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3 janvier 2009 6 03 /01 /janvier /2009 00:09


Puisque les classements de crus sont mis à mal par les Plaideurs et que l'empilement de nos juridictions produit des résultats ubuesques je vous propose, sans le doute le plus ancien des classement proposé dans les "Curiosités françaises" Antoine Oudin (1640). C'est une série de proverbes qui classe les vins en fonction de l'effet qu'ils produisent :

- Vin d'âne : qui rend la personne assoupie après avoir trop bu.

- Vin de cerf : qui fait pleurer

- Vin de lion : qui rend furieux et querelleur.

- Vin de pie : qui fait cajoler.

- Vin de renard : qui rend subtil et malicieux.

- Vin de singe : qui fait sauter de rire.

- Vin de porc : qui fait rendre gorge.

mois0601-g.jpg

Pour Mr Schott des Miscellanées culinaires : " Cette ménagerie de l'ivresse dérive peut-être d'une parabole talmudique. Lorsqu'après le déluge Noé planta  la vigne, Satan, qui l'épiait, vint lui apporter son aide. Il sacrifia successivement une brebis, un lion, un singe et un porc, et arrosa le cep de leur sang. Satan signifiait ainsi qu'en buvant un verre de vin, l'homme deviendrait doux comme une brebis ; en en buvant deux il deviendrait pareil à un lion, plein d'arrogance ; avec trois verres il ressemblerait à un singe, exubérant et débauché ; et complètement ivre l'homme serait semblable à un porc, vautré dans son abjection."


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2 janvier 2009 5 02 /01 /janvier /2009 00:06

 

Dédié à tous ceux qui ont fait des excès de table à la St Sylvestre, ce petit opus désuet en diable est plus agréable que l'hépatoum, publié dans la collection Petite encyclopédie portative aux éditions les milles univers est signé Maurice Mac-Nab  né le 4 janvier 1856 dans le château de Fay à Vierzon. Il est le premier né de jumeaux et fils de d’Édouard MacNab dont la mère, Rose-Aimée de Francières est une riche héritière d’une noble famille du Berry et de Louise Penfentenio de Cheffontaines issue d’une famille de souche bretonne. Avec son frère jumeau Donald ils suivent leur scolarité au séminaire de la Chapelle-Saint-Menin d’Orléans. Lui le 19 octobre 1881 il entre dans l’administration de la Poste

Il fréquente assidument le Cercle des Hydropathes à Montmartre, au cabaret du Chat Noir, situé Boulevard Rochechouart, que Rodolphe Salis (fils d’un limonadier de Châtellerault) vient d’inaugurer dans les petits locaux d’un ancien bureau de poste.

Maurice MacNab va donc mener une vie de poète de cabaret. Il est atteint de la tuberculose et il meurt dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 décembre 1889. Il venait de recevoir les palmes académiques quelques jours avant.

 

Si vous voulez un jour faire un petit cadeau original et peu coûteux : 5 euros offrez ce minuscule thèse d’un « bègue, myope, fonctionnaire, réactionnaire, poète, hydropathe, incohérent, zutiste, chansonnier au Cat Noir, illustrateur, spirite… » C’est d’un autre temps, c’est plein de non-sens, de dérision, ça ne ressemble à rien de connu. Je vous offre comme amuse-bouche l’introduction.

 

INTRODUCTION :

 

Grâce à de nombreux travaux, l’étude du mal aux cheveux, commencés seulement depuis quelques années, a fait des progrès très rapides.

Toutefois, l’existence de cette curieuse idiosyncrasie présente aujourd’hui plus d’un point obscur.

Les théories qui attribuaient le développement de ce mal à l’altération du tube capillaire ou a la compression sur les bulbes pileux sont aujourd’hui presque complètement abandonnées. Pour la plupart des auteurs, le système nerveux est le seul en cause, et le mal aux cheveux doit entrer dans le groupe, chaque jour plus étendu, des troubles trophiques.

Pourtant, s’il est possible, dans un très grand nombre de cas, d’affirmer que le mal aux cheveux est un syndrome consécutif à des troubles nerveux évidents, il est d’autres observations dans lesquelles on est obligé de reconnaître le contraire.

N’est-ce qu’une névralgie affectant le plexus cervical ? Peut-être existe-t-il un mal aux cheveux idiopathique, confondu à tort avec la migraine. Cette question ne saurait recevoir une exacte solution tant que l’on n’aura pas séparé le mal aux cheveux des affections qui l’accompagnent généralement : la gueule de bois, la pituite et le poil dans la main.

