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10 février 2012 5 10 /02 /février /2012 00:09

La vérité si je mens. Au 40 rue Miron, dans le quartier St Gervais-St Paul dont l’architecture médiévale est splendide, est sise en surplomb l’épicerie Izraël. Voilà ce qu’en dit une internaute. « Lorsqu'on entre chez Izraël, les épices, les sacs de farine et de légumes secs, nous envoient bien loin d'ici. Les piments pendent au plafond, se partageant la place avec des saucissons ; les fruits secs et confits éclatent de couleur, les loukoums se noient dans le sucre glace. Les étagères grimpent jusqu'au plafond. Alcools, biscuits, spécialités venues du monde entier, il faut faire la queue et demander à la patronne, peu aimable, ce que l'on cherche. Elle disparaît sous ses étals, ramène le précieux ingrédient d'un air revêche, au suivant! Les autres employés disparaissent derrière les murs qui se dérobent, les touristes visitent, gênés aux entournures, cette caverne d'Ali Baba rendue minuscule par la place prise par les victuailles. On paie au comptoir, sur lequel règne le patron, comme sur son trône, au fond de la boutique. Izraël est un endroit magique et hors du temps, tenu là depuis des années par la même famille, et qui, je l'espère, se transmettra dans la même atmosphère figée pendant des millénaires. »

 

Samedi dernier, dans la froidure, à vélo, bardé de ma canadienne de cuir, j’ai traversé la Seine pour me rendre dans le Marais et j’ai fait une halte rue Miron. Y’avait du monde chez Izraël. Avant de reprendre ma route une affiche sur la porte du bureau de tabac-presse m’a intrigué ?

Casher-002.JPGDu vin casher, italien de surcroît, mais qu’est-ce-donc le vin casher ?

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En hébreu : יין כש yayin kashér c’est un vin produit en suivant la cacherout, le code alimentaire judaïque qui précise « que le vin ne peut pas être considéré comme casher s’il a été utilisé pour l’idolâtrie comme le Yayin Nesekh, un vin qui a été versé à une idole et le Stam Yainom, un vin qui a été touché par une personne qui croit dans l’idolâtrie ou produite par des non juifs. »

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Longtemps cantonné uniquement au culte, le vin casher ne passait pas la sphère religieuse. En effet pour les juifs, le vin n'est pas une boisson du quotidien mais un breuvage sacré réservé aux cérémonies religieuses. Mais rien dans les textes n'interdit sa consommation et la Thora ne prône aucunement l'abstinence à ce sujet. Par tradition, les juifs consommaient du vin blanc sucré, élaboré à partir de raisins secs le plus souvent. Mais à la fin du 20e siècle, ces habitudes évoluèrent. Notamment à partir de 1996, quand les vins du Golan font leur apparition en France, grâce à un homme, Roberto Cohen, un négociant spécialisé, devenu le premier importateur de vins israéliens en France. »

 

Le hekhsher

C’est le certificat émanant d’un organisme de surveillance, d’une organisation, d’un rabbin faisant autorité et qui est de préférence un posseq, ou être supervisé par un Beth din signifiant que le produit est « propre à la consommation » La présence des « Shomrim » chez le producteur est la garantie du caractère cacher du vin. Une fois les vendanges effectuées (à la main ou à la machine) et jusqu’à la mise en bouteille, seuls les délégués rabbiniques – les « Shomrim » - sont en effet autorisés à opérer – ou à surveiller - toutes les manipulations nécessaires à l’élaboration du vin (mise en route du fouloir et de l’égrappoir, pressurage, tirage, filtration, prélèvement d'échantillons, ouverture et fermeture des cuves, contrôle des degrés alcooliques, surveillance de l’absence d’ajouts non naturels, y compris à base de jus de raisin,  ou d’origine animale…). Le blanc d’œuf peut lui être utilisé dans la clarification du vin casher mais alors il ne peut prétendre à l’appellation vin casher végétarien. Le vin décrit comme « casher pour la Pâque » doit lui avoir évité tout contact avec du grain, du pain et une pâte.

 

Le matériel : Cuves, pompes, pressoirs et autres tuyaux permettant la fabrication du vin cacher ne doivent pas comporter d’impuretés. Là encore, ce sont les « Shomrim » qui veillent donc à leur cachérisation (nettoyage scrupuleux à l’eau bouillante, solution d’acide citrique chaude pour laver les tuyaux et pompes…). Leur intervention est également indispensable lors de la purification des cuves de stockage (décapées, elles font l’objet de trois bains rituels successifs d’eau froide, de 24 heures chacun). Il leur revient enfin de plomber et d’identifier clairement chaque cuve cachère afin qu’aucune manipulation n’ait lieu en leur absence ni en dehors des périodes autorisées (comme le Shabbat par exemple). Et cela, y compris pendant le processus de vieillissement du vin.

Chaque bouteille de vin casher porte le signe de la cacherout.

 

Qu’est-ce que le vin Mévushal ?

« Contrairement aux autres vins cachers, le vin Mévushal ne devient pas taref (perte de son caractère cacher) s’il est partagé par des convives non pratiquants. Et cela parce qu’il a été flash pasteurisé (porté très vite à la quasi-ébullition, puis  très rapidement à zéro degré). Le kiddouch peut être prononcé dessus. Pratique pour les shabbats et cérémonies ! »

 

Peut-on parler d’un goût casher ?

« Un vin casher a sensiblement le même goût qu'un vin non casher. La seule différence qui puisse exister réside dans l'assemblage et l'élevage. Pour les bordeaux notamment, on a tendance à utiliser un peu plus de merlot dans les rouges, apprécié pour son fruité et sa rondeur. Et à réduire le temps d'élevage en barriques neuves pour donner des vins plus rapidement prêts à boire. »

 

Vin Casher  Virginie de Valandraud link

 

www.bethcacher.com/vin-cacher

www.club-haguefen.com

 

Izrael_carousel.jpg

 

Sancerre : les vendanges casher link

 

 

 

 

 

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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 16:00

de-Gaulle-a-Montcornet.gifL’édito de Michel Rémondat dans Vitisphère « des blogueurs et des journalistes » a provoqué une de ces petites tempêtes qu’affectionne notre micro marigot de la blogosphère du vin. Qui sème le vent récolte la tempête déclare un vieil adage, alors celle-ci n’a été qu’à la hauteur des arguments développés par l’auteur, échevelée, outrée, vite oubliée. J’y ai participé en donnant la parole à un jeune homme censé, Ryan O’Connell, dont la réponse link sans outrance m’est apparue se situer à la bonne hauteur face à un édito dont j’avoue n’avoir pas bien saisi où il voulait en venir et où je n’ai perçu aucune forme d’ironie humoristique. Mais qu’importe, les blogueurs agglutinés dans un même paquet, de la même manière que : les jeunes, les seniors ou les femmes, par leur amateurisme, leur manque de sérieux, leur absence de modèle économique, enlèveraient le pain de la bouche de ceux qui en ont besoin pour se nourrir. Nous enfoncerions plus encore un secteur déjà sinistré. Les hordes de blogueurs baladés en autocar par de sémillantes attachées de presse pratiqueraient la politique de la terre brûlée. J’exagère à peine.

