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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 00:09

La première fois que j’ai croisé, à Bordeaux bien sûr, André Lurton c’était lors d’un énième débat organisé, suite à mon fichu rapport, par le journal Sud-Ouest je crois. Il l’avait lu. Comme je suis entré dans le monde du vin par la porte de derrière (celle des organisations professionnelles) et qu’André Lurton fut membre du CNJA où il faisait partie d’un « groupe AOC » créé par l’alsacien Marcel Blanck et où l’on retrouvait Gérard César, Marc Brugnon le champenois, Paul Avril de Châteauneuf-du-Pape… nous possédions les mêmes codes. André Lurton, toujours avec Marcel Blanck jeune vice-président de l’INAO, fonda le CNIVE : Comité National des Interprofessions Vins et eaux-de-vie qui s’est attelé aux problèmes d’exportation. Comme le disait Marcel Blanck « nous avons fait de la pub en Europe et aux USA. À l’époque, il n’existait rien et il a fallu faire preuve d’imagination. » Heureux temps avec des dirigeants viticoles de belle carrure !

 

Les Lurton, les enfants de François Lurton et de Denise Recapet, André en tête, avec ses frères Lucien et Dominique et leur sœur Simone ont fondé une véritable dynastie à lire ici link On s’y perd et parfois c’est un nom difficile à porter comme en témoigne Pierre, gérant et directeur de Cheval-Blanc, l’un des fils de Dominique, qui raconte, je l’ai entendu de sa bouche, que lorsqu’on envisageait de le recruter à Cheval Blanc il sentit que son patronyme pesait lourd et qui, avec humour, fit remarquer aux propriétaires (ce n’était pas encore le couple Baron Frère-Bernard Arnault) qu’il lui était difficile d’en changer pour celui de sa mère Hélène Laffitte, certes avec deux t. Bref, je me devais de vous donner toutes ces explications pour vous présenter François Lurton, fils d’André et d’Elizabeth Garros (en cinquième place dans la lignée des 7 enfants).

 

Pourquoi François ? C’eut pu être Christine, Jacques, Denis, Brigitte, Henri, Marie-Laure, Sophie, Gonzague, Thierry, Bérénice, Marc ou Jérémie… sans compter sur Pierre déjà cité…

 

La raison est simple : en ouvrant ma boîte aux lettres jeudi matin j’y ai découvert un haut paquet caractéristique du transport postal de vin. Étonné, je n’attendais rien, j’ai bien sûr ouvert le paquet pour découvrir, dès la capsule (à vis), le sceau de François Lurton Estate. J’ai aussitôt pensé, car j’avais lu un communiqué sur le sujet, que c’était Le Grand Araucano 2009 Cabernet-Sauvignon qui vient d’être élu lors de la 9 e cérémonie des « Wine of Chile Awards 2012 », le jeudi  12 janvier à Santiago, « meilleur cabernet-sauvignon chilien » et empoché une médaille d’or comme en 2006 et 2005. Caramba, le vin était blanc ! les fumées blanches 2011 indiquait l’étiquette, et je lus enfin qu’il s’agissait d’un Sauvignon blanc issu des Côtes de Gascogne.

Reanult-001.JPG 

J’avoue avoir un faible pour le Gers. La raison : de bons souvenirs tout simplement, une solide amitié et, pour tout dire, un peu le creuset de l’idée de mon rapport. C’est donc grâce à la conjonction de deux André : Lurton et Dubosc (Le nom de Lurton c'est une marque )que j’ai  eu  envie de chroniquer. Avec moi, comme vous pouvez le constater, tout est simple comme une lettre à la poste. Je ne suis pas compliqué. Je marche aux sentiments. Me restait plus qu’à mettre la bouteille au frais et puis trouver une occasion de la descendre, pardon de goûter ce sauvignon blanc de Gascogne. Et si l’occasion c’était un beau plat d’étrilles ! Attention une étrille n’est pas une étrille et pourtant toutes deux sont dures. Je m’explique, la première, qui sert au pansage des animaux, gratte dur ; la seconde est un « charmant » petit crabe qui pince dur.

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L’étrille, communément appelée en Vendée : balleresse, est d’un gris violet avec des reflets verts et de beaux yeux rouges proéminents. Contrairement au gros tourteau dormeur elle est petite (3 à 6 cm en moyenne), vive et agressive. Pour la pêcher il faut suivre la marée car c’est un crabe nageur ou aller la dénicher dans les creux de rocher où elle s’accroche comme un pilier en mêlée. Dans mes jeunes années, je fus, lors des grandes marées d’équinoxe, un bon pêcheur de balleresses ce qui me valait l’estime de mon beau-frère de l’époque grand pêcheur. Pour éviter de se faire pincer, et elle pince dur la diablesse mais relâche contrairement au tourteau, il faut la saisir si je puis dire « par la peau du dos ». J’aimais cette prédation sportive où la balleresse étrille avait toutes ses chances et comme, en plus, sa chair est d’une grande finesse et d’un goût iodé, je me régalais. Bien sûr, sa petitesse exige que l’on prenne son temps pour l’épibosser, mais lorsqu’on la pêche au moment de sa mue le régal est de consommer ses pattes en entier. Vraiment c’est un must ! Cuites les étrilles sont d’un beau rouge vif ! le problème c’est que ce n’est pas en ce moment la saison de la pêche des étrilles (de mars à octobre) mais comme mes souvenirs sont forts je vais m’imaginer face à un plat empli d'étrille-Macropipus puber (Linné, 1767)  déguster les fumées blanches de François Lurton.  Etrilles.jpg

Les étrilles du jour © Maurice Rougemont

Les fumées blanches étant selon ce qui est écrit sur la contre-étiquette « les brumes matinales qui s’étendent sur les vignobles en coteaux. » Du côté prix dans la boutique internet du site François Lurton www.francoislurton.com 4,90€ la bouteille et 15€ le BIB de 3L.Pas facile de dévisser la capsule, est bigrement serrée. Belle couleur jaune paille, nez agréable, vin vif, frais, de soif, qui se laisse boire et comme disent mes amis gascons sitôt bu, sitôt pissé... Moderne vous avez dit moderne François Lurton méfiez-vous les gascons ont la tête près du béret. Si vous souhaitez voir les étrilles in situ c'est ici link

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 00:09

Mea culpa, mea maxima culpa, je fais contrition, promets de ne plus recommencer, suis même prêt à faire pénitence pour avoir osé qualifier la carte de Damien Larsonneur d’originale. N’étant pas breveté goûteur patenté j’aurais dû m’en douter, réfréner mon désir de donner un coup de pouce à une jeune pousse du vin. Condamné sans appel le jeune Damien, on ne badine pas avec l’originalité que diable. Même si je ne sais pas vraiment sur quel référentiel se gradue l’originalité d’une carte, ce dont je suis certain c’est que le seul ressenti qui vaille est celui du client, de celui qui paye l’addition.

