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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 00:09

  

Avis aux amateurs de vin, toujours en quête d’un vocabulaire pour dire, écrire, décrire leurs sensations, lisez cette chronique qui pourra vous sembler baroque. Baroque ! « Vous avez dit  « baroque » ? écrit Philippe Beaussant. Comment rendre sensible au lecteur »la diversité des… couleurs sonores d’un grand orgue français du XVIIIe ? (…) Comment faire entendre sur le papier et à travers les mots cette chose indicible, qui n’est même pas une chose, qui est aussi fluide que l’air dont elle n’est qu’une vibration ? » Comment faire comprendre que les sons d’un instrument ont quelque chose de spécifique, « Une saveur particulière ? »  L’auteur de « Mangez baroque et restez mince » chez Babel 7,50€, avoue « j’avais dit saveur. Je m’étais engouffré, sans y penser, dans la métaphore. »

 

Ça ne vous rappelle rien ? L’emprunt, sans réfléchir, des mots « qui se rapportent à la bouche pour parler de ce qui caresse l’oreille… » Qu’en penses-tu Michel ? Je suis sûr que, comme Philippe Beaussant tu te dis que la « métaphore gustative était plus juste que celle des couleurs, comme s’il y avait plus de proximité de l’oreille au goût que de l’oreille au regard. Comme si la gourmandise des beaux sons était de même nature que celle des bons mets.

 

Et les autres sens : « Quid du toucher ? »

 

« Il y a des sons (comme des vins), qui sont à la fois si charnus et si doux, si caressants, qu’on dit, en croyant les effleurer, qu’ils sont de velours. Il y en a d’autres, plus fins, doués d’une sorte de transparence dans leur douceur flexible et presque impalpable, qui ne peuvent être que soyeux. »

 

« Essayons l’odorat ? »

 

L’auteur se dit que quelqu’un l’avait fait avant lui : Les sons et les parfums montent dans l’air du soir… Baudelaire écrivait qu’ils tournent mais qu’importe ! Il pouvait s’aventurer plus avant « Le fumet, l’arôme, le bouquet, l’effluve, cela concerne à la fois l’odorat et le goût. Les mêmes mots servent pour le nez et le palais. On respire un vin avant de le goûter, et le parfum de la cuisine précède celui de la table. Je pouvais donc parodier le poète :

 

Les sons et les bons mets parfument l’air du soir…

 

Était-ce de très bon goût ? Je ne sais ; » avoue l’auteur tout en continuant de creuser la question. Là il bute aussitôt sur une difficulté inattendue.

 

« Les gourmands ne cessent de se plaindre de leur manque de vocabulaire. Ils travaillent sur des à-peu-près, des équivalences. Ils cherchent, le verre à la main, le regard perdu, et décrètent : « Beaucoup de fruit rouges, un peu de cassis, de la violette… » Ils passent depuis des siècles un temps infini à comparer, mesurer, apprécier, distinguer, spécifier, évaluer les saveurs sans sortir des saveurs, en évoquant ce qui, en effet ressemble à l’arrière saveur d’un fruit rouge ou d’un grain de cassis, à la traînée d’un souvenir râpeux de noix sur la langue.

Ils empruntent un peu au toucher pour interroger le moelleux et la rondeur. Ils se projettent dans le temps pour supputer la longueur et…tiens ! c’est curieux… ils comptent les secondes comme un organiste mesure le temps de réverbération. »

 

L’auteur avoue tourner en rond mais en ajoutant que c’était bon signe. Alors il se lance dans une phrase métaphorique sur l’orgue historique de Saint-Maximin.

 

« La saveur particulière d’un grand orgue français du XVIIIe siècle tient au moelleux des bourdons, au fruité des flûtes, à la force en tanin des cromornes et à l’acidité des nasards. »

 

De la belle ouvrage donc qui le conduit à penser « que cette association n’était pas due au hasard, qu’il était dans la nature des choses que les goûts et les sons s’évoquent les uns les autres, et que, par voie de conséquence (ou de cause à effet) les musiciens soient des gourmands. »

 

L’auteur proclame « J’avais raison. » Rendons-lui cette grâce et suivons-le dans son tour de main final :

 

« C’est ainsi que, peu à peu, s’est précisée l’idée de ce livre. Les musiciens passent leur temps à répandre autour d’eux de beaux sons avec art : mais rien n’est fait pour qu’ils diffusent les effluves de cet autre savoir-faire, aussi raffiné que le premier, mais qu’ils cultivent sans leur sphère privée. Ma décision était prise : j’allais me faire l’imprésario de leur art intime. J’allais me faire l’organisateur de ce festival hors de l’espace et hors du temps : la cuisine des baroqueux. »

 

à suivre en afterwork avec le grand baroqueux Jean-Claude Malgoire et ses spaghettis alla carbonara fleurant bon le vin rouge...

9782742724925.jpg

 

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 00:09

La première fois que j’ai croisé, à Bordeaux bien sûr, André Lurton c’était lors d’un énième débat organisé, suite à mon fichu rapport, par le journal Sud-Ouest je crois. Il l’avait lu. Comme je suis entré dans le monde du vin par la porte de derrière (celle des organisations professionnelles) et qu’André Lurton fut membre du CNJA où il faisait partie d’un « groupe AOC » créé par l’alsacien Marcel Blanck et où l’on retrouvait Gérard César, Marc Brugnon le champenois, Paul Avril de Châteauneuf-du-Pape… nous possédions les mêmes codes. André Lurton, toujours avec Marcel Blanck jeune vice-président de l’INAO, fonda le CNIVE : Comité National des Interprofessions Vins et eaux-de-vie qui s’est attelé aux problèmes d’exportation. Comme le disait Marcel Blanck « nous avons fait de la pub en Europe et aux USA. À l’époque, il n’existait rien et il a fallu faire preuve d’imagination. » Heureux temps avec des dirigeants viticoles de belle carrure !

 

Les Lurton, les enfants de François Lurton et de Denise Recapet, André en tête, avec ses frères Lucien et Dominique et leur sœur Simone ont fondé une véritable dynastie à lire ici link On s’y perd et parfois c’est un nom difficile à porter comme en témoigne Pierre, gérant et directeur de Cheval-Blanc, l’un des fils de Dominique, qui raconte, je l’ai entendu de sa bouche, que lorsqu’on envisageait de le recruter à Cheval Blanc il sentit que son patronyme pesait lourd et qui, avec humour, fit remarquer aux propriétaires (ce n’était pas encore le couple Baron Frère-Bernard Arnault) qu’il lui était difficile d’en changer pour celui de sa mère Hélène Laffitte, certes avec deux t. Bref, je me devais de vous donner toutes ces explications pour vous présenter François Lurton, fils d’André et d’Elizabeth Garros (en cinquième place dans la lignée des 7 enfants).

