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31 janvier 2009 6 31 /01 /janvier /2009 00:16
À quoi rêvent les jeunes filles ? Je ne sais ! Au prince charmant ou au dernier-né des I-pod, aux deux sans doute, peu importe, ce qui compte en ce temps postmoderne, si l’envie vous prend de leur conter fleurettes, c’est de bien prendre le vent de la tendance pour choisir le lieu et le moment où vous allez les inviter. Les lieux à la mode sont comme tous les objets de mode, ils viennent souvent de nulle part, vivent le temps d’une foucade ou d’un emballement, pour disparaître sans préavis dans le néant. Mais, comme diraient les modeux, restent les incontournables, ceux qui résistent à tout, le Flore par exemple, où vous pourrez croiser BHL et Arielle ce qui peut impressionner votre jeune compagne ; ou bien les classiques bars d’hôtel : l’Hemingway du Ritz, le Raphaël ou le bar Ernest du Lutetia, si vous sortez une intellectuelle ;  ou bien encore un minable café du coin dans un quartier incertain si votre dulcinée préfère les jeans troués et les petits trucs roulés. À vous donc de dénicher le lieu où vous pourrez faire rêvez les jeunes filles ou plus si opportunité.
Certes, le choix du lieu peut s’avérer déterminant pour le succès de vos entreprises cependant celui du moment peut se révéler tout aussi important. Bien sûr il y a le before, ce qui en bon français se traduit par le début de soirée, qui convient bien pour les premières approches en terrasse de café, sans forcément se la jouer jeune premier. Plus complexe lafter qui lui demande une belle santé pour affronter les disc-jockeys survitaminés et les copines évaporées de votre dulcinée. Le meilleur plan, jusqu’à ces derniers jours restait, bien sûr, le brunch, variante branchée du déjeuner sur les coups de dix heures de mon grand-père. Le brunch est un mot-valise anglais, qui combine les mots breakfast (petit-déjeuner) et lunch (déjeuner). Douce et belle nuit sous la couette, à deux, grasse matinée, et autres légèretés. S’habiller à la va que je me pousse. Sortir encore tout ouatés de sommeil.  Se rendre au Loir à la Théière. Bruncher ! Le pied ! Fort bien mais cela supposait d’enchaîner : before, after, de séduire et, comme ce sont toujours en définitive les femmes qui choisissent, suivre la belle qui vous ensorcelle là où elle veut bien vous mener.

Mais, et c’est le Ribaut du Monde, qui le dit, le dernier cri, aujourd’hui c’est de druncher. Le drunch, encore un mot-valise, né de la fusion entre dinner et lunch c’est, écrit-il : « une nouvelle manière, dit-on, de se nourrir sinon de s'alimenter, au gré de son humeur, en famille ou entre amis, à la maison et, c'est nouveau, au restaurant. Le brunch est le plaisir des lève-tard ; le drunch est aujourd'hui l'affaire des couche-tôt ». Le mot est lâché : les couche-tôt, papy-boomers amortis, banquiers privés de bonis, bobos en quête d’amis, écolos qui veulent économiser l’énergie, tous «  à partir de 18 heures, autour d'un buffet ou d'une table dressée en toute liberté » puis extinction des feux à 21 heures, charentaises, bonnet de nuit et, pourquoi pas à la bougie, avec la belle de vos nuits, que vous aurez séduit en drunchant (on dit aussi « slunch » : souper et lunch réunis). au Mini-Palais* , tout en picorant dans des verrines – c’est ultra tendance – vous pourrez soit effeuiller la marguerite, compter les moutons, jouer à les sauter ou dormir car, comme le disait un sage, « le lit est aussi fait pour dormir ».

 

Alors, quand j’entends monter le lamento des « ceuss » qui pourfendent le Big Mac ou le soda d’Atlanta, je préfère sourire qu’écrire. Qu’ils se rassurent, le poulet au Coca n’est pas au menu du drunch car c’est ringard. Out ! Dépassé. Sans avenir. La tendance ne naît pas dans les zinzins à CVO mais dans l'Upper East Side à New-York. Nos amis américains, comme le montre l’étude VINEXPO-IWSR, vont devenir les premiers consommateurs mondiaux de vin tranquilles. Moi, du haut de la rue St Jacques, berceau des vignes de Lutèce, j’ai l’extrême prétention d’être un vrai « humeur » de tendances et je trouve dérisoire nos prétentions à vouloir faire inscrire notre gastronomie au Patrimoine immatériel de l’Unesco. Nous ne sommes menacés par aucune barbarie mais par notre inertie, par notre goût à vouloir défendre nos exceptions. Vivons ! La vie, celle que je viens de décrire dans ce billet au masculin, mais que j’ai conjugué avec le féminin, en est la preuve. Le bien manger s’accompagne du bien boire. Les occasions de consommation se multiplient. Les femmes, comme je l’avais écrit en 2001, sont de la partie. Et pourtant ce sont toujours les mecs qui s’arrogent le droit de donner le la. Alors au lieu de me tomber sur le râble une nouvelle fois, de demander ma tête, accordez-moi tout le crédit que mon statut « d’homme qui aime les femmes » me confère. Croyez-moi, c’est du béton.

 

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30 janvier 2009 5 30 /01 /janvier /2009 00:08


Depuis octobre 2008 et jusqu’au 30 mars 2009, à l’ARCHEOPOLE D’AQUITAINE
Esplanade des Antilles à Pessac archeopole@u-bordeaux3.fr propose une belle exposition « Entre Méditerranée et Atlantique LA VOIE DE ROME ». Comme l’écrit Romain Tardi dans la revue Histoire : « Relier la Méditerranée (le mare nostrum des Latins) à l'Atlantique (mare exterior) : l'axe aquitain a été essentiel dans l'histoire économique de l'Occident romain […] On découvre ainsi comment s'est structuré économiquement le grand Sud-Ouest gaulois du IIe siècle av. J.-C. jusqu'au IIIe siècle ap. J.-C. Tout tourne autour de Narbonne : c'est par ce port qu'il faut passer pour accéder au plus vite à Toulouse, puis à Bordeaux et au bassin de la Garonne, qui permet ainsi d'accéder au mare exterior. »