 

Que les vins soient trop chers dans les restaurants je suis le premier à en convenir et à le regretter mais de grâce comparons des établissements comparables et, pour ma part, lorsque je vais au restaurant, c’est pour manger des plats que je ne sais pas faire ou ne veut pas faire chez moi. Trancher du jambon et couper des parts de fromage est à la portée du premier venu, griller un faux-filet demande un peu plus de technicité mais c’est à ma portée, chez les Larsonneur nous avons excellemment mangé, la cuisine d’un jeune chef talentueux, pour 63€ par personne : entrée +plat + dessert + vin au verre à l’apéritif + 1 bouteille de vin.  C’était un repas de fête. Ce ne fut ni un menu dégustation où il faut suivre l’humeur du chef, ni un concours d’abattages de quilles pour gosiers de compétition.

 

Pour bien me montrer que je n’étais pas digne de confiance, un chevalier sans peur et sans reproche me conseilla, afin de m’éduquer, d’aller chez Benoît Rex aux Jeu de Quilles 45 rue Boulard. Bonne pioche c’est à deux pas de chez moi tout près du boucher star le souriant Hugo Desnoyer où je vais parfois acheter ses succulentes côtes de veau (les prix sont à la hauteur de la renommée). J’avoue avoir souvent déposé mon vélo face au Jeux de Quilles, d’avoir jeté un œil sur la petite carte affichée sans éprouver l’envie d’y entrer m’y restaurer car, comme je l’ai écrit tout à l’heure, ce qui m’était proposé ne brillait pas par son originalité. Je suis prêt à reconnaître que j’avais tort et, comme je suis bon garçon (oui, oui), ayant un dîner de programmé le mercredi soir avec une fine dégustatrice j’ai sitôt réservé une table au Jeu de Quilles. Y z’ont pris que mon prénom. Les conseilleurs n’étant pas les payeurs, rien ne vaut l’expérience pour se faire une opinion.

 

Mon conseilleur a écrit à propos du Jeu de Quilles « Il est des habitudes qui se prennent très facilement... Rejoindre les copains rue Boulard (Paris 14è) et pendant que certains font les courses chez Hugo Desnoyer, le fameux boucher, les autres investissent la « table d'hôtes » devant le comptoir derrière lequel officie Benoit Rex, le talentueux chef-propriétaire du Jeu de Quilles. On y passe le temps en se désaltérant d'un Anjou blanc de l'ami René Mosse, on rigole, on se chambre, on écoute radio-casseroles...  Quatorze heures, les clients commencent à repartir... Enfin, on passe aux choses sérieuses et Benoit envoie ! Et ça déménage! Sa cuisine est percutante, impertinente, pleine de vigueur et d'enthousiasme. Du produit, de l'imagination, des épices, des viandes crues ou cuites de chez l'ami et voisin Desnoyer, qui vient boire un coup en passant par la cour, de beaux légumes gouteux, des produits de la mer d'une irréprochable fraîcheur... Et tout ça est très digeste, presque « light » ! Les flacons défilent, Descombes, Derain, Souhaut.... Et quand ça se termine, deux heures plus tard, on aurait envie que ça recommence. On sort dans la rue, souriant, léger... »

 

Moi j’y suis donc allé comme le client lambda, le chef-propriétaire ne me connaît pas, et sans prévenir ma dégustatrice patentée que j’allais chroniquer sur la tortore et le gorgeon. Une approche normale, sans affect, distanciée quoi, très François Simon couleur muraille  (il y est venu à l’ouverture en 2008 (normal il est pote avec H.Desnoyer sur lequel il a commis un bouquin) « Oh ! Celle-là... elle va faire beaucoup parler d'elle ! Cela s'appelle Jeu de Quilles. Pourquoi cela va marcher? Parce que les types sont sympathiques, les nourritures du même métal avec abondance, qualité (viandes d'Hugo Desnoyer...le voisin!) et les vins bigrement déterminés. Il y a peu de places (une quinzaine de couverts) mais déjà, ça déménage... » Des vins bigrement déterminés ; Bigre !  Un moment je m’étais dit : « vas-y en solitaire comme un enquêteur du guide rouge » le genre je voudrais des radis au beurre avec un verre d’eau, mais je déteste manger face à moi-même.

 

Arrivés rue Boulard je fis contempler la devanture d’Hugo Desnoyer à ma compagne de dîner : elle fut émerveillée. Puis, nous entrions dans le jeu de quilles, discrètement, le garçon nous accueillait, avenant. La petite salle, bien remplie, chaleureuse dans sa simplicité. Le niveau de bruit restait acceptable pour que nous puissions converser. Belle coutellerie. Pas le feu au lac, le temps nous était laissé pour décider du choix, fort simple, car la carte est courte : 3 entrées, 3 plats, 4 desserts dont une assiette de fromages et 6 suggestions. Pour le vin je laissai l’initiative à ma dégustatrice bien dotée. Puisque nous venions de choisir en plat un pigeonneau de Racan, l’accord entre nous se fit pour aller vers les propositions de vin rouge. Les prix sont assez modérés et ne pèseront pas beaucoup sur notre choix. Difficile tout de même : nous surfons, hésitons et enfin proposons au garçon ce qui nous paraît une curiosité : un pinot noir du Jura. Exécution immédiate de la quille par le garçon en des termes sans appel et, avec son aide, nous allons vers un Pinot Noir 2010 d’Alsace de Julien Meyer. Bon garçon le garçon annonce à ma dégustatrice que c’est du Nature. Celle-ci, sans se démonter lui répond que si c’est du bon c’est l’essentiel.

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Le carpaccio de maquereau que j’ai pris en entrée m’a ravi, gouteux et fort bien préparé, idem pour le consommé de ma compagne, nous avons fait des échanges. Du côté du vin c’est du bon, du fruit et pour preuve de notre plaisir partagé nous fîmes un sort à la bouteille. Pour le plat, cuisson impeccable, bon produit, que j’aurais aimé manger, comme l’on dit, avec les doigts pour « épibosser » le pigeonneau de Racan et en savourer ce que la fourchette-couteau ne permettait pas d’extraire de la carcasse. Mais ça ne se fait pas au restaurant dit-on. Belle cuisine de marché, simple, avec des produits haut de gamme, de grande fraîcheur. Comme c’était le soir nous n’avons pas pris de dessert. L’addition sans surprise puisque l’ardoise annonçait les prix des entrées et des plats, avec le vin 59,50€ par personne ce qui, comparé au dîner chez les Larsonneur, est équivalent puisque là-bas nous avions pris des desserts.

photoPNoir1.jpgLa morale de cette histoire c’est qu’il n’y en pas, chaque table a ses mérites, Je thé me est plus bistronomique, avec une cuisine inventive demandant un savoir-faire de haute-cuisine alors qu’au Jeu de Quilles c’est de la cuisine de copains de haute qualité, comme à la maison si on sait faire son marché et cuisiner, mais où les plats valent surtout par l’excellence des produits ce qui ne dévalue pas pour autant le talent de Benoît Rex. Du côté vin, des prix certes plus doux pour le Jeu de Quilles mais comme les plats sont eux assez bien dotés en prix, au total pour le pékin ordinaire qui vient au restaurant, non pour tomber des quilles, l’addition est équivalente. Désolé de le souligner c’est ce qui compte pour 90% des gens qui fréquentent un restaurant. Les es-spécialistes des vins « nature » ou non d’ailleurs, ne sont pas forcément les meilleurs baromètres pour flécher les bonnes tables.

