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9 février 2009 1 09 /02 /février /2009 00:36

Voici quelques jours, dans l’une de mes chroniques, Nicolas s’adressait à Monseigneur le Vin http://www.berthomeau.com/article-26886609.html, aujourd’hui par l’entremise de Julie Campos, la plus française des anglaises du vin, les vignerons de Tain nous offraient l’extrême plaisir d’une dégustation de leur gamme « Queen of Syrah ». Comme vous le savez je suis joueur et ce que j’aime par-dessus tout c’est le contre-pied. Alors pour ce cérémonial, dont je ne maîtrise pas tous les codes, n’étant qu’un amateur, mon choix s’est de suite porté sur Margot de Nicolaÿ qui, sans conteste, m’apparaissait en position de maîtriser l’étiquette.

C’est en 1607 que pour la première fois le maréchal de Villars, dans ses Mémoires, emploie en français le mot étiquette. Née à la cour de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, cette liste contenant le détail de ce qui doit se pratiquer journellement à la Cour, sera introduite à la cour de Vienne par Marie de Bourgogne, petite-fille de Philippe le Bon, qui a épousé Maximilien 1ier, archiduc d’Autriche. L’étiquette passe ensuite par la cour de Madrid avant de s’imposer à l'extrême fin du XVIe à la cour du roi de France. Ce clin d’œil avec la nôtre, cette étiquette qui ceint nos beaux flacons, valait bien d’être tenté, pas trop appuyé bien sûr, mais que ne ferais-je pas pour un beau titre de chronique.

Nous nous sommes donc retrouvés, par les bons soins de Flore de Cerval, dans les locaux de Chef&Sommelier www.chefsommelier.com chez Arc International, pour notre dégustation. Notre nectar royal pourrait ainsi s’épandre dans un réceptacle digne de sa position : le verre AROM’UP fruity le grand module de 43cm. Outre la « reine » Margot, Erwan Thill, responsable export des champagnes Binet et Collery, mon vieux complice Michel-Laurent Pinat, qui apporterait à cette dégustation juvénile le poids de son expérience, complétaient ma petite troupe de dégustateurs. Moi-même me contentant de n’être que le scribe attentif d’une dégustation ouverte, respectant l’étiquette.

Ma bande des 4  va donc déguster 4 vins  dans l’ordre suivant un classique rosé 2007, un classique rouge 2006, un rouge réserve 2006 tous les 3 : Vins de Pays des Collines Rhodaniennes et un Hermitage Grande Réserve 2005.

Première remarque, à propos de l’étiquette, la mention « Cool climate Syrah » fait l’unanimité car elle interpelle, étant à la fois en décalage avec l’image traditionnelle des vins de cette partie septentrionale de Rhône Valley et en bonne adéquation avec l’image plus décontractée de cette gamme. « Sympa et fin  ! » ponctue Flore.

 Premier service, la robe du rosé est jugée un peu terne, pas assez pink, trop orangé traditionnel par rapport à la promesse de l’étiquette. Je me dis, que mes petits loups sont redoutables. J’attends. Ils embrayent, le nez est flatteur, un côté fraise, délicat, peu exubérant, subtil, droit et net, exempt de défauts. En bouche, très léger, très agréable, « un goût de revenez-y » pour Erwan, « pour un barbecue, c’est canon » ajoute Margot. Michel-Laurent conclut « équilibré et élégant » Sur le packaging, une réserve par rapport à la vogue du rosé, mes djeunes le trouve pas très attractif (nous y reviendront après la dégustation du second vin).

Deuxième service, la robe rouge carmin est qualifiée de superbe, une belle évolution, le vin glisse bien sur le flanc du verre, soyeux. Le nez, très flatteur, opulent, des exhalaisons de pruneaux, de noyaux de cerise, un peu Porto pour Erwan, des notes poivrées. En bouche, très souple, très rond, facile, très bien fait, féminin le mot est lâché par les filles. Un vin de tapas, « à recommander à ceux qui ne connaissent rien au vin », dixit Margot. Pour les hommes c’est un vin assez proche du cliché Côtes-du-rhône mono-cépage mais qui en renouvelle l’image. ou quand le vin de comptoir devient before...

Avant de relater la dégustation du 3ième vin arrêtons-nous sur l’étiquette des 2 premiers. D’une manière unanime elle est jugée par mes jeunes pousses pas suffisamment en accord avec les intentions de ses concepteurs et le fun des vins. Nous discutons ferme sur le sujet et un accord se fait entre nous pour estimer que c’est le bandeau du pied de l’étiquette qui l’alourdit, la tasse, jure un peu avec l’élégance du graphisme qui nous plaît beaucoup.

Troisième service, Réserve 2006, robe d’une grande élégance, « un je ne sais quoi de mystérieux » Erwan, rouge profond, « on a envie de s’y plonger » Margot, envoutante, une très belle évolution… Pour le nez c’est une forme d’extase : les voilà qu’ils me parlent de rétro-olfaction. Je suis admiratifs. Surprenants ils sont mes "petits loups" (ce foutu masculin qui l'emporte toujours, allez va pour les petites louves). En bouche, une belle charpente mais sans aspérité, souple, « androgyne » lancent-ils. Très fondu, hors du cliché du sous-bois mais avec un côté vanillé. « Automnal » pour Michel-Laurent. Belle complexité, plutôt pruneaux avec une pointe de cuir ajoute Flore. Généreux pour Erwan. Gourmand en bouche et belle finale. Le ravissement est général. Prêt à boire : au top. Margot adore l’étiquette. C’est le coup de cœur du groupe (nous finirons la bouteille en déjeunant…)

 

Je lance la proposition : « vous le buvez avec quoi, quel plat ? » L’alchimie se fait à la vitesse de l’éclair : accord sur une belle Côte de Veau grillée aux aromates de Provence (pour moi de chez Hugo Denoyer, rue Mouton-Duvernet, le boucher des étoilés). Pour l’accompagnement : gratin de courgettes pour Flore, purée gratinée pour Margot et ratatouille pour Erwan et Michel-Laurent. Du travail bien fait ne trouvez-vous pas chers lecteurs.

