Nous sommes nés à quelques jours d’intervalle en juillet 1948, lui Steven Demetre Georgiou, le 21 juillet à Londres, a changé deux fois de nom : d’abord avec le pseudonyme de Cat Stevens entre 1966 et 1978 puis se convertissant à l'islam en décembre 1977 il prend le nom de Yusuf Islam. Et il abandonne la musique pour se consacrer à diverses causes philanthropiques musulmanes. Il revient à la musique en 2006, après un silence de vingt-cinq ans, et entame en 2010 une tournée internationale.
Moi j’ai écouté en boucle son album Tea For The Tillerman et j’ai toujours la galette de vinyle 33 Tours dans ma discothèque. Je n’ai pu aller à son concert à Bercy car je m’y prends toujours trop tard mais peu importe, Cat Stevens reste pour moi Cat Stevens, indémodable comme un morceau de ma jeunesse.
« À 19 ans, en 1967, il sort un album très remarqué, Matthew and Son. L'album contient de nombreux morceaux phares, dont le mélodieux Here Comes My Baby. Un style est né. Alors que les Beatles ou les Rolling Stones dominent l'époque, Cat Stevens fait clairement entendre sa petite musique folk raffinée, à l'image de Donovan. Bien vite, il confirme les espoirs placés en lui avec Tea For The Tillerman qui le propulse au sommet. Grâce à de ravissantes chansons d'amour, telles que la ballade, exécutée au piano, Sad Lisa et Wild World, il entre au panthéon du rock. Son tube majeur, son grand classique reste Lady d'Arbanville.
En décembre 1977, il se consacre définitivement à la religion, opte pour le nom de Yusuf Islam et tourne le dos à son passé. Au grand désespoir de ses admirateurs, il abandonne la musique. N'apparaît plus guère en public… sauf pour démentir des déclarations tonitruantes selon lesquelles il ne condamnait pas la fatwa lancée contre Salman Rushdie pour ses Versets sataniques.» Olivier Nuc in le Figaro Musique le 15 :04/2011.
Extraits de l’interview qu’il a donnée au Figaro avant son concert à Paris Bercy le 26 mai dernier. Son premier en France depuis 35 ans.
- Quelles sont les attentes de votre public? Vous réclame-t-il des chansons en particulier?
« Lorsque j'assiste à un concert de quelqu'un d'autre, que ce soit Van Morrison ou Rod Stewart, j'attends d'eux qu'ils jouent mes chansons préférées. S'ils ne le font pas, je sortirai énerver. Je veux entendre Van chanter Gloria. Je suis prêt à répondre à cette attente moi-même, et cela me convient. Je vois mes chansons comme un territoire que je peux revisiter. Certaines racontent de façon quasi prémonitoire des événements qui se sont déroulés plus tard dans ma vie. Ce que le public attend de moi avant tout, c'est que je sois honnête. »
- Votre inspiration est-elle aujourd'hui très différente de celle des années 1960 et 1970?
« J'ai derrière la tête un océan d'idées dans lequel je plonge quand bon me semble. Je l'avais mis de côté pendant longtemps. Mais lorsque j'ai repris une guitare, j'ai eu l'impression d'être à nouveau un débutant. Je n'avais rien à perdre. Il y avait beaucoup de chansons à développer. C'est comme en agriculture. J'avais laissé beaucoup de choses en jachère avant de me remettre à cultiver. Je n'ai pas de contrat, je ne suis lié à aucune maison de disques. Je fais les choses quand j'ai envie de les faire. J'ai d'ailleurs beaucoup de chansons prêtes, il faudra que je retourne en studio »