 

Pourquoi François ? C’eut pu être Christine, Jacques, Denis, Brigitte, Henri, Marie-Laure, Sophie, Gonzague, Thierry, Bérénice, Marc ou Jérémie… sans compter sur Pierre déjà cité…

 

La raison est simple : en ouvrant ma boîte aux lettres jeudi matin j’y ai découvert un haut paquet caractéristique du transport postal de vin. Étonné, je n’attendais rien, j’ai bien sûr ouvert le paquet pour découvrir, dès la capsule (à vis), le sceau de François Lurton Estate. J’ai aussitôt pensé, car j’avais lu un communiqué sur le sujet, que c’était Le Grand Araucano 2009 Cabernet-Sauvignon qui vient d’être élu lors de la 9 e cérémonie des « Wine of Chile Awards 2012 », le jeudi  12 janvier à Santiago, « meilleur cabernet-sauvignon chilien » et empoché une médaille d’or comme en 2006 et 2005. Caramba, le vin était blanc ! les fumées blanches 2011 indiquait l’étiquette, et je lus enfin qu’il s’agissait d’un Sauvignon blanc issu des Côtes de Gascogne.

Reanult-001.JPG 

J’avoue avoir un faible pour le Gers. La raison : de bons souvenirs tout simplement, une solide amitié et, pour tout dire, un peu le creuset de l’idée de mon rapport. C’est donc grâce à la conjonction de deux André : Lurton et Dubosc (Le nom de Lurton c'est une marque )que j’ai  eu  envie de chroniquer. Avec moi, comme vous pouvez le constater, tout est simple comme une lettre à la poste. Je ne suis pas compliqué. Je marche aux sentiments. Me restait plus qu’à mettre la bouteille au frais et puis trouver une occasion de la descendre, pardon de goûter ce sauvignon blanc de Gascogne. Et si l’occasion c’était un beau plat d’étrilles ! Attention une étrille n’est pas une étrille et pourtant toutes deux sont dures. Je m’explique, la première, qui sert au pansage des animaux, gratte dur ; la seconde est un « charmant » petit crabe qui pince dur.

etrille3.jpg

L’étrille, communément appelée en Vendée : balleresse, est d’un gris violet avec des reflets verts et de beaux yeux rouges proéminents. Contrairement au gros tourteau dormeur elle est petite (3 à 6 cm en moyenne), vive et agressive. Pour la pêcher il faut suivre la marée car c’est un crabe nageur ou aller la dénicher dans les creux de rocher où elle s’accroche comme un pilier en mêlée. Dans mes jeunes années, je fus, lors des grandes marées d’équinoxe, un bon pêcheur de balleresses ce qui me valait l’estime de mon beau-frère de l’époque grand pêcheur. Pour éviter de se faire pincer, et elle pince dur la diablesse mais relâche contrairement au tourteau, il faut la saisir si je puis dire « par la peau du dos ». J’aimais cette prédation sportive où la balleresse étrille avait toutes ses chances et comme, en plus, sa chair est d’une grande finesse et d’un goût iodé, je me régalais. Bien sûr, sa petitesse exige que l’on prenne son temps pour l’épibosser, mais lorsqu’on la pêche au moment de sa mue le régal est de consommer ses pattes en entier. Vraiment c’est un must ! Cuites les étrilles sont d’un beau rouge vif ! le problème c’est que ce n’est pas en ce moment la saison de la pêche des étrilles (de mars à octobre) mais comme mes souvenirs sont forts je vais m’imaginer face à un plat empli d'étrille-Macropipus puber (Linné, 1767)  déguster les fumées blanches de François Lurton.  Etrilles.jpg

Les étrilles du jour © Maurice Rougemont

Les fumées blanches étant selon ce qui est écrit sur la contre-étiquette « les brumes matinales qui s’étendent sur les vignobles en coteaux. » Du côté prix dans la boutique internet du site François Lurton www.francoislurton.com 4,90€ la bouteille et 15€ le BIB de 3L.Pas facile de dévisser la capsule, est bigrement serrée. Belle couleur jaune paille, nez agréable, vin vif, frais, de soif, qui se laisse boire et comme disent mes amis gascons sitôt bu, sitôt pissé... Moderne vous avez dit moderne François Lurton méfiez-vous les gascons ont la tête près du béret. Si vous souhaitez voir les étrilles in situ c'est ici link

Reanult-002-copie-1.JPG 

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 07:00

Les deux filles ne relevaient même pas l’insulte, elles allaient poser leurs gros culs sur une banquette et se mettaient à tirer consciencieusement dur des joints. Mimmo décrétait qu’il fallait aller tracter l’équipe des ouvriers journaliers qui arrivaient. J’avais très envie de l’envoyer chier mais à ma grande surprise les deux nanas se levaient et empoignaient les tracts baveux. « Venez les mecs, les boudins de LC vont vous pisser le long de la raie comme des mecs si vous ne bougez pas vos fesses ! » Guido se marrait. Moi je profitais de l’occasion pour me singulariser : je lançais en français une remarque désobligeante pour les nanas qui se résumait en un lapidaire « cassez-vous pauvres connes ! » qui leur filait au-dessus de leur tête mal coiffée sans qu’elles en comprennent le sens. Bien évidemment, comme vous le comprendrez aisément, l’échange précédent c’était fait en italien et ma saillie française apportait une touche d’exotisme. Elles me fixèrent d’un regard bovin qui devait beaucoup à leur fumette. Mimmo s’abstint de traduire. Il embraya sur je ne sais quel sujet de discorde entre LC et l’Autonomie. Les deux filles, comprenant sans doute que mon apostrophe ne devait pas être très ragoûtante, me jetaient un regard mauvais. Guido me prenait par le bras en me conseillant de m’abstenir dorénavant de manier mon français en public, surtout dans un bistro où les indics sont légions. J’en convenais tout en lui indiquant que j’en avais ma claque de leurs débats à la con. Dehors régnait une grande agitation car la direction venait, à nouveau, de décider le lockout car le blocage de l’atelier de Peinture foutait le bordel dans toute l’usine. Mimmo allait aux nouvelles et revenait excité comme une puce « On va bloquer l’autoroute ! Même les mecs de la FIOM nous suivent... »

 

Arrivé au péage les meneurs du cortège déployaient des banderoles au  milieu des voies et déposaient à chaque borne de passage une boîte pour les dons. Tout le monde est obligé de s’arrêter, de subir le bla-bla-bla traditionnel et de déposer, avec plus ou moins de bonne grâce quelques lires dans la caisse de solidarité. Quelques fortes têtes tentaient de forcer le passage et s’en tiraient avec des coups de manches de pioche sur leur carrosserie. Une Ferrari conduite par un branleur se faisait exploser son pare-brise d’un coup de tuyau de plomb. La police tardait à venir. Les esprits s’échauffaient. Mimmo, fine mouche, décidait de lever le barrage après avoir conféré avec les leaders du mouvement. Guido me prévenait que notre ami était en train de nous concocter un de ses coups favoris : changer de terrain lorsque celui sur lequel on se trouve se dérobe et devient peu sûr. La manif repartait vers l’usine mais arrivée à la grille principale, au lieu d’y pénétrer, elle allait tout droit. Je ne pigeais pas très bien le but de la manœuvre sauf que tout au bout de l’avenue se trouvait le supermarché de Santa Maria de je ne sais plus très bien quoi. C’était la ruée sur les caddies. Le mot d’ordre était d’une grande simplicité « on ne paie pas ! » Bien évidemment les clivages politiques resurgissaient à propos de ce qu’il fallait mettre dans les caddies. Les militants de LC déclaraient qu’il ne fallait piquer que les produits de première nécessité : des pâtes, du fromage, de la charcuterie... alors que Mimmo emplissait le sien de champagne et de whisky qu’il redistribuait à tous ceux qui en voulaient. Les délégués de la FIOM, postés aux portes du supermarché, braillaient que les membres de l’Assemblée autonome et de LC n’étaient que des voyous, des voleurs. Qu’ils les connaissaient un par un et qu’ils n’en resteraient pas là. Le petit Sarde de l’atelier de peinture faisait sauter le bouchon d’une bouteille de Moët en clamant « pour ce truc là il faut des coupes en cristal ! » C’était réellement le bordel mais je n’arrivais pas à entrer dans le maelstrom, j’avais hâte de rentrer à l’appartement pour décider de ce que j’allais faire.

 

Lorsque je suis arrivé à l’appartement, à peine avais-je mis les pieds dans l’entrée qu’une bouffée de senteurs acidulées : tomate, basilic dominant m’environnait, c’était comme au temps où je rentrais de l’école le vendredi, jour maigre, et que toute la maison sentait l’odeur aigrelette du beurre salé dans lequel ma mère cuisait les galettes de blé noir. Je me débarrassais de mon passe-montagne avant de pointer le bout de mon nez dans notre grande cuisine. Face au fourneau, donc de dos, une grande tige aux cheveux courts simplement vêtue d’un tee-shirt long s’affairait face à une palanquée de casseroles fumantes. Elle sifflotait en esquissant, sur la pointe de ses pieds-nus, quelques pas de danse qui la faisait se déhancher avec grâce. Je restai un long moment dans l’embrasure de la porte à la contempler. Lorsqu’elle volta pour aller récupérer dans le frigo je ne sais quel ingrédient supplémentaire elle m’aperçut. Nos regards se croisèrent et puis, tout naturellement, elle vint vers moi et nous échangeâmes des bises. « Tu es Jacques !» me dit-elle d’une voix un peu éraillée... Mon nouveau prénom me surprenait encore mais j’acquiesçais en lui rendant la pareille « Toi tu es Lucia ». Elle n’était pas vraiment belle mais tout chez elle respirait le raffinement qu’on sut garder les vrais aristocrates. Aucune espèce de trace de vulgarité, une geste déliée, l’art de se fondre dans la masse en cultivant sa singularité. Je respirais, heureux d’avoir trouver en elle une première bonne raison de rester. Lucia était bavarde ça me reposait même si je devais m’accrocher pour suivre ses digressions dans la langue de Dante. Lorsqu’elle me sentait noyé elle adoptait un français plein d’incongruités et de faux-amis. Je me rendais utile en touillant la sauce tomates qui clapotait. « Lucia, j’ai une faveur à te demander... » Ses grands sourcils se fronçaient légèrement. Je la rassurais sitôt sur mes intentions « J’aimerais que tu m’aides à perfectionner mon italien... » Elle éclatait d’un grand rire saccadé avant de me répondre, en prenant un air de petite fille faussement sage « À charge pour toi de me faire bénéficier de tes dons naturels... »

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 00:09

Avant de faire dans le people avec Adele La jeune reine de la soul anglaise, numéro un actuellement en France et aux Etats-Unis, celle qu’on surnomme la nouvelle Amy Winehouse, un petit coup de rétro avec un classique des 4 Barbus du temps de mes culottes courtes avec au refrain le célèbre « car elle est morte Adèle » (l’écoute ci-dessous vous fera revivre la chanson type drame rural).

 

Adele Laurie Blue Adkin la chanteuse britannique née le 5 mai 1988 qui vient de se faire opéré d’un poly vocal se fait tailler « une petite culotte » dans la tradition des critiques de Libé. Pas très élégant, cancanier « on l’a aussi vue se promener avec un chien laid dans un sac et les tabloïds anglais parient qu’elle s’est fait opérer en outre du visage car la star de 23 ans, plutôt rondouillarde, a twitté une photo d’elle passablement aménagée au niveau des pommettes. Incroyable, quand on sait que celle qu’on surnomme la nouvelle Amy Winehouse demande une bouteille de pinard par soirée dans sa loge (contre 12 canettes d’eau plate, cependant). Info garantie Daily Mail. Mais au fait, qui est Adele ? Une chanteuse de soul-vaisselle, numéro 1 partout et dont votre fille de 9 ans, rappelez-vous, vous a demandé d’acheter le dernier single»

 

A Libé on déteste le succès : 11 millions d’albums écoulés dans le monde à ce jour, dont 4 millions aux Etats-Unis, Adele a vendu deux fois plus que Lady Gaga. Mieux elle est en passe de battre le record établi par la bande originale de « Titanic » en 1998 (seize semaines)! En France, l’interprète de « Rolling in the Deep » a dépassé les 500000 albums vendus et se maintient en tête des ventes.

 

Du côté tessiture Adele est une contralto assez sensuelle. Elle décrit son style musical comme de la «soul de cœur brisé» et admet que sa technique vocale est plus développée et captivante que son habileté comme compositrice.

 

Moi je suis bon public. Je préférais Amy mais Adele me plait bien quand j'ai besoin de m'aérer les neurones n’en déplaise aux langues de putes de Libération…

 

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21 janvier 2012 6 21 /01 /janvier /2012 00:09

photoBurroughs.jpgBeat Hotel = Hôtel où logèrent des icônes de le Beat Génération. Dans une chronique du 24 octobre 2007 On the road : qui se souvient de Jack Kerouac ? (que je vous invite à lire car elle parle aussi de vin et je trouve qu’elle a bien vieillie) link j’écrivais « Avec ses compères : Allen Ginsberg, Neal Cassidy et William Burroughs, Jack Kerouac sera l'initiateur du mouvement symbolique de cette Amérique des années 1950 et 1960 : la Beat Génération.

 

Au départ, quand ces zonards sont en manque, ou fauché, ou les deux, ils laissent tomber cette expression : "man, I’m beat" - mec, j'suis foutu - Elle sera reprise par Kerouac, un soir en 1948, mais pas dans le sens de "laminée", de "cassée" mais dans un sens plus musical et religieux : une forme de béatitude. Bref, avec la publication, en 1957, de son livre-culte : On the road, Sur la route, Jack Kerouac devient le symbole de la liberté, de la contestation des valeurs bourgeoises et de la révolte contre un monde soumis à la consommation. La Beat Génération sera à l'origine de la vague protestataire : mai 68 en sera l'apogée politique et Woodstock le sommet musical. Des beatniks aux hippies, c'est le "cool", le mythe de la route, Bob Dylan, les manifestations pacifiques contre la guerre du Vietnam. Plus proche de nous, Lou Reed, Patti Smith, Alan Vega, Kurt Cobain le chanteur de Nirvana et U2 plongeront les racines de leur inspiration dans la fascination de la Beat Génération. »

 

9 rue Gît-le-Cœur, adresse légendaire comme « l’hôtel Chelsea à New-York ou le Château Marmont à Hollywood : ce sont des adresses de la bohème à travers le monde. Il y en eut d’autres : le Mills Hotel et le Albert à New-York, le Swiss American et l’hôtel Wentley à San-Francisco ou le Tropicana Motel à Hollywood. C’était des endroits où artistes et poètes vivaient, des adresses citées dans des poèmes, entrevues dans d’obscurs films d’avant-garde, utilisées comme titres d’immenses peintures abstraites en dripping, comme adresses de substitution sur les magazines de poésie ronéotypés, ou suggestions de logement griffonnées sur un bout de papier au cas où l’on s’aventurait hors du Royaume-Uni… »

 

« Paris était un endroit exotique à l’époque. Il y avait des bars qui restaient ouverts même après les vingt-deux heurs réglementaires à ce moment-là en Angleterre. Les cigarettes françaises étaient plus fortes et plus parfumées ; il y avait des places de première et de seconde classe dans le métro. On écoutait stupéfaits, la description des toilettes à la turque, des pissotières à ciel ouvert et des dames pipi. Les voyageurs nous parlaient des bistrots d’étudiants et des boîtes de jazz à l’ambiance décontracte ; à Londres il n’y avait qu’une seule boîte de jazz – le Ronnie Scott’s – et les prix y étaient prohibitifs. Ils nous parlaient de sexe facile et des drogues accessibles, et même si nous savions qu’ils exagéraient sûrement, ça semblait bien plus intéressant que la vie en Grande-Bretagne »

 

Ainsi s’exprime Barry Miles, citoyen de sa très gracieuse Majesté, acteur du mouvement hippie, spécialiste de la contre-culture, fondateur d’International Times et de la librairie galerie londonienne Indica, et qui a fait connaissance avec Allen Ginsberg dans les années 60. Il a écrit en 2000 un livre sur le Beat Hôtel qui vient d’être traduit en français et publié par Attitudes dans la collection et le reste.  Il est l’auteur de biographies dont l’une d’un grand buveur Charles Bukowski.

 

« En 1955-56, Allen Ginsberg, Peter Orlowsky, Jack Kerouac et Gregory Corso- mais pas Burroughs – étaient au cœur de ce que l’on a appelé la San Francisco Poetry Renaissance. C’est à cette époque que Ginsberg écrivit « Howl » et en fit la première lecture. En 1957-58, Ginsberg, Orlowsky, Corso et William Burroughs – et pas Kerouac – devinrent des personnalités centrales du Beat Hotel. » Celui-ci est situé « au 9, rue Gît-le-Cœur, une étroite ruelle médiévale qui descendait vers la Seine, reliant la rue Saint-André-des-Arts au Quai des Augustins, dans la partie la plus ancienne du Quartier Latin.. »

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« En 1933, Monsieur et Madame Rachou, un couple de provinciaux venus de Giverny, près de Rouen, achètent le numéro 9 pour en faire un hôtel. Brion Gysin, qui devint amie avec Madame Rachou pendant les années où il vécut à l’hôtel, dit qu’ils n’en avaient que la gérance, ce qui est très probable étant donné le prix d’un tel immeuble. Monsieur Rachou, tenant le rôle du gardien et du groom, était un homme grand et silencieux, lent et patient avec ses clients. Madame était petite et énergique, ses bras courts habituellement croisés sur un peignoir bleu pâle au col rond et froncé comme ceux  que portaient les femmes au XIXe siècle. Elle faisait tourner le petit bistrot au rez-de-chaussée et accueillait les clients. Les Rachou appréciaient la compagnie des artistes et des écrivains et les encourageaient à séjourner dans leur hôtel. Madame Rachou permettait parfois aux artistes de payer avec leurs toiles qu’elle ne gardait pas, n’imaginant pas qu’elles puissent avoir un jour de la valeur. »

Attention, il ne s’agissait pas d’un hôtel de luxe mais « un hôtel de classe 13, la plus basse sur le marché, c’est-à-dire qu’il n’avait qu’à satisfaire au minimum légal des normes de santé et de sécurité et cela suffisait (…) chaque chambre était alimentée par 40watts, juste assez pour alimenter une faible ampoule de 5 watts et une radio ou un tourne-disque(…) Les 42 chambres n’avaient ni tapis, ni téléphones. Certaines étaient très sombres parce que leurs fenêtres donnaient sur la cage d’escalier (…) Chaque palier avait des chiottes à la turque. Des journaux déchirés, accrochés à un clou, servaient de papier toilette (…)  Il y avait une baignoire au rez-de-chaussée mais, pour l’utiliser, il fallait prévenir à l’avance pour que l’eau soit chauffée. Bien entendu, il fallait payer un petit supplément pour ce service. »

 [Peter Orlovsky & Allen Ginsberg, their room at 9 rue Git-le-Coeur, Paris December 1957. c. Harold Chapman]

 

L’hôtel n’avait pas de nom « au-dessus de la porte de gauche il y avait une enseigne « HÔTEL » et au-dessus de la porte en verre à l’entrée du café « CAFÉ VINS LIQUEURS », et cela paraissait suffisant. » Sur la porte de verre « J.B. Rachou, était peint d’une écriture penchée, à l’ancienne… »  Rassurez-vous je ne suis pas en train de sombrer dans une forme de promotion des délices, du parfum d’une bohème parisienne engloutie… Simplement je me dis que l’attractivité d’un pays, d’une capitale, tient à leur capacité à être vivants et Paris est devenu une ville-musée, une ville de boutiques de luxe, de fringues, de chaînes d’hôtels formatés, d’enseignes minables qui pètent plus haut que leurs culs : dès qu’un commerce alimentaire est à portée de main les gros chèques raflent le bail. Dans quelque temps le couvre-feu sera décrété dans certains quartiers réservés pour que les résidents s’endorment paisiblement. Fait chier !

