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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 00:08

 

Comme vous le savez j’adore les vaches et, comme tous les ans à la même époque, plaqué sur le flanc des bus de la RATP, affiché dans les couloirs du métro, un bovin aux yeux tendres me contemple. C’est l’emblème de la Grande Ferme de la Porte de Versailles, qui va se dérouler du 21 février au 1er mars, comme vont le dire les présentateurs de la télé, « l’incontournable rendez-vous de l’Agriculture Française ». Rassurante image nourricière que cette brave vache égarée dans la ville où beaucoup d’enfants n’en ont jamais vu en vrai. Gentil barnum fleurant la bouse de vache, le sandwiche au pâté, la saucisse grillée et autres fragrances de kermesse paroissiale. Rassurez-vous je ne vais pas vous la jouer dans le ton j’ironise. Pour les nouveaux venus sur cet espace de liberté, ou les anciens qui aimeraient me relire, en 2007, j’avais commis 4 chroniques sur le Salon de l’Agriculture. Si ça vous chante je vous en indique les liens.

Au cul des vaches avec une anglaise... http://www.berthomeau.com/article-5880006.html Quelle est la profondeur des Terroirs de France ? http://www.berthomeau.com/article-5883633.html La vengeance est un plat qui se mange froid http://www.berthomeau.com/article-5886568.html Avec Carrefour je négative ! http://www.berthomeau.com/article-5890899.html


Mon propos ce matin est plus circonscrit et peu se résumer ainsi : pourquoi diable dans la belle vitrine de l’agriculture planque-t-on le vin ? Pourquoi les bovins plutôt que les beaux vins ? Bien sûr, certains vont me rétorquer que les vins sont présents dans l’espace des provinces de France. J’en conviens mais mon propos est plus pointu, il se fonde sur deux de mes lectures récentes : un papier de
Jean-Yves Nau dans le Monde Argent : « Pourquoi la vigne rend les Français « schizophrènes ? » et un courrier adressé au tout nouveau Ministre de la relance, Patrick Devedjian par Jean-Charles Tastavy président des Vignerons indépendants de l’Hérault, qui s’étonne auprès de lui que la viticulture, qui est pourtant un élément fort de la balance commerciale, soit l’oubliée du plan de relance.


Je cite Jean-Yves Nau
 : « Ceux qui entretiennent quelques relations dans les cénacles internationaux des grands amateurs de vin ont appris à connaître l'un des plus troublants paradoxes dont peut aujourd'hui souffrir l'Hexagone. " Pourquoi prendre à ce point plaisir à vous tirer une balle dans le pied ? ", vous demande-t-on sans rire à Londres ou à Tokyo, à Genève comme à Bruxelles. Comment comprendre, en d'autres termes, que l'Hexagone ne veuille plus officiellement se reconnaître dans l'ensemble de ses vins, dans ceux qui les élaborent ou qui en font le commerce ?

Longtemps clé de voûte de la planète viticole, la France semble ainsi mener depuis quelques années une forme de guerre suicidaire contre ce qui, vu de l'étranger, constitue un patrimoine agricole sensoriel et culturel sans véritable équivalent.

Les symptômes de ce désamour sont multiples et croissants. Quand la vente des centrales nucléaires, des rames de TGV ou d'Airbus fait les gros titres, aucun responsable gouvernemental n'ose se féliciter publiquement du fait que la France a, en 2007, exporté pour plus de 7 milliards d'euros de vins. Et c'est dans le silence feutré du Sénat que Michel Barnier, le ministre de l'agriculture, rappelait il y a quelques semaines que " les exportations françaises de vins et de spiritueux jouent un rôle décisif dans le solde positif de la balance commerciale des produits agricoles et agroalimentaires " et que " ce secteur économique rivalise même dans sa fonction exportatrice avec des productions industrielles prestigieuses ".

Autres symptômes, nullement anecdotiques : le précédent président de la République affichait ses goûts pour une bière étrangère et l'actuel ne fait nul mystère de sa méconnaissance de cette richesse nationale. Roland Barthes traiterait-il aujourd'hui du vin comme il le fit il y a un demi-siècle dans Mythologies ? Quel intellectuel oserait encore soutenir que le vin " est perçu par la nation française comme un bien qui lui est propre, au même titre que ses 360 espèces de fromages et que sa culture " ? Qui oserait encore voir en lui, comme Barthes en 1957, une " boisson-totem " ?


Je cite Jean-Charles Tastavy
qui souligne que la tendance mondiale est à l'augmentation de la consommation et que par manque de compétitivité, la France n'en profite pas. « Si Airbus qui avait accueilli le premier déplacement officiel du Président de la République, et l’automobile font l’objet de toutes les attentions, nous sommes contraints de déplorer que le vin, premier poste excédentaire de la balance commerciale, n’est pas en pole position dans les préoccupations gouvernementales (...).

Pourtant, on peut affirmer que si la filière viticole française retrouvait la compétitivité qui lui fait défaut, les chiffres du commerce extérieur ne s’en porteraient que mieux, au bénéfice logique des finances publiques. Au regard de sa structure actuelle en terme : d’emploi, de taille d’entreprise et de structures juridiques, la filière viticole n’éprouve aucune difficulté pour répondre aux conditions de base du plan de relance. Nous nous engageons sans problème à ne pas délocaliser nos entreprises, à ne pas nous accorder de salaires faramineux ni de parachutes dorés… »


Pourquoi diable notre beau secteur n’est-il pas perçu par les décideurs publics ou privés comme une grande industrie stratégique ? Tout bêtement, si je puis me permettre de l’écrire, parce que la France, « honteuse » de l'héritage de son gros rouge, n’a pas voulu s’assumer comme le plus grand pays généraliste du vin. Pendant fort longtemps, nos amis de la RVF en tête, n’ont chanté que les Grands Crus et les petits vignerons – je ne leur reproche pas d’ailleurs – pendant qu’à l’INAO la grande dérive s’amplifiait. Dans mes postes de responsabilité pour mes interlocuteurs non spécialistes du secteur du vin leur vision était d’un simplisme déroutant : d’un côté les vins des châteaux qui se vendent tous seuls, de l’autre la marée rouge du Midi qui sporadiquement « fout le bordel » et coûte du fric. Le vin n'est plus une boisson populaire et Roland Barthes n'écrirait plus une ligne sur lui sauf, peut-être, à constater qu'il est devenu "la danseuse" des Grands et le nectar favori des bobos. J'exagère le trait bien sûr mais on ne peut vouloir une chose et son contraire. 

En effet, tout le monde oublie, ou fait semblant, que l’essentiel des bons chiffres du commerce extérieur, outre bien sûr les icones bordelais et bourguignons, est le fait de produits marquetés Champagne et Cognac, et de vins dont la noblesse n’est pas avérée. On ne peut à la fois se comparer à Airbus et laisser accroire qu’on peut s’attaquer aux marchés de masse en enfourchant sa mobylette bleue. Pendant que les vins du Nouveau Monde réinventaient le vin de monsieur et madame tout le monde, créant ainsi de nouveaux consommateurs, nous, nous nous complaisions dans nos débats fumeux débouchant sur du surplace. Les cris d’orfraies sur les « vins dit industriels », formatés, boisés ou lobotomisés nous ont fait oublier l’essentiel : savoir-faire des vins de tous les jours à la portée du plus grand nombre. Quelle malédiction, quel opprobre devraient être jetés sur des viticulteurs producteurs de raisins qui veulent vivre de travail ? De quel droit certains les tiennent-ils dans un tel mépris ?  

