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10 août 2013 6 10 /08 /août /2013 11:00

« Oglio gli indifferenti » c’est le titre original d’un livre d’Antonio Gramcsi. Je l’ai repris pour titrer ce post où je me contente de relayer la colère froide et salutaire d’Hervé Bizeul dans sa chronique « Après le feu » link qui faisait suite à «Grêle pour les uns, incendies pour les autres »link


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« Si l'on peut lutter, si l'on voit un avenir, alors tout est possible, rien n'est vraiment douloureux, même si la situation est terriblement difficile.


Quand on vend mal ou pas du tout, quand on vend en bradant son travail, son terroir, son patrimoine, clairement en dessous des coûts de revient, depuis des années parfois, et qu'en plus une telle catastrophe vous tombe dessus, cela doit être terrible. Ce n'est pas mon cas, loin de là. Et je suis donc très mal placé pour en parler. Mais il y a aujourd'hui nombre de situations désespérées et je regrette que certains ne les décrivent pas davantage. Dans le plus terrible malheur, les paysans seraient alors moins seuls. Je regrette aussi, en fait je ressens même ça comme une offense, le silence de la presse spécialisée. En vacances au lieu d'être en reportage, bien au frais, le cul dans la graisse, les journalistes préparent leur longue complainte de la « mort de la presse » ayant bouclé leur « spécial foire au vin » dont les ficelles sont vraiment trop grosses... Mais ne seraient-ils pas plus à leur place dans l'entre deux mers, au chevet des vignerons blessés, pour raconter leur détresse, climatique et économique, (eux qui vendent le tonneau de Bordeaux au prix d'il y a...26 ans !) au lieu d'être à quelques kilomètres de là parfois dans la maison de vacances même d'un cru classé 1855 où ils sont « invités » ? Et ces mêmes « 50 marques » sur qui l'argent dégouline depuis dix ans, ne se grandiraient-elles pas en montant un petit fond de solidarité, en envoyant un peu de personnel pour aider, en garantissant auprès des banques quelques prêts, collectivement ou mano à mano ? Bon, j'arrête là, je vais encore me faire des amis ou me faire insulter de la pire façon : « idéaliste, va... »

 

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8 août 2013 4 08 /08 /août /2013 00:09

« Quand tu prépares à manger pour quelqu’un et qu’il ne veut pas en manger, c’est comme quand tu veux embrasser quelqu’un et qu’il se détourne » déclarait une Française interrogée dans une enquête (Masson 2001). Un livre très savant vient d’être publié chez Odile Jacob 24,90€ sous la direction de Claude Fischler « Les Alimentations Particulières Mangerons-nous ensemble demain ? »


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« Ainsi, dans des situations et des sociétés très diverses, le refus de la nourriture offerte revient à un refus de la relation : il produit une déception, voire une blessure et une offense grave. Car ne pas accepter un aliment, un plat ou une boisson peut purement et simplement signifier la méfiance » écrit Claude Fischler.


Dans ma Vendée natale, le refus de prendre un verre de vin ou de goutte s’apparentait en effet à une offense. Pourtant il fallait un certain courage pour affronter certains vins issus de la production locale.


« Allergies alimentaires, intolérance au gluten, intolérance au lactose ; régime de santé divers (groupes sanguins, living foods, instinctivorisme ou crudivorisme, macrobiotique, etc.) ; régimes éthiques et spirituels (végétarisme, véganisme, etc.) ; néoadhésion à des pratiques religieuses ; régimes sélectifs et restrictifs divers : pour des raisons diverses, une part importante de la population des pays développés adopte et revendique une alimentation particulière. »


Les ménages ne comportant qu’un seul adulte sont de plus en plus nombreux : 9,2 millions en 2009 et 2,5 millions de ménages monoparentaux, soit 42% des ménages. Les repas pris à l’extérieur du domicile augmentent constamment. Manger seul devient de plus en plus fréquent (aux USA, 71% des repas sont pris seul). « D’autre part, la transformation croissante des aliments par l’industrie, le fait qu’ils nécessitent de moins en moins de préparation, qu’ils soient de plus en plus souvent prêts à manger, favorisent une consommation individualisée, libérée des contraintes et des normes commensales. »


