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24 janvier 2009 6 24 /01 /janvier /2009 11:29
Que lis-je chez l’ami Bazin, sur son blog, que Février sera chaud! Bonne nouvelle pour ceux qui trouve que le froid en hiver ce n’est pas rigolo. Je rigole, bien sûr, car c’est une chaleur d’orage qu’il pronostique l’ami de nos amis. Sa plume bien trempée dans l’insurrection m’inquiète : « Ça chauffe dur en cette fin janvier rugueuse... Et pas seulement sur le front social. La colère gronde aussi du coté de mes amis vignerons, lassés d'être soumis à ce qu'ils appellent "l'arbitraire des commissions d'agrément" et le couperet la "typicité". Et cette fois, ils montent au front. L'orage devrait éclater le 24 février prochain à Deauville, lors de la Dive Bouteille.(Couplée désormais avec le off d'Omnivore).

Ouf ! Nous avons échappé à la Bastille, ses lofts, ses bars branchouilles, ses pousseurs de poussettes Mac Laren, ses macro-bios… c’est à Deauville, banlieue éloignée de Paris où des populations défavorisées migrent chaque semaine dans leurs petites bagnoles pour échapper à la pollution automobile. Moi qui fus normand d’adoption, héraut du Calvados du Pays d’Auge, je respire. Dans ce haut lieu populaire, certes proche de Caen, où officie le gourou de la philosophie populaire, Michel Onfray, vont se former les premières cohortes de gueux prêtent à monter à l’assaut de la forteresse de la rue d’Anjou (le siège de l’INAO) pour démanteler l’usine à gaz du CAC. Tailler en pièces l’hydre typicité. Mettre en déroute des « commissions d’agrément » qui n’existent plus. Ce sera le Pont d’Arcole ou rien ! Je suis rempli d’aise, moi qui modestement, lorsque Jean-Pierre Brun était en butte aux agréeurs anonymes : Lettre ouverte aux AA (agréeurs anonymes) pour le renouveau du Beaujolais, montait tout seul au créneau  http://www.berthomeau.com/article-24976848.html. Sans doute ai-je mauvais esprit, étant comme chacun sait un ouvrier de la dernière heure, rien qu’un opportuniste qui ne roule que pour lui. Comme je n’ai écris que quelques broutilles sur la question l’experte en ces domaines c’est la grande-prêtresse en évènement révolutionnaire "Les commissions laissent de moins en moins de marge aux vignerons "alternatifs" (les adeptes du vin nature, ndla) raconte Sylvie Augereau qui organise l'affaire. En Beaujolais un Jean-Paul Brun vient de se faire refuser 300 hectolitres. Et ce n’est pas franchement un révolutionnaire... On a vraiment le sentiment que le rouleau compresseur est en route". 

 

Le CAC 51 : le croskill de la qualité des vins AOC le 9 juin 2008 http://www.berthomeau.com/article-20287518.html

La valeur des mots : appellation d'origine contrôlée quel contrôle ? le 10 juin 2008 http://www.berthomeau.com/article-20320269.html
Petite supplique pour qu’un moratoire soit accordé aux déclassés de l’AOC le 10 juillet 2008 http://www.berthomeau.com/article-21130881.html
Alors ce samedi matin je me lâche en un petit texte volontairement de parti pris, qui ne me fera pas que des amis. Mais, que voulez-vous, je suis ainsi fait, je ne me changerai pas.
« Les combats obscurs, menés par une poignée de minoritaires, dans la salle communale, au jour le jour, pied à pied, pour convaincre le marais des indifférents, pour ébranler la mainmise de ceux qui se sont arrogés le pouvoir de les représenter, pour faire avancer ce qu’on qualifiait autrefois le bien commun, ça n’est plus de mise coco. C’est ringard. De nos jours, ce qui compte, ce sont les sunlights sous lesquels il faut se placer pour montrer au bon peuple avachi sur son canapé, face à son écran plat, des « martyrs ». Faut de l’émotion coco ! Faire pleurer Margot ! Oui mais, pour accéder au plateau, faut créer l’évènement coco. Facile, il suffit de s’adresser aux « Jeanne Hachette » dont c’est le boulot. Bien campées sur le terreau de leur fonds de commerce, elles vont t’organiser, en 2 ou 3 coups de cuillère à pot, ce qu’il faut ou il faut, pour le plus grand plaisir des bobos. Bravo ! L’important c’est moi. Je capte bien l’œil de la caméra.
Et, pendant ce temps-là, une fois la lumière des projos éteinte, les affaires continuent. Qui, en définitive, dans les lieux de pouvoir, face à ce brillant combat, troublé, ébranlé dans ses convictions, va se tourner vers ses pairs pour leur dire : « ils ont raison ! » Personne ! Bien au contraire, les gardiens du troupeau, habiles, vont se servir de ces combats paillettes pour emporter la conviction de leurs mandants. « C’est gens-là, ne sont pas des nôtres, diront-ils. Nous seuls vous défendons contre ces petits marquis qui veulent nous faire revenir au temps de nos grands-pères… » Mais, coco, me rétorquera-t-on, on n’en à rien à battre de ces « cons ». L’important c’est nous, soit la juxtaposition de je. Tu es rétro mon garçon. Ton discours sent la naphtaline. Nous ne sommes pas l’avant-garde de la « classe ouvrière » vigneronne. Nous sommes le cénacle de ceux qui détiennent la vérité. Tes combats collectifs nous n’en avons rien à cirer. Deauville c’est tout de même plus bandant que Lézignan-Corbières.