Quatrième service, l’Hermitage 2005, Grande Réserve, la robe est très sombre, opaque. Le nez magnifique ! Très complexe alliant plusieurs tableaux aromatiques : fruits confits, Erwan et Michel-Laurent, café torréfié pour Flore. En bouche, les tanins plus présents, ce garçon est encore jeune. Un creux, au milieu de la dégustation, qui devrait se combler avec l’âge. Vin masculin, animal de race, encore rigide mais bien équilibré. Un beau gamin plein de promesses : apte à la garde pour 7 ou 8 ans.

 

Fermez le ban ! Photos. Confidence : nous dégustons une Syrah of Australie que j’ai apportée dans mon petit panier. De l’encre de seiche, du lourd, du 15°, ça vous emplâtre la bouche, de quoi mettre sur le flanc le plus rompu des vieux buveurs de canon de Sidi Brahim et terrasser un troupeau de taureaux camarguais. Nous descendons déjeuner au resto d’à côté avec notre petite bouteille de Queen of Syrah Réserve 2006 sous le bras et la serveuse très sympa n’y voit rien à redire (on lui commande 2 bouteilles d’eau minérale en échange de bon procédé) Belle journée. « Cool climate syrah » it’s very good !

La gamme « Queen of Syrah » est élaborée par la Cave de Tain, premier producteur de Syrah d’Europe www.cavedetain.com/, pour offrir une alternative à sa gamme classique d’AOC en présentant le vin par le cépage. C’est donc une invitation à la découverte pour les curieux de toute nature, qu’ils soient amateurs de vin ou néo-consommateurs. Pour notre petit groupe c’est une initiative de qualité car les vins sont de belles tenues, agréables, bien adaptés à des moments de consommation très divers : barbecue, apéro, accompagnement d’un beau plat : notre côte de veau grillée. Notre coup de cœur : le Queen of Syrah Réserve 2006 est vraiment un très beau vin. Si vous nous faites confiance adressez-vous directement à la cave de Tain car ces vins ne sont pas encore sur le marché français, sauf l’entrée de gamme Queen of Syrah ainsi que le rosé effervescent (que nous n’avons pas dégusté) qui sont en vente à la boutique de la Cave de Tain. Ils sont tous déjà proposés à l’export, en Amérique du Nord, en Scandinavie et en Asie. Entre nous, si les acheteurs de la GD jouaient vraiment le jeu de la promotion du vin auprès des nouvelles générations ils mettraient de suite en avant ce type de produit. Paresse intellectuelle, conservatisme, ou je ne sais quelle autre mauvaise raison…

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8 février 2009 7 08 /02 /février /2009 00:27

La perspective d’une bonne castagne me revigorait. D’Espéruche, lui, partait en charpie, gris et cireux à la fois,  je le sentais mûr pour un traitement de choc. C’est le moment que Chloé choisissait pour apparaître, toute embuée de sommeil, aussi nue que belle. Je me levais et elle allait se poser, sans façon, aux côtés d’un d’Espéruche qui n’en croyait pas ses yeux. Le café s’imposait mais, comme à cette heure matinale le service de cabine ne pouvait être d’un grand secours, seule la débrouillardise de Chloé pouvait nous sauver. J’entrepris donc de la vêtir, pièce après pièce, sous le regard étonné de d’Espéruche. Toujours aussi joueuse elle se laissait manipuler avec une indolence qui embrasait son voisin de canapé. Son levé de cul tout particulièrement le portait à un tel point de fusion que je jugeai bon de l’asperger d’une ironie un peu facile : « vous êtes un dégustateur à l’aveugle d’Espéruche, avec vous qu’importe le flacon pourvu qu’on est l’ivresse… ». Chloé, éveillée, en profitait pour gazouiller: « Tu es dur avec notre ami mon beau légionnaire. Mal placé aussi, toi qui fait maintenant dans les vieilles perruches déplumées… » Sa saillie réconfortait le pauvre d’Espéruche qui hoquetait en retrouvant une position jugulaire-jugulaire : « je préfèrerais m’enfiler un âne plutôt que de m’aventurer entre les fesses flasques de la mère Labrousse… »

En bonne italienne Chloé savait tirer du café le meilleur de lui-même, l’excellence de l’expresso. Où qu’elle aille, son « nécessaire à café » l’accompagnait. Avec une économie de moyens, un bec à alcool, une boule de verre munie d’une potence, deux filtres individuels, en tout temps et en tout lieu, elle tirait la quintessence du Moka éthiopien qu’elle transportait moulu dans une boîte hermétique. Beauté absolue de la simplicité comparée à la capsule Nespresso qui est, sans contestation, le plus grand hold-up de l’histoire du marketing. Plus con que l’acheteur captif de la monodose, jetable et non recyclable, hors de prix, tu meurs ! Triomphe d’un égoïsme, tout à la fois vertigineux et insondable, des addicts de l’insignifiance. Même cette vieille raclure de d’Espéruche, oubliant ses fantasmes fessiers, tombait sous le charme d’une Chloé qui s’affairait en m’écoutant lui résumer le merdier dans lequel se trouvait plongé notre complice. Selon une technique éprouvée, les pros du Poker, dans un premier temps l’avait laissé gagner pour que, pris dans l’élan du joueur, lorsque ceux-ci commenceraient à le plumer, s’installe en lui la certitude qu’il pourrait à tout moment se refaire. Le jour se levait. Chloé, assise en tailleur sur le canapé, opérait une attaque-éclair qui laissait d’Espéruche pantois : « Donnant, donnant, vous passez avec armes et bagages dans notre camp, adieu Contrucci et sa belle Angéline, et en contrepartie nous vous sauvons la mise. D’accord ! »