6a00d8341c75a253ef00e553dfa4818833-800wi.jpgReste la question du prix des vins au restaurant, trop élevés à mon goût, au Jeu de Quilles pour qui ne connaît pas la maison le choix ne peut se faire en fonction de la carte des vins puisqu’aucune indication n’est donnée nulle part du niveau des prix pratiqués. J’en ai fait la remarque au garçon fort amène. Sa réponse m’a un peu estomaqué « c’est voulu, nous préférons le bouche à oreilles… » Certes mais moi qui suit du quartier, qui suis passé de nombreuses fois devant le Jeu de Quilles mon oreille n’avait pas capté la bonne rumeur et, sauf à lire François Simon et ses vins bigrement déterminés (notion sans grand sens et sans indication de la douceur relative de leur prix), rien ne m’incitait à pousser sa porte. Merci à l'agence FB (rien à voir avec Face de Bouc) d’avoir porté votre bouche à mon oreille, c’est une bonne adresse j’en conviens mais je ne trouve pas que les émotions partagées par seulement des petits cercles de copains participent à l’extension du domaine du vin. Bien sûr, à l’avenir je me garderai de m’aventurer sur le terrain mouvant des cartes des vins ayant le triple A sous peine de me voir à nouveau décerner le bonnet d’Âne…

photoQuilles-1.jpgphotoQuilles2.jpg

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16 janvier 2012 1 16 /01 /janvier /2012 00:09

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Mis en bière sans une larme, le BGO est mort mais pas encore tout à fait enterré puisque pendant encore quelques années son rejeton les « Coteaux Bourguignons » reconnu par l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) prendra sa place progressivement. Tout le monde est content : le BIVB « La réécriture des cahiers des charges des appellations d'origine a été l'occasion de reconstruire une appellation d'initiation et d'un bon rapport qualité/prix » Pierre-Henry Gagey,  « Nous sommes très heureux que cette appellation voie le jour, après des mois de travail. Par ses caractéristiques, elle permettra de répondre à une nouvelle catégorie de consommateurs qui cherche à découvrir l'univers des Bourgognes »

 

Dominique Capart le président d’InterBeaujolais l’est aussi avec quelques bémols concernant les relations avec les négociants bourguignons : « Nous travaillons étroitement avec eux, notamment sur le Bourgogne Gamay et les Coteaux Bourguignons, qui posent encore quelques problèmes. Le négoce bourguignon est très présent en Beaujolais et ne contribue pas toujours à la sérénité des relations entre les producteurs, car il crée des tensions, notamment quand il demande aux producteurs du Beaujolais de l'approvisionner pour ses Crémants de Bourgogne et, nous le verrons, pour ses Coteaux Bourguignons.

 

J'attends beaucoup de cette dernière appellation, qui doit réaliser ce pour quoi elle a été conçue : être l'appellation-socle, de qualité, valorisée, de la Grande Bourgogne, qui permet de remonter l'ensemble de la gamme. En cela, les Coteaux Bourguignons ne sont pas du tout un nouveau nom pour le Bourgogne Grand Ordinaire, qui était un vin de repli, un produit d'excédents pour la production au-delà des 52 hl/ha de l'appellation Beaujolais, écoulé à vil prix (autour de 80 €/hl). Avec des rendements affichés à 71 hl/ha et un prix qui reste à fixer avec le négoce mais en tous cas beaucoup plus rémunérateur pour les différents acteurs de la filière, l'appellation Coteaux Bourguignons doit permettre une diversification revendiquée de la production des producteurs et notamment de rentabiliser la campagne des vins de garde, en particulier pour les nouveaux arrivants. » (Vitisphère)

 

Donc, si ce pauvre vieux BGO (75 ans) a été exécuté froidement c’est, si l’on suit le président de l’Interpro du Beaujolo, parce qu’il jouait le rôle de bassin déversoir aux excédents de rendement du Beaujolais. Dire que BGO était un vin de repli est inexact car, que je sache, le rendement d’une AOC est un rendement agronomique et non un rendement économique permettant de faire du papier : les 52 premiers hectos c’est du Beaujolo et au-dessus ça aide à faire du BGO. Bon je suis un peu con car, naïvement, je croyais que le vin venant du Beaujolais pour faire du BGO c’était du Beaujolais qui se repliait en BGO. Là c’était quoi au juste : éclairez-moi sur la notion d’excédents de rendement vous les grands esprits de l’INAO qui avez officialisé tout ça en 1961 ? Sans vouloir être mauvaise langue lorsque l’on consultait la fiche du BGO pas un seul mot sur le Beaujolo, seuls le département de la Saône-et-Loire (154 communes) et le cépage Gamay Noir à jus blanc étaient évoqués. « Une infinie variété de terroirs depuis le soubassement crayeux des environs de Joigny jusqu’aux granites de la Bourgogne du sud, en passant par les calcaires et les marnes les plus souvent porteurs de l’appellation… » nous disait-on sur sa fiche d’identité.

 

Avant de le porter en terre je me dois de vous rappeler les traits de caractère du défunt tels qu’ils étaient mentionnés par ses pères bourguignons :

 

« Les rouges et rosés proviennent du Pinot Noir, du Gamay Noir à jus blanc, du César ou du Tressot. Les blancs sont issus du Chardonnay, de l'Aligoté, du Melon de Bourgogne et du Sacy. Cette diversité de terroirs et de cépages ne permet pas de préciser de façon générale les caractères de ces vins bien bourguignons. Leur mérite est de présenter un bon rapport qualité/prix pour d'honnêtes bouteilles. Ils offrent aussi l'intérêt de faire découvrir certains cépages intéressants mais peu connus, pour le bonheur de l'amateur curieux de tout savoir, et qui a un palais goûteux. »

 

J’ironise mais, BGO qui avait un petit frère : Bourgogne Ordinaire disparu bien avant lui qui, même s’il n’était pas né de la cuisse de Jupiter, tirait son patronyme d'une dénomination fréquente dans le passé. La bouteille dominicale c’était souvent des « vins de grand ordinaire » alors que pour tous les jours c’étaient des « vins d'ordinaire ». Autre temps, autre dénomination, plus personne ne se contente d’ordinaire fusse-t-il grand ! Alors va pour les Coteaux Bourguignons qui s’ajouteront  au Bourgogne tout court, au Bourgogne aligoté, au Bourgogne Passe-Tout-Grain,  au Bourgogne Hautes-Côtes-de-Beaune, au Bourgogne Hautes-Côtes-de-Nuits, au Crémant de Bourgogne et au petit nouveau le Bourgogne Gamay. Par bonheur, le Bourgogne Marsannay est devenu en 1987, grâce à mes bons soins link, une appellation communale, sinon on risquait la profusion ne croyez-vous pas ?

 

Maintenant tout est clair : le bulletin de naissance des « Coteaux Bourguignons » le proclame : « De l'Auxerrois au Beaujolais… Cette nouvelle appellation, qui englobe tout le territoire de la Grande Bourgogne, de l'Auxerrois au Beaujolais, sera produite en blanc, rouge ou rosé avec les différents cépages utilisés en Bourgogne (pinot noir, gamay, chardonnay, aligoté, tressot, césar...), soit en assemblage ou en monocépage. Le commentaire du BIVB est savoureux «  l'AOC Coteaux Bourguignons sera une appellation de revendication et non plus de repli. Avec la mise en place d'affectations parcellaires les vignes seront travaillées tout au long de l'année en vue de produire du Coteaux Bourguignons » Vive le vin voulu ! Paix à l’âme du vin subi. C’est quasiment de la langue du taulier, mais bon joueur il ne va pas demander des droits d’auteurs.

