Overblog Tous les blogs Top blogs Économie, Finance & Droit Tous les blogs Économie, Finance & Droit
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
1 janvier 2016 5 01 /01 /janvier /2016 06:00
« Si le monde explosait, la dernière voix que l’on entendrait serait celle d’un expert expliquant que la chose est impossible. » BONNE ANNÉE !

Ce bon mot de Peter Ustinov constitue pour moi une arme de dissuasion massive contre la formulation de vœux pour l’année qui commence.

 

L’an passé je m’y étais risqué et aux deux bouts de l’année : l’horreur, qui nous semblait lointaine, rien que pour les autres, nous a rattrapé !

 

«Quarante-sept années de vie commune fracassées. J'oscille entre insomnies et cauchemars, sidération et déni, enfermement et colère, obsédée par cette question : comment une scène de guerre a-t-elle pu se produire, en France, dans les locaux d'un journal satirique ?» Maryse Wolinski.

 

 

  • Le Vendredi 13 Novembre 2015 à 19h30 EAGLES OF DEATH METAL EN CONCERT LE VENDREDI 13 NOVEMBRE 2015, BATACLAN, PARIS 50 Bd Voltaire. Y aller en covoiturage avec Blablacar…

« C’était un supplice interminable » 

 

« Quand nous sommes arrivés en face de la salle de concert, on pouvait distinguer la scène illuminée du dehors. Au Bataclan, tu passes cinq mètres et tu atterris directement dans la salle… Les tirs ont commencé à retentir à la septième chanson, “Kiss the Devil”, environ 35 minutes après le début du concert. On a entendu des coups de feu, les gens ont commencé à crier et étaient pris de panique. Il y avait des flashs, des éclairs, derrière lesquels se dessinaient des silhouettes. Il était difficile de s’apercevoir du nombre de blessés ou tués. Le noir emplissait la salle. Le public s’est allongé par terre dès les premiers tirs. On s’est ensuite relevé, il y a eu un deuxième mouvement de foule. Les gens disaient ” Il faut se barrer”, certains se sont précipités vers la sortie la plus proche et on eut la chance de pouvoir s’échapper… Les tirs ont repris, la foule s’est jetée à nouveau à terre. C’est à cet instant que l’attente interminable a débuté. La tête contre le parquet, on a évité d’émettre le moindre son et mouvement pendant plus d’une heure pour éviter de se faire repérer »

 

Et il eut, bien sûr, un après… un bien étrange après qui me trouble, me déconcerte, me fait douter de notre capacité à retrouver, en notre vieux pays, le vivre ensemble, le bien vivre ensemble par-delà nos différences et nos convictions.

 

Cédant à nos peurs, serions-nous devenus des handicapés du cœur ?

 

Tout devient prétexte à déchirures, à invectives, à exclusion, au repli sur soi… les réseaux sociaux charrient des tombereaux d’ordures… les urnes débordent de bulletins nauséabonds… les médias courent après l’audience en tendant leurs micros à ceux qui font le plus de bruit… nos intellectuels se mirent dans leur miroir… nos dirigeants ne pensent plus, ils se vautrent… et nous que faisons-nous ?

 

Vivre en bonne intelligence !

 

Votre serviteur qui se dit que le bout de la route se rapproche a bien du mal à vous souhaiter, à nous souhaiter, une bonne année 2016.

 

 

Et dire qu’en 2008 je chantais l’année des mots bleus… 

 

Partager cet article
Repost0
31 décembre 2015 4 31 /12 /décembre /2015 12:15
La version vin de « Comment ça va ? »

Comme je suis un bon garçon en ce dernier jour de l’année j’ai décidé d’amorcer la pompe de votre jeu « comment ça va ? » en vous proposant les réponses des plus hautes personnalités du monde du vin. Si j’en ai oublié vous pouvez compléter.

 

Bien sûr, avec les people, les politiques, l’ami Onfray vous aurez sans souci du grain à moudre pour le gui l’an neuf…

 

Michel Rolland : « Je manque d’oxygène. »

 

Pierre Lurton : « Comme un Cheval ! »

 

1 caviste alternatif : « Ça goûte bien ! Ça sent le purin...»