 

Je m’attendais, puisque le patron-éditorialiste de Vitisphère fut un peu secoué, à ce qu’il y ait, comme je le pratique sur mon espace de liberté lorsque je lance un pavé dans la mare, un vrai débat argumenté. Que nenni, dans son nouvel édito, Michel Rémondat, ne revient pas sur le fond de son texte, mais adopte une stratégie qui mêle attrition et évitement. Le titre est étrange : lendemain de fête, la sienne d’abord : « Ce fut ma fête ! » pour, après avoir regretté le bon vieux temps du web qui était, selon lui, « un espace de courtoisie plutôt festif », mettre en avant  la fragilité du Web due à des évènements qu’il qualifie de plus importants que nos petites humeurs – comme je le comprends mais à ce tarif-là on peut évoquer plus encore le rôle des réseaux sociaux dans le printemps arabe et en Chine – « la fermeture du site Megaupload, l'introduction en bourse de Facebook, les actions des Anonymous… »

 

Alors conclut-il bizarrement : « La fête est-elle finie ? » en ajoutant, sûrement pas !

 

Mais de quelle fête s’agit-il ? A-t-elle jamais existée ? La Toile libertaire des origines est enterrée depuis un bail et les maîtres des tuyaux du Net, les mercantis ont définitivement gagnés la partie, eux-seuls ont monétisé leur emprise.  Alors pourquoi s’inquiéter de nous petits blogueurs de rien du tout, comme le disaient si bien les deux duettistes du Jumillagate ? Nous ne sommes que des survivants d’une période en phase terminale : l’ordre va enfin régner sur la Toile ! La récréation sera bientôt définitivement terminée : Google, Face de Bouc and Co vont mettre le troupeau dans de belles enclosures. Fini le Far West, la gratuité, la prédation, les grands espaces de liberté…

 

Pour autant, les grands systèmes intégrés recèlent des failles que nous, les chiures de mouches de la Toile, saurons exploiter. Puisque maintenant tout est lié sur notre planète, pourquoi continuer de s’ingénier à vouloir aborder les choses de façon fragmentée, segmentée. Dans nos sociétés démocratiques ouvertes nous recevons chaque jour de grandes quantités de messages. Savons-nous les ranger, les ordonner les uns par rapport aux autres, les prioriser ? Les médias traditionnels confondent la partie et le tout, ne distinguant pas l’urgent de l’important et nous transforment en consommateur passif, incapable de faire un tri. S’ajoute à ce trop-plein, à cette dictature de l’immédiateté, la grande fatigue de l’Occident : nos modèles ont perduré, ont été réadaptés, réimités, et pour autant nous n’arrivons pas à abandonner nos postures de supériorité.

 

Vous allez m’objecter que je suis en train de vous entraîner loin des vaguelettes de l’édito de Michel Rémondat et encore plus loin de nos rangs de vignes, de nos tonneaux ou de nos caisses à exporter. En êtes-vous si sûr ? À force de vouloir défendre des prés-carrés surpâturés, en voie d’épuisement, de vouloir soi-disant nous protéger avec des lignes Maginot illusoires, si nous ne faisons pas l’effort de remailler l’infiniment petit, ce qui peut apparaître, si l’on ne prend pas un peu de recul, un fouillis, un puzzle inextricable, alors nous gaspillerons ce qui fait notre singularité, notre avantage face aux émergeants qui sont devenus l’usine de monde. Oui, j’affirme que je crois au retour en force du contenu, du fond, de l’intelligence en sa meilleure acception.

 

Face à notre fatigue de Vieux Monde, à notre goût immodéré de ressasser nos illusions perdues de centre du monde, à notre complaisance vis-à-vis des déclinistes, à nos égoïsmes de nantis, nous pouvons  opposer l’envie de vivre ensemble, de nous forger de nouveau un destin commun, de refonder la citoyenneté, de remettre en valeur le bien commun. Illusions d’un taulier en bout de course, d’un ex-soixante-huitard amorti… peut-être mais je suis certain que les gardiens du Net ne pourront rien contre ce mouvement d’apparence désordonné mais vivifiant, tonique et surtout vivace. Nos petits espaces de liberté sont et resteront des petits cailloux dans les grolles des Géants. Les e-informateurs s’alimentant à l’aune des dépêches d’agence, des communiqués de presse, en boucle ont du souci à se faire, pas nous petits blogueurs qui n’entrons en concurrence avec personne, qui ne mangeons le pain de qui que ce soit. Nos modèles économiques bricolés, bout de ficelle ou double vie, font de nous des virus résistants et quasi-indestructibles.

 

Je suis sur le Net depuis la mise en ligne en 2001 de ce qui est devenu, grâce à la Toile, le rapport B. Il a fait le tour du monde et depuis Google m’aime. En ce temps-là, Vitisphère titrait « Le rapport Berthomeau sonne la fin de l’été » et déclarait que « le rapport remis au Ministre de l’Agriculture fin juillet semble plutôt bien accueilli par les responsables professionnels. Pourtant il met au grand jour, sans détours, les faiblesses de la filière vitivinicole dans la compétition internationale. Quelles sont les raisons de cette approbation générale (qui ne dit rien consent) ? Que contient le rapport de Berthomeau ? Qu’est-ce qu’il ne contient pas ? » et Michel Rémondat d’écrire dans un bel élan : « Le rapport de J. Berthomeau tombe à pic. A la manière du colonel Charles de Gaulle qui en 1936 suggérait de créer des régiments de chars d’assaut, pour résister aux « panzers divisions allemandes », J. Berthomeau propose le renforcement des entreprises, la création de marques, une politique contractuelle entre les producteurs et les opérateurs commerciaux pour contrer les stratégies de conquête des pays concurrents… »

 

Bien, comme vous en vous en doutez en ces temps électifs il ne me reste plus qu’à croire dans un destin national… Faire de l’A.B.V. le socle de ma résistible ascension… Je rigole bien sûr car j’ai si longtemps fréquenté les ors de la République que je n’ai nulle envie de m’y retrouver enfermé. Pour autant, je ne lâcherai pas prise dans mon minuscule combat entamé en l’an 2000. J’aime convaincre. J’aime le débat. Je suis pugnace. Je ne lâche jamais prise. Alors, entre mes éleveurs à la ramasse et mon espace de liberté, j’agis, je vis et ça suffit à mon bonheur, et si par surcroît ça intéresse des lecteurs que demander de plus ?

 

Qu’une seule chose que vous vous mobilisiez autour de l’A.B.V ! link

 

C’est le geste qui sauve.


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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 00:09

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Le cycliste que je suis, lorsque le thermomètre se permet  de descendre très au-dessous de zéro et que de surcroît l’impression de froid est amplifiée par de tranchantes lames de vent, mon corps a besoin de carburants autre que le café et le thé. Seule l’eau chaude fortifiée a sa place en ces temps de bonne froidure. Dès que le moteur  a des ratés je m’arrête donc à la pompe pour faire le plein. Les deux premières boissons : le grog et le Viandox, entrent naturellement dans le champ de ma définition alors que la troisième : le vin chaud ne semble pas bien coller avec ma définition. Sauf que le vin c’est 80% d’eau donc j’ai raison !

