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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 00:09

 

ce-vin

« Le Vin, c’et quelqu’un. Oui, il convient de parler du vin comme d’une personne. D’ailleurs, chaque vin est doué d’une individualité qui lui appartient en propre, et le malheureux qui le confondrait avec un autre, à la manière du touriste d’Afrique pour qui tous mes Noirs se ressemblent, est indigne de le boire. Chaque vin à son tempérament, et demander quel est le meilleur vin du monde n’est pas moins absurde que de décider de la supériorité d’une race sur l’autre. »

 

Ainsi commence « Célébration du Vin » d’une de nos connaisssances le RP Maurice Lelong, o.p. dont j’ai parlé récemment d’un autre de ces petits opus jubilatoire « Célébration de l’andouille » chez Robert Morel éditeur Le Jas du Revest-Saint-Martin, Haute-Provence. Eut égard à mon amour pour la race asine, cet homme d’Eglise ne peut que me plaire puisqu’il est aussi l’auteur de « Célébration de l’âne ». Maurice Lelong est un très grand célébrant car, toujours chez ce même éditeur, il célèbre : le pain, l’œuf, le fromage, l’art militaire (prix de l’humour noir), le cimetière et le fumier.

 

Tous ces bijoux sont trouvables chez

http://www.presences.online.fr/sitemorel/robertmorel.html ce sont de beaux petits cadeaux pour les fêtes ou pour ce que voulez d’ailleurs. Ce qui est formidable, depuis que je chronique sur le monde du vin c’est l’extrême richesse de l’écrit ; une richesse intellectuelle et spirituelle qui tranche avec celle, purement formelle, des beaux livres sur papier glacé avec de superbes photos qui ornent les rayons vin de nos grandes librairies. Cet opus bien sûr  n’est pas résumable tant, sous un petit format, il sait allier une belle érudition et des anecdotes truculentes. J’ai choisi, pour vous en donner l’esprit, deux extraits, dont celui bien sûr qui donne son titre à ma chronique.

 

« Je vais parler de la vigne avec la gravité qui convient à un Romain lorsqu’il traite des arts et des sciences. »

Telle est l’introduction solennelle du treizième livre de Pline, qui proclame la supériorité du vin. Il annonce alors qu’il en traitera non comme un médecin, mais comme un juge chargé de se prononcer sur la santé morale et physique de l’humanité. Autant dire que Pline l’Ancien fait du vin un problème crucial de la vie. »

 

Par l’entremise d’un de ses amis le RP Maurice Lelong rencontre « le plus grand vigneron de France, et par conséquent du monde entier, le baron Le Roy de Boiseaumarié qui « règne sur le très authentique cru papal de Châteauneuf, qui est censément le Castel Gandolfo de Jean XXII » au Plan du Castellet. « Dès avant le IIIe siècle, Rome importait ce vin célèbre qui supportait admirablement le voyage et vieillissait bien. De Bandol, tout proche, il fut un temps où, chaque année, cinq ou six cents navires appareillaient, chargés de 60 000 barriques » Le baron s’exaltait. Il parlait du vin bien sûr, en général, mais en particulier « Le Bandol ne doit rien aux Côtes de Nuits ou de Beaune de 1915, 1923, 1929, années fastes comme chacun sait... » Il humait une lampée et le monologue rebondissait :

- Donc, si le bordeaux est de la classe des grandes dames, le bourgogne appartient à la race des seigneurs. Les Côtes du Rhône sont des vins d’hiver, des vins de gibier. Mes voisins, les papes d’Avignon, étaient d’accord là-dessus, et nous possédons une recette pontificale pour faire rissoler des grives craquelantes qui font un accompagnement parfait au Châteauneuf. Les blancs d’Anjou et de Touraine sont d’une suprême élégance. Celui-ci (il mirait son verre de Bandol) est une paysanne robuste, solide, à laquelle il ne faut pas demander les raffinements de ceux que je viens d’évoquer, mais je vous assure que, déshabillée, il en reste quelque chose... »

 

« Je demandais timidement ce qu’il fallait penser des vins de l’Hérault et j’entendis – avec quel soulagement ! – ce baron qui fréquentait les chais aristocratiques les plus réservés, louer les mérites des vins de travail et de ménage dont médisent ceux qui ne reconnaissent le jus de la vigne qu’à son étiquette, et confondent le vin sophistiqué et celui qui est la boisson naturelle de l’homme. C’est le vin quotidien, dont parle l’Ecriture, qui réconforte le cœur des fils de Dieu et qui est mêlé à leurs liesses comme à leurs peines. C’est le vin de table qui récompense le dur labeur. On le retrouve accordé aux flonflons du bal populaire et aux jours de gloire de la Marseillaise »

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 08:00

Madame la débiteuse de subventions *,

 

À la télé y’en a que plus que pour la Chine et dans le supermarché au chef lieu de canton c’est la bérézina même qu’un de ces quatre matins même nos petits pois seront Made in China. Mais comme nous l’a fait remarquer notre Achille Gauche, qui malgré son patronyme, n’a jamais porté les cocos dans son cœur, c’est sans doute une chance pour nos coopés puisqu’ils sont passés, plus vite que nous des anciens aux nouveaux francs, du Petit Livre Rouge au Vin Rouge. Ça fait du monde tout ça un peu comme à l’heureux temps du degré-hecto et du litre six étoiles où nos nectars voyageaient en gros pinardiers. Faut faire du vrac pour les chinois nous a dit un courtier bien informé puisqu’il revenait d’un marché chez les hollandais qu’ont toujours été des as du commerce.

 

Le problème c’est que Pékin ou Shangai ne sont pas la porte à côté. Ça coûte d’y aller. Bercy au moins c’était Paris. Maintenant Bercy c’est là que sont nos sous et même si il n’en reste plus beaucoup dans le Trésor nous, si on ne veut pas prendre le bouillon, y nous faut du picaillon pour écouler nos litrons d’appellation. Au conseil d’administration de La Moderne le jeune Gaburon a dit « ça c’est de l’exportation pays tiers... ça va pas être coton de décrocher des subventions... ». Bon, même si on n’avait pas tout compris, on a fait comme si on s’en fichait du tiers comme du quart et on a écouté les vieux nous dire que de leur temps y’avait des subventions pour des trucs bien plus cons... Même que le père Chalopin n’en finissait pas de raconter des histoires sur la Garantie de Bonne Fin payé par le Marché Commun. C’est en l’écoutant raconter ses histoires de beurre dans les épinards qu’on s’est dit que l’oseille y devait encore en avoir pour notre pinard dans les tiroirs-caisses de Bruxelles.

 

Y aller à Bruxelles ? Pas sûr que nos femmes, un peu échaudées par une ancienne montée à Paris rue de Rivoli qui s’était finie au Casino de Paris, vont marcher dans la combine. On était un peu dans le coaltar lorsque notre ancien instituteur, qu’est toujours de bon conseil, nous a dit « demandons conseil à Jean-Baptiste... comme il est dans la Finance il va nous aiguiller vers le bon guichet... » Partout ailleurs qu’ici tout le monde aurait dit oui mais chez nous, dès qu’on parle d’un gars du pays qui vit à Paris, ça chauffe le bourrichon de quelques-uns. Notre Jean-Baptiste, bien sûr l’est Polytechnicien, mais l’a aussi des idées modernes sur le vin et y se pourrait bien qu’un de ces quatre matins y fasse un putsch dans nos caves, embauche un bon directeur et nous fasse changer nos habitudes. Après le quart d’heure des gueulards et autres ramenards on s’est tous dit qu’un conseil ça ne mange pas de pain et qu’après tout notre Jean-Baptiste pouvait aider à nous sortir de ce mauvais pas.

