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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 14:00

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Hier il faisait beau, très beau, un temps dont raffolent les parigots, du soleil, un air vif, de la lumière : les terrasses furent prises d’assaut, les filles court vêtue s’égaillaient, voletaient, les visages s’illuminaient : on rangea les grises mines, les mines ronchonnes pour arborer l’allure d’un italien de Paris car, comme chacun sait, un italien est un français de bonne humeur. Sur mon vélo, par monts et par vaux – Paris n’est pas un plat pays – je me suis dit « Berthomeau les mots c’est bien beau mais tu devrais t’intéresser de plus près au goulot, ce point de passage obligé qui, une fois libéré de son bouchon – le parisien à 4 roues est hypersensible aux bouchons et, me dit-on, ces dames : Anne Hidalgo, Nathalie Kosuskio-Morizet et Cécile Duflot (ça beaucoup d’O ça) vont engager le fer sur la place de l’auto et du vélo chez nous les parigots) – laisse aller, en un fleuve tranquille, des vins tranquilles, ou plus bouillonnant des effervescents… »


En effet, malgré leur concubinage avec les grands brasseurs, les limonadiers parisiens ont dû se remettre au vin car les petites louves et les petits loups assoiffés ne cessent d’en demander. Pour preuve, en fin de journée, longeant une terrasse d’un café du quartier Montorgueuil, bourré de jeunettes et des jeunots, j’ai constaté la présence ultra-majoritaire de verres de vin. Donc c’est bien beau de blablater Taulier, sur tout et sur rien, faut que tu te retrousses les manches et que tu fasses le boulot.   

 

Chose dite, chose faite !

 

Voici une jolie petite moisson de quilles qui devrait charmer les jeunes filles en fleurs comme leurs voisins un peu acnéens tout comme les vieux barbons et les dames comme il faut, les pousseurs de poussettes et leurs épouses, les tireurs de valises à roulettes, les porteurs de sacs à dos, les bobos et les bobottes, les présidents d’ODG en goguette, les porteurs de mallettes (en régression) et qui voudra bien s’assoir pour héler le tavernier.


Votre Taulier avec son fin palais, ses papilles exceptionnelles, sa belle descente, son goût immodéré des couleurs, propose, bien sûr, vous, vous disposez et, comme il déteste bosser, il vous laisse le soin de découvrir, au travers des liens, les domaines où sont produits les vins glanés. Michel pour les prix tu te prends par la main je ne suis pas un guide du vin...


1-     Moulin Blanc de Jérémie Mourat le Taulier a déjà œuvré ICI link


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2-   Ferme Saint Antonin Côtes-du-rhône 2010 Plan de Dieu  Allez voir ce qu’en dit Marc vanhellemont des 5 du VIN link


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3-     L’écorce de Lestignac Camille et Mathias Marquet link


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4 -   Tréssaille domaine des Bérioles Saint-Pourçain 2012 découvrez un cépage unique en France, le Tressallier que le Taulier à déguster au salon des vins de Loire à Angers link 


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5 -   K bis d’éole 2011 un superbe Carignan dégusté par le Taulier lundi dernier dans un océan de Rosé www.domainedeole.com


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6-    Ageno 2008 La Stoppa IGT Emilia bianco : le vin mystère, affaire à suivre dès vendredi… j'en ai tant bu hier au soir que ce matin j'étais gai comme un serin...


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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 14:00

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Le titre de ce petit livre est long « Le poivre, le vin (et la laine) comme facteurs dynamiques du développement économique et social de l’histoire » mais il cache un vrai petit bijou, abrite une merveille rare, procure du pur plaisir, 50 petites pages fluides et légères, intelligentes et intelligibles, qui vous réjouiront et fortifieront vos cœurs, vos âmes, vos artères, vos neurones comme le ferait un bon nectar concocté avec amour. Lisez-le je vous en prie 7,50€ c’est un prix bien léger pour une telle pépite. C’est jubilatoire.


Comme vous l’avez de suite noté le VIN tient en ce petit bouquin sa juste place :quelques  exemples.


« Dans le sud, les Vikings errants avaient amplement l’occasion d’oublier leurs problèmes domestiques. Selon les Annales de Saint-Bertin, rédigées en 865, un important groupe de Normanni « ex se circiter ducentes Parisyus mittunt ubi quod quaesiverunt vinum » (envoyèrent à Paris un détachement d’environ deux-cents hommes pour chercher du vin). »


« Selon Guibert de Nogent, Pierre (l’Ermite) ne mangeait pas de pain ou presque pas, et ne vivait que de vin et de poisson. » et Cipolla de souligner avec humour, en s’appuyant sur le récit de Rutebeuf qui raconte « qu’à l’issue d’une soirée très arrosée, tous les chevaliers se montraient plein de ferveur pour la croisade et se vantaient de leurs prouesses contre les infidèles » : «  Ses disciples n’étaient peut-être pas très portés sur le poisson, mais ils n’avaient assurément rien contre le vin. »