 

Le grog semble être le territoire exclusif du rhum mais là encore les us et coutumes locales peuvent s’y substituer : voir ainsi ma chronique normande : l’eau chaude link Au risque de me faire traiter de parigot tête de veau d’un établissement dédié au rhum, sis au 166 Bd saint-Germain, qui tout naturellement se dénomme La Rhumerie. link

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« Le grog est une invention de l’amiral anglais Edward Vernon qui, en 1740, eut l’idée d’ajouter un litre d’eau chaude à chaque quart de litre de rhum que l’on distribuait à ses marins, afin de réduire leur consommation de rhum. L’amiral était surnommé «le vieux grog» du fait que le vêtement qu’il portait en permanence était en tissu grossier, dit à gros grain, et appelé pour cette raison grogram en anglais. C’est ainsi que le surnom de l’amiral devint celui de la nouvelle boisson. Par la suite, du jus de citron y fut rajouté une fois ses propriétés antiscorbutiques connues. »

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Mon second carburant est le Viandox. Pourquoi diable mettre en avant ce jus industriel plein de trucs pas clairs : extrait de levure, colorants : caramel (E150a - E150c), sauce soja (eau, fèves de soja, blé, sel), exhausteurs de goût : glutamate de sodium, inosinate et guanylate de sodium, acidifiants : acide citrique et acide lactique, extrait de viande de bœuf, extrait d'épices (fenugrec, livèche), arômes (dont céleri) détenu par une multinationale : Unilever ?

Tout bêtement parce que, lorsque j’accompagnais mon père à la foire aux bestiaux, tôt le matin, c’est ce que nous consommions pour nous réchauffer. Bien évidemment, en ce temps-là, ce jus de viande inventé par Justus Von Liebig ne faisait pas l’objet d’un étiquetage informatif et, pour dire le vrai, nous ne nous posions pas de question. Moi j’aimais bien ce brouhaha des conversations, des invectives, des histoires grasses, cette promiscuité avec les maquignons, les éleveurs, qui eux carburaient plutôt au petit blanc ou à la goutte. Avec le bouillon Kub fabriqué au Blanc-Mesnil link ce sont des gorgées de mon enfance que j’absorbe comme carburant en absorbant mon Viandox, sauf que pour dégoter un café qui sert du Viandox au bar il faut se lever de bonne heure.

 

Reste le Vin chaud qui est redevenu tendance car il peut se permettre de nombreuses fantaisies. Il a même droite à un site sur le Net link dans la nuit des temps le vin chaud épicé remonte à l’Empire Romain. . Sa composition en est donnée dans le Livre I. De Re Coquinaria d'Apicius. Par la suite, la majorité des recettes sont originaires de de pays catalans ou de langue d'Oc. Au XIIIe siècle, Montpellier fut réputé pour faire le commerce de vins épicés, des écrits montrent que la « recette » de ce vin remonte en l'an 1249. Sa fabrication était possible grâce au port de Lattes qui recevait les épices venues d'Orient. Sa renommée était telle qu’Henri III d'Angleterre s'en fournissait pour sa table : un document relatif à une commande de ses commandes nous fournit la première mention et recette de ce vin. Ce vin avait pour nom garhiofilatum, un mot du latin médiéval désignant le clou de girofle, épice reine des vins épicés.

 

Pour faire plaisir à l’internationalisme de Léon soulignons que, même si Angela et notre Président ne sont pas addict, la plus vieille cruche à vin chaud  appartenait au Comte Jean IV de Katzenelnbogen, en argent et plaquée or, date d'environ 1420. Plus au nord, en Suède, comme je l’ai déjà signalé dans ma chronique sur le vin de l’île de Gotland la tradition du vin chaud s’installa quand le roi Gustav Vasa, grand amateur se le fit préparer avec un vin du Rhin, du sucre, du miel et des épices (cannelle, gingembre, cardamome et clous de girofle) À partir de 1600, cette boisson aristocratique devint populaire et prit le nom de Glögg (vin chauffé). Dès les années 1890, la tradition du vin chaud s'amplifia lors de la période de Noël. En Finlande, on l'appelle glögi.

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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 00:09

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« Je m'voyais déjà en haut de l'affiche

En dix fois plus gros que n'importe qui mon nom s'étalait

Je m'voyais déjà adulé et riche… » chante Charles Aznavour

 

Aimons-nous vraiment le succès, nous, les Français ? Dans certains domaines, oui, le sport par exemple car ça flatte notre fierté nationale mais lorsqu’il s’agit d’entreprises, d’entrepreneurs, ces drôles de petites bêtes qui gagnent de  l’argent une certaine réserve s’installe quand ce n’est pas de l’hostilité. Dans le monde du vin on aime rien tant que les petits, on adore que David défie Goliath, on se méfie des mercantis. Lorsque Sophie m’a proposé d’ouvrir une nouvelle rubrique consacrée à des success stories du vin, j’ai de suite dit oui. J’aime les bâtisseurs, ceux qui relèvent des défis, petits ou grands, ceux qui vont de l’avant, font, précèdent. Avoir l’ambition de sortir des sentiers battus, de mettre en œuvre sa vision des choses, avec une équipe partageant les mêmes valeurs, me plaît. Je laisse la plume à Sophie… 16744_1248312404614_1133553836_777687_5769906_n.jpg

D’un récent séjour bien trop court en Bourgogne, je garderai une émotion lumineuse : celle d’une pureté, d’une droiture fière et d’un ciselé sans pareil. Vous me direz que c’est chose commune sur les flancs de cette côte qui se pare d’or en Automne.  Les plus grands sont là. Inaccessibles et rares. Mais, là n’est pas mon propos. Cette belle et simple émotion m’a donné l’envie d’ouvrir une nouvelle rubrique sur le blog de Jacques Berthomeau : celle d’une « wine success story ». Cela serait l’histoire de domaines qui infléchissent leur destin, trouvent de nouveaux modèles. Des histoires d’entreprises viticoles qui ne s’accommodent pas des dichotomies usuelles parfois rassurantes : le vigneron sincère et le négociant mercantile, l’artisan authentique et la cave industrielle, les vins de terroir et les vins marketing…  j’aimerais pouvoir parler à leur propos d’une ambition, d’une vision et d’une stratégie. Ne serait-ce pas tout simplement les clés du succès que j’aimerais tenter de mettre en évidence dans une aventure viticole française qui mêle tout à la fois : management, écologie, passion, communication, marketing, technique…

 

Revenons en Bourgogne sur la Côte d’Or, ou plus exactement à Corton, mais en faisant un crochet dans l’espace et le temps, à Paris dans le 8ème arrondissement des années 70. D’un lieu festif et gastronomique des plus courus de la capitale, qui porte l’étrange et légendaire nom de Rôtisserie de la Reine Pédauque, les vins de Pierre-André Corton deviennent l’étendard. Une offre simple, pertinente et inventive ciblée sur le concept d’un magnum dans chaque couleur ; une invitation à la fête et à l’abondance : autant de promesses qui répondaient parfaitement aux attentes d’un marché dont la problématique était de gérer la croissance continue, la soif de vivre intensément une époque exubérante et confiante. De cette opportunité de marché, la société Pierre-André Corton ancre son métier sur celui  de l’assemblage de vins et de l’élaboration de cuvées que nous qualifierions aujourd’hui de premium avec des prix autour de 5€. Et si la Bourgogne demeurait le cœur de l’offre, le négociant développait des gammes de Beaujolais, de Côtes du Rhône mais aussi de Champagne et d’apéritifs à base de vin qui s’exportaient en Europe dans les circuits traditionnels.