« En plusieurs siècles et surtout depuis plusieurs décennies, l’alimentation a profondément changé et le rapport à l’alimentation s’est totalement transformé. Grâce à l’industrialisation agroalimentaire, on est arrivé à produire à bon compte des aliments en abondance : en comparaison avec le chasseur-cueilleur ou même l’agriculteur du XIXe siècle, le mangeur moderne consacre bien peu de temps à la recherche et à la préparation de la nourriture, et les incertitudes de l’approvisionnement sont pour le moins réduites. Mais cette liberté laisse la place à de nouvelles interrogations, à de nouvelles anxiétés. »


Question : « sommes-nous arrivés à un état de la société et de la civilisation qui, à force d’individualisation, semble porter exception, sinon contradiction aux règles de la sociabilité et du partage ? »


On pourrait le penser note Claude Fischler mais « il convient d’introduire une distinction fondamentale : le monde développé et l’ « Occident » ne sont pas des catégories uniformément pertinentes. Des différences apparaissent d’une culture à l’autre, d’un pays à l’autre, y compris entre pays occidentaux voisins ou dont le niveau socio-économique est par ailleurs très proche. »


Et de se référer à l’enquête OCHA (Observatoire CNIEL des habitudes alimentaires, centre de ressources pour l’Interprofession laitière et les chercheurs) de Fischler et Masson de 2008 :


« En comparant des échantillons français et américains (ainsi que 4 autres pays européens), nous observions de très nettes différences dans la manière d’appréhender la nourriture et le « bien manger»


« Pour les Américains, l’alimentation est presque exclusivement une affaire de santé, discutée dans un vocabulaire toujours emprunté à la nutrition. C’est aussi une affaire essentiellement individuelle et personnelle, qui relève de la liberté et de la responsabilité (de la culpabilité souvent) de chacun. »


Peu de référence au partage, la convivialité, au temps passé à table en famille ou entre amis, les Américains se distinguent « par l’importance qu’ils accordent à l’abondance du choix (à laquelle ils ramènent volontiers la liberté) et comme les Britanniques, par leur tolérance aux particularismes alimentaires (entre 91 et 97% des répondants), ils considèrent normal qu’un invité annonce à son hôte ses dietary requirements. La tolérance des Français (et des autres continentaux) est nettement moindre et varie selon les motifs de restriction (médicaux, éthiques ou religieux, de préférence personnelle), les raisons médicales étant les mieux acceptées. »


Distinction entre deux conceptions : le repas communiel à la française où la convivialité implique « que la tablée communie : elle partage et incorpore la même nourriture, et rassemble ou cimente ainsi une communauté, transitoire ou durable » et le modèle contractuel américain (et dans une large mesure britannique) « ce sont les individus adultes consentants (consenting adults), qui se rencontrent pour passer un moment ensemble à l’occasion d’un repas »


Ouvrage collectif passionnant donc pour ceux qui s’intéressent à une approche qui ne s’en tient pas au sempiternel « je pense que » ou se fondant sur des jugements à l’emporte-pièce. En France nous n’aimons rien tant que de défendre, de guerroyer contre les barbares sans nous soucier que les nouvelles générations sont souvent à 100 lieux des exceptions culturelles que nous proclamons. Pour autant il ne s’agit pas de plier le genou, de se soumettre à une forme de « terrorisme » alimentaire défendu par des minorités agissantes et parfois vindicatives, mais tout à la fois d’admettre les différences et de cultiver sereinement la nôtre.


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Pour terminer cette chronique le dessin humoristique paru dans le New Yorker (Roz Chast, 22 novembre 2010) intitulé The Last Thanksgiving « Nulle dinde au centre de la table. L’explication de ce vide et du titre du dessin réside dans les bulles qui surmontent les têtes des 10 personnages : « mange ans sel », « intolérant au lactose » ; « végétarien » ; « végan » ; « macrobiote » ; « traditionnaliste fanatique » ; « en cure de détox » ; « strictement casher » ; « gourmet ultra-difficile » ; « allergique au gluten »…


