Je ne suis jamais en vacances – version hypocrite – ma vie n’est qu’un long fleuve paisible : entre les deux rives des humains, ceux que je connais et les autres que je n’aurais pas le temps de connaître, j'y glisse paresseusement jusqu’à ma finitude. Ici, en Corse, où je vis trois semaines par an, je retrouve des visages connus, des repères, même si l’âge aidant, certains disparaissent. Ceux qui disent regarder en arrière, se tourner vers le passé, se racontent des histoires, seuls les visages connus gardent la trace du temps passé. Nous ne vivons qu’au présent ! Alors ce matin, en écoutant les nouvelles du monde, j’ai le cœur léger : un dictateur vient de tomber...
Au Mur de Berlin protecteur de démocrates populaires, à la peu glorieuse fin de Ceausescu et de son épouse, à la chute de Pol Pot, à la découverte de Saddam Hussein dans son trou, à la déconfiture de Ben Ali et de Moubarak les chéris des grands soudain ravalés au rang de petits humains malades, vient s’ajouter le sourire méprisant de Mouammar Kadhafi. Pour tous ceux qu’ils ont broyés, torturés, éliminés, c’est comme si nous les obligions à venir plier le genou devant leurs souffrances. Quand je dis nous, c’est nous les bien assis, nous qui souvent, au nom d’intérêts dit supérieurs, avons fait peu de cas de leur douleur. La raison d’Etat me dit-on, celle qui cache nos lâchetés et nos arrangements avec les sanguinaires.
Alors ce matin, je cite François Léotard, un Corse qui signe un bloc-notes dans l’hebdomadaire Corsica.
« Chacun peut consulter sur Internet les deux photos qui risquent d’illustrer l’étrange période que nous traversons : ce sont deux chefs d’Etat, souriants et fiers, reçus à l’Elysée sous l’œil glacé – et sans doute indifférent – des gardes républicains, sabres au clair... Il s’agissait de Bachar El Assad, fils d’une vieille famille d’assassins, et de Mouammar Kadhafi qui après quelques attentats contre des avions civils et autres petites attrocités, présentait le plus beau sourire (un peu méprisant cependant) d’un dictateur au mieux de sa forme. »
En dépit de son « mieux disant culturel » j’ai toujours eu de l’indulgence pour François Léotard, sans doute parce qu’il était le grand frère de Philippe... Bonne journée à vous !
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