Avant d’entrer en matière, qu’il nous soit permis de remercier nos maîtres dans les cabarets de leur constante bienveillance. Nous prions M. le professeur Charles D., dit l’intrépide-vide-bouteilles, de vouloir bien agréer tout particulièrement l’expression de votre respectueuse reconnaissance.

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1 janvier 2009 4 01 /01 /janvier /2009 00:06

  Bonne et Heureuse Année

                    2009

L'ancien maître de chai de Château d'Yquem

Une pluie d’or, le seul, le vrai, le nôtre…le vin. Formons et échangeons des vœux pour un peu de douceur dans ce monde de brutes…Vous pouvez faire exploser les commentaires !

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31 décembre 2008 3 31 /12 /décembre /2008 00:03

 

C’est une entrée, une belle et bonne assiette qui ajoute au plaisir des yeux celui des papilles et, comme, par-dessus le marché, elle est facile à confectionner c’est le rêve du cuisinier qui ne souhaite pas se retrouver confiné derrière ses fourneaux pendant que ses invités papotent autour de la première coupe de la soirée.

Tout commence au marché :

-         Acheter des coquilles Saint-Jacques entières (4 à 5 par convive) c’est la saison. Se contenter de faire l’acquisition, à prix d’or des noix, c’est se priver d’un ingrédient essentiel : la barbe qui donne du goût au bouillon de cuisson. Bien sûr il vous faudra vous coltiner l’ouverture et le nettoyage des coquilles mais vous préserverez ainsi votre pouvoir d’achat.

-         Acheter du mesclun : une poignée par convive, on apprécie à l’œil la qualité du produit qui doit être de première fraîcheur.

-         Pour la couleur, même si ce n’est pas la saison, vous pouvez acheter des petites tomates grappe.

-         Enfin vous faites l’acquisition de fleurs comestibles : pour moi c’était des mini-œillets roses et de pensées violettes au cœur jaune.  

À la maison, après préparation, faire cuire les cœurs de St Jacques et leur barbe dans un court bouillon, puis les retirer, les saler et poivrer, les arroser d’un filet de vinaigre de Xérès et d’huile d’olive, rajouter du bouillon de cuisson. Laisser mariner dans un lieu frais.

Avant votre déjeuner, dans chaque assiette déposer un lit de mesclun, saler poivrer puis arroser d’un mince filet de vinaigre balsamique puis d’un peu d’huile d’olive. Ajouter les petites tomates coupées en deux. Placer les noix de St Jacques selon votre sens de l’esthétique, saler, poivrer, puis verser quelques gouttes de vinaigre balsamique et un filet d’huile d’olive. Enfin, ajouter les fleurs.

Le résultat est sur la photo ci-dessous. Beau et bon à la fois, ça estomaquera votre belle-mère, si vous en avez une, ça séduira votre fiancée pour ceux qui pensent que la vie à deux est encore l’avenir des humains au 21ième siècle. Bon appétit et là-dessus vous servez le « C » du domaine du Castel chardonnay Jérusalem Haute Judée (35$).

 

« Le Domaine du Castel, un petit établissement vinicole familial dans les collines de Judée près de Jérusalem, s’est attiré une renommée mondiale pour ses vins de qualité supérieure.
Fondé comme passe-temps par Eli Ben Zaken dans un poulailler délabré, l’établissement vinicole est rapidement devenu l’une des plus célèbres boutiques de vins en Israël, incitant à une révolution dans l’industrie locale et s’attirant des acclamations de la part des critiques internationaux. L’établissement vinicole, le seul en Israël à utiliser un savoir professionnel français et des techniques européennes, a déjà trois vins très aboutis sur le marché, et a réinventé la définition du vin «kacher» Les résultats parlent d’eux-mêmes. Castel a, de manière répétée, été reconnu par les critiques internationaux. Le vin de Ben Zaken est le premier vin israélien choisi comme vin du mois par Decanter, la première revue de vin au monde. Il est aussi le premier vin israélien à avoir reçu 90 points dans le Wine Spectator (Spectateur du Vin), dans lequel il est comparé favorablement aux meilleurs vins français. Il est également le premier vin israélien à s’être vu décerné trois étoiles par l’écrivain du vin Hugh Johnson (chose qu’il a reçu régulièrement depuis 2004). »

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30 décembre 2008 2 30 /12 /décembre /2008 00:00

 