 

Sitôt dit, sitôt fait, nous lui avons expédié un e-mail (qui a dit qu’on n’était pas moderne !) et notre Jean-Baptiste nous a vite envoyé un petit livre, qu’était pas rouge, mais violet, édité chez Féret « Financements et subventions pour les entreprises viticoles » Camilla Engel&Olivier Antoine pour 12,90€. On s’est vite plongé dans sa lecture et, à la page 34 nous avons trouvé notre bonheur :

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4- Subventions européennes

 

4.1 Aide à la promotion aux pays tiers

 

Là les auteurs ont un peu douché notre enthousiasme car ils ont écrit « Temps : 5 jours – Difficulté très compliqué » Mais bon on ne s’est pas laissé abattre par la remarque on s’est jeté à l’eau.

 

Bénéficiaires : Les entreprises viticoles privées ayant des moyens humains suffisants et les produits adaptés aux marchés visés en qualités et quantités, mais également les caves coopératives et les unions ainsi que les syndicats viticoles.

 

C’est notre ancien instituteur qu’a mis du rouge sur ce qui paraissait un peu laïus. Mais bon, vu d’ici on entrait dans les clous.

 

Financements : Une subvention maximale du FEAGA (Fonds Européen Agricole de Garantie) de 50% des dépenses pour chaque année d’exécution du programme (dans la limite de trois)

Par principe, cette aide exclut toute autre subvention publique pour un même projet. Le paiement se fait soit :

- pour tout/partie par avance sous réserve de la constitution d’une caution bancaire égale à 120% de l’avance ;

- par acompte semestriel sur présentation de factures acquittées, complétées par une possibilité d’avance de 30% de la subvention (avec constitution d’une caution bancaire)

 

Là disons, pour faire court, que ça va faire augmenter la note de notre expert-comptable et de notre banquier agricole.

 

Modalités d’intervention : Toute demande d’aide doit être accompagnée d’une analyse stratégique et marketing du projet sur une période maximum de trois ans.

Sont compris comme outil de promotion :

- la participation à des manifestations, salons, foires ;

- études de marché ;

- campagnes publicitaires ;

- frais généraux et frais financiers ;

- frais de déplacements, de séjours et de restauration ;

- frais de matériels et d’équipements (échantillons, informatiques, publications).

 

Pour être recevable, la proposition de programme doit être accompagnée d’un budget prévisionnel pour assurer le suivi et le contrôle de sa réalisation.

Une sélection de l’opportunité du projet est réalisé en fonction de :

- l’adéquation entre les moyens humains et financiers envisagés et les actions proposées ;

- l’adéquation entre les actions envisagés et les marchés ciblés ;

- la qualité et la pertinence des actions proposées et le budget prévisionnel engagé ;

- le bon rapport coût/efficacité du programme.

 

Là on s’est dit qu’on était pas sorti de l’auberge vu que déjà notre Jean-Baptiste, qu’est un bon petit gars, nous avait dit que le petit livre bleu n’était qu’un extrait sec par rapport au tonnage de papier qu’il allait nous falloir manier. Va falloir nous aider madame la débiteuse de subventions sinon ce n’est pas demain la veille qu’à Pékin y vont licher nos excellents vins de Losse-en-Gelaisse.

 

Pour sûr qu’on n’est pas des as de la stratégie et du marketing comme les gars d’Embres&Castelmaure mais la bonne volonté ne nous manque pas. Peut-être que ça ne suffit pas mais bon pourquoi nous n’aurions pas, comme nos collègues, nous aussi du revenant bon. Notre idée ce serait de retaper le car Citroën d’Anatole pour refaire la Croisière Jaune mais ce serait cette fois-ci Losse-en-Gelaisse-Pékin. Comme ça on parlerait de nous à la télé et dans le village y’aurait pas de jaloux vu qu’on pourrait en emmener un beau paquet.

 

Comme nous allons utiliser pour l’envoi de cette missive le canal habituel : le blog du petit rapporteur Berthomeau, il nous venu à l’idée que tous nos collègues qui sont connectés à son petit espace de liberté pourrait peut-être nous donner leur sentiment sur tout ce tremblement.

 

Avec les salutations de 2 Présidents unis face à l’adversité d’un Monde qui nous fait vraiment tourner en bourrique.

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* le petit livre bleu donne le nom et le prénom, titre et qualité, direction de rattachement et les coordonnées précises de la dame

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21 décembre 2010 2 21 /12 /décembre /2010 00:09

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Comme le RP Maurice Lelong, o.p. auteur d’un petit opus jubilatoire « célébration de l’andouille » chez Robert Morel éditeur Le Jas du Revest-Saint Martin,HauteProvence, 

http://www.presences.online.fr/sitemorel/robertmorel.html 

je tiens pour certain « que la consonance des mots recèle d’étranges vertus. A, e, i, o, u, « voyelles, je dirai quelque jour vos naissances latentes... » Il est remarquable que toutes les voyelles du fameux sonnet de sonnet de Rimbaud sont mobilisées par le nom d’Andouille. A, o, u, i, e... L’oxygène qu’elles lui apportent donne à ce mot son ouverture, sa robustesse et sa santé. »

 

Faire l’andouille dit-on de celui qui fait l’imbécile pour amuser la galerie. Les expressions espèce d’andouille ou pauvre andouille relèvent de la même dérision. L’auteur de raconter cette histoire d’une innocente drôlerie de Monseigneur L... qui avait fait un apprentissage de quatre ans dans une paroisse de Seine-et-Oise : Houilles avant d’accéder à la prélature : « il n’avait donc fallu, à Monseigneur, pour parvenir à la plénitude du sacerdoce, moins de quatre ans d’Houilles. ». Et de s’interroger sur les vertus hilarantes de la rime en ouille. « Qui dira d’où vient que cette syllabe terminale chatouille l’oreille de façon si plaisante et dilate irrésistiblement la rate ? » Après avoir énuméré les mots : citrouille, nouille, bredouille, trouille...etc. qui « s’épanouissent dans ce phénomène replet, bonasse, familier et réjouissant » et qui « ont la vertu de dérider les hommes » le RP Maurice Lelong souligne que « notre andouille paraît détenir tant de puissance humoristique qu’elle est à la tête de cette joyeuse compagnie. On la soupçonnerait même d’agir à travers ses émules par voie d’osmose, comme si la vis comica des mots en « ouille » procédait de l’Andouille... »

 

Mais laissons de côté les andouilles pour revenir à l’Andouille, « à savoir : l’Andouille digne de ce nom... » qui « est exclusivement composée de porc. Andouille pur porc est un pléonasme : Autant dire du fromage au lait. Cette chose va sans dire, mais dit Talleyrand, elle va encore mieux en le disant. La peur de la tautologie ne doit pas nous empêcher de répéter la règle d’or rabelaisienne : Andouilles sont de pourceau extraictes. Et comme j’ai commis une chronique très hard où l’andouille est vantée « La cuisine érotique de tante Thyne enseignée aux jeunes filles » http://www.berthomeau.com/article-26880558.html pour me faire pardonner du RP Maurice Lelong je cite « la réponse donnée à la mère de Max Favalelli par le fils d’un charcutier à qui elle demandait ce qu’était un secret : « C’est ce qu’on met dans les andouillettes, Madame »

 

Enfin, selon la tradition bien établie ici, un extrait de la « célébration de l’andouille » qui, pour bien vous inciter à lire ce délicieux opus, décrit une andouille qui n’est pas de l’Andouille.

