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22 février 2012 3 22 /02 /février /2012 00:09

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J’en ai conscience, mais peu m’importe, qu’un type comme moi, bien installé, sans souci d’argent, occupant des fonctions confortables, viennent, tel un témoin de Jéhovah sonnant à votre porte, vous interpeler sur la vie que vivent les paysans d’aujourd’hui, en l’occurrence ici celle d’un producteur de lait du Lot : Sébastien Itar. Je l’ai rencontré dans mon bureau avec ses collègues le matin de la première du documentaire d’Edouard Bergeon, « Les fils de la terre », au Gaumont-Opéra. C’est l’un des 29 producteurs de lait de Cantaveylot (contraction de Cantal, Aveyron, Lot) petit groupe d'éleveurs laitiers qui se sont pris en main et avec qui je travaille dans le cadre de ma mission de médiateur dans le grand Sud-Ouest. Ces 29 producteurs, lorsque le GIE Sud-Lait qui collectait leur lait a dû mettre la clé sous la porte car son principal client Leche-Pascual (entreprise espagnole) n’était plus preneur n'ont pas baissé les bras. Bref, ce petit collectif, qui se bat, qui fait, je vous invite à découvrir son site pour commencer à comprendre que votre lait quotidien, cette brique, ce pack, n’est pas un produit anonyme, mais le fruit d’un labeur quotidien de femmes et d’hommes accrochés à leur

terre. link   LES_FILS_DE_LA_TERRE_04-copie-2.jpg

 

J’étais donc à la première du documentaire le jeudi 2 février sur les Grands Boulevards. La salle était pleine. Jean Puech, ancien Ministre de l’Agriculture, aveyronnais, était présent. Je me suis isolé mais le hasard a voulu que Sébastien Itar vienne se placer devant moi juste avant le début de la projection. Comme il se doit Edouard Bergeon, le réalisateur, flanqué de ses producteurs, s’est présenté à nous et nous a entretenus de la genèse de son documentaire. Du sujet traité je ne savais rien en arrivant dans la salle. Dès ses premiers mots Edouard Bergeon a capté mon attention, ce garçon aime les gens, ça se voit et ça se sent. Il dit simplement, avec pudeur mais sincérité, que c’est un bout de sa vie, de sa jeune vie, qu’il va nous proposer. Le 29 mars 1999, à 4 heures du matin, Christian son père, agriculteur à Jazeneuil dans la Vienne, qui a ingéré des pesticides pour en finir avec un long calvaire, agonise dans ses bras. Edouard n’a que 16 ans. « Je lui ai mis sa tête sur mon épaule. Il m'a dit qu'il ne voulait pas mourir mais c'était trop tard. » Son père, 45 ans, va mourir. Pour Edouard, sa mère et sa sœur c’est une blessure largement ouverte car son père jusqu'au bout s'est battu dans l'indifférence générale. Y compris contre son propre père, un patriarche intransigeant qui lui prédisait l'échec. Cette descente aux enfers, l’accumulation des dettes, le lâchage des banques, le sentiment de ne pas  pouvoir assumer l’héritage d’une longue lignée d’agriculteurs, vont précipiter cet homme joyeux, sociable, dans un enfermement mortifère. 

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« Mon père est toujours en moi  » déclare Edouard, la douleur encore présente, mais ce documentaire, qui pour moi est un film, un vrai, où il va mettre sa caméra dans les pas de Sébastien Itar, nous conter ses deux histoires parallèles mais qui par la cruauté de l’histoire vont se rapprocher, se rejoindre, se croiser, mais sans jamais se mêler dans une forme de lourde démonstration. Tout est pudeur dans ce film. Edouard ne pèse pas, n’insiste pas, ne prend pas parti, il accueille, ne juge pas. Et pourtant le père de Sébastien est dur, intransigeant, il me rappelle mon grand-père, seul le travail compte. Tout le reste  est assimilé à de la fainéantise. « Un bon à rien ! » Toute la sensibilité, qui n’est pas de la sensiblerie, du réalisateur va nous permettre de suivre pendant un an et demi un homme jeune, angoissé, écartelé, de nous conter son histoire, sa déchéance, son rebond, ses espoirs. Le monde paysan, encore aujourd’hui, est dur, d’apparence sans pitié, ce père fier, borné, acharné au travail, loin des clichés des naturistes qui repeignent la campagne en couleur pastel. Tout n’est pas noir, sous le désespoir, la violence des mots, se nichent aussi une énergie vitale. Il y a aussi la mère de Sébastien, toujours présente, aimante, havre de bienveillance, elle aussi indéracinable mais mère courage, cet héroïsme du quotidien des gens de peu.

 

Je vous invite donc fortement à visionner  « Les fils de la terre » qui sera diffusé sur France 2 le 28 février 22h51. C’est un beau film, plein de pudeur et de retenue, qui donne à réfléchir sans tomber dans les habituels clichés d’émotions larmoyantes aussi vite exprimées qu’oubliées.


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Le public a applaudi. Devant moi Sébastien a craqué, il a pleuré. Avant la projection il n’avait pas revu les images, il les a découvertes avec nous, les a revécues, difficile épreuve que cette mise-a-nue publique. J’aurais aimé lui dire je ne sais quoi d’ailleurs mais les mots ici n’avaient pas droit de cité. Mon silence respectait ses larmes et surtout, plus encore qu’avant la projection, je sentais sur mes petites épaules le poids de cette mission qui m’avait été confiée. J’étais un peu colère, une colère contre moi-même mais aussi contre la bonne conscience très abonné à Télérama de ces gens à qui Edouard venait de proclamer pour alléger l’ambiance « Allez, on va boire un coup» qui sonnait comme la voix de son père que nous venions de voir sur l’écran le jour où il avait rassemblé ses voisins chez lui pour les régaler. Bien sûr que nous sommes allés boire un coup, comme l’a dit ou écrit quelqu’un « pour tordre le cou » au désarroi, vaille que vaille… » Pour sûr que j’avais envie de fendre la bonne conscience, monter sur la barrique pour dire à l’assistance : « Que faites-vous au quotidien pour qu’un Sébastien Itar, dans le fin fond de sa vallée du Lot, avec ses vaches, sa solitude, mais aussi se collègues de Cantaveylot, vive, fasse des projets, se projette dans l’avenir. Lors de mes dernières rencontres avec de ses collègues, producteurs de lait dans le Lot&Garonne et la Dordogne, ce besoin de visibilité, de compréhension active, m’a été martelée.

 

Se suffire du « je comprends » m’irrite ! Seul le faire du geste, de l’acte d’achat, du choix d’un produit identifié, qui ne coûte pas beaucoup plus cher que le produit anonyme, premier prix, venu du diable vauvert, est une main tendue Pas de la charité mais tout bêtement ce lien que je vous serine à longueur de chroniques. C’est trop facile de larmoyer, de s’apitoyer sur les malheurs du monde, si loin, et ne pas faire le geste qui permet à son voisin, Sébastien est notre voisin, comme les éleveurs du Forez abandonnés à leur sort, de vivre tout simplement. Cette indifférence est mortifère. Même si certains beaux esprits me raillent, ce dont je me fous comme de ma première paire de pompes, j’écris qu’il ne suffit pas d’en appeler qu’à nos décideurs, se décharger sur eux, mais se mettre en position de peser, à notre petite place, sur le devenir de ces « fils de la terre » comme on peut aussi bien sûr le faire pour tout ce qui touche à cette foutue consommation qui est le moteur de notre croissance. Tout le monde se justifie, se défend, mais en poussant son caddie rien n’interdit d’être citoyen, de faire des choix qui n’entameront pas le pouvoir d’achat même des consommateurs modestes.

