Le premier jour du mois de novembre tous les marchands de chrysanthèmes de France et de Navarre sont sur les dents pour écouler tous leurs empotés qui iront terminer leur destinée dans le fond des cimetières. Sans doute est-ce parce que la Toussaint est un jour férié qu’on assiste à une telle ruée. Si les Français respectaient le calendrier ils devraient fleurir leurs morts le jour de la fête des Morts qui est le 2 novembre. Le Premier c’est la fête de tous les Saints. En conséquence j’ai décidé de fêter tous les Saints en honorant Saint Aubin.
Pour la biographie du Saint Évêque d’Angers (470-550)voir à la fin de cette chronique.
Mon Saint Aubin à moi est un 1er Cru et en plus il est « En Remilly » et il jouxte les Grands Crus de Puligny-Montrachet par le sommet des coteaux. Très bien exposé (sud-ouest) ce coteau est planté en chardonnay depuis 20 ans, reprenant enfin sa place après le désastre causé par le phylloxéra. Il couvre 21,9 ha sur les 172,12 ha de l’appellation. C’est du chardonnay donc un vin blanc.
Le Saint Aubin « En Remilly » Premier Cru c’est Gregory Patriat qui me l’a fait découvrir et j’avais écrit « le Saint Aubin Premier Cru en Remilly 2008. C’est un Côte de Beaune blanc 100% Chardonnay 65 00 bouteilles. C’est mon chouchou ! Comme dirait ma complice Margot j’en mettrais bien une caisse sous mon lit. C’est vif ! C’est frais ! C’est de la joie à l’état pur ! Moi j’aime ce type de vin droit sans raideur, fin comme un string sur une peau à peine vanillée par les premières caresses du Dieu soleil, tendre comme la caresse d’un zéphyr à la fin d’une chaude journée d’été, aérien comme une libellule et surtout qui sait si bien faire briller les yeux des filles du long des golfes clairs... Je m’emporte mais puisqu’il m’emporte pourquoi réfrènerai-je mes ardeurs épistolaires… »
Donc pour apaiser ma soif de Saint Aubin 1er cru « En Rémilly » j’appelle Gregory et je tombe direct sur sa messagerie. Je lui envoie un petit message pour lui demander quel millésime il commercialise en ce moment. Réponse : « salut Jacques toujours sur le 2008 amitiés de Montréal » Je lui demande à quel prix il le vend : « 12,50€ me répond-il soit du 20€ en magasin » Tout ça sur mon vélo. C’est alors que je passe devant Lavinia et je me dis « ils doivent vendre du Saint Aubin 1er cru « En Rémilly » eux aussi. Je stoppe ma monture et je l’accote à un platane des Capucines (le boulevard) et je m’enfonce dans le ventre de Lavinia :
J’y trouve 4 références de Saint Aubin 1er cru « En Rémilly » :
2 Philippe Pacalet un 2008 à 51€ et 45,90€ par 6 et un 2009 à 55€
1 Hubert Lamy 2007 à 46,50€ et 41,85€ par 6
1 Catherine et Dominique Derain 2009 à 38€ * (en cave vins fragiles)
- « Et lorsque s'est approché le Saint-Aubin blanc le 2008 1er Cru En Remilly, nous avons littéralement décollé. Ce n'est pas possible que le même cépage chardonnay puisse à la fois enfanter de vulgaires vins (difficiles même à pisser) et des joyaux comme celui que nous avons entre les mains... Il ne peut y avoir qu'un grand artiste derrière ce vin. » signé Guillaume Nicolas-Brion pour le Derain.
De retour at home je fais des recherches sur le NET et je trouve le site allemand Wine-Searcher qui est un moteur de recherche des listes de prix de 30 107 magasins de vin (un total de 4.872.905 offres). Le site offre également une mine d'informations sur le vin.