 

Reste un truc qui me chiffonne : comment faisait-on pour calculer les superficies en production* avec cette histoire d’excédents de rendements en Beaujolais ?

 

Voici les chiffres officiels :

 

Rouges et rosés : 97,79 ha environ Blancs : 22,11 ha

Récoltes moyennes annuelles** : Rouges et rosés : 4 933 hl Blancs : 1 438 hl

* en 2008 ** moyenne 5 ans 2004/2008

 

Pour en finir avec mon BGO que j'ai par deux fois défendu en pure perte  link et link j’avoue que j’y perd mon latin de cuisine lorsque je consulte le site de vente de référence 1855  -  link  qui déclare que le « Bourgogne Grand Ordinaire est une appellation générique de Bourgogne. Elle est cependant très rare et ne concerne que quelques producteurs; toutefois de nouveaux vins viennent enrichir depuis quelques années cette AOC. » Alors comme ce qui est rare est cher et que les derniers flacons de BGO vont petit à petit devenir extrêmement rares, des Collector qui, comme chacun sait, sont des objets de consommation courante qui, pour des raisons de mode, de culte urbain, de tendance, de consommation ostentatoire voire de superstition ou de fanatisme, deviennent des objets de collection et parfois d'adoration. Alors précipitez-vous sur 1855, bien connu pour la rapidité de ses livraisons : 10 jours au pire, pour vous offrir un Grand BGO de derrière les fagots !

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Plus sérieusement fiez-vous à une fine gâchette des vins nature Guillaume Nicolas-Brion  link qui déclarait dans une chronique du 13 mai 2011 « La vedette de la soirée, sans contestation possible. Le gamay 2007 (classé en bourgogne-grand-ordinaire) du domaine Prieuré-Roch. Dénichée chez Vivant et emportée à la maison. Pour dire la vérité, j'aurais mieux fait de jouer à l'égoïste et de la garder pour moi mais d'un autre côté, les bouteilles comme ça faut les partager ! Le gamay pinote comme une star, on retrouve le côté fumé du Clos des Corvées 1999, en moins complexe. Quoique... Cette bouteille met une claque à beaucoup de volnays ou de pommards de supermarchés ou de mauvais cavistes. Même si ce n'est pas le même cépage que les villages célèbres, la Bourgogne est là et bien là. »

 

Vous savez donc ce qui vous reste à faire pour vous procurer un BGO collector qui fera une cote d'enfer à la Bourse de Macao dans une poignée d'année !

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 16:00

AVTRoger-Nimier_794.jpgÉric Neuhoff écrit « À la première page des Épées*, le jeune héros se masturbe sur une photo de Marlène Dietrich. Par la suite, Sanders s’engagera dans la milice. On voit où mène l’amour des comédiennes germaniques. Nimier provoque. Dans la vie, il lui arrive de porter un gilet qui arbore d’un côté des croix gammées, de l’autre des croix de Lorraine. Invité dans des dîners, il pisse dans le piano de la maîtresse de maison, ce qui avait le don de produire des fausses notes. Une légende tenace rapporte qu’une nuit, il fit cuire des œufs sur la flamme du soldat inconnu. « Je ne veux pas qu’une seule minute me serve à quelque chose. »

 

1952, une éternité pour ceux qui ne vivent qu’à la nanoseconde, Bernard Franck, dans les Temps Modernes d’un dénommé Sartre, fourrait dans le même sac : Roger Nimier, Antoine Blondin, Michel Déon et Jacques Laurent, en leur collant l’étiquette de « Hussards ». Que des mecs de droite donc, en un temps où il était du plus grand chic d’être un compagnon de route des communistes, eux se disaient vaguement monarchistes et « des nuages de Maurras flottaient au-dessus de leurs têtes. » Ces messieurs carburaient au champagne, adoraient les cabriolets – Nimier roulait en Aston-Martin – et les jolies filles, se coucher à l’aube, parfois faire le coup de poing. « La vie qu’est-ce que c’est ? Une invention des adultes. La société est prévisible, assommante, anonyme. Il faut s’en échapper. Pour cela, il y a les livres, les bars et l’amitié. Il valait mieux, oui, boire avec Chanel un vin blanc pétillant de Neufchâtel, cultive le canular et la nostalgie, suivre le Tournoi des 5 Nations, raconter aux demoiselles qu’elles étaient des héroïnes de Stendhal… » Nimier donnera sa définition du Hussard « Militaire du genre rêveur qui prend la vie par la douceur et les femmes par la violence. »

 

Le 28 septembre 1962, se tue dans un accident de voiture au volant de son Aston Martin DB4 sur l'autoroute de l'Ouest. Le Journal du Dimanche du 30 septembre 1962 écrivait : « L’écrivain Roger Nimier s’est tué vendredi soir en voiture, à l’âge de 36 ans, sur l’autoroute de l’ouest. Dans son Aston Martin qui s’est écrasée à très grande vitesse sur le parapet du pont qui enjambe le carrefour des RN 307 et 311, à la Celle Saint Cloud, avait pris place la jeune romancière Sunsiaré de Larcône, 27 ans, qui est morte elle aussi. La voiture, qui roulait à plus de 150 à l’heure en direction de la province, se trouvait sur la gauche de la chaussée, lorsqu’elle vira brusquement à droite en amorçant un «freinage à mort». Elle faucha sept énormes bornes de béton avant d’aller s’écraser contre le parapet du pont... Nimier avait eu déjà une Jaguar et une Delahaye. Ses voitures étaient ses jouets préférés. Il en parlait longuement. Il écrivait à leur propos. Dans un de ses livres, il décrit un accident d’auto… »

 

Morand ne s’en  remettra pas « Nimier, c’était le printemps que je regardais pour la dernière fois. »

 

Comme l’écrit Neuhoff « leur désinvolture réclame une attention de tous les instants. Évidemment qu’ils ne consacraient pas leurs journées aux cocktails et aux matches de rugby. Magnums de Bollinger à la main et pied au plancher, du pittoresque à la légende, il n’y a qu’un pas. Il est vite franchi. »

 

Alors pourquoi diable cette soudaine plongée dans un monde englouti ? Pour délasser ma plume qui a décidé de ne plus s’affuter face aux postures de ceux qui se voudraient les héritiers de Nimier et  qui n’en n’ont que les Richelieu bien lustrées et des plis au bas de leur futal plutôt bien coupé…

 

Voilà un pluriel bien singulier !

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 00:09

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Les faits d’abord :

 

BIO(VIN)

 

« Nouvelle catégorie de vin très appréciée des bobos et des jeunes provinciaux. Ils ignorent qu’en réalité les vins bios n’existent pas. Oui les raisins, pardon les « baies »*, peuvent être bio, mais les vins jamais, au grand jamais ! Explication, le vin est, jusqu’à preuve du contraire, une boisson issue de la fermentation du raisin. Donc le raisin peut – c’est rare – être bio, mais jamais la fermentation. Vous suivez ? »

 

[EXEMPLE]

« Humm… Il y a de la matière dans ce vin issu de raisin bio »

 

NATURE(VIN)

 

« Mouvement en vogue dans la Loire, dans le Beaujolais et dans les bistrots parisiens. Il s’agit de produire ou de consommer des vins très faiblement dosés en soufre. Le soufre est le conservateur du vin, l’élément qui lui permet de durer. L’en priver, c’est, certes, le fragiliser, mais aussi lui conférer une saveur de « jus  de fruits » extrêmement agréable, voire digeste. (Voir digestibilité)

 

[EXEMPLE]

« Huum… il sent un peu le fumier, ce beaujolais nature. »

 

Mon ressenti :

 

-         Je suis en manque : rien sur la biodynamie ! Est-ce une vache sacrée ?

