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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 00:09

Dans le monde du vin, où la gent masculine règne encore en maître avec un zeste de partage, bien plus qu’ailleurs, les clichés ont la vie dure. Sur les deux rives de la Gironde, en ce vignoble dit de Bordeaux où cohabitent des points si hauts, des pics, qu’ils donnent le vertige et des points si bas, des gouffres, qu’ils donnent la gueule de bois, les idées reçues ont la rondeur, le lisse et la fermeté des galets roulés de la patrie du Baron Le Roy de Boiseaumarié. Image certes osée mais, lorsque, comme moi, de retour des Primeurs, au lieu d’étaler sous vos regards acérés d’experts es-dégustation mon carnet de notes de tous ces hauts nectars mis en bouche puis rejetés en des réceptacles prévus à cet effet, j’ouvre le bal avec deux femmes délurées :  La Baronne G. et the Bad Girl, il y a de quoi faire grincer beaucoup de belles dents de la place de Bordeaux.

 

Chocking ! Mais est-ce pire que cette petite histoire qu’on me conta vers la fin des années 70 lorsque, jeune et beau, je fis ma première descente à Bordeaux « Un PDG d’une belle affaire de négoce de vins commentait le compte-rendu d’une réunion où différentes sociétés avaient échangé les principaux ratios de leur exploitation. » C’est très intéressant... mais à part l’erreur de frappe, je voudrais que l’on m’explique ce que viennent faire les rations dans tout cela. »

 

Donc à propos de belles dents agacées je dois vous concéder que les miennes se sont parées de beaux reflets noirâtres qui donnent à mon sourire un côté charbonneux. Mais trêve de diversion je reviens à mes moutons, pardon à mes deux femmes libérées qui ne sont pas si fragiles... comme le chantait Cookie Dingler (faut toujours que j’étale mon immense culture et je comprends que ça en devient lassant). Et pourtant c'est une belle transition car mon plus grand regret de ces deux jours passés sous un soleil luciférien c’est d’avoir raté la Soirée Let’s Dance du Cercle Rive Droite où j’aurais pu danser des rocks d’enfer avec ma partenaire préférée. Mais il me fallait rentrer. Tout ça pour vous dire que, contrairement à une idée reçue, les Primeurs ne se confinent pas que dans les mondanités et que sur la Rive Droite ça bouillonne, ça foisonnent, ça bouge, et sans vouloir leur jeter des brassées de fleurs je sens sous ce mouvement des mains de femmes. Vous comprendrez donc, eu égard à ma pente naturelle, que j’en fusse fort ravi et que ma première chronique post-primeur fut consacrée à deux représentantes de la gent féminine.

 

Dans l’ordre chronologique ce fut la Baronne G. qui me fut présentée en premier le mercredi, en fin de journée, par Paul Goldsmith dans la paix du jour déclinant sur le merveilleux parc du château de Siaurac. Son allure décalée m’a de suite séduit et, un peu pincé, j’ai fait remarquer à Paul que j’eusse apprécié la primeur de cette mystérieuse Baronne, au G si évocateur. Alors que je la dégustais – désolé pour les prudes – dans les règles de l’art, Paul me dit, avec son air le plus nounours sympa, « c’est une enfant d’Aline ! » Pour ceux qui ne le savent pas « J’ai découvert Aline debout sur son canapé, un verre de rouge à la main » (ainsi commence une chronique d’un grand cru berthomesque Aline au pays des merveilles : la saga de la Baronne Guichard link du 14 mai 2008). Sans doute goûtez-vous mieux maintenant tout le sel ou le suc, c’est à votre convenance, de mes brillantes pensées sur les idées reçues et sur la main des femmes pour les bousculer. Mais qui est donc cette énigmatique Baronne G. ?

 

Tout d’abord sachez que cette dame bien née, en dépit de son petit côté j’ai rangé mon corset au rayon des accessoires inutiles, garde ce qu’il faut de classe, elle ne s’habille point Aux Dames de France mais chez la couturière de famille. C’est ainsi qu’Aline l’a imaginé, qu’Aline a osé, qu’Aline à un peu ferraillée, qu’Aline a patientée, qu’Aline l’a fait. Jugez par vous-même. Comme l’aurait dit ma chère maman couturière : ce Camay ça change tout. Le chic se niche dans le détail. La photo est celle de Madeleine Brisson,  qui épouse  le Baron Louis Guichard en 1919, et devient la Baronne Guichard. Bon les ronchons vont m’objecter que je les entortille avec mes histoires de chiffon ce qui compte vraiment c’est le contenu du flacon. Objection retenue messieurs les porteurs de pantalon « Oui, oui, j’y viens : le vin ».

étiquette baronne G camayAlors parlons vin ! Pour moi, La Baronne G. est un vin modèle Rapport B. Là je vous sens ébranlés, moins ramenard, prêt à me rendre les armes. En effet ce vin permet à des consommateurs, qui ne peuvent accéder au cousu main de s’offrir du plaisir à un prix abordable. C’est un modèle qui, dans la langue bordelaise, se définit comme un second vin, celui du Château Siaurac la plus grande propriété de Lalande de Pomerol, jouxtant Pomerol. 80%merlot, 20% cabernet franc sur de l’argile et des graves, La Baronne G. s’affiche délibérément bordelaise, le vin est équilibré, souple, fruité, facile à boire dans sa jeunesse. Cousine germaine de la Cuvée Plaisir, la nouvelle venue garde la patte d’Alain Reynaud qui a veillé sur son berceau. Reste à vous dire, même s’il est malséant de parler argent, que vous pouvez vous offrir un flacon de Baronne G pour environ 10€

 

La seconde femme délurée je l’ai croisée le lendemain rue Vergniaud à Saint-Emilion (pour la petite histoire j’ai habité une grosse poignée d’années rue Vergniaud dans le treizième arrondissement). Mes intuitions sont pour moi des maîtresses impérieuses et je leur cède sans combattre. Donc dès l’entame de ce second jour je me rendais d’un pas assuré, sous un ciel d’une pureté de rosière, chez mon ami Jean-Luc Thunevin, comme moi mauvais berger du vin français, bad boy (lire absolument cette chronique datée du 26 mars 2008 link.) Première bonne nouvelle, en descendant la rue Guadet je tombais sur un autre ami cher à mon cœur, François Des Ligneris, et comme j’étais perdu – en dehors de Paris je me perds tout le temps, et pourtant là j’avais un guide mais Sophie, comme la majorité des femmes, n’est pas dotée du sens de l’orientation – je lui demandais donc le chemin de la maison Thunevin. Il s’y rendait alors nous le suivons. Au détour de la conversation il évoquait une nouvellement arrivée dans la bergerie : une certaine Bad Girl. À partir de cet instant, comme vous pouvez vous l’imaginer mon sang bouillonnait, impatient, j'étais en état de lubricité neuronale. Alors dès mon arrivée, après avoir salué Murielle et Jean-Luc, absorbé ma dose de caféine, je me ruais vers cette nouvelle rétive. Cette Bad Girl est la fille de Murielle. Présentation faite, avant même de la savourer, je la mitraillais sous tous les angles. L’effrontée, comme vous pouvez le constater sur mes clichés, en rosissait de bonheur.

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Du côté vin, Bag Girl est un Crémant de Bordeaux, harmonieux, équilibré, joyeux, fines bulles, bien dans l’esprit de la gamme des Bad car il s’inscrit, comme le flèche sur l’étiquette et la contre-étiquette l’unique brebis du troupeau qui va à contre-courant, hors le discours dominant des amateurs qui font de l’Extra-Brut l’alpha et l’oméga des bulles qui plaisent. J’ai goûté et je dois avouer que j’ai retrouvé dans cette Bad Girl tous les éléments de langage – c’est très, très bien porté de nos jours l’élément de langage – que je serine depuis des années à propos des néo-consommateurs qui abordent le vin sous l’angle festif. Comme il faut que jeunesse se passe et que faire la fête c’est bon pour le moral, et Dieu sait que les Français sont fichtrement pessimistes, les bulles s’imposent. Des bulles qui assurent la transition avec les soft-drink, des bulles avec de la vivacité mais juste ce qu’il faut de sucrosité. Mon hymne, plusieurs fois entonné, pour les méthodes ancestrales, bien douces, bien jeunes, va dans le même sens. Alors cette Bad Girl bien lookée, avenante, positionnée assez haut environ 15€, qui vient prendre place sur un marché dynamique et porteur, va devoir lutter contre les idées reçues qui ... allez je ne vais pas repasser les plats.

 

photobad-girl-1.jpgphotobad-girl-3.jpg

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13 avril 2011 3 13 /04 /avril /2011 00:09

J’ai décidé d’ôter toutes les ampoules de mes lignes pour n’y mettre que des vers, des vers sans pied, bien sûr ! Tout ça pour faire taire les va-nu-pieds, les va-de-la gueule, les va-t-en guerre, les commissaires du peuple, les janissaires aux petits pieds, tous les contempteurs incapables d’entrer de plain-pied dans la haute sphère de mes pensées éclairées.

photoDesnoyer.jpg 

Le gamin était flemmard

Et un tantinet ramenard

Il ne voulait pas être viandard

Mais bosser dans le pinard

Car il adorait le terroir.*

 

Comme il ne s’appelait pas Armand*

Qu’il avait donc un papa et une maman

Le bel enfant allait partout chantant

Rien que pour épater le chaland

Qu’il n’en avait rien à faire d’être tendre et saignant.*

 

Mais sa mère, bonne ménagère

Adulait Hugo Desnoyer le boucher

Tout proche de la rue Daguerre

Qui avait transformé le faux-filet

En veau d’or pour les étoilés.

 

Tu seras boucher mon fils !

Non je serai caviste !

Mais tu ne seras jamais une star

Je m’en fous je veux vendre du terroir

Tu n’atteindras jamais les sommets de la renommée

Mais maman je n’en ai rien à péter d’être une célébrité

Imagine-toi dans la peau du ténébreux Hugo

Vendre ta viande à Laetitia Casta et au beau Yannick Alleno

Non je veux fourguer le vin de Luc Charlier

C’est qui cet illuminé ?

Un enfant de Léon qui fait des petits litrons

Mon fils t’es vraiment trop con.

Non maman je veux faire la Révolution !

Moi qui te voyais déjà boucher des Grands

Je me contenterai maman

D’être rien qu’un petit caviste

Pour la grande armée des terroiristes...

 

Signé : Jacquou le croquant

 

* terroir : dédié à David Cobbold

* Armand en souvenir de Ricet Barrier (visionner ci-dessous)

* tendre et saignant titre de l’opus d’Hugo Desnoyer chez Assouline (voir texte ci-dessous)

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 00:02

Le « Alors heureuse ? » triomphal ou inquiet du mâle assouvi, parfois doublé d'un « alors tu m’as trouvé comment ? », dont le pendant féminin est beaucoup moins fréquent devenu une phrase-culte grâce au talent de Jean-Pierre Marielle dans les « Galettes de Pont-Aven » de Joël Séria en 1975 m'a inspiré le même questionnement en provenance d'un vin bu. Question certes saugrenue puisque par bonheur jamais un vin ne s’est abaissé à me poser cette question, et même les plus putassiers ne se sont jamais risqués à me demander : « alors tu m’as trouvé comment ? » mais, puisqu'il existe de grands amateurs qui savent faire parler le vin, mettre des mots sur le plaisir qu’il leur procure, poser la question :le vin rend-il heureux ? se justifie aisément. Bien évidemment, pour faire plaisir aux aficionados du suivi aval qualité, lorsque j’écris vin je sous-entends, pour faire simple, un bon vin ou estimé tel par celui qui le consomme. Seuls les masochistes peuvent se donner du plaisir en buvant des vins qui fleurent bon la bouze de vache. 

                  © CFDC

Vous allez me dire que la réponse à cette question est évidente : c'est un oui franc et massif. Et pourtant, si je prends la peine de la creuser, un léger doute me saisit. En effet, très souvent, c’est dans les occasions heureuses que s’impose l’ouverture d’une bonne bouteille. Alors, dans ce cas, le vin ne fait que souligner, participer au fait que je sois heureux. Il ne me rend pas heureux puisque je l’étais déjà. Certains vont dire que je ratiocine et que de, toute façon, dans tous les cas de figure le vin, s’il est bon, me donnera du plaisir. J’en conviens et la question « comment tu me trouves ? » pourrait se justifier puisque le plaisir à des degrés.

  

Cependant, comme je suis un peu chiant ce matin, pour aller au bout du bout de ma recherche j’inverse les facteurs  pour poser une question capitale : « lorsque j’ouvre une bouteille parce je suis malheureux ou pas très heureux, est-ce que l’éventuel plaisir que va me procurer le vin me rendra moins malheureux ou même, pourquoi pas, inversera le cours de ma mélancolie, de mon spleen, et me rendra heureux ? » Hormis l’hypothèse où je noierais mon malheur afin de sombrer dans un coma éthylique pour tout oublier, le vin pourra, si je m’en tiens à l’ivresse ouvrir une parenthèse euphorique qui me donnera l’illusion que je suis plus heureux ou un peu moins malheureux.  Que conclure ? Livrez-moi vos sensations personnelles, votre expérience, allongez-vous sur mon divan...

 

Cependant, avant de clore cette introspection, pour certains même votre analyse, reste une dernière piste à explorer celle où, n'étant ni particulièrement heureux, ni particulièrement malheureux, disons dans un état stationnaire, en équilibre, j'ouvre une bouteille. Dans ce cas de neutralité de mes sentiments est-ce que la consommation d’un bon vin va me rendre heureux ? Les hédonistes vont répondre oui, mais est-ce si sûr ? Le plaisir, toujours le plaisir mais, sans gloser sur la fugacité du plaisir, la relation de cause à effet ne me semble pas aller de soi.

 

Bref, si mes conneries ne vous ont pas trop pris la tête, si je me mets dans la peau de votre vin favori et je vous dit : alors heureuse ? Alors heureux ? que me répondez-vous?

 

 

Afin de remercier ceux qui ont eu la patience de me lire jusqu’au bout je leur offre un extrait des Galettes de Pont-Aven. Jean-Pierre Marielle y est grand. Et un bonus pour les fans de JPM.

 

 

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 07:00

Bernard Pivot a son nom apposé sur la bibliothèque municipale de Quincié-en-Beaujolais moi je me contente de voir mon prénom apposé sur un beau Château du Beaujolais.

 

PROGRAMME des Réjouissances

 

- ce matin : Beaujoloise et Biojoloise (c’est touche à touche m’a précisé Isabelle Perraud)  dégustation et pour ceux qui le souhaitent papotage : le Dr que je suis reçoit sans rendez-vous, même debout.

 

- cet après-midi, mes amis d’« Expressions d’Origine » nous reçoivent au Château des Jacques, autour d’un buffet accompagné d’une belle dégustation, avec bien sûr discussion avec quelques autres vignerons sur les terroirs et... visite pour poudrer nos Richelieu du voile du terroir des crus dont les noms sonnent comme autant de promesses.

 

Voilà, c’est simple comme un beau Beaujolais. À vous voir, non plus sur mes lignes, mais un verre à la main. Je l’espère à bientôt !

 

beaujoloise 2011 site 2

beaujoloise 2011 site listing

beaujoloise 2011 site acces

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11 avril 2011 1 11 /04 /avril /2011 00:09

Sophie ce matin, profitant de mon transport hors des limites du périphérique parisien pour une belle journée en Beaujolais, effleure, en entame de sa chronique, d’une plume légère, un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître pour mieux nous surprendre avec la découverte d’un enfant du Beaujolais qui retrouve ses racines profondes. Alors, avant de laisser les paroles à Sophie, mon esprit vagabond vagabonde sur la musique de David Bowie l’androgyne, l’extraordinaire major Jack Celliers de Furyo, le chanteur protéiforme jamais en reste d’une provocation, le Bowie apaisé de Wild is the wind... Souvenirs... Souvenirs. Comme l’écrivait récemment Hervé Bizeul dans une chronique « Basses pressions en perspective, moral plus 10 points, sentiment printanier que tout est à nouveau possible, la libido qui remonte avec les jupes qui raccourcissent, un peu de Charles Trenet et, tout d’un coup, on se dit que bosser dans le vin, d’un côté ou d’un autre la barrière est une bien belle chose. N’est-ce pas Jacques Berthomeau »

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Parfaite antithèse que le nom de baptême de cette cuvée ! L’année 1947 est celle du plan Marshall, de la naissance de David Bowie, de l’indépendance de l’Inde, de la création de Force Ouvrière, de la première représentation à New York de la pièce de Tennessee Williams « Un tramway nommé désir » et celle… du premier millésime de cette très vieille vigne de Gamay lovée au cœur du Beaujolais.

 

De tels voyages vertigineux dans le temps font partie de la magie du vin et ne sont pas aussi insolites qu’il n’y paraît. En effet, ils marquent souvent l’immuable constance d’un savoir-faire, la fidélité sans faille à une tradition en affinité avec l’expression d’un terroir et d’un cépage. Et pourtant, le millésime 2006 de cette vigne plantée en 1944 dessine un visage du Gamay que vous n’avez, j’en suis sûre, jamais approché. Non pas tant que sa couleur, rouge profond presque noir, ou son nez complexe exhalant des notes douces de chocolat et de griottes mûres  vous emmènent dans des contrées gustatives plus sudistes que nordistes… mais sa densité en bouche, sa puissance souple et sphérique vous éloignent définitivement du Beaujolais-village gouleyant et festif que vous avez coutume de rencontrer au moins une fois l’an.

 

Et si le Gamay pouvait bien être le cépage du plus grand vin des petits vins de France ?

Pour cela point de macération carbonique…  Le pari de Laurent et Carine Jambon, le frère et la sœur, est bien de réinventer le Gamay de leurs grands-parents, d’explorer des pans méconnus de la chair de ce cépage.

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Faut-il rappeler que le Gamay, en Cru ou Village, est toujours vinifié, ici, grappes entières (sans égrappage). La macération carbonique, pratique traditionnelle en Beaujolais, consiste à favoriser une première phase de fermentation, sans oxygène  et surtout sans l’intervention des levures (elles prennent le relais après). Des mécanismes enzymatiques intracellulaires interviennent dans la baie de raisin pour transformer l’acide malique en éthanol et conduisent à la formation de composés aromatiques spécifiques que l’œnologie n’a pas encore parfaitement élucidés au demeurant… des notes de kirsch, de cerise, de noyau qui font le charme si gourmand des vins primeurs. Ces transformations chimiques particulières marquent le profil des vins : souplesse, fruité, fluidité et moindre extraction tannique.

 

De ses classes à l’institut œnologique de Dijon, Laurent a vraisemblablement conclu que le Gamay, fils du croisement entre le Gouais et le Pinot noir, pouvait exprimer des qualités variétales supérieures avec un mode de vinification tourné vers l’extraction plus poussée de ses pellicules et un mode d’élevage appliqué aux grands vins de Bourgogne. Un choix de vendange à parfaite maturité, un égrappage total, un travail continu sur la matière (pigeages notamment), une cuvaison longue, un élevage bois de 12 mois (précis dans la proportion fûts neufs et fûts d’un ou deux vins), une fermentation malolactique lente, très lente, voire retardée… 

 

Le résultat en est un vin étonnant, atypique, parfaitement équilibré entre fraîcheur et maturité, densité et fluidité. Une digestibilité parfaite pour une expression (la vraie ?) du Gamay encore à découvrir. Coup de chapeau à ces jeunes vignerons qui ont fait de leur retour au domaine familial un choix de passion et une vision de raison… bien loin du défaitisme économique résigné parfois croisé dans cette belle région viticole. Et si Carine pétille de gaieté en évoquant le Beaujolais Nouveau comme la fête des anciens, comme l’étendard du Beaujolais dans le monde et comme le régal d’automne pour accompagner le saucisson et les marrons grillés, ne serait-il pas exaltant de parler d’un Nouveau Beaujolais ?

 

Les commentaires de dégustation http://www.autrementvin.com/vins/7  

Pour trouver ce vin allez  : Les Caves du Roy 31 rue Simart 75018 PARIS

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 02:00

Face à l’offensive de la comtesse sur l’imminence de mon départ, de prime abord, deux stratégies s’offraient à moi : le déni ou l’aveu. Sans même réfléchir je m’engouffrais dans la seconde en adoptant le lance-flammes. Je saisissais avec brutalité le bras de Marie-Amélie pour l’entrainer dans ce qui révéla être la buanderie. Les baluchons de linge sale firent espérer à la comtesse que son désir allait devenir réalité. Au lieu de ce traitement de soudard je lui offrais un langage de charretier teinté d’une commisération ironique « Vous avez vraiment le feu au cul. Vous faire baiser par ce vieux satrape de Ramulaud qui pue le tabac froid et la pisse rance, vraiment vous me décevez Marie-Amélie... Et vous voudriez que je passe après lui. Je ne plonge pas la tête la première dans les trous à bite moi... » Marie-Amélie se regimbait « Ramulaud ne m’a pas touché...

- Mais vous lui avez promis vos faveurs !

- Oui !

- Rien que pour savoir ce que j’allais faire...

- Oui !

- Vous êtes jalouse de Francesca ?

- Non !

- Alors pourquoi ?

- Je m’ennuie et puis je souhaitais avoir prise sur vous...

- Manqué !

- Non, vous avez besoin de moi.

- Que vous dites...

- Vous faites comment sans moi ?

- Je fais avec vous car vous avez le sens de l’honneur et de la parole donnée...

- Un trou à bites n’a aucun sens de quoi que ce soit grossier personnage...

- Désolé...

- Vous ne l’êtes pas et puis, franchement, votre histoire de plonger la tête la première c’est totalement con !

- J’en conviens mais promettre à Ramulaud vos faveurs c’est kif-kif...

- Mes faveurs, c’est nouveau, dites plutôt une passe ça satisfera votre suffisance...

- Vous faites ça très bien !

- Salaud !

L’arrivée d’une cohorte de nonnes mettait fin à notre passe d’armes.

 

Revenus à l’air libre je ne laissais pas à Marie-Amélie le temps de respirer en plaçant ma botte secrète « Puisque vous vous ennuyez je vais vous donner l’occasion d’une vraie montée d’adrénaline : c’est vous qui allez me conduire en Argentine... » La comtesse me sautait au cou en prononçant une de ces phrases dont les femmes ont le secret « Je savais que je pouvais compter sur vous. » La suite des évènements allaient donner tout son suc à ma promesse. Lorsque nous nous rendîmes dans la petite salle à manger réservée aux hôtes de marque la première surprise vint que nous y fûmes accueillis par un couple d’officiers de la Marine. Un vieux, sans doute le contre-amiral, et un jeune dont je ne sus déterminer exactement le grade. Ils claquèrent des talons sans se présenter. Le jeune, sous le regard un peu perdu de son supérieur, attaqua sans sommation dans un français un peu hésitant. En substance le propos se révélait d’une grande clarté : l’état-major de la Marine chilienne ne portait pas particulièrement celui de Terre dans son cœur et détestait sans cordialité les Aviateurs et tout particulièrement l’Amiral Gustavo Leigh Guzmán leur chef. Paradoxalement Ernesto Pinochet le patron de l’armée de Terre ne leur semblait pas avoir un grand allant pour mettre à bas cette vieille fripouille marxisante d’Allende. Sans tourner autour du pot il m’annonçait que ce qui les intéressaient c’était Francesca, comme monnaie d’échanges avec leurs collègues de l’Etat-major de l’Armée de Terre, et plus particulièrement son cocu d’époux général Juan Manuel Guillermo Contreras Sepúlveda. Il prononça cocou ce qui lui valu un petit cours de phonétique de Marie-Amélie qu’il apprécia très modérément. Très poliment, statut diplomatique oblige, il lui signifiait que cette affaire ne la regardait pas. D’un signe de tête je tentais de faire comprendre à Marie-Amélie de se taire. Ce qu’elle comprit puisqu’elle allait s’asseoir à la table de la mère supérieure où je remarquai qu’il n’y avait que trois assiettes. Le vieux, cérémonieux, se posait en face d’elle alors que son aide de camp me signifiait que tant que Francesca ne serait pas de retour au bercail je ne pourrais sortir du Chili, quitte ajoutait-il à me placer en résidence surveillée pour menée subversive pour le compte d’une puissance étrangère. Les dollars que je distribuais généreusement au petit peuple en étaient la preuve. Il ajoutait, que restreindre la liberté d’un serviteur des USA, plairait beaucoup au gouvernement. Enfin, sans me laisser le temps de reprendre mon souffle, il ajoutait, très jugulaire-jugulaire, qu’ayant pu apprécier mes talents lors de ma prise en filature, il estimait que pour l’heure l’hospitalité de la Congrégation était le meilleur lieu pour me tenir à leur merci. Puis il tournait les talons, réajustait sa casquette, et sans nous saluer il sortait suivi péniblement par la vieille baderne qui lui nous octroyait un salut en pointant son index en direction de sa casquette trop grande pour son crane en pain de sucre.

 

La comtesse rayonnait. D’un ton sans appel elle me déclarait « on va les baiser ces cons ! » L’arrivée de la mère supérieure ne me permettait pas de m’enquérir auprès d’elle sur ce qu’elle entendait par là mais je n’eus pas longtemps à attendre pour le savoir. Elle attaqua bille en tête la mère supérieure dont le teint de porcelaine craquelé virait sitôt au jaune flasque. La comtesse alignait les termes d’un donnant-donnant cru et clair : cette sainte femme dont la vie était toute entière consacrée à Dieu nous sortait de là en échange d’un silence sur ce que Marie-Amélie qualifia d’épectase féminine. Je dois avouer que le blitzkrieg de la comtesse me laissait pantois et un brin admiratif. Tout en tripotant son grand chapelet aux grains d’ivoire la mère supérieure reprenant quelque peu ses esprits, d’une voix glacée et assurée elle déclarait « Vous allez sortir en tout début d’après-midi en profitant de la livraison de viande de la semaine... » J’objectai que les militaires allaient faire fouiller la camionnette. « Absolument non je leur ai donné ma parole que vous ne sortiriez pas d’ici... » Mon rictus me valait une répartie très sèche « Sachez monsieur qu’ils me craignent. De plus, ils m’ont menti sur leurs intentions réelles à votre endroit alors je leur dois bien un juste retour... » Je la remerciai en pensant que les menaces de la comtesse se révélaient, après coup, hors de propos. Nous déjeunâmes comme si de rien n’était, la mère supérieure avait retrouvé toute sa superbe et Marie-Amélie frétillait déjà à l’idée de partager avec moi l’intimité glacée d’un camion frigorifique.     

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 00:09

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Giani Esposito c’était une voix bouleversante, des complaintes délicates, des mélopées lancinantes, une tendresse désespérée... l’écouter me donnait le frisson, me serrait la gorge. Une vie brève : mort à 43 ans d’une hépatite virale, c’était un franco-italien né à Etterbeek en Belgique.

 

Luc Bérimont disait de lui : « Giani Esposito campe à l'ultime frontière reculée de la chanson. » un peu comme Giovanni Drogo le héros du Désert des Tartares de Dino Buzzati. Qui se souvient de Giani Esposito ? Moi qui vous propose son seul grand succès les Clowns et ma chanson préféré un noble rossignol

 

Un noble rossignol à l’époque Ming,

A moins que ce ne fût à l’époque Tsing,

Apprenait sur un arbre artificiel

Dans une cage d’or l’hymne officiel

A la liberté, à la liberté.

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 00:09

 

vieuxAmis du vin ne fuyez pas devant le fumet de mes fromages, ma chronique matinale participe à l’esthétique du bien vivre en s’en prenant aux pharisiens et aux marchands du Temple qui peuplent nos villes, monopolisent la parole, s’érigent en penseurs du temps alors qu’ils ne sont que des charlatans relookés. Si vous voulez bien suivre mon esprit d’escalier je vous propose de déguster ma petite charge dédiée à une certaine Michèle Gray parfumeuse de fromages de son état.

 

Entrée

 « On me l’avait dit, j’étais jeune et je ne voulais pas le croire : les villes et les pays ont une odeur. Je trouvais cette idée odieuse car je croyais à l’égalité entre les peuples et n’imaginais pas qu’elle pût (et non pas pue) être battue en brèche par l’odorat. » déclarait Pierre Gentelle. Dans le Métro parisien chaque station a son odeur link. Et bien sûr nous sommes le pays des fromages qui puent (voir le Top 15 des fromages qui puent link )

 

Plat de Résistance :

Elle a osé déclarer, une certaine Michèle Gay, « styliste des saveurs culinaires » (sic) « Un fromage nu reste un ingrédient, un produit de terroir. Un fromage parfumé devient une recette à part entière » L’arrogance et la suffisance de ce type de créateur de pacotille – séminaires et formations olfactives 2000€ les quatre heures –  fouettent bien plus que les fromages qui puent. Oui, oui, cette haute dame créatrice « transforme la planète fromage en parfumerie de haute couture » Rien que ça mes braves, quand les bornes sont dépassées y’a plus de limites, tout est possible au royaume des fashion-victim. Que madame cartonnasse « dans les plus grands restaurants avec ses poudres aromatiques à saupoudrer en fin de reps sur les fromages les plus trapus ou odorants, les Vacherin du Haut Doubs au géranium et à la bergamote, morbier du Jura à la menthe, tomme de Savoie au patchouli et à la coriandre, pithiviers du Loiret au cyprès et à la lavande, reblochon à la sauge et au thym... » grand bien lui fasse mais quand à crier au génie y’a un pas que je ne franchirai pas. Franchement, par bonheur le ridicule n’a jamais tué, mais quand cette frimeuse déclare « Mon travail consiste à imaginer des accords entre fromages et parfum pour les sublimer et les sophistiquer » je me gondole. Que « dans l’aromathèque de la Villa Violet (le « buiseness meeting place » d’Anne Dassac, Paris 7), restaurateurs et parfumeurs viennent ainsi chaque semaine dans la pénombre (pour décupler leurs sens) assister aux cours de cuisine réceptive de Michel Gray » j’adore ! C’est goûteux ! C’est à l’image du temps et moi ça me renvoie à la très célèbre Université de Vincennes (voir texte ci-dessous)

 

Fromages:

Pour les jeunes pousses Paris VIII Vincennes (Bruno Tessarech Vincennes éditions Nil) qui « a eu Mai 68 pour maman, Edgar Faure pour papa et Charles de Gaulle pour parrain » et qui accueillait au fin fond du bois de Vincennes, dans un bordel innommable Deleuze, Lyotard, Chatelet, Rebérioux, Lapassade... » et qui se parfumait à la chaussette et au slip mal lavé, à la clope et autres fumettes, au foutre et à l’encens des Peace and love, produisait du sens. Lorsque madame Gay apprends à ses cobayes payants « à traduire en goût leur perception olfactive » elle occupe leur vacuité, compense leur perte de sens, profite de leur acculturation. Qu’ils fussent surpris de découvrir à quel point leur façon de se parfumer est connectée à leurs goûts alimentaires » doit sans aucun doute les bouleverser, donner du sens à leur vie. Les mêmes trouveront sans doute lors de leurs incursions dans la nature que l’odeur de la bouse de vache est importune et que le parfum de la basse-cour de la ferme laisse à désirer. Madame Gay ne parfume pas les fromages qui puent, elle masque leur odeur naturelle, elle farde la réalité comme le faisait les poudrés de la Cour du Roi de Soleil. Pourquoi pas me direz-vous ? Oui pourquoi pas mais de grâce qu’elle nous épargne ses discours justificateurs à la con. La main de l’artisan fromager vaut mille fois la sienne qui se contente de faire pouêt-pouêt sur un vaporisateur.

 

Dessert :

« Il est tentant de proposer à l’étude des sciences géographiques un sujet sur les odeurs et leur géographie. Cela peut se faire à plusieurs échelles, avec diverses temporalités. Cela peut même se mesurer, en ppm par dm3 par exemple. Pourquoi éviterait-on le sujet ? La géographie de ces dernières décennies nous a appris à juste titre que tout pouvait être objet de géographie. Il suffit de parcourir la liste des sujets de thèse déposés à Nanterre pour s’en convaincre. Je me souviens de cours à l’université de Vincennes, vers 1969-70, où étudiantes et étudiants se humaient doctement et dans la réciproque les aisselles, sur la recommandation de professeurs inventifs, les géographes restant hélas à l’écart de cette quête savante. Qui pourrait oublier le rire gras de Jacques Chirac évoquant à la télévision la dure cohabitation de Français logeant à côté de Maghrébins ? À un degré guère plus scientifique, je me souviens d’avoir passé dix jours complets assis à côté d’un chauffeur de camion dans le désert du Takla-Makan, en Chine occidentale, qui mâchonnait allègrement, par goût autant que pour sa santé - comme les ruminants de chewing-gum - deux à trois têtes d’ail cru chaque jour, dont il attaquait successivement les caïeux sans même songer à éliminer l’indiscret. Ses rots puissants, toutes vitres fermées par les - 10° de février, auraient permis de faire des cartes tridimensionnelles de la réverbération de la pestilence dans un local fermé, qui auraient hélas mieux servi la dynamique des fluides que la géographie générale. » la suite link

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 07:39

Suis-je branché ? Allumé ? Sans aucun doute une lumière mais jamais au grand jamais je n’aurais imaginé que, profitant de mon transport sur le théâtre des opérations, dans mon dos se déclencha une bataille de polochons. Alors que le soleil montait dans un ciel pur je constatais, arrivé à  Malartic-Lagravière, que se fomentait en l’absence du pion un chahut monumental. Et pourtant, la veille le surgé avait fait un rappel au règlement assez bon enfant. Avant mon départ en belles pompes, démagogue en diable, je m’étais contenté de chroniquer sur le cassoulet. Du lourd donc, de quoi caler les appétits les plus aiguisés. Bref, je m’attendais à un bon assoupissement postprandial des lurons et des luronnes fréquentant assidument mon espace de liberté. Et puis tout au long de la journée jusque fort tard, par vagues, les commentaires giclaient dans tous les sens emplissant mon petit écran siglé d’une petite pomme. J’eus pu m’en émouvoir, mettre mon casque lourd, sortir de la tranchée, m’écrier : halte au feu ! Pour des raisons que seul Luc, le sous-marin de mes pensées profondes, connaît, mon bonheur du moment étant largement supérieur aux dégâts collatéraux éventuels, m’épargnant des ampoules aux doigts qui se seraient surajoutées à celles qui peuplent mes phrases, je laissai donc pisser le Mérinos.

 

Chauffé à blanc mon espace de liberté à fort bien résisté et, comme l’a fait remarquer, Sylvie Cadio je crois, il a démontré sa capacité à créer une communauté. Et moi pendant ce temps-là, assis sous ma tente, entouré de jolies femmes, je me laissais aller aux délices d’une conversation où le vin était la dernière de nos préoccupations. Se rendre sur la Rive Gauche d’abord, en grande pompe, pour se livrer à toute autre activité que celle pour laquelle certains pensent que je suis programmé, montre à l’évidence toute l’étendue de ma légèreté. Rassurez-vous, même si tout autour de ma tente se pavanaient les paons du Château Citran, je m’étais auparavant soumis à mes obligations de dégustateur imposteur avec tout le sérieux qui sied à l’exercice.

 

Grand merci à toutes et à toutes avec une mention particulière au sieur Charlier qui parfois se la joue Concombre Masqué (œuvre de Gotlib) pour ce commentaire « Je profite de la tribune offerte par cet espace de liberté pour lancer un appel à tous les admirateurs de Jacques Berthomeau : il sera dans le Beaujolais les 10 et 11 avril pour signer des exemplaires invendus d’un rapport publié il y a tout juste 10 ans, et resté lettre morte. Il signera aussi des petites culottes ... restées sur des fesses mortes depuis une décennie également. Les bénéfices iront tout droit au fonds de soutien de Jacques Chirac, car depuis son retrait (?), les fesses des vaches du Salon de l’Agriculture subissent le même sort. »

 

Dernier point : il y a quelques années, lors d’un déménagement, mon Grévisse a disparu, alors pourquoi ne lanceriez-vous pas chers commentateurs déchaînés une souscription nationale pour que je puisse le remplacer. Bonne journée et faites péter les commentaires !

 

                                                                    

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 00:04

contenu_chapitre_image_4.jpgJ’aime beaucoup les achées (lire une splendide chronique sur eux link) mais je n’ai jamais rencontré Claude et Lydie Bourguignon www.lams-21.com  . Avec mon ami Jacques Damitio ex-notaire, néo-vigneron revenu aujourd’hui revenu à des amours plus bitumeux, nous devions aller les voir mais ça n’a pu se faire. Ce sont d’excellents microbiologistes des sols reconnus dans le monde entier. Ils ont quitté l’INRA dans les années 80 ce que  je comprends fort bien. Pour le reste, parfois leur discours sur les origines de l’intensification de l’agriculture cède, comme souvent chez les purs scientifiques, à une certaine de réécriture de l’histoire : l’exploitation familiale à 2UTH chère à Edgard Pisani a fabriqué dans mon Ouest natal, la Vendée tout particulièrement, des intensificateurs sincères comme le montre bien le beau film de Dominique Marchais « Le temps des grâces »  Pour avoir subi au 78 rue de Varenne la chape de plomb du rapport des forces en agriculture, le choc des radicalités en est le plus puissant vecteur, il conforte l’immobilisme. Tant qu’une majorité de nos concitoyens développeront dans leur comportement de consommateurs des attitudes contradictoires les choix des politiques, si tant est qu’ils sachent encore en faire, seront frileux. Ce n’est que mon avis, il n’engage bien sûr que moi, mais à la fois la bulle du Grenelle de l’environnement et l’accident nucléaire du Japon, sont là pour nous mettre sous le nez une réalité complexe et fuyante. Pour la vigne et le vin, où nous sommes hors du champ alimentaire  (la part de l’alimentaire dans le budget des ménages continue de chuter pour le plus grand profit de la téléphonie mobile, des écrans plats et le développement du hard discount auprès des plus aisés qui préfèrent les Seychelles à la brave vache qui fait plus de 3 ou 4 lactation avant de faire du steak haché, montrent que la partie n’est pas gagnée pour les défenseurs du bio), le combat des Bourguignon se situe au bon niveau. Ecoutez-les ! Débattez-en ! Livrez-nous vos commentaires.


Claude et Lydia Bourguignon constatent l’état... par non-merci


Claude et Lydia Bourguignon constatent l’état... par non-merci

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