On dit de lui qu’après avoir été un grand rôtisseur, il est maintenant un fondu de légumes : « betterave au cacao rehaussé d’un vinaigre de Banyuls ; de radis green meat luisant sous un glacis de beurre salé et escorté de tomates vertes confites ; de tagliatelles de navets boules d’or dans une émulsion de moutarde ; d’une composition Arlequin bigarrée avec courgette blanche de Virginie, radis radis, navet atlantic, carotte purple haze. Un dessert aussi : soufflé de topinambours à la vanille et au chocolat… » Alain Passard, le triple étoilé de l’Arpège, sis au 84 rue de Varenne, est un homme avenant et sympathique. Nous étions, lorsque nous occupions à titre provisoire le 78, des voisins qu’il appréciait. Henri Nallet octroyait, un peu pour faire la nique à Jack Lang, grand pourvoyeur des Arts&Lettres, et avec un plaisir non dissimulé, des poireaux (pour les profanes : le mérite agricole) aux chefs étoilés. Pourquoi pas, ils portaient haut les couleurs de nos produits de terroir mis à mal, comme nous le serinaient nos amis de la Conf’Pé, par l’agriculture productiviste. Sans vouloir être mauvaise langue, notre Henri et sa Thérèse préféraient les douceurs des étoilés aux rudesses de la Conf’Pé, pour preuve c’était toujours moi qui les recevaient et je me faisais avoiner sans moufter par l’inflexible Finistérien : Guy le Fur qui m’aimait bien quand même. Alain Passard, un soir, poussa l’amabilité à venir préparer un dîner pour le 78 dans le cadre du lancement de la première Journée Nationale du Cheval, même que la Cour des Comptes nous fit les gros yeux ce qui est normal car ces gars-là sont des abonnés aux carottes Vichy.

 

Et c’est là où les athéniens s’atteignirent puisqu’au basculement du siècle Alain Passard, tel St Paul sur le chemin de Damas s’est converti « je travaille les découpes, je décortique, je cuis, j’assaisonne, je braise, je flambe : tout mon savoir se reporte sur les légumes.. » déclare-t-il. Mais comme notre homme est un perfectionniste il a acheté un potager à l’abandon, à Fillé-sur-Sarthe, car il veut « faire du légume grand cru. Je veux – dit-il, et c’est le titre de ma chronique – qu’on parle de la carotte comme du chardonnay… » Bon, admettons, même si le Chardonnay sonne plus comme cépage que comme GCC, mais comment transmuter cette brave carotte, d’Escort-girl du pot-au-feu ou du bœuf dit carottes (pas les Dupond&Dupont de MAM qui traquent les ripoux) en star du terroir ? Alors, hue cocotte, pardons Divine, robuste et paisible jument de labour qui sous les brides tenues par Sylvain Picard, ex-animateur pédagogique, lève des billons, travaille en buttes, « plus de 3000 plants par an, à la main (…) le désherbage : une semaine pour un linéaire de 75 mètres de haricots. 400 variétés de légumes, soixante-dix de tomates, dix d’asperges. 5 hommes à plein temps. Huit en saison… » du bio sur mesure mais, comme le concède Sylvain Picard « Je reçois régulièrement des stagiaires passionnés par notre approche rigoureusement bio. Mais je leur précise toujours qu’une telle exigence n’est viable que par l’économie d’un restaurant haut de gamme. » Mais que voulez-vous, oublions les navets ou les panais natures et laissons-nous aller à la poésie du lieu « c’est là qu’un jour, fasciné par les caïeux d’un ail à peine sorti de terre, Alain Passard imagina sa crème brûlée à l’ail nouveau… » C'est beau, proche de l'extatique.

Que faire ? Retourner à l’Arpège vérifier l’art nouveau de Passard, l’érection de la carotte, la béatification du panais ou la résurrection du navet ? Avant de m’aventurer dans cette entreprise très au-dessus de mes moyens j’ai consulté Me François Simon, es-goûteur. Que dit-il en son opus « Aux innocents la bouche pleine » page 131-132 ?