 

Recette des andouilles et cervelats de Carême du sieur Ligier dans la 10 e édition de la Nouvelle Maison rustique 1772.

 

« Prenez chair d’anguille, de tanche, de carpe et de brochet : hachez toutes ces chairs ensemble avec persil et ciboulettes, assaisonnez-les de poivre, sel, clou, muscade ; joignez-y du basilic, graisse d’anguille et beurre frais, ce qu’il en faut : pilez ensuite les ossements de carpe, de brochet, d’anguille et de tanche dans un mortier, vous y ajouter du vin rouge, ce qu’il en faut ; passez-le à l’étamine et en arrosez votre hachis, duquel vous emplirez les peaux d’anguilles ; étant emplies, ficelez-les de la longueur que vous voudrez par les deux bouts ; ensuite faites les mariner vingt-quatre heures dans du sel et de la lie de bon vin ; les ayant retirées mettez-les autant à la grosse fumée de votre cheminée, ou tel temps que vous voudrez, pourvu que sel et les épices ne soient point épargnés ; et lorsque vous en aurez besoin vous les ferez cuire dans du vin blanc avec de fines herbes, dans deux tiers d’eau et un tiers de lie : on les sert froides pour entremets »

 

Et le RP Maurice Lelong d’ajouter : « A quelques variantes près – le vin était blanc, les champignons étaient de la partie – c’était déjà la recette préconisée à l’aurore du siècle » Bon, si ça vous dit d’exercer vos talents d’accordeur de mets et de vin lancez-vous avec ces succulentes andouilles de poisson...

 

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« On ne peut parler des auteurs de Robert Morel sans évoquer le révérend Père Lelong, de l'ordre des Dominicains.

 

Les deux hommes se rencontrent peu après la Libération. Le Père Lelong est prédicateur sur les antennes de l'ORTF, Robert Morel est jeune journaliste à Témoignage Chrétien.

 

Son admiration pour ce prêtre extrêmement cultivé l'accompagnera tout au long de sa vie. Plus que des amis, ce sont des complices. Le père Lelong est présent à tous les moments de la maison d'édition, les bons et les mauvais ! Il appartient au cercle familial au point de disposer à l'année d'une chambre dans une partie du Jas du Revest Saint Martin. Il vit sa vie de prêtre dans la maison d'édition ; chaque repas, il bénit le pain devant l'assemblée des convives. Africaniste réputé, spécialiste des cultures orientales, doté d'un humour puissant, il captive l'auditoire, « toute conversation devenait une création », confie Marie, fille de l'éditeur.

 

Il aime les enfants de Robert Morel qui se souviennent de ce gros monsieur dont les mains tremblaient, qui se promenait sur les chemins en soutane, le bréviaire à la main. A leur égard, il est généreux, si généreux qu'un jour au retour d'un voyage en Sardaigne, il ramène deux petits ânes qui ont été transportés par avion, puis en voiture avant d'arriver au pays de Forcalquier ! »

 

Extrait du « Robert Morel » de Marcel Garrigou, éditions Arts et Formes". Article de Chantal Vieuille, page 120-121

 

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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 00:09

David Cobbold, mon « bulleur » d’aujourd’hui, est un d’abord pour moi un ami dont j’aime le parler clair, net, sans fioritures. C’est aussi un lecteur assidu de mes chroniques. Je sais, vous allez me dire qu’il est un peu anglais sur les bords mais comme il vit à Paris, plus exactement dans la petite ceinture comme on dit, du côté d’Issy, nous l’absolvons sans recours à une quelconque contrition.  Arpenteur discret des sentiers de la dégustation David fait le métier avec professionnalisme, sans concessions www.eccevino.com alors il s’imposait pour entrer dans mes Bulles ses bulles aimées. Son choix s’est porté, n’en déplaise à notre Charlier, sur des champagnes dégusté au salon Brittle, là où j’ai croisé notre ami Pauchon. http://www.berthomeau.com/article-le-champagne-explique-au-grand-pauchon-de-france-inter-le-vin-rouge-de-champagne-ne-vaudra-jamais-le-bon-bourgogne-62445621.html 

 

Bien évidemment ce matin les bulles de David ne seront pas des Bulles du Pape, mais en attendant une dégustation par lui des Bulles du Kent agréées par sa très Gracieuse Majesté et bénie par l’archevêque de Canterbury je dois confesser que je goûte le charme des femmes assises bien plus que le vin... et c’est David Cobbold qui en est la cause... http://www.berthomeau.com/article-je-goute-le-charme-des-femmes-assises-bien-plus-que-le-vin-et-c-est-david-cobbold-qui-en-est-la-cause--40638363.html  Enfin, pour clore ma glose afin de remercier mon hôte je lui offre la vision d’un objet-culte de la fière Angleterre.

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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 00:09

Les hymnes nationaux, et le notre très guerrier en particulier, joués en prélude aux compétitions sportives ou pour saluer l’obtention de médailles, ne sont pas vraiment ma tasse de thé car ça sent à plein nez le chauvinisme, l’exaltation de sentiments qui n’ont rien à voir avec la compétition, le « on va gagner » des supporters braillards, comme un ersatz de ceux qu’on envoyait à la guerre en chantant. Pour autant je ne me sens pas un mauvais français, un gars qui n’aimerait pas son pays, mes aïeux ont suffisamment versé  de sang en des guerres qui n’étaient pas forcément les leurs pour que je puisse prendre mes distances avec les signes extérieurs de la République. Pour autant, j’adore les chants de nos voisins anglais car ils me semblent vraiment exprimer le moi profond d’un peuple.

 

Alors lorsque les Sex Pistols s’emparent du mythique God Save the Queen (Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols, 1977) juste au moment du vingt-cinquième anniversaire du règne d'Elisabeth II, ils commettent un sacrilège, d’autant plus qu’en qualifiant le régime de Fasciste à peine 25 ans après la bataille d’Angleterre ils ne font pas dans la dentelle. La chanson fut un succès mais elle n’en fut pas moins censurée par la BBC.