Les fauves étaient lâchés. Tout d’abord, préparation du champ de bataille : dès 8 heures je me retrouvais dans la cabine du capitaine du Mermoz où, après lui avoir exhibé mes attributs tricolores et vendu une mission « secret défense », j’obtenais de pouvoir, sur la base de la liste des passagers, communiquer par radio avec ma hiérarchie afin que celle-ci puisse m’éclairer sur le pedigree de la croqueuse de diamants et de ses acolytes. Ensuite, manœuvres de diversion : pendant le déjeuner où, grâce à la collaboration du maître d’hôtel, tout heureux de participer à ce que le seul maître à bord après Dieu avait qualifié de « chasse aux détrousseurs », Chloé se retrouvait à la table des deux marseillais. D’Espéruche, lui, faisait le mort consigné dans sa cabine pour une période indéterminée. Pour ma part, avant même le déjeuner, sur le pont supérieur, je plaçais mes premières banderilles sur la croupe du giton. L’entreprendre relevait de la facilité. Enduit de crème solaire sur toutes les parties visibles de son corps, fort nombreuses d’ailleurs car il portait un short moule-bite et un débardeur rose fluo, alangui sur un transat, Dick – le prénom de scène sous lequel il s’était présenté à d’Espéruche – s’offrait au dieu soleil. Accoudé au bastingage, sapé comme un yachtman de Nantucket, je le draguai à l’ancienne, en prenant des airs de dandy revenu de tout. La petite frappe ne doutait de rien, très vite elle me lançait des œillades appuyées tout en se caressant ostensiblement. Pendant tout un temps je fis celui qui l’ignorait avant de passer auprès de sa chaise-longue en lui lançant : « 15 heures, cabine 231. »

 

 

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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 00:08

 

Ce Jacques là, né en Franche-Comté, notaire de son état ancien, vigneron de le South of France lorsque je l’ai rencontré par l’entremise d’une de ses passions : le rugby, il fut le président de l’emblématique PUC : Paris Université Club – pour moi ça sonne comme mon SNUC de jeunesse, le Stade Nantais Université Club au merveilleux maillot blanc cerclé d’arc-en-ciel – nom Damitio : un nom de bière de Pontarlier, Doubs. Membre fondateur de « Sans Interdit » il est devenu un ami. Lorsque nous nous retrouvons autour d’une bonne table nous ferraillions sec, comme les français adorent le faire, à propos de politique. Mes origines soixante-huitardes, mon parcours sous le François de Jarnac, mon dandysme « supposé », attisent sa verve et, bien sûr, je ne lâche rien. Bref, alors qu’il était bien jeune au temps où le Général tenait les manettes, l’ami Jacques se réclame du gaullisme et, moi, qui avait 20 ans en Mai, un acteur de la « chienlit » donc, d’une allergie à toutes les formes de conservatisme. Rocard nous sert de trait d’union et le sous-secrétaire aux sports, que Jacques « adore » avec un grand B, lui me sert d’arme de dissuasion. Dernière indication : notre notaire-vigneron est un cordon bleu et je me suis régalé chez lui, rue Madame – ça ne s’invente pas –, d’un omble chevalier au beurre blanc, petits légumes glacés, à tomber par terre de plaisir.


 

Offrir à vos invités de l’omble chevalier c’est indéniablement plus tendance que de leur proposer du merlan frit, même en « colère ». Doté d’un nom moyenâgeux et mystérieux, l’omble chevalier, considéré comme le roi des poissons des lacs alpins, semble être originaire du Grand Nord : le lac Ancylus qui s’étendait à l’emplacement de la Baltique pendant la dernière glaciation. Il aurait remonté, voici près de 11 000 ans, les fleuves d’Europe pour coloniser les grands lacs. C’est un poisson beau et rare, vivant dans les profondeurs, produit d’exception à la chair d’une grande finesse. Sur l’étal de votre poissonnier vous le reconnaîtrez à son corps, de taille moyenne : 50 cm, allongé et fusiforme qui est « vêtu » d’une livrée argentée colorée de bleu sombre ou de bleu vert sur le dos et le haut des flancs, avec une série de petits points roses le long de la ligne latérale et au-dessous.

 

Préparation

 

Moi , l’omble chevalier je l’achète à la « Marée Daguerre » rue Daguerre bien sûr. Méfiez-vous, ce cher omble ne se trouve pas partout, alors commandez-le à votre poissonnier habituel si vous ne voulez pas vous retrouver gros Jean comme devant.

 

Le cuire entier (avec la tête) en papillote avec du safran et de l’estragon ciselé.

 

Faire revenir à feu doux des échalotes hachées (6) dans du vinaigre de vin blanc (2dl), laisser réduire l’ensemble des 2/3. Salez. Poivrez.

 

Coupez les 250 grammes de beurre en petits morceaux.

 

Retirez la casserole du feu, jetez-y d’un seul coup les morceaux de beurre et battre énergiquement avec un fouet pour obtenir une sauce pommadée. (Pour les novices parisiens « Marée Daguerre » vend, en poche, un beurre blanc très acceptable).

 

Les Légumes glacés

 

Des carottes, des navets, des topinambours (très Passard le « fou » de légumes) coupés en fines rondelles que vous recouvrez au ¾ d’eau dans une casserole à fond épais, que vous sucrez. Ajoutez la matière grasse de votre choix. Recouvrez la casserole d’une feuille de papier sulfurisé que vous trouez. Cuire à feu doux.

 

Juste avant que l’eau ait été totalement absorbée faire tourner les légumes avec une spatule jusqu’à ce qu’ils deviennent brillants, glacés quoi.

 

Servir le poisson papillote ouverte, le beurre blanc en saucière et les légumes glacés dans leur casserole.

 

Pour le boire, bien sûr, un  Château Le Thou - Coteau Du Languedoc - Blanc – 2004 c'était le vin de notre notaire-vigneron… reparti pour d’autres aventures… Hollywoodiennes...

 

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6 février 2009 5 06 /02 /février /2009 00:19

Les présidents de nos belles Régions, comme tous les politiques, adorent les inaugurations. Au milieu d’autres présidents, des professionnels comme on dit – je n’ai jamais rencontré en ces lieux d’amateurs, même si y’a beaucoup d’amateur pour ce type de maroquin –  serrés comme des poussins autour d’une mère poule – c’est pour être sur la photo – tout sourire, l’air entendu de celui qui en est, il coupe le ruban, puis après avoir supporté une tapée de discours de quelques-uns des chefs de tribu, il monte à la tribune pour infliger un laïus à des invités courageux, plus amateurs de petits fours que de message présidentiel, subissant sans broncher ce flux verbal d’ordinaire soporifique et convenu.