Réponse en 3 temps :

-         « j’ai renoncé depuis belle lurette à suivre les propos éminemment sympathiques d’Alain Passard, chef extra. Loin des autres faisant l’unanimité, il s’agit d’un homme doux, clair, sans ego envahissant. On ne le voit guère. Il ne fait pas de livres, il n’a pas de succursale, il préfère s’occuper de ses légumes et de ses clients. Ce qui est chagrinant chaque fois, c’est le décalage entre un discours et l’assiette. »

-         « Alors que d’autres fameux restaurants sont entretenus comme des courtisanes par de puissants groupes hôteliers, Passard, c’est tout le contraire. Disons que c’est lui qui paie les échéances de la banque, repasse ses chemises, et rétribue ses salariés. De nos jours, c’est joliment déconcertant. Or donc, il a un petit club d’habitués constitués comme vous l’imaginez s’habitués, et, bien sûr, de journalistes lorsque ceux-ci pensent à payer. Cela m’a toujours froissé. Non point que je souhaite faire partie de ce cénacle, mais j’en déduis que pour offrir des tarifs avantageux à ces privilégiés il fallait bien que d’autres clients paient le prix fort. À commencer par vous et moi ; ceux qui n’ont pas la « carte ». Si l’on a bien compris, ce sont les péquenauds qui finalement subventionnent les élites bien-pensantes ».

-         « Et c’est là où l’Arpège devient une table paradoxale. Car trois étoiles au Michelin, d’accord. Mais une assiette de pommes de terre délicatement fumées au bois de hêtre (42 euros) fussent-elles belles de Fontenay, ou un turbot de Bretagne et trois carottes à 100 euros, c’est un peu carabiné. Je ne parle pas de la carte des vins dont c’est devenu un lieu commun de dire que les tarifs sont ahurissants. »

 

Bref, Alain Passard est toujours aussi sympa mais… moi qui ai fait un peu le Ministre des Péquenauds sur les bords… je me suis dit que comme notre converti « propose 4 belles cuisines par an, au rythme des saisons… » il était urgent d’attendre le printemps. Peut-être qu'alors je casserai ma tirelire rien que pour le plaisir de vous faire une chronique sur « des petits pois simplement mijotés avec des amandes fraîches et des pétales de roses du jardin. » et aussi pour jauger la fameuse carte des vins aux prix himalayesques...

Chronique librement inspirée des champs du chef Alain Passard de Bernard Mérigaud de Télérama spécial goût

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29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 00:01

En France nous n’avons toujours pas de pétrole mais nous avons l’insigne chance de posséder des experts en résistance, des bâtisseurs d’exception, des héritiers de la ligne Maginot. Le dénommé Amalric est de ceux-là. Dans la Journée Vinicole du 9 décembre il lève l’étendard de la révolte contre « une politique de cépage galvaudé ». Pour être honnête j’ignorais qu’il existât en notre beau pays une politique de cépage. Des vins, dit de cépages, ça oui, que notre belle logique administrativo-politique avait territorialisés en réservant cette mention à la catégorie juridique des vins de pays. Tout ça, bien sûr, dans un pur souci qualitatif. En 2001, une poignée d’hurluberlus, dans un PQ, dit « Cap 2010 », proposèrent que les fameux VQPRD regroupassent, les AOC bien sûr, et les vins de Régions Déterminées (une part des AOC régionales et des vins de pays) et que les autres vins, en un « espace de liberté », puissent s’assembler sous la bannière « France » : vins des cépages de France. La suite vous la connaissez, les féodaux n’en voulurent pas. Le mérite de cette proposition c’est qu’elle permettait, n’en déplaise à Robert, Amalric bien sûr, c’est qu’elle permettait l’émergence d’une réelle politique des cépages en France, en alliant territorialité (La France) et la liberté d’élaboration et d’assemblage de vins dit de cépages pour des segments de marché mal couverts par notre système. Je concède au courroux de ce cher homme que la nouvelle OCM est bien plus permissive. En effet, aussi bien les IGP, qui indiquent le lieu d’élaboration du produit et non la provenance du raisin, que les vins sans IG, ouvrent la porte à la concurrence. Pour autant faut-il, comme les Alsaciens pour le Riesling ou le Gewurztraminer, demander des exceptions ?