« Quand Guillaume le Conquérant décida d’envahir l’Angleterre, il décida en même temps d’apporter une bonne réserve de vin français. »


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Bref, je ne vous dit pas tout car ce petit livre concis est une merveille de construction qui se dévore et se savoure d’une seule traite comme un bon plat arrosé d’un vin coquin. Cependant je ne résiste pas au plaisir de vous livrer une dernière citation de Cipolla qui, en bon italien, même s’il écrivait en anglais, sait manier mieux que quiconque l’autodérision (nous devrions prendre de la graine). « Intelligents et désireux de réaliser des bénéfices, bien que ne maîtrisant pas l’art des études de marché, les Italiens en profitèrent avec un zèle enviable. S’ils avaient été néerlandais, allemands ou anglais, on les citerait comme des exemples admirables de l’éthique protestante. N’étant que des Italiens, on souligne leur « avidité » et leur « absence de scrupules ».

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 12:34

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Les temps sont durs pour les fabricants de minerai international. Dans Libé Constantin Sollogoub, ancien vétérinaire libéral, « enrôlé par l’Etat pour faire des inspections dans sa région (Nevers) » raconte :


« Quand le minerai est haché il devient un magma prêt à entrer dans les plats préparés. On ne peut plus savoir ce que c’est qu’avec des tests poussés. La mixture peut également contenir de l’âne et du mulet, personne ne s’en rendra compte. Celui qui a haché le minerai et qui a réalisé le mélange entre le bœuf et le cheval est celui qui a arnaqué. Les autres se sont fait avoir. »


     « Ce sont des bouts de machin, de gras notamment. En fait, c’est catégoriquement de la merde. Il y a 40 ans, cette matière allait à l’équarrissage pour être brûlée. Les industriels n’osaient même pas en faire de la bouffe pour chat.


    Là-dessus, nos grandes maisons auréolées de luxe et de qualité, comme Picard, ont décidé que c’était du gâchis... Avec les progrès de la chimie additionnelle, c’est devenu possible d’en faire quelque chose. C’est presque bon à manger, ça a bonne allure. Ces morceaux sont donc ramassés, mis en bloc et congelés et ils se baladent à droite et à gauche. »


Roumanie-chevaux-C-Reuters--469x239.jpgLes charrettes côtoient souvent des voitures de luxe en Roumanie. Lors d’accrochages, le cheval mortellement blessé disparaît avant même l’arrivée des secours. Il est consommé immédiatement ou revendu. (REUTERS/Bogdan Cristel)

 

Alors pour me consoler je lis Vialatte en savourant mon tartare pur bœuf !


Dans sa chronique du 29 décembre 1953 Vialatte ironise sur le Manuel d’Hippologie de 1900, ou 1890.

 

« Il est bref, mais il est complet. Il est approuvé du ministre, et destiné je crois au « gradé d’infanterie ». Il est même si complet, si logique, si humain si je puis m’exprimer ainsi, et si scientifique en même temps, qu’il décrit le cheval dès le début : il faut savoir de quoi l’on parle. Et à qui. Car on doit toujours s’adresser au plus ignorant : il y a des paysans qui n’ont jamais rien vu, des éleveurs de village, des palefreniers de province, des gardians du fond de la Camargue, qui n’ont jamais quitté leur écurie natale. Ils n’ont pas fréquentés les cirques, les champs de course et les actualités cinématographiques. Dieu sait ce qu’ils s’imaginent sous le nom de cheval ! Il est très beau de parler de cheval ; mais qu’est-ce-que le cheval ? Bref, de quoi s’agit-il ? comme disait le maréchal Foch d’après ses plus savants biographes. Le Manuel d’hippologie, du premier coup, vous guérit de ce doute angoissant : « Le cheval, dit-il sobrement, est un composé de parties dures, de parties molles, et de parties mi-dures mi-molles », entre les deux. Cette description, approuvée du ministre, brosse du cheval un tableau de genre qui le distingue nettement de l’épingle à nourrice, mais le rapproche de façon troublante de ma grand-mère et de Vincent Auriol. Elle l’établit, en revanche, dans la science, elle le fonde en dignité. Bon au cocher de fouetter un canasson, au jockey de monter un bourrin ; le « gradé d’infanterie » chevauche un mammifère scientifique, un équidé ministériel, un cheval signé par les bureaux, confirmé par le règlement et préconisé par l’armée, un composé de parties dures, de parties molles et de parties mi-dures, mi-molles, à la fois dures, à la fois molles, ni dures ni molles en quelque sorte, mais les deux en même temps, qui ont je ne sais quoi de plus élastique que l’idée préconçue qu’on pourrait s’en former et qui font de lui le quadrupède le plus entrelardé du monde.


Car il est bien de supposer les choses connues, mais quand on les décrit c’est plus réconfortant. »


Dans sa chronique du 19 décembre 1961 : Suivez le bœuf il écrivait :


« J’ai pourtant trouver dans le brouillard, bien loin de Paris, deux formes grises : un paysan qui suivait le bœuf ; comme on le conseille aujourd’hui dans les boucheries. Il allait très lentement. À Paris, au contraire, pour suivre le bœuf il faut aller très vite. C’est un sport réservé à des gens entraînés. Ce paysan suivait donc le bœuf et on ne sait où ça les mènera. Probablement à la boucherie […]


Il concluait :


« C’est en suivant le bœuf et l’âne qu’il peut se trouver au chevet d’un enfant qui lui expliquera il y a longtemps que l’homme n’a de chance de trouver la paix qu’au fond de lui-même.

 

Et encore… ajouteront tous les hommes d’expérience.

 

Et c’est ainsi qu’Allah est grand. »

 


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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 14:00

Le CHEVAL la plus conquête de l’homme transformé en minerai de BŒUF pour gargotier en surgelés : triste destin ! Alors pour ne pas monter sur mes grands chevaux, en faire tout un plat de lasagnes hippiques, comme le sieur Pousson qui fait dans l'épique, je prend le mors aux dents en me référant à Yvan le Louarn plus connu sous le pseudo de CHAVAL alors qu’il voulait emprunter le nom du célèbre facteur CHEVAL. Comme hier, pour ce foutu Valentin, qu'on dit saint, pas un seul commerce, même mon poissonnier, qui ne vous objurguait d'offrir un présent à l'être aimé, l'originalité eut été de faire du CHAVAL... Désolé, pas mieux

photoCheval.JPGCe dessin de CHAVAL est extrait de « Les Hommes sont des cons » les cahiers dessinés 19€

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L’humour est la politesse du désespoir, c’était la marque de fabrique inimitable de CHAVAL, un homme ambigu et lucide, « contre tout et contre tous ». Pour lui l’homme est un con, un con dangereux, un salaud aussi. « Chaval admirait Céline. Il y a des affinités entre ces deux-là : une même détestation de la société, une même misanthropie, un même amour des animaux. Il y a du Léautaud aussi. » écrit dans son avant-propos Frédéric Pajak.


« Pour Chaval, tout est prétexte à tourner l’homme en ridicule. Parce qu’il sait parfaitement que le ridicule ne tue pas, il s’acharne. Il s’en explique, dans une forme de révérence : « Si mes dessins sont meilleurs que les autres, c’est qu’ils vont au bout parce que j’y vais moi-même, et que je me détruis aussi. »


Chaval a mis fin à ses jours en 1968.

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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 14:00

Vendredi il neigeait sur Paris, une neige duveteuse qui voletait sans pouvoir s’inscrire en manteau sur le macadam. Dure soirée pour le Taulier : tout d’abord cap sur le 61, près du Bassin de la Villette, où Enki Bilal venait dédicacer son dernier opus « les fantômes du Louvre »


Ne me faites pas l’affront d’ignorer qui est Enki Bilal, si tel est le cas aller ICI link et ICI link. Si j’avais du temps j’égrènerais encore des souvenirs mais je fatigue et, sans doute, je vous fatigue.


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« Bilal est au Louvre… Il photographie près de 400 œuvres emblématiques, sous un angle souvent décalé,  inattendu. Il en choisit 23, qu’il fait tirer sur des toiles de 50 x 60 cm. Sur ces tirages, il peint à l’acrylique et au pastel… 23 fantômes.

Ce sont des femmes, des hommes, des enfants. Ils sont morts depuis longtemps, souvent de manière violente… Ils sont légionnaire romain, muse, peintre, officier allemand… Ils errent au Louvre près de l’oeuvre qui les a marqués à jamais, qui a fait basculer leur vie : la Joconde, la Victoire de Samothrace, un Christ couché, un buste égyptien, la Chambre à alcôve… Bilal les a immortalisés en personnages  évanescents, comme autant d’âmes errantes. Il a subtilement joué sur le « faire apparaître » pour finir par leur donner une présence singulièrement forte. Et il relate leur vie. Des biographies, dramatiques comme il se doit, qui  croisent la vérité historique, et souvent la création de l’oeuvre. Les toiles de Bilal seront présentées au Louvre, au sein de la prestigieuse salle des Sept-Cheminées. Une exposition exceptionnelle pour un travail magistral dont la technique ne permet pas le droit à l’erreur. »


« Bilal est au Louvre du 20 décembre 2012 au 18 mars 2013, Aile Sully, 1er étage, salle des Sept-Cheminées. Tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi. Nocturnes, mercredi et vendredi jusqu’à 21h45.

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Serais bien resté plus longtemps mais je dois filer sur les hauts de Ménilmuche au Lapin Blanc où le camarade Vindicateur a invité la crème des dégustateurs à une Battle. C’est quoi une « Battle » ? Un truc à la  Antonin « Deux tranchées de vins, des bulletins de vote, une urne : venez, tastez, votez ! Ouverture du bureau de vote dès 19 heures, entrée libre et gratis, ivresse démocratique garantie. Dépouillement et verdict vers 22 heures. » link


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Quand je me pointe le Lapin il est plein comme un œuf même si quelques stars sont déjà parties se coucher link  il y a encore du beau linge (voir photos) C’est un joli foutoir mais c’est chaud bouillant. Je passe sur les détails de ma soirée car ça ferait jaser la concurrence. Y’a tant de jaloux dans notre petit monde. Donc j’ai dégusté, sans cracher puisque l’unique seau en émail est plein et inaccessible et surtout j’ai mitraillé : ce soir pas trop de mots Berthomeau place au poids des photos.


Jugez par vous-même.


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13 février 2013 3 13 /02 /février /2013 14:00

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Le Taulier lit au lit un gros livre, collection blanche de Gallimard m’sieur dame, 427 pages, du lourd donc : je parle du poids du bouquin bien sûr pas du style qui est bien ciselé, de facture classique, très étudié mais qui laisse filtrer parfois de la sincérité. J’en suis à la page 199, au samedi 9 avril 2011, Rio de Janeiro, car il s’agit d’un journal qui commence le dimanche 14 novembre 2010 à Paris pour se terminer le vendredi 11 mai 2012 à Evreux.  Sans doute, lorsque j’aurai terminé ma lecture je me fendrai d’une lettre à celui qui fut mon boss, un intérimaire comme toujours.


Alors pourquoi soudain extraire le paragraphe qui suit, tiré de la page 198, pour le proposer à votre lecture? Tout simplement parce que sitôt l’avoir lu il s’est imposé à moi et, comme mon envie  était irrépressible, alors je ne l'ai pas réprimée.« La vraie vie n’est pas réductible à des mots prononcés ou écrits, par personne, jamais. La vraie vie a lieu quand nous sommes seuls, à penser, à ressentir, perdus dans les souvenirs, rêveusement conscients de nous-mêmes, des moments infinitésimaux » (Don DeLillo, Point Oméga) notre homme aux yeux couleur bleu Méditerranée en colère me semblait entrouvrir là l’armure de sa solitude hautaine…loin de la salle Sully...


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« Encore deux entretiens à Brasilia. Puis l’avion pour Rio. Nous déjeunons dans un ancien phare aménagé en restaurant, devant cette île grosse comme un caillou où Nicolas où Nicolas Durand de Villegagnon accosta en 1555, pour fonder la France antarctique. Restes de France dans une baie miroitante, dernières traces de grandeur et de rêve, que je contemple tandis que ma voisine, une femme de cinquante ans aux seins gonflés, sur lesquels rebondissent des perles, dévore un homard en plongeant ses ongles vernis dans la carapace. Son compagnon a trente ans à peine, les cheveux gominés plaqués en arrière, le teint cuivré, un diamant piqué dans le nez ; il lui caresse distraitement la cuisse, en laissant son regard de plomb fondu errer sur la baie de Nicolas Durand de Villegagnon, dont il ignore le nom. Des barques agglutinées vacillent sous le soleil. Sur les pics de roche noire qui se dressent au loin, on distingue les entailles des favelas. Deux autres voisins discutent affaires, sanglés dans des costumes à larges raies. Il fait une chaleur si accablante dehors que nous nous retrouvons ruisselants de sueur après trois pas, regardant avec envie depuis la jetée les femmes luisantes, brunes, rieuses et élastiques de jeter dans la mer. »


Nicolas Durand de Villegagnon (1510, Provins - 9 janvier 1571) est un militaire et explorateur français, fondateur de l'éphémère colonie française au Brésil nommée « France Antarctique ».


Jean-Christophe Rufin s’est inspiré de l'expédition de Villegagnon au Brésil pour son roman Rouge Brésil, prix Goncourt 2001

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Le titre de ma chronique est une citation tirée de la bouche d’une voisine de table de l’auteur du livre à Ézy-sur-Eure le samedi 2 avril 2011. « sa chevelure rousse dévalant en cascade sur ses épaules nues. » Saurez-vous deviner le nom de l'auteur des lignes ci-dessus ? Forte récompense à qui trouvera !

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 14:00

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Votre Taulier est fou de livres, il en entame trois et les lit au lit, en alternance bien sûr. Achat d’impulsion, boulimie papetière, addiction à l’impression, je les chéris mes petits même s’ils sont gros ou minces. Alors, recevoir par la Poste un livre, dont on guettait la sortie, c’est l’extrême excitation. Dans une interview à la Revue XXI en aout 2012 Jean-Paul Kauffmann m’avait mis l’eau à la bouche avec ses « conjurateurs » rencontrés en remontant la Marne. Il déclarait « j’ai toujours aimé l’entre-deux. Tous les mondes que j’ai visités étaient flottants, situés à la limite.»