Alors il est trop commode pour se dédouaner de ne pointer le doigt que sur d’autres fautifs. Tout le monde connaît mon engagement ancien et constant contre l’hygiénisme mais attribuer à ses ayatollahs, et à eux seuls, le désamour du vin par les politiques, c’est se leurrer. C’est se mentir à soi-même. Si le vin n’est pas populaire c’est que beaucoup de ses défenseurs l’ont isolé dans un élitisme ravageur. Chacun doit ratisser devant sa porte. Je l’ai fait, pour ma part, en 2001 ce qui ma valu de me faire moquer par les beaux esprits, vilipender par les chefs de tribus et placardiser pour cause d’avoir dit tout haut ce que la majorité pensait tout bas.

Que disais-je de si horrible ? Tout bêtement que nous étions en position de répondre aux défis des vins du Nouveau si nous acceptions de piloter nos grands vignobles volumiques par l’aval. Qu’on ne vend pas des millions de cols comme deux cartons au caveau de sa cave. J’ajoutais que, si tel n’était pas notre choix, nous arracherions des vignes ce qui, dans un marché mondial du vin en plein développement, équivaut à délocaliser une grande part de notre vignoble. Pour autant mettais-je en cause nos AOC, nos vins de terroir ? Bien sûr que non, je leur demandais de revenir à leurs fondamentaux, ce que René Renou, président du CN de l’INAO s’évertua à promouvoir.

Nous récoltons en grande partie ce nous avons semé alors, au lieu de geindre, de quémander, de dire que c’est la faute des autres, de nous plaindre que l’on ne nous aime pas, de chercher des boucs émissaires, ne pourrions-nous pas retrouver l’esprit qui prévalait au sein du groupe de réflexion stratégique fait de respect mutuel, de convivialité, du souci de construire, d’explorer des pistes, d’œuvrer en oubliant pour un temps « sa casquette syndicale » pour que notre beau et grand secteur se prenne en charge et présente à l’extérieur l’image d’une industrie essentielle pour l’avenir de la France. Je sais que ça fait envolée de fin de banquet mais peu importe au moins à la fin des banquets, dans l’euphorie de la bonne chère et du bien boire, les mots avaient parfois de belles couleurs.

 

 

 

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18 février 2009 3 18 /02 /février /2009 00:34

Ma première incursion en Luberon (be pas bé mes cocos) en juillet 1988 pour quelques vacances, en un temps fort agité de ma vie, grâce à mon vieil ami Jacques Geliot, fut du côté de Robion. Louis Mermaz et Georges Marchais y passaient des vacances m’avait-on dit. Ce n’est pas la proximité de ces deux éminents protagonistes du Programme Commun qui m’avait poussé en ce lieu mais tout simplement l’envie d’être éloigné des rives de la tempête. Beau village avec le souvenir du vieux cimetière" où sur certaines tombes sont visibles des sculptures représentant le métier du défunt ou les conditions de sa disparition. Bien sûr, les vignerons en étaient et j’ai pris quelques clichés que, bien sûr, j’ai ensilé dans je ne sais quel carton. Mais, du Boulon, pas le moindre souvenir et, lorsqu’au hasard de mes pérégrinations, j’ai croisé la Chochotte du Boulon je n’ai pas connecté. C’est son mentor, Yves Morard, qui ma déniaisé : le Boulon c’est le nom du ruisseau qui traverse les vignes qu’il a confié à celle qu’il a baptisé la chochotte. Entre nous, je ne la trouve pas très chochotte – un peu maniérée dit le Robert – Doris Mossé, plutôt petit bout de femme discrète et active, mais je ne vais chercher des poux dans l’abondante barbe de barde d’Yves Mossé qu’est un colosse bon vivant.


Parlons de lui d’abord, dès 1928, son grand-père, compagnon maréchal-ferrant, participait à la fondation de la coopérative de Caromb
. Lui, après avoir passé de longues années à vinifier au Liban (signe qu’il y a laissé de bons souvenirs : en juin 2007 le site Vin Québec écrivait « la Cave Kouroum a été fondée en 1998 à Kefraya. L’œnologue est Yves Morard, originaire d’Avignon. Les vins du Liban, nous font un penser à ceux de la Vallée du Rhône » et un autre site libanais le qualifie d’hippie viticulteur et il est présent à Vinexpo 2005 cf.photo), rentre dans son Ventoux natal en 2005, rejoint par son fils Cyrille œnologue. La relève sur le vignoble du Clos des Patris qui s’étage sur les coteaux de terre grise et les terrasses ocre caillouteuses de la garrigue du piémont du Mont Ventoux, à Caromb, en AOC Côtes du Ventoux. Culture en bio et méthode artisanale bien évidemment sont la règle de la maison : pigeage et pressurage manuel avec un petit pressoir bourguignon. Ces vins sont bardés de médailles, plus particulièrement double médaille d'or et d'argent « Concours Général Agricole de Paris " et Concours des Vignerons Indépendants pour Cerise et Réglisse 2007 et Bouquet de Garrigue 2007… »


Mais revenons du côté de Robion où Yves Morard guide les premiers pas de vigneronne de sa gentille chochotte. Le seul investissement qu'elle ait fait : un sécateur électrique » confie-t-il à un journaliste de la Provence et elle, « qui n’a que sa passion pour toute fortune », ajoute « Yves m'apprend mon métier dans son art et sa philosophie, il m'a uni à ces terres. C'est lui qui m'a surnommé Chochotte. » Belle histoire que celle-ci, notre œnologue baroudeur revenu « plein d’usage et de raison » interdit à sa protégée de faire le moindre investissement, alors l’équipe de vendangeurs, le tracteur, la benne… c’est lui. « Elle doit d'abord vendre son vin. Après, elle pourra commencer à financer son projet. Il faut limiter les risques. » Du côté du Boulon le Carignan règne en maître et la cuvée « La Chochotte du Boulon » 2006 est un Carignan Vin de Pays de la Méditerranée. Le journaliste de la Provence fait d’ailleurs remarquer que « bien que situés dans l'aire géographique de l'AOC Luberon, les vins de la « Chochotte du Boulon » ne peuvent pas revendiquer l'appellation. Carignan, grenache, mourvèdre... mais pas de syrah » Enfin, comme Doris n’a pas de cave elle doit confier sa vendange à un vinificateur. « Bien sûr, je suis frustrée. C'est comme si on avait désiré un enfant et qu'à sa naissance on le mette en nourrice. »


Si vous souhaitez acquérir des petites boutanches de la Chochotte du Boulon et de son mentor Yves Morard voici leurs coordonnées :

-         La Chochotte du Boulon Mme Doris MOSSE Impasse de la juiverie
84440 ROBION Tél : 00 (33) 6 08 41 71 02 Email. dorismosse@hotmail.fr

-         Le Clos des Patris Yves Morard 251 Route de Beaumes-de-Venise
84330 CAROMB Tél. 04 90 62 58 16 Fax: 04 90 62 58 16 Email : closdespatris@free.fr Web : www.closdespatris.com

Pour ma part j’ai bien sûr dégusté « La Chochotte du Boulon » Carignan 2006 médaille d’or 2008 du concours des Vignerons Indépendants ainsi que « Bouquet et Garrigue » médaille d’argent au concours 2008 des Vignerons Indépendants et au Concours Général Agricole 2008 et « Cerise et Réglisse » médaille d’or 2008 au deux mêmes concours qui sont des Côtes du Ventoux 2007 du Clos des Patris (assemblage de 6 cépages Syrah, Grenache, Carignan, Cinsault, Mourvèdre et Counoise).



