C’est quoi un cépage ? C’est un cépage, donc une information consommateur et non un signe de qualité. N’en déplaise à mes amis alsaciens, les deux cépages susmentionnés ne garantissent en rien à l’acheteur d’acquérir un produit de qualité. N’est-ce pas un peu hypocrite que de se cacher derrière une phraséologie « qualitative » alors que notre manque de rigueur, aussi bien dans certaines AOC – qui dans la pure doctrine de l’INAO, ne devaient faire aucune mention de leurs cépages, hormis bien sûr les alsaciens et quelques autres – que dans certains de vins de pays, nous a conduit aux résultats que l’on sait. Nous avons ainsi, sans gran effet sur la qualité réelle, dévalorisé la catégorie des vins de table en les dépouillant de tout, des apatrides sans âge, alors que nos concurrents, eux, la réhabilitaient. Le sieur Amalric, dans son inconscient languedocien, assimile vin de table et bistrouille. Croit-il vraiment qu’un mauvais Chardonnay sans IG à deux balles dévalorisera le Chardonnay Grand Ardèche de Latour ou qu’un Chardonnay insipide coiffé d’une belle appellation tiendra la route face à un Chardonnay sans IG défendant une marque mondiale ? La réponse est bien sûr, non. S’accrocher à de telles baudruches et affirmer « que dans l’inconscient collectif des consommateurs de tous les pays, la logique pyramidale qualitative française et européenne du triptyque vins de tables (sans IG), vins de pays et vins de cépage (IGP), et AOC (AOP) est suffisamment ancrée pour qu’on ne la perturbe pas, par des vins de table requalifiés, qui viendront disqualifier leurs voisins d’en-dessus » c’est proférer du n’importe quoi et surtout condamner une grande part de notre vignoble généraliste à la disparition. Dans les années 70-80 ce même discours appliqué au négoce embouteilleur, SVF et Castel, qui certes se bataillaient sur les premiers prix, mais aussi se voyaient concurrencé par les groupements de producteurs du Languedoc, nous a fait passer à côté de la croissance des nouveaux marchés parce que nous avions le nez enfoui dans notre marigot national et ses pratiques soi-disant pures et dures qui savent s'arranger avec le ciel. Nous avons besoin de grands opérateurs et donc d’une capacité à leur donner des marges de manœuvres, ce qui ne signifie pas faire n'importe quoi.

Le couplet d’Amalric sur les subprimes – j’ai l’outrecuidance de trouver les miens bien plus pertinents – pour dénoncer l’ultralibéralisme de la Commission me paraît outré et surtout il permet de faire oublier que, si nous en sommes arrivés là, c’est que notre système très encadré et soi-disant autorégulé a surtout permis de protéger des productions, soient excédentaires, soient invendables. Nous qui nous targuions de ne jamais avoir à distiller nos excédents d’AOC avons donné aux eurocrates des arguments en or.  J’ai interpelé Marianne Fisher-Boël alors qu’il en était encore temps, le 8 août 2007, http://www.berthomeau.com/article-7012042.html . Où étiez-vous Amalric Robert ? Aux abonnés absents ou peut-être vous souveniez-vous de votre silence ou de votre hostilité  lorsque les propositions de « Cap 2010 » se faisaient tailler en pièces ? Hurler aux loups après la bataille ça fait certes du bien aux bronches mais c’est inopérant. Oui, comme vous l’écrivez « gérer c’est prévoir et anticiper », mais, sans vouloir mettre le doigt là où ça fait mal, comme le disait Mac Arthur : « Trop tard ! » La seule bataille qui vaille, celle qu’il faut mener, c’est celle de donner à notre grand vignoble généraliste des perspectives. Faire accroire, qu’en se barricadant derrières des exceptions, des règlements horizontaux, de fausses régulations, on « sauvera » la part volumique de notre viticulture c’est semer l’illusion. Entre les discours des « dérégulateurs fous » et ceux des « règlementateurs obsessionnels » il y a un espace contractuel, qu’à leur manière et en fonction de leur histoire les champenois ont jusqu’ici assez bien géré. Les 10 dernières années ont amplement montré que le conglomérat des « conservateurs » de tous bords, ceux qui s’abritent, se planquent derrière la base, se parent de beaux discours en défense, tempêtent selon l’air du temps contre l’étatisme ou le libéralisme, produisent le pire : l’immobilisme. Alors, " Tout sauf Robert !" comme dirait Lucchini...

Si ça vous intéresse lire à la rubrique PAGES N°38 (en haut à droite du blog) 
 "The Last Glass" Dr. Olivier Ameisen a witness who bothers ...  Traduction de Google : qui c'est qui a dit que le blog était un passe-temps d'ado ? Non c'est un vrai média d'avenir pour qui sait occuper cet espace de liberté pour diffuser ses idées. Les gens du vin, vont-ils, comme d'habitude laisser passer le train ? Même avec la trève des confiseurs les affaires continues sur Vin&Cie l'espace de liberté ou Wine & Co., the area of freedom Je me tiens à la disposition de ceux qui veulent se bouger. Bonnes fêtes et à bientôt sur nos lignes...