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Qui n’a pas connu Michel Droit dans sa vie d’homme a raté le plus beau spécimen de sinistre cireur de pompes, un monument de la France des toiles d’araignée et du rance. Alors lorsque le Michel aux gros sourcils et aux costards de croque-morts  emboite le pas aux militaires pour rédiger une violente diatribe contre « l’odieuse chienlit […] une profanation pure et simple de ce que nous avons de plus sacré. » à propos de « aux armes etcétéra » moi j’atteins l’extase. Son texte paraît le 1er juin 1979 dans le Figaro Magazine : « Quand je vois apparaître Serge Gainsbourg je me sens devenir écologiste. Comprenez par là que je me trouve aussitôt en état de défense contre une sorte de pollution ambiante qui me semble émaner spontanément de sa personne et de son œuvre, comme de certains tuyaux d’échappement… » En fait c’est lui qui pète et qui pue en reprochant à Gainsbourg d’ouvrir la porte à un regain d’antisémitisme, en déformant la version originale de La Marseillaise.

 

Beaucoup de bruit pour rien sauf que l’album devient disque de platine en quelques mois et que Gainsbarre dégaine « On n’a pas le con d’être droit dans Le Matin-Dimanche : « Peut-être Droit, journaliste, homme de lettres, de cinq dirons-nous, […] croisé de guerre 39-45 et croix de la Légion d’honneur dite étoile des braves, apprécierait-il que je mette à nouveau celle de David que l’on me somma d’arborer en juin 1942 noir sur jaune et ainsi, après avoir été relégué dans mon ghetto par la milice, devrais-je y retourner, poussé cette fois par un ancien néo-combattant ? »

 

Jane Birkin a aussi réagi en écrivant à Michel Droit.

 

«Le 4 janvier 1980, alors que Serge Gainsbourg doit se produire à Strasbourg, la salle de concert est investie par des militaires parachutistes, qui désapprouvent la version de la Marseillaise chantée par Gainsbourg et distribuent des tracts. La situation est tendue, et Gainsbourg fait le choix de se présenter seul sur le devant de la scène. Il entonne a cappella le premier couplet de La Marseillaise dans sa version originale, un poing levé, et les paras se mettent tous au garde à vous pour l’hymne national. Il termine en leur adressant un bras d'honneur avant de se retirer» . Aux armes et cætera devient le premier disque d’or de sa carrière. Gainsbourg déclarera à propos de cette chanson : « Je suis un insoumis qui a redonné à La Marseillaise son sens initial. » Quelques années plus tard, il achètera le manuscrit original de La Marseillaise de Rouget de Lisle à la salle des ventes de Versailles, pour la somme de 135 000 francs de l’époque (soit environ 14 000 euros).

 

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 08:00

 produit Hubert de Claminger

Je descendis à Glacière glacé. Tout au long de la ligne 6, en venant de Nation, Carrefour affichait sa différence avec son champagne Hubert de Claminger à 9,60€. Récidiviste en diable le champion – souvenir, souvenir... – des gamelles vertigineuses dans le CAC40. Déjà l’an dernier à la même époque le Monde notait que les hypermarchés proposaient des bouteilles à moins de 10 euros comme produits d’appel. « Carrefour affiche aussi dans le métro des publicités pour écouler un stock de 450 000 champagnes Hubert de Claminger à 8,90€ » 70 centimes d’euros en un an les têtes d’œufs tiennent le dessous du panier.

 

Attention, le champagne Hubert de Claminger n’est pas le dernier de la classe puisque Bernard Burtschy dans ses choix lui attribuait 2 étoiles, soit bon, mais il était affiché à 11,90€ et dans un test à l’aveugle de Libération Champagne en 2009 il était considéré par un jury comme « pas mal, sans être pour autant un grand champagne. » Alors vous allez me dire que Carrefour est le grand bienfaiteur du consommateur puisqu’il lui apporte pour les fêtes un champagne de bon rapport qualité/prix. Vu de la coupe le raisonnement se tient mais n’est-ce pas là voir pas plus loin que le bout de son nez ? Où se trouve la valeur dans ce bradage ? Nulle part, tout le monde y perd, y compris le consommateur.

 

Je m’explique sur ce dernier point qui va sûrement me valoir du Dr Charlier une ordonnance carabinée. Mais étant un grand défenseur des bulles roturières je peux me permettre de défier ce rude jouteur. En effet, le champagne est la quintessence du produit statutaire, les acheteurs comme les consommateurs achètent et consomment d’abord l’étiquette, pour se valoriser aux yeux de ceux qui les entourent. Alors, imaginer 3 secondes l’effet produit sur la compagnie, votre beau-père par exemple qui se pique d’être un connaisseur, alors qu’il ne fait pas la différence entre un Pinot Noir et un Pineau des Charentes, lorsqu’au dessert sur la bûche glacée vous servez un Hubert de Claminger. C’est l’abomination de la désolation car votre belle-mère, jamais en reste d’une vacherie, placera une réflexion du genre « chéri rappelle-toi c’est celui qu’on a vu dans le métro en rentrant de Bobino... » Patatras, vous vous êtes fait une réputation effroyable même si les bulles à moins de 10 euros valaient peut-être celles avec plus de zéros.

 

La morale de cette histoire, si tant est que l’on puisse en ces domaines manier la morale, c’est qu’en toute chose il faut raison garder et qu’entre « la folie des grandeurs » des années folles de la « Premiumisation » à tout va et la bérézina des prix de déstockage qui casse l’image du champagne la ligne de crête ne serait-elle pas que le positionnement des prix corresponde à une réalité et non aux pitreries des petits marquis du marketing.

 

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 00:09

 

Baudouin

 

Au lendemain de la publication de ce fichu rapport, que l’on s’ingénia par la suite à affubler de mon nom, alors que l’establishment du vin me trouvait quelque peu impertinent avec mon « Sous les grandes ombrelles que sont nos appellations d’origine contrôlée, surtout sous celles qui jouissent de la plus grande notoriété, s’abritent des vins moyens voire indignes de l’appellation » un « groupuscule » baptisé « Vignerons dans nos appellations » estimait lui que je mettais le doigt là où ça faisait mal. Intrigué par un tel soutien je reçus ses animateurs dans mon petit bureau du 232 rue de Rivoli puis je convainquis, non sans difficultés, René Renou de les recevoir un samedi matin à Angers... Bref, le début d’une belle aventure humaine, avec ce qu’il faut de débats, de convictions partagées, de divergences tactiques aussi, mais surtout de liens d’amitiés qui ne se sont jamais distendus.

 

Le chemin parcouru par ceux qui allaient fonder l’association Sève est pavé de toutes les ornières propres à toutes les démarches minoritaires de vignerons à forte personnalité. Le sens du collectif n’est pas leur tasse de thé. Et pourtant, l'une des chevilles ouvrières de ce groupe Patrick Baudouin mon vigneron amoureux... de son coin de Loire... où il est né... de ses cieux, de ses pierres, de ses coteaux, de ses petits chênes... de ses vignes... en avait à revendre. Trop peut-être et je me souviens d’un article de Véronique Maurus dans le journal le Monde du 21 mars 2005  sur les francs-tireurs de la Vigne où notre René Renou, qualifié de puissant président de l’INAO par la journaliste, soupirait « Patrick, c’est le José Bové de la viticulture. Sur le fond, il a raison mais il n’est pas reconnu par son milieu, pas considéré comme un vigneron à part entière »  


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Se voir qualifier de « porte-parole d’une nouvelle génération de viticulteurs plus soucieux d’éthique que leurs aînés, en rupture avec les pratiques et le conservatisme des syndicats traditionnels », lui le voisin de Pierre Aguilas, n’était pas le meilleur sésame pour être accueilli dans les débats feutrés de l’INAO. Depuis ce portrait, qui a plus de 5 ans, beaucoup d’eau est passé sous les Ponts-de-Cé, René a eu la mauvaise idée de nous quitter, et ce cher Patrick, sans se renier, sans amodier ses convictions profondes, a su petit à petit se débarrasser des scories de son histoire personnelle, apprendre à plus aller vers l’essentiel. Sans faire de jeu de mots à la con y’a pas de mal avoir du fonds quand on est un vigneron de Chaudefonds-sur-Layon. Plus sérieusement, en laissant son côté le poil à gratter qui irrite certains mais moi me va bien, Patrick Baudouin c’est un vrai vigneron qui fait de bons vins que j’ai récemment dégusté et qui mouille le maillot pour les faire apprécier et les vendre.

