisited, les défenseurs des libertés et de la raison, qui sont toujours en alerte pour s’opposer à la tyrannie, « ne tiennent pas compte de cet appétit insatiable de l’homme pour les distractions ». Dans 1984, ajoutait Huxley, le contrôle sur les gens s’exerce en leur infligeant des punitions ; dans le Meilleur des Monde, il s’exerce en leur infligeant du plaisir. En bref, Orwell craignait que ce que nous haïssons ne nous détruise ; Huxley, redoutait que cette destruction ne nous vienne plutôt de ce que nous aimons. »

 

Que des vieilleries tout ça, Orwell et Huxley, des concurrents de Maxwell qualité filtre et de Max Mosley l’ancien président de la Fédération du Sport Automobile ? Du même tonneau que Zadig&Voltaire sur votre table de nuit !  Pire, cette citation est tirée d’un bouquin paru en 1985 aux USA « Se distraire à en mourir ». Pensez-donc, la préhistoire, un temps sans tweet, sans Face de Bouc, sans sms, donc un temps de vieux, de vieux ronchons, de vieux cons quoi ?  Lire, pourquoi faire, L’important c’est de capter l’instant, de se marrer, de faire du second degré. Tout commence avec nous, les bouquins ça se couvrent de poussière, nous préférons la neige de nos petits écrans.

 

Petit écran, cette appellation qui faisait référence au grand écran du cinéma, comme pour acter le rétrécissement de notre vision, est elle aussi à ranger au rang des accessoires vieillots. L’écran de référence est maintenant celui des Smartphones, considéré comme grand par rapport à celui, minuscule, des premiers téléphones portables. Le ciné, la Télé, c’était encore un peu de sociabilité : en salle ou en famille, l’écran du Smartphone scotche des zombis qui ne font plus qu’un avec lui. En tout lieu, omniprésents, dans Paris les obstacles les plus redoutables pour le cycliste sont ces 2 en 1 qui marchent hors le monde. Le stade ultime sera la puce implantée aux abords du cerveau : l’impulsion en ligne directe, le dépérissement du regard porté sur, la mutité absolue.

 

Je pousse le bouchon au plus loin pour mieux mettre le doigt sur la dérive du babillage où le public n’est plus qu’un auditoire et les affaires publiques qu’un vaudeville.

 

Pour finir sur une note d’humour Neil Postman dans son chapitre VI L’âge du show-business propose 3 utilisations de la télévision :

1-      La télé source de lumière pour lire une page imprimée.

2-     La télé tableau d’affichage électronique pour informer.

3-     La télé petite bibliothèque.

 indexTV.jpgimagesPhilips.jpg

Les nouveaux écrans peuvent toujours servir pour les deux premières fonctions mais pour la troisième c’est mission impossible. Faut-il y voir un mauvais présage.

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents