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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 08:00

Si vous m’avez suivi dans ma balade en territoire mêlé du Nord de la ville capitale et engrangé ainsi des saveurs et des flaveurs nouvelles vous ne pouvez que poursuivre votre chemin en ma compagnie pour emplir cette fois-ci votre cabas de petites bouteilles de notre melting-pot terroiriste. Découvreur je suis, découvreur je reste, adepte aussi du contre-pied je vais commencer par la fin en vous proposant d’emblée ma surprise.

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Mon énigme n’est trop difficile à élucider mais comme dans celles de notre enfance – vous savez les trucs du genre trouvez la petite bête qui se cache dans le dessin – vous pourrez trouver la réponse en bas de page.

 

Pour les nectars de nos terroirs, tous ici d’origine autrefois contrôlée et aujourd’hui protégée, j’ai choisi 3 rouges pour un blanc tout en sachant que les rouges sont plutôt noirs et que les blancs sont plutôt jaunes. En route, allons-y ensemble sur ces chemins qui mènent jusqu’aux vignes de nos terroiristes. Mes achats suivent le fil de mes pensées folâtres et ne comptez pas sur moi pour les justifier. Aux plus perspicaces d’entre vous de trouver dans l’entrelac de mes instincts ce qu’ils cachent. Bref, en voici la liste dans l’ordre du titre :

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1-     le premier des Coteaux est du Giennois : Les Têtes de chat 2004 AB  12€ Mathieu Coste Villemoison 58200 St Père 06 45 26 10 61

2-    le second des Coteaux est du Loir Pineau d’Aunis 10,80€ Domaine de la Charrière 2009 Vins Gigou 72340 La Chartre-sur-Loir  

3-    le Côte est une Côte Roannaise 7,60€ Domaine des Pothiers 2008 Denise&Georges Paire 42155 Villemontais

4-    le dernier est un Viré-Clessé Cuvée la Goutte d’Or 2007 AB 12€ Domaine de la Verpaille Baptiste&Estelle Philippe 71260 Viré 

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Je rappelle que j’ai acquis ces breuvages d’extraction fort modeste mais de haute authenticité à la Cave de Don Doudine Marchand de vins sise au 16 rue Myrha. Mon souhait le plus cher est que dans un avenir proche, avec l’appui des résidents, nous puissions sortir un « Château Rouge » embouteillé à la propriété. Sur ce sujet j’ai ma petite idée sur l’origine du vin, son élevage, son lieu précis d’embouteillage, mais ne comptez pas sur moi pour dévoiler mes batteries. Un détail tout de même le graphisme de l’étiquette : je lance auprès du Collectif des Xérographes http://xerographes.free.fr un appel à création en leur indiquant qu’il existe déjà un précédent avec la Cuvée Château Gonflable  link 

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Création

3 février 1948

Dates clés

1990, rachat par le groupe Castel

Personnages clés

Michel Palu (DG), André Siaka (DGA)

 

Forme juridique

Brasserie

Siège social

Agence de Koumassi (Douala)

Actionnaires

BGI (75%), Heineken (8,8%), Paul Biya (? %)[1]

Activité(s)

Brasserie, embouteillage, distribution, commercialisation

Produit(s)

Bière, Soda, Eau minérale, Boissons gazeuses, Sirop

Société mère

BGI

Filiale(s)

SEMC, SOCAVER, CAVINEX, CDC

Effectif

env. 2000

Site Web

www.lesbrasseriesducameroun.com

 

Capitalisation

237,4 M€[2]

Chiffre d’affaires

98,8 M€ (1998)

Résultat net

6,39 M€ (1998)

 

« La SABC fut fondée le 3 février 1948 par la société française BGI et commença ses activité dès 1950 avec la fabrication et la vente de bière et de sodas au Cameroun. En 1963, la société obtient une licence pour fabriquer la marque Coca-Cola puis, en 1980, celle de la marque Schweppes.

 

En 1982, le premier concurrent de la SABC est créé, les Nouvelles Brasseries Africaines (NOBRA) et d'autres sociétés viendront s'ajouter sur le marché des boissons. En 1990, la BGI est rachetée par le groupe français Castel. L'année suivante, en 1991, la SABC rachète son concurrent International Brasseries au groupe Fotso et le fusionne en 1993. En 2008, elle répète la même action en achetant son concurrent SIAC Isenbeck. » in Wikipédia

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 00:09

Si vous êtes curieux et que votre amour du vin transcende les idées reçues et les préjugés suivez-moi ! Mettez vos pas dans mes pas. Samedi le soleil persiste à occuper un ciel encore hivernal alors cap au Nord pour rallier Château Rouge. C’est direct ligne 4. J’arbore une superbe écharpe orange. Au débouché du métro c’est l’Afrique dans tous ses états : des couleurs, des odeurs, des marchands à la sauvette, du bruit, un entrelac de langues, les femmes occupent le haut du pavé. Je prends la rue Myrha en pensant qu’à la verticale de la rue Polonceau, la villa Poissonnière est une volute de mes souvenirs  bleu pétrole : Résidents de la République, une belle union Gaëtan Roussel&Alain Bashung, et l'amour un bouquet de violettes.

Et puis, tout en bas de la rue Myrha, surprise : un marchand de vins « la cave de Don Doudine » Bien sûr je pousse l’huis. Je salue le caviste puis procède à l’inventaire. Intéressant ! Comme c’est l’heure de casser une graine je m’enquiers de l’heure de la réouverture. Ce faisant mon œil de dénicheur tombe sur la couverture très alléchante http://xerographes.free.frd’une brochure au titre évocateur : Les Recettes « faites ici » des habitants de la Goutte d’Or. Goutte-moi ça ! AGO Accueil Goutte d’or. J’achète 20€ ! À quelques pas de là je déjeune d’un Couscous maison aux Trois Frères que j’arrose d’une demi-bouteille de Coteaux de Mascara Château Beni Chougrane qui sent la planche. Je profite de la halte pour feuilleter l’opus et, comme vous devez vous en douter, composer une chronique ou plus précisément du menu de qui vient dîner ce soir ?  photo-GO.jpg

Pourquoi ce titre me direz-vous ? Le souvenir du film de Stanley Kramer, sorti en 1967 Devine qui vient dîner ? (Guess who's coming to dinner) dont l’histoire est celle d’une jeune femme de 23 ans Joey Drayton (Katharine Houghton), vient à San Francisco présenter son futur époux, le docteur John Prentice (Sidney Poitier), à ses parents Matt et Christina Drayton (Spencer Tracy et Katharine Hepburn). Drayton est sous-directeur de l'Organisation mondiale de la santé, brillant médecin et professeur de médecine de 37 ans, veuf depuis huit ans d’une première épouse décédée en compagnie de leur fils dans un accident. Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes si nous avions été dans les USA d’Obama car John est noir et Joey blanche, une différence problématique en 1967, comme l’explique Matt le père de Joey, car une telle union « serait illégale dans plusieurs états » Les parents de Joey ont des convictions libérales très affirmées et ont élevé leur fille dans le refus du racisme. Cependant, lorsque John leur fait savoir qu'il renoncera au mariage s'il n'obtient pas leur consentement sans réserve, ils se retrouvent face à leurs contradictions.

 

En buvant mon thé à la menthe j’ai donc composé le Menu qui suit et ensuite je m’en suis retourné chez mon caviste de la rue Myrha pour y acquérir les petites bouteilles qui l’accompagneront. Patience c’est dans la chronique qui suit.

 

SOUPE : La Mercimek Çorba de Victor une soupe du Bosphore

 

 

PLATS : - Bricks de Fatma une Algéroise de Paris

                 – Curry au poulet bananes plantain

                 – Le mafé de Salif du Sénégal

                 – Baccalhau a braz de Maria du Portugal

                 – Galettes de pommes de terre frites de Fred le Polonais

 

LES DESSERTS : - Le pain d’épices de Séverine Haute-Savoie

                                    – Ista Kulfi de Neelam glace à la pistache

 

 

Tout ça est venu d’un voyage vertical. « J’ouvre ma fenêtre pour laisser échapper les odeurs de la cuisine et, comme dans Barbès Palace de Mohamed Boudjera, je me lance dans un voyage vertical. Tandis que du rez-de-chaussée s’échappe le fumet d’un poulet yassa, une odeur de jasmin s’évade de chez mes voisins chinois. Alors ne passe à l’étage supérieur pour un retour en Afrique : Salif prépare son fameux mafé, tandis qu’au  troisième Delphine cueille son basilic pour une recette venue d’Avignon et dont elle a le secret...

- Dis Delphine, qu’est-ce que tu prépares ?

- Tu as fini de faire la concierge ? »

 

La suite fut un best-seller. Bravo le quartier ! Vous pouvez acheter in situ ou appeler le 01 42 51 87 75 Moi je prends mon café en terrasse face à l’église Saint Bernard où (si vous avez de la mémoire...) et ensuite je file emplir mon cabas de l’indispensable liquide chez Don Doudine. Si vous voulez bien me suivre le détail est sur la chronique qui suit.

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 08:00

Rassurez-vous je n’ai pas trop forcé sur le Comtes de Champagne de Taittinger mais je me dois, en ce Mardi Gras, de régler des comptes avec le Champagne en vous contant ma journée d’hier en 3 contes de Champagne.

 

Le premier : à dix heures je pars récupérer ma nouvelle auto, une Twingo, au garage Renault de l’avenue de Choisy. En effet, j’ai profité des soldes de fin d’année de Carlos Ghosn pour m’acheter un nouveau char. C’est une native de l’Ile d’Yeu qui règle avec moi la paperasse puis elle me met entre les mains d’un préparateur qui m’aide à me débrouiller avec l’électronique embarquée. Après il faut que je signe d’autres papiers du service qualité pour certifier que je suis content. Enfin, juste avant le dernier paraphe le préparateur m’annonce que j’ai bien mérité de ma bouteille de Champagne, ce qui me permet de lui répondre qu’il a de l’humour. Et le voilà qui sort de son armoire une boutanche qu’a tout l’air d’une roteuse de vin de pays de la Marne. Je dis merci car je suis un garçon poli. L’étiquette porte le nom d’un certain René Lallement Champagne Brut Réserve et en tout petit en bas : élaboré par Champagne Vranken. Bon c’est t’y du bon, j’en doute un peu mais bon je n’allais pas me taper en milieu de matinée une coupe de champagne tiède pour lever le doute. Offrir une bouteille de Champagne à un client ça part d’un bon sentiment mais si c’est de la mousse de bas de rayon ce n’est pas très bon pour le Champagne. Affaire à suivre...  photoReno.jpg

Le second : dans ma boîte aux lettres, juste avant le déjeuner, je trouve une enveloppe provenant de Reims : Champagne Henriot maison fondée en 1808. Donc pas un vulgaire René Lallement, du lourd, du sérieux, alors je déchire l’enveloppe qui me déverse :

- Une lettre recto-verso signée J.Henriot

- Un bon-cadeau : deux demi-bouteilles

- Un chèque de réduction de 26€ signé de la même signature que la lettre

- Une petite enveloppe que j’ouvre : elle contient une étiquette de la cuvée Rose Noire Réserve Privée dont le dos est occupé par un baratin écrit à la main.

- Un bon de commande + une enveloppe à ne pas affranchir.

De la paperasse encore, beaucoup trop, inutile pour me dire en définitive que la maison Henriot me propose 6 bouteilles de sa Cuvée Rose Noire Réserve Privée pour 153€ au lieu de 179€ si j’envoie le chèque avant le 9 avril (écrit en PS en bas de la lettre de J.Henriot) plus un coffret bois avec les 2 demi-bouteilles si je réponds avant le 19 mars (écrit en PS en bas de la lettre de J.Henriot). Simple non vous ne croyez-pas. Je crois que chez Henriot ils me prennent pour un retraité de la Poste ou pour un ...

 

Le troisième : le soir après le turbin je suis allé boire au Lutetia une coupe de Taittinger Réserve du Centenaire Grand Cru rien que pour signifier aux gens de la noble Champagne : primo que je ne suis pas rancunier, secundo qu’entre le Lallement du bas des lattes offert à l’acheteur de petite Renault et la Cuvée Rose Noire Réserve Privée toute emberlificotée pour nouveau riche qui se la pète il faudrait peut-être adopter une politique tarifaire correspondant à quelque chose ayant avoir avec la qualité réelle du produit. Franchement quand je lis sur la lettre Henriot que « la dénomination Réserve Privée vous rappelle que depuis des années, ce champagne est exclusivement destiné aux clients de la Maison et à quelques amateurs qui, comme vous aujourd’hui, ont un accès direct à ces bouteilles bien gardées » j’hallucine vu que cette noble Maison m’appelle Madame, Monsieur... Ne connaissent ni mon nom, ni mon prénom, pour un client et pis un happy few on fait mieux vous ne trouvez pas... Franchement voir le service marketing d’Henriot jouer dans la cour de la retape ça me défrise. Je suis sans doute vieux jeu mais bon je me soigne...

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 00:09

Ils sont jeunes et beaux, elle surtout, Eva, désolé Antonin avec un nom plein de i et de m, et pratiquent le nouveau slang du Vingt-et-unième siècle : celui des blogueurs, twitteurs et autres Facebookeurs. Je n’ai sur eux que le seul bénéfice de l’âge et de l’antériorité qui permet de présider les noces et les banquets. Mais, rassurez-vous, mon lourd passé d’humeur d’air de liberté et de légèreté d’un mai ensoleillé, millésimé 68, fait que je ne suis pas revenu de tout. Ni jeunisme débridé, ni du « croyez-en ma vieille expérience », rien que le « parler vrai » tété à la mamelle d’un Michel Rocard dont le débit verbal aurait mis en déroute leurs doigts agiles qui jouent du clavier debout en se moquant du qwerty*.

 

Ici, là où j’écris tous les jours, c’est depuis toujours, un pâtis, une prairie naturelle en vieux français, des haies tout autour, pour y pénétrer il faut sauter l’échalier*, mais il n’empêche que c’est un espace de liberté car au-dessus de nos têtes il n’y a que le ciel, le soleil et la nuit la lune et les étoiles. Ni surpâture, ni vaine pâture, chacun y vient avec son balluchon, son boire et son manger, pas de chichis il suffit de poser ses fesses sur l’herbe et belle la vie. Tout ça pour vous dire que ce matin dans mon pré, qui n’est pas un pré-carré, j’accueille Eva Robineau et Antonin Iommi-Amunategui, deux blogueurs bien connus de la Toile du vin, qui vont vous mettre l’eau à la bouche, si je puis dire, pour mieux vous entraîner sur les sentes en descente d’un évènement parisien. Bienvenue à eux, « Moteur » et tout à la fin une promesse d'Eva !

 

                                                            ************************* 

aia eva

Les blogueurs qui se sortent le mieux les doigts du qwerty, ce sont les vignerons eux-mêmes : ceux qui bloguent, mais vont surtout bosser dans leurs vignes, au chai... Le lundi 28 mars, Eva Robineau (www.Oenos.net ) et Antonin Iommi-Amunategui (www.vindicateur.fr ) en mettent une jolie poignée en avant, à déguster avec ou sans pixels ajoutés, à L'Hédoniste (www.lhedoniste.com )

 

 

Eva : Les blogs, Facebook, Twitter, ça goûte bien ?

 

Antonin : C'est grouillant de vignerons, de vins, il y en a forcément de fameux.

 

Eva : Et adorables avec ça. Mais j'ai bien envie de goûter autre chose que leurs pixels...

 

Antonin : Et si on dégustait de la vigneronne blogueuse, du vigneron blogueur...

 

Eva : Alors mets-moi un verre du Sean Connery du Beaujolais, Lilian Bauchet !

 

Antonin : Et les vins d'Iris Rutz-Rudel (Domaine Lisson), d'Isabelle Perraud (Côtes de la Molière), de Céline Beauquel (Clos Romain)... Des bombes !

 

Eva : Et ceux de Mathias Marquet (Château Lestignac), le beau gosse du Sud-Ouest, on les aura ?

 

Antonin : Oui, et encore du Ryan O'Connell (O'Vineyards ) pour mettre l'ambiance ! Et Olivier B, que l'on n’oublie pas. Zob au buzz.

 

Eva : Parfait, on fait ça où ? Je sais, tiens, chez Arthur à L'Hédoniste.

 

Antonin : A 5 petits euros par personne, histoire de remercier Arthur. Mais 5 euros pour 3 vins à goûter, minimum !

 

Eva : Et c'est quand, cette sauterie ?

 

Antonin : Le lundi 28 mars, de 18h à 22h, en plein Paris. L'adresse, c'est sur le site de L'Hédoniste (www.lhedoniste.com ).

 

Eva : Je vais ramener mes copines...

 

Antonin : Et les gens pourront prendre les contacts des vignerons, pour acheter leurs vins s'ils aiment.

 

Eva : Bien sûr qu'ils aimeront ! D'ici là, on va incendier Twitter, que ça jase !

 

Antonin : Dis d'ailleurs, c'est vrai cette histoire, que tu aurais "Twitter" tatoué au bas du dos ?

 

Eva : Je répondrai à ça le 28 mars à L'Hédoniste...

 

* « Le QWERTY est une disposition des touches de clavier de machine à écrire breveté en 1868 par Christopher Latham Sholes. Il tire son nom des six premières touches de la rangée alphabétique supérieure. La configuration des claviers d'ordinateurs en QWERTY a été copiée sur le modèle des claviers des machines à écrire, elle-même créée pour répondre aux contraintes mécaniques de la première machine à écrire de Sholes. Les touches correspondant aux paires de lettres les plus usitées dans la langue anglaise sont réparties de manière à éloigner le plus possible les marteaux qui lui correspondent, ce qui limite les risques de blocage des tiges. En raison des usages établis, le choix a été fait de dupliquer le clavier de la machine à écrire dans l'informatique. » Quasiment toutes les autres dispositions latine de clavier généralement utilisées sont dérivées du QWERTY par permutation de quelques signes (comme l'AZERTY familier des francophones européens) in Wikipédia

 

* «De la Bretagne au Chalonnais, double échelle rustique, barrière de bois fixe, le plus souvent en forme d’escalier, d’une hauteur d’un mètre environ, qui sert à fermer l’entrée d’un champ entouré de haies » Marcel Lachiver les mots du passé.

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7 mars 2011 1 07 /03 /mars /2011 00:09

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Cher Michael Steinberger,

 

Nous eûmes pu nous rencontrer en novembre 2006 autour de la table d’Estelle et Pierre Clavel link à Assas en ce terroir du Languedoc pour lequel, Jean, le sage, qui m’aurait rajouté en bout de table, a tant œuvré. Tel ne fut pas le cas et je le regrette un peu mais la lecture de votre livre, publié en 2009 aux USA, sous le titre « Au Revoir To All That », fort bien traduit en français par Simon Duran pour Fayard en ce tout début 2011, m’a apporté la preuve que votre amour pour notre mode de vie était profond et solide.

 

Je préfèrais votre titre initial, car un Au Revoir n’est pas un adieu, à celui de l’édition française. En effet, même si je partage vos craintes, la cuisine française, n’est pas un chef-d’œuvre en péril. Les bons produits, longtemps laminés, ignorés, reviennent en force et il ne faut pas désespérer de nos jeunes pousses qui sont loin d’être MacDonalisées à tout jamais. Mais je ne vais pas me lancer dans un long plaidoyer sur ce thème car ma chronique de ce matin a un tout autre but : inciter mes lecteurs à acquérir votre excellent et fort pertinent livre.

 

En effet, bien plus qu’un simple chroniqueur gastronomique vous êtes un écrivain. L’hommage que vous rend Jay McInerney – dont je suis un lecteur – «adieu fascinant et bien documenté sur la meilleure cuisine que le monde ait jamais connue», en porte témoignage. Vous êtes un fin connaisseur de notre pays et je comprends que « Voir disparaître ainsi le mode d’être et d’alimentation des Français » vous attriste et que lorsque vous écrivez qu’ « En France, je n’avais pas seulement appris comment manger ; j’avais aussi appris comment vivre. » votre empathie pour notre vieux pays sonne juste. Dans une interview à Libération vous déclarez que «  la cuisine reflète l’état d’un pays et celle de la France a perdu de sa créativité après les Trente Glorieuses. Contrairement à d’autres pays, la France n’a pas surmonté la crise économique. Pendant des siècles, elle a produit des chefs-d’œuvre musicaux, artistiques ou littéraires, mais ce n’est plus le cas. Paris est à la traîne et rien n’est épargné, pas même la cuisine. »

 

J’en conviens en effet car ce qui manque le plus à notre vieux pays c’est de la vitalité. Cependant, vous qui ne faites que passer, vous vous en tenez, en dépit de vos incursions chez quelques-uns des meilleurs de notre France des Terroirs, à la surface des choses. Dans les plis et les replis d’un pays qui, paradoxalement a un taux de natalité remarquable, germe des graines qui vont nous redonner de l’élan. Pour avoir moi-même, et Jean Clavel pourra vous le confirmer, été en butte à l’immobilisme à la française, alliance objective de la bureaucratie et d’un conservatisme imprégné de corporatisme, je vous assure que vous devriez ne pas vous en tenir à un certain nombre d’idées reçues. Nous sommes certainement un peu fourbus mais de grâce ne confortez pas notre pessimisme en nous expédiant dans une forme de muséification qui ne correspond pas à la réalité.

 

Ceci écrit, contrairement à vos confrères français Aymeric Mantoux et Emmanuel Rubin : Le livre noir de la Gastronomie Française link, sur tous les sujets que vous abordez vous allez au fond des choses, vous cherchez, vous êtes curieux, vous possédez parfaitement la trame historique, vous questionnez les bons interlocuteurs, leurs réponses sont des citations identifiées et non des perfidies anonymes, c’est donc, même si parfois je ne partage pas certaines de vos analyses, de la belle ouvrage comme l’aurait dit mon grand-père. Vos 17 pages sur Le dernier gentleman d’Europe Jean-Claude Vrinat du Taillevent m’ont ravi ; puis les 19 pages sur Une nation du fast-food sur la saga McDonald’s en France sont remarquables ; les 23 qui suivent Le cru et le cuit sur notre calendos au lait cru sont de la même veine ; les 25 consacrée ensuite au vin « Sans le vin ce serait un désert » (citation de Pierre Clavel » sont intéressantes, malgré une vision parfois un peu simplificatrice, j’écrirais même teintée d'une forme de naïveté très Nouveau Monde ; enfin les 25 consacrée au Roi du Monde : Ducasse sont à proposer aux écoles de journalisme. Il y a peu de déchet dans ce livre et je m’y référerai à l’avenir pour nourrir certaines de mes chroniques : par exemple votre entretien à l’automne 2006 avec Hervé Briand de l’INAO qui ravira mes amis de Sève et l’histoire du Château Fourton La Garenne illustratrice des maux dont souffre le Bordeaux tout court.

 

Merci aussi de parler de Haute cuisine à l’instar de la Haute Couture car les similitudes et les dérives y sont riches d’enseignement et vous me fournissez ainsi matière à future chronique.

 

Pour mettre mes lecteurs en appétit permettez-moi de leur offrir un florilège de citations en guise d’amuse-bouches.

 

« Ce n’est pas seulement la manière dont les Français préparent leur nourriture qui les séparent du reste de l’humanité ; c’est la manière qu’ils ont de penser la cuisine et d’en parler. Plus que toute autre nation, les Français élèvent la cuisine au rang d’art, et donnent à l’alimentation l’allure d’une activité exaltante. » (une brève histoire de la gastronomie française)

 

Le terroir « le lieu, encore le lieu, toujours le lieu »

 

Alain Senderens à propos de ses étoiles : « Désormais les clients désiraient faire un bon repas pour un prix moins élevé et que le chefs devaient servir une nourriture impeccable sans avoir à fournir en même temps du faste, du luxe et tout le tremblement. »

 

Sur Jean-Luc Naret le pacha du Michelin « jeune, mondain et perpétuellement hâlé »

 

De Pascal Rémy l’ex-inspecteur du Michelin L’inspecteur se met à table à propos de Jean-Luc Naret : « Berlusconi ? » Selon lui, Naret était un vendeur, et sa fonction était de vendre des livres pour vendre des pneus.

 

« Si Taillevent n’existait pas, il faudrait l’inventer. C’est le pilier de la cuisine française, l’idéal qu’on peut atteindre ou qu’il faudrait atteindre dans la conduite d’un restaurant et dans la manière de traiter chaque client de façon digne et honorable. » Patricia Wells.

 

« En outre, c’était à la maison, plutôt qu’à l’école, que la culture alimentaire française était en train de subir les assauts les plus violents. Il y avait plusieurs raisons à cela. La plus évidente et la plus significative était que, désormais, des millions de Françaises travaillaient, et qu’elles n’avaient ni le temps ni l’envie de préparer chaque soir un repas pour la famille. C’était bien plus facile de jeter une pizza surgelée dans le four. »

 

« Or, cet héritage était à présent en danger. Les foyers où l’on dîne à la va-vite, avec souvent la télévision beuglant en toile de fond, se faisaient de plus en plus nombreux. »

 

Denis Hennequin ex-patron McDonald’s France puis Europe passé chez Accor de « Ce n’est pas à cause McDonald’s que les gens ne cuisinent pas à la maison, me répondit-il brusquement. Ce sont eux qui ont décidé d’arrêter de cuisiner – parce que cela ne les intéresse pas, parce qu’ils travaillent ou parce qu’ils ne veulent pas salir leur cuisine. Ce n’est pas ma faute. Mais si vous y réfléchissez, dans les restaurants français, le steak-frites était déjà le plat le plus vendu pour les enfants. On peut dire que nous ne faisons que leur proposer sous une forme différente. »

 

« Le cadre travail stérile requis par la réglementation européenne avait éradiqué certains microbes bénéfiques qui évoluaient autrefois dans l’air et sur les surfaces, et Durand admettait que même son fromage avait un peu perdu en qualité. Cette nouvelle réglementation n’avait pas seulement affecté la production fromagère ; elle l’avait rendue très coûteuse pour de nombreux petits producteurs comme Durand. L’investissement nécessaire pour s’y conformer était parfois si rédhibitoire que beaucoup d’entre eux renonçaient à leur activité. »

 

« C’est un paradoxe de l’hygiène alimentaire, avec moins de germes, le danger pourrait être encore plus grand. » Luc Morelon de Lactalis qui explique « que toutes ces bactéries étaient présentes en plus grand nombre dans le lait, il leur fallait lutter pour l’espace, ce qui avait pour résultat de créer un environnement stable. Avec mois de germes, la compétition était moindre et les bactéries avaient plus d’espaces pour se développer. « 

 

« Ducasse incarnait une bonne part de ce qui allait mal dans la haute cuisine française : les chefs absents, se livrant sans cesse à la promotion de leur noms en marques et manquant de candeur créatrice aux fourneaux. » François Simon

 

« Trop de chefs dans les salles d’embarquement des aéroports, pas assez dans les cuisines. »

 

« En dépit de son air bravache et de son apparence urbaine, Ducasse était-il au fond un péquenaud ? Avec ses origines rurales et son éducation limitée, était-il intimidé de lire à haute voix devant un groupe de journalistes très cultivés ? »

 

« Ducasse s’intéresse au sort de la cuisine française ; Robuchon ne s’intéresse qu’à Robuchon » François Simon.

 

«  Il y a plus de passion au Japon pour la cuisine et le vin français qu’on en trouve en France, m’affirma-t-il. Les japonais sont maintenant très cultivés et informés de tout ce qui touche à la cuisine française et quand la nourriture est bonne, ils sont très enthousiastes. Les samedis et les dimanches, ils peuvent attendre deux ou trois heures pour obtenir une table ! Même ma mère attendra volontiers une heure et demi » Hiramatsu

 

« La gastronomie est le dernier bastion de l’esprit réactionnaire en France et c’est dommage » Gérard Allemandou de la Cagouille à propos de l’absence des minorités ethniques chez les toqués, sauf à la plonge.

 

Voilà, j’en ai presque terminé avec vous, cher Michael Steinberger, mais avant ma chute il me faut vous avouer que je considère la première phrase d’un livre comme étant capitale pour l’appétit de lire et votre phrase d’attaque « Par une soirée un peu trop chaude de septembre 1999, j’échangeai ma femme contre du foie gras de canard » est un modèle du genre, un vrai petit bijou. Et, comme ici chez moi tout fini avec des histoires de vin,  en hommage à un de nos chers disparus cette anecdote se déroulant chez le Ladurée à jamais disparu « J’y commandais généralement une salade niçoise, composée avec art et parfaitement préparée, que j’agrémentais d’un ou deux verres du morgon – senteur de violette – de Marcel Lapierre. »

 

La prochaine fois que vous reviendrez en notre pays fourbu, cher Michael Steinberger, lorsque vous vous poserez à Roissy faites-moi signe nous irons prendre un verre dans un bistrot pour parler des vignes, des vins et des vignerons. Ensuite, si vous disposez d’un peu de temps je  vous propose de vous guider pour que vous découvriez mieux encore, dans les plis et les replis de nos terroirs, des garçons et des filles plein d’allant qui vous persuaderont que, pour le vin tout au moins, la France n’est pas encore un chef d’œuvre en péril.

 

Dans l’espoir de vous lire, entendre ou voir, recevez cher Michael Steinberger l’expression la plus vive de mon goût immodéré du bien-vivre.

 

Jacques Berthomeau

 

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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 00:09

 

Il est de bon ton pour dire toute la chance que nous avons eu de les vivre de repeindre les années 60 en rose bonbon, temps d’insouciance et de légèreté lest’s twiwt again, houla hoop, blousons dorés et yéyés décérébrés mais elles furent surtout pour beaucoup de nous un temps de bascule, de rupture, où l’engagement politique s’assimilait à un combat. Années dures, violentes : le Vietnam, qui déboucheront sur celles qualifiées de plomb avec l’Italie des Brigades Rouges. 

Alors comme j’ai un esprit un peu folâtre je me suis saisi d’un nom : fanon* qui dans ma jeunesse faisait parti du vocabulaire de mon pépé Louis éleveur et toucheur de bœufs blancs. 

 

* fanon, s. m. 1. Peau pendante que les taureaux, les bœufs ont sous la gorge. 2. Ornithologique. La pièce de peau charnue, rouge et nue, qui pend sous la gorge de certains oiseaux, notamment du dindon. 3. Terme de vétérinaire. Touffe de poils à la partie postérieure du boulet et au pli de la peau du bœuf et du mouton, située à la partie inférieure du cou. Le fanon cache l’ergot du cheval.

 

Et puis dans la cascade de mes souvenirs revint Fanon Maurice un chanteur français contemporain de Brel et Ferrat dont j’ai acheté le 33 tours, la galette, son seul grand succès, en 1963 : L’écharpe. Chanson qui fut reprise par Pia Colombo son ex-femme, Cora Vaucaire, puis par le yéyé Hervé Vilard et plus récemment par la chanteuse française Robert sur son album Princesse de rien (1997).

 

Et puis le révolutionnaire en peau de lapin que je fus en 68 ne pouvait ensuite que vous mettre sous le nez Fanon Frantz : l'un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste avec son livre emblématique Les Damnés de la Terre, publié aux Éditions Maspero en 1961, préfacé par Jean-Paul Sartre. images-frantz.jpg

Cet homme avait tout pour déplaire à la société rabougrie des années 60 : il était noir, médecin, philosophe : élève de Maurice Merleau-Ponty, psychiatre, penseur très engagé, et surtout compagnon de route du FLN qu’il rejoint à Tunis après son expulsion en 1957 d’Algérie où il était médecin-chef d'une division de l'hôpital psychiatrique de Blida-Joinville. Pensez-donc un homme qui, en 1943, avait rejoint les Forces françaises libres puis s'était engagé dans l'armée régulière après le ralliement des Antilles françaises au général de Gaulle, un homme qui avait combattu avec l'armée française du général De Lattre de Tassigny et qui avait blessé dans les Vosges, rejoignait les fellaghas. Atteint d'une leucémie, il se retira à Washington pour écrire Les Damnés de la Terre. Il décèdera quelques mois avant l'indépendance algérienne le 6 décembre 1961 à l'âge de 36 ans. Il repose au cimetière des «Chouhadas» (cimetière des martyrs de la guerre) près de la frontière algéro-tunisienne, dans la commune d'Aïn Kerma (wilaya d'El-Tarf).

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Si vous avez eu le courage de me suivre jusqu’ici : merci et bon dimanche.  

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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 00:08

En toutes circonstances, et plus encore lorsque pas un bouton de guêtre ne semble manquer à votre équipement, le relâchement est très souvent la source de pépins en cascade. Pourtant je croyais avoir tout prévu pour ne pas éveiller les soupçons en endossant mon chèque au nom de Ramulaud qui l’avait ensuite touché, son statut diplomatique le plaçait au-dessus des tracasseries du contrôle des changes, moyennant une honnête commission, puis en avait transféré les ¾ par virement télégraphique sur un compte ouvert chez de Neuflize-Schlumberger-Mallet à Paris au nom de Francesca. Avec 20 000 dollars en liquide je pouvais voir venir. L’obtention de mon visa touristique pour Buenos-Aires par Ramulaud interposé fut un jeu d’enfant. Cet emplâtre m’avait rebaptisé Jacques Charrier pour la simple et bonne raison, m’avoua-t-il sans ambages, qu’il en pinçait dur pour Brigitte Bardot et que le dit Jacques Charrier fut l’époux et le père de l’enfant de notre BB nationale. Les voies des mâles sont aussi tortueuses qu’impénétrables. Restait pour moi à neutraliser les ardeurs de Marie-Amélie qui lors de notre séance de thé n’y était pas allé par quatre chemins « elle voulait rattraper le temps perdu, connaître enfin les transes de l’extase, jouir sans entrave... » Comme je m’étonnais de ce vocabulaire si peu conforme à sa condition la comtesse soupirait en affichant un air réellement contrit « qu’à son âge ignorer tout des charmes de la fellation, des douceurs du cunnilingus et des rudes transports de la sodomie relevait de la mutilation... » J’en convins mais, timidement, tout en trempant précautionneusement mon boudoir dans le thé tiède, je risquai un « Pourquoi moi ? » qui me valait un « Pourquoi pas vous ? » cinglant. Il me fallait sortir le grand jeu pour me tirer de ce mauvais pas alors je dégainai ma Francesca. Marie-Amélie se cabrait et me lançait un « J’ai le droit à l’orgasme, monsieur ! » qui me laissait pantois. Lâchement je lui promettais d’essayer.  

 

Janvier s’étira en longueur dans une ambiance de plus en plus lourde. Allende louvoyait, quêtait les bonnes grâces de la haute hiérarchie militaire tout en flattant verbalement les excités du MIR. Aux élections partielles dans les provinces de Colchagua O'Higgins et Linares l'opposition gagnait deux sièges. Les économistes socialistes misaient beaucoup sur la prochaine ouverture le 3 février à Paris des négociations sur le refinancement de la dette chilienne. Par bonheur, cinq des six filles de Marie-Amélie furent successivement clouées au lit par des gastro-entérites. Je profitais de mes derniers jours au Chili pour me rendre à Valparaiso la seconde ville du Chili et qui plus est lieu de naissance de Salvador Allende. J’adore l’ambiance des ports. Sur un petit carnet datant de mon séjour dans l’estuaire une phrase de Giraudoux, dans Suzanne et la Pacifique, m’accompagnait. « Des voyageurs retour de Damas, qui partaient pour l’Océanie, regardaient avec émoi, symbole de la vie errante, des mouettes qui n’avaient jamais quitté Saint-Nazaire. » Pour m’y rendre j’avais décidé d’embarquer, même si le trajet était court, dans le Transpacifico qui reliait par le rail Puerto Montt, aux portes de la Patagonie, à Valparaiso. Dès ma montée dans le train je me rendais au wagon-restaurant, d’un luxe désuet, où je fus accueilli par un maître d’hôtel qui semblait porter sur ses larges épaules toutes les misères du Chili. Après avoir consulté son registre de réservation il m’entraînait à l’autre extrémité du wagon et me plaçait face à un couple de Français qui se chamaillait. Je glissai ostensiblement un billet de 10$  dans la paluche du maître d’hôtel pour que mes vis-à-vis me prennent pour un odieux citoyen des Etats-Unis. Bonne pioche car sitôt assis la donzelle prenait à témoin son compagnon « Vraiment, ils se croient partout en terrain conquis ces américains ». Lorsque le garçon vint prendre ma commande je la passai dans un français impeccable mâtiné d’un fort accent New-Yorkais. La fille piquait un fard sous le regard furibard de son compagnon.

 

Bon Prince je tendis la perche à la péronnelle pour qu’elle se sorte de ce mauvais pas. « Vous êtes une vraie parisienne ? » proclamais-je en levant mon verre de mousseux chilien. Ne sachant trop si c’était du lard ou du cochon elle balbutiait « Je suis désolée pour... » J’interrompais d’un grand rire son début d’amende honorable en feignant de l’attribuer à mon propos « C’était un compliment madame... ne soyez pas désolée d’être une parisienne. Vous savez j’adore Paris. J’y ai un pied-à-terre sur l’Ile Saint Louis... » Mon contre-pied laissait le type dubitatif alors que sa compagne tout en tripotant son alliance commençait à me trouver un charme fou. Je la branchai sur leur voyage. Elle expédiait la réponse à grande vitesse avant d’embrayer sur la Sorbonne où elle exerçait en tant que maître-assistant d’Histoire. Intarissable, je l’écoutais religieusement en mâchonnant du bœuf de la Pampa argentine agrémenté d’une purée un peu visqueuse. Le Carmenere que j’avais commandé sentait la vieille barrique et s’apparentait à un bon décapant mais, pour se donner, comme tout bon Français, une contenance de grand connaisseur de vin, son compagnon prenait des airs extatiques en l’avalant par petites gorgées. Comme le trajet était fort court l’idée me vint soudain de jeter un peu plus encore de trouble dans l’esprit échauffé de mon interlocutrice. Alors qu’elle reprenait son souffle je plaçais ma botte de Nevers. « Vous savez tout ce que vous me dites me parle vraiment car j’ai fait le coup de poing contre Guy Lardeux dans le hall de Louis le Grand, base Grand comme disaient les gauchistes... Ce type toujours drapé dans un long manteau de cuir noir qui battait le bas de ses lourdes bottes, un grand admirateur de Beria, se trimballait en permanence avec une cane gourdin pour casser du facho. Son instrument de travail raillait-il... Avec mes amis d’Occident nous lui avons donné une réplique à la hauteur de sa sinistre réputation... »

 

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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 00:09

 

Sale temps pour les toqués du « repas gastronomique français»  alors qu’ils voguaient en pères pénards sur la grand mare des canards deux coups de torchons viennent de jeter sur leur immaculée parure des taches bien mal venues alors que leurs adorateurs venaient tout juste d’emboucher les trompettes de la renommée pour saluer l’inscription de leurs œuvres au

patrimoine mondial de l’humanité. En effet, coup sur coup, deux scuds lancés l’un de notre propre territoire par 2 perfides plumitifs gaulois : Aymeric Mantoux et Emmanuel Rubin : Le livre noir de la Gastronomie Française chez Flammarion, l’autre de l’autre côté de l’Atlantique par un de ces américains qui aiment tant la France qu’ils la châtient bien, un certain Michael Steinberger qui nous fait le énième remake de La cuisine française, un chef d'oeuvre en péril publié chez Fayard (c’est la traduction française d’un livre publié aux USA).

 

Pour ne rien vous cacher, moi qui ne suis ni journaliste, ni chroniqueur gastronomique, je confesse une grande réticence face à des titres aussi lourds qu’une sauce destinée à masquer le peu de qualité de la bidoche ou de la fraîcheur du merlan. L’usage abusif du Livre Noir nuit souvent à la santé des arguments. En effet, c’est sucer la roue du Livre Noir du communisme, c’est sous-entendre qu’il y a des morts dans les placards, du sang sur les murs, que la Guépéou ou la Stasi veillent pour mieux étouffer dans l’œuf toutes les velléités de dissidence. Pour preuve de cette stratégie éditoriale putassière le fameux Livre Noir de la Psychanalyse de notre hédoniste Caennais qui ne rit amais. Plus c’est du supposé gros calibre plus ça attire le chaland. Y’a pas photo,le contenu et le fumet des poubelles ça rameute le troupeau en mal de sensations fortes, ça aiguise notre face cachée : le mauvais côté de la force. Fort bien me direz-vous mais alors pourquoi ramener ma science alors que je conteste la qualité du fricot ? Tout bêtement pour vérifier si ce que je subodorais correspondait à la réalité. À la guerre comme à la guerre : pour dire si la sauce est gâtée il faut l’avoir goûtée !

 

Ce matin je m’en tiendrai à l’opuscule franchouillard car pour le ricain il me faut aller l’acheter pour pouvoir vous en causer. Vous noterez que, n’étant pas du sérail, je ne fais pas l’objet de service de presse, je paie mes opus : 19€ pour Le livre noir de la Gastronomie Française. Donc mercredi soir j’ai acquis ce qui s’annonçait un brûlot. Pensez-donc la Quatrième de couverture n’y allait pas avec le dos de la cuillère : « Guides gastronomiques corrompus, chefs soumis aux diktats des géants de l’agro-alimentaire, chroniqueurs cornaqués par la grande distribution, collusions entre cuisiniers et politiques, ce ne sont que rivalités, jeux de pouvoir, haines et passions. Nulle part ailleurs l’influence se concentre en si peu de mains. Politiques, industriels et chefs étoilés partagent sur fond de loges maçonniques un mot d’ordre unique : toujours plus, toujours pour les mêmes. » Au secours ! Qu’Eva Joly revienne nettoyer les écuries d’Augias ! Putain c’est pire que Dallas, un univers impitoyable peuplée de prédateurs sans foi ni loi. Le peuple se pourlèchait déjà les babines, ça allait saigner !

 

Eh bien la réponse est non ! Moi qui ne suis pas un habitué du sérail ce livre ne m’a rien appris que je ne savais déjà de ces fameuses coulisses des toqués français. Si, grande découverte des auteurs : l’appât du gain est en train de tuer la cuisine française. Tiens, tiens, notre chroniqueur gastronomique américain du New York Times et du Financial Times aurait-il tapé dans le mille. Franchement les trois-quarts du bouquin c’est du réchauffé, une suite d’historiettes à la française fondées sur des entretiens avec l’auteur, pas de quoi casser trois pattes à un canard de Challans pour qu’il ait envie d’aller se faire cuisiner au sang à la Tour d’Argent. C’est du sensationnel à la sauce Capital. Le énième couplet sur le Guide Rouge, les sagas des frères Blanc, des Costes, du couple Gault&Millau, de l’empereur Bocuse, du piment bien fade de la franc-maçonnerie, une cuillerée à soupe de politiques pour faire joli, la mondialisation de la gastronomie, la vieille rengaine sur les critiques gastro-collabos, le combat de la TVA du père Daguin, le parcours du combattant de JR Pitte, une louche de Masterchef... j'en passe et des pas meilleures. Rien de très nouveau sous le soleil d’Austerlitz. Si mes amis : les vacheries entre amis, qui est une spécialité bien française.

 

Dans ce petit monde de paraître, comme dans le show-biz, on s’embrasse beaucoup, comme l’écrit avec humour François Simon « les mains dans le dos et les bécots échangistes » mais les couteaux assassins sont bien aiguisés pour être plantés dans le dos du « cher ami » dès qu’il a le dos tourné. J’adore cette confraternité de pleutres. Bref, là où nos deux plumitifs lâchent vraiment les chiens c’est sur leurs confrères et plus particulièrement sur l’icône Jean-Luc Petitrenaud. Passé à la moulinette, haché menu, fricassé jusqu’à en être carbonisé le Lou Ravi de la bouffe de terroir. Je vous offre donc ce morceau de bravoure avant de m’en aller quérir chez mon libraire La cuisine française, un chef d'oeuvre en péril de Michael Steinberger, Fayard, 295 pp., 19,90 €. Et que les auteurs ne viennent pas me dire que mes écrits ne sont pas gentils : investir presque 40€, soit pour les vieux la bagatelle de 250 de nos anciens nouveaux Francs, ça vous donne tous les droits même celui d’aller se plaindre à la DGCCRF pour tromperie sur la dénomination de la marchandise. Je plaisante bien sûr mais, à force de nous prendre pour des cons de payants, les éditeurs et leurs auteurs feraient bien d’éviter de n’être plus que des tiroirs-caisses eux aussi.

 

Petitrenaud se fait petit

 

« Ils ne sont pas les seuls. Les critiques aussi, à force de se démultiplier, de cumuler, finissent même par lasser un public qui leur était pourtant acquis. Comme Jean-Luc Petitrenaud, longtemps le critique de L’Express, aujourd’hui remplacé par François-Régis Gaudry. Radio (Europe 1), télévision (France 5), livres, guides, Petitrenaud se démultiplie à l’envie. Il est l’archétype du faux gentil devenu quelqu’un. Au début de sa carrière, il parle sincèrement d’un sujet qu’il connaît assez bien, la France bistrotière, avant d’en faire une philosophie récupérée par l’industrie. La Journée du goût dans les écoles, c’est lui. Cette manifestation, créée en 1990, en cheville avec les industriels du sucre, est devenue depuis la Semaine du goût. Et cet évènement marketing est devenu un écran de fumée à l’industrie sucrière. Jean-Luc Petitrenaud est le grand représentant de cette France cadenassée du saucisson et de la nappe à carreau. Petitrenaud s’enferme dans une stature qui dessert également la cuisine. Mais tout laisse à croire que sa position intellectuelle ne dupe plus les chefs : »Je ne veux plus mentir à son micro, nous a confié un chef adepte de la cuisine évolutive. Avec lui, il faut parler de sa grand-mère. Son style, c’est Bernard Loiseau. Petitrenaud a détechnicisé la cuisine, il a fait du cuisinier le portrait-robot d’une sorte d’artisan à l’ancienne,  de Lou Ravi de la crèche, qui sifflote en faisant la cuisine. » Le carcan qu’il a créé empêche toute possibilité d’inventer, de vivre et d’évoluer, ce qui est terrible pour les cuisiniers qui ont peur de lui déplaire. Petitrenaud joue de surcroît un rôle insupportable de donneurs de leçons notamment envers la critique. Il excelle dans ce poujadisme populaire et dénonce ainsi tous ses petits camarades à qui il nie le droit de critiquer : « Comment ? Il ose exercer un jugement, son libre-arbitre de critique ? Mais qui êtes-vous pour juger ? », ceci alors qu’après avoir confié la gestion de ses droits Internet à une agence de communication, Jean-Luc Petitrenaud passe son temps à critiquer en imposant sa façon de penser dans tous les médias où il exerce. »

 

Fermez le ban !

 

Détail : Jean-Luc Petitrenaud me gonfle donc ma citation n'a pas valeur d'un quelconque plaidoyer mais de simple illustration de la verve des auteurs.

 

A mon tour une vacherie : puisque l’un des auteurs est le cofondateur du Bureau du Fooding j’aurais hautement apprécié qu’en couple il exerça sa verve sur les heurts et les malheurs de cette charmante chapelle. Mais là ce serait trop lui demander : copinage et acoquinage sont les deux mamelles des donneurs de leçons.

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 00:09

 

« L’amour est un bouquet de violettes » l’un des tubes de Luis Mariano que maman aimait tant, remis au goût du jour par Roberto Alagna, avec son parfum vieillot, va servir de fond sonore à ma chronique du jour. La violette, star de Toulouse, a en effet un petit côté désuet, un air de rosière effarouchée, la timidité d’une fleur un peu passée de mode et pourtant si naturelle, si parfumée, si envoutante même, qu'elle mérite mieux qu’une petite ritournelle. Alors, croquons-la !

 

Manger des fleurs n'est pas nouveau, depuis l'Antiquité les différentes civilisations ont utilisé les fleurs dans leur gastronomie. Les chefs, de nouveau, utilisent les fleurs, souvent seulement pour faire joli. À la Grande Épicerie du BM il est proposé des barquettes de pensées qui sont, elles aussi de la famille des violacées. Alors, en vous proposant le Millet aux violettes suis-je en train de prendre les vents portants ? Que nenni, ma proposition n’est que le fruit du hasard.

 

Samedi, malgré le gris, bien encapuchonné, je marchais dans les rues de Paris. Alors que je venais de laisser Saint Jacques Haut-le-pas sur ma senestre (sinistra en italien) mon regard de lynx à lunettes fut attiré par la devanture d’une pharmacie. Je fréquente peu les potards dont le goût de plus en plus prononcé pour le commerce me fait douter de l’utilité du numerus clausus dont ils bénéficient dans notre pays françois. Là, je crus un moment que c’était l’étal d’un bouquiniste car sur un chevalet en plexiglas un vieux livre ouvert me tendait les bras.

 

Photos.

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Comme vous venez de le constater de visu je tenais là le sujet de cette chronique. Pour moi ce fut bien plus qu’une simple lubie mais une réelle obligation. En effet, le millet fait partie de mon code génétique : à la maison familiale le millet de la tante Valentine, une rareté craquante – le grain de millet même décortiqué garde son intégrité après la cuisson – avec son léger goût de fumé, enchantait mes goûters au retour de l’école.