N’en déplaise à nos amis bordelais, les Bituriges Vivisques, leurs ancêtres, étaient avant la conquête romaine des buveurs de cervoise qu’ils fabriquaient avec de l’orge. Au début du 1ier siècle de notre ère, Strabon, dans sa description de la Celtique océanique, y souligne l’absence de vignes. Pour lui c’est un critère de barbarie. La seule partie de la Gaule touchée par la « civilisation » de la vigne et de l’olivier est la zone de Narbonne où les romains, entre la fin du IIe siècle-début du 1ier avant JC, dans des paysages qui leur sont familiers, introduisent et développent un vignoble. Cette zone devenue productrice va aussi devenir un nœud de transit pour les vins italiens distribués dans toute la Gaule conquise au goût du vin, y compris les habitants de Burdigala. C’est donc de Narbonne via Toulouse que Bordeaux est approvisionné, au prix fort, par des negotiatores. La cité est un emporium à vocation maritime, elle réexpédie les vins vers les Iles britanniques. Les fouilles archéologiques de ces dernières années ont mis à jours plus de 500 amphores témoins du commerce des vins. « Certaines d’entre elles sont marquées sur leur col d’un cachet d’un négociant Marcus Porcius ; il s’agit d’un riche colon, grand producteur de vin, vivant à Pompéi au 1ier siècle avant notre ère. Dans la Burdigala préromaine, on buvait donc, comme à Toulouse, à Agen  du vin pompéien » (in Bordeaux vignoble millénaire). « Le trésor de l'oppidum celtique de l'Ermitage (dominant aujourd'hui Agen), mis au jour dernièrement, a fourni deux tonnes de fragments d'amphores et de la vaisselle métallique. Parmi celle-ci, une cruche du Ier siècle av. J.-C., attestant une précoce culture du vin : « Le personnage au sourire réjoui sculpté au bout de l'anse nous invite à en vider le contenu », note le commissaire général de l'exposition, Pierre-Yves Saillant. »

Le vin importé coûte cher, il est réservé à l’élite, l’aristocratie locale qui le considère comme un produit exotique, un produit de luxe. Comme toujours c’est le commerce qui tire le vignoble et la place de Bordeaux va distribuer le vin des nouveaux vignobles de Catalogne et du Narbonnais. Roger Dion émet l’hypothèse que le vignoble de Gaillac, capable d’acclimater un cépage méditerranéen, sera créé au dès le 1ier siècle. Et puis tout naturellement ces flux et d’autres facteurs vont favoriser l’émergence d’un vignoble bordelais «au premier chef, la réticence des bordelais à payer aux marchands de Narbonne et de Toulouse les droits sur les vins qu’ils jugeaient prohibitifs. Conjointement le contexte de paix dans l’empire a favorisé l’établissement d’un vignoble local. La conquête de la Bretagne par Claude en 43 ap. JC a ouvert pour Bordeaux de nouveaux marchés ; en échange de l’étain armoricain Burdigala peut exporter son vin. C’est bien la vocation portuaire et atlantique de la ville qui a décidé du vignoble bordelais appelé à jouer, dès ses origines, un rôle commercial majeur. »

En conclusion de son article, Romain Tardi, écrit : « Grâce aux recherches sur les zones portuaires, on sait comment les ingénieurs romains ont systématiquement cherché à réduire les distances et les coûts d'infrastructures : les ports de l'estuaire de la Gironde étaient installés dans des estays, affluents du fleuve permettant de les abriter et de remonter plusieurs kilomètres à l'intérieur des terres. Cet axe commercial d'Aquitaine fut pérenne ; aux voies antiques se superposent les réseaux de communication actuels. La région tire avantage, aujourd'hui encore, du tracé des routes, du développement des ports et des villes induits par les échanges entre Rome et Bordeaux. »

Alors, si vous passez par Pessac, allez donc découvrir cette exposition fruit de la collaboration des chercheurs du CNRS et de l’INRAP, du Ministère de la Culture, des universitaires de Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Aix, Marseille qui ont réuni pour l’occasion les résultats des toutes dernières campagnes de fouilles, sur terre et sous la mer.

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29 janvier 2009 4 29 /01 /janvier /2009 00:05

Flâner chez Galignani, « the first English bookshop established on the continent », au 224 rue de Rivoli, un samedi, c’est participer à l’extension du domaine du plaisir : atmosphère impalpable, hautes travées de livres, boiseries patinées, un parquet lustré qui chuinte sous les pas, le parfum subtil des mots imprimés, le touché des jaquettes glacées, le silence feutré, quasi-religieux, la quête de l’opus rare, l’excitation de la découverte, l’addiction radicale, la légèreté de l’âme, la petite mort de l’esprit…

Je pense à vous. Je flaire. Dans la pénombre il est là, enserré, prêt à s’offrir à mes mains. Je le libère. Je le caresse. Je l’ouvre. C’est toute une histoire. Celle de Valentino Monticello, à Vicenza, ses parents tiennent un hôtel. Il a le manger et le boire dans le sang: « he was brought up with food and wine in his blood. » À l’âge adulte, en 1950, lorsqu’il déménage à Londres c’est tout naturellement qu’il devient sommelier au Club 21. Comme de bien entendu, ça va de soit, même pour un italien, il tombe amoureux de nos grands vins de Bourgogne et de Bordeaux avec une vraie passion pour le Château d’Yquem. Dans le milieu des années 1980, il est promu Sommelier du prestigieux "Harry's Bar" de Londres qui, comme chacun sait ou ne le sait pas, propose sans doute la meilleure cuisine italienne de cette capitale. Mais notre homme a d’autres cordes à son arc, la peinture et le dessin, c’est un artiste. Il lui faut libérer son énergie créatrice. Étrangement, sa première commande publique est une fresque murale destinée à une maison de retraite. Au lieu de peindre, il choisit de faire un collage en utilisant les étiquettes de vin… Il les découpe, les organise avec un souci incroyable du détail. Il créé une scène fascinante qui illumine la vie des résidents.