 

-         J’avoue que j’ai du mal à suivre l’histoire de la fermentation, mais je suis un ignorant total… faudra m’expliquer…

 

-         En quoi le bio est-il une catégorie nouvelle puisque je note que Patrick Boudon de Soulignac 33760 a fait sa conversion en 1963 ? link

 

 -         Dire que les bobos et les jeunes provinciaux ignorent qu’en réalité les vins bios n’existent pas. C’est faux ! C’est plutôt monsieur et madame Michu qui achètent leur vin à la supérette. Les bobos et les jeunes provinciaux,  vu qu’ils sont de la génération Youpala, link sont incollables. Les vieux qui boivent du Bordeaux, eux, sont d’indécrottables ignorants.

 

-         Depuis 1973, pour l’OIV « le vin est exclusivement la boisson résultant de la fermentation alcoolique complète ou partielle du raisin frais foulé ou non ou du moût de raisin»

 

-         Pourquoi circonscrire les « natures » à la Loire, au Beaujolais du côté producteurs et aux bistrots parisiens du côté consommateur ? Y’en a bien plus dans le Languedoc,  la vallée du Rhône, l’Alsace que dans le Beaujolais. Mais c’est pour forcer le trait me dira-t-on. Fort bien, c’est donc une caricature destinée à faire rire aux dépens des « bouseux » (cf. l’exemple !) et des « parigots tête de veau » !

 

-         Je suis en manque d’un dessin de Philippe Bercovici sur les gars qui fument la moquette et font des vins qui sentent la bouse de vache ou sur les bobos et les jeunes provinciaux qui aiment « le jus de fruit ». Comment je vais faire pour illustrer ma chronique ?

 

-         J’avoue que je trouve que les auteurs sur les deux thèmes manquent de soufre ! Je n’ai pas écrit « de souffle » mais je veux dire que je ne les trouve pas assez sulfureux.

 

Pour le reste de l’œuvre Dico-Vino Guide encyclopéthylique du vin chez 12bis 12€ j’ai noté que François Mauss l’avait recommandé sur son blog GJE c’est donc que c’est un opus convenable, à mettre entre toutes les mains, très PC. C’est gentiment humoristique mais j’avoue que j’aurais aimé qu’il fût un peu plus impertinent, plus incisif, plus borderline, plus jubilatoire, moins bordelo-centré, mais, comme en matière de dégustation et de critique, ce n’est que mon avis qui n’engage que moi.

 

Je précise que le livre m’a été expédié en service de presse par l’éditeur et j’attends avec impatience La gauche bling-bling d’Aymeric Mantoux, Philippe Bercovici, Benoist Simmat qui paraît en librairie le 12 janvier. J’ai déjeuné en face d’Aymeric Mantoux récemment, il m’a pris la tête avec ses certitudes partisanes pendant tout le repas (j’ai des témoins) alors que je n’en avais rien à cirer. Bref, si comme l’écrit le site de la FNAC « L’argent pourrit les gens, tel est mon sentiment », chantait Joey Starr avec son groupe de rap NTM. Et s’il pourrissait également la vie politique, y compris à gauche ? Il se pourrait bien que l’argent soit une fois de plus fatal au Parti Socialiste en cette année 2012… Cette enquête en BD, la première du genre, raconte l'histoire de la gauche et de l'argent en France. De la gauche mitterrandienne, la gauche « caviar », jusqu'à la gauche strausskanienne, une véritable gauche « bling-bling », nous avons assisté au renoncement des idéaux de Marx et de Jaurès. La BD politique la plus insolente de la Présidentielle 2012 ! »

 

Sans doute vais-je me régaler : caviar, champagne, GCC et petites pépés, du moins je l’espère, même si Mantoux m’a déjà saoulé alors que je n’en pouvais mais… Et si on faisait un dîner débat sur ce thème à l’Envers du décor ? Moi ça me plairait vraiment !

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9 janvier 2012 1 09 /01 /janvier /2012 00:04

En ce temps de surendettement où le grand public découvre la dette souveraine placée sur les fameux marchés financiers alors qu’autrefois c’était le bas de laine des rentiers qui se plaçait en Bons du Trésor pour la financer, je trouve que le langage dans l’univers du vin est un grand emprunteur. L’analogie qui est un rapport de ressemblance partielle et non essentielle entre deux choses, est la règle. Nous nageons donc dans l’approximation, la métaphore, l’association, la similitude… Bien sûr ça laisse la porte ouverte à la poésie, à la fantaisie, aux figures libres et souvent au n’importe quoi.


Ainsi certains se réfèrent au profil d’un vin. Qu’est-ce donc : son profil aromatique, gustatif, organoleptique, sensoriel ? Je ne sais mais l’analogie ici se réfèrerait soit au profilage de type criminel ou à celui que les militaires se servaient au temps des centres de sélection pour le service militaire. Sinon, le langage ne pourrait être que celui d’une fiche analytique fraichement sortie d’un laboratoire d’œnologie. Alors rien que pour voir j’ai « renseigné » sur Google : profil d’un vin. Et voilà ce que j’ai trouvé en seconde position. C’est titré : le profil d’un vin et c’est sur le site d’un vigneron. Je vous le livre.


« ll est des terroirs comme des instruments de musique. Suivant l’interprète, la partition, la salle de concert,… le résultat obtenu, le son qui en sortira, sera différent. Une question de style que l’on retrouve également dans le vin. Ainsi, si le terroir est le même, nos deux vins rouges, les cuvées A et B, proposent chacun une façon différente d’appréhender l’AOC C...
Le travail sur les parcelles de la cuvée A, de par sa précision, constitue une volonté d’avancer vers l’excellence, vers la recherche d’une quintessence aromatique. La vendange en vert, le passage sur table de tri, la longue macération sont des exemples de méthodes employées pour tirer le meilleur de nos vignes. Cette cuvée se marie parfaitement avec des plats élaborés, des viandes en sauce ou un morceau de gibier.
La cuvée B se rapprocherait d’une mélodie accrocheuse qui garde en elle la même ligne de conduite, le même air de famille, la même « façon de jouer ». Une macération volontairement plus courte permet d’obtenir un vin alliant fruit et fraicheur. Il permet de découvrir notre terroir avec gourmandise. Pourquoi ne pas l’associer avec une belle entrecôte ?
Ces deux cuvées du L… permettent ainsi au dégustateur d’apprécier des essences et des arômes propres à notre terroir. Maintenant, il ne vous reste plus qu’à les déguster… »
 

Pas très convaincant tout ça, sauf que la seule référence précise, incontestable, est la main du vigneron. Alors comme je suis un esprit facétieux je vous propose de substituer à la notion floue de profil du vin celui de profil du vigneron.
 

