« … et, je sens que le moment est venu d’attirer le tourisme dans notre région en utilisant nos ressources naturelles qui sont : notre absence totale d’organisation, notre réelle inefficacité et notre profonde apathie. »
Amédée Costes, le maire de « Losse-en-Gelaisse », charmante bourgade sise dans un coin reculé de la France profonde, tout au bout d’une route départementale pleine de nids de poules, est aussi le président de la cave coopérative des « blancs » qui ne fait que des rouges. Au temps de sa splendeur, il fut surnommé le roi de l’Aramon, et les mauvaises langues disent qu’il avait une maîtresse à la sous-préfecture, même que c’était la femme du notaire. Au Conseil Municipal, son principal opposant est Ulysse Vergnes – sur l’image c’est celui qui est en bout de table appuyé sur ses bras posés sur le dossier de sa chaise et qui tient sa pipe à la main – président de la cave des « rouges » qui vient de fusionner avec la cave de « Saint-Gapour » la commune d’à côté rien que pour emmerder Amédée Costes. D’autres mauvaises langues disent qu’il passe plus de temps à la chasse que dans ses vignes et que dans sa jeunesse c’était le roi de la mèche lente. Au Conseil ils sont tous coopérateurs, même que certains sont dans les deux pour ne pas se mouiller, sauf Achille Gauche – au premier plan qui se sert du café – qui est en cave particulière. Les dernières mauvaises langues de la commune disent qu’il a fait ça rien que pour faire chier Amédée Costes et Ulysse Vergnes. Sauf qu’Eugénie Poulain, l’ancienne bonne du curé, dit, à qui veut bien l’écouter, que c’est parce qu’il faisait porter des cornes au maire et à son principal opposant qu’il s’est mis à faire son vin.