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Je guettais février et puis « Remonter la Marne » est arrivé dans ma boîte avec une dédicace qui est allée droit à mon cœur de chroniqueur compulsif. J’avais déjà 3 gros livres en chantier mais mon impatience a triomphé : j’ai mis mes pas dans les pas de JPK qui remonte la Marne vers sa source, le village de Balesmes sur le Plateau de Langres, à pied, sac au dos : 30 kg, sans horaires, quelques cartes, une boussole, « des livres et des cigares logés dans un étui en cuir »


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Le Taulier s’est jeté dans le livre assis dans un café bruyant et snob face à un Irish Coffee et un millefeuille. Arrivé à la page 49 alors que JPK venait de siffler, dans la cuisine du premier paysan rencontré depuis Paris, un verre de riesling (peut-être plus puisque Jean-Paul évoque une bouteille ouverte), n’y tenant plus il a décidé de chroniquer pour vous donner envie d’acquérir « Remonter la Marne » chez Fayard 19,50€.


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-        Pourquoi la Marne, Jean-Paul Kauffmann ?


« Il y a chez moi un fort tropisme de l’Est, un Drang nach Osten au demeurant très pacifique, dû sans doute à mes origines alsaciennes. Il suffit que je prenne l’autoroute A4 pour ressentir aussitôt cet appel mystérieux. Du côté de Sainte-Menehould, en Argonne, mon rythme cardiaque s’accélère, je vire à l’euphorie.»


-        Mais une fois encore, JPK, pourquoi remonter cette rivière ? Je sais, je vous titille car vous n’y allez pas par 4 chemins vous titrez : « La Marne, déni français.


Tout est fait pour la déconsidérer. Le souvenir frivole des guinguettes et des canotiers contribue à la dévaluer. La seule fois dans son histoire où elle acquiert la notoriété, c’est de façon illégitime. »


-        Et la fameuse bataille de la Marne avec les taxis de Gallieni Jean-Paul ? Les 600 taxis n’ont pas fait basculer la bataille mais ont remonté le moral des troupes et impressionnés l’état-major allemand…


« Engagée le 6 septembre 1914, terminée le 9 septembre au soir, elle a stoppée le mouvement tournant des armées allemandes sur le point d’envelopper Paris » Oui mais l’affrontement n’a pas eu lieu sur la Marne, mais sur l’Ourcq, la Grand et le Petit Morin. C’est Joffre, le vainqueur, qui dit que le nom a été donné après coup « par le haut commandement ; cela a paru le meilleur moyen de synthétiser la bataille »


-        « Notre mémoire tourne le dos à la Marne. Cette rivière, elle ne veut pas en entendre parler. Trop de mauvais souvenirs dans le « roman national » dites-vous.


Je n’aime pas cette expression. La Marne n’est pas un chapitre de roman. C’est un nerf. Quand on le touche, le pays se révèle à cran. Trop proche de la tête, Paris. Cette rivière si sensible est censée protéger la capitale. Elle doit résister aux excitations extérieures et aux tensions intérieures. Notre équilibre mental a longtemps reposé sur elle. »

Fernand Braudel dans l’Identité de la France « C’est là qu’il faut attaquer la maison française avec une chance d’en enfoncer la porte. »


-        Je vous suis complètement sur ce qui suit JPK


« Qu’est-elle devenue cette chère maison ? 

Au pire, une bicoque.

Au mieux, un grand ensemble dont nous occupons un étage ou un palier avec, reprochent certains  des murs trop peu épais. »


-        Pour les petites louves et les petits loups qui ignorent qu’avant les lasagnes de Findus, les Prussiens ont obligé les parisiens à manger du cheval et quelques rats, un petit rappel stratégique :


« Une fois enfoncée la porte à Vitry-le-François, il suffit à l’envahisseur de suivre le cours de la rivière. Un boulevard à perte de vue. Tout droit jusqu’à Paris. On peut couper ls méandres : c’est fini, la  France est cuite. Mais l’ennemi n’a pas vu le piège. La Marne, c’est la rivière du retournement. Une leçon aussi pour les temps présents. »


-        Dites-nous le fond de votre pensée Jean-Paul ! « Remonter la Rivière. Retourner en arrière, repasser le vieux film, velléité d’aller vers l’origine comme on se remémore sa vie passée… »


« Une façon de procéder à un inventaire personnel du pays où je suis né. Je me sens parfois intoxiqué par la France. En état de dépendance psychique et physique. Je subis l’influence de so histoire telle que l’on me l’a inculquée, de sa littérature, de sa langue, de ses églises, de ses paysages. Cet ensemble d’affects et de souvenirs ne cessent de me poursuivre »