  Démonstration ci-dessous à partir d’une étiquette :
-    J’ai masqué le nom du vigneron qui apparaît au bas de l’étiquette.
-    Prix du flacon 8,84€ au Franprix
-    Si ça vous chante vous pouvez bien sûr mettre un prénom et un nom sur ce profil de vigneron connu en Beaujolais.
-    Un indice pour les profiler viniques : j’ai chroniqué sur lui…
-    Pour la dégustation j’attends de me retrouver avec des spécialistes du profil d’un vin.

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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 14:16

Le « Charle’s bar » rue d’Aboukir, aujourd’hui disparu, fut tout un temps mon repaire. J’y mangeais parfois au déjeuner dans la salle du fond et le soir il m’arrivait de m’accouder au bar, derrière lequel s’affairait une grande anglaise languide, bien en chair, yeux de biche triste, longs cheveux roux, jeans et tee-shirt au-dessus du nombril, une grande belle tige. Le lieu, en dépit de son petit périmètre, accueillait en fin de semaine des micro-concerts de rock et, pour tirer un sourire de celle que je prénommerai Mary, il suffisait de la brancher sur le sujet. Tout en essuyant les verres, avec son accent cockney des faubourgs de Londres, elle s’animait et j’en arrivais à oublier qu’elle se gavait de la lecture de tabloïds. Elle était très fleur bleue, sans doute par la suite groupie de la princesse Diana, et je n’ai jamais tout à fait compris pourquoi elle vivait à Paris.

 

Le « Charle’s bar » c’était un bar à tout, un bar tout court, peu de pochtrons, des habitués, des gens de passage, Mary derrière son bar, le jeune patron et ses santiags, un petit bout d’humanité. Ce lieu, où les vins de comptoir étaient banalement tristes, avait une âme, une vie intérieure, j’y ai puisé l’inspiration d’un polar que j’ai commencé d’écrire sur une Underwood achetée aux puces de Montreuil et terminé sur un des premiers petits Macintosh portable dans ma maison nichée dans la forêt d’Ermenonville. Par bonheur le manuscrit de ce truc mal foutu dort dans un carton dans ma cave. Le jour où, de passage rue d’Aboukir, j’ai constaté la disparition de mon « Charle’s bar » ce fut comme si un petit bout de ma vie venait de se détacher, de disparaître. Nulle tristesse ni nostalgie c’est la vie… ainsi le boulanger de Lumières et le boucher de Goult ont pris leur retraite sans être remplacé alors tout change pour que rien ne change.

 

Fort bien me direz-vous mais pourquoi encore une nième chronique sur mes souvenirs de bord de bar ?  Tout bêtement parce que le Wine blog Trophy du futur Salon des Vins de Loire fait un appel à la population des bloggueuses&bloggueurs : « Nous rappelons que les participants doivent, avant de s'inscrire, poster sur leur blog un article en rapport avec le thème 2012 « Mon bar à vins, les Vins de Loire et Moi » : la rencontre d’un gérant, un coup de cœur pour un lieu ou la découverte d’une bonne bouteille dans un bar à vins. Tous les prétextes sont bons ! » Fort bien, je fréquente les bars à vins, je bois aussi des Vins de Loire, mais j’avoue que je n’ai pas le tour de main pour monter la mayonnaise donc j’aurais dû m’abstenir d’écrire cette chronique.

 

Sauf que, comme je ne peux m’empêcher de décoconner, je vais vous proposer un bar à eau : Colette Water Bar 213, rue Saint Honoré dans le premier, au sous-sol, où je suis allé une fois pour boire du vin. C’était en 2006 link et j’y étais allé déguster lubie qui est un petit flacon de vin, en alu, capsule type beer noire, décor minimaliste : deux gris, en facial la marque sur un timbre fond vert, en bas sur le fond gris souris, en blanc : SAUVIGNON. Sur le flanc droit : Appellation Bordeaux Contrôlée, 11,5%, 25 cl. Sur le flanc gauche : Vin blanc, se boit très frais. Mais, même si Colette c'est le haut-lieu de la branchitude consumériste parisienne, où des jeunes gens payés au SMIC vous regardent comme si vous étiez un extra-terrestre parce que vous vous risquez à trouver les prix très hot : le téléphone portable Vertu à 4750 euros, la montre Jacob&Co à 38000 euros ou une veste grunge à 2250 euros, je ne puis faire un tel choix puisqu’il me faut faire la promo des vins de Loire.

 

Réflexion faites mon choix se portera donc sur le Baratin «  rue Jouye-Rouve dans le XXe et ce pour 3 raisons dont 2 n’ont ni rimes ni raisons : la première c’est que je préfère un Baratin à un bar à vins (désolé !), la seconde c’est que baratin rime avec ligérien, et enfin parce que c’est au Baratin qu’avec Sébastien Demorand ont s’est liché des lignes de Chenin de la Loire. Lesquels ? Je ne sais plus mais sur la carte de Philippe Pinoteau les vins de Loire « nature » y sont bien représentés. Mais pour terminer sur une énième décoconnade je ne puis m’empêcher de promotionner un beau vin né dans la Loire mais qui n’est qu’un vin de France : Les Rouliers 2010 de Richard Leroy. link  

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Avouez que ce n’est pas avec ça que je vais décrocher la timbale du Wine Blog Trophy mais, comme disait Pierre de Coubertin, l’important c’est de participer et comme j’ai voté pour la chronique d’Eva ça suffira largement à mon bonheur…

587px-Underwood-overview.jpg

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 17:00

J’avoue humblement que, jusqu’à il y a quelques jours, j’ignorais qu’il existât une AOP fromagère : Fourme de Montbrison. Celle d’Ambert, oui je connaissais, mais sa cousine germaine nichée dans le Forez n’avait jamais eu l’honneur de mes plateaux de fromage. Je n’ai pas coutume de mélanger mes activités professionnelles avec ma seconde vie de chroniqueur mais, sans vraiment faire une réelle exception, je vais ce soir faire la promotion de la Fourme de Montbrison. Pourquoi ce soudain intérêt me direz-vous ? La réponse tient en une forme de communiqué « l’Entreprise Forez-Fourme (10.5 Ml et 70 producteurs va être mis en liquidation judiciaire et depuis le 31 décembre leur lait n’est plus collecté. » Je n’entrerai pas dans le détail du dossier car ce n’est pas ici le lieu d’en parler mais sachez que cette entreprise produisait 150 tonnes de Fourme de Montbrison sur les  500 tonnes de cette AOP.