(1)   « Être végan, c’est refuser l’exploitation animale. Cela implique de be pas consommer de chair animale, de laitagen d’œuf, de miel ni de produits de la ruche, de ne pas porter de vêtements faits de matières premières provenant d’animaux (fourrure, cuir, laine, soie, etc.) de ne pas utiliser des produits d’hygiène testés sur les animaux. »


(2)  « La compagnie Air France offre des menus spéciaux sur les vols d’une durée de plus de 2h 35. La variété de l’offre n’a pas cessé de croître. On distingue aujourd’hui entre les « repas adaptés à un problème médical » et les « autres repas spéciaux : végétarien, casher… » avec de nombreuses variantes : « végétarien indien (avec laitages sans œufs) ; végétalien (sans laitages ni œufs) ; végétarien (avec laitages et œufs) ; hindou : sans porc et sans alcool ; casher ». Il n’est rien précisé au sujet du poisson). L’offre reste moins diverse que celle d’autres concurrents. British Airways offre as moins de 18 options, y compris un bland meal (littéralement « repas fade », sans irritants) et un repas exclusivement « marin » (sea food meal). »

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5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 10:33

La [check-list] du Monde.fr de ce jour s’interroge : « Déjeuner à l'extérieur a-t-il un impact négatif sur la performance au travail ? »


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C'est ce que suggère une nouvelle étude, dont la revue américaine PLOS One se fait l'écho. D'après des chercheurs de l'université Humboldt de Berlin, manger au restaurant avec un(e) ami(e) réduirait les capacités cognitives de l'individu et sa faculté à identifier des erreurs.


Les auteurs de l’étude présentent ainsi leur étude :


« Les repas sont d'une importance énorme pour les êtres humains non seulement pour assurer la nutrition et de l'énergie, mais aussi comme une institution culturelle et sociale. Par ailleurs, les repas sont une source importante de plaisir pour presque tous les humains. La recherche scientifique sur les repas est largement tirée par des préoccupations concernant l'impact de l'alimentation sur la santé physique et le bien-être mental. À cet égard - et d'un point de vue psychologique - il est évident que son régime alimentaire peut influer sur la cognition ainsi que sur les états émotionnels. Cependant, l'analyse de l'expérience personnelle montre que les repas semblent avoir des effets plus profonds. Un bon repas, en particulier lorsqu'ils sont pris en agréable compagnie, peut vous mettre de bonne humeur, elle peut favoriser de nouvelles idées, atténuer les tensions sociales, et promouvoir un accord mutuel dans les affaires, la politique et les familles. En d'autres termes, un agréable repas semble susciter ou modifier les processus émotionnels, cognitifs et sociaux. Fait intéressant, ces effets contextuels de la consommation alimentaire sur les processus psychologiques semblent être largement inexplorés sur le plan scientifique. C'était le but de la présente étude afin de réduire cet écart en enquêtant sur ​​les conséquences cognitives et émotionnelles d'un agréable repas pris au restaurant en dehors de l'entreprise par rapport à un repas solitaire, tout en contrôlant la quantité et la qualité de la consommation alimentaire. »


Ceci dit les conditions de repas aussi bien au restaurant qu’au bureau sont enserrées dans des normes qui transforment les convives plus en rats de labo qu’en joyeux collègues allant au resto ou s’offrant un repas en solitaire.


“Participants were advised to have enough sleep in the nights preceding the test sessions, not to consume unusual amounts of alcohol in the evenings before the test and to have breakfast in the morning of the testing days in accordance with their usual habits.”


On the day of the meal and post-meal session, participants were to refrain from eating and consumption of alcoholic beverages for four hours prior to the start of the experiment.


Each participant in the Experimental Group (EG) was asked to invite a companion of her liking for lunch. At noon she went with her companion to a medium-size Italian restaurant run by an Italian family who agreed with the arrangement of a restricted menu for our participants. In this restaurant, soft background music plays and guests are served by a waiter. The participants in the study were being served during lunchtime while other customers were present in the restaurant as well. Apart from the restriction of the menu and the “doggy bag” treatment of the left-overs (see below), the participants in our study were treated like the other customers. The restricted menu for the present study consisted of a selection of vegetarian meals taken from the standard menu and offered 7 pizzas, 12 pasta dishes, and 3 different non-alcoholic beverages, not including cola or coffee because of the coffein contents. Each participant and her companion were free to choose any of the aforementioned dishes and drinks. They were allowed 60 minutes for dining and were encouraged to eat at leisure. If the participant did not finish any part of the meal, it was placed in a doggy bag to be taken to the lab where it was weighed by the experimenter. Immediately after completing the meal, the participant walked to the lab (15 to 20 min), where the post-meal session of the study was conducted without further delay. All participants completed at least half of their meal.

