Les Unes des hebdos nationaux : l’Express, le Point, le Nouvel Obs., Marianne ne sont guère avares de titres chocs pour appâter le client. Bien souvent le contenu des articles n’est pas vraiment à la hauteur des annonces racoleuses.
La semaine passée Le Point titrait je cite : GRANDES SURFACES LE DOSSIER NOIR L’enquête qui brise la loi du silence
- Comment elles rackettent les entreprises.
- Leurs stupéfiantes méthodes pour s’enrichir.
- Les vrais inventeurs de la malbouffe.
Résultat un petit encadré : Barrages à tous les étages « Au tout début de notre enquête, on nous avait prévenus : « Ce sera comme un film de Tarantino, noir et d’une violence extrême. » On avait souri. Et puis les semaines passant, la réalité a dépassé la fiction. Les fournisseurs petits ou gros, ont certes accepté de nous recevoir, de nous raconter leurs difficultés et les pressions subies, mais pour nous rappeler ensuite et nous demander d’ôter toute référence à leur entreprise. Côté grandes enseignes, surprise, le silence était aussi de mise. Par tradition. Ou par principe. C’est que le Point ne bénéficie pas d’une bonne image chez les distributeurs. Nous ne ferions que les « attaquer ». Quant au Ministre chargé de l’agroalimentaire, Stéphane Le Foll, il n’a pas souhaité nous répondre. »
Tout ça pour ça, tout ce tapage, c’est décevant, pas grand-chose de vraiment nouveau sous le soleil, des généralités, rien qui ne puisse vraiment ébranler la suffisance de la GD et vraiment informer les consommateurs, des bribes, en clair les limites d’un journalisme qui se dit d’investigation mais qui n’en a pas les moyens.
Bien sûr je ne dis pas que tout est bon à jeter. Que les PME soient les otages de la GD ce n’est pas un scoop, même s’il flotte sur ces relations un parfum du syndrome de Stockholm, et que le moins cher du moins cher fait des ravages au plan de la qualité des ingrédients incorporés dans la boustifaille industrielle. « On est face à des acheteurs qui n’ont qu’une chose en tête, le prix. La qualité ils s’en fichent. Du moins, c’est à géométrie variable. Ils nous avaient interdit, il y a quelques années, l’utilisation d’huile hydrogénée, puis l’an dernier, d’huile de palme. Ils voulaient se protéger. Mais ils n’ont pas pris en compte le surcoût du beurre à la place de ces huiles. Ensuite, qu’on utilise de la poudre déshydratée ou de l’eau à la place de la crème pâtissière, ce qui induit jusqu’à 15% d’économies, cela ne les chagrine pas non plus. Ce recours aux produits de substitution, c’est récent. Et cela m’inquiète, on se dirige vers des produits de plus en plus médiocres pour maintenir nos marges. »
Reste Serge Papin, le patron de Système U qui est en train de voler la vedette au roi des médias : le MEL, Michel-Edouard Leclerc le fils de son père. Il met les pieds dans le plat le gars de la Chataigneraie et c’est intéressant, même si Système U, comme Leclerc, ce sont des franchisés qui n’ont pas forcément les mêmes ambitions que le patron du réseau, « La guerre des prix ne profite pas à la consommation : les Français n’achètent pas plus et cette « guerre » détruit de la valeur chez les producteurs, les transformateurs et les distributeurs (…) La loi actuelle permet au distributeur de vendre sans marge. Ce que nous faisons tous pour de grandes marques nationales, comme Nutella, Danone… Mais nous, nous devons conserver une rentabilité à nos entreprises, ne serait-ce que pour payer notre personnel, et ce sont les produits des PME et des agriculteurs qui servent à rétablir l’équilibre. Au nom du pouvoir d’achat et dans une vision court-termiste, le système est en train de sacrifier les PME et l’agroalimentaire français. »
Serge Papin : « Téléphonez moins et mangez mieux! »link
« En raison de la guerre des prix, les enseignes vendent le Coca-Cola sans marge et se rattrapent sur le coco de Paimpol »
BLOG Lu sur Pertes et profits |
L'hypermarché fête ses 50 ans : sainte Geneviève, priez pour nous ! |
"Certains ont la crise de la quarantaine un peu tardive. L'hypermarché fait la sienne à 50 ans. Ce concept inventé par Carrefour le 14 juin 1963 avec l'ouverture d'un premier "grand magasin libre service" à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) est en pleine introspection.
Ses contempteurs l'ont enterré, peut-être un peu trop vite. Certains ont tenté de le réenchanter, comme si la grande distribution était un conte de fées. D'autres enfin ont fait comme si de rien n'était, comme si le temps n'avait pas de prise, comme si Georges Pompidou était encore à l'Elysée, la croissance à plus de 5 % et l'essence à moins de 1 franc. Suicidaire.
Même si l'hypermarché n'a jamais été aussi présent dans notre environnement, force est de constater que le chef-d'œuvre de Marcel Fournier, l'un des fondateurs de Carrefour, est en péril. Les plus optimistes se rassurent en constatant que plus de neuf Français sur dix fréquentent une fois par mois un hypermarché. C'est vrai qu'il faut faire preuve de beaucoup de militantisme anticonsumériste pour éviter l'un des 1 900 magasins de plus de 2 500 m2 (selon la définition officielle), qui maillent l'Hexagone. Devenu incontournable, l'hypermarché n'en est pas moins remis en question par une société française qui a subi une profonde mutation depuis les Trente Glorieuses..."
Quelques Chiffres-clés
Plus modestement le magasine terraeco www.terraeco.net/ consacrait la même semaine un dossier intitulé « Les hypers en bout de course(s) » une approche plus intéressante que les effets d’annonces du Point.
Quelques croquis intéressants empruntés à terraeco pour vous donner envie d'aller vers des approches plus fouillées... Merci par avance.