 

La prospérité de l’entreprise s’éroda progressivement : évolution des modes de consommation, demande en berne, accroissement de la concurrence. La diversification de la gamme de vins ne suffisait pas à compenser la faiblesse de certaines appellations et la maison Corton vit sa crédibilité décliner sur un critère de qualité de plus en plus exigeant. Pourtant, elle possédait un atout exceptionnel que le groupe Ballande&Meneret perçut sans mal lors de son rachat en 2002 : son ancrage géographique. Le château André-Corton, dont l’architecture flamande 19ème alliant sans ostentation charme et harmonie, veille sur la colline de Corton et recèle 4 hectares et demi de vignes en Grand cru de Corton Charlemagne et un grand cru rouge de Corton. L’écrin est là, le mythe est en sommeil. L’évidence s’impose : celle de la renaissance d’un terroir, du retour aux fondamentaux d’un lieu immuable et unique.

 

L’histoire est ironique : c’est une entreprise bordelaise qui va réveiller la belle bourguignonne mais elle y met un familier de ces coteaux à son chevet, Benoît Goujon. Celui-ci va alors entreprendre, avec constance, cohérence, et non sans panache la montée en gamme de l’entreprise sur l’élaboration de vins modernes et accessibles capables d’incarner la grandeur des terroirs bourguignons. Sur un segment de prix deux fois plus élevé, il s’agit en 10 années de conquérir une nouvelle clientèle : celle qui a remplacé le consommateur «traditionnel», celle qui attend du vin un plaisir d’esthète et une part de rêve. Le travail se fait d’abord dans les vignes et dans les chais avec deux objectifs majeurs : l’établissement d’une proximité technique permanente avec les vignerons fournisseurs, la remise en question des systématismes en vinification et en élevage. Ces deux objectifs seront bien entendu soutenus par un plan d’investissement sur les dix années écoulées notamment pour la création d’un chai moderne et rationnalisé. Une politique d'image bien pensée, du site internet au packaging, parachève le tout et rétablit la part de rêve perdu.

 

Je m'attarderai un instant sur la vinification et retiendrai la décision de considérer la fermentation malolactique non plus comme un principe établi mais comme un facteur voulu, ou au contraire évité, celle de ne pas appliquer une norme dans la durée d’élevage (certains 2011 seront mis en bouteille avant les 2010) et d’avoir une seule règle à toutes les étapes : « celle de ne pas avoir de règles ». Au-delà d’une répétition de savoir-faire acquis, cette philosophie poursuit une quête permanente de la décision technique et du geste œnologique les plus adéquats à l’expression des qualités du raisin et à la finalité exprimée par Benoît Goujon « enfermer le fruit ».

 

Et cela se déguste dans les vins : Savigny, Saint-Romain, Meursault ou Monthelie se déclinent tous sur un fond de délicate élégance et de belle tension, qui laissent pleinement s’épanouir les particularités de chaque climat. Le domaine André-Corton a retrouvé son éclat. Et depuis le monde onirique de la Reine Pédauque (la reine au pied d’oie) conté par Anatole France et qui fût le berceau des succès d’André Corton, c’est une nouvelle légende qui s’ouvre. Parions enfin que l’attention bienveillante et compétente d’une œnologue maître de chai du nom de Ludivine n’est pas totalement étrangère à l’indicible magie de ces vins. Tous les ingrédients sont réunis et le secret ne résiderait-il pas dans cet aphorisme de Le Corbusier : « Etre moderne, ce n’est pas une tendance. Ce n’est pas un état. Il faut comprendre l’histoire car celui qui comprend l’histoire sait établir une continuité entre ce qui a été, ce qui est et ce qui sera. ». 

 

Visite ici link 

 

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 16:00

Sur le Net tout va très vite, parfois même plus vite que la musique, surtout avec des fines et rapides gâchettes comme Eva et Vincent. Ce dernier, alerté par mes soins dimanche dans l’après-midi de ma demande de création d’un compte Face de Bouc pour notre bonne A.B.V. a trouvé le moyen de me satisfaire dans la nuit de lundi. Ma chronique de ce matin, encore virtuelle, s’est retrouvée en ligne sur Face de Bouc au petit matin. L’ami François Desperriers, à qui rien n’échappe, en a fait la remarque : quelle projection vers l’avenir !

 

Bref, le taulier a du faire les bordures pour recoller aux deux échappés. Il s’est dit, chemin faisant, qu’après tout le timing était excellent : la fusée aurait trois étages et que ce mardi verrait naître une double relance pour que Face de Bouc n’enfouisse pas dans ses abimes notre belle et bonne A.B.V. Notre mouvement pour le bien-vivre se veut une lame de fond et non un feu de paille alors nous  devons durer, perdurer, exister contre vent et marée ! Comptez sur moi pour vous faire autant de piqures de rappel qu’il sera nécessaire pour que nous passions de la poignée groupusculaire à un vrai mouvement influent. Sans ambition il n’y a que velléité ou comportement victimaire.

 

Allez donc sur la page Face de Bouc   link et faites-nous votre déclaration d’amour ou d’amitié !  Ensuite notre MUR sera le vôtre : n’hésitez pas à y publier tout ce qui va dans le sens du bien et du mieux vivre. Pour aujourd’hui j’arrête là mon prêchi-prêcha pour vous offrir 4 dessins refusés par le New Yorker ( par Matthew Diffee Les Arènes 9 euros) en guise de bonnes ou de mauvaises raisons d’adhérer ou de faire adhérer à l’ABV ! Le geste qui sauve…

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7 février 2012 2 07 /02 /février /2012 00:09

 

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Cher ami e et sans e de L’Amicale,

 

Notre charte fondamentale déclare, en son premier article, que « Le bien-vivre n’est ni un luxe réservé à une élite, ni le privilège d’une société opulente, mais un élément essentiel de notre mode de vie à la française »

 

« Convivialité, accueil, hospitalité, échange, plaisirs simples partagés, trame de liens amicaux, voisinage, ciment de la vie en société, le vin est, et reste, comme l’écrivait l’ethnologue Claude Lévi-Strauss en 1974, « une boisson à consommer ensemble » ajoute le second article

 

« Dans les temps difficiles que nous traversons, notre combat pour le bien-vivre n’est pas une provocation mais, bien au contraire, une juste cause pour la préservation d’une façon de vivre que le monde entier nous envie. » complète le troisième.