 

Each participant of the Control Group (CG) received the same meal as her matched EG partner; that is, for the CG there was no choice of food. The meal was to be picked up by the CG participant from the take-away counter of the same restaurant were the EG had lunch. The participant had to bring the meal to the lab, where she was met by the experimenter. She was then shown to a small office room, in which she consumed the take-away food. If the matched experimental participant had not finished her meal, the size of the meal of the control participant was reduced – monitored with the help of an electronic scale – in order to equate the amount of food consumed by the matched participant pairs. The CG participants had 20 min to consume their meals, which is a very common duration of meals [5]. Unless the participant indicated finishing their meal would be uncomfortable, participants were asked to eat all of the food served to them. If a CG participant was unable to finish at least 60% of the meal, she was excluded from the study and replaced by a different matched person, to ensure that participants from each CG EG pair ate approximately the same amount of food. The room in which the meal was eaten was a standard office (ca. 12 m2) with plain office furniture and without decoration. During the meal no other person was present. No music or other media were allowed.”


How about Lunch? Consequences of the Meal Context on Cognition and Emotion link 

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5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 00:09

Celui qui affirme modestement « Je ne suis qu’un Jean Moulin des terroirs, un résistant qui tente de sauver ce qui existe. » notre Périco Légasse national pleure son amour déçu pour son maître Jean-Pierre Coffe et le confie au magazine branché sur courant alternatif Grand Seigneur.


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Photos BALTEL/SIPA sur link

 

Lors de l’Assemblée de Marianne à Poitiers les 14 et 15 juin, où votre Taulier fut lui aussi invité avec Périco en modérateur de son débat link, les deux hommes s’étaient retrouvés à la tribune ICI link et Coffe avait répliqué « Mon combat n’a pas changé  »


Ce dernier jour de juillet je vous livre franco de port : la charge de « Dom Périco » et une forme de réponse en défense de Coffe via un article de Capital.fr « Pourquoi Leader Price a confié à Coffe les clés du garde-manger »


1-      « C’était une référence éthique, l’un de mes pères spirituels. Il fut le premier à faire prendre conscience aux Français des méfaits de la malbouffe et à donner des solutions pour s’en sortir. Et puis, patatras… Le naufrage moral avec la vente de son âme contre un plat de lentilles de Leader Price. Tout ça pour promouvoir à coups d’arguments alambiqués la malbouffe du hard-discount. Quarante ans d’engagement à la poubelle, c’est triste. » La suite dans Grand Portrait le Jean Moulin des bistrots dans Grand Seigneur by Technicart.


2-      « Ambassadeur et chef. Jean-Pierre Coffe a tranché. Dans sa vieille ferme restaurée aux confins de la Beauce et du Perche, le célèbre chroniqueur culinaire, pourfendeur de la malbouffe, goûte et évalue les produits… de Leader Price. Depuis quatre ans, le distributeur hard discount l’emploie en effet comme ambassadeur de marque, dans ses pubs et ses linéaires. Mais aussi comme chef cuisinier. A charge pour lui de revoir les recettes du millier de références alimentaires sous marque de distributeur. Autour de la table, les responsables de l’enseigne, venus du siège parisien, transcrivent scrupuleusement ses observations et sa sélection finale.