 

Dans le milieu des années 1980, Valentino Monticello, passionné d’opéra – ses racines italiennes : il connaît les acteurs, leurs performances ; il connaît la partition et la libretti en détail ; il connaît les mythes et les légendes qui entourent l'opérail a l’ambition de produire un livre « Opera & Wine ». Les textes seront écrits par son ami Luciano Citeroni, rencontré au Vinaly de Verone: « Throughout the journey we passed the time by talking about wine and music and I was greatly impressed by his considerable knowledge on both subjects. We subsequently became very good friends.” . Une fois qu’il a trouvé une scène spécifique, il l’illustre à l'aide d'étiquettes de vin du pays où l'opéra a été écrit. Par exemple, « La Bohème » de Giacomo Puccini utilise uniquement des étiquettes de vin français… D’autres opéras sont spécifiques à des régions viticoles, par exemple « Il viaggio a Reims » de Gioacchino Rossini propose uniquement les étiquettes de vins de Bourgogne. La confection de ce livre prendra de nombreuses années. Son lancement se fera à la National Gallery de Londres en 2002.

 

Une belle histoire ne trouvez-vous pas chers lecteurs !

 

L’album est scindé en 2 parties : Opera&Wine (Opera for America, Opera for Europe… etc.) et Wine in Opera (Wines of America, Wines of Europe…etc.) c’est une mine d’or.

Valentino Monticello a créé  74 planches originales.








Pour que vous vous fassiez une petite idée de la structure de l’ouvrage (qui est en anglais) je vous offre : La Bohème de Puccini : page de gauche la planche de Valentino Monticello, page de droite le texte de Luciano Citeroni : l’historique de l’opéra et un extrait du livret…

 












La Bohème

Music Giacomo Puccini

Libretto Giuseppe Giacosa&Luigi Illica

First Performance 1st February 1896, at theTeatro Regio, Turin

 

C’est l’ACTE 2 qui se passe sur la terrasse du café Momus

 

Schaunard et Colline : « Allegri, e un toast ! » - « Joyeux amis portons un toast ! »

Marcel (au garçon) : « Qua del Liquor ! » - « Ici, de l’alcool ! »

Mimi, Rodolfo et Marcello : « E via i pensier, alti i bicchier ! Beviam ! » - « Et trêve de réflexion ! Levons nos verres ! Buvons !»

Tous : « Beviam ! » - « Buvons ! »

Marcel : « Ch’io beva del tossico ! » -  « Et que moi je boive du poison ! »

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28 janvier 2009 3 28 /01 /janvier /2009 00:21

Le titre de ma chronique peut choquer, en effet pourquoi mettre en avant ceux qui, par la naissance ou du fait d’un accident de la vie, subissent le poids d’un handicap ? Jamais je n’aurais titré : vins de travailleurs bien-portants. Si j’ose c’est en réponse à l’évitement, celui de nos regards, de nos mots qui fuient la réalité en se référant à notre norme : les aveugles deviennent des non-voyants, les sourds des malentendants ; c’est surtout pour reconnaître la valeur de leur travail dans la vigne, dans les chais, au regard de la facilité de nos actes du quotidien… Nommer c’est percer le mur de l’indifférence, dire avec les mêmes mots c’est écrire l’histoire de la main de l’Homme sans laquelle le terroir et le vin n’existeraient pas : la leur, la nôtre, avec le même lien.

Cette chronique est née d’une info dans le magazine Régal, sous la rubrique : bruits de casseroles. « Ils sont une quinzaine en France et le vignoble du Paradis est l’un d’eux. Un établissement et service d’aide par le travail (ESAT), vignoble de 30 ha mené par des vignerons atypiques, tous travailleurs handicapés. Ni vin social, ni vin alibi, ni vin compassionnel, cet excellent Paradis 2007  n’a rien à envier à ses pairs. Ne buvez plus idiot, buvez utile ! »

6 euros Vignobles du Paradis, la Roche-Clermault (Indre-et-Loire) Tél. 02 47 95 81 57

Trop de négation, de justification, un numéro de téléphone qui n’est pas le bon (j’ai rectifié) et une chute calamiteuse (je préfère l’humour corrosif de Stéphane Guillon) mais c’est une info qui déclenche ma petite boîte à chroniques. Me voilà sur la Toile à la recherche d’un éventuel annuaire des ESAT vignerons. Rien ! Alors je fouine.

 

- Le premier qui tombe dans mon escarcelle c’est Madiran.fr   www.vins-madiran.fr/edito-esat.php « Madiran et Pacherenc, crus des Pyrénées de 20 viticulteurs de Madiran et diffusés par les travailleurs handicapés de l’ESAT de Madiran ». Je passe la plume au directeur de cet établissement Gabriel GAUDEBERT : « Il faut savoir que nous sommes en premier lieu un établissement médico-social : un ESAT (Etablissements et Services d’Aide par le Travail, nouvelle dénomination des CAT) et notre objectif n’est pas de faire du commerce mais de proposer à des personnes en situation de handicap une activité professionnelle adaptée à chacun. La préparation et l’expédition de ces commandes est une nouvelle activité que nous espérons voir se développer car elle est en phase avec les potentialités des employés les plus âgés. »

« Les travailleurs handicapés de l’ESAT nommés dans notre centre « employés » sont déjà connus et appréciés dans le vignoble pour le traitement chaque année de 1.5 millions de pieds autant en taille, tombage, liage, ébourgeonnage, palissage, épamprage, effeuillage et enfin vendange. Contrairement à nos collègues de l’ESAT de Diusse, propriétaire et aussi distributeur de leurs crus sur Vins-madiran.fr, l’ESAT de Madiran n’intervient que par prestations chez les viticulteurs. »

 

- Ensuite, juste au-dessous, je découvre Le Domaine René Rieux www.domainerenerieux.com/l 1495 route de Cordes 81600 Gaillac téléphone: 0033(0)563572929 domainerenerieux@wanadoo.fr est « un Établissement de Service et d'Aide par le Travail (ESAT). Sa vocation est double. Il s'agit de permettre à des adultes déficients intellectuels d'acquérir des savoir-faire, d'exercer un emploi, d'avoir une vie sociale. La qualité des vins produits est incontournable pour la reconnaissance des savoir-faire des ouvriers du Domaine. »