 

Vous avez adhéré, et vous adhérez toujours, à notre Amicale du Bien Vivre dites des Bons Vivants car, vous les avez, c’est le premier geste qui sauve ! Simple et efficace il est le seul en mesure de nous préserver d’une société aseptisée, normée, encadrée, peureuse, anxieuse, inhospitalière car le bien-vivre en est l’antidote radical.

 

Nous sommes donc une AMICALE, c’est-à-dire un point de jonction de femmes et d’hommes, de tous âges, de toutes professions, de tous horizons, de toute notre vieille France ou d’ailleurs, qui affirmons, tranquillement mais fermement notre droit, car nous sommes conscients de nos devoirs, à être responsable de la conduite de notre façon de vivre.

 

Certes, nous sommes une Amicale dormante, dont la dernière Assemblée Générale date du 30 juin 2009 lors d’un Vin d’honneur « sauvage » des Bons Vivants à Vinexpo link  mais, comme le chat qui dort, nous ne dormons que d’un œil et sommes prêt à bondir lorsque les sinistres menacent d’envahir notre pré-carré.

 

Notre charte fondamentale est formelle « nous n’entendons pas nous substituer, ni nous surajouter, aux organisations existantes mais constituer un réseau citoyen ludique, joyeux, convivial en capacité de s’adresser à l’opinion publique par des canaux et des messages qui donneront du monde du vin une image positive « un peu de douceur dans ce monde de brutes… » Nous serons porteurs, non de pancartes ou de banderoles, mais du bien-vivre à la française, avec le sourire, de la bonne humeur, en tout lieu et par tout temps.

 

Soucieux du respect de votre liberté de choix de citoyen, l’A.B.V. tout comme son Secrétaire-Perpétuel autoproclamé, entend ne pas intervenir dans le débat national de l’élection présidentielle, mais se contenter d’afficher ses principes fondamentaux que je viens de rappeler. Afin qu’ils soient mieux connus, mieux diffusés, j’ai décidé de demander à Vincent Pousson, adhérent de la première heure et créateur de l’Antidépresseur qu’il présenta en avant-première lors de notre Vin d’honneur sauvage de Vinexpo, de nous créer une page Face de Bouc.

 

Dans la même veine j’ai décrété que la reine du Tweet Eva prendra en charge le Tweet de l’A.B.V. et fera péter les followers aussi bien qu’elle le fait avec les bouchons des quilles…

 

Comme le rappelle notre charte qui n’a pris une ride : « Nous avons besoin de vous car nous serons d’autant plus forts et crédibles si nous élargissons notre cercle à ceux qui ne sont pas de notre monde. Maillons ensemble le territoire de vos proches, de vos amis, de vos relations professionnelles pour déclencher un effet multiplicateur. En adhérant à l’Amicale vous restez libre, elle ne vous embarquera dans aucune galère, elle n’aura ni président, ni porte-parole officiel, elle ne sera que ce que vous souhaiterez en faire ensemble. »

 

Le taulier, qui s’est auto-proclamé Secrétaire-Perpétuel de votre Amicale, n’en est que l’initiateur, sa tête de réseau, garant de l’esprit fondateur :POUF_3652.jpg toutes les initiatives labellisées ABV sur notre futur MUR de FACE de BOUC se devront de respecter la déontologie exprimée dans la charte fondamentale que je viens de rappeler.

 

Je rappelle que l’ABV est née sur mon espace de liberté le  9 mars 2009 sous la forme d’un appel du Taulier « Levons-nous en masse pour créer un grand réseau citoyen autour de l’Amicale des Bons Vivants ! » link et que j’ai tenu avec mon aide de camp le 15 juin 2009 une « Conférence de presse virtuelle du Secrétaire Perpétuel de l’Amicale du Bien Vivre » link

 

L’heure n’est plus au bricolage dans un garage – comme le dirait mon ami Jean-Luc Thunevin – mais à multiplier nos adhérents, à peser de tout le poids de notre convivialité sur la morosité. Dans les temps difficiles, anxiogènes, déprimants, nous sommes détenteurs de ce petit peu de douceur dans un monde de brutes qui nous permet de garder le moral.  

 

Croissons et Multiplions-nous sur Face de Bouc et ailleurs !

 

Comme l'ami François des Ligneris à l'Envers du Décor de Saint-Emilion faites du prosélytisme !

 

Le Secrétaire Perpétuel Autoproclamé de l’A.B.V.

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6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 00:09

Hubert de Boüard de Laforest s’identifie au château l’Angélus « La propriété fait 34 hectares mais seuls 25,5 ha sont classés en Premier Cru. Les autres surfaces nous servent à faire le Carillon d’Angélus ou le Numéro Trois d’Angélus. » précise-t-il. Son patronyme est aussi associé, dans l’appellation Lalande de Pomerol, au château La Fleur de Boüard. De par ses responsabilités nationales : membre du Comité National de l’INAO, et locales, c’est un homme qui compte dans le paysage de la place de Bordeaux.

 

L’occasion d’aborder la face, au sens montagnard, la moins connue d’Hubert de Boüard, celle de consultant international m’a été donnée par la réception du communiqué ci-dessous et d’un déjeuner, où se pressait le gratin de la presse, où j’ai pu converser avec Patrick Foureau propriétaire de Haut-Surget et de  Grand Cardinal. Le taulier, qui irrite tant ceux qui le régalent, va vous rendre une copie propre, sans affect, dans l’esprit d’une approche informative. Je laisse à chacun le soin de se faire une opinion.

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Le communiqué

 

« Hubert de Boüard, copropriétaire du Château Angélus, Premier Grand Cru Classé de Saint-Emilion et Directeur d’Hubert de Boüard Consulting, devient consultant pour le Château Haut-Surget, Lalande de Pomerol et le Château du Grand Cardinal, Saint-Emilion Grand Cru.

 

Ainsi, dès les prochaines vendanges 2011, il conseillera la Famille Fourreau sur l’élaboration et la vinification de ces deux grands vins de Bordeaux, grâce à son savoir-faire unique. Nul doute que l’apport d’Hubert de Boüard Consulting va dynamiser la Maison Ollet-Fourreau. Les autres domaines quant à eux (Château Lafleur Vauzelle – Lalande de Pomerol, Château Grand Moulinet – Pomerol, Château Fleur Saint Esperit – Bordeaux) sont toujours suivis par Bordeaux Oenoconcept. »  _bibi_s.jpg

L’information n’est donc pas récente mais, comme je l’ai écrit, elle me permet ce matin d’aborder une fonction très en vogue mais aux contours parfois imprécis. Pour ce faire j’ai interrogé bien sûr Hubert de Boüard puis je me suis référé à ses déclarations sur le sujet à Gilles Berdin dans sa série « Autour d’un verre » chez Elytis 12€.