« Ce n’est pas la France que je vais explorer, mais un de ses fragments ou plutôt un extrait comme on dit d’un passage d’un livre, de morceaux choisis. Ou d’un parfum. »


-        JPK pour les petites louves et les petits loups nuls en géo


« La Seine est une arnaqueuse. Et la Marne, qui fidèlement la pourvoit, sa dupe depuis deux mille ans. »

Seine depuis sa source : 410km

Marne depuis sa source : 525 km

« Normalement, c’est la Marne qui devrait traverser Paris et se précipiter dans la Marne. Incontestablement, la Marne est un fleuve. »


-        Maintenant Jean-Paul je vous suis :


L’ile d’Amour. La Grenouillère où fut tourné Le Gitan de José Giovanni avec Alain Delon « est en deuil. L’établissement a fermé ses portes. Il ne ressuscitera plus… derrière commence la rue Raymond Radiguet, natif de Saint-Maur… auteur du Diable au corps… les deux amants se retrouvaient dans une barque dissimulée parmi les haute herbes et le jeune amant « jonchait de baisers » sa maîtresse.


« Île Pissevinaigre. Le nom tire son origine d’un petit vin au goût aigrelet qu’on y produisait. Ce vin, dit guinguet, a donné naissance au mot guinguette. »


« Île des Gords »


« Champigny, le nom vient de champagne, l’un des mots les plus intrigants, selon moi de la langue française. Il désigne à l’origine une plaine crayeuse ou calcaire – le contraire de bocage. Depuis deux siècles, le vin effervescent règne despotiquement sur ce nom et empêche d’apprécier la richesse de ce substantif qui dérive de campagne. Une champagne recèle souvent un vignoble, mais ce n’est pas la règle.


Note du Taulier né dans un bocage aux terres lourdes et glaiseuses qu’il fallait amender : marner quoi !


De Chennevières à Champigny s’étendait un paysage de vignes jusqu’au début  du XXe siècle. Un quartier de Champigny se nomme « Les Coteaux ». Sans ce vignoble, pas de vin guinguet, ni de guinguettes, ni de bals musettes. »


L’île du Martin-Pêcheur…


Gournay-sur-Marne : la « Marne sauvage » à 15 km à vol d’oiseau de ND de Paris. Corot, Cézanne, Picasso ou Derain…« Cette vision champêtre a attiré aussi les classes populaires de la capitale pour qui la mer était un luxe inaccessible. »


Le Barrage de Joinville « l’odeur de l’eau »


Sous le Pont de Joinville « Alors, comme ça, tu remontes la Marne ? Qu’est-ce que tu cherches ? Le sac de nœuds ? »

La territorialité. J’y serai confronté, durant ce voyage. Défendre et délimiter son espace particulier contre la menace d’autrui – réelle ou supposée. »


Note du Taulier : à mon arrivé à Paris en 1976 j’ai entrepris un dimanche matin d’explorer le chemin de fer de la Petite Ceinture en y entrant par la Place de Rungis dans le XIIIe et dans les tunnels j’y avais croisé la même hostilité de ceux qui y étaient installés.


Nogent, « la ville du Petit Vin Blanc » comme l’indique un panneau.


L’amie plasticienne, Jeanne, qui vit sur une île avec Félix « son homme à tout faire, intendant, cuisinier, jardinier, passeur. Un ancien batelier à la dérive, ex-délinquant… Impénétrable et pachydermique… « Il me fait penser à Vautrin, le forçat de La Comédie Humaine »

-        Ainsi tu vas découvrir la France cantonale. La belle affaire ! »


Gournay, le « Deauville parisien », « je vois le bout de la banlieue. Elle n’a pas disparu, mais, depuis Neuilly-sur-Marne, la nature, sans reprendre tout à fait ses droits, se manifeste de plus en plus hardiment. »


A l’Assiette Gournaysienne, là où Jean Dutourd a écrit Au bon Beurre, sur la terrasse à l’ombre des marronniers. La Marne coule en contrebas « Félix a pratiquement sifflé à lui seul la bouteille de Bordeaux. J’en commande une seconde qu’il attaque avec allant, sans paraître ivre le moins du monde. Dans quel état va-t-il regagner l’île aux loups ? »


Note du Taulier : Comme c’est à la barre de sa barque à moteur la police fluviale ne devrait pas l’inquiéter vu qu’elle ne doit pas traîner sur la marne à cette heure tardive… est-elle pourvue d’éthylotest ?