 

Pour calmer mon ire je vais terminer cet afterwork par l’histoire d’ « un Américain qui pisse »

« C’est aussi rue Gît-le-Cœur que la célèbre arrestation de e.e cummings eut lieu. À trois heures du matin, en juillet 1923, John Dos Passos, Gilbert Seldes et cummings se dirigeaient vers la « boîte à calvados de la rue Gît-le-Cœur ». Quand cummings s’arrêta pour uriner contre un mur,  « toute une phalange de gendarmes* » apparut. Il fut arrêté et emmené au commissariat du Quai des Grands Augustins, où on le désigna comme « un Américain qui pisse », et on lui demanda de revenir le lendemain matin pour la lecture de l’acte d’accusation. Seldes téléphona à son ami l’écrivain Paul Morand, ministre des Affaires Étrangères*, qui fit tomber les charges. Ils n’en informèrent pas cummings qui se présenta au commissariat le lendemain. Il fut congédié, et lorsqu’il sortit, il se trouva face à ses amis qui portaient des pancartes sur lesquelles était écrit : « Remise de peine pour le Pisseur Américain ». cummings fut profondément touché par cet élan de solidarité, jusqu’à ce qu’il apprît que leurs protestations n’étaient qu’une vaste plaisanterie. »

  • Des hirondelles plutôt que des gendarmes qui exercent leur talent à la campagne
  • Morand était diplomate et pas Ministre des AF9782360540334.jpg

 

 

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 16:00

La Place des Vosges, sous ses arcades, abrite une enfilade de galeries de peinture. Samedi dernier je m’y suis aventuré et, au 24, la galerie Archange link exposait, ce qui est rare, des tableaux de  « nature morte » où le vin tenait une place dominante. Bien sûr j’ai poussé la porte pour m’informer sur l’identité des peintres : Reza Sarrafi un peintre iranien né en 1963 link Patrick Lodwitz un vosgien né en 1953 link et Dmitri Annenkov est né en 1965 à Moscou.

 

Pour ceux qui en ont les moyens, tout particulièrement ceux qui vendent bien leurs vins : les prix des toiles en effet tournent autour de celui d’une caisse de Premier Grand Cru Classé, je vous présente un échantillon de leur production. C’est de l’hyperréalisme et comme le note un site « Tout cela laisse un peu pantois. Au-delà du tour de force technique, on peut s'interroger sur les motivations de l'artiste. » Ce n’est pas mon style de peinture mais, comme tous les goûts sont dans la nature, je fais mon boulot de taulier. Enfin, merci de ne pas venir me dire que « vous ne pouvez pas voir le vin en peinture » réservez cette expression à qui vous savez  qui est fou de moi...

  

Dmitri Annenkov

  

1-   Hommage à Baudelaire  HommageaBaudelaire.jpg

 

2-    Dégustation

  degustation100x65.jpg

 

3-    Composition

 compositionbouteilleannenkov.1260135655.jpg

La suite ici link 

 

Reza Sarrafi

vinetfromagesarrafi.1260136882.jpg 

Patrick Lodwitz

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 00:09

Mea culpa, mea maxima culpa, je fais contrition, promets de ne plus recommencer, suis même prêt à faire pénitence pour avoir osé qualifier la carte de Damien Larsonneur d’originale. N’étant pas breveté goûteur patenté j’aurais dû m’en douter, réfréner mon désir de donner un coup de pouce à une jeune pousse du vin. Condamné sans appel le jeune Damien, on ne badine pas avec l’originalité que diable. Même si je ne sais pas vraiment sur quel référentiel se gradue l’originalité d’une carte, ce dont je suis certain c’est que le seul ressenti qui vaille est celui du client, de celui qui paye l’addition.

 

Que les vins soient trop chers dans les restaurants je suis le premier à en convenir et à le regretter mais de grâce comparons des établissements comparables et, pour ma part, lorsque je vais au restaurant, c’est pour manger des plats que je ne sais pas faire ou ne veut pas faire chez moi. Trancher du jambon et couper des parts de fromage est à la portée du premier venu, griller un faux-filet demande un peu plus de technicité mais c’est à ma portée, chez les Larsonneur nous avons excellemment mangé, la cuisine d’un jeune chef talentueux, pour 63€ par personne : entrée +plat + dessert + vin au verre à l’apéritif + 1 bouteille de vin.  C’était un repas de fête. Ce ne fut ni un menu dégustation où il faut suivre l’humeur du chef, ni un concours d’abattages de quilles pour gosiers de compétition.

 

Pour bien me montrer que je n’étais pas digne de confiance, un chevalier sans peur et sans reproche me conseilla, afin de m’éduquer, d’aller chez Benoît Rex aux Jeu de Quilles 45 rue Boulard. Bonne pioche c’est à deux pas de chez moi tout près du boucher star le souriant Hugo Desnoyer où je vais parfois acheter ses succulentes côtes de veau (les prix sont à la hauteur de la renommée). J’avoue avoir souvent déposé mon vélo face au Jeux de Quilles, d’avoir jeté un œil sur la petite carte affichée sans éprouver l’envie d’y entrer m’y restaurer car, comme je l’ai écrit tout à l’heure, ce qui m’était proposé ne brillait pas par son originalité. Je suis prêt à reconnaître que j’avais tort et, comme je suis bon garçon (oui, oui), ayant un dîner de programmé le mercredi soir avec une fine dégustatrice j’ai sitôt réservé une table au Jeu de Quilles. Y z’ont pris que mon prénom. Les conseilleurs n’étant pas les payeurs, rien ne vaut l’expérience pour se faire une opinion.

 

Mon conseilleur a écrit à propos du Jeu de Quilles « Il est des habitudes qui se prennent très facilement... Rejoindre les copains rue Boulard (Paris 14è) et pendant que certains font les courses chez Hugo Desnoyer, le fameux boucher, les autres investissent la « table d'hôtes » devant le comptoir derrière lequel officie Benoit Rex, le talentueux chef-propriétaire du Jeu de Quilles. On y passe le temps en se désaltérant d'un Anjou blanc de l'ami René Mosse, on rigole, on se chambre, on écoute radio-casseroles...  Quatorze heures, les clients commencent à repartir... Enfin, on passe aux choses sérieuses et Benoit envoie ! Et ça déménage! Sa cuisine est percutante, impertinente, pleine de vigueur et d'enthousiasme. Du produit, de l'imagination, des épices, des viandes crues ou cuites de chez l'ami et voisin Desnoyer, qui vient boire un coup en passant par la cour, de beaux légumes gouteux, des produits de la mer d'une irréprochable fraîcheur... Et tout ça est très digeste, presque « light » ! Les flacons défilent, Descombes, Derain, Souhaut.... Et quand ça se termine, deux heures plus tard, on aurait envie que ça recommence. On sort dans la rue, souriant, léger... »

 

Moi j’y suis donc allé comme le client lambda, le chef-propriétaire ne me connaît pas, et sans prévenir ma dégustatrice patentée que j’allais chroniquer sur la tortore et le gorgeon. Une approche normale, sans affect, distanciée quoi, très François Simon couleur muraille  (il y est venu à l’ouverture en 2008 (normal il est pote avec H.Desnoyer sur lequel il a commis un bouquin) « Oh ! Celle-là... elle va faire beaucoup parler d'elle ! Cela s'appelle Jeu de Quilles. Pourquoi cela va marcher? Parce que les types sont sympathiques, les nourritures du même métal avec abondance, qualité (viandes d'Hugo Desnoyer...le voisin!) et les vins bigrement déterminés. Il y a peu de places (une quinzaine de couverts) mais déjà, ça déménage... » Des vins bigrement déterminés ; Bigre !  Un moment je m’étais dit : « vas-y en solitaire comme un enquêteur du guide rouge » le genre je voudrais des radis au beurre avec un verre d’eau, mais je déteste manger face à moi-même.