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Pour vous faciliter la lecture de cette chronique je vais faire dans le style très Sciences-Po un plan en 3 parties :

-         1 Les réflexions du taulier sur le métier de consultant

-         2 Pourquoi Hubert de Boüard a-t-il décidé de conseiller Patrick Fourreau

-         3 La conception du métier de consultant par Hubert de Boüard

Pour la conclusion elle sera comme me le conseillaient mes éminents professeurs : ouverte !

 

1 – Du consulting à la sauce du taulier

 

Quand j’étais petit le BCG c’était bien sûr le vaccin.

 

Quand je fus un peu plus grand, monté à Paris, dans les clubs de Réflexion – les ancêtres des Think Tank – je croisais des types sérieux du BCG costumes croisés, attaché-case incorporé, bien coiffés, Richelieu lustrées, anglais majeur, membres du

Boston Consulting Group. Des as de la prospective, les rois du Conseil, très prisés par les boss des multinationales.

 

Quand j’intégrai la SVF, alors filiale du groupe Pernod-Ricard, nous fûmes en permanence soumis au ballet de consultants divers et variés, le dernier, plus astucieux que ses confrères, Axel Rückert, après sa consultation déclara que lui seul était en capacité de remettre la boutique d’aplomb. Aucune surprise à cela puisque sa crémerie se dénommait Management Partners et, qu’avec des fortunes forts diverses il n’en était pas à son coup d’essai. Entre lui et moi il y eut des étincelles mais il n’eut pas le loisir de me faire la peau car passé dans un lieu de pouvoir il vint gaillardement me proposer ses services pour sauver la filiale de l’ULN, la GUF, propriétaire de la marque Mamie Nova. Les affaires sont les affaires.

 

Demander conseil est, en soi, sage, ça permet de solliciter un regard extérieur, de bénéficier d’une expérience autre, de se réassurer, et même de se rassurer sur le bien-fondé de ses choix. Les Princes, les Rois, les Présidents… sont entourés de Conseillers mais ce sont des subordonnés alors que dans le monde des entreprises le consultant est un prestataire de services autonome, il s’adresse à un client. Ce devrait lui laisser une plus grande liberté de jugement et de parole, l’éloigner d’une posture de courtisan.

 

Reste que la fonction de Conseil n’a pas toujours bonne presse car le vieux dicton français  qui affirme que « les « conseilleurs ne sont pas les payeurs… » reste encore très prégnant.

 

De plus, en français, consultant est un mot ambivalent.

 

Dans le langage courant, il peut parfois désigner celui qui se rend en consultation, auprès d’un médecin ou à l’hôpital. Il est synonyme de patient : il consulte parce qu’il a mal quelque part… Il peut être tentant d’en tirer un parallèle avec l’entreprise. Si une entreprise fait appel à un consultant c’est qu’elle a mal quelque part !

 

Dans le monde du vin, la fonction de conseil, a pris son envol grâce tout d’abord aux grands œnologues, tel Emile Peynaud, puis sous l’impulsion de Michel Rolland link . Dans une série de chroniques « les 3 mêmes questions à…. »  une grosse dizaine d’œnologues (Dubourdieu, Derenoncourt, Dubernet, Gasco, Léon…) dont certains exercent le métier de Conseil (si vous souhaitez lire leurs réponses vous allez tout en haut à gauche du blog et vous dactylographiez les 3 mêmes) je leur demandais dans la Question N°3 : « Moi qui ne suis qu’un pur amateur aussi bien pour le vin, que pour la musique ou la peinture je place ma confiance non dans les critiques mais plutôt dans ma perception au travers de l’œuvre du génie du compositeur ou du peintre. Pour le vin l’affaire est plus complexe entre l’origine, le terroir, le vigneron, le vinificateur, le concepteur du vin, l’exécution est à plusieurs mains. La mise en avant de l’œnologue, une certaine starification, correspondant par ailleurs avec l’esprit du temps, à une forme de marketing du vin, ne risque-t-elle pas de nous priver d’une forme de référence objective, celle de l’homme de l’art, nous aidant à mieux comprendre l’esprit d’un vin ? »

 

2 – De la décision d’Hubert de Boüard de conseiller Patrick Fourreau

 

La première motivation de ce choix c’est la proximité, le voisinage avec la Fleur de Boüard, et le voisinage dans notre France des terroirs ce n’est pas forcément simple comme le souligne Hubert de Boüard dans sa conversation précitée « J’ai un voisin, Gérard Bécot…. Alors vous savez, les voisins, quelquefois… mais avec lui aussi nous avons développé une amitié vraie et il fait désormais partie des personnes que l’on dénombre sur les doigts d’une main et qui comptent vraiment, avec lesquels on peut partager beaucoup. »

 

La seconde rejoint la première, lui donne du corps, c’est la proximité humaine avec Patrick Fourreau qui ambitionne de bien faire, de mieux faire, d’entrer dans une dynamique qui bouscule un peu les traditions familiales. Hubert de Boüard a beaucoup de sympathie pour ces jeunes vignerons qui, comme Patrick Fourreau, font tout, des vignerons dans leurs vignes, les accompagner, les conforter dans leur marche pour l’excellence et ce pour le plus grand bénéfice d’une belle appellation méconnue : Lalande de Pomerol.

 

La dernière enfin est liée à la qualité des terroirs des propriétés sur lesquelles Hubert de Boüard  va exercer ses activités de conseil. Il souligne qu’une partie peut rivaliser avec les plus grands, des graves magnifiques équivalents à ceux de Pomerol. Du potentiel donc, de la marge de progression, un beau challenge en compagnie d’un jeune homme plein d’ambition et de bonne volonté.

 

3 – De la conception d’Hubert de Boüard  du métier de consultant

 

À la question : pourquoi viennent-ils vous chercher ? HdeB répond : « Je pense qu’à un moment, ils sont à la fois en quête de réputation et d’expertise technique. Il ne faut pas se voiler la face, c’est ce genre de choses qu’ils désirent. »

 

Fait-il pour autant un type particulier de vin ?

« Je ne sais pas si on fait un type particulier de vin. L’Homme influence l’expression d’un vin, il le marque. Je crois beaucoup à cette part de l’humain.