Fourme-005.JPG

 

C’est dans le TGV du retour de ma réunion à Lyon mardi dernier (pour les Nuls en Géo le Forez se situe dans le département de la Loire qui fait partie de la Région Rhône-Alpes) que m’est venue l’idée de faire une chronique de fin de journée sur la Fourme de Montbrison. Comme vous le savez pour moi fromage rime avec Alleosse donc sitôt rentré je fonds sur mon clavier www.fromage-alleosse.com et je découvre que la Fourme de Montbrison fait partie de l’achalandage de Philippe et de Rachel Alleosse. Petit e-mail nocturne, réponse au matin et passage au magasin le soir pour photo et part de Fourme de Montbrison pour dégustation. Ce qui fut fait au dîner : excellent fromage à pâte fine persillée, fondante, proche du Stilton, un vrai délice plus tome en texture que les fromages persillés traditionnels. Bien sûr Philippe Alleosse est un maître affineur et sa Fourme de Montbrison est au top. Il s’approvisionnait chez www.fourme-tarit.fr l’entreprise qui vient d’être mise en liquidation judiciaire. Philippe Alleosse m’a indiqué que les japonais raffolaient de la Fourme de Montbrison, alors beau produit AOP s’il est bien affiné mais en manque de notoriété.

photoFdeM.jpgJe vous propose donc un geste simple : dès que vous irez chez votre fromager vous lui demanderez « comme un seul homme » : une part de Fourme de Montbrison. S’il n’en n' a pas : tant pis mais peut-être, si vous un bon client, ça lui donnera l’idée d’en commander. Bien sûr ma plume brûle de vous donner plus d’explications mais vous comprendrez que je ne puis, pour l’instant, aller au-delà de ce minuscule coup de pouce à la notoriété de la Fourme de Montbrison. Mais, pour faire simple, si nous voulons que des producteurs « s’accrochent » à certains territoires difficiles, il est vital, qu’en l’occurrence dans le cas présent, leur lait soit valorisé au mieux par les produits transformés. Une AOP ne suffit pas en elle-même à générer cette valeur si le consommateur n’est pas au rendez-vous. Bien sûr celui-ci est en droit de demander, en contrepartie, d’en avoir pour son argent. C’est un « cercle vertueux » qu’ont su construire certaines AOP fromagères, à nous consommateurs de contribuer à donner leurs chances à ceux qui souhaitent s’engager sur ce difficile chemin. Pas simple dans une conjoncture où le facteur prix et le mode de distribution donne le la à la consommation.

 

Comme nous sommes ici sur un site dédié aux vins que le taulier, tire de temps à autre vers d’autres sujets, je vous propose d’accompagner votre Fourme de Montbrison avec un vin des Côtes du Forez ou un vin de pays d’Urfé : www.vins-g-bonnefoy.com Je demande aussi aux experts dégustateurs lecteurs de nous tuyauter sur le bon choix.

300px-Vignoble_du_Cotes-du-forez_.jpgEn quelques mots sachez que la Fourme de Montbrison est un fromage au lait de vache à pâte persillée (moisissures internes) originaire de Montbrison, chef-lieu d'arrondissement du département de la Loire dans la région Rhône-Alpes mais est proche culturellement de l'Auvergne avec les parfums de fleurs de bruyère et de gentiane. C’est un fromage cylindrique de 20cm de hauteur et de 14cm de diamètre de 2,1 à 2,7 Kg avec une durée d’affinage de 1 à 3 mois.

 

L’histoire de la Fourme de Montbrison se calquait sur celle du pays avec en point d’orgue : l’estive. De mai à octobre les bêtes étaient menées vers les plateaux des Hautes Chaumes à  plus de 1000 mètres d’altitude. Coupés du monde pendant la moitié de l’année, dans leur jasserie, une construction qui leur servait à la fois d’habitation, d’étable, d’atelier de fabrication de la fourme et de cave, des hommes et des femmes ont donné ses lettres de noblesse et son authenticité à la Fourme de Montbrison.

 

Le mot Fourme vient du grec « formos » puis du latin « Forma » (récipient où on caillait le lait). De cette racine, sont nés, en vieux français «fourmage» et «formage» devenus ensuite «fromage». La fourme est certainement un des fromages à pâte persillée les plus anciens. « L’origine de la Fourme se situe aux premières époques de la féodalité au VIIIe ou IXe siècle. Une preuve irréfutable démontre qu’au IXème siècle la fourme était connue et appréciée. A La Chaulme, 7 pierres taillées bien conservées surplombent la porte d’entrée de la chapelle féodale. L’œil reconnaît immédiatement le beurre, le saucisson, le jambon, les œufs, le foin, les céréales et… la Fourme. » L’histoire de la Fourme de Montbrison s’inscrit dans celle de ce versant ligérien des monts du Forez où les conditions de vie ont toujours été difficiles. Au milieu du XXe siècle au mode agro-pastoral de l’estive a succédé, avec l’irruption de l’exode rural, les citernes de ramassage du lait. « Dès 1945, à la demande de la société d’amélioration des produits laitiers de Pierre sur Haute, un premier décret légalise la première définition du produit. Modifiées en 1948 puis en 1953, les décrets définissent la méthode de fabrication et d’affinage. Ils autorisent 3 dénominations : « Fourme de Montbrison », « Fourme d’Ambert » et « Fourme de Pierre sur Haute ». Au niveau européen, la Fourme de Montbrison est aujourd’hui protégée par une Appellation d’Origine Protégée (A.O.P.). »

 

Fabrication de la Fourme de Montbrison.

Chaque Fourme nécessite 20 à 25 litres du lait de vache. Sa fabrication suit les étapes traditionnelles (voir Vidéo) : le travail en cuve, le moulage, l’égouttage, le salage, le piquage et l’affinage. Son bleu, au goût si original, naît du salage réalisé en cours de moulage. Sa belle croûte orangée se développe lorsque la fourme est couchée sur les chéneaux d’épicéa. Là, durant huit jours, les maîtres fromagers la retourne d’un quart de tour toutes les 12 heures. Ensuite, les Fourmes sont placées en cave d’affinage durant plusieurs semaines. Les affineurs les piquent avec de longues aiguilles afin d’encourager le développement des marbrures bleutées. »

 

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3 janvier 2012 2 03 /01 /janvier /2012 00:09

Buoux-021.JPGCe matin je vais vous entretenir d’un beau vin blanc du Sud et de l’art d’être grand-père, pas sûr que j’en sois un très bon mais là n’est pas la question. Sur le plateau des Claparèdes, au lieu-dit Salen, à Buoux, dans les taillis de chênes verts s’élèvent d’étranges érections de pierres blanches. Qu’est-ce donc ? Le hobby d’un homme, enseignant, donc homme de tête se rêvant bâtisseur, qui les a façonné de ses mains. Rien n’est plus fascinant que la beauté d’un geste sans autre utilité que celle de son accomplissement.  

 

Quel rapport avec l’art d’être grand-père me direz-vous ?  

 

Réponse : « l’allée des gâteaux »   

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Suivez-moi ! Le sentier zigzague sous les ramures d’un taillis ouvert et bas, ça et là, des tas éboulés de pierres blanches, vestiges de constructions humaines ou d’accumulations de ce qui a du être extrait des champs pour les rendre cultivables. Labeur énorme que ce charroi incessant. Partout les murets portent témoignage d’un temps où chacun ici assurait sa subsistance en tirant d’une terre pauvre des céréales et de quoi nourrir quelques animaux domestiques. La nature a repris ses droits diront certains qui seront sans doute les premiers à déplorer l’exode des paysans vers des lieux plus cléments. 