- Puis bien plus loin c’est Le domaine du Bercail   www.domaine-du-bercail.com/  Etablissement de Services et d’Aide par le Travail E.S.A.T. ADAPEI du Var. 864 Chemin de la Plaine 83480 Puget-sur-Argens « Depuis sa reprise en 1984 par l’A.D.A.P.E.I. du Var, le Domaine le Bercail situé sur la propriété communale de Puget sur Argens s’étend sur 15 ha dans l’aire des Côtes de Provence, aux portes de Fréjus, en bordure maritime au voisinage du massif des Maures et des contreforts de l’Estérel. »

 

- Persévérant je continue pour trouver E.S.A.T. du Joncheray Entreprise d'insertion et opérateur de l'agriculture biologique Le Haut-Joncheray  49330 Contigné Tel: 02 41 33 93 93 Etablissement médico-social qui offre aux personnes handicapées des activités diverses à caractère professionnel et un soutien médico-social et éducatif en vue de favoriser leur épanouissement personnel et social : ils sont employés à faire pousser des fruits et des légumes bio. Vente à la ferme mercredi et vendredi de 9h-13h00/14h00-18h30 et samedi 9h-13h00, Vente de paniers par abonnement. Vins issus de raisins de l'agriculture biologique.

 

-  Tenace je trouve la communauté de la Rebellerie « La communauté de la Rebellerie donne un lieu de vie et un travail à des personnes en situation de handicap mental. Ce travail permet à chacun d'acquérir une dignité humaine et une intégration sociale. Notre activité viticole, du travail de la vigne jusqu'à la commercialisation du vin, est entièrement assurée par les personnes accueillies, entourées d'assistants qui les accompagnent. Depuis 2002, tous nos vins sont « issus de raisins de l'agriculture biologique », et certifiés « AB. » Ce choix de produits naturels pour la protection de la vigne et un travail essentiellement manuel du soin de notre vignoble à la vendange contribuent autant à la qualité de nos vins qu'à celle de notre projet de développement humain.
Depuis 2003, nous produisons également une gamme de « confitures extra », travail sédentaire répondant aux attentes de ceux pour qui le travail agricole n'est plus adapté
.

En achetant ces produits, vous contribuez au développement d'une économie solidaire et vous participez à l'intégration et à la reconnaissance des personnes handicapées qui les fabriquent. »
Site Internet:
www.arche-larebellerie.org/
E-mail:
larebellerie.rc@unimedia.fr

 

- Enfin sur un site boursier où je découvre avec plaisir que la compagnie Air France se définit comme « Naturelle héritière du savoir vivre français »  qu’elle a « l'ambition de réaffirmer sa position d'ambassadeur des terroirs français. » et la volonté « d'offrir un service de haute qualité repose sur une longue tradition française, faite des plaisirs de la table et des sens, d'élégance et de discrétion » et que « d'autre part, Air France a également souhaité s'investir dans un ESAT (ex Centre d'Aide au Travail) afin de concrétiser son engagement d'entreprise. »

 

- Et puis vous pouvez aussi lire Des femmes et des hommes en vert  de Michel Sidobre, illustré par des dessins au crayon de Jean-Philippe Cluzeau, paru en 2001. « Le maître d'œuvre de ce travail est Bernard Ollagnon, alors directeur du C.A.T. Les 3 terroirs ; il a été publié par le C.A.T. et réalisé par l'imprimerie de Bourg à Narbonne. Cet ouvrage présente, en effet, des personnes handicapées d'ESAT - à l'époque C.A.T. - travaillant au cours des 4 saisons dans les espaces verts et contribuant ainsi à l'aménagement touristique de la station aux côtés des personnels des services municipaux. »

Il me restait plus qu'à essayer de trouver le fameux Paradis 2007 de Régal. Je téléphone donc au numéro indiqué. Je tombe sur le répondeur d'un particulier. J'ai un doute. Je consulte l'Internet pour découvrir que les vignobles du Paradis  2, impasse du Grand-Bréviande 37500 La-Roche-Clermault Indre-et-Loire  Centre, France sont dotés d'un autre n° Tél : +33(0)247958157. J'appelle. Je tombe sur madame Bretaudeau. Je l'interroge sur les points de vente à Paris. Elle me répond qu'elle ne sait pas mais qu'elle va se renseigner et que je n'ai qu'à rappeler jeudi en début d'après-midi. Je la remercie. Je rappelle donc madame Bretaudeau jeudi dernier après-midi. Elle a des adresses, 3 en banlieue, une seule à Paris : les caves de Jussieu 193 rue de Vaugirard. Je la remercie à nouveau. Je consulte Pages Jaunes : l'enseigne existe et je note le numéro de téléphone. J'appelle à plusieurs reprises : numéro occupé. De guerre lasse je prends le métro jusqu'à Pasteur, c'est sur ma ligne et à 5 stations. Je débarque rue de Vaugirard et au 193 plus de trace de la boutique. Je jette l'éponge. Fin de l'épisode. Morale de l'histoire : messieurs les cavistes parisiens merci de vous intéresser d'un peu plus près aux vins de travailleurs handicapés pour que nous puissions les acheter.