 

Tel n’est pas le cas avec le grand  Georges, président de « South of France », en général, avec lui, on n’est pas venu pour rien au petit pince-fesses inaugural, ça déménage et ça décoiffe sec. Je passe sur les avoinées régulièrement passées aux généraux de l’armée mexicaine bardés de décorations gagnées sur des champs de batailles fantasmés, pour m’arrêter sur un grand classique « Frèchien » : le challenge mondial. Tel fut le cas lors de l’inauguration du dernier Salon Millésime Bio – j’ai adoré la photo, que des fondus du bio comme l’inusable Ray-Ban et Perfecto – puisqu’il a tout simplement affirmé qu’il voulait « faire du Languedoc-Roussillon le leader mondial des vins bios » Bravo Georges ! Chapeau ! Très beau challenge ! Bien sûr, pour toucher la manne présidentielle, sans barguigner faudra que nos petits bios se rangent sous la bannière « Sud de France » qui, comme chacun sait, est un plus déterminant dans la compétition mondiale : dans l’Upper East Side c’est le must « Waiter the South of France for the girls ! » Bordeaux tremble. Je rigole mais les grands présidents ont tous leurs lubies faut pas les contrarier, surtout notre grand Georges qui dégaine très vite. Au moins, en voilà un pour qui le mot entreprise ne lui écorche pas la bouche « Venez avec vos dossiers l'esprit combattant et le sabre au clair ! Chargez ! ». J'en tressaille comme si je contemplais la charge de la brigade légère.

 

Bref, je digresse mais, si ce matin, je fais dans le Bio c’est que j’ai découvert que notre pays s’est doté d’une Agence Française pour le Développement et la Promotion de l’Agriculture Biologique, en langage communicant : Agence Bio. En France on raffole des Agences, ça rassure, ça fait plus sérieux que les Commissions. Bon je ne veux pas ironiser mais on a eu l’ADEME pour les économies d’énergies ce qui ne nous a pas empêché d’être à la traîne dans ce domaine. Va pour l’Agence Bio www.agencebio.org  qui, pour bien démontrer son utilité, s’est doté d’un baromètre issu d’une enquête quantitative menée par le CSA en face à face à domicile du 21 octobre au 31 octobre 2008 auprès d’un échantillon de 1050 personnes représentatif de la population française. Bon, je ne suis pas un fada des enquêtes qualitatives en tête à tête où le sondeur à une capacité d’orientation sur le sondé et le sondé une certaine tendance à se valoriser, donc à aller dans le sens voulu par les sondeurs. Je ne vais pas aujourd’hui entrer dans le détail de l’enquête (il me faut du temps pour l’analyser, la présentation du dossier date d’hier) qui titre « Produits BIO : Solides face à la crise, les indicateurs de consommation restent au vert ! » mais m’arrêter sur une seule rubrique.

 

Les produits bio recrutent et fidélisent

 

« Les consommateurs-acheteurs de bio ont une ancienneté moyenne de consommation de 9 ans. Mais on note une nette tendance au recrutement avec 21% de nouveaux consommateurs de moins de 2 ans d’ancienneté.

Le produit ayant le plus fort taux de recrutement de nouveaux consommateurs en 2008 est le vin issu de  raisins de l’agriculture bio (29% des consommateurs de moins d’1 an). »

 

Je m’en tiens là. Mes petites rubriques Nature&Découvertes, les bios-bons
http://www.berthomeau.com/article-18043962.html http://www.berthomeau.com/article-18466281.html

http://www.berthomeau.com/article-18520151.html

le pressentaient, le vin est sorti du ghetto dans lequel certains purs et durs du bio l’avaient enfermé. Il séduit les nouvelles couches de consommateurs. Le grand Jojo n’a pas tort c’est un créneau d’avenir mais ces vins, comme les autres, il faudra savoir les vendre en dehors des purs circuits spécialisés. Affaire à suivre dans une prochaine chronique...

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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 00:32

 

« L’hirondelle du faubourg » – Paroles et musique : Ferdinand-Louis Bénech, Ernest Dumont 1912 – le tube de maman lors des fêtes de famille, tirait des larmes aux plus endurcis. Des couplets en forme d’histoire du malheur, de la lâcheté masculine et un couplet inoubliable : « On m'appelle l'Hirondelle du Faubourg / Je ne suis qu'une pauvre fille d'amour / Née un jour de la saison printanière / D'une petite ouvrière / Comme les autres j'aurais peut-être bien tourné, / Si mon père au lieu de m'abandonner / Avait su protéger de son aile, / L'Hirondelle… » En ce temps-là le faubourg abritait des faubouriens, le peuple laborieux, gouailleur, turbulents, des ouvriers, des artisans, des cousettes, des petits marchands, des petits métiers de Paris… Un Paris englouti. Place aux faubourgeois dont le rêve, comme l’écrit Michel Schiffres : « est d’habiter un vrai quartier populaire – à l’intérieur d’un entrepôt si possible, retapé entre potes dans le genre cargo (coursives et passerelles), avec le concours du copain architecte, ou « quelqu’un qui magouille dans l’immobilier », est essentiel à la vie du faubourgeois). Il voit son environnement comme un trésor de Trauner. »

 

L’appellation faubourgeois sonne bien car le standard de l’espèce s’appuie sur le faux, tout particulièrement le faux semblant qui s’exprime d’abord dans leur accoutrement vestimentaire et surtout dans leur mode de consommation alimentaire. Ce sont des importateurs de rébellion. Ils la greffent sur leur vie comme les implants capillaires de PPDA sur sa tête. Dans l’un de leurs derniers territoires de conquête, le quartier des Abbesses, avec la grouillante rue Lepic, contempler leur déambulation en guenilles de luxe et étudier leurs mœurs relève de l’ethnographie. Ces gens-là pensent beaucoup. Il leur faut des mots avant toute chose pour élever autour de leur vie douillette et confortable les hautes haies de la justification. Ils se veulent, vu de l’extérieur, exemplaires. Certains, à juste raison, vont me faire remarquer que je suis tout bêtement en train de dresser le portrait-type du bobo, le trop fameux bourgeois-bohème que Serge Raffy, dans « Nouvelles Mythologies », épingle avec une bienveillante férocité, en notant qu’il « joue un double jeu », qu’il « triche sans vergogne », qu’il « avance masqué », qu’il « joue les écologistes sans frontières » qu’il « connaît la bible du développement durable par cœur » mais « qu’au fond, il est un terrible prédateur » qui « est pour le métissage mondialisé mais ne supporte pas la mixité locale » . Qu’il « se crée des réserves dans lesquelles il retrouve ses frères bobos », qu’il « mange bio, mais part au Costa Rica en Boeing 747 vivre quinze jours dans les arbres. »…  Oui je le concède mais le faubourgeois qui est un malin représente le premier stade de l’évolution de l’espèce qui, une fois installée dans son « ghetto high-tech, version cocooning », s’embourgeoise tout simplement en ne gardant que les signes extérieurs de la bohème. Comme l'écrit Raffy, un « beatnik pragmatique »