Comme nos amis belges sont de bons connaisseurs de vin je vous donne les notes de dégustation de ces 2 cuvées du site www.veluvins.be/


Côtes du Ventoux

Bouquet de Garrigue

2007

Œil : rouge, pourpre, reflets violacés.

Nez : ouvert, franc. Fruité épicé.

Bouche : attaque tonique qui prolonge bien les aromes de nez.

Conclusion : une cuvée en accord avec l'étiquette.

 

Côtes du Ventoux Rouge

Cerise et Réglisse 2007

Œil : rubis profond, à reflets

violacés.

Nez : puissant, épicé, généreux, fruits noirs,

Bouche : attaque ample et tonique, belle matière et beaucoup de charme.

Conclusion : vin riche et sensuel qui reste très prometteur.

 

 

 

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17 février 2009 2 17 /02 /février /2009 00:05

 

Même si le rugby à l’ancienne n’existe plus, me dit-on, que dans les souvenirs des boomers nourris aux commentaires de Roger Couderc, le rugby reste, et c’est heureux, encore un jeu de voyous pratiqué par des gentlemen. En notre doulce France, avant que le Stade Français de Max Guazzini casse les codes, l’ovalie fleurait bon le confit, le cassoulet et autres nourritures terrestres roboratives et arrosées. Le temps des gros pardessus certes s’est éloigné. Mon club mythique, le FC Lourdes a depuis fort longtemps quitté le haut de l’affiche. La Troisième mi-temps n’est plus qu’un souvenir mais la civilité du banquet d’après-match perdure et c’est heureux.

En témoigne ce reportage de votre serviteur, en smoking, lors du dîner officiel offert par la FFR en l’honneur de l’équipe de rugby d’Ecosse le samedi 14 février au Pavillon Cambon-Capucines. Comme vous le savez j’adore les écossais (cf. chronique sur James Thomson  http://www.berthomeau.com/article-24974961.html ) cette soirée s’annonçait sous les meilleurs auspices. Plus que des mots j’ai préféré vous transmettre le choc des photos ainsi vous serez vous aussi invités à ce bel hommage du rugby à la gastronomie française et aux grands vins qui vont avec. Comme la Ministre des Sports est aussi celui de la Santé tout semble aller dans le meilleur des mondes en notre beau pays, sauf que les visages pâles veillent disent-ils sur notre Santé Publique et ça ne me rassure guère.

Le fil rouge de cette soirée : arrivée, montée à la mezzanine avec accueil en musique, pour papoter une coupe à la main – le rugby est une grande famille – les poignées de mains sont solides, les accolades amples, j’ai l’impression de raser la moquette ainsi entouré de belles armoires à glace. Les amuse-gueules sont exquis. Dès que nos amis écossais arrivent, en costume national, le bock de bière est à l’honneur. Je commence à mitrailler toujours avec l’assentiment des intéressés.
Le Menu 


















Les Vins
: Cigalus Blanc 2007 et Cigalus Rouge 2002 de Gérard Bertrand

















Les 3 photos















Pierre Albaladejo, Jean Gachassin...

Gérard et Max...

Le reportage intégral sur PAGES N°45 (colonne de droite du blog) : Photos de France-Ecosse

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 00:07

Depuis dimanche dernier, date à laquelle j’ai découvert dans la presse méridionale des articles faisant état de l’existence d’une enquête préliminaire menée par la Brigade de Recherche de la Gendarmerie de Carcassonne concernant « un soupçon de vaste fraude » sur des achats de cépage Pinot par un négociant de Carcassonne, la SAS Ducasse, auprès « d’une dizaine de viticulteurs et de caves coopératives ». Le nom de la coopérative, Sieur d’Arques, y est cité, je suis stupéfait par ce que j’entends ou lis.

Une remarque liminaire : il est inadmissible qu’alors que cette « affaire » n’en est qu’au stade d’une enquête préliminaire une « fuite », manifestement voulue, mette dans la nature des éléments de cette enquête. On ne peut parler de secret de l’instruction car le procureur de la République n’en a pas encore diligenté une. Les journalistes ne sont là que les « haut-parleurs » d’une « gorge profonde » qui se fait mousser au mépris de la déontologie de sa fonction. L’acte anonyme n’a rien de courageux, que je sache l’affaire n’était pas enterrée. Notre démocratie est bien malade et le sens civique bien émoussé pour que certains piétinent ainsi nos principes.

Écrire ce que j’écris ne préjuge en rien de la gravité des faits ni des responsabilités en cause. Simplement, je rappelle à ceux qui avec cynisme ou légèreté jettent en pâture des informations, par nature invérifiables par ceux qui les réceptionnent, que c’est pure lâcheté. En effet, lorsque je prends le cas de la coopérative de Sieur d’Arques, dont les dirigeants n’avaient même pas été auditionnés par les enquêteurs à l’heure où les articles furent pondus, la voilà sommée de s’expliquer à la barre de l’opinion publique. C’est une infamie ! Je ne souhaite pas à ceux, y compris les localiers qui pratiquent un amalgame douteux, de découvrir un jour leur nom jeté ainsi à l’opprobre du bon peuple. C’est la loi de Lynch.  

Le mal est fait. Le soupçon plane. Certains avec une jubilation malsaine profitent de la situation pour hurler avec les loups. Par bonheur, d’autres scandalisés par de tels procédés m’ont incité à écrire cette chronique. Je ne défends personne. Je plaide pour une administration sereine de la justice. Bien sûr certains feront remarquer, avec un sourire entendu, que ma plume est vive car les dirigeants de Sieur d’Arques sont de mes amis. J’en conviens, ils le sont et ils le resteront mais sachez qu’elle l’aurait été pour n’importe qui d’autre. Ma sensibilité sur cette question essentielle de la présomption d’innocence n’est pas de fraîche date, elle est au cœur de ce que mes parents m’ont inculqué : le respect des autres.

Dans une chronique de décembre 2006 mettant en cause des gens bien j’écrivais : « La justice des hommes doit s'exercer loin des passions, de la foule versatile et surtout respecter ses propres règles en évitant de jeter en pâture des citoyens présumés innocents. C'est l'honneur et la grandeur des démocraties que de tenir bon face aux dérives d'une société avide de sensationnel confortée en cela par des médias violant le secret de l'instruction.