 
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27 janvier 2009 2 27 /01 /janvier /2009 00:06
Oui mes très chers lecteurs, la nuit dernière j’ai eu  une vision d’horreur, un cauchemar ! Par je ne sais quel engeance d’un diable habillé en Prada Me Gilbert Collard apparaissait sur une batterie d’écrans plats avec le dossier typicité sous le bras. L’horreur quoi ! Je m’éveillais en eau, ruisselant, et me mettant sur mon céans une question s’installait dans ma tête : « comment peut-on, une seule fraction de seconde, envisager de s’offrir les services de Me Gilbert Collard pour se défendre ? Quelles motivations ? Sans doute, pour faire la une des journaux télévisés, jouer la diversion médiatique plutôt que de voir triompher ce qui devrait être une juste cause. Bon, d’accord, plus c’est gros plus ça passe. Retour à l’esprit de sérieux qui me va comme les chapeaux à madame de Fontenay, la trotskyste des miss France.
Je sais, je suis chiant. J’énerve les filles qu’ont du boulot. Mais bon, rappeler que le combat contre la typicité je l’ai entamé y’a un bail n’est pas une grossièreté. En effet, le 20 février 2006 je raillais la définition des « chercheurs de l’INRA » drivés par le besogneux Jean Salette – directeur de recherches émérite de l’INRA et membre de l’Académie d’Agriculture de France. Ses travaux actuels s’orientent autour de deux axes : une analyse épistémologique critique des recherches agronomiques finalisées et de l’application de leurs résultats ; une étude des relations entre les terroirs et les produits. Il a également une activité de consultant dans le domaine des produits de terroirs et des appellations d’origine dans une chronique baptisée : « C’est typique » http://www.berthomeau.com/article-1930747.html.

 Si je rappelle cette antériorité ce n’est ni pour me pousser du col ni frictionner mon incommensurable orgueil mais tout bêtement pour constater que depuis ce premier coup de gueule contre les petits brasseurs de pseudosciences, ceux-ci, sans faire de bruit ni rencontrer une réelle opposition, tel le ver dans le fruit, sont en train de faire triompher leurs concepts fumeux dans les directives du CAC de l’INAO ou leur application par les technos des zinzins me dit-on. En juin dernier, le 9 très exactement, effaré par la lecture de ces fameuses directives j’ai fait une piqure de rappel en vilipendant   Le CAC 51 : le croskill de la qualité des vins AOC, en mettant en lien ces directives pour que les vignerons les lisent. Qui s’est mobilisé face au croskill du CAC ? Pas grand monde, seuls les gars de SEVE se sont bougés le cul et ont obtenu la tenue d’une réunion sur ce sujet au siège de l’INAO . C’était le moment de se fédérer, de faire taire les bisbilles, mais, en ce temps-là, beaucoup de ceux qui semblent aujourd’hui, m’accuser de diviser le front, de chatouiller mon ego, d’être à l’origine de la chamaillerie, où étaient-ils ? Ont-ils battus le rappel ? Mobilisés les médias qu’ils aiment tant ? La réponse est clairement, non. La raison de ce silence : le goût immodéré du fractionnisme. En bon français : SEVE créé dans la boue du saumurois n’est plus du goût de certains. Grand bien leur fasse mais que le président du Comité Vins de l’INAO reçoive es-qualités cette association devrait valoir autre chose que la mise en avant de querelles de personnes sous couvert de débats philosophiques. Ce ne sont pas mes oignons je ne fais que relater des faits.

 

En effet, mon intérêt pour agir dans cette affaire n’est en rien lié à un quelconque fond de commerce. Depuis presque 4 ans, sur cet « Espace de Liberté » je tente de susciter le débat. De faire réfléchir. De proposer des principes d’action, sans exclusive, ni anathème. Je ne suis affilié à aucune chapelle, à aucune coterie, à aucun sponsor. Alors de grâce, lorsque avec impertinence et, sans doute, une bonne dose de mauvaise foi, je raille l’appel à la mobilisation générale de Deauville, à aucun moment je ne conteste le fond du dossier et je ne m'évertue ni à récupérer un quelconque bébé qui n’est pas le mien, ni à chercher des poux dans la tête des Jeanne Hachette organisatrice d’évènements révolutionnaires. Non, je me permets de mettre en doute l’efficacité à long terme d’une telle démarche pour faire avancer et triompher la cause défendue. La caisse de résonance médiatique joue un rôle, je ne le conteste pas, mais seule la mise en place d’un réel rapport de forces fondé sur un dossier solide, des appuis locaux et régionaux, peut permettre de traduire dans les textes la prise en compte de la différence, de la diversité. Pour tout dire, moi qui ai mené tant de combats minoritaires – bonne retraite Michel – j’en ai un peu ras la casquette de voir tant de gens sincères, d’amis, se fourvoyer dans des exercices d’autocongratulations. Comme disait pépé Louis à sa pieuse épouse, ma mémé Marie, « au lieu de nous engueuler en chaire, le curé ferait mieux d’aller convaincre ceux qui ne viennent pas à la messe… »

 

L’ami Bazin Février sera chaud! me reprochait gentiment samedi, après mon petit coup de sang, de vouloir m’arroger la conduite du combat pour la défense de la veuve et du vigneron. Je l’ai rassuré de suite en soulignant que les veuves, comme les vignerons, je les aimais joyeuses. Moi je ne défends personne. J’essaie, en bon expert du cambouis des zinzins et autres usines à gaz, jour après jour, vaille que vaille, mal sans doute, de faire avancer des causes qui me semblent aller dans le sens du bien public. C’est tout et ça suffit à mon bonheur. Accordez-moi au moins ce crédit car "ma mère me croît banquier alors que je suis pianiste dans un bar à vins."

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26 janvier 2009 1 26 /01 /janvier /2009 01:31


« Elle s’étendait à plat ventre cette fois, et découvrais ses hanches, puis elle remplissait de boisson deux verres, les plaçait chacun sur le sommet d’une de ses fesses, qui tremblotaient à chaque mouvement tant elles étaient grasses. Ensuite, elle secouait ses deux fesses ensemble avec habileté, de façon symétriques afin que les récipients vinssent à s’entrechoquer, tout en restant sur sa croupe, au sommet de ses fesses. C’était là un spectacle qui remplissait l’esprit de stupeur, un spectacle qui surprenait les regards. Tout en agissant ainsi, elle chantait cette strophe :

 

Mes fesses dansent avec deux verres.

Mes instants durent avec mes joies.

Ô toi, l’amant, es-tu saoul,

Ou es-tu dégagé de l’ivresse ?

Lève-toi, prends-moi,

Renverse-moi, couvre-moi.