Comme New York est le XXIe arrondissement de Paris, le New York Times voit venir dans cette jungle douillette une nouvelle tribu : les « recessionistas » pour qui la crise doit changer nos habitudes et moraliser la consommation. Le texte qui suit exprime, à mon sens, tout le faux, tout le toc, du consommateur faubourgeois. Il est l’œuvre d’une modeuse d’un hebdo de « gôche » expliquant le pourquoi du comment du déboulé des « recessionistas » sur les zones de surpâture des faubourgeois. « D’abord parce qu’on n’a plus autant d’argent qu’avant. Mais surtout parce qu’on ne peut plus envisager les dépenses Kleenex, l’accumulation de vêtements qui restent dans les placards, d’objets dont on ne se servira jamais. Noël 2008 sera évidemment celui des « recessionistas ». Et c’est tant mieux : ce sera forcément plus juste. Halte aux sapins encombrés, aux tables surchargées et aux cérémonies d’ouverture de paquets interminables, qui se terminent inévitablement dans un tourbillon de papier et de plastique. Limite écœurant. Mauvais pour la planète. Et pas raccord du tout avec une situation économique qui ne prête pas à la rigolade. Nous sommes malades du trop… Mais du trop pas bien. Pour autant, il ne s’agit pas de verser dans l’austérité du cadeau éthique. Ce qui est pertinent, c’est de redonner de la valeur aux choses, de ne pas penser que tout nous est dû, et de retrouver le sens du beau parce que c’est la condition sine qua non du plaisir. Que l’on ressent et que l’on fait aux autres. On a bien besoin de ce genre de douceur dans un monde aussi agité. Finalement, il s’agit juste de se remettre à croire au Père Noël. En arrêtant de se comporter en enfants gâtés… »

 C’est beau, non ! Que de on ! Mais me direz-vous : et le vin dans tout ça ? La réponse est dans la question. En effet, les faubourgeois adorent les vins qui leurs ressemblent d’une manière, certes à l'opposé, mais homothétique à celle que cite JJ Chiquelin dans son article sur la fin du bling-bling bordelais : « Il se lève tous les jours un milliardaire russe pour acheter mon vin », estime un propriétaire de premier cru classé. « 1000 euros la bouteille, c’est donné » estime un autre. L'élite, toujours l'élite, mais comprenez-moi bien je ne crache pas dans la soupe, je me contente de relever l'évidence : l'achat d'une belle bouteille de vin n'est pas à la portée de n'importe quelle bourse. Des deux côtés il faut l'assumer sans enrober l'affaire dans un discours autojustificateur. 10 euros c'est en gros 65 vieux francs, 15 c'est presque 100 balles et ainsi de suite... Qu'on me comprenne bien, je ne remets pas en cause la juste rémunération du travail d'un vigneron je souligne simplement qu'il faut accepter d'assumer les affreuses réalités du marché : le vin est bien une "marchandise" avec un prix.  

Là je sens que les maîtres et les maîtresses de « chapelle » aux dénominations sympathiques, que les grands et petits prêtres des messes chantées en cercles fermés, vont appeler sur moi la foudre d’un « Bacchus » épuré, gardien du terroir. Afin de désarmer leur courroux je plaide de suite coupable mais, que voulez-vous, lorsque j’entends ce j’entends à propos du vin, en certains lieux, en certaines occasions, lorsque je vois les prix s’enfler, lorsque je lis des brouettes de mots boursouflés ou gentillets, je préfère l’opprobre au silence. Et que certains ne viennent pas me dire, comme adoraient le faire les communistes de la grande époque, ou les gauches de la gauche de toutes les époques, « qui n’est pas avec nous est contre nous ». J’aime le vin, beaucoup de ceux qui le font, qui le vendent, et certains de ceux qui le boivent. Toujours prêt à payer de ma personne pour la cause du vin je revendique le droit de le mettre à sa juste place, celle du pur plaisir et non de le laisser entre les seules mains de ceux qui s'en servent pour exhiber leur statut.



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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 11:04

 

- Aux grands mous, les grands remèdes, comme on dit à la faculté ! persifla tante Thyne. Eh bien Ninon prends donc le pot de moutarde et à l’aide de la petite cuillère en bois qui est appendue, beurre-lui généreusement l’entrefessier comme tu le ferais pour une grosse volaille. Ensuite empoigne cette grosse andouille de Guéméné et enfonce-là dans le trou de balle. N’hésite pas à frapper à l’autre bout avec l’écumoire, pour la faire pénétrer davantage.

À ma stupéfaction l’andouille rentra avec autant de facilité que ces suppositoires à l’eucalyptus que m’administre si gentiment papa quand je suis enrhumée. Aussitôt et comme par miracle, l’andouillette du docteur se redressa pour remplir son office.

Tante Thyne fort proprement enculée par ce gros médecin qui lui assénait de bons coups de bedaine sur le cul, se caressait frénétiquement l’oignon.

Moi-même j’avais repris mon petit ouvrage et m’écossais vivement le petit pois en regardant la leçon.

Ah mes amis, quel tableau nous faisions là, bien propre à illustrer le calendrier des postes françaises !

Nous menions ainsi tous les trois grand train quand tant Thyne s’écria :

-         Attends mon bonhomme avant de décharger ! Ninon, tiens-toi prête à recevoir sa sauce blanche qui va déborder.

Je me précipitais comme il déculait et, à peine avais-je porté mes lèvres à son andouillette, que je reçus sa sauce blanche que j’avalais goulûment.

Comme elle avait un parfum délicieux, et une saveur ! Il me fallait remercier ce dodu docteur.