Tribunal du goût. Aujourd’hui, la séance va se prolonger tard dans l’après-midi : des rillettes au cassoulet en passant par la crème brûlée et le rosé d’été, une centaine de produits défileront au tribunal du goût façon Coffe. Les jugements sont précis – zeste de citron trop faiblard dans la marinade d’anchois, pointe d’huile trop accentuée dans la terrine aux saint-jacques… Ses yeux brillent derrière les grandes lunettes rondes quand le résultat est à la hauteur. Dans le cas contraire, la sentence tombe dans un gros soupir : «C’est dégueulasse, les enfants !» Des journées de dégustation de ce type, Jean-Pierre Coffe en effectue deux ou trois par mois, dans sa ferme ou dans des locaux de Leader Price. Mais elles ne sont que le point d’orgue d’un travail de fond… » la suite ICI link   

 

 

Au-delà  de l’histoire personnelle des deux hommes que je connais bien le problème de fond reste : comment concilier le pouvoir d’achat de ceux qui n’en n’ont pas ou si peu avec la mise en rayon d’une nourriture de qualité. La pure dénonciation chère aux défenseurs de l’élitisme culinaire ne suffit pas car elle se heurte à l’indifférence ou à l’incompréhension de la grande masse des consommateurs qui ne se recrutent pas tous dans les couches les plus démunies de la population. Deux éléments jouent un rôle déterminant dans cette affaire : le temps, celui consacré aux courses et à la cuisine, et les choix budgétaires qui privilégient d’autres postes que l’alimentaire.

 

Serge Papin le boss de Système U « téléphonez moins et mangez mieux ! »

 

« Affreux, sales et méchants… » les grandes surfaces sont-elles en bout de course ? link 


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4 août 2013 7 04 /08 /août /2013 00:09

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Que lis-je sur un blog du Monde ?


« Une mère et son fils s'interrogeaient sur une idée de cadeau pour l'anniversaire du père. Le petit garçon de 5 ans, sans l'ombre d'une hésitation, pensa à un pyjama ! Cet enfant, dont le père dormait nu et se promenait ainsi sans souci, signifiait par cette réponse directe, concrète, que cette nudité exposée le dérangeait, lui qui d'ailleurs dormait en pyjama ! »


C’est une réflexion de psys sur la pudeur assez bien argumentée La pudeur : une valeur à ne pas jeter au panierlink 


Pour ma part je ne vais pas m’aventurer sur ce terrain car je ne suis ni exhibitionniste ni pudibond mais dans la sphère privée je considère que le pyjama au lit est une parfaite ineptie.

 

Pourquoi se priver dans l’espace de la nuit du plaisir extrême de redonner à son corps toute sa liberté ?

 

Le vêtement est certes une seconde peau choisie, celle qu’on porte au regard des autres au-dehors. Chez soi, au lit, à quoi ça peut bien servir de se vêtir d’un pyjama ? Sûrement pas à entretenir les feux de l’amour auprès de celle ou de celui  avec qui vous faites couche commune.


Reste l’argument massue de la frilosité, surtout pour les adeptes des économies d’énergie, qui est tout à fait défendable. Cependant ce sont essentiellement les épaules qui sont alors exposées surtout dans les positions du coucher sur le côté qui ont l’avantage d’être un bon antidote au ronflement. Mais alors, en ce cas, pourquoi enfiler un pantalon de pyjama ? Mieux vaut se contenter d’un haut ou beaucoup plus seyant d’une ample chemise de nuit. Sans être vulgaire je crie « libérez vos glaouis ! Dormez nu sous la couette »


Mais revenons un instant à ce fichu pyjama qui, tiré de l'hindi pajama, originaire du mot perse پايجامه Payjama , signifiait bien un vêtement de jambe et désignait donc un pantalon ample. La vie du pyjama en France a commencé sur les plages des années 20 et c’était un vêtement féminin. Ce n’est qu’ensuite il se transforma en vêtement d’intérieur puis en vêtement de nuit. Jusqu'aux années 1940, les hommes lui préféraient la chemise de nuit, vêtement qui deviendra par la suite féminin. Les années 1970 lancent la tendance du vêtement unisexe et bien évidemment des femmes portent des pyjamas.