 

Donc deux consignesimpératives à respecter :

 

1-      Voir le film d’Edouard Bergeon « Les fils de la terre » qui sera diffusé sur France 2 le 28 février 22h51

2-     Allez sur le site de Cantaveylot link pour repérer leur litre de lait de la vallée du Lot tout plein d’oméga 3 et si vous êtes en position de le trouver (la liste des magasins est sur le site) achetez-le !

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 16:00

 

Tout le monde sait que le Taulier est un emmerdeur patenté mais il faut avouer qu’il y en a des qui se donnent des verges pour se faire fouetter. Les Onze milles verges d’Apollinaire, dont je me permet de citer un court extrait pour éveiller les sens de mes jeunes lecteurs et lectrices, m’interdisent de citer des noms

 

« Arrivé devant la porte du vice consulat de Serbie, Mony pissa longuement contre la façade, puis il sonna. Un Albanais vêtu d'une fustanelle blanche vint lui ouvrir. Rapidement, le prince Vibescu monta au premier étage. Le vice-consul Brandi Fornoski était tout nu dans son salon. Couché sur un sofa moelleux, il bandait ferme ; près de lui se tenait Mira, une brune monténégrine qui lui chatouillait les couilles. Elle était nue également et, comme elle était penchée, sa position faisait ressortir un beau cul bien rebondi, brun et duveté, dont la fine peau était tendue à craquer. Entre les deux fesses s'allongeait la raie bien fendue et poilue de brun, on apercevait le trou prohibé rond comme une pastille. Au-dessous, les deux cuisses, nerveuses et longues, s'allongeaient, et comme sa position forçait Mira à les écarter, on pouvait voir le con, gras, épais, bien fendu et ombragé d'une épaisse crinière toute noire. Elle ne se dérangea pas lorsqu’entra Mony. Dans un autre coin, sur une chaise longue, deux jolies filles au gros cul se gougnottaient en poussant des petits "Ah" de volupté. Mony se débarrassa rapidement de ses vêtements, puis le vit en l'air, bien bandant, il se précipita sur les deux gougnottes en essayant de les séparer. Mais ses mains glissaient sur leurs corps moites et polis qui se lovaient comme des serpents. Alors voyant qu'elles écumaient de volupté, et furieux de ne pouvoir la partager, il se mit à claquer de sa main ouverte le gros cul blanc qui se tenait à sa portée. Comme cela semblait exciter considérablement la porteuse de ce gros cul, il se mit à taper de toutes ses forces, si bien que la douleur l'emportant sur la volupté, la jolie fille dont il avait rendu rose le joli cul blanc, se releva en colère en disant :

- Salop, prince des enculés, ne nous dérange pas, nous ne voulons pas de ton gros vit. Va donner ce sucre d'orge à Mira. Laisse nous nous aimer, N'est-ce pas Zulmé ?

- Oui ! Toné! répondit l'autre jeune fille.

Le prince brandit son énorme vit en criant:

- Comment, jeunes salaudes, encore et toujours à vous passer la main dans le derrière ! Puis saisissant l'une d'entre elles, il voulut l'embrasser sur la bouche. C'était Toné, une jolie brune dont le corps tout blanc avait aux bons endroits, de jolis grains de beauté qui en rehaussaient la blancheur ; son visage était blanc également, et un grain de beauté sur la joue gauche rendait très piquante la mine de cette gracieuse fille. Sa poitrine était ornée de deux superbes tétons durs comme du marbre, cernés de bleu, surmontés de fraises rose tendre et dont celui de droite était joliment taché d'un grain de beauté placé là comme une mouche, une mouche assassine. »

 

J’ai donc reçu ceci…

 

Le C... de … 2008, un second qui inspire le respect

 

Communiqué Insolite - Communiqué Plaisir - Communiqué Terroir - Communiqué  

Référence

 

MLL présente le second vin du Château…, le C... de…, un M… de grande noblesse, à boire religieusement

 

Le C... de… : Un M… fier de ses origines !

 

La famille du ... était apparentée au C... de R …, un homme d'église, sérieux, à la posture élégante, habillé d'une cape rouge : MLL en a fait l'illustre emblème de son second vin.

 

Quelques châteaux font la réputation de M... Le Château D… en fait partie.

 

M… est situé à l'ouest de M…, à l'intérieur des terres. Les vins de cette appellation allient la finesse des M… à la puissance et la complexité des S-J.

 

Découvrez au plus vite le C... de…!

 

Que faire face à ce déluge d’éloges auto-attribués ? Les répercuter tels quels, par paresse, avec le secret espoir de plaire au propriétaire, c’est prendre le risque de se percuter avec d’autres flemmards ou courtisans. C’est vraiment nous prendre au mieux pour des demeurés, au pire pour des stipendiés que de nous fournir cette riche nourriture prédigérée. J’avoue que j’ai du mal à comprendre de telles pratiques qui relève pour moi d’une psychologie du niveau de Voici. Informez-nous bordel, donnez-nous les moyens de juger par nous-même ! Faites-le nous déguster votre nectar paré de plumes de paon ! Le Taulier ne sent pas dans la peau d’un marchand de papier pré-imprimé ou d'un haut-parleur diffusant de belles paroles qu''on lui aurait fourgué par communiqué.

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21 février 2012 2 21 /02 /février /2012 00:09

Mon jeune âge en Vendée m’a privé de Carême, m’a seule privation était tout au long de l’année de ne pas manger de viande le vendredi. De toute façon, comme les hommes, eu égard aux travaux des champs, ne modifiaient pas eux aussi leur régime alimentaire. Seul, le clan des femmes, jeunait. Mardi gras, qui précède le mercredi des Cendres marquant le début du Carême, ne marquait pas chez moi la fin de la «semaine des sept jours gras» mais le «carême-entrant»


À l’heure du déjeuner de Mardi Gras la grande cuisine commune (la maison familiale était une ancienne auberge relais de Poste à l’entrée de la Mothe-Achard, sur les murs de la façade subsistait les anneaux de fer où l’on attachait les chevaux) sentait l’huile chaude et la pâte frite.
 