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28 décembre 2008 7 28 /12 /décembre /2008 00:07

 

Dans son discours d’investiture du 26 juin 1969, tout juste un an après le déferlement de la peur dans les urnes, le nouveau Premier Ministre du Président Pompe, le sémillant maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas, descendant de son perchoir de l’Hôtel de Lassay, avec son concept de « nouvelle société » tentait de tirer les leçons de mai 68 en desserrant l’étreinte : « Cette nouvelle société, quant à moi, je la vois comme une société prospère, jeune, généreuse et libérée [...] Une société libérée, celle dont nous rêvons, est une société qui, au lieu de brider les imaginations, leur offre des possibilités concrètes de s’exercer et de se déployer. » Derrière lui, une éminence sociale, Jacques Delors venant de la bouillonnante CFDT, pour pacifier les relations du travail toujours dominées par une CGT courroie de transmission du PC et un CNPF ossifié et rétrograde. À la Télévision d’Etat, la trop fameuse et jugulée ORTF, où les purges post-soixante-huit ont écarté les meilleurs, il nomme Pierre Desgraupes sur la 2ième chaîne pour donner le sentiment d’une libéralisation de l’information. Il n’y a plus de Ministre de l’Information dans le gouvernement mais les barons, en rangs serrés, veillent sur la maison gaulliste rebaptisée Union pour la Défense de la République, tout un programme. L’amer Michel, Ministre d’Etat, ministre de la Défense est au premier rang. Un grand absent : Alain Peyrefitte et un petit nouveau qui a fait ses preuves auprès de Pompidou lors des accords de Grenelle : Jacques Chirac chargé de marquer à la culotte le pas encore déplumé de Chamalières qui règne sur le Ministère de l’Economie et Finances : Valéry Giscard d’Estaing. Pauvre Chaban s’il savait ! Auprès du madré de Montboudif la Marie-France Garaud, avec son chignon et ses tailleurs Chanel, et le Pierre Juillet avec ses allures de hobereau du Limousin, lui feront la peau par deux fois.

L’aboyeur à chaîne et queue de pie nous annonçait. Dans la salle des fêtes de l’Elysée qui bruissait des conversations l’irruption de Chloé en robe fourreau de satin blanc de lait, épaules nues, les mains gainées de gants longs immaculés, imposait le silence aux premiers rangs qui s’écartaient tout naturellement pour nous laisser passer. Que des vieux bedonnants et des grosses mémères permanentées, quelques ternes généraux en kaki, le cardinal Daniélou qui mourra chez une prostituée « dans l'épectase de l'Apôtre qu'il était »,  le très droitier Louis Pauwels, un rien dédaigneux, flanqué du sémillant Jean d’Ormesson, l’œil bleu et le sourire gourmant, qui lui s’inclinait légèrement lorsque ma partenaire le contournait sur son flanc droit, et, je vous le donne en mille, dans notre ligne de mire, conversant avec l’inusable René Pleven, Garde des Sceaux, mal à l’aise dans son habit défraîchi et lustré, mon Ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin. Un instant je balançai d’aller lui présenter Chloé mais le bel Albin Chalandon, grand ami de madame mère, se fendait d’un baisemain sous l’œil vigilant de la grande Catherine. Cet intermède me  permettait de m’esbigner pour me diriger vers le buffet qui, dans ce genre de pinces-fesses, bénéficie d’une position idéale pour les fouilles-merdes dans mon genre car on y capte les conversations de types qui ne pensent qu’à y accéder. Les éminences ne s’en approchent pas, les serveurs les abordent avec leurs plateaux, mais les deuxièmes couteaux, très ramenards s’y pressent, et la récolte se révèle souvent de qualité. Les chuchotis d’alcôves, les faiblesses d’untel pour les petites filles, l’adresse de l’appartement où une excellence prend du bon temps pendant les séances de nuit de l’Assemblée, le fétichisme d’un haut magistrat de la Cour de Cassation surpris en talons aiguilles et perruque blonde dans un club privé très sélect… J’enregistrais. Ce soir-là, mon attention fut attirée par l’étrange manège du Ministre des Finances autour de l’héroïne du dernier film de René Clément, Le Passager de la Pluie. Avec sa bouille marrante pleine de son elle semblait l’aimanter.