Billet d’Asie : Quand le pyjama était signe de richesse à Shanghai !link

Françoise Thibaut, correspondant de l’Institut le 5 avril 2009

 

« Les autorités de Shanghaï ont fort à faire : il y a une quinzaine d’années, au début de « la grande opulence » (comme on dit), elles ont encouragé les shanghaïens à porter des pyjamas pour dormir : c’était un signe de réussite que de pouvoir changer de vêtements pour dormir : on ne dormait ni avec ses vêtements de jour, ni avec de vieilles loques. Peu à peu ces pyjamas ont envahi la rue, souvent jolis, décontractés, dans cette « finette » suave qui fait la joie du dormeur, parfois en soie, l’hiver laineux. De plus en plus de shanghaïens, notamment les enfants, les retraités, les femmes au foyer, les commerçants, ont tendance à se trimballer partout et tout le temps en pyjama. Les jours de congés le pyjama est roi, notamment chez les yuppies saturés du strict costume occidental. Désormais, les autorités font campagne, tout comme la presse, la télévision, les instituteurs et les services sociaux pour que ce souple compagnon vestimentaire retourne au lit, ou du moins dans la sphère privée et ne déambule plus dans le métro…mais il y aura fort à faire ! »

 

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2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 00:09

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C’est un gus qui ose déclarer « Merci les bobos ! Faut arrêter de leur taper dessus, les bobos, c’est juste des gens gentils qui aiment la vie »


1-      Il pèse 95kg

2-      Il mange trop et boit trop.

3-      Son problème c’est le vin, il aime ça et il en boit beaucoup.

4-      Il ne regarde jamais la télé mais il en fait.


Votre Taulier s’est spécialisé ces jours-ci dans la chronique d’assemblage en se voulant le Gaston Chaissac des mots. Ça le détend et ça mets en valeur des propos noyés dans de longues interviewes un peu beaucoup convenues.


J’aime la franchise du gars « à déjeuner avec des amis, je peux vite me descendre six bouteilles à quatre ». J’adore cet aveu de se descendre 6 bouteilles à quatre 


En plus, comme votre Taulier déteste l’élitisme de ceux qui vendent une assiette de tomates basilic 22€ du côté du Dali au Meurice en appelant ça « tomates précieuses » parce qu’elles ont poussées dans le Val d’Oise. Ça le met hors de lui. Moi aussi.


Et puis face un mec qui dit aussi « Si je pouvais changer quelque chose dans ma carrière, ce serait de maîtriser la culture du vin. Le travail de la terre, de la vigne, la technicité des vendanges, tout ça me fascine. Et pourtant, je ne suis qu’un buveur de vins, pas un dégustateur… » je fonds comme du bon gras.


Cerise sur le gâteau pour lui « c’est clair, le vin c’est la vie, encore plus que le cuisine. J’ai d’ailleurs bien plus de relations avec les vignerons qu’avec les cuisiniers… »


Mais qui c’est ce gars-là ?


Un gars qui en réhabilitant une cuisine d’amitié et d’appétit a rejoint la démarche de Marcel Lapierre… nous dit Sébastien Lapaque.


Je ne vous en dirai pas plus les amis, c’est ainsi en ce moment car votre Taulier doit aussi se reposer sur ses lauriers.


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1 août 2013 4 01 /08 /août /2013 00:09

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C’est un provocateur mais quand il déclare « J’ai pris six kilos en deux ans, ça fait une bonne moyenne de trois par an. Je pense que c’est lié au bonheur, ça fait grossir le bonheur… » j’ai tendance à y trouver des accents de sincérité. D’autant plus qu’il ajoute « Pardon, il y a trois choses que j’adore dans la vie comme dans la grande cuisine : le pain, le beurre et les fromages ! Je pourrais faire un repas entier à l’ossau-iraty, au pont-l’évêque, au camembert, au reblochon et au vin rouge. De préférence en attaquant par un petit chèvre au lait cru Garralda link et un verre d’Irouleguy : le bonheur sur terre. Probablement le plus grand voyage des sens après Dieu, le sexe et Don de Lillo. Le problème, c’est qu’après on ne peut plus embrasser les filles pendant un certain temps. »


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Attention mon coco c’est l’heure du « bedonnement » !

 

« De 30 à 35 ans, le ventre se porte haut et reflue pour ainsi dire vers la poitrine. On étouffe un peu quand on mange. Pour rattraper son souffle, on desserre sa ceinture. Mais cette lutte n’a qu’un temps. On finit par laisser aller les choses. Il faut se résigner. La lutte est impossible quand l’heure du ventre a sonné » (1)

 

L’amour, l’amour certes mais le risque est grand de voir l’homme empâté s’inquiéter et de se voir répondre par une conquête potentielle.