 

« Ce que j’apporte dans mes conseils, c’est la rigueur scientifique d’un œnologue qui reste au service de la vigne et du vin. Mais,  c’est aussi travailler avec son cœur, ses sentiments, son vécu. Il est vrai que j’aime plutôt  les vins aux côtés arrondis à ceux anguleux ; ça c’est mon style. On peut alors penser, dans ce cas-là, qu’il existe un style Hubert de Boüard. Mais dire que tous les vins que je fais se ressemblent serait faux. »

 

« Être consultant c’est rentrer dans le secret, les gens vous confient des choses, vous devenez leur confident. S’ils ont des difficultés, vous essayer de les aider, vous les conseillez dans leurs investissements… Ils vous font confiance. Vous n’êtes pas simplement la personne à qui on vient porter une analyse dans un labo, vous n’êtes pas seulement là pour donner une ordonnance et vous en aller. Vous rentrez dans l’intimité. »

 

Le consultant, coach, fusible…

 

« Il y a une forte exigence. Les gens sont très exigeants. Pourquoi ? Sûrement à cause de ce système incroyable de notation des vins. Des journalistes viennent goûter vos vins alors qu’ils sont des enfants et vous jugent aussitôt ! »

 

« Il n’y a pas de recettes parce que, d’abord, je ne suis pas cuisinier. Vinifier, ce n’est pas faire de la cuisine, ce qui fonctionne dans un endroit ne marche pas ailleurs. Certes il y a toujours des fondamentaux, mais je marche plus au feeling, tout en préservant une grande rigueur, une précision dans mon travail. J’écoute beaucoup les propriétaires car ce sont eux qui signent le vin. »

 

« Un style de vin doit correspondre à l’expression d’un terroir. Après, s’ils le souhaitent, nous pouvons tenter de faire un produit très américanisé ou essayer d’élaborer quelque chose d’aimable, rond et souple »

 

« Je m’interdis de faire un copier/coller de ce qui pourrait être la valeur uniformité d’un vin aimé par tout le monde. Je tente aussi de montrer aux propriétaires que s’ils font un vin qui ne leur plaît pas en pensant qu’il se vendra mieux , ils vont vite se lasser et le métier deviendra insupportable. »

 

« Je ne vais pas forcément dans les plus faciles. Je pourrais me contenter des plus prestigieuses mais ce n’est pas le cas, j’aime bien les challenges. Cependant, je vérifie toujours la qualité du terroir, je ne suis pas non plus un acrobate. »

 

« Je tente d’être un généraliste de la vigne capable de donner un avis général, après expertise éventuelle de spécialistes »

 

Le vœu le plus cher H de B :

 

« La Bourgogne ! Pas ailleurs, mais la bourgogne, oui. Si la Bourgogne me propose quelque chose, j’y vais tout de suite car c’est une région qui me passionne. J’aurais cependant l’honnêteté de demander un tour de piste d’une année avant de m’engager complètement afin de bien comprendre le terroir. »

 

Conclusion en forme de réflexions personnelles et d’interrogations

 

Je n’ai jamais exercé le métier de consultant sans doute parce que je n’ai pas grand-chose à transmettre à qui que ce soit. Je fus pendant 5 ans Conseiller Technique dans des cabinets Ministériels mais cet exercice n’a rien à voir avec du consulting car il faut se contenter de se mettre dans la peau de son Ministre pour lui permettre de comprendre des dossiers. C’est aussi faire le nègre. Le conseiller technique n’existe pas c’est une ombre sans responsabilités.

 

Lorsque je fus en responsabilité j’avoue qu’une fois avoir absorbé les notes sur un sujet, j’ai toujours décidé seul afin d’assumer seul mes erreurs et aussi, péché d’orgueil, mes succès : ainsi par exemple la reprise par le groupe Bongrain de l’Union Laitière Normande.

 

Enfin, lorsque j’ai écrit mon rapport, dans la plus parfaite solitude, après avoir beaucoup vu et écouté, je n’ai pas fait du Berthomeau contrairement à ce que certains ont insinué, je me suis de nouveau mis dans la peau de… pour tenter de répondre aux questions qui m’étaient posées et j’ai signé. La seule transmission qui me plaît est celle de l’enseignement : j’adore le contact avec les étudiants ( ne ricanez pas en féminisant) et j’ai exercé avec passion, à ma sortie de mes responsabilités, pendant 3 années ce métier de prof associé (en plus de mon travail) à l’Université de Nantes en 3e cycle : mon thème justement la prise de décision…

 

Reste que vous allez me dire que j’ai abondamment parlé d’Hubert de Boüard, et de moi, mais bien peu de Patrick Fourreau. C’est à dessein, non par désintérêt mais parce que je ne le connais pas bien. Ce qui m’intéresse dans cette histoire de collaboration entre lui et Hubert de Boüard c’est de suivre l’évolution des vins de ces deux propriétés Châteaux Haut-Surget et Grand Cardinal.

 

Bien évidemment, eu égard à mes capacités très limitées de dégustateur, je ne pourrai vous livrer ici mes appréciations sur cette évolution d’autant plus qu’il n’est pas certain que je fusse de la partie pour le prochain millésime… Ainsi va la vie d’un chroniqueur qui apprécie bien plus les idées que les invitations à des déjeuners de presse. Bon vent à Patrick Fourreau et plein de beaux et grands millésimes avec Hubert de Boüard !

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 07:00

La discussion se cristallisait sur de vieilles récriminations entre les ouvriers de l’Assemblée Autonome et ceux de Lotta Continua, tout ce qu’ils avaient accumulé dans leur vie de tous les jours dans les ateliers, des petits riens qui mis bout à bout se transformaient en rancœurs, alimentaient les mésententes. Je fatiguais. Ils m’emmerdaient. Plutôt que d’ouvrir ma gueule je fis celui qui a envie de pisser et je me dirigeai discrètement vers la sortie. Juste à ce moment-là, se pointait un délégué de la Carrosserie se pointait. C’était un copain de Giuseppe, un gus de la FIM, ouvert et disponible, toujours prêt à défendre au sein du syndicat les luttes spontanées tout en maintenant ses distances avec les extrémistes. Mettre tout le monde dans le même sac que les futurs fêlés de Brigades Rouges, ne correspond pas à la réalité historique. Des types, courageux et sincères, se sont toujours opposés avec force à ce qu’ils pressentaient comme une dérive sectaire, un enfermement qui ne pouvait déboucher que sur des actes sanglants. Les Français ont une fâcheuse tendance à l’amalgame, les meurtriers d’Aldo Moro n’étaient qu’une poignée, des types perdus soutenus par des intellectuels dévoyés qui eux s’en tireront, tel Battesti, en se lavant les mains du sang répandu par d’autres. Nous n’en étions pas encore là, les ouvriers gardaient encore le contrôle de la situation. Le délégué de la FIM s’approchait du petit Sarde de la carrosserie. Ils eurent un bref conciliabule et ce dernier réclamait le silence qui se fit d’un coup. Posté dans l’entrée j’entendais le délégué annoncer que l’exécutif syndical, FIOM en tête, avait négocié avec la direction d’Alfa sur la question des équipes relais pour l’atelier de peinture. Celle-ci avait lâché sur tout.

 

Je m’attendais à une explosion de joie. Il n’en fut rien en dépit du soin que prit le délégué à souligner cette victoire syndicale. Le hic pour l’assemblée, toutes tendances confondues, c’était que l’exécutif syndical était passé au-dessus de la tête des ouvriers. Le petit sarde reprenait la parole « Pour nous, à l’atelier de peinture, ça nous va, mais ce qui ne va pas du tout c’est qu’ils nous aient court-circuités pour les négociations avec la direction. Tous ces bureaucrates doivent cesser de prendre des initiatives sans en parler à qui que ce soit. Sur ce coup là, ils n’ont rien pu brader car nous étions forts à la base. Nous empochons et nous verrons demain… » Les types de Lotta Continua, partisans de l’entrisme dans le syndicat, revenaient à la charge. « Nous sommes d’accord que qu’il y a des apparatchiks syndicaux, que l’exécutif n’est pas une instance au-dessus de nous mais il est idiot de rester en dehors du syndicat. Si l’on veut savoir comment l’exécutif négocie, et sur quoi il vaut mieux être dedans que dehors. Si nous ne voulons pas que les délégués d’atelier soient à la botte des bureaucrates il suffit que ce soit l’un des nôtres. Ne pas se mouiller c’est bien joli mais ça renforce la bureaucratie syndicale. Nous avons notre part de responsabilité… » Brouhaha, empoignades verbales, c’était reparti pour un tour. Avant que tout cela parte en couille je préférai partir.