 

Le rituel était bien établi :
-    Les crêpes dites bretonnes
-    Puis les crêpes « crapauds » : les mêmes sur lesquelles en fin de cuisson, mémé Marie balançait de l’huile bouillante. Nous les dénommions crapauds car elles étaient couvertes d’énormes boursouflures causées par le traitement style défenseur de châteaux-forts. Elles étaient bien grasses, craquantes et le sucre en poudre dont nous les avions copieusement aspergées ornait nos lèvres de pépites brillantes. Nous en mangions à nous en faire péter la sous-ventrière…
-    Enfin, après que nous eussions quitté les lieux pour notre après-midi d’école, mémé Marie, aidée de sa sœur la tante Valentine, confectionnait des  tourtisseaux dénommés encore des bottereaux. C’était maman qui avait confectionnée la pâte. Nous les dégustions à l’heure du goûter et en dessert le soir au dîner.


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Le bottereau est nantais, pour preuve le Loroux-Bottereau, le foutimasson et le tourtisseau  du Poitou et de Vendée, ce n’est que bien plus tard que je découvris qu’ils se nommaient ailleurs, crouchepette dans les Landes, merveille en Gascogne, Bordelais, Saintonge, Aunis, croquignolle  en Anjou… Le Sud-Est n’est pas en reste : oreillette Provence et Languedoc, ganse  en région niçoise, chichi-frégi en Provence, frappe en Corse, faverolle et bugne en Lyonnais et Bourgogne, craquelin en Savoie… A signaler encore : corvechet en Lorraine, roussette en Alsace, Île-de-France, guenille en Auvergne, rousserole, fantaisie, nouet ou nouette, bunyette ou bougnette, crotte d’âne, ou crotte de poilu ou cuisse de belle dame et autres « beignets de carnaval » tout simplement…


Si vous souhaitez visionner la recette des tourtisseaux&bottereaux link La forme traditionnelle des Tourtisseaux et Bottereaux est le losange  et moi ce que j’adorais c’était la petite roulette en bois avec laquelle on les découpait dans la pâte. C’est bourratif, ça cale mais il est toujours possible de faire couler la miette avec des bulles (voir ci-dessous)


Reste pour terminer à répondre à ma question : Les Tourtisseaux, les Bottereaux, les Foutimassons, les Bugnes ne sont-ils que des Pets de Nonne ?

 
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Fulbert-Dumonteil, dans sa France Gourmande 1906 Librairie Universelle situe la naissance du pet-de-nonne à l’abbaye de Marmoutier, réputée à l’époque pour sa cuisine. Lors de la préparation d’un repas de la saint Martin, où l’archevêque de Tours devait bénir une relique du manteau du saint patron tourangeau, tout le monde s’affairait autour des fourneaux.
« Soudain, un bruit étrange et sonore, rythmé, prolongé, semblable à un gémissement d’orgue qui s’éteint, puis aux plaintes mourantes de la brise qui soupire dans les cloîtres, vient frapper de stupeur l’oreille indignée des bonnes sœurs. »


Le pet-de-nonne est aussi  appelé « beignet de vent » ou « soupir de nonne », «pet de putain», « pet de vieille » et pet de bièillo dans l’Aveyron
 

 

La cuisinière de la campagne et de la ville livrait en 1858 cette recette :
    « Beignets soufflés, dits Pets de nonne
    Mettez dans une casserole un quart de litre d’eau, gros comme 2 noix de sucre, autant de beurre, du zeste de citron haché ou râpé ; faites bouillir le tout un moment ; saupoudrez dedans de la farine en quantité d’une main, tandis que vous tournez avec une cuillère de l’autre main ; continuez de saupoudrer de manière que la pâte devienne extrêmement épaisse, et tournez très vivement jusqu’à ce qu’elle soit cuite : ce qu’on connaît quand, en y touchant avec les doigts, elle ne s’y attache pas. Tirez-la du feu et laissez refroidir ; cassez-y un œuf et continuez de tourner vivement pour l’incorporer à la pâte; cassez-en un autre de même ; et ainsi de suite jusqu’à ce que la pâte soit maniable et qu’elle coule lentement de la cuillère en l’élevant au-dessus de la casserole. Prenez-en, avec une cuillère, gros comme une noix, que vous faites tomber dans la friture avec le bout du doigt. Cette pâte se gonfle beaucoup dans la poêle. Servez chaud, bien doré, saupoudré de sucre. Ils sont bons froids. Si on les fait à l’eau de fleur d’oranger, on ne la met qu’avec le premier œuf »
 

 

Alors qu’est-ce qui différencie mes Tourtisseaux, Bottereaux, Foutimassons, et autres Bugnes etc. des pets de nonne ?
 

 

La réponse est simple, je dirais même consubstantielle, il ne vous reste plus qu’a me la donner.
 

 

Du côté du boire, sans contestation  faut des bulles et là vous avez le choix entre le cidre de Cyril Zang, Ze bulle Zéro pointé, Cœur de Bulle, Préambulles, Champagne Tarlant Zéro


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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 00:09

Dans ma chronique « Pas de fromages à l'Élysée… » link je vous avais mis sous le nez un somptueux plateau de fromages de saison que m’avait proposé Philippe Alleosse. Les revoici avec leur fiche d’identité et pour deux d’entre-eux un brin d’histoire petite ou grande.

 

Saurez-vous relever le défi des vins à mettre en face ?

 

Le taulier l’espère vivement.

 

Il en va de l’honneur de notre beau pays, rétif et ingouvernable, « Un pays aux 400 fromages ne peut être défait » selon Churchill et de Gaulle s’interrogeant : «Comment gouverner un pays qui produit 400 fromages ?»

 

½ Fougerus : Coulommiers au lait cru affiné sur un lit de fougères

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1 Époisses affiné au marc de Bourgogne link

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 1 part de Vieux Gruyère : plus de 24 mois

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1 part de Shropshire : bleu anglais (voir ci-dessous)

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1 part de Roquefort Vernières le plus fin des Roquefort

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½ Livarot au lait cru Thébault (voir ci-dessous)

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1 part de Corsu Vecchiu tomme de brebis corse

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1 Charollais Clacbitou : fromage de chèvre fermier serré peut aller jusqu’à 12 mois d’affinage.  

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Manquaient sur la photo :

1 Saint-Félicien

1 Parthenais cendré : chèvre crémeux

 

Mon choix n'est pas innocent : l'anglais le Shropshire pour sir Winston et le normand le Livarot pour de Gaulle. le plus drôle dans cette histoire c'est que  mon père adorait le Livarot mais ne prisait guère ni les anglais : Mers-El-Kébir ni le grand Charles : mai 58. 

 

Le Shropshire tire sa couleur orangé du roucou, fruit du rocouyer qui est un colorant alimentaire naturel utilisé comme pigment depuis longtemps par les indiens d'Amérique du Sud. Le fruit n'est pas comestible, c'est la cire qui l'entoure, que l'on récolte après avoir fait sécher le fruit, qui est riche en caroténoïde. Le Shropshire est légèrement crémeux, riche en goût mais doux. Un grand cru anglais, fermier de surcroît.

 

Ce fromage a été créé dans les années 1970 à la laiterie du Château Stuart à Inverness, en Ecosse, par Andy Williamson, un fromager formé à la fabrication du Stilton dans le Nottinghamshire. Connu sous le nom de « Inverness-shire Blue » ou « Blue Stuart », mais a finalement commercialisé en tant que « Shropshire Blue », un nom choisi pour accroître sa popularité, bien qu'il n'ait pas de lien avec le comté de Shropshire. Après la fermeture de la laiterie du Château Stuart en 1980, le fromage a été relancé par Elliot et Hulme Harry Hanlin de Cheshire, mais encore une fois la fabrication a cessé rapidement. Le fromage est aujourd'hui fabriqué par les laiteries de Long Clawson, Leicestershire et Colston Bassett dans le Nottinghamshire. Cependant, ce fromage est maintenant aussi fabriqué dans le comté de Shropshire, dans une petite laiterie de la ville de Newport, appelée Wycherleys Fine Foods.

 

Le Livarot est un fromage du Pays d'Auge, berceau de la tradition fromagère de Basse Normandie. Au XIXème siècle c’était le fromage le plus consommé en Normandie au point d'être baptisé « la viande du pauvre »Fromage à pâte molle, croute lavée il est fait entièrement à partir de lait de vache. Les dernières règles pour faire partie de l’AOP Livarot impliquent aussi le retour à l’utilisation de lait de vache normande exclusivement à partir de 2017, ainsi, il y a un fort désir de revenir à un fromage qui exprime toutela typicité de son terroir !

 

Le livarot est un fromage de caractère à l’arôme fort et au goût puissant, évoquant la charcuterie fumée. On le surnomme le Colonel en raison des 3 à 5 bandelettes qui l’entourent, originellement pour l’empêcher de s’affaisser durant son affinage. Ces bandelettes sont fabriquées à partir de laîches, des roseaux de marécage récoltés dans des lagunes (obligatoirement dans la zone d’appellation depuis 2007), rassemblées en gerbe puis mises à sécher.

 

Enfin le Livarot peut apparaître sous différentes formes :

- Le « Grand Livarot » : diamètre ~20 cm ; poids entre 1,2 et 1,5 kg

- Le « Livarot » : diamètre ~12 cm ; poids net  450g et 500 g,

- Le « 3/4 Livarot » : diamètre ~10 cm ; poids entre 330 et 350 g,

- Le « Petit Livarot » : diamètre ~9 cm ; poids entre 200 et 270 g.

 

La petite histoire d’Alfred Bouchard à propos du Livarot  (l’amant normand vit dangeureusement…)

 

La scène eut lieu dans le pays Normand,

Ce paradis d cidre et du fromage ;

Est-ce à Falaise ? à Bayeux ? à Grandcamp ?

Cherchez, je n’en dirai pas davantage.

Je uis bavard, mais avant tout discret,

Et prise peu ces raconteurs frivoles

Qui vont partout, sous le sceau du secret,

Semer au vent d’imprudentes paroles.

Donc au pays que je ne veux nommer

Se trouvait femme encore jeune et gentille,

Ayant à point tout pour se faire aimer :

Teint frais, œil vif, pied mignon qui frétille,

De vrais cheveux, corsage bien rempli,

Non pas moins par ces appas énormes

Que du corset forçant chaque repli

N’offrent aux yeux deux masses difformes […]

La dame en plus possédait un mari,

Petit, ventru, frisant la cinquantaine,

Fort au piquet, - c’est son jeu favori –

Souvent parti pour la ville prochaine

Où l’appelait la foire ou le marché,

Peut-être bien quelques partie à faire :

Car l’homme aussi court après le péché,

La femme alors demeurait solitaire…

Pas tout-à-fait, puisqu’un clerc amateur

Qui griffonnait dans l’étude voisine

Avait trouvé le chemin de son cœur.

Sans plus parler le reste se devine.

Or, un beau jour, pour mieux dire un beau soir ,

L’amant causait aux genoux de sa belle.

Pour bien causer a-t-on besoin d’y voir ?

On avait donc oublié la chandelle,

Et de plus près l’on causait, mais si bas,*Si bas, si bas, que la plus fine mouche

N’eût rien perçu ; ce n’était pas le cas,

Puisque les mots étaient pris sur la bouche

Et plutôt bus qu’ils n’étaient écoutés.

-         Parler muet mais non pas langue morte :

Sans les entendre on en sent les beautés. –

En plein propos on ferraille à la porte…

-         Ciel !mon mari ! – Ça coupe le discours,

Mais là, tout net ! – Que le diable l’emporte !

Pensa le clerc ; il y va de mes jours !

-         Où me cacher ? – mais là, dans cette armoire

Qui sert d’office et de garde-manger ;

Une heure ou deux n’est pas la mer à boire !

Ne souffle pas ! Garde-toi de bouger !

Sans murmurer l’amant heureux et sage

Dans le placard se blottit prestement,

Le nez placé sur un affreux fromage

De Livarot qui puait noblement. […]

La femme donc saute au cou de l’époux…

-         Bonjour, gros chat ! – Bonjour, ma chère amie !...

Comme il fait noir ; cherche un peu le briquet :

J’aime à te voir au clair de la bougie,

Et nous allons faire un cent de piquet ?

Très volontiers… Voici de la lumière ;

Prends le fauteuil, j’arrange le tapis…

On bat la carte ; on joue une heure entière,

Peut-être deux, comme de bons amis,

Puis le mari dit bonsoir à sa femme,

L’embrasse et sort ; - vite on court au placard…

-         Il est parti ! ne crains rien, ma chère âme !

Sors mon amour !… Mais il est déjà trop tard !!

Le Livarot, sans y mettre de malice,

A ses parfums donnant un libre essor,

Avait si fort empoisonné l’office

Que l’amoureux prisonnier était mort !

 

Le Fromage homicide, histoire véridique et lamentable, impr. De Giroux et Fourey, 1877.

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 07:00

Nous avons dansé comme des somnambules, hors tout, caparaçonnés dans la bulle que traçaient autour de nos corps la musique sirupeuse et le halo des lumières tamisées qui viraient du rouge au bleu  en passant par le vert. Abandon, abandonnés, perdus, échoués dans cette boîte outrageusement luxueuse au milieu de mâles libidineux qui jetaient sur notre enlacement des regards envieux, nous avions envie de nous noyer, de disparaître. Lucia fatiguait. Je l’entraînais de nouveau vers notre refuge. Pour rejoindre notre table nous devions passer entre les tables basses et les fauteuils profonds ce qui mettait les regards des mâles à la hauteur du haut des cuisses de Lucia qui tanguait sur ses hauts talons. Certains étaient au bord de la rupture lorsqu’elle passait au raz de leurs mains. Seule ma présence les retenait d’agir. La jupette de cuir, à chaque pas, laissait entrevoir ce qu’ils voulaient investir, fouir. Soudain Lucia me lâchait la main, se plantait face à une tablée et posait son pied gauche sur la table, provocante. De sa voix rauque et sensuelle elle leur jeta son prix comme on dégoupille et balance une grenade à fragmentation. Estomaqués les types la mataient sans réagir. Lucia jouait gros car si l’un d’eux, où même plusieurs, ou même tous acceptaient la transaction, elle devrait dénouer le contrat. S’exécuter. Par bonheur la hauteur de son tarif dépassait les capacités financières de ces petits bourgeois. Lucia les laissait en plan en leur jetant un regard méprisant. Derrière son bar le patron ne semblait guère goûter la plaisanterie. Je sentis qu’il me faudrait montrer les crocs au plus vite. Ce que je fis après avoir laissé Lucia se rassoir à notre table.

 

Notre dialogue fut bref. D’une poche intérieure de mon blouson je sortis, enfoui dans un vieux porte-cartes, mes insignes d’OPJ. Le patron, un bellâtre, se contenta de sourire et d’opiner sans prononcer le moindre mot. Comme c’est dans la corporation des tauliers de boîte de nuit que se recrutent la majorité des indics il connaissait la musique. Mon tricolore proche de celui de son pays ne provoqua chez lui aucun étonnement, la chasse aux « terroristes internationaux » étant ouverte il trouvait normal qu’un poulet français vienne farfouiller dans l’une des villes où ils prospéraient. Par avance je savais que l’addition serait à son compte. Lucia, à mon retour, ne me posa aucune question. Ce fut moi qui embrayais. Lui dire, tout lui dire. Je commandai une nouvelle bouteille de champagne. Le patron nous octroya du Krug. Pendant que je parlais Lucia venait se nicher sur mes genoux. Je commençais par Marie puis, avec une précision féroce, je dévidais ma vie à la con comme on vide les placards d’un mort. J’étais déjà mort depuis longtemps. Lucia glissait ses mains sous ma chemise. Elles étaient étrangement glacées. La fatigue n’avait aucune prise sur nous. Lucia me chuchotais à l’oreille. « Montons ! » Le patron pressentant notre repli vers des lieux plus intimes avait déposé une petite clé de bronze sur le plateau. Pour accéder à l’étage il nous fallut emprunter d’abord un long couloir auquel on accédait par une porte où il était écrit « cuccina »  puis monter un  escalier en colimaçon. L’étage sentait l’opulence épuré. Haute moquette de laine, mélange de design et de meubles de style, lourds rideaux, lit immense, tableaux d’art moderne. Je m’en étonnai car ça ne correspondait en rien au niveau de la clientèle d’en bas. Lucia riait franchement. « Ce n’est pas fait pour eux mon beau. Ici ce sont les maîtres, les grands patrons, les hauts politiques, les dignitaires dévoyés de l’Eglise, qui viennent prendre leur plaisir. L’entrée de ces boudoirs est bien plus discrète, elle se situe dans un immeuble aussi discret que très respectable… »

 

Nous nous sommes allongés sous des draps de soie. Je déteste les draps de soie alors je me suis allongé tout habillé en ôtant seulement mes boots. Ça a fait beaucoup rire Lucia qui, elle, s’est délestée de son armure de cuir pour ne garder que sa petite culotte. Ses seins m’émurent mais je repris le fil de mon histoire sans aller à leur rencontre. Afin de ne pas s’assoupir Lucia s’asseyait sur son céans et se calait dans la masse des oreillers. Je fis de même en profitant de la manœuvre pour me délester de mon jeans. Lucia m’aidait à me désincarcérer et de ses doigts légers elle effleurait la protubérance que je ne pouvais plus cacher. « J’aime que tu bandes pour moi… » se contenta-t-elle de me dire en croisant les bras sous sa belle poitrine. Nous étions deux gamins et nous ne nous occupions, pour une fois, que de nous, loin des combats perdus d’avance et inutiles. La nuit filait derrière les épais rideaux, seule la petite lampe de chevet veillait sur notre cocon. Je dévidais. Je buvais de grands verres d’eau. Je ne voulais rien omettre, aller jusqu’au bout pour mesurer si j’étais vraiment arrivé au bout de ma route. Je n’attendais pas de Lucia qu’elle me le dise, je ne la prenais pas à témoin, je me contentais de m’épuiser à dire, à déverser mon gravier en tas sans trop savoir quel serait son devenir. Lucia nous fit monter du café que l’on déposa devant notre porte. Elle se levait pour le récupérer. Face aux ondulations de ses hautes fesses fermes je la sifflais avec toute la vulgarité dont j’étais capable. Sans se départir de sa dignité elle ouvrait la porte, s’accroupissait pour récupérer le plateau et revenait vers moi avec une lenteur étudiée qui imprimait à ses seins une houle d’une sensualité hautaine, provocante, de celle qui déchaîne les démons, libère les fureurs. Lucia posait le plateau sur mes cuisses. « Enlève ta culotte ! » Elle s’exécutait. La vue de sa chatte, bien implantée, buisson ardent, m’apaisait. « Dans l’eau de la claire fontaine, elle se baignait toute nue, une saute de vent soudaine, jeta ses habits dans les nues, en détresse elle me fit signe pour la vêtir d’aller chercher des monceaux de feuilles de vignes, fleur de lys et fleurs d’orangers… » Lucia se glissais sous les draps de soie et nichait ses pieds sous mes cuisses. J’exultais !

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19 février 2012 7 19 /02 /février /2012 00:09

Je ne sais pas si vous êtes comme moi mais, par-delà les comptes, l’extrême rigueur des plans d’ajustement, au-delà de la froideur des chiffres, sans porter de jugement sur le pourquoi, le comment ce pays en est arrivé là, je juge l’attitude purement punitive des censeurs, avec à leur tête la chancelière, indigne et mortifère. Que diable, lorsque les temps étaient aux cigales que n’ont-ils pas prévenu les gouvernants grecs, mis en place des signaux préventifs… Non, la Grèce, ses banques, son économie souterraine, ses grandes fortunes non imposées, son marché c’était tout bon pour nos prédateurs. Ils pensaient se goinfrer et ils se sont ramassés des gamelles. Mettre à genoux tout un peuple, surtout le petit peuple, attitude impériale de la grande Allemagne, lâcheté de son allié privilégié, est indigne d’une solidarité bien comprise. Que les gouvernants grecs aient failli, amenant leur pays au fond du gouffre d’un surendettement vertigineux, ne doit pas nous faire oublier, qu’à notre propre échelle, nous ne sommes pas indemnes de tout reproche. Effacer l’ardoise du « mauvais élève » est impératif car ceux qui donnent la leçon ont été de bien piètres professeurs. Rappelons-nous les purges que le FMI voulait imposer à l’Argentine lorsqu’elle était elle aussi en quasi-faillite. Ce pays a résisté et s’est relevé…


Je m’en tiens là et je vous propose d’écouter Angélique Ionatos link et Nena Venetsanou chanter Sappho de Mytilène.
 

« La nature crée ses propres parentés, quelquefois plus puissantes que celles forgées par le sang.