 

-          Ne me trouvez-vous pas passable ?

-          Je vous trouve passé. (2)


Ou bien alors la maîtresse s’exaspérer « Ne pas tromper cet homme-là, ce serait offenser le Bon Dieu. » (3)


Bien sûr je peux te comprendre puisque tu affirmes qu’avant tu avais vraiment une vie de merde puisque tu t’alimentais qu’à base de « pizzas, de burgers, de Coca et de crocodiles Haribo » et que depuis que tu séjournes à Guéthary tout, absolument tout est bon et peu cher au Pays Basque « Les oranges, les pommes Juliette, les betteraves rouges, les asperges d’Arengosse, les saucissons de mouton, la confiture de kiwaÏ… Tout est incroyable ! »


Mais qui es-tu donc ?


Je le sais bien sûr mais je laisse le soin à mes chers lecteurs de le deviner…


(1)    A. Bertall La comédie de notre temps. La civilité, les habitudes, les mœurs… 1874

(2)    Le Charivari 19 août 1888

(3)    JL Forain La Comédie Parisienne 1892

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28 juillet 2013 7 28 /07 /juillet /2013 11:50

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Encore un !


After Midnight et Cocaïne chansons écrites pour Eric Clapton dans les années 1970, mes 20 ans...

 

Sentiment de finitude : compter sur  ses doigts le temps qui reste... 

 

« L'approche de la mort terrifie, mais si le nouveau-né avait conscience de l'approche de la vie, il serait tout aussi terrifié. » Charlie Chaplin


 

« John Weldon Cale, légende de la guitare, est mort vendredi soir 26 juillet dans un hôpital de la banlieue de San Diego, en Californie, où il avait été admis après une crise cardiaque. "J.J." Cale (le nom qui lui avait été attribué pour le distinguer de l'autre John Cale, membre du Velvet Underground) était âgé de 74 ans »link


JJ Cale passed away at 8:00 pm on Friday July 26 at Scripps Hospital in La Jolla, CA.

The legendary singer / songwriter had suffered a heart attack.

There are no immediate plans for services.

His history is well documented at www.JJCale.com  , www.rosebudus.com/cale , and in the documentary, To Tulsa And Back.

Donations are not needed but he was a great lover of animals so, if you like, you can remember him with a donation to your favorite local animal shelter.


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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 11:00

Samedi je me suis fait agresser sur Face de Bouc par un monsieur bien sous tous les rapports qui m’a vertement reproché de faire du stop sur le bord de la Toile avec « ma gueule de métèque, de juif errant, de pâtre grec ». « Dégage Vieux Con! » m’a-t-il intimé tu nous fais de l’ombre à nous qui dégustons dignement. « T’as le melon ! Et sans des gars comme moi tu n’existerais pas… » Que des gracieusetés donc, comme s’il fallait avoir des vignes et faire du vin pour avoir le droit d’écrire sur la Toile. Argument massue, sauf que cet esprit fort oublie l’essentiel : s’il n’y avait pas des cons de mon genre pour acheter du vin il pourrait retourner la queue basse à ses chères études.


Ce qu’il y a de très drôle dans cette histoire c’est que nul n’est tenu de pénétrer sur mon espace de liberté et mes chroniques ne sont jamais intrusives même pour ceux qui s’y sont abonnés qui peuvent d’un clic les envoyer au panier. Je me suis dit, en plus d’être aigre ce type est masochiste et j’ai vaqué à mes occupations.


Reçu du courrier alsacien d’un président important en réponse à mon interrogation sur le remue-ménage autour CIVA. Serais-je lu jusque là-bas ? Ça m’a donné l’idée de donner mon sentiment à un ami vigneron alsacien sur l’Académie des Grands Vins dont il est membre. Et puis ce matin en feuilletant la [check-list] du Monde électronique qu’est-ce que je lis « Coup de pouce. Après le covoiturage, une association écologiste alsacienne veut remettre au goût du jour un mode de transport alternatif aussi ancien que la voiture : l'autostop. Le réseau s'engage à respecter un code de bonne conduite par le biais de stickers. »link 


OnTheRoad.jpg

 