Pour ma part, ayant dans l'affaire du Crédit Agricole de la Corse été entendu comme témoin - j'étais chargé du dossier Corse au cabinet du Ministre entre 1988 et 1990 - j'ai eu la désagréable surprise de découvrir sur l'internet, de la part d'un ragotier en mal de sensationnel, des insinuations et des sous-entendus basés sur une rhétorique imparable : toute personne qui entre dans le cabinet d'un juge d'instruction est un coupable potentiel. C'est très grave car le juge instruit à charge et à décharge, il fallait donc que ce magistrat puisse remettre les faits dans leur contexte en auditionnant toute personne en capacité de nourrir son dossier. Des directeurs du Ministère eux aussi avaient été entendus, mais ce n'était que du menu fretin pour les délateurs, un ex-directeur de cabinet de Ministre, ça fait saliver dans les chaumières. Dans cette affaire, j'ai eu droit, à une pleine page dans un journal local : le Monde, avec même un encadré, où mon témoignage transcrit dans le PV était soumis à un autre témoin mineur : Pierre Joxe, Ministre de l'Intérieur à l'époque, et Premier Président de la Cour des Comptes lors de sa déposition. Témoin j'étais entré, témoin je suis sorti et ma vérité valait celle d'un plus puissant que moi...Tout ça pour quoi ? Pour alimenter le populisme des tous pourris. Comme si le témoin d'un accident par le fait même de sa présence sur les lieux puisse en être jugé responsable.

Dans la vie que l'on vit, seuls les bras croisés, les yaka, les fokon, s'exonèrent à bon compte, lapident ceux qui agissent, qui prennent des risques, le risque de croiser des escrocs, de travailler avec des gens sans parole, le risque de faire dans le cambouis du quotidien, le risque parfois - et je l'écris - de faire le sacrifice de sa vie comme Lucien Tirroloni le président de la Chambre d'Agriculture de Corse du Sud, qui était mon ami, et qui a été lâchement abattu par des soi-disant « purs ». La santé d'une démocratie se mesure à la capacité des médias d'informer les citoyens sur la face cachée des « grands de ce monde » mais à la condition de tirer ses informations non des poubelles, des rumeurs d'officines, mais d'enquêtes sérieuses et vérifiées. Souiller, bafouer l'honneur d'hommes et de femmes innocents est trop souvent une marque indélébile, un sceau d'infamie intolérable. »

Je ne retire pas un seul mot de ce que j’avais écrit ce jour-là. Très sincèrement vous me feriez réellement plaisir si pour une fois vous sortiez de votre réserve car « ça n'arrive pas qu'aux autres ! » Bonne journée à tous. 



 

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15 février 2009 7 15 /02 /février /2009 00:35

 

Dick, se pointait en tongs, à 15 heures pétantes, tout frétillant, enveloppé dans une blouse de lin immaculé, courte et vague, au col fendu offrant le spectacle de sa pilosité blonde abondante et frisée, qui bouffait sur un saroual du même acabit. Une vague sucrée de Shalimar accompagnait son entrée dans la cabine, entêtante. Il minaudait tout en agitant, avec des petits gestes précieux, un éventail sévillan. En le regardant se poser sur la pointe des fesses sur le canapé, telle une dame patronnesse venant prendre le thé chez ses consœurs, je ne pouvais m’empêcher de penser que sa présence sur un Mermoz entièrement dédié à la France rancie des petits épargnants détonnait. Cependant, comme il n’était pas là par hasard, je me promettais, au cours du traitement que nous allions lui faire subir, de l’interroger sur les raisons de sa présence sur cette croisière. Tout sourire je l’attaquais avec gourmandise : « ôte-moi tout ça mon beau, je te veux nu pour mater comment tu es monté… » Il gloussait et s’exécutait : « tu es un chef, toi, il est difficile de te résister… » Je me laissais aller dans un fauteuil alors qu’il se défaisait de son saroual en me lançant des œillades énamourées. Il portait un string, à l’époque on se contentait d’appeler ça un cache-sexe. Le sien, bien rebondi, affichait des dispositions certaines pour le pointage. Je claquais des doigts, impérieux. D’un pas chaloupé, il venait se planter face à moi et, de ses doigts fins, aux ongles manucurés, il libérait, presque à la hauteur de ma bouche, son sexe en érection. Je le rabrouai : « c’est ton cul qui m’intéresse. Retournes-toi ! » Soumis, il opérait un demi-tour gracieux.

Dick se cabrait. Ses mains s’assemblaient sur son sexe dressé. Il balbutiait : « non, non… » D’Espéruche se tenait dans l’encadrement de la porte ouverte de la chambre affichant un sourire carnassier environné de sa constellation de tics. J’interpelais le futur supplicié sur un ton rassurant mais sans équivoque : « Viens te rassoir ma belle… Nous devons avoir une conversation franche entre personnes de bonne compagnie… »  Pétrifié, ses épaules s’affaissaient et tout son corps se couvraient de chair de poule. Lorsque d’Espéruche le saisissait par le poignet pour le contraindre à s’asseoir il éclatait en sanglots. Son rimmel traçait des rigoles noirâtres sur la couche dorée de son fond de teint. Entre deux reniflements, il hoquetait : « vous n’allez pas me faire du mal… » Sa belle virilité subissait le contrecoup, il débandait. D’Espéruche requinqué par le spectacle retrouvait ses vieux réflexes de la coloniale « mais si, mais si, grosse truffe, on va te faire goûter au plaisir de l’entonnoir et de la gégène… » éructait-il en tapant du plat de sa main sur les cuisses nues de Dick qui rebandait de plus belle. « T’aimes ça ma salope ! » commentait-il égrillard. Je douchai ses ardeurs « remballes tes conneries ! La partie de touche-pipis n’est pas au programme des réjouissances… » Chloé se pointait un peu pompette dans la cabine. Dick couinait « c’est affreux… c’est affreux… »

Dick n’opposa aucune résistance. Nous n’eûmes même pas besoin de le cuisiner, son aptitude à trahir, à ne défendre que sa peau, lui fit préempter toutes nos exigences. Cet empressement fébrile n’augurait rien de bon sur la solidité de ses promesses. Au lieu de le lui faire remarquer je me contentais de mettre les points sur les i : « le jet des ordures par-dessus le bastingage en pleine nuit est une vieille coutume dans la marine marchande. Engraisser les poissons avec les rognures inutiles c’est participer au cycle de la vie : rien ne se perd tout se transforme Judas… » Sans faire de jeu de mots, Dick, se décomposait : « vous n’oseriez pas faire ça… » murmurait-il en agrippant la manche d’un d’Espéruche qui profitait de l’aubaine, en le repoussant, pour aller faire une incursion dans l’entrecuisse du désespéré et y stationner. « L’espoir fait vivre ma chatte mais je te conseille de ne pas dévier d’un millimètre car j’aurais grand plaisir à t’offrir en plat de résistance aux maquereaux de la Méditerranée… » Convaincu, le bellâtre, jura à nouveau ses grands dieux qu’il nous obéirait au doigt et à l’œil, qu’il ferait tout ce nous voudrions, que les mouches avaient changé d’ânes, mais il  se risqua tout de même à poser une question idiote : « vous êtes qui pour faire ça ? » Chloé, en lui balançant ses fringues sur les genoux, lui servait avec le plus grand sérieux : « des rouges, des buveurs de sang, des que rien n’arrête mon petit père. Souviens t’en ! Quand tout sera plié, tu n’auras rien vu, rien n’entendu, rien compris, sinon où que tu sois nous te retrouverons pour te faire taire. Compris ! » Dick opinait en roulant des yeux effarés.    