Deux mille cinq cents ans en arrière, à Mytilène, je crois voir Sappho comme une cousine lointaine avec qui je jouais dans les mêmes jardins, autour des mêmes grenadiers, au-dessus des mêmes puits.
A peine plus âgée que moi, brune, avec des fleurs dans les cheveux et un cahier secret plein de poèmes qu’elle ne m’a jamais permis de toucher.
Il est vrai que nous avons vécu sur la même île. Nous avons eu la même sensation du monde naturel, si caractéristique, et qui continue à marquer – inaltérable – depuis ces temps lointains jusqu’à aujourd’hui, les enfants d’Eole.
Mais avant tout, nous avons travaillé – chacun à sa mesure – sur les mêmes notions pour ne pas dire les mêmes mots : le ciel et la mer, le soleil et la lune, les végétaux, les filles, l’amour. Qu’on ne me tienne pas rigueur, alors, si je parle d’elle comme une contemporaine. Dans la poésie, comme dans les rêves, personne ne vieillit. »
 

 

Odysseus Elytis Prix Nobel  de littérature

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 15:36

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Cécile Prudhomme dans le Monde de ce jour signe un article Les entreprises de grande consommation orientent de plus en plus leur communication vers ces acteurs du Web qui vaut son pesant de dégoût.  Bandes de sales petits prédateurs voraces ! Extrait :

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Billet sponsorisé  

 

Les blogueurs ont du pouvoir et certains le commercialisent. Une marque spécialisée dans le petit électroménager, qui souhaite garder l'anonymat, a ainsi organisé au printemps 2011 une conférence de presse pour les blogueurs à l'occasion du lancement d'une série spéciale. Sur un peu plus d'une dizaine d'invités, environ les deux tiers avaient demandé à être payés, certains près de 400 euros, pour leur venue. Au final, des « posts» (articles Web) élogieux sur la société, estampillés comme «article sponsorisé» ou «billet sponsorisé ».

 

L'attachée de presse qui a organisé cette prestation raconte : « Ce sont eux qui fixent le prix, et on voit si cela nous intéresse, en fonction de la fréquentation de leur site », explique-t-elle. « Il y en a même qui demandent 1 000 euros rien que pour assister à un déjeuner, avec un cadeau d'un montant minimal », ajoute-t-elle. « Les billets sponsorisés coûtent environ entre 300 et 1 500 euros », explique un autre conseiller en relations publiques.

 

« La communication en direction des blogueurs ? C'est un peu compliqué, car le milieu des blogs s'est organisé et il y en a qui se font payer, raconte Pascal Beaud, responsable Web marketing et développement du Club Med Gym. Pour l'instant, nous ne sommes pas rentrés dans le système. Nous les invitons à nos conférences de presse s'ils souhaitent venir. Mais la question se pose. »

 

Tous ne se font pas payer, mais bien souvent, ils repartent avec les produits, ou bien participent à des événements - des « expériences blogueurs » comme les appellent les spécialistes en relations publiques - auxquels ils n'auraient pas eu accès gratuitement (comme parfois les journalistes) : cours de cuisine, séances de dégustation alimentaire, tests produits avant leur sortie, soirées VIP... »

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18 février 2012 6 18 /02 /février /2012 00:09

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Dire tout le bien que l’on pense d’un autre blogueur dans la blogosphère, vin y compris, relève d’un acte de résistance à l’ironie ambiante, au besoin de se distinguer en affichant un pseudo-humour dont il est difficile de déterminer le degré, à un égotisme qui relève de la concurrence pure et parfaite. Le blogueur se vit comme unique, bien installé dans son pré-carré, cultivant seul ses idées, ses passions, ses aversions, ses obsessions, et avoir des invités lui semble aussi incongru que de sortir en tongs et en bermuda sur la banquise. La pose Chateaubriand est très pratiquée dans notre petit marigot, mais trop souvent sans le style ni la hauteur.

 

Tout ça pour dire que depuis qu’Olivier Borneuf a ouvert un blog link je caressais l’idée de lui ouvrir les portes de mon petit espace de liberté. Tapis comme un matou qui guette pénardement sa proie j’attendais mon heure et elle arriva sous la forme d’un beau titre d’Olivier : «  Propriété  intellectuelle et AOC : défense de copier ! » J’en salivais ! Clic, clac j’allais sans vergogne faire un copié-collé de sa prose, sans le prévenir, et profiter de l’occasion pour dire tout le bien que je pensais de lui. Patatras ! Le clic droit restait muet je ne pouvais accomplir ma « basse besogne » Dépité il ne me restait plus qu’à contre-attaquer.

 

Bonjour Olivier,

 

Je voulais vous faire le coup de copier/coller votre excellente chronique : propriété intellectuelle et AOC : défense de copier pour la publier sur mon blog pour vous faire bénéficier de mon immense notoriété (sic)

Caramba c'est raté !

Vous verrouillez le clic droit ce qui est déjà une clôture à la diffusion.

Bref, comme je n'ai pas pu faire mon coup en loucedé mais que je ne veux pas me faire une chronique rentrée vous serait-il possible jeune roseau pensant du SO exilé sur les terres froides de la Champagne pouilleuse de me faire parvenir le texte et les photos sous un format copiable (Word et jpeg) plus une photo de vous en rocker star.

Merci par avance

Amitiés

Jacques

 

Très vite la réponse tombait dans ma boîte.

 

Bonjour Jacques,

 

Vous avez le phrasé si habile que j'ai dû prendre un mouchoir pour sécher mes larmes de rire ! Je ne savais pas que je bloquais le clic droit (je suis sur Mac, donc adepte du clic unique), je déverrouille tout cela sur le champ.

En attendant une copie de tous les éléments. Merci chaleureusement pour ces compliments.

A+

Olivier

 

Comme vous vous en doutez le Taulier était satisfait de sa perfide manœuvre qui avait fait tomber  dans ses rets la prose d’Olivier et il ne lui restait plus qu’à pondre son châpo et copier-coller ce qui suit.

Merci Olivier

 

L'usage de bonne foi : la boîte de Pandore de nos chères AOC ?

 

« Fair » est un mot d’origine anglaise employé à toutes les sauces pour désigner les initiatives justes, équitables, respectueuses, dans une mondialisation qui semble découvrir avec hypocrisie toutes les injustices du monde. Fair play, fair trade, fair price, etc. Une fois n’est pas coutume, le petit dernier « fair use » s’oppose au principe d’équité et affiche sa préférence pour la notion tout aussi noble de valeur ajoutée

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L’usage raisonnable ou de bonne foi – fair use – est une brèche dans la loi protégeant le droit d’auteur aux États-Unis. Ce principe confère à quiconque – artiste ou autre – le droit de réutiliser une œuvre à certaines fins, en particulier si la nouvelle œuvre « ajoute de la valeur à la précédente ». Un point devenu référence et initié par le juge Pierre N. Leval en 1990.

En mars 2011, la cour fédérale de Manhattan estime que l’artiste Richard Prince utilise sans autorisation les photos du livre sur les rastas du photographe français Patrick Cariou. L’affaire est de taille puisque l’une des photos collage (l’œuvre de Richard Prince) s’est vendu 2,5 millions de dollars…  Artistes et musées – entre autres le MoMA – se rallient alors à la cause de Richard Prince, en prônant la libre circulation créatrice. Ils rappellent en outre une tradition d’appropriation qui remonterait au moins à Picasso. Dans le camp de Patrick Cariou, on se réjouit de ce correctif bienvenu dans un monde de l’art où le droit est en retard par rapport à la musique et la littérature… Ce fait d’actualité reste anecdotique dans le flux d’images et de textes recyclés chaque jour sur Internet. Les avocats spécialistes de l’art reconnaissent la montée en puissance de cette culture de l’emprunt et les galeristes, eux-mêmes, proposent des expositions sur ces performances « participatives » à l’instar de « Free » organisée par le New Museum de New York.