 

Ce que j’aime bien chez Patrick Baudouin, et je ne vois pas pourquoi je me priverais de l’écrire, c’est qu’il ne mouille pas seulement le maillot rien que pour lui, pour sa crèmerie, il est toujours partant pour donner un coup de mains à ceux de ses collègues en butte avec les tracasseries des adorateurs de l’air de famille des vins d’une même AOC par exemple. Contrairement à certains ou certaines que je croise dans beaucoup de manifestations parisiennes, quand il va au charbon avec l’association Sève c’est pour le collectif pas pour vendre un bouquin sur les vins de ceci ou de cela, un guide des vins de truc ou de machin, et pas pour défendre exclusivement un membre agréé de sa chapelle, de son clan. Je sais que ça énerve les adeptes des camps retranchés où il faut montrer patte blanche avant d’entrer, où il est fortement recommandé de ne pas fréquenter X ou Y, de n’écrire que pour chanter les louanges des vins estampillés purs et durs.

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Patrick écrivait sur son blog en août 2009 « Tout professionnel et amateur de vins devrait avoir lu ROGER DION, ce grand géographe français, auteur du livre de référence « Histoire de la vigne et du vin en France, des origines au XIXème siècle » et de « Paysages de la vigne » (Payot). Mais Roger Dion est dérangeant. Il remet en cause de fait les situations de rente. Pour Roger Dion, aucun grand terroir n’existe de droit divin et pour l’éternité, ce sont des conditions historiques, géographiques, commerciales, qui les ont révélés, qui peuvent les remettre en cause, comme cela est arrivé à certains ; et il ouvre des possibles pour des terroirs considérés aujourd’hui comme mineurs, ou même non reconnus à ce jour : pas de grand terroir sans grand travail. » Il a participé, fin janvier 2009, à l’Institut de Géographie, à un colloque en hommage à Roger Dion organisé par le Professeur Jean Robert Pitte où il a fait une ma communication : « Roger Dion, de Joseph Capus à René Renou » qui est une contribution à la réflexion pour la définition européenne du lien au terroir, qui devrait à l’avenir caractériser les AOP, et les différencier des IGP... Les actes de ce colloque sont publiés aux éditions du CNRS sous le titre « Le bon vin entre terroir, savoir-faire et savoir-boire : Actualité de la pensée de Roger Dion ».

 

Mais revenons, non pas à l’essentiel, qui est sans contestation la pensée de Roger Dion, mais aux vins de notre ludion de Chaudefonds-sur-Layon que j’ai dégusté un samedi soir chez un caviste du côté du boulevard Beaumarchais. Tout d’abord notre Patrick il met ses idées et ses convictions en musique en distinguant clairement ses vins de fruits, des vins de copains qui se laissent boire et ses vins de terroirs qui « peuvent vous parler de leur lieu de naissance dans votre verre » www.patrick-baudouin-layon.com

 

Pour les vins de fruits j’ai dégusté l’Anjou blanc 2009  100% Chenin et l’Anjou rouge 2009 80% Grolleau et 20% Cabernet Franc. Très top pour se licher des verres avec ce qui va avec au petit déjeuner. 

 

Pour les vins de terroir j’ai dégusté :

  

- Le Cornillard 2007 Anjou Blanc 100% Chenin vignes de 50 à 80 ans sur un coteaux pierreux de Chaudefonds-sur-Layon, plein sud, schistes très anciens. Vin de belle droiture, sec, très belle expression du Chenin avec ce qu'il faut de puissance sans pour autour vous bousculer

 

- Effusion 2005 Anjou Blanc 100% Chenin de 20 ans assemblage de 2 parcelles distantes de 5Km, en coteaux, Ardenay et St Aubin, vif, structuré, un vin d'initiation à l'expression du terroir et absolu compagnon du bar au beurre blanc nantais de L'Abélia à Nantes, le restaurant de l'autre Berthomeau, Vincent  http://www.restaurantlabelia.com/

 

- Les Bruandières 2004 Coteaux du Layon cette cuvée est récoltée sur ce coteau plein sud surplombant le Layon et est issue de la dernière trie, en novembre. Elle associe baies dorées en légère surmaturité et baies botrytisées confites. Du beau Baudouin, du vin d'amour qui dure toujours... 

 

Un reportage sympathique sur Patrick http://www.francechef.tv/vigneron-patrick_baudouin.html  

 

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16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 00:02

La connerie permet des variations plus amples, plus variées que la bêtise, la sottise, l’idiotie, l’imbécillité ou la stupidité elle offre une plus large palette : c’est un foutu con, un sale con, un mauvais con, un petit con, un grand con, un pauvre con, un misérable ou un lamentable con ... Que sais-je encore même si dans le langage usuel dire ou faire des conneries, des bêtises, des âneries, des idioties ou des sottises semble équivalent.

 

La connerie me semble bien trop large, bien trop extensible, si vulgaire quelle tombe souvent dans la facilité.

 

La bêtise, elle, relève de l’abus de langage : les bêtes ne sont pas bêtes, elles ne sont que des bêtes qui ignorent la méchanceté. Les âneries n’existent pas, elles ne sont que l’expression du mépris des humains pour nos amis les ânes.

 

L’idiotie a une forte connotation psychiatrique qui rend son maniement délicat dans nos sociétés où les précautions de langage sont de mise : les aveugles sont devenus des non-voyants et les sourds des mals-entendant.

 

La sottise, comme l’imbécilité, ou la stupidité me paraissent mieux approcher une certaine précision, une plus grande pertinence, depuis la nuit des temps : « Innombrable est le peuple des sots... » Ecclésiaste, I, 15 et « C’est en effet, une famille  innombrable, celle des imbéciles... » Simonide cité par Platon, Protagoras, 346c. « Immense est la foule des imbéciles. » Saint Augustin Contre les Académiciens, I, 1-2.    images jerphagnon

Dans un petit opus « La... sottise ? (vingt-huit siècles qu’on en parle) » chez Albin Michel 9€ le professeur Lucien Jerphagnon, historien de la philosophie, disciple de Vladimir Jankélévitch, proche de Paul Veyne, professeur de Michel Onfray durant ses études de philosophie dont Jean d'Ormesson dit que c’est « un savant qui sait unir un style rapide et séduisant à l'érudition la plus rigoureuse », lui trouvant « une simplicité familière, souvent mêlée de drôlerie, avec une précision sans faille» mène l’enquête. Il se pose des questions tout en reconnaissant ses limites « Ne souffle pas plus haut que tu n’as l’esprit » :

 

- Les sots sont-ils si nombreux ?