-         Votre sauce est excellente et je vous en félicité. Il y a bien des cuisiniers qui ne la feraient pas mieux.

Tante Thyne s’exclama :

- Cette fille a des dispositions étonnantes pour la cuisine ! »

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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 00:06

Monsieur,

Nous vous prions d’agréer l’hommage de ce petit livre. Son titre : Monseigneur le Vin, vous en dit l’esprit, et son agrément ne vous en dissimule pas la portée.

Il est le premier d’une série qui constituera un ouvrage visant à faire connaître les particularités essentielles dont s’enorgueillissent les vins de France.

En dépit de certaines campagnes scientifiques ou mystiques dont les arrêts vont à l’encontre des principes salutaires qu’elles prétendent servir, le vin a conservé ses fidèles qui savent lui devoir la joie, la force et la santé.

Mais le consommateur est-il toujours suffisamment instruit de ce qu’il devrait savoir pour répondre lui-même à ces hérésies et pour goûter pleinement les délicates satisfactions qu’un vin lui ménage ?

Toujours ? Non. Mais il ne demande qu’à l’être.

Nous voulons l’y aider.

C’est l’objet des monographies contenues en ces volumes qu’accompagnera une documentation due à des techniciens – oh ! juste ce qu’il faut pour être clair, exact et précis.

Ces pages littéraires, artistement ornées, ne sont pas un traité de viticulture, loin de là. Mais quand elles diraient l’effort trop méconnu de nos viticulteurs ; quand elles expliqueraient comment un vin réputé dépend des soins qu’on lui prodigue depuis l’intelligence apportée dans le choix des cépages jusqu’à la minutie requise dans l’art de ses vendanges ; comment, une fois fait, ce vin, on doit le soigner, le nourrir, l’élever, puis le distinguer, le classer ; comment, enfin, on doit le préparer, le servir et le boire, ces notions seraient-elles, au pays du vin, estimées vaines et sans profit ?

Notre sol est en  vignes d’une variété qui n’a d’égale que son abondance. Il y a des vins sous d’autres cieux et d’excellents, sans doute ; mais pour la générosité, le parfum, le bouquet, l’élégance, où trouve-t-on une gamme aussi nuancée que celle que réalise l’ensemble de nos grands crus ?

On le sait peut-être mieux à l’étranger que chez nous. Couramment, on voit confondre la région avec le cru. On oublie que l’émulation traditionnelle de nos vignerons, associée aux propriétés du sol, a multiplié ces crus qualifiés qui, tendant en propre à la perfection, ont conquis d’authentiques personnalités, et qui soutiennent, à force de travail et de conscience, une réputation souvent séculaire.

Nous avons l’intention, dans ces petits volumes, dont le premier n’est qu’un croquis lestement enlevé des victoires et conquêtes de la vigne dans le monde, de passer en revue successivement nos vignobles français.

L’un des plus opulents est le Bordelais. Sans rouvrir la querelle fameuse sur la hiérarchie des vins, il est permis de soutenir que pour la variété de ses crus classés et le nombre de ceux qui sont arrivés à la célébrité universelle, il ne craint aucune comparaison. Nous visiterons ses coteaux, ses vignes illustres cultivées avec un souci méticuleux, ses vastes chais entretenus comme des chapelles, ses attrayantes et confortables demeures de propriétaires vignerons qui, par la seule noblesse des pampres qui les entourent, sont élevées à la dignité de « châteaux ». En contant leur histoire et leurs légendes, nous dirons les vertus de ces crus qui allient la finesse à une orgueilleuse discrétion, et qui prêtent à la couronne de nos grands vins, quelques-uns de des plus beaux fleurons.

C’est donc au vignoble bordelais que notre second volume sera consacré.

Il vous sera adressé ainsi que ceux qui suivront. Vous aurez, en les réunissant, l’ouvrage complet dont nous venons d’exposer le but et dont vous conviendrez, après l’avoir lu, que « MONSEIGNEUR LE VIN » était bien le seul titre qu’il pût porter.

Le Président *

Nicolas

Que c’est bien dit, bien écrit, précis sans boursouflures.

Que c’est pertinent.

Que c’est actuel, et pourtant cette lettre date des années 20.

Que je suis l’heureux acquéreur de 4 de ces 5 beaux petits livres.

Que je vous en ferai profiter, au fil de mes chroniques, en morceaux choisis sur nos vignobles.

Que je suis un coquin car le Président * est celui du Conseil d’Administration de Nicolas

 

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3 février 2009 2 03 /02 /février /2009 00:07

 

Dimanche, au hasard d’une flânerie dans une antre du vintage j’ai découvert le coffret et son flacon vide de « Champagne ». Rare ! Là, je sens chez vous, chers lecteurs, un léger flottement, vous vous dites : s’il en est réduit à chroniquer sur ce genre d’évènement c’est que la source de son inspiration se tarit. Détrompez-vous, ce petit ensemble était proposé à 90 euros et, à Drouot, ou sur le net * les prix peuvent atteindre 200 à 250 euros.


En effet, les produits interdits de vente sont le miel des collectionneurs. Leur rareté est structurelle. La garantie d’un nombre limité. Bien évidemment, en dépit de mon intérêt purement historique sur ce Champagne, je n’ai pas déboursé un centime pour en faire l’acquisition.


Le vendeur intrigué par mon manège, m’a questionné et je lui ai dit que c’était pour mon blog alors il m’a gentiment proposé de faire des photos. Voici l’une d’elle qui va me permettre de vous conter une petite histoire très caractéristique de la prétention des petits marquis de la mode, les « créatifs » du marketing, qui ne doutent de rien et surtout pas de leur « génie ».

 


 

C’était au temps où YSL était, je crois, encore dirigé par l’ « exécrable » Pierre Berger, qui se targuait des faveurs du « château », en dépit des mises en garde du Syndicat des Vignerons, des Maisons de Champagne, de l'I.N.A.O, et de nous-mêmes au cabinet du Ministre, cette société, filiale de Sanofi société publique dirigée par Jean-François Dehecq – qui était l’un de mes interlocuteurs car Sanofi contrôlait Entremont le roi de l’Emmenthal –  et qui l’avait payé bon prix – suivez mon regard –, lançait en 1993 un parfum dénommé "Champagne" qui s'adressait "aux femmes pétillantes" et qui était destiné à "fêter des événements heureux".