Alors que je sirotais du Laurent-Perrier Grand Siècle aux abords d’un petit cercle regroupant le Directeur du Trésor, le Gouverneur de la Banque de France, le Secrétaire-Général du Gouvernement et Ambroise Roux, le tout puissant PDG de la Compagnie Générale d’Electricité, en faisant semblant d’écouter un député à qui j’avais eu la stupidité de dire que j’étais l’imprésario de Marlène Jobert et qui me pressait de la lui présenter, une main se posait sur mon épaule. « Alors mon grand on prend goût aux mondanités… » Le père de Marie, le seul dans cette assemblée à pouvoir se permettre de porter une chemise au col largement ouvert sur une sorte de blouse de maquignon bleue marine, me prenait dans ses bras comme s’il accueillait le fils prodigue. Avec un art consommé de la provocation il clamait, en faisant semblant de ne s’adresser qu’à moi « Ce pauvre Chaban n’est qu’un réformateur d’opérette, il n’à pas la dimension d’un Kennedy, ce n’est qu’une pâle copie qui zézaye et pense que porter beau suffit pour incarner le renouveau. Comment a-t-il pu mettre Malraux au rencart ? J’aime bien ce pauvre  Michelet, c’est un honnête et un saint homme mais on ne succède pas à la Culture à un Malraux vivant… » Tout en continuant de parler haut et fort il me tirait par la manche jusqu’au groupe qui s’agglutinait autour de Chloé. Sans ménagement il se frayait un passage jusqu’à elle et lui ouvrait les bras. Elle s’y jetait. « Viens ma grande je vais te présenter au seul véritable homme d’Etat de cette pauvre Italie… » et nous faisions mouvement vers là où se tenaient les officiels italiens. Au milieu d’eux, Olivier Guichard, qui affichait son habituelle tronche de cocker ennuyé, conversait avec un type à la mine austère. Après avoir donné l’accolade au père de Marie, c’est lui qui fit les présentations : « mon ami Aldo Moro… »

 

 

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27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 00:09

Ce conte qui n'est pas, loin s'en faut, de Noël nous vient d’Indonésie* au temps où l’islam était beaucoup plus tolérant en matière de mœurs et d’ivresse « La vie n’est qu’une halte pour se désaltérer » dit un adage javanais. Pour faire court je l’ai traité à ma sauce.

Deux frères Jayengraga et Jayengresmi recherchent le mari de leur sœur qui a quitté, en quête de spiritualité, sa femme au terme de la nuit de noce (il n’a pas dit je pars chercher un paquet de cigarette au bistrot du coin…) Arrivés au village de Pulung, en fin de journée, ils apprennent du chef musulman du village que la veuve Sembada donne une fête où se produira une danseuse de charme, Ni Madu. Tous les notables sont invités. Que la fête commence ! Le vin de palme est servi. L’hôtesse demande au chef de la mosquée du village, Ki Duljaya, de composer 10 devinettes chantées qui scanderont la beuverie. C’est torride. Les coups de gong, la danseuse, le vin de palme et, si vous allez au bout petits canaillous et ouses, des surprises !

 

« Eka padma sari »

Qui boit un verre de vin de palme s’épanouit et sent bon comme une fleur…

« Dewi martani »

 Qui boit deux verres parle clair d’un air poli et fraternise avec ses semblables…

« Tri kawubusana »

Qui boit trois verres de vin de palme se tamponne de ses vêtements, laids ou beaux, loques ou oripeaux »

« Catur wanara rukem »

Qui boit quatre verres ressemble à un singe qui se bat pour manger, perd la tête et se moque de son prochain »

« Panca sura pangah »

Qui boit cinq verres se moque de tout, n’a peur de rien, est prêt à tout affronter, perd toute sensation. Ne lui reste que la bravoure jusqu’au courage de mourir…

« Sad gunz weweka »

Qui boit six verres voit ses pensées déborder. Susceptible, qu’il entende quelqu’un parler et il pense qu’on médit de lui »

« Sapta kukila wresa »

Qui boit sept verres jacasse comme une pie. Tel un oiseau trempé par la pluie, immobile, il n’a plus le courage de chercher des fruits pour manger. Il piaille à tort et à travers...

 « Astha kekara-cara »

Quand on est au huitième verre tout est permis, plus rien n’est interdit, tous à loilpé…

« Nawa wranga lupa »

Qui boit neuf verres est exténué comme un boa repu. Vive la paresse !