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14 février 2009 6 14 /02 /février /2009 00:08

Expression usitée  dans la belle province par nos amis québécois pour raviver les feux de l’amour le soir de la St Valentin, et comme la chambre à coucher est au fond du couloir d’ajouter «Je suis dans le trèfle par-dessus la tête.» C’est bucolique mais ce n’est que la fasse cachée d’un ouvrage savant et coquin le  «Dictionnaire érotique de la francophonie», Georges Lebouc, éd. Racine, 150 pages dont j’ai découvert l’existence via un article de La Tribune de Genève au titre non équivoque « Les 750 mots de la fesse francophone ».

Que voulez-vous, c’est ainsi, en ce moment la Suisse me poursuit. Mais notre Lebouc – un patronyme prédestiné – lui est un linguiste belge, universitaire de renom, et pourtant, comme le note malicieusement l’auteur de l’article : «  parmi toutes les nations conviées à ce dico culotté (ou plutôt déculotté), la Suisse et la Belgique ne brillent guère. «Oui, c’est très étrange. Les Belges et les Romands désirent, aiment et procréent comme tous les autres peuples. Pourtant, ils se montrent singulièrement peu imaginatifs pour en parler. Une forme de pudeur? » Bien évidemment, puisqu’il s’agit de francophonie notre humour gaulois et paillard est exclu du champ de l’étude. 

Si les belges sont pudiques le sieur Lebouc lui n’est pas dépourvu d’humour : « Pour attirer l’attention sur la richesse du parler francophone, j’aurais pu choisir les voyages en ballon ou la culture du haricot vert», sourit le chercheur. «Mais j’ai préféré opter pour un thème qui intéresse tout le monde: l’amour et le sexe. On n’entreprend pas un tel travail pour être lu par sept personnes.»

Au hit parade du vocabulaire leste les champions du monde de la cochonnerie francophone sont sans contestation possible les Québécois suivis de près par les africains avec des centaines d’expressions. Florilège, où le raffinement n’est pas de mise, «Chérie, pourrais-je te crémer le gâteau ?» et madame de répondre «Désolée, pas ce soir, l’Armée rouge a débarqué.» Le philologue Outre-quiévrain confirme la suprématie québécoise «On y rencontre, en particulier, nombre de formules pour désigner l’arrivée des règles (dont la mystérieuse formule Tante Sophie est en ville) et la masturbation: se donner un up and down, se polir le shaft, dompter le petit frère, faire marcher le petit moulin, cailler le pipi ou se poigner le Willie.» Sans oublier le présomptueux coller les mouches au plafond.

Comme en notre beau pays le parler « cul » francophone est majoritairement masculin. Les mecs sont ramenards même si, comme me le fait remarquer une délicieuse amie, ceux qui en parlent le plus ne sont pas forcément ceux qui le font le mieux. Bref, comme le confirme notre savant «C’est une constante. D’ailleurs, les mots qualifiant les organes mâles (entendez le bazooka et les chnolles) s’avèrent deux fois plus nombreux que ceux désignant le sexe féminin (par exemple la cocotte antillaise ou la mijole belge).» Fruit de l’histoire, parions que dans quelques années, avec la montée en puissance, si je puis m’exprimer ainsi, des femmes, le parler leste virera sûrement vers le féminin. Y gagnerons-nous en légèreté ? Je n’en suis pas sûr, les femmes de pouvoir me semblent taillées dans le même granit que les machos tant vilipendés.

Même si je n’ai que peu de goût pour la célébration des fêtes légales, comme la St Valentin, grande célébration consumériste, je me dois de surfer sur les grands mouvements de l’air du temps et, comme les sources sérieuses, ici le journal le Monde, crédibilisent les infos qui le sont moins, je vous offre pour cette fête dites des amoureux : deux adresses de sites fripons mais de bon ton : www.dollhouse.fr  (24 rue du Roi de Sicile 75004) et www.carres-helene.bb.fr.com  (48 rue Condorcet 75009) .

Pour les traditionnalistes le recours au bouquet de roses s’impose accompagné, bien sûr, d’une très originale boutanche rose.
Pour les romantiques 
: « 
A
vec ce nom charmeur, le Saint-Amour est prédestiné à devenir le Vin de la Saint-Valentin.
Témoin de votre amour, il saura vous être fidèle pour toujours. »

 

Domaine des VIGNES DU PARADIs

Pascal DURAND « EN PARADIS » 71570 SAINT-AMOUR BELLEVUE

Tél. : 03 85 36 52 97

E -mail : contact@saint-amour-en-paradis.com

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13 février 2009 5 13 /02 /février /2009 00:06

La chasse à la tendance est de plus en plus tendance. J’ai levé, dès mai 2008, les locavores
http://www.berthomeau.com/article-19897396.html
qui font florès depuis dans les new magazines, plus récemment Jean-Claude Ribaut dans le Monde traquait le « drunch »
 
http://www.berthomeau.com/article-27032564.html,
et voilà t’y pas que Catherine Bernard, dans Vitisphère, déniche de derrière les fagots un Valaisan – encore un, la Suisse deviendrait-elle tendance depuis que ses banques se dévergondent - avec un patronyme british : Turler William qui, sur
www.largeur.com, nous dégote les héritiers des vins de garage : les adeptes du « cottage wine ». Comme l’écrit Catherine c’est « du dernier chic ». Pour preuve la déclaration, avec tout le sérieux suisse, d’
Eddy Bridy imprimeur de son état – y peu même faire ses étiquettes – qui élabore son propre vin sur deux parcelles de 600 et 300 m2 en campagne vaudoise. Soit 600 bouteilles de blanc et bientôt 250 de rouge.
« Mon vin est plus typé que celui d'un grand producteur. Je mise davantage sur la qualité que sur la quantité, ce qui me permet d'obtenir un taux de sucre plus élevé, donc un vin plus dense. De plus, je peux attendre le meilleur moment pour récolter, ce qui privilégie la maturité du raisin

Lisez la chronique elle vaut sont pesant d’Appenzell.


De plus, comme notre chroniqueur de l’Est du Jura nous signale qu’ « une société californienne, Provina, commercialise pour 4'500 dollars un grand boîtier métallique de forme ovale, baptisé Winepod, www.winepod.net/   qui guide l'usager dans les différentes étapes du winemaking du pressage, à la fermentation, en passant par le contrôle du pH ou de la qualité du vin. L'utilisateur doit d'abord commander le raisin, qu'il verse directement dans le récipient, puis une connexion Wifi le relie à un logiciel qui l'assiste pour la suite du processus. Cerise sur le gâteau, pour 100 dollars supplémentaires seulement, la société fournit une machine manuelle d'embouteillage... » moi, qui ai très mauvais esprit, je fais une proposition à tous les adorateurs de la vinification dans l’aire de production, surtout dans celles du type timbre-poste, où chaque cm2 vaut de l’or, comme par exemple à Pomerol, d’intimer l’ordre à tous les pékins, qui n’ont que quelques arpents et pas de chais in situ et qui vinifient à quelques kilomètres en deçà de la ligne de démarcation, de faire, avec Winepod, des vins de mobil home.