Lagny-sur Marne, Dampmart… « La campagne ou plutôt la nature reprend ses droits. Apparaît le moment où l’on peut attester que la ville a cessé d’être. »

« Il n’y a pas vraiment de ligne de démarcation »

A Dampmart « une transition radicale s’ébauche avec mon premier champ de colza. »

A la ville il est signifié que la course-poursuite est terminée. Non seulement elle ne peut aller plus loin, mais elle doit reculer »

« La Marne est désincarcérée de sa chape urbaine. Enfin seuls. »


Bien sûr je continue la remontée de la Marne avec Jean-Paul Kauffmann, à bientôt donc sur ses lignes et sur les miennes lorsque j’aurai croisé l’un de ses « conjurateurs »

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 12:00

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Sur les autoroutes, même si je ne les emprunte guère, les routiers sont de moins en moins sympas et la bouffe est innommable. Nostalgie d’une Nationale 7 aujourd’hui  tronçonnée, mais où sont donc passés les fameux Routiers où les routiers sympas de Max Meynier s’attablaient pour casser une graine et, concédons-le s’envoyer quelques canons dans le gorgeon. La sortie du 77e Guide des relais routiers me permet un petit brin de nostalgie.


 « Route des vacances

Qui traverse la Bourgogne et la Provence

Qui fait d’Paris un p’tit faubourg d’Valence

Et la banlieue d’Saint-Paul de Vence

On est heureux Nationale 7. » Charles Trenet.


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« La nationale 7 est longue de 996 kilomètres – le nom du célèbre jeu des 1 000 bornes se référerait à cette distance. Elle part du point zéro inscrit dans la pierre sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, traverse la forêt de Fontainebleau, puis file ensuite vers Nevers, Moulins, Roanne et atteint Lyon. Cette portion de la RN7 a été souvent confondue avec la RN5 et la RN6, qui relient ensemble Fontainebleau à Lyon via Auxerre et Mâcon. Après Lyon, étape prisée des gastronomes (plusieurs grands restaurants se trouvent en ville, mais aussi dans les environs, au bord de la route), on prend la partie de la nationale 7 qui a le plus fait rêver les vacanciers : la mer n’est plus très loin ! Suivant le cours du Rhône par Vienne, Valence, Montélimar, Avignon, elle s’oriente ensuite vers Aix-en-Provence et Brignoles. « Quand est-ce qu’on arrive ? » braillaient les enfants. Du calme, voici Fréjus et la Méditerranée ! Après viennent Cannes, Nice et enfin Menton, ville-frontière formant le point final de l’illustre voie. » (Le guide du routard). link


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« Max Meynier est né le 30 janvier 1938 à Lyon.     Il fait ses études au lycée Ampère et à l’ESC de Lyon. En 1958, il monte à Paris pour faire du théâtre ou il est admis au centre d'art dramatique dans la classe de Robert Manuel. En 1960, il obtient le 1er prix de comédie classique et comédie moderne au concours de la « scène française ».


1969: Pour subsister, les maigres revenus d'un jeune comédien étant très aléatoires, Max fait le chauffeur de « Maître ». Il a ainsi pu conduire Mel Ferrer et Audrey Hepburn, mais aussi Michèle Morgan. Coquetterie de sa part, il refuse le port de la casquette et n'est pas bilingue. Un jour, on lui confie de conduire Mireille Mathieu durant sa tournée d'été. Mission délicate car Mireille a peur en voiture. Durant 2 mois, il promène Johnny Stark, Mireille et sa tante. Puis, au hasard d'une rencontre à Deauville, il fait ses débuts à RTL pour remplacer Bernard Schu en congés. Le premier disque qu'il passe est bien entendu un Mireille Matthieu. Il enchaine des petits boulots à RTL, il diffuse des disques, et donne quelques commentaires durant le voyage sur la lune de Neil Armstrong. Puis une journée sur le tour de France avec Anquetil. Il sympathise avec JP L' Hénan (S-G adjoint de RTL) C'est lui qui l'engage définitivement à la station. C'est alors que Roger REICHER, le directeur des programmes lui donne sa véritable chance en lui confiant : « LES ROUTIERS SONT SYMPA » qu'il prend en main le 8 mai 1972. Il apprend alors la radio et ses subtilités auprès des pros de la radio de l'époque. Le 8 mai 1972, il anime pour la première fois « les routiers sont sympa ». Au lancement, l'émission est courte 22h30-23h, il remplace un animateur qui n'avait pas le « ton routier » et dont l'annonceur Dunlop n'était pas satisfait. »link 


« L'édition 2013 du Guide des relais routiers - plus jeune que le Guide Michelin mais créé tout de même en 1934 - vient de paraître. Celle-ci s'adresse aussi bien aux routiers qu'aux travailleurs itinérants et aux voyageurs occasionnels. L'ouvrage référence 1 000 restaurants avec, pour chacun, « une fiche complète donnant l'ensemble des informations utiles, y compris les horaires et la description des parkings poids lourds et autos », indique la société d'édition Les routiers. 19,00 €     


Des bons restaurants pas chers et pour tous. Le Guide des Relais Routiers continue avec détermination la route qu’il trace depuis 1934. Il vous conduira le long des nationales et autres départements de la France profonde, là où l’on mange bien, où l’on boit de bons petits vins régionaux à prix sympa.