 

- Au fait, qu’est-ce au juste qu’un sot ?

 

- Mais alors, que penser, que faire ?

 

Exercice périlleux  car « consacrer un livre à la sottise expose de toute évidence l’auteur à quelques sarcasmes universitaires » fait remarquer notre professeur émérite qui ne manque pas d’humour en rappelant le mot de Talleyrand à propos du mépris de Fouché disait vouer à la nature humaine : « C’est qu’il se sera beaucoup observé... »

 

Avant de procéder aux quelques citations d’usage je profite de l’occasion pour dédier ce livre à notre sot d’eau préféré : j’ai nommé Hervé Chabalier qui nous a pourri la vie pendant des mois en occupant, grâce à la complicité de la gente médiatique, les écrans en nous vendant la complainte d’un « condamné à la sobriété pour le restant de ses jours » (1)

 

Machiavel

 

« Mais il faut savoir qu’il y a parmi les princes comme parmi les autres hommes trois sortes de cerveaux. Les uns imaginent par eux-mêmes ; les seconds, peu propres à inventer, saisissent avec sagacité ce qui leur est montré par d’autres, et les troisièmes ne conçoivent rien, ni par eux-mêmes ni par les raisonnements d’autrui. Les premiers sont des génies supérieurs ; les seconds d’excellents esprits ; les troisièmes sont comme s’ils n’existaient point. »

 

Le Prince, XXII

 

Balzac

 

« Ce gentilhomme était un de ces petits esprits, doucement établi entre l’inoffensive nullité qui comprend encore et la fière stupidité qui ne veut ni rien accepter, ni rien rendre.

 

Les Illusions perdues

 

François Mauriac

 

 « En démocratie, un homme supérieur devrait s’astreindre à donner l’illusion qu’il ne dépasse pas le niveau. Ais il est plus facile aux médiocres d’avoir l’air profond qu’aux grands esprits de faire la bête. »

 

Bloc-notes 24 mai 1955

 

  « Le pouvoir en France, qu’il soit monarchique ou populaire, a toujours eu le goût des médiocres. L’intelligence y fut toujours redoutée. »

 

Bloc-notes, septembre 1955

 

Jacqueline de Romilly, Alexandre Grandazzi

 

« Oui, je me rappelle une très bonne étudiante que j’avais à la Sorbonne et qui me déclara, tout de go, peu après Mai 68 : « Oh ! non, la culture je n’en veux plus, car je pense à ceux qui ne l’ont pas ! »

 

Une certaine idée de la Grèce, Entretiens

 

Synésios de Cyrène

 

« Le monstre multiforme qu’est l’opinion... »

 

Dion, XIV, 3

 

Baudelaire

 

« Les dictateurs sont les domestiques du peuple, - rien de plus -, un foutu rôle d’ailleurs, - et la gloire est le résultat de l’adaptation d’un esprit avec la sottise nationale. »

 

Mon cœur mis à nu

 

Alain

 

« Les sottises elles-mêmes forment une part de l’opinion, qui est considérable »

 

Propos

 

Pline le Jeune

 

« Une longue préface pour excuser ou recommander des idioties est le comble de la bêtise. »

 

Lettres, IV, 14

 

Molière

 

« Trissotin :

 

J’ai cru jusques ici que c’était l’ignorance

 

Qui faisait les grands sots, et non pas la science.

 

Clitandre :

 

Vous avez cru fort mal, et je vous suis garant

 

Qu’un sot savant est plus sot qu’un sot ignorant. »

 

Le Femmes Savantes, IV,3

 

Boileau

 

« Un sot trouve toujours un plus sot qui l’admire. »

 

L’art Poétique, I

 

Écrit apocryphe chrétien

 

« Il n’y a rien de plus grave que de croire qu’on sait ce qu’on ignore, et de défendre pour vrai ce qui est faux. »

 

Siracide

 

« Qu’y a-t-il de plus lourd que le plomb ? Une seule réponse : l’imbécile.»

 

XXII, 14

 

Démétrios le Cynique, cité par Sénèque

 

« Qu’ils parlent ou qu’ils pètent, cela se vaut. »

 

Des bienfaits, VII, 11

 

Flaubert

 

« Rien n’est humiliant comme de voir les sots réussir dans les entreprises où l’on échoue. »

 

L’Éducation sentimentale

 

Pierre Dac

 

« À quoi servirait l’intelligence si l’imbécillité n’existait pas ? »

 

Arrière-pensées

 

Pour compléter votre culture sur la Sottise lisez « La... sottise ? (vingt-huit siècles qu’on en parle) » chez Albin Michel 9€ Lucien Jerphagnon

 

  http://www.franceculture.com/emission-l-essai-du-jour-la-sottise-vingt-huit-siecles-de-betise-par-lucien-jerphagnon-albin-michel-

 

(1) « Le sot d’eau » de Patrick Besson dans le Point

 

« Tout le monde critique Hervé Chabalier. Mais moi je le comprends. Je comprends les gens que tout le monde critique, car moi aussi tout le monde me critique. L’une des meilleures choses sur terre est le vin et Hervé n’a plus le droit d’en boire. Ce serait supportable pour lui si personne n’en buvait. Mais ce n’est pas le cas. Du coup, la vie d’Hervé est un enfer. Pour lui, une seule solution : nous empêcher de consommer du vin, afin que le fondateur de l’agence Capa et auteur de « le dernier pour la route, chronique d’un divorce avec l’alcool » (Laffont) ne nous voie plus en train de nous régaler alors que lui même se prive. Il a donc entrepris de mettre les Français à l’eau, comme lui. Dans ce but, il a rédigé un rapport qu’il a remis le jeudi 24 novembre au ministre de la Santé, Xavier Bertrand. C’est une invitation pressante à la prohibition. Chabalier raisonne en alcoolique car, comme il le dit lui-même, un ancien alcoolique n’est pas un non-alcoolique, c’est un alcoolique qui ne boit plus. Provisoirement. Pour Hervé, tout verre de vin est mauvais car il le mènerait à la bouteille, puis à la caisse, puis à la cave, puis au cercueil. Il ne lui viendrait pas à l’esprit que nous n’avons pas ce problème là avec l’alcool. Que lorsque nous buvons une slivovica le matin, nous sommes au thé le soir. Que le vin arrose nos meilleures déjeuners de copains mais que l’eau ruisselle sur nos adorable dîners familiaux. Qu’un scotch chasse notre mélancolie mais que c’est le jus de pomme qui nous désaltère. Qu’une première bière est amusante mais qu’une seconde est rasoir. L’abstinence à laquelle par exaspération, Hervé veut nous réduire est indispensable à sa survie, mais pas à la notre. S’il a eu la faiblesse de se laisser ligoter par l’alcool au point d’être aujourd’hui condamné à la sobriété pour le restant de ses jours, il n’y a aucune raison pour que nous, qui avons su conserver notre liberté face à la boisson, nous devions matin, midi et soir baigner notre bouche heureuse, notre langue délicate et notre palais sensible dans l’eau et uniquement dans l’eau.