 

Mon ironie, que certains jugeront facile et outrancière, ne signifie pas pour autant que je fusse partisan des raisins baladeurs, loin s’en faut. Cependant, j’ai toujours eu beaucoup de mal à avaler que cette règle puisse être érigée en signe absolu de garantie de qualité et d’authenticité. Combien d’exemples, à Maury, à Pomerol, un peu partout ailleurs dans notre belle France de la vigne, où derrière elle l’ombre portée de grands féodaux se profile pour cadenasser plus encore leur rente de situation. De qui se moquent-ils ? Surtout pas d’eux-mêmes mais de nous. Ne pourrions-nous pas, un tout petit instant, cesser de graver dans le marbre des règles, bonnes en soi, mais que selon que l’on soit puissants ou misérables ne s’appliquent que dans un seul sens. Comme d’ordinaire, je m’occupe de ce qui ne me regarde pas, sauf que, dans cette affaire, je ne suis qu’un cochon de consommateur et que j’en ai un peu par-dessus la tête qu’on me bourre le mou avec des garanties qui n’en sont pas. L’inscription dans les décrets d’appellation de règles sérieuses du respect de l’environnement, du respect de ce fameux terroir, me rassurerait plus que toutes ces broutilles pour quelques hectomètres parcourus par les raisins pour aller se faire presser "à l'étranger".

 
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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 00:01

Vous connaissez mon peu de goût pour l’utilisation de la médicalisation des bienfaits de notre nectar sur notre santé en réponse aux assauts des hygiénistes. Moi c’est le plaisir, rien que le plaisir, un plaisir avec des lendemains heureux et je ne laisse le soin, à qui que ce soit, Diafoirus ou diseurs de vérités sur le vin, de mettre la main sur mon hygiène de vie. Les conseilleurs ne sont jamais les payeurs. Cependant, sur cet espace de liberté, comme l’information prime toujours sur mes goûts et mes couleurs, je me dois de faire état des avancées scientifiques sur une pathologie inquiétante : l’obésité  où nos grands maîtres de la santé publique pataugent, comme ils le font pour l’alcoolisme, car ils méconnaissent ou sont incapables d’appréhender les causalités sociales profondes de ces pathologies.

Je vous propose donc ce matin : tout d’abord l’approche très originale de l’obésité de Max Lafontan, directeur de recherches INSERM, Hôpital Rangueil, Université Paul Sabatier de Toulouse (unité de recherche sur les obésités U586), spécialiste mondial de cette pathologie, chercheur atypique et présenté comme un homme « Direct, souriant et chaleureux, ce "bon vivant" n’hésite pas à calculer en public son propre Indice de masse corporelle en guise d’explication concrète ! » ; puis les travaux d'une équipe de chercheurs, dont Pierre Louis Teisseidre de l'UFR d'œnologie de l'Université Bordeaux 2, viennent de démontrer les effets préventifs des tanins du vin contre l'obésité d'origine nutritionnelle ; et enfin les publications de chercheurs de l’Université Louis Pasteur en collaboration avec l’Université de Harvard, l’Université de Kuopio et l’entreprise pharmaceutique Sirtris pharmaceuticals, qui apportent de nouvelles données sur l’impact métabolique du resveratrol dans l’organisme.

1- L’obésité est une pathologie (c’est de la physiopathologie) révélant la difficulté de l’homme à intégrer la transition économique rapide à laquelle il est confronté.

Un faisceau de facteurs va venir perturber son existence... et il est inadaptable rapidement.... Peut-être aura-t-on une chance au fil des générations de parfaire notre adaptation dans ce nouvel univers obésogène ? On peut répertorier un ensemble de points qui caractérisent cette transition :

-          Augmentation de la sécurité des apports alimentaires (régularité et quantité).

-          Mise sur le marché d’aliments sucrés et gras à bas prix et à forte densité énergétique.

-          Influence néfaste des médias qui inondent les enfants et les consommateurs de messages publicitaires pro-consommation sponsorisés par les grands de l’agro-alimentaire.

-          Rareté et piètre qualité des messages "santé" au sein de la société. Faiblesse des pratiques préventives.

-          Extension de l’alimentation hors domicile avec explosion des lieux de repas sommaires (croissanteries, sandwicheries et lieux de restauration rapide de piètre qualité mais à bas prix).

-          Diminution importante (et utile) des travaux à haute pénibilité.

-          Extension de la motorisation et des systèmes de transport passif.

-          Diminution des opportunités d’activité physique dans la vie de tous les jours.

Max LAFONTAN, D.Sc.

- 2 Polyphénols du vin et obésité www.u-bordeaux2.fr/


Une découverte importante

 

Une équipe de chercheurs de l'Université Bordeaux 2 (Laboratoire de Chimie appliquée, Faculté d'Œnologie, UMR INRA 1219 ISVV) et de Montpellier1 et 2 (EA 4188, Nutrition Humaine, Biodisponibilité & Athérogénèse) annoncent une découverte importante sur les effets préventifs des tanins contenus dans les pépins de raisin contre l'obésité.


« C'est la première fois que l'on arrive à démontrer que les tanins du vin ont un effet sur la production d'hormones impliquées dans l'obésité" explique Pierre-Louis Teissedre, le chercheur bordelais.

« Les résultats de nos recherches montrent que la consommation chronique de tanins de pépins de raisins a un effet potentiellement bénéfique sur le développement de l'obésité et les voies métaboliques liées, comme la sécrétion d'adipocytokines de leptine et le stress oxydant impliqués dans les complications cardiovasculaires »

Ces travaux sont publiés dans Molecular Nutrition Ford Research sous le titre « La supplémentation d'un extrait de pépins de raisins Chardonnay riche en procyanidines prévient l'obésité nutritionnellement induite chez le hamster en réduisant le stress oxydant ».



3- Un extrait du vin rouge contre le diabète et l’obésité (sur le site Information Hospitalière www.informationhospitaliere.com/ )

Des chercheurs de l’Université Louis Pasteur en collaboration avec l’Université de Harvard, l’Université de Kuopio et l’entreprise pharmaceutique Sirtris pharmaceuticals, apportent de nouvelles données sur l’impact métabolique du resveratrol dans l’organisme.

« Le resveratrol est un dérivé phénolique localisé dans certaines plantes, les cacahuètes et la peau du raisin noir. Il se trouve en grande quantité dans le vin rouge. Les résultats obtenus par ces recherches montrent comment le resveratrol améliore la dépense énergétique des souris et les protège contre l’obésité et le diabète.

L’étude a été dirigée par Johan Auwerx, professeur à l’Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire3. Au niveau macroscopique, les chercheurs ont remarqué qu’un complément de resveratrol dans l’alimentation des souris a une action notable au niveau des muscles. En présence de resveratrol, les fibres musculaires affichent une forte consommation d’oxygène donc une grande dépense énergétique, que se soit dans une situation d’exercice, au cours de laquelle les souris font preuve d’une endurance surprenante, mais également lors de périodes d’inactivité.

Au niveau moléculaire, les chercheurs ont étudié la voie de signalisation intervenant dans ce processus qui les a conduit jusqu’à la mitochondrie4. Cet organite localisé en grand nombre à l’intérieur des cellules musculaires a pour rôle de générer de l’énergie. Ils ont observé que le resveratrol active une protéine de la famille des sirtuines5 (SIRT1) qui à son tour entraîne une activité accrue d’une protéine impliquée dans les fonctions mitochondriales. Le resveratrol en agissant sur les mitochondries favorise la dépense énergétique et donc la réduction de prise de poids.