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Si l’espace numérique reste la source de toutes les récupérations, il n’en reste pas moins que ses utilisateurs ont grandi dans cet univers de partage et d’échange. Difficile alors de reprocher quoique ce soit d’idéologique à cette communauté collaborative. Mais la réponse n’est pas si simple, j’en conviens. Comment fixer les limites ? Où placer le curseur entre plagiat et valeur ajoutée ? On pourra toujours juger l’utilité de l’emprunt d’une œuvre pour la société, mais qui sera en mesure de définir la notion de valeur ajoutée ? On frôle la censure, on caresse l’anarchie, mais on ne voit guère le bout du chemin. Pendant ce temps, l'inexorable puissance d’Internet et du tout numérique ne cesse de grandir.

 

Les mutations irréversibles du principe fondamental du droit d’auteur, et par extension, de la propriété intellectuelle invitent à s’interroger sur le principe d’AOC – i.e. Appellation d’Origine Contrôlée. Loin de moi l’idée de remettre en cause l’authenticité de nos chers produits du terroir mais plutôt la capacité d’autrui à reproduire avec précision les succès nationaux comme le champagne. L’AOC protège l’origine mais elle ne se revendique d’une quelconque assurance qualité du produit estampillé. Cela est d’autant plus vrai pour le champagne qui parle d’une seule et même voix : l’AOC Champagne.* Ce qui a construit sa force pourrait aujourd’hui devenir sa faiblesse. Car la valeur collective « Champagne » implique de lourdes responsabilités individuelles (j’entends celles des producteurs).  Dès lors quiconque produit un vin effervescent dans le style « champagne » agit de la même façon qu’un artiste qui crée une œuvre à l’influence clairement affichée. Certes la matière première, le raisin, est une barrière d’entrée significative – au sein même de la Champagne certaines régions sont plus favorables que d’autres – mais force est de constater que les progrès œnologiques et viticulturaux ont lissé les écarts de qualité entre les vins. Pour preuve la remise en cause de la suprématie de certains grands vins et la forte concurrence sur les vins de consommation courante.

 

Au risque de prendre un trop grand raccourci sur la bonne compréhension des AOC, je pense que la Champagne restera unique si elle devient non reproductible dans son ensemble. Pour atteindre ce but, il faut accepter de se regarder dans un miroir car la seule variable non-reproductible est la variable humaine. En d’autres termes c’est la diversité des productions humaines qui rendra la Champagne insaisissable. Plus les expressions seront nombreuses, diverses et originales plus la Champagne donnera le tournis à la concurrence. Et l’AOC, au milieu de cette effervescence créative, sera la carotte à l’initiative et non le bâton à punir les originaux. Je n’invente rien, je ne fais que dire ce qui a déjà été dit. En témoignent ces quelques vers heureux d’Antoine Houdar de la Motte, bon dimanche. 

 

C'est un grand agrément que la diversité :

Nous sommes bien comme nous sommes.

Donnez le même esprit aux hommes,

Vous ôtez tout le sel de la société.

L'ennui naquit un jour de l'uniformité.

 

Les photos :

la première photo est celle de Monsieur Patrick Cariou

la deuxième est un photo collage de Monsieur Richard Prince

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 16:00

Je vous les livre « brut de décoffrage » les chiffres des exportations françaises de Vins et Spiritueux pour l’année 2011.  Pour les explications ça viendra peut-être si j’ai le temps. Lefred-Thouron tapait presque dans le mille.

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17 février 2012 5 17 /02 /février /2012 00:09

Rue de Madrid, notre haut négoce exportateur, tenait conférence de presse mardi matin dernier. De bons chiffres en rafales, Louis-Fabrice Latour le boss de la FEVS entouré de Philippe Casteja (Borie-Manoux), de Paul-François Vrancken et de Patrice Pinet (Courvoisier) représentants les poids lourds de l’export des vins&spiritueux : Cognac, Bordeaux, Champagne et Bourgogne.

 

Pour l’heure je laisse la tâche de communiquer le bilan des exportations françaises de Vins&spiritueux pour l’année 2011 à ceux dont c’est la tâche. Si j’en ai le temps et le courage je vous livrerai mon analyse de ces chiffres qui, en valeur exporté, sont bons mais couvrent aussi nos faiblesses structurelles à profiter des marchés de volume valorisés en pleine expansion.

 

IGP : presque 42 millions de caisses - 11,1% en volume et – 4,8% en valeur soit 713 421 milliers d’€

Vins sans IG avec cépage : 9,34 millions de caisses +51,6% et 133 842 milliers d’€ +28,6%

Vins sans IG sans cépage : 18 377 946 millions de caisses soit +0,9% et 167 655 millions d’€ - 21,7%

 

Mais ne boudons pas notre plaisir en ces temps de déficit commercial record et saluons la performance de l’industrie des V&S puisqu’il s’agit en CA : + de milliards d’€ la meilleure performance historique du secteur. Les V&S conservent leur place de deuxième poste excédentaire dans la balance commerciale de la France avec une contribution positive de 8,6 milliards d’€. les V&S représentent 74% de l’excédent agroalimentaire. Pour autant, les grands médias n’en font pas leurs grands titres, toujours le côté : ce n’est que de l’alcool et des GCC alors que dès que Dassault est en passe de remporter le marché indien avec son Rafale, jusqu’ici invendable hors de France, tout le Monde en parle. C’est pourtant un engin de guerre, qui a fait ses preuves en Lybie, mais c’est plus politiquement correct que le commerce des V&S. ainsi va la France et le clin d’œil de la FEVS avec ses équivalents-Rafales se substituant aux équivalents Airbus n’y changera rien.

 

Au cours de la séance de questions Philippe Casteja, toujours pince-sans-rire, a mis en avant le fait que le désamour des anglais pour les vins de Bordeaux, qui n’étaient plus à la mode face aux vins  du Nouveau Monde dans la décennie précédente, laissait la place à une nouvelle attirance pour eux. Bordeaux, boosté par les GCC, revigoré par les émergeants, serait-il de nouveau tendance ou profiterait-il simplement d’une embellie ? Faute de disposer et de temps, et des éléments précis de jugement, je me garderai bien de porter une appréciation sur  ce constat d’un professionnel avisé. Ma seule remarque se fondera sur le constat que les fondamentaux du vignoble, bien analysés dans le Plan Bordeaux, ne me semblent pas avoir véritablement changés. Affaire à suivre !

 

Dans la foulée de la conférence de presse dans ma boîte mail j’ai reçu un communiqué de presse de l’agence hémisphère  sud qui m’annonçait qu’avec la nouvelle année qui rime avec nouvelles tendances de dégustation pour les  Sweet Bordeaux !

 

Que sa quo ?