 

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Le premier gâteau de pierres est une merveille de légèreté, d’élégance, de sérénité, avec planté au centre, la signature, la patte de l’architecte, une pyramide gracile. Viennent ensuite deux œuvres monumentales, le gâteau d’anniversaire de Luca, grand gâteau de Savoie encerclé de petits chênes qui filtrent le jour et le birthday cake de Paul, lui aussi cerné de chênes, mais plus exposé à l’ardeur du soleil qui jette sur ses flancs blancs une lumière crue. Le gâteau suivant est austère, lunaire, plus tourné vers l’introspection, la recherche d’une pure simplicité. C’est celui de Flora. Le dernier, tel un pot renversé à l’image de ce que les enfants font moulé dans leur petit seau avec le sable de la plage, est la torta de cumpleaños de Violaine. Ce qui m’a fasciné c’est que sur son flanc, une niche à la bonne hauteur n’attendait que ma belle bouteille de Grande Toque vienne y trouver sa place. 

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Même si vous allez me taxer d’orgueil : dites-moi, où trouverez-vous ailleurs qu’ici, dans la modeste crèmerie du taulier, un tel parcours initiatique permettant de déposer dans un bel écrin de pierres sèches, au cœur d’une nature sauvage, une belle bouteille symbole de la capacité de femmes et d’hommes de donner des lettres de noblesse à un terroir plein de promesses. Le Luberon, cher à Jean Lacouture dans les ocres de Roussillon, aux peuplades nordiques qui ont investi ses villages, tels Peter Mayle à Menherbes, ou les parigots pas encore bobos tel Wolinski à Gordes, ou encore le grand John Malkovitch, aussi snob qu’il fut devenu (le Luberon bien sûr, paas John!) n’a pas placé sur sa lancée les vins du Luberon sur une trajectoire de notoriété. Pour ce faire, en dépit de belles réussites individuelles, tels mes chouchous du château de La Canorgue il a fallu que le gros chat se réveille : Marrenon in Luberon. 

Buoux-033.JPGQu’on ne me taxe pas ici de favoritisme parce que j’applaudis le travail accompli par le Piton du Luberon et son équipe conduite d’une main experte par Philippe. Pensez-donc : une Union de coopératives, l’abomination de la désolation pour le petit monde vibrionnant et inconséquent des goûteurs de little wine fait à la main, au piquet, même pas question d’en parler. Sauf qu’en bas ça travaille ! Que le collectif n’est pas synonyme de médiocrité, de négligence et de vin fait à la va que je me pousse. Ils ont des valeurs les gens de Marrenon, sans beaucoup de bruit médiatique ils construisent pierre par pierre leur maison, un peu à l’image du grand-père avec ses gâteaux. Beaucoup de militants du terroir microscopique oublient trop souvent que la diversité qu’ils prônent passe aussi par celle des modèles économiques. Contradiction entre leur discours très communautaire et leur recherche exclusive d’une singularité individuelle. Dresser des barrières, exclure, débouche sur l’incapacité à vaincre le conservatisme. 

Buoux-017.JPGIl n’y a aucune contradiction à conjuguer le cousu-main d’un vigneron porté sur le pavois avec celui mené avec le même soin à l’intérieur d’une maison telle celle de Marrenon in Luberon. Ainsi la Grande Toque m’apparaît comme issu de ce souci de proposer aux consommateurs, non pourvus de toutes les références des amateurs des vins authentiques, un vin bien accroché à son terroir originel. C’est du Vermentino majoritaire (70%) en assemblage avec du Grenache blanc qui le démarque de ses voisins rhodaniens ou provençaux. Vignobles d’altitude, 300 à 400 mètres récoltés dans la fraîcheur des nuits des monts du Luberon entre le début et la fin de septembre en fonction de leur situation et des cépages. Robe jaune paille, bel éclat et nez de flore méditerranéenne, intense. De la fraîcheur, de la vivacité, une belle longueur en bouche et une finale qui donne envie de marée. Au marché de l’Isle s/la Sorgue j’ai acheté un beau filet de Baccalhau salée : 24 heures au bain avec 4 changements d’eau, cuisson al dente, pommes de terre bouillies, petite sauce échalotes revenues dans un soupçon de Grande Toque, beurre salé, et le tour est joué. Plat simple, vin de belle tenue : 4,30 € le flacon. Pourquoi se priver de petits bonheurs en ces temps d’anxiété ?  

 

Donc sur www.marrenon.com y’a du bon, allez-y faire un tour du côté de la Tour d’Aigues et pour les membres de l’ABV qui le souhaiteraient, même si je ne me prénomme pas Nathalie, je pourrai vous servir de guide pour vous faire découvrir l’allée des gâteaux.

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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 11:17

Renault 004

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Les souhaits d’une bonne et excellente année 2012 sur mes lignes vont de soi, c’est notre intérêt bien compris : nous espérons, vous et moi, être au rendez-vous du dernier des 366 jours qu’elle va nous offrir.

 

Temps de crise, ou plus exactement, temps d’un violent ajustement entre des pays qui émergent et ceux qui se croyaient, ou se voulaient, les gestionnaires du monde. Délocalisation, financiarisation, quasi-faillite d’Etats souverains, conflits larvés, radicalisation des extrêmes, alors que la paix s’est installée depuis plus de 60 ans sur notre vieux Continent des menaces, des peurs, des angoisses d’une autre nature s’y installent et nous inquiètent. Face à elles nous nous sentons désarmés, impuissants et ceux qui nous gouvernent nous apparaissent de plus en plus comme des capitaines sans boussole qui « naviguent » à vue au gré des vents ou des courants contraires. Certes il n’est pas facile de gouverner, de passer du discours plein de promesses aux actes, de « parler vrai », d’agir juste et de redonner à notre vieux pays et à ses citoyens de l’élan. Pas simple aussi pour nous de comprendre, de choisir, mais reste que dans notre quotidien, pour certains de nos choix, nous pouvons encore faire bouger des lignes, agir…

 

Ce petit espace de liberté, qui n’est qu’une minuscule fenêtre sur le monde, le nôtre bien sûr : celui du vin, mais aussi bien au-delà : celui de nos voisins, de nos clients proches ou lointains, celui de ceux avec qui nous travaillons, de ceux avec qui nous partageons joies et peines. Cette communauté de destin qui nous permet de vivre ensemble. Mes chroniques se veulent un lien entre un monde de plus en plus urbanisé et un autre : celui des paysans, des vignerons, des ruraux, celui de tous ceux qui produisent et vivent sur nos territoires. Alors, par un petit clin d’œil à propos d’un thème, mis en avant par ceux qui se présenteront à nos suffrages, rappeler qu’au temps des 30 Glorieuses les décideurs affirmaient qu’« il ne fallait pas désespérer Billancourt… », alors maintenant puisqu’il n’y a plus de Billancourt reste pour nous à ne pas gaspiller nos plus beaux atouts : le vin, les femmes et les hommes qui le font et le vendent en sont un et il est majeur…

 

Bonne année à tous…

 

Jacques Berthomeau

 

« Il y a deux sortes de prévisionnistes : ceux qui ne savent pas et ceux qui ne savent pas qu’ils ne savent pas. »

John Kenneth Galbraith

 

La terre française doit être mise en valeur par un tracteur français. 

 

 Les tracteurs sont américains et d’invention récente, puisque le premier, de marque Burger, semble dater de 1889. En France, des constructeurs automobiles comme Renault essayèrent après la Première Guerre mondiale d’adapter la technologie des chars d’assaut à chenilles aux engins agricoles : ce fut le « char agricole », sorti en 1918.

 

L’affiche est d’Éric de Coulon, vers 1925

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