Le flacon évoquait par sa forme : le bouchon caractéristique des vins de Champagne et ses détails : il comportait une plaque et un muselet. Comme vous pouvez le constater les créatifs YSL n’avaient pas lésiné dans le pompage des attributs de notre cher vin du pays de Champagne : un pillage sans aucune vergogne. Et pourtant, lorsque l’affaire vint au prétoire, le mémoire en défense de la maison Saint Laurent valait son pesant de morgue suffisante. Ces génies des Carpates y assuraient que le prestige, le génie, l’aura mondiale d’Yves Saint Laurent – incontestable pour ce qui touche à la mode –, au travers de cette fragrance, éclabousseraient et auréoleraient de chic et de suprême élégance ce produit de bouseux enrichis qu’est le Champagne à bulles. Je ne pousse pas le bouchon toute l’argumentation était du même tonneau.

 

En dépit de ce le droit des marques dénomme parasitisme qui est un comportement fautif où l’auteur profite de l’investissement publicitaire d’un autre, capte le travail d’autrui, se comporte donc en véritable parasite et tire profit d’actions qu’il n’a pas financées, qui dans le cas d’espèce était avéré et incontestable, toute la campagne était déclinée autour de l’image de la boisson, la forme et la présentation du flacon copiaient les caractéristiques de la bouteille de Champagne, les arguments promotionnels invoquaient la fête, la société Yves Saint Laurent ira jusqu’en Cassation.


Acharnement juridique lié à l’énormité des dépenses publi-promotionnelles engagées et aussi l’espoir de pouvoir le commercialiser à l’international. Dans une question au Gouvernement  M. Albert Vecten, parlementaire champenois, attirait l'attention de M. le ministre de l'industrie, des postes et télécommunications et du commerce extérieur sur le problème posé par la poursuite de la commercialisation hors de France du parfum " Champagne " d'Yves Saint-Laurent (…) alors que le tribunal de grande instance de Paris et la cour d'appel aient confirmé le caractère illicite de la marque " Champagne " et interdit son utilisation sur le territoire français à partir du 31 décembre 1993. Malgré cette décision, le problème reste entier puisque Yves Saint-Laurent poursuit sa commercialisation en Europe et annonce le lancement de " Champagne " aux Etats-Unis et en Asie. Les actions judiciaires engagées devant les tribunaux en Allemagne et au Royaume-Uni, celles qui le seront en Europe et ailleurs ont pour seul objet de préserver la protection juridique accordée aux appellations d'origine contrôlée, source de valorisation des productions agricoles et éléments du patrimoine national »

 

En effet, le Tribunal de grande instance de Paris, dans un jugement du 28 octobre 1993, annulait la marque "Champagne" et interdisait son utilisation. A la suite d'un appel effectué par la société Yves Saint-Laurent, la Cour d'appel de Paris, dans un arrêt du 15 décembre 1993 confirmait ce jugement de première instance. Selon la Cour, "en adoptant le nom Champagne pour le lancement d'un nouveau parfum de luxe, en choisissant une présentation rappelant le bouchon caractéristique des bouteilles de ce vin et en utilisant dans les arguments promotionnels l'image et les sensations gustatives de joie et de fête qu'il évoque, la société Yves Saint-Laurent a voulu créer un effet attractif emprunté au prestige de l'appellation Champagne ; ... de ce seul fait, elle a, par un procédé d'agissements parasitaires, détourné la notoriété dont seuls les acteurs et négociants en Champagne peuvent se prévaloir pour commercialiser le vin ayant droit à cette appellation". YSL se pourvoira en Cassation en pure perte.

 

La marque Champagne sera définitivement interdite et pour la petite histoire, Loïc Le Floch Prigent, célèbre pour ses multiples démêlés judiciaires, alors qu’il est le tout puissant patron d’Elf maison-mère de Sanofi, contraindra Dehecq à se défaire d’YSL qui via Gucci tombera dans l’escarcelle de François Pinault grand « ami » comme chacun sait de Bernard Arnault. Champagne !

Parfum "Champagne" Yves Saint Laurent

 

 

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Prix

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Collections - Parfums

 

Parfum "Champagne" Yves Saint Laurent

 

 

 

 

 

 

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2 février 2009 1 02 /02 /février /2009 00:42

 

« Comme un lundi… », reprendre le collier est, pour certains, difficile, alors, comme vous avez pu le remarquer, ces trois derniers lundis je vous ai proposé des textes lestes, coquins, pas forcément à mettre entre toutes les mains, mais toujours à déguster avec ce qu’il faut de distance pour en goûter l’érotisme coquin. Celui de ce matin, signé de Manuel de Guez, fait dans la langue crue et saillante, grivoise et salace, alors que celles et ceux qui préfèrent le tiède et le rond, le pudibond et le prude, passent leur chemin et qu’ils aillent se plonger dans les œuvres de la comtesse de Ségur née Rospotchine, les malheurs de Sophie par exemple, qui, entre nous, sont à mon sens d’une bien plus grande obscénité.

 

Extrait d’une cuisine bien épicée

 

En résumé : Tante Thyne « qui est méridionale, aime la cuisine relevée c’est-à-dire ayant beaucoup de goût… » Son médecin estime que cette nourriture est « trop échauffante » et veut mettre la tante « au régime ». Celle-ci n’est pas d’accord et le dit à son médecin.


«  Je sais très bien de quel remède j’ai besoin. Ce que je veux c’est goûter à ton andouillette. Déboutonne-toi donc un peu, mets bas ta culotte, prends ta chemise entre les dents et viens me rejoindre au lit. Pendant ce temps Ninon nous regardera en écossant le petit pois. Elle poursuivra ainsi son éducation pour sa plus grande satisfaction.


Pensez-donc que je me suis conformée avec zèle à cette recommandation !


Ensuite tante Thyne s’est retournée sur ses oreillers pour lui offrir son large derrière en lui disant :


-         Maintenant mon ami tu vas m’enculer proprement pour finir d’édifier notre élève qui a abrégé sa leçon l’autre matin. Ninon s’il te plaît, montre lui de que tu as appris hier et astique-lui son lard avec la vaseline qui est sur ma table de nuit.