 

Il a du pain sur la planche, Hervé. Mais les anciens alcooliques ont de l’énergie à revendre. Exemple : George Bush. C’est pour quand, alors, le bombardement de la Syrie ? Ce n’est pas qu’on s’ennuie, mais George était sur les chapeaux de roue et là, il y a comme un ralentissement dans ses expéditions guerrières. Une sorte de manque d’agressivité. Je me demande s’il ne se saurait pas remis à boire. A la place de Barbara, j’inspecterais avec attention le bureau ovale, au cas où le président des Etats-Unis y planquerait des bouteilles. Passons, Première tâche de Chabalier : caviarder sévèrement l’Evangile. Parce qu’à Cana Jésus, il ne multiplie pas les bouteilles de Badoit. Et le soir de son arrestation, qu’est-ce qu’il sert à ses disciples ? Pas du Fanta, que je sache. Buvez-en tous, car ceci est de la menthe à l’eau. C’est bon, la menthe à l’eau , mais ça n’a pas jamais eu la couleur du sang. Du sang du Christ.

 

Les gens qui boivent de l’eau vivent plus vieux que les gens qui boivent du vin, mais moi je ne veux pas vivre vieux dans un pays où les anciens alcooliques exigent que tout le monde boive de l’eau. Il y a un génie dans le vin et il est mauvais, comme tous les génies. Dans l’eau, il n’y a rien de mauvais, car il n’y a rien. » 

 

 

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 00:09

Gamin ou gamine la première bulle goûtée, avec les yeux comme disaient nos mères pour tout ce qui était interdit, était celle d’une bande-dessinée : il y eut Boule&Bill, Sylvain&Sylvette, Fripounet&Marisette, Tintin&Milou, Buck Danny, Kit Carson, Michel Vaillant, Bibi Fricotin... et puis, l’âge aidant, les accros de la bulle se sont trouvés d’autres héros, d’autres auteurs (peu de femmes dans la BD mais une grande dessinatrice Annie Goetzinger qui, avec Pierre Christin, nous a donné une superbe BD La demoiselle de la Légion d’honneur) : Hugo Pratt, Tardi, Enki Bilal, Guido Crepax pour les canaillous avec sa Manara, Floch&Rivière, Régis Franc, Pétillon, Manu Larcenet... Bien évidemment, je ne puis terminer cette rapide évocation des bulles de papier sans évoquer la bulle kitch, celle des romans-photos de Nous Deux, pleine de sirop d’amour et de princes charmants en 404 décapotable épousant des soubrettes... et où le comble de l’érotisme se nichait dans la transparence d’une nuisette...

 

De la bulle de papier aux nôtres, effervescentes, il n’y a qu’un pas que bien évidemment je franchis allègrement en vous proposant tout au long de ce mois de décembre une série de chroniques finement intitulée : des bulles dans une Bulle où des tâteurs de bulles de haute volée vous feront part de leurs coups de cœurs. Comme je ne suis qu’un petit bricoleur de la Toile mes montages sont d’une rare indigence graphique mais, comme me le disait ma mémé Marie pour m’encourager, c’est l’intention qui compte.

 

Le premier à s’y coller c’est l’ami Jacques Dupont qui, comme chaque année, vient de sortir dans le Point son spécial Champagne n°1994 www.lepoint.fr . D’ordinaire je pratiquais la stratégie du Coucou, profitant sans vergogne de la rude besogne de Jacques dit Merveilleux du Vignoble. Cette année, en dehors de ses « amours » champenoises, rien que pour ma petite boutique sur la Toile il vous révèle un énorme coup de cœur.

 

Allez Jacques, à toi de buller le premier !

 

La bulle de Jacques est calligraphiée en plus gros caractères sous sa photo pour ceux qui n'y verrait goutte

 

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Il y a une bulle que je trouve exceptionnelle, c'est « Vive la Joie » de la cave de Bailly-Lapierre.

Je suis très admiratif du travail engagé depuis plusieurs années par le directeur José Martinez dans cette cave coop qui récupérait en somme tout ce que les vignerons ne voulaient pas et qui est devenue le fleuron du crémant de qualité en France. Approvisionnements sélectionnés de façon impitoyable, travail sur les dosages qu'aucune, je dis bien aucune grande maison de champagne n'a fait. Des années d'essais pour chaque cuvée. C'est de l'orfèvrerie en cave coopérative avec l'aide de James Darsonville, le discret oenologue que l'on retrouve chez quelques uns de nos vignerons favoris en Champagne. Ils viennent de lancer cette nouvelle cuvée après, comme d'habitude, mure réflexion.

Dans leurs caves immenses, anciennes carrières où (juste à coté) les allemands avaient installé une usine de fabrication d'avions de guerre (pour vous dire la taille de ces grottes) ils conservent des crémants depuis la création de la coopé en 72. La belle évolution de ces vins leur a donné l'idée d'élaborer avec des vins un peu anciens, élevés en cuves, mûrs, une cuvée de blanc et une de rosé à base de pinot et de chardonnay. Les deux sont excellentes mais j'ai eu un vrai coup de coeur pour le rosé, d'une élégance incomparable. Rien à voir avec les rosés cocotant la framboise de yaourt ou la fraise tagada. Un vin, en subtilité, étiré (tendu pour te faire plaisir), tout en finesse. www.bailly-lapierre.fr 

 

www.francis-boulard.com et  Champagne Emmanuel BROCHET 7 impasse Brochet

51500 VILLERS AUX NOEUDS tél : 03 26 06 99 68 fax : 03 26 06 99 68 http://www.lepoint.fr/vin/champagne-emmanuel-brochet-02-12-2010-1269968_46.php 

 

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 00:09

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Attention un train peut en cacher un autre : bovins et vins même combat ! Les deux sont la cible du grand vent d’infantilisation du citoyen qui sévit dans nos sociétés repues où la communication a valeur d’information car elle se substitue à elle en des messages formatés, réducteurs et massificateurs : nos écrans débordent de messages dit de santé publique qui jouent essentiellement sur l’émotion, la crainte, la peur de, la non-prise en charge personnelle de ses choix de vie. L’heure est aux gourous, aux coaches, aux docteurs, délivreurs de conseils en kit valables en tout lieu, en toute circonstance, pour tout et rien : je vous signale qu’il existe des coaches en rangement d’appartement pour les bordéliques.

 

Mais revenons à nos moutons, je veux dire à nos braves vaches qui pètent dégageant ainsi un max de méthane (CH4) qui troue vachement notre bonne couche d’ozone : selon l’étude Livestock’s Long Shadow de la FAO de novembre 2006 18% des émissions totales de gaz à effet de serre (* pour Monsieur Mioche précisons en effet qu'ici les pets sont des pets de bouche, pas de nonne, en effet la vache rumine et Monsieur Mioche fulmine sans flatuler). Comme l’écrit JP Géné dans son livre c’est Apocalypse Cow ! Et de citer à l’appui de l’approche affective chère à notre société médiatique deux exemples qui en disent plus long qu’un long discours « Sir Paul McCartney lance un appel pour un jour sans viande par semaine (meatless day), Corinne Lepage, Yves Cochet, Alain Bougrain-Dubourg, Jean-Marie Pelt, font « la grève de viande » à Copenhague et Le Monde du 23 décembre 2009 s’interroge en une : « Manger moins de viande pour sauver la planète ? » Fermez le ban, les prohibitionnistes ont encore frappés.