Je vous donne les liens qui vous donnent l’évolution des prix :
1- Le vin de Gregory link
2- Le vin de Pacalet link
3- Le vin de Lamy link
4- Le vin de Derain link
Pour ceux qui se contentent de la cote actuelle : En Remilly, Saint-Aubin Premier Cru la voici ci-dessous :
1. Domaine Hubert Lamy €32
2. Marc Colin et Fils €23
3. Olivier Leflaive €24
4. Pierre-Yves Colin-Morey €35
5. Domaine Bernard Moreau et Fils €27
6. Domaine Sylvain Langoureau €23
7. Domaine Henri Prudhon €19
8. Domaine Alain Chavy €25
9. Domaine Vincent Girardin €19
10. Domaine Larue€28
11. Domaine Catherine & Dominique Derain €29
12. Domaine Amiot Guy et Fils€38
13. Gilles Bouton €18
14. Jean-Claude Boisset€29
15. Domaine François et Denis Clair€27
16. Philippe Pacalet €54
17. Sylvain Loichet €34
18. Camille Giroud €26
Commentaires du taulier :
- je n'ai pu faire une dégustation comparative vu le niveau des prix (investissement = 135 €) et la disparité des millésimes;
- le seul comparatif c'est le Pacalet 2008 et le JCB 2008 ce qui pourrait se révéler intéressant puisque le premier est plus que deux fois plus cher que le second ;
- le Saint Aubin de Gregory En Remilly 2008 est noté 15/20 par la RVF et BD ;
- j'aimerais faire une dégustation à la chaussette comme je l'ai fait récemment en présence de Michel Smith avec des petits loups branchés nature sur des nectars dont les patronymes des vinificateurs ne sont pas en odeur de sainteté. Résultat étonnant et révélateur...
- détail d'importance le Gregory Patriat travaille chez Jean-Claude Boisset... CQFD...
Saint Aubin
Évêque d’Angers (470-550)
Saint Aubin naquit au diocèse de Vannes. Son enfance, prévenue de toutes les grâces du Seigneur, fit présager sa sainteté future ; il ne connut du jeune âge ni la légèreté, ni les défauts, et dès qu’il put marcher, ce fut pour aller à Dieu et Le prier à l’écart, loin du bruit, dans la compagnie des Anges.
De tels débuts montraient assez que le pieux Aubin n’était point fait pour le monde ; au grand désespoir de sa noble famille, on le vit un jour quitter le foyer paternel et prendre le chemin du monastère. Là, ses veilles, ses jeûnes, ses oraisons l’élevèrent bientôt à une telle perfection, qu’il dépassait de beaucoup les plus anciens et les plus fervents religieux.
On admirait surtout son recueillement continuel. Ses yeux ne s’ouvraient que pour Dieu ; dans le monastère, il ignorait ce qui se passait autour de lui, et au dehors, quand il devait sortir, il se faisait dans son cœur une délicieuse retraite, où il continuait ses entretiens célestes.
Un jour, l’abbé du monastère l’envoya dans un village voisin. Pendant qu’il s’acquittait de sa mission, il tomba, sur la maison où il était venu, une telle quantité de pluie, que le toit s’entrouvrit et que toutes les personnes présentes furent trempées : Aubin seul, à l’admiration de tous, fut épargné ; il ne tomba pas sur lui une goutte d’eau.
Abbé du monastère à trente-cinq ans, il fit revivre parmi ses frères la ferveur des premiers temps et les amena, par sa douceur et son exemple, à une perfection rare, même dans les plus austères couvents.
Mais l’évêque d’Angers étant venu à mourir, le clergé et le peuple de ce diocèse, auxquels était parvenu le renom de la sainteté d’Aubin, l’élurent unanimement, et il dut courber ses épaules sous le lourd fardeau de l’épiscopat.
S’il était possible de connaître, parmi tant de vertus qu’il pratiqua dans sa vie nouvelle, quelle était sa vertu dominante, on dirait que ce fut la charité. Elle était, en effet, sans bornes pour les malheureux, pour les prisonniers, pour les malades, pour les pauvres, et souvent Dieu la récompensa par les plus frappants miracles. En voici un exemple : Le charitable pasteur se rendit un jour aux prisons de la ville pour en retirer une pauvre dame, poursuivie par ses créanciers. Devant le Saint, les gardiens s’écartent pour lui laisser passage ; un seul veut lui refuser obstinément l’entrée ; mais le Pontife souffle sur le visage de cet insolent, qui tombe mort à ses pieds ; puis il va délivrer la prisonnière et payer ses dettes.