 

J’avais beau frotter ferme, l’andouillette du bedonnant médecin pendouillait tristement entre ses cuisses.


Tante Thyne, les fesses en l’air ne gouttait guère la situation, et pour manifester son mécontentement elle lâcha un gros pet qui retentit dans la pièce comme une protestation, puis elle accabla le pauvre homme :


-         Eh bien, mon vieux complice, tu n’es plus très ferme des rognons toi non plus. Mais je connais un remède qui va te remettre d’équerre. Ninon cours à la cuisine, et ramène la moutarde, notre belle écumoire en cuivre et cette grosse andouille de Guéméné que j’ai mise à fumer dans la cheminée.


Je partis au double trot et revins avec le tout sur un plateau, craignant qu’une telle collation n’arrange pas les entrailles de tante Thyne. Mais je me trompais.


-         Ninon, arme-toi de cette belle écumoire et frappe vigoureusement le gros pot-au-feu de Diafoirus.


À mon grand étonnement le bon médecin se prêta fort complaisamment à cette punition et son andouillette de vit commença en effet à se redresser...

à suivre...


mais étant donné que cette suite "Aux grands mous, les grands remèdesest fort "épicée", même très hot, dans la grande tradition de la littérature ieterdite qui circulait sous le manteau - n'y voyez aucune allusion - je la mettrai en ligne en loucedé, la nuit, sans vous prévenir, dans le courant de cette semaine. Donc à vous d'aller marauder sur www.berthomeau.com pour la découvrir.

 

Bonne chance...

Dernière précision : " La cuisine érotique de tante Thyne enseignée aux jeunes filles " éditions L'Archange Minotaure a été composée : " dans la cité qui épèle vent "

Pouvez-vous me dire quelle est cette ville chère au coeur de mon ami Jean-Louis ?

à vos claviers !

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1 février 2009 7 01 /02 /février /2009 00:09

En rentrant, à l’heure du laitier, j’eus la surprise de croiser dans la coursive qui conduisait à notre cabine un Franchey d’Espéruche qui faisait les cent pas en grillant une cigarette tel un futur père attendant avec angoisse l’heureux évènement. Le cendrier bourré de mégots, le nuage bleuté stagnant à mi-hauteur et l’odeur âpre du tabac brun attestaient que la culotte de peau devait se tenir là depuis un bail. En m’apercevant, il ne pouvait réprimer un enchainement de tics partant d’un rictus qui déclenchait un léger séisme sur sa joue gauche qui lui faisait fermer l’œil puis lever le sourcil en circonflexe pendant que ses épaules, la droite d’abord, enchaînaient un mouvement de vis sans fin et que ses mains se malaxaient avec frénésie. Bêtement je renfournais mes pans de chemise dans mon pantalon. Lui demander les raisons de sa présence me semblait superfétatoire je l’invitai donc à entrer dans la cabine en lui signifiant d’un coup de menton d’éteindre sa cigarette. D’Espéruche s’exécutait avec précipitation. Je fis de la lumière dans le petit salon de réception. D’Espéruche se figeait en découvrant le désordre qui y régnait. Tels les cailloux du Petit Poucet, les vêtements, les dessous et les escarpins de Chloé jonchaient la moquette depuis le milieu de la cabine jusqu’à la porte de la salle de bains. Vanné je me laissais choir sur le canapé en lançant d’un ton rogue : « Que voulez-vous ? »

-         Vous parler…

-         Ça ne pouvait pas attendre l’heure du petit déjeuner ?

-         Nous n’en sommes pas très loin…

-         D’accord, puisque vous êtes ici déballez votre marchandise vite fait car j’ai envie de dormir.

-         Désolé mais vous seul pouvez me tirer de ce mauvais pas…

-         Vous avez fait une connerie ?

-         Oui

-         Une grosse connerie ?

-         Oui

-         Réparable ?

-         Je ne sais pas…

-         Accouchez, merde !

-         Ce n’est pas facile à dire…

-         Arrêtez de jouer les chochottes où je vous fous dehors.

-         D’accord, je vous dis tout. Je viens de perdre 5 millions au poker…

-         Des anciens j’espère !

-         Oui bien sûr mais pour moi c’est une fortune.

-         Vous avez, je suppose, signé une reconnaissance de dette ?

-         Oui.

-         À qui ?

-         Je ne sais pas.

-         Vous êtes naze. Où avez-vous joué ?

-         Dans le salon des Frenkel.

-         Une table de combien ?

-         Cinq avec moi.

-         Frenkel en était ?

-         Non.

-         Il était présent ?

-         Non.

-         Comment avez-vous atterri dans cette partie ?

Franchey d’Espéruche suait sang et eau. Ses tics l’agitaient à intervalles réguliers. Il m’expliquait qu’après le dîner, le second du navire, qui semblait très sensible aux charmes de Chloé, lui avait présenté deux pékins qui se révélèrent être des anciens colons d’Algérie. Des types avenants et sympathiques, bien sûr, et la conversation avait roulé sur la félonie du Général. Le Champagne coulait à flot. Une femme était venue les rejoindre. On la lui présenta comme étant une ancienne meneuse de revues, une belle femme avec quand même beaucoup d’heures de vol. Vers minuit, un éphèbe, avec une chemise rose à jabot et un pantalon moulant, s’était joint à eux. Très vite il leur avait proposé une partie de poker. Les deux ex-colons avaient décliné l’invitation mais la femme acceptait en proposant de compléter la table avec deux de ses amis. Le petit cul les avait conduits jusque chez les Frenkel où une armoire à glaces les accueillit. D’Espéruche soupirait « j’aurais du me méfier, ce type avait une gueule de barbouze… » Je ricanais « et vous êtes un expert en ce domaine mon vieux ». Il acquiesçait. Depuis un moment une question me brûlait la langue alors, désireux d’en finir, je la transformais en affirmation « vous êtes resté à cause du micheton, pas vrai… »  Son regard agité de tics se figeait. Il concédait « Au point où j’en suis, oui je ne peux résister aux tapettes ». Pour l’enfoncer plus encore j’ironisais « vous êtes tombé comme dans la bleusaille dans un guet-apens de vieux routiers du poker… Sûrement des professionnels marseillais spécialistes du plumage des gogos… »

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