 

Arrivés rue Boulard je fis contempler la devanture d’Hugo Desnoyer à ma compagne de dîner : elle fut émerveillée. Puis, nous entrions dans le jeu de quilles, discrètement, le garçon nous accueillait, avenant. La petite salle, bien remplie, chaleureuse dans sa simplicité. Le niveau de bruit restait acceptable pour que nous puissions converser. Belle coutellerie. Pas le feu au lac, le temps nous était laissé pour décider du choix, fort simple, car la carte est courte : 3 entrées, 3 plats, 4 desserts dont une assiette de fromages et 6 suggestions. Pour le vin je laissai l’initiative à ma dégustatrice bien dotée. Puisque nous venions de choisir en plat un pigeonneau de Racan, l’accord entre nous se fit pour aller vers les propositions de vin rouge. Les prix sont assez modérés et ne pèseront pas beaucoup sur notre choix. Difficile tout de même : nous surfons, hésitons et enfin proposons au garçon ce qui nous paraît une curiosité : un pinot noir du Jura. Exécution immédiate de la quille par le garçon en des termes sans appel et, avec son aide, nous allons vers un Pinot Noir 2010 d’Alsace de Julien Meyer. Bon garçon le garçon annonce à ma dégustatrice que c’est du Nature. Celle-ci, sans se démonter lui répond que si c’est du bon c’est l’essentiel.

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Le carpaccio de maquereau que j’ai pris en entrée m’a ravi, gouteux et fort bien préparé, idem pour le consommé de ma compagne, nous avons fait des échanges. Du côté du vin c’est du bon, du fruit et pour preuve de notre plaisir partagé nous fîmes un sort à la bouteille. Pour le plat, cuisson impeccable, bon produit, que j’aurais aimé manger, comme l’on dit, avec les doigts pour « épibosser » le pigeonneau de Racan et en savourer ce que la fourchette-couteau ne permettait pas d’extraire de la carcasse. Mais ça ne se fait pas au restaurant dit-on. Belle cuisine de marché, simple, avec des produits haut de gamme, de grande fraîcheur. Comme c’était le soir nous n’avons pas pris de dessert. L’addition sans surprise puisque l’ardoise annonçait les prix des entrées et des plats, avec le vin 59,50€ par personne ce qui, comparé au dîner chez les Larsonneur, est équivalent puisque là-bas nous avions pris des desserts.

photoPNoir1.jpgLa morale de cette histoire c’est qu’il n’y en pas, chaque table a ses mérites, Je thé me est plus bistronomique, avec une cuisine inventive demandant un savoir-faire de haute-cuisine alors qu’au Jeu de Quilles c’est de la cuisine de copains de haute qualité, comme à la maison si on sait faire son marché et cuisiner, mais où les plats valent surtout par l’excellence des produits ce qui ne dévalue pas pour autant le talent de Benoît Rex. Du côté vin, des prix certes plus doux pour le Jeu de Quilles mais comme les plats sont eux assez bien dotés en prix, au total pour le pékin ordinaire qui vient au restaurant, non pour tomber des quilles, l’addition est équivalente. Désolé de le souligner c’est ce qui compte pour 90% des gens qui fréquentent un restaurant. Les es-spécialistes des vins « nature » ou non d’ailleurs, ne sont pas forcément les meilleurs baromètres pour flécher les bonnes tables.

6a00d8341c75a253ef00e553dfa4818833-800wi.jpgReste la question du prix des vins au restaurant, trop élevés à mon goût, au Jeu de Quilles pour qui ne connaît pas la maison le choix ne peut se faire en fonction de la carte des vins puisqu’aucune indication n’est donnée nulle part du niveau des prix pratiqués. J’en ai fait la remarque au garçon fort amène. Sa réponse m’a un peu estomaqué « c’est voulu, nous préférons le bouche à oreilles… » Certes mais moi qui suit du quartier, qui suis passé de nombreuses fois devant le Jeu de Quilles mon oreille n’avait pas capté la bonne rumeur et, sauf à lire François Simon et ses vins bigrement déterminés (notion sans grand sens et sans indication de la douceur relative de leur prix), rien ne m’incitait à pousser sa porte. Merci à l'agence FB (rien à voir avec Face de Bouc) d’avoir porté votre bouche à mon oreille, c’est une bonne adresse j’en conviens mais je ne trouve pas que les émotions partagées par seulement des petits cercles de copains participent à l’extension du domaine du vin. Bien sûr, à l’avenir je me garderai de m’aventurer sur le terrain mouvant des cartes des vins ayant le triple A sous peine de me voir à nouveau décerner le bonnet d’Âne…

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19 janvier 2012 4 19 /01 /janvier /2012 00:09

En novembre 2004 j’ai publié une chronique sur le livre du Dr Olivier Ameisen link « Le Dernier Verre » Je commençais ma chronique en écrivant  « Olivier Ameisen, l’auteur du livre « Le dernier verre » chez Denoël, est un médecin sensible et talentueux. Deuxième enfant d’une famille parisienne aisée, d’origine juive polonaise, son parcours scolaire est fascinant. En 2009 je commettais une autre chronique « Les alcoologues sont un peu comme ces maris ou femmes trompés depuis des années… » à propos du livre du Dr Ameisen link Le titre de ma chronique était extrait d’une libre expression du Dr Michel Marty, psychiatre, psychanalyste, président de l’ANPAA 64. J’ai donc suivi le parcours du combattant d’Olivier Ameisen avec beaucoup d’attention. Nous ne nous sommes jamais rencontrés mais j’ai eu l’occasion de discuter avec son frère Jean Claude Ameisen médecin, immunologiste, chercheur en biologie à l’INSERM dont il préside le comité d’éthique depuis 2003 et surtout pour moi, l’auteur d’un livre fondamental, à lire absolument, La Sculpture du vivant. Le suicide cellulaire ou la mort créatrice aux éditions du Seuil, 1999.