Par ma vie, lève-toi pour m’embrasser

Les sommets de mes joues. »

 

Ali Al-Baaghdâdî (XIVe siècle)

 

Les fleurs éclatantes dans les baisers et l’accolement  éditions Phébus

Traduction de René Khawam


Si vous avez envie de propos plus sérieux mais saignants, comme certains d'entre vous les aiment, pour ceux qui ne l'aurait pas lu, allez consulter ma chronique supplémentaire de samedi " L'important c'est moi et mon vin " http://www.berthomeau.com/article-27117637.html

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25 janvier 2009 7 25 /01 /janvier /2009 00:03

 

Le Mermoz cadrait bien avec le public de la croisière, son luxe copié, parfois avec bonheur comme pour tout ce qui touchait la table, sur les transatlantiques mythiques se complaisait dans le toc petit bourgeois. Les Frenkel avaient mis les petits plats dans les grands pour séduire les rentiers. Ces cons pensaient sans doute que le couple les régalait sur sa cassette personnelle alors que, bien sûr, ils le faisaient sur leur bas de laine. J’ai toujours été fasciné par l’acharnement des à grippe-sous à grappiller, à vivre sur les autres, à accumuler, à compter, besogneux, méfiants et âpres, paraissant insusceptibles de se laisser aller à céder à la séduction d’aventuriers vendeurs de pacotille. Et pourtant, la perspective d’un taux à deux chiffres, dans le confort et la « solidité » d’un statut juridique chanté par les  gnomes de la rue de Rivoli, leur faisait abandonner la plus élémentaire prudence. Les fourmis devenaient lucioles autour des feux de l’or. Les rombières éblouies exhibaient même leur quincaillerie sur leurs poitrines molles et autour de leurs doigts boudinés. Leurs vieux coqs, semblables à des chapons enserrés dans des costumes trois pièces qui sentaient la naphtaline, profitaient de l’aubaine pour mater sans vergogne les quelques dames tarifées embauchées pour l’occasion par le couple infernal. La volaille dodue s’offraient sans résistance, le croupion frétillant et la crête enflammée, aux mains agiles des aigrefins pour se faire plumer en dansant sur des valses de Strauss. Et moi je me retrouvais démuni face aux assauts de la belle Angéline qui voulait valser dans mes bras.

 

Riez ! La bonne chère et le vin du dîner m’emplissaient d’une douce béatitude et, comme souvent, lorsque l’on se retrouve sans défense, béat, démuni, un chapelet de petits ou grands désagréments vous tombe dessus vous laissant dans un état proche de la charpie. Alors que je m’apprêtais à rejoindre le fumoir pour m’offrir, le cul lové dans un profond Chesterfield,  un Monte-Cristo n°5, Angéline glissait son bras nu sous le mien et m’entraînait aux bords de la piste de danse où déjà quelques couples valsaient avec une légèreté qui contrastait avec leur embonpoint. « Faites-moi danser ! »

-         En dehors du rock je ne sais pas danser…

-         Sous entendu va te faire voir vieille taupe !

-         Faux, je n’ai jamais pu enchaîner les pas de la valse ça ne m’inspire pas.

-         Et moi je vous inspire ?

-         Oui.

-         Prouvez-le !

Je commandai une bouteille de Cordon Rouge millésimée et nous allâmes nous poser en retrait sur un canapé à deux places. Je cherchais Chloé du regard sans la trouver. Le parfum capiteux d’Angéline me donnait envie de gerber. Elle venait de poser sa main sur le gras de ma cuisse. Il me fallait à tout prix donner le change.

 

La Bérézina s’avançait à grands pas mais je ne le pressentais pas tous en progressant, avec une fausse légèreté, dans la coursive qui menait à la cabine d’Angéline. Rien ne laissait présager la débâcle. Tous mes attributs semblaient en ordre de marche. Les bulles alliées aux doigts experts d’Angéline me maintenaient à la bonne pression. Tel un étalon dédié à la monte publique je me sentais apte à remplir ma fonction. C’était sans compter sans la vision qui s’offrit à mes yeux lorsque, avec une fougue non feinte, je délestais celle que je devais honorer de son bustier. Les seins libérés de leur soutien filaient, tels des outres à moitié vides, pendouillaient flasques et ridés. Ma fermeté virile me fuyait à la seconde. Pour la ranimer je me ruais pour découvrir ce qui restait encore couvert. Espérance déçue par une culotte de cheval de belle envergure agrémentée des vagues molles d’une peau d’orange blanchâtre. Je savais déjà ma défaite consommée. Elle, à genoux, s’employait avec ardeur à ranimer ma hampe proche d’un drapeau en berne. Elle y parvint. Je la basculai sans ménagement sur le tapis. J’aurais du fermer les yeux. Au lieu de cela j’eu des visions de mottes de beurre avant de sombrer corps et biens. Ce qui me sauva de la déroute totale c’est que je me laissai choir aux côtés d’Angéline et que, dans un dernier sursaut de volonté, j’entrepris de la caresser là où toutes les femmes aimaient qu’on les caressât. Très vite je sentis que j’allais transformer ma honteuse défaite en victoire. Angéline se révéla être une femme fontaine éruptive.

 

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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 11:29
Que lis-je chez l’ami Bazin, sur son blog, que Février sera chaud! Bonne nouvelle pour ceux qui trouve que le froid en hiver ce n’est pas rigolo. Je rigole, bien sûr, car c’est une chaleur d’orage qu’il pronostique l’ami de nos amis. Sa plume bien trempée dans l’insurrection m’inquiète : « Ça chauffe dur en cette fin janvier rugueuse... Et pas seulement sur le front social. La colère gronde aussi du coté de mes amis vignerons, lassés d'être soumis à ce qu'ils appellent "l'arbitraire des commissions d'agrément" et le couperet la "typicité". Et cette fois, ils montent au front. L'orage devrait éclater le 24 février prochain à Deauville, lors de la Dive Bouteille.(Couplée désormais avec le off d'Omnivore).