 

C’était la première fois que j’étais seul dans la ville. Je remontai le col de mon blouson et je m’aventurais dans des rues mal éclairées. J’avais envie de voir des gens normaux, de m’assoir dans un bar, de siroter une bonne bière. Que faire ? Sur un grand boulevard je tombai nez à nez avec une cabine téléphonique. J’y entrai. Comme j’avais mémorisé le numéro de téléphone de l’appartement – nous ne devions jamais avoir sur nous un quelconque papier qui puisse amener la police jusqu’à notre point de chute où venaient se réfugier des camarades en bute avec elle – je glissai des pièces dans la fente et je composai le numéro. Tout en entendant les impulsions du téléphone, une douce chaleur m’envahissait le bas du ventre, j’avais envie que Lucia décroche et que je puisse la sentir près de moi. Je raccrochai au bout de 5 impulsions. C’était le code. Je recomposai le numéro. Lucia décrocha aussitôt. Elle reconnut ma voix lorsque je lui demandais si le chat avait mangé. Encore la procédure. Je sentis de suite qu’elle lisait dans mes pensées. Sans même attendre que je formule une quelconque demande elle me demandait où j’étais et déclarait qu’elle venait me rejoindre. En l’attendant je grillais une cigarette en faisant les cents pas. La circulation à cette heure-ci était très réduite mais je restais aux aguets car une patrouille de police pouvait toujours marauder dans le quartier. Mon attente ne fut pas très longue. Le museau tout cabossé de la Fiat 500 se pointait. Lucia se faufilait dans le bateau où je m’étais posté. Elle se penchait et m’ouvrait la porte. L’espace vital de l’habitacle d’une Fiat 500 présente, comme une cabine Soyouz, l’avantage de la proximité. Le moteur tournait. Le doux parfum de Lucia me percutait. Sa bouche était fraîche. Nos mains allaient à l’essentiel.

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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 00:09

77 ans au compteur, l’élégance, la classe, la lucidité, la douce ironie, pour Léonard Cohen je signe les yeux fermés pour un bail à durée indéterminé.


Old Ideas « J'ai débuté vieux dans la musique, en traitant de thèmes éternels. Je regarde rarement en arrière, mais le passé m'accompagne toujours. Je n'ai jamais cherché à être original, je m'en tiens aux vieilles idées. »


Écrire est une réelle douleur, Léonard est un sculpteur de mots,  un « obsédé de la juste syllabe et du vers parfait »


8 années d’attente depuis « Dear Heather » passées à arpenter le Monde, à fouler des scènes pour renflouer les caisses vidées par une manageuse sans scrupules. Le lien intime avec nous ne s’est jamais rompu, le vieux séducteur pose toujours le même regard ironique sur lui-même « I love to speak with Leonard. He's a sportsman and a shepherd. He's a lazy bastard Living in a suit J’aime parler avec Leonard c’est un sportif et un berger. C’est un batard de fainéant qui vit dans un costume » confie t-il  dans Going Home aux premières minutes de cet album qu’il termine par un constat familier ».

 
La voix crépusculaire de Cohen me bouleverse et me renverse et lorsque dans les Inrocks l’interviewer évoque la proximité de Tom Waits, les yeux de Léonard s’illuminent « Tom est un ami, un homme formidable. J’écoute ses disques très souvent, ils font partie de ma vie. Je suis heureux que ma musique puisse évoquer la sienne. » lc-old-sm.jpg

 

« Banjo ressemble à un clin d'œil à son intention contrariée de faire carrière à Nashville, Cohen se délecte à mêler swing liturgique et sexualité désabusée sur AmenRedis-moi, lorsque je serai propre et sobre, que tu me veux toujours »), à se métamorphoser en bluesman apocalyptique sur DarknessJ'ai contemplé l'obscurité en buvant dans ta coupe. Est-ce contagieux ?, ai-je demandé. Tu m'as répondu : bois-le »). Quête de pardon et de salut, entre envie d'être le jouet d'une femme encore une fois et le soulagement d'être, l'âge aidant, physiquement émancipé du désir, Leonard Cohen nous susurre à l'oreille, en crooner apaisé, à l'aise avec sa nature d'homme mûr, poète et chanteur admiré et adulé. » Télérama Hugo Cassavetti
 

 

« Leonard Cohen prend son temps et pourtant, en l'écoutant, en se laissant bercer par son timbre profond, ses poèmes superbes, les instrumentations simplement magnifiques de ces Old Ideas qui n'ont rien à envier à la nouveauté, le temps passe vite, très vite, trop vite. Alors, on appuie sur « repeat » et on repart sur la route de ces dix titres envoûtants. Une aura de gospel flotte sur ce disque, et surtout une atmosphère sacrée, un retour bienvenu à l'acoustique. Bref, ça valait le coup d'attendre. » le Point


« Je suis encore jeune, nous avons le temps. » lance Léonard Cohen à son interviewer des Inrocks sous le charme mais qui aurait bien aimé que cet instant rare dure plus longtemps.

 

Pour écouter l’ensemble de l’album Old Ideas c’est ici (désolé le site a été désactivé depuis la mise en ligne de cette chronique) moi j'ai eu la chance d'en bénéficier.

link

 

Ecoutez Show me the place (ça fonctionne) link

 

Par le canal anglais link

 

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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 14:42

Broadway, en 1956, grâce à Elia Kazan  il débute dans «La Chatte sur un toit brûlant» de Tennessee Williams, où il incarnait Brick. Au cinéma, il avait rencontré le succès populaire en 1959 dans «Autopsie d’un meurtre» d’Otto Preminger.

 

Acteur fétiche de de John Cassavetes, avec son grand ami Peter Falk : Husbands, Meurtre d’un bookmaker chinois, Opening Night il travaille avec les frères Coen dans l’un de mes films cultes «The Big Lebowski».

 

Né dans une famille d'immigrés siciliens le 28 août 1930, Ben Gazzara avait commencé à jouer dès l'adolescence. A 21 ans, il avait été accepté par la prestigieuse école de l'Actors Studio. Il a joué dans une centaine de films, mais revenait périodiquement au théâtre. Il laisse une femme à laquelle il était marié depuis 30 ans, Elke, et une fille.

 

C’est la vie qui va, la vie qui passe, la vie qui tourne des pages que j’ai beaucoup aimées et c’est un peu de ma vie qui disparaît en laissant sur les écrans une trace, une mémoire.

 

 

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