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Le journal Libération du mardi 17 janvier, sur sa dernière page, rubrique Portrait tire celui d’Olivier Ameisen Après (dé) boire sous la plume de Laure Noualhat et une photo de Bruno Chardy. Je vous livre la chute du portrait que vous pourrez lire dans son intégralité ici link

 

« Son traitement dérange parce qu’il pulvérise le dogme de l’abstinence. «Avec le Baclofène, vous pouvez boire un verre ou deux, mais vous n’avez pas envie de plus.» Une particularité qui constitue le graal de tout drogué : la consommation contrôlée. A la Fédération française d’addictologie (FFA), on lui reproche «de faire autant sa promotion personnelle que la promotion de son traitement». Surtout, les addictologues réclament des essais cliniques. La FFA rappelle que, «concernant des problématiques aussi complexes que les conduites addictives, il faut se garder des tentations de recourir à des thérapeutiques "magiques"».

 

Voilà pour la molécule miracle. «Comme s’il fallait un miracle», balaie, las, le docteur Ameisen. Lui maintient qu’on peut soigner l’alcoolisme comme on soigne un ulcère. Cette fois, foin du sentiment d’imposture ou d’usurpation, il se réjouit, d’ailleurs, de donner sa première «conférence française» à l’hôpital Cochin, le 24 janvier.

 

Aujourd’hui, il se dit heureux comme jamais. «Arrêter l’alcool, ce n’est rien. Découvrir la vie, c’est extraordinaire», confie ce fana de marches en montagne. «Sans ma souffrance, je n’aurais jamais connu le bonheur. Je croyais poésie et souffrance indissociables et ne pouvais m’empêcher de pleurer en entendant Rachmaninov ou Barbara, en lisant Eluard ou Tolstoï.» Il ne pleure plus, puisqu’il ne boit plus. »

 

Pour  ceux que le combat d'Olivier Ameisen intéresse ils peuvent se rendre sur le site de l'association AUBES link 

 

(Association des Utilisateurs du BaclofènE et Sympathisants) qui a vu le jour le 9 janvier 2010, à l’initiative de Bernard Joussaume, médecin et prescripteur du baclofène dans le cadre des addictions et notamment de l’alcoolisme, et d’un groupement de malades alcoolo-dépendants traités au baclofène.

 

Cette association a pour but:

 

De diffuser le plus largement possible l’information sur l’efficacité révolutionnaire de ce traitement des addictions découvert par le Professeur Olivier Ameisen,

De regrouper toutes les personnes prescrivant ou consommant du baclofène dans tous les cas d’addiction ainsi que toute personne se sentant concernée par le problème des addictions,

De favoriser la participation de tous les particuliers et de toutes les associations  à l’aide, au traitement et au suivi des personnes addictives, en général,

De participer à toute action concernant les addictions, en général.

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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 00:09

« Actuellement, certaines personnes qui ne peuvent se payer un produit griffé se contentent d’acheter un sac d’emballage pour transporter leurs affaires personnelles en frimant. Sur Internet, on s’arrache tout ce qui a trait aux produits de marque (les tickets de caisse, les notices d’utilisation, les étiquettes, etc.), et cela se négocie à des prix clairement affichés. On parle à ce sujet de « consommation pour sauver la face ». Le centre d’enquêtes sociales du Zhongguo Qingnian Bao (« Journal de la Jeunesse chinoise ») a effectué un sondage auprès  de 1104 personnes. Il en ressort que 84,2% des sondés affirment que, parmi les jeunes de leur entourage, cette consommation pour sauver la face est un phénomène très répandu. »


L’article est signé de Huang Chong de Pékin qui ajoute « nous avons pu constater qu’un site de vente en ligne proposait une gamme complète de sac et d’accessoires de griffes célèbres, comme Hermès et Cartier, à des prix variant entre 2 et 200 yuans (de 0,2’ à 24 euros). Une cyberboutique vend des « sacs carton de marque de luxe » à 100 yuans (12 euros) pour des sacs neufs de petite ou moyenne taille et à 30 yuans (3,70 euros) pour des sacs en bon état ; les stocks sont actuellement épuisés. Un magasin de produits de qualité contrefaits a également en rayon des sacs en carton de bonne imitation, une combinaison de produits très appréciés des acheteurs. » Voilà donc un magnifique marché qui s’ouvre pour des jeunes entrepreneurs du web, comme l’avait compris bien avant tout le monde Pierre Castel à Vinexpo, répandre sur les jeunes chinois, via des cyberboutiques, des sacs floqués aux armes des GCC ou des boîtes d’emballages vides de grandes de marques de Champagne. Ça ferait plaisir à nos candidats redécouvrant le made in France que de bons produits fabriqués en notre beau pays déferlent sur la jeunesse chinoise et la pervertisse.


Je plaisante à peine. Comme l’écrit un internaute chinois « Les gens n’achètent pas un sac, mais un statut social, un état d’esprit et une apparence. » alors pourquoi diable nos GCC avec leur icone Lafite en tête ne profiterait pas, comme les produits de luxe dont ils font partis, de cet engouement de la jeunesse chinoise pour la consommation frime. Alors, puisque l’objectif c’est de faire un max de pognon, pourquoi se priver de fourguer des leurres, des ersatz, à la génération née dans les années 90, une génération du web, une génération « sous verre » qui n’a jamais connu le moindre trouble politique.

 

Quelques chiffres pour éclairer la lanterne des conquérants de marché : 150 millions de jeunes chinois de 12 à 19 ans, enfants uniques pour la plupart, soit 11% de la population. 70 millions vivent dans les villes. Ils dépensent 201 yuans par semaine (25 euros). En 2011, 6,6 millions d’étudiants sont sortis diplômés des universités et 1,2 million de Chinois poursuivent des études à l’étranger. 1/3 des jeunes surfent quotidiennement sur le Net et 83% utilisent un téléphone mobile. Environ 62% ont ouvert un compte sur un microblog. Plus de 80 % des jeunes pensent que la Chine « est le pays le plus important du monde » et se disent fiers de ses traditions. 60% se déclarent parallèlement intéressés par « la culture et les modes de vie d’autres pays. »


Franchement les jeunes ambitieux, au-lieu de faire les cons sur Face de Bouc, de Tweeter comme des malades ou d’ouvrir le 572ième site de vente de vins sur le Net à destination de nos concitoyens qui boivent de moins en moins pourquoi ne pas vous lancer dans un Buiseness qui ne demande pas beaucoup de moyens mais qui pourrait déboucher, comme on dit dans les magazines, sur une success story. Bien sûr il vous falloir manier le mandarin* ou bien épouser une jeune chinoise en lui proposant un marché gagnant-gagnant : puisque beaucoup d’entre elles se posent la question « Comment attraper un mari plein aux as ? » (Journal Nanfang Zhoumo de Canton) vous devriez facilement vous entendre sur les termes du contrat de mariage se résumant en un beau retour sur investissement. Cynique moi, sans doute un chouïa, l’âge sans doute qui me permet de manier la dérision sans risque d’être tenté par mes préconisations. Yao Chen, star du microblog en Chine (voir la photo) écrit « le principal problème de la société chinoise ? Tout va trop vite ! » et dire que les Maos en 68 raillaient le slogan « Cours, camarade. Le vieux monde est derrière toi ! »

Guo Jingming : l’écrivain millionnaire à 28 ans 24,5 millions de yuans (environ 3 millions d’euros) de droits d’auteur en 2011. Depuis le début de sa carrière il a gagné 97 millions de yuans (plus de 1é millions d’euros). Des bluettes d’amour et d’aventures pour jeunes, pas très littéraires, de purs plagiats parfois…

 
Note du chroniqueur : toutes les infos sont extraites de « à quoi rêvent les jeunes chinois » Courrier International.
 