Du stop, pouce levé, j’en ai fait beaucoup dans ma jeunesse et ça marchait. Et c’est alors que j’ai tout compris, que j’ai relié les fils : Taulier sur tes vieux jours t’as remis ça, tu fais du stop sur les bords de la Toile et ça marche. Bien sûr ça énerve que je me la joue à la Jack Kerouac mais c’est si bon de se retrouver tous les matins assis à vos côtés. Ce n’est t’y pas là une bonne manière de vivifier la convivialité ? Sans être mauvaise langue il n’est pas certain que certains chantres des grands vins donnent envie de boire et pour sûr que la gaité soit au rendez-vous de la dégustation. C’est du sérieux ça ! Pas des digressions à la con ! N’empêche que moi j’ai choisi le parti des bons vivants pas celui des sinistres. Entre boire et écrire je n’ai pas choisi, pour moi l’un ne va pas sans l’autre.


Bonne journée à vous tous qui chaque matin stoppez aux bords de la Toile pour m’ouvrir votre portière et accueillez mes petits billets…                  

 


Coluche l'autostoppeur par fun347

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21 juillet 2013 7 21 /07 /juillet /2013 11:02

Le 29 mai dernier mon ami Jacques me faisait parvenir ce petit message « Je suis en contact avec Olivier Ameisen qui me dit le plus grand bien de toi (ça te ferait rougir) sans te connaître. Il dit que tu as écrit des choses d'une grande intelligence et gentillesse sur lui » et de me demander s’il pouvait lui communiquer mes coordonnées.


Nous ne nous sommes jamais rencontrés et j'en ai un grand regret car nous ne le feront jamais puisqu’Olivier Ameisen est décédé jeudi, à 60 ans pendant son sommeil d’une crise cardiaque.


La lecture de son livre  « Le Dernier Verre » m’avait bouleversé, choqué et convaincu que j’étais en présence d’un témoignage qui allait déranger l’establishment de l’alcoologie… Alors, le 3 novembre 2008 j’ai écrit une chronique qui était mes notes de lecture.link


leDernierVerre-300x300.jpg

 

Il est toujours temps de lire ce livre d’une grande sincérité.


J’ai rencontré un jour lors d'une conférence le frère d’Olivier, Jean-Claude, une sommité du monde médical français, et nous avons parlé d’Olivier. Sans jamais l’avoir rencontré je me sentais proche de lui, de sa souffrance, de sa sensibilité, de son combat qu’avec mes faibles moyens je me suis efforcé de soutenir.


Je suis très triste en écrivant ces lignes, je le pleure car c'était un homme de bien qui vient de nous quitter. Son combat d’abord solitaire, face à une adversité arrogante, continue et c’est à nous de perpétuer sa mémoire à travers lui. Je tiens à saluer ici l’ami Pierre Leclerc qui s’est engagé avec toute sa fougue et sa pugnacité aux côtés de l’association Aubes www.baclofene.fr/ et de l'association Baclofène et son forum www.baclofene.com


Mes pensées vont à sa famille, à ses proches, à celles et ceux qui ont soutenu son difficile combat, Olivier et moi par la magie de cette étrange Toile nous étions en symbiose. Il va me manquer, il va vous manquer. Je me permets de vous embrasser.


«Sans ma souffrance, je n’aurais jamais connu le bonheur. Je croyais poésie et souffrance indissociables et ne pouvais m’empêcher de pleurer en entendant Rachmaninov ou Barbara, en lisant Eluard ou Tolstoï.» Olivier Ameisen

 

Les obsèques d'Olivier Ameisen auront lieu ce lundi 22 Juillet 2013, à 16h au cimetière du Montparnasse, Paris 14ème.


Le témoignage de Jean-Yves Nau sur Slate « Il venait d’avoir 60 ans et il est mort au moment où il commençait à être entendu. Olivier Ameisen restera comme une personnalité médicale hors norme, une forme de météore dans les cieux tourmentés de la lutte contre les addictions » link  


Portrait d’Olivier Ameisen dans Libération du 17 janvier 2012 « Arrêter l’alcool, ce n’est rien. Découvrir la vie, c’est extraordinaire»link


 « Les alcoologues sont un peu comme ces maris ou femmes trompés depuis des années… » à propos du livre du Dr Ameisen link

 

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