« Dasa buta mati »   

Qui boit dix verres n’est plus lui-même c’est une bête féroce…

 

L’auteur de l’article, Sindhunata, publié par la revue indonésienne Basis, fait remarquer que peu de convives atteignent le 10ième verre et il écrit « certains se déshabillent, se frappent le ventre en fanfaronnant : « Encule-moi ! » Mais alors comment cela a-t-il fini me direz-vous ? Je laisse la plume à Sindhunata (âmes pudibondes passez votre chemin…) : 

 

« La veuve Sembada sort de la maison en se cachant dans une couverture. Elle vient d’entendre le bruit d’un homme en train d’uriner. Le jet d’urine est très fort, le sexe de l’homme doit l’être tout autant. Ainsi pense la veuve. Elle tire l’homme par sa ceinture, caresse son pénis et lui demande de la pénétrer. Elle l’entraine dans un coin sombre, s’abrite derrière un bosquet de bambous et s’agrippe à un bananier tout en se courbant. Elle veut jouir longtemps mais l’homme ne tient qu’un instant. La veuve est furieuse. Elle retourne à la maison en liesse, cherche un homme qui veut bien d’elle, qu’importe qu’il l’ait grosse ou petite. Les hôtes sont tous ivres morts, ils n’ont plus la force de bouger. Seul le chef du village est encore vaillant. »Bois encore un verre ! » lui dit la veuve Sembada. »

 

·        article publié dans le très sérieux Courrier International du 18 au 31 décembre 2008-12-21

à défaut d’autre chose vous aurez appris à compter jusqu’à 10 en javanais : Eka(1) Dewi(2) Tri(3) Catur(4) Panca(5) Sad(6) Sapta(7) Astha(8) Nawa(9) Dasa(10)
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26 décembre 2008 5 26 /12 /décembre /2008 00:07

En cette dernière ligne droite de l’année, à l’attention de ceux qui, voudraient ou souhaiteraient, continuer de faire accroire que c’est le flacon qui fait l’ivresse, j’offre le fameux "cratère de Vix" un vase grec à volutes en bronze d'une hauteur de 1,64 mètres et d'un poids de 208 kg, "le plus grand que l'Antiquité nous ait jamais légué". Ce vase, retrouvé dans la tombe princière, d’une femme de 30 à 40 ans, inhumée vers 480 avant notre ère. « La défunte, couchée sur un char, était parée de somptueux bijoux et entourée de vases étrusques et grecs, dont le plus vaste cratère de bronze antique connu, d’une contenance de 1100 litres de vin ou d’hydromel. »
http://www.tresordevix.org   

La tombe de cette princesse ou de cette prêtresse celte, « d’un rang social élevé à en juger par un apparat comparable à celui des chambres funéraires de princes celtes de la même époque » se situe au pied du mont Lassois, en Côte-d’Or, dans le village de Vix. Commencée en 1953 les fouilles, depuis 2004, une équipe archéologique franco-allemande a mis à jour sur le plateau supérieur surplombant de 300 mètres le cours de la Seine les vestiges d’une ville de 6 ha protégée par des fortifications. Bruno Chaume du CNRS, coordinateur du chantier déclare : « C’est la première fois qu’est découvert un site celte aussi structuré, organisé selon un véritable plan d’urbanisme… Un habitat préurbain, alors qu’on pensait que l’urbanisation de l’Europe occidentale n’avait commencé qu’au IIe siècle avant notre ère, avec la civilisation des oppida. »

Le palais de la dame de Vix « un vaste bâtiment (35 mètres de long, 21 de large, 12 à 15 de haut) charpenté par des poteaux en bois, aux murs clayonnés (branchages et argile) enduits d’une peinture ocre – il n’en existe presqu’aucun autre exemple – et au toit incliné en bardeaux (petites tuiles en bois). » atteste de l’influence de la culture méditerranéenne sur la civilisation celte. De même pour le fameux cratère de bronze, manufacturé dans un atelier d’Italie du sud, qui évoque un banquet gréco-étrusque. Pierre Le Hir, envoyé spécial du Monde à Vix, s’interroge : « La place de Vix était alors un haut lieu du commerce peut-être du vin provenant de Massilia, ou de l’étain venant de Grande-Bretagne ? »

Alors n'hésitez surtout pas à passer par le joli Musée qui héberge "cratère de Vix" à Chatillon sur Seine en Côte d'Or. Musée du Châtillonnais Rue du Bourg 21 400 Châtillon-sur-Seine Tél: 33 (0)3 20 91 24 67. Au premier semestre 2009, le Musée du Pays Châtillonnais sera transféré de son site actuel vers la prestigieuse Abbaye Notre-Dame de Châtillon-sur-Seine.

Lire à la rubrique PAGES (en haut à droite du blog) l'analyse de Jean Clavel : Où va la viticulture française ?

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25 décembre 2008 4 25 /12 /décembre /2008 00:09

Joyeux Noël à tous...

 d'abord la jolie boîte un peu défraîchie,

 

   ensuite mon petit cadeau, une superbe cave flambant neuve...

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