Ouf ! Nous avons échappé à la Bastille, ses lofts, ses bars branchouilles, ses pousseurs de poussettes Mac Laren, ses macro-bios… c’est à Deauville, banlieue éloignée de Paris où des populations défavorisées migrent chaque semaine dans leurs petites bagnoles pour échapper à la pollution automobile. Moi qui fus normand d’adoption, héraut du Calvados du Pays d’Auge, je respire. Dans ce haut lieu populaire, certes proche de Caen, où officie le gourou de la philosophie populaire, Michel Onfray, vont se former les premières cohortes de gueux prêtent à monter à l’assaut de la forteresse de la rue d’Anjou (le siège de l’INAO) pour démanteler l’usine à gaz du CAC. Tailler en pièces l’hydre typicité. Mettre en déroute des « commissions d’agrément » qui n’existent plus. Ce sera le Pont d’Arcole ou rien ! Je suis rempli d’aise, moi qui modestement, lorsque Jean-Pierre Brun était en butte aux agréeurs anonymes : Lettre ouverte aux AA (agréeurs anonymes) pour le renouveau du Beaujolais, montait tout seul au créneau  http://www.berthomeau.com/article-24976848.html. Sans doute ai-je mauvais esprit, étant comme chacun sait un ouvrier de la dernière heure, rien qu’un opportuniste qui ne roule que pour lui. Comme je n’ai écris que quelques broutilles sur la question l’experte en ces domaines c’est la grande-prêtresse en évènement révolutionnaire "Les commissions laissent de moins en moins de marge aux vignerons "alternatifs" (les adeptes du vin nature, ndla) raconte Sylvie Augereau qui organise l'affaire. En Beaujolais un Jean-Paul Brun vient de se faire refuser 300 hectolitres. Et ce n’est pas franchement un révolutionnaire... On a vraiment le sentiment que le rouleau compresseur est en route". 

 

Le CAC 51 : le croskill de la qualité des vins AOC le 9 juin 2008 http://www.berthomeau.com/article-20287518.html

La valeur des mots : appellation d'origine contrôlée quel contrôle ? le 10 juin 2008 http://www.berthomeau.com/article-20320269.html
Petite supplique pour qu’un moratoire soit accordé aux déclassés de l’AOC le 10 juillet 2008 http://www.berthomeau.com/article-21130881.html
Alors ce samedi matin je me lâche en un petit texte volontairement de parti pris, qui ne me fera pas que des amis. Mais, que voulez-vous, je suis ainsi fait, je ne me changerai pas.
« Les combats obscurs, menés par une poignée de minoritaires, dans la salle communale, au jour le jour, pied à pied, pour convaincre le marais des indifférents, pour ébranler la mainmise de ceux qui se sont arrogés le pouvoir de les représenter, pour faire avancer ce qu’on qualifiait autrefois le bien commun, ça n’est plus de mise coco. C’est ringard. De nos jours, ce qui compte, ce sont les sunlights sous lesquels il faut se placer pour montrer au bon peuple avachi sur son canapé, face à son écran plat, des « martyrs ». Faut de l’émotion coco ! Faire pleurer Margot ! Oui mais, pour accéder au plateau, faut créer l’évènement coco. Facile, il suffit de s’adresser aux « Jeanne Hachette » dont c’est le boulot. Bien campées sur le terreau de leur fonds de commerce, elles vont t’organiser, en 2 ou 3 coups de cuillère à pot, ce qu’il faut ou il faut, pour le plus grand plaisir des bobos. Bravo ! L’important c’est moi. Je capte bien l’œil de la caméra.
Et, pendant ce temps-là, une fois la lumière des projos éteinte, les affaires continuent. Qui, en définitive, dans les lieux de pouvoir, face à ce brillant combat, troublé, ébranlé dans ses convictions, va se tourner vers ses pairs pour leur dire : « ils ont raison ! » Personne ! Bien au contraire, les gardiens du troupeau, habiles, vont se servir de ces combats paillettes pour emporter la conviction de leurs mandants. « C’est gens-là, ne sont pas des nôtres, diront-ils. Nous seuls vous défendons contre ces petits marquis qui veulent nous faire revenir au temps de nos grands-pères… » Mais, coco, me rétorquera-t-on, on n’en à rien à battre de ces « cons ». L’important c’est nous, soit la juxtaposition de je. Tu es rétro mon garçon. Ton discours sent la naphtaline. Nous ne sommes pas l’avant-garde de la « classe ouvrière » vigneronne. Nous sommes le cénacle de ceux qui détiennent la vérité. Tes combats collectifs nous n’en avons rien à cirer. Deauville c’est tout de même plus bandant que Lézignan-Corbières.

C’est le temps qui veut ça. Nous sommes à l’ère de l’externalisation : même celle des combats pour des causes justes. Je trouve ça d’une tristesse infinie et, comme je l’ai déjà écrit, elles sont loin les « riches heures » de  ceux qui, collectivement, transcendant leurs différences régionales, politiques, ont contre vents et marées bâti notre système d’appellation. Comme le dit très justement Marcel Lapierre « On peut dire ce qu'on veut mais un japonais préférera toujours une bouteille de "Morgon" à un Vin de Table... » Oui, chers amis, dont j’aime les vins, c’est dans les instances locales, régionales, nationales de l’INAO, que se mène le combat, pas à Deauville. »

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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 00:04

Ne dites pas à ma mère que je suis banquier, elle me croit pianiste dans un bar à vins...


Ce matin, plutôt que d'ironiser sur nos "génies" français de la finance, dont l'indécence s'assimile, sans contestation possible, à la forme la plus élaborée de la pornographie, lorsque ces tout petits hommes défendent, becs et ongles, tels des charognards, en dépit de l'injonction présidentielle, leurs bonis de gestion calamiteuse, avant de capituler piteusement en pleurnichant, je préfère vous offrir ce beau texte de Jérome Charyn accompagné de deux merveilleuses planches de François Boucq qui sont extraits de "New York Voyage sans amarres Du ventre de la bête" chez Balland.