C’est le temps qui veut ça. Nous sommes à l’ère de l’externalisation : même celle des combats pour des causes justes. Je trouve ça d’une tristesse infinie et, comme je l’ai déjà écrit, elles sont loin les « riches heures » de  ceux qui, collectivement, transcendant leurs différences régionales, politiques, ont contre vents et marées bâti notre système d’appellation. Comme le dit très justement Marcel Lapierre « On peut dire ce qu'on veut mais un japonais préférera toujours une bouteille de "Morgon" à un Vin de Table... » Oui, chers amis, dont j’aime les vins, c’est dans les instances locales, régionales, nationales de l’INAO, que se mène le combat, pas à Deauville. »

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commentaires

D
Premières dégustations d’agrément en Beaujolais<br /> <br /> Vers la standardisation du goût des AOC ?<br /> <br /> Un vin de style différent de la majorité de ses congénères d’une AOC doit-il être considéré comme présentant un défaut œnologique rédhibitoire ? Avec le nouvel agrément, la question de l’uniformisation et de la standardisation du goût est posée.<br /> <br /> <br /> Vive émotion dans le Beaujolais avec les premières dégustations d’agrément. Le constat d’un groupe de vignerons recalés est sans appel : les vins de macération préfermentaire à chaud (MPC) sont agréés, les vins ayant subi un protocole moins technique et plus traditionnel, c’est-à-dire une macération semi carbonique (MSC) beaujolaise, sans chauffe préfermentaire et avec chapeau immergé, sont exposés au recalage, constate Marcel Lapierre, vigneron à Villié-Morgon.<br /> <br /> La chauffe préfermentaire à 70°C impose ensuite de levurer. La macération carbonique, méthode plus traditionnelle, fermente avec des levures indigènes. Au final, pour une même matière de base, on obtient deux styles de vin très différents par ces deux méthodes de vinification très différentes. <br /> <br /> La MPC donne un groupe de vins très homogènes, plus colorés avec des notes fruitées très marquées. <br /> <br /> La MSC laisse davantage libre cours à l’expression des caractéristiques propres à chaque parcelle de vigne avec un plus grand degré de liberté lié aux levures indigènes.<br /> <br /> Au départ, ces vins peuvent se montrer plus renfermés et moins colorés, et ils s’expriment sur le long terme. Ce qui n’est pas pour arranger leur agrément dans une appellation où la culture de la consommation en (beaujolais) primeur s’est instaurée. <br /> <br /> “Je fais du 10 hl/ha en macération carbonique, mes vins s’arrachent, et j’ai pourtant eu 18 hl de recalés aux deux sessions”, témoigne Marcel Grillet à Villié-Morgon.<br /> <br /> La sanction serait la même pour Jean-Paul Grillet, son frère, ainsi que Roland Pignard ou encore Jean-Paul Brun, trois autres vignerons bio du Beaujolais. <br /> <br /> Et il semble donc que les nouveaux jurys de dégustateurs ont davantage recalé les vins de macération semicarbonique MSC, la technique pourtant locale, loyale et constante du Beaujolais : “C’est normal, quand on déguste cinq vins avec un certain style et que le sixième fait figure de mouton à cinq pattes, on l’exclu”, explique Marcel Lapierre. <br /> <br /> Un vin différent est-il pour autant un vin à défaut œnologique rédhibitoire ? “Une AOC ce n’est pas un goût standard, c’est justement l’acceptation de la diversité”, reprend-t-il. <br /> <br /> Selon les vignerons victimes, les jurys d’agrément associeraient le style des vins élaborés plus traditionnellement et moins technologiquement à des défauts œnologiques. <br /> <br /> “Parce qu’un vin sort du lot, on lui attribue souvent un défaut œnologique : trop réduit, trop oxydé, goût phénolé, problème d’acétates”, explique encore Marcel Lapierre. <br /> <br /> Le problème du Beaujolais semble être vécu de la même manière dans