Cette étude permet ainsi d’associer les sirtuines avec la dépense énergétique et d’envisager l’utilisation des activateurs de SIRT1 comme moyen de prévention ou de traitement des dysfonctionnements métaboliques. De ce fait, les sirtuines deviennent des cibles pharmacologiques attractives et potentiellement bénéfiques d’un point de vue thérapeutique pour les pathologies dans lesquelles les mitochondries dysfonctionnent, ce qui est souvent le cas des maladies associées au vieillissement comme l’obésité ou le diabète de type 2. Chez l’humain, la société Sirtris pharmaceuticals vient d’initier un essai clinique sur le diabète à partir de SRT501, une formulation confidentielle du resveratrol présentant une biodisponibilité6 améliorée. »
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11 février 2009 3 11 /02 /février /2009 00:06

 

D’ordinaire dans notre beau pays jacobin, gouvernés par des parisiens, l’histoire enseigne que, lorsque Bordeaux tousse la France du vin s’enrhume. Ce diagnostic, vérifié par les Languedociens lors de la dernière crise, ne vaut pas pour la situation présente, en effet, le soudain et brutal trou d’air de l’économie mondiale, touche l’ensemble de nos opérateurs, y compris les Champenois. Cependant, dans la capitale de la Gironde, où certains se vivent comme la France du vin à eux seuls, la belle euphorie des « années bling-bling » laisse la place à une sinistrose doublement proportionnelle à l’enflure de la bulle. En langage vulgaire « tout le monde morfle » les gens d’en bas et les gens d’en haut. Certes, ces derniers, ne vont pas murer les issues du CIVB mais le temps est peut-être venu de réfléchir la situation avec un sens plus poussé du « vivre ensemble ».

Je me tourne donc ce matin vers Bordeaux pour y interroger Stéphane Héraud, le président, depuis février 2007, de la Fédération des Coopératives d’Aquitaine. C’est un tout jeune homme, 40 ans, qui tout fraîchement diplômé - Maîtrise de Sciences Economiques Université de Bordeaux I DESS Aménagement du Territoire en 1992 - a repris l’exploitation familiale en 1993 –  EARL mère/fils Asperges : 7 ha, Vignes 70 ha, Céréales 50 ha – et est devenu en mars 2006  Président de la Cave des Hauts de Gironde, de l’Union «  Alliance Côtes en Bordeaux » et de la SAS « Vignerons de TUTIAC ». Il est aussi, membre du bureau des syndicats viticoles des Premières Cotes de Blaye et des Bordeaux et Bordeaux Sup. et membre du bureau du CIVB  et FGVB depuis Juillet 2007. Nous nous sommes rencontrés longuement. Notre échange fut très intéressant, Stéphane Héraud, à l’instar de la nouvelle génération, aborde les problèmes sans s’encombrer des précautions propres « aux grands chefs de tribus ». Je le remercie d’avoir bien voulu répondre à mes 3 Questions.

 

 1ière Question : Bernard Brousté dans les Échos du 19 décembre titre « la crise rattrape Bordeaux » en constatant que les transactions viticoles entre la propriété et le négoce ont chuté de 37% au cours de ces trois derniers mois. De son côté, Jean Jacques Chiquelin, dans le Nouvel Observateur parle de « la fin des années bling-bling » pour Bordeaux. JF Moueix se déclare très pessimiste sur les ventes en primeurs « Or la vente en primeur est le cordon ombilical du négoce bordelais. Les châteaux vendent d'abord aux négociants bordelais, et seulement après au reste du monde. Si le négoce n'achète plus, adieu la place de Bordeaux, ses négociants et ses courtiers. »

Alors est-ce comme l’écrivait Jean de la Fontaine, dans les animaux malades de la peste : « Un mal qui répand la terreur » et « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » ?

 

Réponse de Stéphane Héraud : à trop parler de la crise, on la fabrique disent certains….je ne suis pas loin de partager ce point de vue, sinon comment expliquer un changement d’attitude des consommateurs aussi brutal que l’on veuille bien nous le dire. On peut reporter certains achats, de biens d’équipement par exemple, mais les habitudes alimentaires n’obéissent pas aux mêmes lois…Qui pourrait nous faire croire, aujourd’hui, que la consommation de vins dans le monde a diminué de 37 %, à l’image des enregistrements CIVB ? Revenons sur terre...car les transactions vrac ne sont que le premier étage de la fusée « Bordeaux » et doivent être corrigées de la baisse des stocks au négoce. Le total des sorties de la propriété sont le véritable indicateur de l’activité : - 9% à fin novembre. Ce n’est pas reluisant, certes, mais tout de même assez loin de l’apocalypse annoncée....

 

Il n’en reste pas moins, qu’après avoir subit la plus grave crise viticole depuis bien des années, et alors que l’ensemble de la filière française semblait trouver un nouveau souffle, elle a pris de front le dérèglement du système financier international. Certains ne s’en relèveront pas sauf, à encore renforcer les restructurations, à chaque étage de la filière.

 

2ième Question : Dans Cap 2010 nous préconisions pour les grands bassins de production une « gestion économique » fondée sur le partenariat, entre les metteurs en marché et la production, permettant un sourcing pour générer une réelle politique de marques internationales. Quand est-il chez vous ? A-t-on progressé ? Si oui comment ? Et pourquoi diable ce refus de considérer l’Aquitaine comme un bassin de production ?

 

Réponse de Stéphane Héraud : Depuis 2004, un vaste mouvement de fusion et de regroupement commerciaux a vu le jour au sein de la coopération viticole régionale. A Bordeaux, nous sommes passés de 40 metteurs en marchés à pratiquement cinq !! Fusions ou création d’Union ont aboutit à ce jour à concentrer dans les mains de ces cinq groupes coopératifs 75 % de la production organisée. Cela commence à peser sur le marché... Le Négoce ne nous regarde plus du même œil. Nous avons pu engager avec eux des discussions constructives sur l’avenir de la filière. Chacun est conscient que la sortie sera commune ou ne sera pas...et surtout qu’un des enjeux majeurs de la décennie à venir, au-delà des aspects économiques conjoncturels, sera la maîtrise d’un approvisionnement de qualité. La coopération a les cartes en mains pour faire partie des acteurs majeurs de cette sortie de crise.

 

Quant au bassin de production : cela a-t-il tant d’importance pour y consacrer toute l’énergie et le temps que les responsables de la filière régionale ont dépensé depuis 2 ans maintenant ? Un bassin Bordeaux- aquitaine, renommé Aquitaine tout court, basé sur à peine la moitié de la région Aquitaine : les bases étaient déjà fragiles.... la construction s’avère pour le moins complexe, le fonctionnement à minima et l’avenir incertain....

 

3ième Question : Le modèle « coopératif » qui, si vous me permettez l’expression, a « le cul entre deux chaises », avec une gouvernance complexe, peut-il en ces temps difficiles, où beaucoup d’entreprises du négoce vont se trouver en position difficile, constituer le creuset d’une politique de restructuration des metteurs en marché ? Si oui, pourquoi, alors qu’un Fonds souverain s’est mis en place sous l’impulsion du Président de la République, les dirigeants de la Coopération et du Négoce restent-ils les bras ballants face à la nécessité d’un Fonds d’investissement spécifique aux entreprises du vin ?