 

*Le mandarin « (en sinogrammes simplifiés : 官话 ; en sinogrammes traditionnels : 官話 ; en pinyin : guān huà, « langue des officiels », en sinogrammes simplifiés : 北方话 ; en sinogrammes traditionnels : 北方話 ; en pinyin : běifāng huà, « parlers du Nord »), est une catégorie des langues chinoises parlée dans le nord et le sud-est de la Chine continentale. Envisagée comme une langue, c'est celle qui compte le plus grand nombre de locuteurs dans le monde. Il s'écrit au moyen des sinogrammes et on le transcrit maintenant le plus souvent en pinyin, mais aussi en zhuyin (bopomofo). Même s'il est aujourd'hui enseigné à tous les Chinois, les Chinois plus âgés ne parlent pas tous le mandarin mais d'autres langues chinoises, comme le cantonais. Le mandarin, que les dirigeants communistes ont désigné comme la langue véhiculaire de leur nation entière en une version standardisée (dénommée 普通話 pǔtōnghuà, « langue commune »), était d'abord celle de communautés chinoises du Nord du pays. Bien que possédant aussi une ancienne histoire littéraire, elle ne dérive pas de la langue écrite classique littéraire et artificielle (文言 wényán), abandonnée en 1919 après avoir été utilisée comme langue écrite officielle et littéraire pendant plus de deux mille ans : en effet, c'est d'une langue vernaculaire parlée (白話 báihuà, « langue simple ») que le mandarin procède. » source Wikipédia

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17 janvier 2012 2 17 /01 /janvier /2012 17:00

Le cheval à la cote auprès de la nouvelle génération de vigneron. Le cheval lourd, le cheval de trait que l’on croyait remisé par la mécanisation dans la pénombre de nos magnifiques Haras Nationaux, retrouve une place, certes modeste, dans le paysage des pays développés : débardage du bois, travail de la vigne, maraîchage…

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Quelques infos sur la traction animale pour ceux que ça intéresse puis, en fin de chronique, deux photos sur l’utilisation  de la Traction 11CV

 

Sur environ 1,3 milliards d’agriculteurs au monde (Source FAO - 1998) :

 Près de 30 millions bénéficient du trio mécanisation / intrants synthétiques / irrigation,

  270 millions utilisent la traction animale et la fertilisation animale, peu l’irrigation,

 Le milliard restant travaille manuellement de diverses manières (grattage, bâton à fouir… = travail humain)

 

9 races de trait : L’Ardennais, l’Auxois, le Boulonnais, le Breton. Le Cob Normand, le Comtois, le Percheron, le Trait du Nord et le Mulassier poitevin. Pour plus de renseignements : origine, morphologie, zone d’élevage, aptitudes et utilisations link

 

Selon France-Trait Union des associations des 9 races françaises de Chevaux de Trait

 

Une paire de chevaux laboure environ 50 ares par jour avec une charrue à un seul soc.

        Environ 80 chevaux-vignerons en France en 2005. (si vous avez des chiffres plus récents merci de les communiquer)

        Un cheval nécessite 72 à 100 h de travail/ha.

        En Bourgogne, 11 prestataires de services travaillent avec des chevaux sur différents domaines.

 

La modernité de la traction animale « La préoccupation des temps modernes est le respect de l’environnement : moins polluant, plus respectueux des sols et plus rentable pour les petites surfaces, le cheval devient l’outil le plus moderne qui soit !

 Particulièrement bien adapté au travail de la vigne ou des cultures maraîchères (champs de petite superficie, inter-rangs étroits) »

 

Le site de France-Trait link rappelle quelques principes élémentaires.

 

«  L'effort fourni par l'animal va donc dépendre de la masse à déplacer ainsi que du terrain sur lequel on se déplace, ainsi que du dimensionnement de l'outil (résistance plus ou moins importante du sol, dans le cas d'un outil de travail du sol) ainsi que de nombreux facteurs: température, vent (pour les véhicules volumineux), humidité, nombre de démarrage (coup de collier). A noter qu'un sol sec et dur pénalisera un travail à la charrue, mais favorisera le déplacement du cheval et d'un véhicule. Au contraire le sol humide favorisera le travail à la charrue et pénalisera le déplacement. Par-contre un sol détrempé pénalisera les deux.  La force augmentera considérablement en fonction de la pente, en gros pour une pente de 5% on multipliera l'effort par 3, pour une pente de 10% par 6 et par 9 pour une pente de 15%.  Le travail, sera proportionnel à la distance parcourue.  La puissance nécessaire augmentera en fonction de la vitesse. A noter que les animaux expérimentés ralentissent lorsque l'effort augmente. Une règle approximative donne pour la capacité de traction d'un cheval 10 à 15 % de sa masse, pour un travail de 6h00/jour au pas (cette règle est approximative car 2 chevaux de 500 kg ont une capacité de traction supérieure à un cheval de 1000 kg). »

 

« La compétence du meneur est essentielle pour détecter les signes de fatigue, sachant qu'un surmenage léger mais quotidien entrainera une « usure » prématurée de l'animal. Faire travailler un animal ne s'improvise pas, même si aujourd'hui aucune qualification particulière n'a de caractère obligatoire. »

 

 Du côté du matériel utilisable en traction animale, qui a peu évolué, l'utilisateur devra souvent utiliser du matériel ancien, qui a fait ses preuves, qui est le fruit d'une longue adaptation aux réalités du terrain, et qui a été à l'épreuve d'un usage intensif, mais qu'il faut souvent le remettre en état et dont il est difficile de trouver des pièces de rechange. Les constructeurs de matériels modernes de traction animale, sont peu nombreux (moins de 10 en France). La construction est souvent le fait de passionnés, qui chacun dans son atelier développe, avec beaucoup d'ingéniosité les outils dont ils ont besoin.

 

Reste les 11CV pour le tonneau ou les collabos...

Dimanche à Paris 019 

 

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