d’autres vignobles. <br /> <br /> Certains vignerons estiment que “c’est la porte grande ouverte à l’industrialisation du vin” et à l’exclusion des artisans du vin. Un collectif est en train de se créer. <br /> <br /> 120 vignerons, dont les Lapierre, profitront d’un salon à Deauville, pour réfléchir à la question, le 23 février. <br /> <br /> Et ils donneront rendez-vous à la presse à Paris bientôt. Ils feront alors déguster les vins exclus des AOC. <br /> <br /> En attendant, de nombreux vignerons, qui possèdent déjà un bon capital d’image personnelle, songent à quitter les AOC qui ne veulent plus d’eux. <br /> <br /> Pour eux, “les AOC appartiennent déjà aux industries agroalimentaires.”<br /> <br /> <br /> David Lefebvre
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P
J'avoue ne pas comprendre la raison pour laquelle vous souhaitez opposer à tout prix médiatisation et action de terrain. Présenter ses vins à la Dive bouteille interdit-il de s'engager dans des démarches locales? Les vignerons présents à Deauville peuvent-ils être aussi mal caricaturés et méprisés comme vous le faites? Je m'interroge. Comment pouvez vous prétendre que l'intégralité des "cocos" pour "bobos" que vous insultez ne s'engage pas localement alors que le pauvre Brun qui n'est pas invité à la Dive, lui ,mène des actions concrêtes. <br /> Soit vous nous donnez des exemples concrets soit vous accepter de tomber dans une caricature qui ne fera que déservir votre cause..<br /> Bien cordialement.<br /> W.Grimonprez, Caviste à Poitiers (et certainement bobo)
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J
<br /> <br /> Bonjour,<br /> Je n'oppose en rien la médiatisation et le travail de terrain je râle car le travail de terrain a été négligé : cf ma chronique du jour et les commentaires sur le site vins de mes amis, et qu'il<br /> est un peu tard pour s'agiter car les textes sont en place.<br /> Quand à mon ironie facile pour les cocos pour bobos elle fait partie du ton de mon blog où je pense avoir la liberté de m'autocaricaturé:je suis un bobo et de charrier mes amis vignerons ou<br /> bobos, ces derniers étant de bons clients je les respecte.<br /> Pour JP Brun que vous qualifiez de pauvre, ce qui est entre nous un peu condescendant, il jouait sa peau, sa survie économique : 300 hl ça fait beaucoup de petites bouteilles que même un brillant<br /> caviste de Poitiers aurait du mal à vendre dans son année. Le défendre c'est du concret.<br /> Par ailleurs l'ami Brun a participé à la réflexion de Marcel Lapierre en Beaujolais et tous sont conscients que rien n'avancera si les dirigeants freinent et la masse reste amorphe.<br /> Je ne caricature personne croyez-moi, sinon moi-même, je ne défends aucune cause mais tout bêtement la diversité, le droit à la différence. Je le fais avec vivacité, parfois mauvaise foi, mais<br /> s'il n'y a pas un peu de piment y'a pas de lecteurs.<br /> <br /> <br /> Bien cordialement<br /> <br /> <br /> <br />
J
bien l'article ..!bien Mr Harel ,mais la reunionite ...y a en mare.il en a ras le bol le cul terreux (que je suis..) qu'on pompe de tout les cotes.L'inao a mis an place ,avec qques nantis de la profession (qui bien souvent ne vivent pas de leur production ...quand ils produisent!!!)un systeme :l'URSS avant la chute du mur:c'est moscou qui ordonnait aux ukrainien de moissonner...!voila ou on en est..!vignerons aux armes!!!!!!!!!
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T
Très juste il faut provoquer des réunions locales, utiliser les compte-rendus comme support de base de travail pour s'ouvrir aux commissions "officielles". Ainsi les cocos de Deauville pourront retrouver un peu de sérénité. Le vin reste du vin c'est encore plus plaisant quand on peut l'identifier .
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