Grâce à ses adresses de restaurants classées par département, par région, par qualité de réception et, bien entendu, par niveau de restauration avec ses fameux Relais Casserole, vous pourrez faire des haltes régionales gastronomiques.


Diffusé en moyenne à 45 000 exemplaires, Les Routiers est vendu par abonnement et distribué par les NMPP. Il est également en lecture dans les 1600 restaurants adhérents à la Chaîne des Relais Routiers. Son lectorat est fait de chauffeurs routiers, d'artisans transporteurs, de chefs de parcs, de responsables de PME transport et de chefs d'entreprise de transport. »


Nationale 7 - les routiers par fifitou

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 12:00

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Mais que fait l’annonceur officiel de la maison B&D ? Comment peut-il laisser passer ce scoop à la concurrence ? Carton jaune. L’info brute est que Thierry Desseauve, président du groupe Bettane&Dessauve entre dans la nouvelle édition 2013 du Who’s Who en compagnie d’Aurélie Fillipetti et de Najat Vallaud-Belkacem. De quoi réjouir le cœur de notre cher confrère bloggeur. Attention Thiery Desseauve entre dans le gros livre rouge n°1, pas le diverticule Vins&spiritueux. Il se glisse dans les 22 000 personnalités qui représentent « ce que la France compte de meilleur dans tous les domaines » (sic)


Ça s’arrose ! Que nous conseillez-vous cher confrère ?

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7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 14:00

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Lorsqu’Henri NALLET revint rue de Varenne en 1988 comme Ministre de l’Agriculture du premier gouvernement Rocard il découvrit dans la corbeille de la mariée un mode de scrutin aux Chambres d’Agriculture mitonné par son prédécesseur François Guillaume grand connaisseur de la cuisine syndicale puisqu’il avait occupé le fauteuil de président de la FNSEA. Je ne vais pas vous prendre la tête avec la tambouille mais simplement vous dire que mon cher Ministre me confia la mission d’élaborer un nouveau texte qui contente tout le monde, sous-entendu la Confédération Paysanne et la FNSEA, en sachant pertinemment que c’était mission impossible. Le résultat fut l’adoption d’un mode de scrutin municipal avec prime à la majorité et représentation des minorités. Bref le mode de scrutin actuel, celui appliqué aux élections 2013.


Un autre dossier était sur le feu celui de la représentativité syndicale. En effet, lors de l’alternance de 1986 les minoritaires furent exclus de la rue de Varenne du fait du prince. Il était donc souhaitable d’élaborer une règle de droit qui permette d’éviter l’arbitraire. Ainsi donc, toujours en charge de ce beau dossier, fut mis en œuvre par décret la règle des 15% de voix aux élections aux Chambres d’Agriculture comme seuil de la représentativité syndicale. Depuis la mise en œuvre de ce seuil tout est rentré dans l’ordre et surtout les élections aux Chambres d’Agriculture sont devenues un grand enjeu syndical comme le montre la réaction de Xavier Beulin aux résultats de 2013.

 

Reste une vraie question, mais ce n’est pas le lieu d’y répondre : à quoi servent au juste les Chambres d’Agriculture ?


Le taux de participation aux élections des Chambres d'agriculture est en nette baisse par rapport au précédent scrutin de 2007, selon des estimations provisoires obtenues de sources concordantes mercredi.


La participation oscille entre 50 et 62 % selon les départements, d'après les premiers résultats collectés par l'Assemblée permanente des Chambres d'agriculture (APCA). La participation baisse en moyenne de 10 points par rapport à 2007 où elle avait atteint 66,4 %, confirme-t-on à la Fnsea. Ce manque de mobilisation peut s'expliquer par « le climat politique assez morose », l'attentisme qui prévaut dans les milieux agricoles alors que la politique agricole commune (Pac) est en renégociation à Bruxelles et la grogne de certains agriculteurs face à la multiplication des normes environnementales, explique-t-on à l'APCA.


En 2007, la Fnsea alliée aux Jeunes Agriculteurs avait obtenu 55,19 % des voix, suivie de la Confédération Paysanne (19,63 %, apparenté à gauche), de la Coordination rurale (18,70 %, plutôt à droite) et du Modef (2,64 %). Ces résultats déterminent la représentativité de chacun de ces syndicats et permettent de répartir les sièges dans les différentes commissions départementales, régionales et nationales. Les Chambres d'agriculture ont deux missions : conseiller les agriculteurs et représenter le monde agricole auprès des institutions.


Source : Afp


Elections 2013 aux chambres d’agriculture : Consultez les résultats disponibles link

 

La réaction de Xavier Beulin Président de la FNSEA link

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