 

Millet aux violettes



Comment le rendre tout sucre, tout  miel ?

 

                                            L’Enchantement

 

L’abeille visite 7500 fleurs pour produire 1 g de miel !

Cela équivaut à une moyenne de 200 à 300 fleurs à l’heure.

Ses 20 000 sœurs butinent 150 millions de fleurs avant de produire,

Au sein de la ruche, les 20 kg de miel escomptés.

Le miel fait partie des petites douceurs parmi les saveurs sucrées.

Qu’il soit étalé sur les tartines du goûter, incorporé à la pâte des gâteaux

Ou bien encore dans cette savoureuse préparation aux violettes,

il laisse un goût de bonheur sur les papilles.

Et c’est une bonne recette pour rendre son prétendant

 

Au chaudron ! Faire tiédir le lait. Y laisser infuser les violettes 15 minutes et filtrer. Verser les flocons de millet* en pluie dans le lait filtré et faire cuire 10 minutes à feu doux. Ajouter le miel, mélanger puis mettre dans un compotier.

 

Emplettes  et cueillettes

pour 4 personnes

 

50 cl de lait *

4 poignées de violettes bien parfumées

12 cuillérées à soupe de flocons de millet *

4 cuillérées à soupe de miel.

 

L’œil sur la pendule

 

Préparation : 5 minutes

Infusion : 15 minutes

Cuisson : 10 minutes

Temps total : 30 minutes

 

Mon grain de sel

 

* acheter du lait cru de vache Jersiaise et du millet en grains chez Biocoop par exemple.

 

Reste la grande interrogation finale induite par mon titre : peut-on boire un verre de vin pour accompagner un laitage ? Lait et vin font-ils bon ménage ? Même si l’ami Michel Grisard citant Platon en commentaire de mes écrits sur le « péril vieux » nous dit que « le vin est le lait des vieillards » l’accord entre le lacté sucré et le jus de treille fermenté ne va pas de soi. Et pourtant, puisque le riz au lait revient en force sur les cartes de restaurant, j’affirme que le Beaujolais blanc de Pierre-Marie Chermette www.chermette.fr  est en accord avec mon Millet aux violettes.

 

Contreverse ?


C’est vous qui voyez. La maison permet d’apporter son panier, elle n’impose rien. Elle n’a pas de parti-pris.


Tous à vos claviers !

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 00:09

 

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Dans mon bestiaire personnel la chèvre occupe une place particulière. Nous l’avions baptisé : Grisette – pas très original certes mais ça lui allait bien au teint – lorsque toute petiote mon grand frère Alain l’avait gagné comme lot à la tombola du FC Mothais. Elle était un peu farouche mais j’adorais sa petite langue râpeuse me léchant les doigts de pied. En dépit d’une forte résistance de ma sainte mère grâce à la complicité de ma mémé Marie je convainquis la maisonnée de la garder en assénant un argument massue : « puisque mon frère part au Service Militaire pour 18 mois je me dois de la lui élever... » Comme à cette époque le contingent partait en Algérie pour « maintenir l’ordre » j’avais touché la corde sensible. J’aurais du faire de la politique. Bref, je lui construisis une cabane, genre les 5 petits cochons, avec des bottes de paille et j’allais lui couper du lierre dont elle raffolait. Elle grandit en se dotant d’une belle paire de cornes. Moi j’avais 9 ans. Un beau matin la mémé Marie déclara qu’il fallait mener Grisette au bouc car elle était en chaleur. Mes connaissances en matière de reproduction des humains frisaient le zéro pointé alors qu’en revanche pour les animaux de la ferme j’étais imbattable. Mon préféré étant le jars avec sa queue en tire-bouchon. Nous partîmes à pied pour la Louvrenière distante de 3 km pour que ma Grisette étanche sa soif de plaisir. Sentir le bouc est un euphémisme, la bête empestait, puait et lorsque nous ressortîmes après leurs ébats j’avais l’impression d’avoir vidangé la fosse d’aisance. Grisette nous fit deux chevreaux mais comme elle était dotée d’une mamelle totalement asymétrique : un gros trayon genre vache et un tout petit genre zizi vermicelle mémé Marie la trayait et nous nourrissions les chevreaux au biberon. Ça créé des liens je vous assure et lorsque vint l’heure de la boucherie je décrétai « Que nenni ! » Ma mère fut intraitable : les deux bestiaux braillant tous les cris d’enfants que l’on égorge partirent se faire exterminer. Je fis le serment de ne jamais toucher de toute ma vie à de la viande ce chevreau. J’ai tenu parole. Et pendant ce temps-là Grisette donnait son lait à la mémé Marie. Je détestais le lait sous forme de boisson mais j’adorais les laitages et les fromages. Toujours à mes petits soins mémé Marie emprésurait le lait de Grisette qu’elle égouttait ensuite dans un moule à trous et je consommais ce fromage frais avec du sucre.

 

Mon second contact étroit avec cette fois-ci le fromage de chèvre date d’un épisode peu connu de ma longue carrière : en 1978 je fus pendant 9 mois « Monsieur Vin du Loir-et-Cher. J’officiais le samedi et le dimanche. Ma fonction consistant déjà à porter la bonne parole au peuple vigneron d’un département plus porté sur le Vin de Table que les Appellations. C’est à cette occasion que je fis mes premières dégustations de jury de concours : l’horreur absolue mais j’étais vaillant. Ma seule consolation c’est que dans la vallée du Cher, du côté de Selles-sur-Cher, le fromage de chèvre commençait à se tailler une belle réputation et je ramenais des petites cagettes de petits chèvres bien vieux, bien secs, tout rabougris, violacés que j’appris à apprécier. J’habitais rue Mazarine dans le VIe tout près du Petit Zinc dont le vin fétiche était le VDQS du Haut-Poitou produit par une coopérative du même nom dont le directeur était un certain Raffarin, Gérard de son prénom. C’était un Sauvignon fort gaillard qui se mariait très bien avec mes petits chèvres tout ronds, genre palets, que je croquais tels quels quand me prenais une petite faim. Cette connexion avec le Poitou allait trouver un nouveau débouché lorsque siégeant au cabinet du Ministre de l’Agriculture je fus aux prises avec le « harcèlement » d’une jeune femme très accrocheuse, Ministre de l’Environnement de son état, qui en pinçait sec pour le Chabichou. Qu’est-ce qu’elle a pu nous enfler avec son Chabichou même qu’un jour j’ai du expédier séance tenante un chef de service sur ses terres deux-sévriennes pour assurer ses chers électeurs que la future appellation se pointait à l’horizon. Pauvre François ! (lire si vous avez envie de secrets d’alcôve ma chronique « François fais ta valise ! »  link

L1000478.JPGDonc vous comprendrez aisément que je suis ce matin parfaitement en droit de vous interpeler : hormis ce breuvage haut-poitevinesque sauvignonesque dont je n’ai plus licher une seule goutte depuis une éternité quel vin verriez-vous accompagner mes vieux petits chèvres secs ?  J’en appelle à votre science des accords mets-vins pour que pour une fois vous rétribuiez mon labeur quotidien. Par avance je vous en remercie.

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