 

Les mêmes, jamais en reste d’outrances médiatiques, verseront des larmes de crocodiles sur l’exode de nos petits paysans, par ailleurs éleveurs de vaches qui broutent en nos verts campagnes, broyés par la mondialisation. Je laisse volontairement de côté l’approche bêtifiante des ligues en tout genre qui entretient la confusion entre la destruction d’espèces menacées et l’abattage d’animaux de boucherie. Pour avoir vécu tout au long de ma jeunesse au contact des animaux de la ferme et de la basse-cour j’ai du mal à supporter la sensiblerie, l’anthropomorphisme de ces urbains qui voient la nature comme un vaste parc naturel. Le respect du aux animaux ne se niche pas dans le boycott ou la conviction que les tuer est un crime. Si vous avez deux sous d’estime pour ma plume je vous recommande d’aller lire une vieille chronique du 3 janvier 2008 « Être Bête » http://www.berthomeau.com/article-15185700.html  et vous comprendrez mieux mon exaspération.

 

En effet, plus con que le raisonnement simpliste de ces messieurs-dames qui tournent leur confortable fauteuil dans le sens de la plus grande pente : réduire sa consommation de viande ou mieux devenir végétarien deviendrait un acte citoyen pour sauver notre planète. L’équation ne se pose pas ainsi en effet si le milliard 500 de ruminants arpentant notre planète produit 60 millions de tonnes de viande par an, il pisse aussi 600 millions de tonnes de lait. Dans notre jargon de technos : l’essentiel de la viande bovine consommée dans notre beau pays et sur le reste de la planète provient de l’abattage de vaches de réforme, c’est-à-dire de braves vaches laitières qui après avoir donné leur lait vont faire entre-autre le steak haché qu’aiment tant vos enfants avec des pâtes. Peut-être faut-il aussi supprimer le lait et les produits laitiers de notre ration alimentaire : adieu fromages au lait cru... Sans doute faut-il demander à l’Inde, qui abrite le plus grand troupeau bovin du monde : 190 millions de têtes, de faire la Saint Barthélémy de la vache sacrée ! En résumé : plus de viande, plus de fromages, et bien sûr plus de ce vin qui lui ne sert à rien du tout. Vaste programme qui permettra l’expansion de la pharmacopée réparatrice du troupeau des tristes errant sur une planète ravagée par les excès des autres, bien sûr.

 

« Ça va saigner ! » La viande rouge revient dans les assiettes. Sans complexe ni culpabilité nutritionnelle, mais avec goût et recherche de la qualité. Suivez le guide ! C’est de l’Elodie Lepage, grande flaireuse de tendance, dans le Nouvel Obs. Qu’écrit-elle ?

 

« Effet de mode ? Plaisir coupable ? Toujours est-il que les carnivores sortent du bois en cette rentrée : la viande rouge reprend des couleurs. La tendance vient de New-York, nouvelle capitale de la bouffe. À Brooklyn, une petite bande de « néo-butchers » branchés multiplie les ouvertures de boucheries et s’initie comme elle peut à l’art de la découpe. Une révolution au pays du burger ! Ici des chefs de renom (Alain Ducasse, Yannick Alleno, William Ledeuil...) se réapproprient enfin cette denrée. Et les gastronomes s’échangent sous le manteau les meilleures adresses artisanales. Émergent ainsi des « princes de la viande rouge » comme Hugo Desnoyer, boucher star du 16 arrondissement de Paris *, ou Yves-Marie Le Bourdonnec, boucher à Asnières (92). « La demande augmente nettement, confirme cet artisan. Le bœuf était mal vu depuis la crise de la vache folle mais c’est fini ! À condition que la qualité soit irréprochable : les gens veulent du « très bon » Même ressenti chez Jean-Paul Gardil, boucher sur l’île Saint Louis depuis trente ans : »L’effet est palpable depuis six mois environ, s’enthousiasme-t-il. J’ai beaucoup de jeunes clients qui découvrent la viande rouge et ils en redemandent ! » Qui l’eut cru ? »

 

Cette chronique, avec tous les poncifs chers aux chroniqueurs qui ne posent leurs escarpins que chez les bouchers stars (à propos madame Lepage Hugo Desnoyer exerce son art du côté de chez moi 45 rue Boulard dans le 14ième et non dans le 16ième), adorent tout ce qui vient du 21ième arrondissement de Paris du côté de l’Upper East Side (le quartier des bas de soie), tous les néos de la terre qui font du miel sur le toit de leur immeuble, de la découpe de bidoche dans la cour et embouteillent leur vin dans le cellier de leur loft sous une installation à 300 000 $ d’un maître de l’art conceptuel. Bref, ce n’est pas avec ça que nous allons tirer de la mouise nos éleveurs du Bassin allaitant. Cependant, comme je suis un garçon, comme dirait Mylène Framer, qui voit aussi dans la bouteille des asticoteuses de tendance le côté à moitié plein, je me réjouis de ce retour en grâce de l’entrecôte, du paleron ou de la hampe.

 

Pour terminer cette chronique je vous propose un passage du livre « Être Bête » en guise de réflexion

 

« Ce n’est pas le pouvoir qui règle les rapports, mais la responsabilité. Et ce n’est plus une organisation interne, rythmée par les combats, mais un agencement tourné vers l’extérieur : cette organisation inclut l’éleveur.

L’animal est au centre de ce type d’organisation, c’est la meneuse. Elle remplit plusieurs rôles. Elle prend en charge de conduire le groupe et décide des déplacements. Les éleveurs disent d’elle qu’elle assure le calme et qu’elle peut tempérer l’inquiétude de ses congénères quand il y a lieu. La meneuse a généralement la confiance du groupe ; elle émerge du troupeau de manière consensuelle, notamment à cause de ses qualités particulières. Elle a de l’expérience, c’est souvent une vache plus âgée. Souvent gourmande, toujours curieuse et avide d’explorer, c’est une vache « prête à faire des expériences », une vache « qui prend des risques ». C’est surtout une vache qui est indépendante et qui a du tempérament.

Elle est capable d’entraîner le troupeau à sa suite ; le plus souvent, si la meneuse ne bouge pas, le groupe refusera de se déplacer. »

 

Comme vous le voyiez je préfère de loin m’entendre dire que je suis vache que de suivre les meneurs du troupeau ceux dont on peut affirmer sans risque de démenti « Qu’ils parlent ou qu’ils pètent, cela se vaut. » Enfin, pour tous ceux qui pensent que je coule une paisible retraite que j’occuperais en chroniquant comme un dément je signale qu’en ce moment je travaille avec des collègues sur le dossier viande bovine... Ceci explique cela...

 

Sur la photo il s'agit de vaches de la race nantaise. C'est un très beau livre publié par www.castor-et-pollux.com et dernier détail : saviez-vous que la boucherie traditionnelle ne représente plus que 25% de la distribution de viande de boeuf ? Le boucher ne résiste que dans les grandes villes...

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