 

C’est une marque créée en 2009 me précise-t-on et avec elle, rien moins, que de réinventer la consommation des moelleux et des liquoreux de Bordeaux. Vaste programme !

 

Très pédago chic tout ça rime avec 4 moments de consommation mis en scène afin de renouveler l’image de ces vins et casser les codes classiques.

 

Vous me connaissez, casser les codes ça m’excite !

 

Alors que lis-je ? Je cite.

 

4 Sweet Moments

 

Le Sweet Break : pause douceur, les Sweet Bordeaux accompagnent à merveille gourmandises et petites douceurs. Les Sweet Bordeaux seront dégustés à la manière d’un café gourmand et révèleront les notes onctueuses et suaves de cette pause gourmande.

 

Le Sweet Dive : en « piscine », le bain de glaçon intensifiera la fraîcheur des arômes fruités, pimentés ou épicés de 11 appellations de vins moelleux et liquoreux de Bordeaux.

 

Le Sweet Mix : Festif, cosmopolite et tendance, le Sweet Mix casse les codes traditionnels du vin et ouvre de nouveaux horizons aux Sweet Bordeaux. Il sera sans nul doute la star des Sweet Soirées.

La recette : Dans un verre de shaker, mélanger une bouteille de jus de pamplemousse, 2 citrons pressés, 2 oranges pressées, une demi-bouteille de Perrier et une bouteille de Sweet Bordeaux. Shaker vigoureusement et verser dans un verre Sweet Bordeaux. Allonger de ¼ de Schweppes et servir très frais

 

Le Sweet Original : A partager pour un moment de convivialité, le Sweet Original replace la bouteille de Sweet au cœur de la dégustation entre amis.

 

Donc je résume : un verre avec une douceur, un verre avec des glaçons, un cocktail et le vin tout simplement. Franchement, va-t-on révolutionner la consommation des moelleux et des liquoreux de Bordeaux avec ça ? Moi je veux bien mais j’ai des doutes… ça ne va guère ébourriffer les sages mises en plis...

 

Que les soirées parisiennes ou bordelaises pour présenter ces Sweet Bordeaux soient des succès auprès des jeunes je n’en doute pas un seul instant mais, de grâce, pourquoi diable en faire des tonnes avec des « présentations » qui n’ont rien de révolutionnaires. Moi je m’attendais à du punk ou du grunge, des épingles à nourrice ou des Doc Martens… du lourd quoi ! C’est surjoué, convenu, sans surprise, et pas forcément en mesure de revisiter durablement l’image des moelleux et liquoreux de Bordeaux. Les modes ne se décrètent pas, elles surgissent du diable vauvert alors qu’on ne les attend pas forcément. Lorsque je parlais au charentais dans les années 2000 de la percée du Cognac aux USA dans les communautés noires et hispaniques ils me prenaient pour un extra-terrestres. Eux leur truc c’était le Cognac-Schweppes. Les rappeurs se sont emparés du Cognac et ce fut une success story.

 

Le vrai must qui casserait vraiment les codes ce serait « le baron Philippe » versus Sweet de Bordeaux link « Le baron affectionnait de faire mettre une bouteille d’Yquem, débouchée er placée debout, dans le compartiment à congélation du réfrigérateur. En trois heures de temps, le vin se dissociait, son eau devenant glace tandis que l’alcool et l’essentiel des autres principes restaient à l’état liquide. Cette concentration par le froid produisait un extrait qui était versé à chacun en faible quantité, pour une qualité très particulière. Lorsqu’il avait appris le traitement infligé à son cru, le marquis Bertrand de Lur Saluces était entré dans une colère monstre. Les deux seigneurs des vignes se détestaient de tout cœur. Mis à part l’originalité du sous-produit d’Yquem ainsi obtenu, Philippe de Rothschild jubilait à l’idée que le marquis eût immanquablement vent de cette pratique et qu’il en éprouvât quelque furie. »

 

Du côté douceur j’y ajouterais « le granité » Sweet de Bordeaux que l’on boirait, si je puis m’exprimer ainsi, à la petite cuillère.

 

Le taulier comme d’hab. va se faire bien voir sur les 2 Rives de la Gironde, du côté des 11 appellations de moelleux et de liquoreux que je cite : Sauternes, Barsac, Loupiac, Sainte-Croix-du-Mont, Première Côtes de Bordeaux, Graves Supérieures, Cadillac, Côtes de Bordeaux Saint-Macaire, Bordeaux Supérieur, Cérons, Sainte-Foy Bordeaux…, mais qu’importe il ne fait que son travail de chroniqueur qui n’a rien à voir avec celui de communicateur. Dans Cap 2010, qui a été goûté à sa juste valeur à Bordeaux, nous écrivions en 2002

 

« Notre ambition est toute autre ; nous voulons tirer le meilleur parti de notre antériorité,  de

notre tradition, tout en innovant sur les segments les plus porteurs ; nous voulons être créateurs de vins à vivre pour nos clients présents, de vins bien dans leurs baskets pour les nouvelles générations ; nous voulons une fois pour toute dire à ceux qui sont en charge de la chose publique que le vin, que nos vins, sont des produits de civilité, de convivialité, de bien vivre ensemble et que nous sommes tout autant qu’eux soucieux de la santé publique, de la sécurité de nos concitoyens.

Nous voulons aussi dire à l’ensemble des viticulteurs de France que l’expansion et le développement de nos vignobles passe par l’absolue nécessité d’être à l’écoute des attentes de nos consommateurs qu’ils soient chez eux, en famille, entre amis, à la terrasse d’un café, à déjeuner au restaurant, le soir à l’heure de l’apéritif, les jours de fête ; qu’ils soient en train de pousser leur caddie dans une grande surface, chez un caviste, dans la cave d’un producteur, dans le caveau d’une cave coopérative, sous les voûtes prestigieuses d’un château ou les poutres d’un domaine de renom ; qu’ils soient à Lille, à Marseille, à Brest, à Londres, Tokyo, New York ; qu’ils soient dans un avion, en TGV, sur un ferry, un paquebot de croisière ou dans un village de vacances. »

 

Oui nous avions omis Shanghai mais peu importe, même si les vents de Chine sont propices en ce moment pour Bordeaux, ce qui me semble toujours d’actualité c’est que lorsque le vin est tiré il faut le boire ou dit autrement la seule question qui vaille c’est de savoir si les vins produits rencontrent des clients. À Bordeaux il semblerait que l’on veuille maintenant boxer dans toutes les catégories, ce qui est tout à fait concevable dans un grand vignoble, mais encore faut-il que dans celles où ces vins sont des challengers ils en adoptent les codes. Dit plus directement et clairement : c’est dans la vigne que tout commence pas dans la bouteille ou le verre du consommateur.  Casser les codes avec des produits traditionnels pour réinventer la consommation n’est pas en soi une démarche à rejeter mais encore faut-il que dans la cabas à bouteilles on ne mélange pas les torchons et les serviettes. À force de toujours vouloir vivre dans l’ambiguïté on embrouille ses clients et on laisse la porte à ses concurrents qui eux, n’ont pas ce genre de coquetterie, ils ont choisi leur camp sans complexe.

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