 
Réponse de Stéphane Héraud : La grande richesse du système coopératif est le facteur humain... mais c’est aussi, sans aucun doute, le socle de sa fragilité extrême. La gouvernance doit évoluer, le processus de pilotage et de prise de décision doit s’adapter. Les conseils d’administration doivent prendre conscience que leur rôle a changé : ils doivent être aujourd’hui les décideurs des grandes orientations de leurs entreprises et les garants de la pérennité de leur structure et du revenu de leurs adhérents, mais déléguer la majorité du pouvoir à un nombre restreints de décideurs, politiques et salariés. C’est la seule issue possible pour que les coopératives deviennent des entreprises modernes adaptées au monde économique d’aujourd’hui.

Alors, et seulement alors, elles auront les atouts pour constituer, avec le négoce, les deux forces de frappe, que la culture a,  jusqu’ à ce jour opposé, mais que le bons sens devra rapprocher.

 

C’est à partir de ces leaders régionaux, coopératifs et/ou négoces, que pourra réellement se mettre en place une politique, ou plutôt des politiques commerciales nationales, et qu’un fond d’investissement prendra tout son sens et aura toute sa pertinence.

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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 00:06

N’en déplaise à notre orgueil national, nous qui sommes très naturellement portés à donner des leçons au reste du monde qui, bien sûr, ne comprends rien à notre génie, nous faire remettre à notre place par un pays voisin, petit par la taille, mais singulier par son positionnement géographique, sa neutralité et son mode de fonctionnement démocratique, participe à une forme de thérapie salutaire. Sans partager le sentiment des déclinistes, ni entonner les antiennes des adulateurs d’une mondialisation heureuse et encore moins enfourcher les canassons épuisés de l’ultra-gauche, je fais parti de ceux qui pensent que notre vieux pays, s’il veut bien lutter contre ses vieux démons, puiser dans la vitalité de sa jeunesse, s’appuyer sur une natalité extraordinaire, tirer parti de l’expérience des papy-boomers, possèdent de beaux atouts pour relever les défis de cette crise de notre modèle de consommation. Le nouveau président des USA, Barak Obama, sans être le sauveur du monde annoncé par la gente médiatique prompte à s’enthousiasmer, l’a bien compris pour son pays hyperpuissance mondiale si longtemps sûre d’elle, dominatrice, mais aujourd’hui en mal de nouveaux ressorts de croissance.

Toute proportion gardée notre beau secteur du vin s’est vécu lui aussi, depuis ces 30 dernières années, comme l’hyperpuissance du monde du vin. Nous étions détenteurs au travers de nos GCC, du Champagne, du Cognac, de notre beau système des AOC, de nos scores importants et réguliers de grand pays exportateur, de tous les attributs de la domination sans partage. Notre condescendance doublée d’un sentiment d’insubmersibilité  nous empêchait de voir, qu’à nos portes, sur les terres de la perfide Albion, des barbares nous bousculaient sans vergogne. Au Vinexpo de 2001 c’était flagrant mais, écrire ce que j’écrivis, dans le mois qui suivit, relevait, pour beaucoup de dirigeants du secteur, d’une forme de dénigrement national. Bref, nous avons pratiqué la politique de l’autruche. Pour autant, alors que nous cinglons vers cette fameuse année 2010, pour laquelle nous avions eu l’outrecuidance de la donner pour Cap, notre capacité de rebond reste entière. Alors, que ceux qui n’ont rien vu, rien entendu, rien compris, prennent un peu de leur précieux temps pour lire ces quelques lignes d’une plume valaisanne, donc provenant de cette petite Suisse, si proche mais si lointaine de nous. Pour nos voisins nous sommes des gens situés à « l’ouest du Jura », une gentille remise à notre place. Bonne lecture.

France: le déclin de l’hyperpuissance du vin

In Valais Vins Com « la vinothèque de référence pour réaliser la cave de vos rêves » 
Précision apportée par un lecteur suisse : " Le rédacteur de l'article en question est mon ami (vaudois) Alexandre Truffer, journaliste (Fijev CH) et webmestre du site www.romanduvin.ch  Site sur lequel est paru bien naturellement cet article (et bien d'autres.)" Ne vous privez pas d'aller à la source lire ce qu'écrit Alexandre Truffer.

« A l’instar des Etats-Unis sur le plan politique, la France a mérité longtemps le statut d’hyperpuissance du monde du vin. Souvent admirée, toujours copiée, fréquemment jalousée, parfois raillée, notre voisin cumulait les records. Premier producteur, premier exportateur, régions les plus renommées, diversité inégalée, taille du patrimoine, inventivité. Malgré quelques chausse-trappes comme le Jugement de Paris, vin prenait une majuscule lorsque l’Hexagone était concerné. Des oiseaux de mauvais augure annonçaient bien un déclin, relevant l’évolution des pays concurrents et détaillant tous les maux –réels ou supposés- accablant le vignoble gaulois. Aujourd’hui, les chiffres confirment que la malédiction de Cassandre n’est pas de susciter l’incrédulité mais bien d’avoir raison.

Après avoir perdu sa place de premier exportateur en volume de vin au monde face à l’Espagne en 2005, la France recule encore d’un rang et laisse la médaille d’argent à l’Italie en 2008. Les Transalpins, encore, s’emparent de deux autres premières places mondiales : la production et la consommation. Le millésime 2008 n’a donné naissance qu’à, entre guillemets, 485 millions de caisses de bouteilles chez notre voisin de l’ouest, alors qu’au sud des Alpes 552 millions de caisses ont été produites sur la même période. Ces chiffres proviennent d’une étude réalisée pour Vinexpo par une société britannique IWSR. Deux consolations toutefois: concernant la valeur des crus exportés, la France reste numéro un et la baisse de consommation de la clientèle nationale devrait s’atténuer aux alentours de 2012 date où les Etats-Unis boiront plus de vin que la France. A noter que d’ici 2012, la production devrait augmenter de 4% au niveau mondial et la consommation de 6%.

Plus étonnant encore que ces chiffres qui peuvent s'interpréter à loisir, le désamour que, à l’ouest du Jura, on professe pour le nectar de Bacchus. Un peu partout sur la planète, les consommateurs de bière et les buveurs d’eau se tournent vers la dive bouteille : Les New-Yorkaises des séries hollywoodiennes passent leur temps dans des œnothèques branchées à siroter Chardonnay et Pinot Noir. Indiens et Chinois aisés se passionnent pour les grands crus. Aux Japon, un manga avec la Bourgogne pour personnage principal fait figure de best-seller. Le Portugal s’efforce de traiter le vin non comme une boisson alcoolisée mais comme un produit culturel. En France, rien de tel: une étude du Credoc, le Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie à montré qu’une majorité de Français perçoit désormais le vin comme un produit à risque pour la santé. Un peu moins nocif que la charcuterie, nos voisins le considèrent plus néfaste que la viande, le beurre ou les fromages au lait. En cinq ans cette enquête a montré que les avis négatifs sur le vin ont passé de 24 à 53%. Selon les conclusions du Credoc –qui relève également que le vin s’embourgeoise- celui-ci est désormais «reconnu pour ce qu’il est, à savoir une boisson alcoolisée, un produit à risques, à consommer avec modération.»

Chers lecteurs, je vous recommande très vivement de lire le N°44 de ma Wine News sous la rubrique PAGES (colonne de droite du blog) intitulé : " La viticulture familiale est-elle la seule garante de la qualité ? " Très français comme débat... Commentaires obligatoires ! 

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