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Aucun lieu, peut-être, n'incarne mieux la dimension mystique de l'ambition et de l'extravagance de New-York que le Woolworth Building, la "cathédrale du commerce" de Mahattan. Lors de son inauguration en 1913, c'était l'immeuble le plus haut et le plus cher du monde, comprenant 7500 tonnes de terre cuite, 28000 tonnes de carrelage et 140 kilomètres de fils électriques. Il était équipé de sa propre usine génératrice dont la puissance aurait suffi à éclairer toute la ville de Hoboken ou la moitié du Bronx. Le hall du Woolworth Building s'élève sur trois étages, et lorsqu'on se tient sous son plafond aérien, on peut presque sentir la présence de quelque dieu caché dans le vitrail bleu et vert de sa voûte. On se croirait à l'intérieur d'une caverne de marbren une grotte sacrée propice à inventer sa propre religion et à communier avec Frank W.Woolworth, le père du magasin à prix unique.

Si le Woolworth Building fut l'un des prophètes majeurs de la croissance Mahattan, de sa métamorphose en une cité-empire où l'argent est plus précieux que le sang, le héros de Herman Melville, Bartleby le Gratte-papier, hante l'envers du succès de Mahattan, son attraction vers l'anarchie et le chaos. Melville lui-même était un obscur inspecteur des douanes, enterré en tant qu'écrivain bien avant sa mort en 1891. Bartleby représente l'objecteur absolu au miracle économique de Mahattan. A tout ordre reçu de son patron, on l'entend murmurer d'une vois ferme et atone son immuable cri de guerre : " je préfère n'en rien faire." En regardant bien, vous pourrez apercevoir son fantôme vainemant affairé glisser le long des couloirs à vent qui serpentent entre les sombres gratte-ciel de Wall Street.
 

Un-dimanche-ordinaire-004.jpg

 

New York me fascine car cette ville est folle, éruptive, charmeuse, violente, magique et je me sens ainsi le voisin de Charyn, un américain de Paris - il s'installe pour écrire rue Froidevaux la voie qui borde le cimetière Montparnasse - qui dans son roman "Rue du Petit-Ange" page 227 délire sur Carcassonne. J'adore le trait de François Boucq, qui comme Loustal, est de ceux qui ont donné à la bande dessinée ses lettres de noblesse. Mais pour en revenir à mon titre je profite de l'occasion  pour vous mettre sous les yeux la phrase la plus énigmatique de la littérature américaine " I would prefer not to " le  " je préfèrerais ne pas " du Bartleby d'Herman Melville (éditions Allia) le couperet du " not to "qui reste l'apanage de la langue anglaise.

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22 janvier 2009 4 22 /01 /janvier /2009 00:44

Le Tome 5 des Gouttes de Dieu est arrivé.
Je vous en offre un petit aperçu sous la forme d'une histoire  dont le
pitch est le suivant : son nom est Kaori Mizusawa et cela fait bientôt 8 ans qu’elle s’est réveillée sur un lit d’hôpital avec pour seul souvenir celui d’une bouteille de vin. Souvenir qu’elle a exprimé sous la forme d’un tableau dans lequel le héros Shizuku reconnaît la quête de son père décédé : « la description du premier apôtre » alors il déclare à la jeune femme « vous allez me trouver égoïste. Mais je dois absolument connaître ce vin prisonnier de vos souvenirs… » Le mari s’interpose, sa femme a retrouvé la sérénité, elle n’a nul besoin de se souvenir du passé. Shizuku insiste et madame Mizusawa passe outre aux réticences de son mari.

 Déclaration de Shizuku : « mais ce tableau qu’elle aime… C’est sans doute un vin qu’elle aimait dans un passé heureux… De toute façon, heureux ou pas… Pour un humain, le passé est la terre où l’on s’enracine, et permet de vivre au présent. Même bénie du « ciel » et « aimée » des hommes… Une vie, si elle ne s’enracine pas dans « la terre » ne sera jamais fructueuse. C’est comme un vin fabuleux qui ne peut naître qu’une fois… Que le ciel, la terre et les hommes sont tous rassemblés. »

 

Ensuite autour d’une table, c’est le carrousel des vins. Quelques extraits…

Mme Mizusawa : délicieux… Meilleur que tous les vins que j’ai bus jusqu’ici…

Shizuku : n’est-ce pas ? Je pensais que vous auriez envie de goûter ce genre de vin…

Mme Mizusawa : lequel est-ce ?

Shizuku : c’est encore un secret. Toutefois ces trois vins ne sont pas du Bordeaux mais du Bourgogne.

[…]

Le sommelier : le vin est vraiment une boisson étrange. Ce n’est pas un simple alcool ou un ornement de luxe. Il sauvera la vie d’une personne… et pourra faire basculer celle d’une autre.

[…]

Shizuku : ce petit tour divin qu’est le vin… pourrait tout changer, son passé comme son futur.

[…]

Mme Mizusawa : c’est merveilleux… si le verre précédent ressemblait à une petite mais vigoureuse cascade dont le bruit de la chute résonne au cœur d’une vallée pleine de fleurs écloses… celui-ci est un cours opulent… sa surface brille de mille feux et d’innombrables fleurs pourpres s’y reflètent. Quand j’en puise entre mas mains, elle est limpide… et un arôme de roses, ainsi que l’acidulé un peu douloureux des fraises fraîches… se rapprochent, venant de je ne sais où.

Le sommelier : fantastique description… On voit que vous êtes une artiste… on dirait que le paysage se dessine devant mes yeux.

Le premier «était un « Nuits-Saint-Georges » premier cru de chez Henri Gouges… et le second un Vosne-Romanée de chez Yves Bizot *, un vin village de grande qualité où figure le nom du vignoble.

Voici le dernier verre.

Mme Mizusawa : Mais c’est… (Elle hume)

Le sommelier : on dirait que tu ne t’es pas trompé Shizuku.

Shizuku : oui… le vin de sa mémoire est sans doute…

 

Mystère ! Suspens ! Si vous faites plein de commentaires, même juste en écrivant : c'est qui ? Je vous donnerai la réponse.

 

* c’est Jean-Yves Bizot lire ou relire : 3 Questions à Jean-Yves Bizot vigneron à Vosne-Romanée  http://www.berthomeau.com/article-24981570.html

Domaine Bizot
Jean-Yves Bizot
 21700 Vosne-Romanée

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