 

Stéphane Derenoncourt : « Comme un rock ! »

 

Denis Saverot : « Demandez à ma belle-mère »

 

Hubert de Boüard de Laforest : « Comme une cloche ! »

 

B&D : « 100/100 »

 

Isabelle Saporta : « Demandez à mon avocat ! »

 

Bernard Magrez : « Comme un Pape ! »

 

Alexandre Bain : « Ça baigne. »

 

Jacques Dupont : « Je m’Invigne ! »

 

Le blogueur de l’année 2015 de la RVF : « Je MANIFESTE… »

 

Pierre Castel : « Comme un Vieux Pape ! »

 

Le futur blogueur de l’année 2016 de la RVF : « Je jouis ! »

 

Philippe Sereys de Rothschild : « C’est le Cadet de mes soucis.»

 

1 buveur de vin nu : « Pile, poils ! »

 

La blogueuse de l’année 2014 : « ELLE va bien ! »

 

Partager cet article
Repost0
31 décembre 2015 4 31 /12 /décembre /2015 09:41
Au réveillon si vous vous ennuyez jouez donc à « Comment ça va ? »

« Expression simple et quotidienne de salutation, « comment ça va ? » revêt originellement un sens que l’on ne soupçonne pas. On se doute aisément que la question à trait à la santé de son interlocuteur.

 

Celle-ci serait originaire de la fin du moyen âge avec les débuts de la médecine grand public. À l’époque l’indicateur essentiel de la santé étaient les selles. La question « comment allez-vous? » renvoyait directement à la consistance, l’odeur et autres qualificatifs de la défection de l’interlocuteur.

 

Pour les derniers sceptiques tentez de traduire l’expression anglo-saxonne « How do you do? », littéralement « comment fais-tu? ».

 

« La dame (...) ajouta (...) qu'elle faisait à présent des vents en allant à la selle, que c'était comme un vrai feu d'artifice... Qu'à cause de ses nouvelles selles, toutes très formées, très résistantes, il lui fallait redoubler de précautions... Parfois elles étaient si dures les nouvelles selles merveilleuses, qu'elle en éprouvait un mal affreux au fondement... Des déchirements (...) »

 

Louis-Ferdinand Céline - Voyage au bout de la nuit – 1932

 

Dans un exercice de style original, Umberto Eco, imagine, dans Comment voyager avec un saumon les réponses obtenues d’un certain nombre de personnages mythiques ou célèbres à la question « comment ça va ? »

 

Shakespeare : « Comme il vous plaira. »

 

Franklin Benjamin : « Du tonnerre ! »

 

Marat : « Ça baigne ! »

 

Casanova : « Tout le plaisir est pour moi. »

 

Paganini : « Allegro ma non troppo. »

 

Kafka : « J’ai le cafard»

 

Marguerite Duras : « Bien. Forcément bien… »

 

Dracula : « J’ai de la veine. »

 

Freud : « Et vous ? »

 

Lazare : « Ça marche. »

 

De Gaulle : « Excusez-moi, J’ai un appel. »

 

Agatha Christie : « Devinez. »

 

Einstein : « relativement bien. »

 

Passez une bonne journée et à l’année prochaine sur mes lignes…

Partager cet article
Repost0
31 décembre 2015 4 31 /12 /décembre /2015 06:00
Au gui l'An neuf ! Sous le gui dans la forêt, les ennemis devaient déposer leurs armes et observer une trêve…

« O Ghel an Heu »

 

Panoramix, le druide vénérable du Village des irréductibles gaulois Astérix et Obélix, détenteur du savoir, et notamment du secret de la potion magique dont il a lui-même créé la recette, a popularisé la cueillette du gui dans la forêt des Carnutes.

 

Pline dans son Histoire Naturelle écrit :

 

« Les druides n'ont rien de plus sacré que le gui et l'arbre qui le porte, pourvu que ce soit un rouvre. Le rouvre est déjà par lui-même l'arbre qu'ils choisissent pour les bois sacrés, et ils n'accomplissent aucune cérémonie sans son feuillage (...) On trouve très rarement du gui et, quand on en a découvert, on le cueille en grande pompe religieuse… »

 

« … on le cueille dans une grande cérémonie religieuse, le 6e jour de la lune, car c’est par cet astre que les Gaulois règlent leurs mois et leurs années, de même que leurs siècles de 30 ans. On choisit ce jour parce que la lune y a déjà une force considérable, sans être cependant au milieu de sa course. Ils appellent le gui d’un nom qui signifie « qui guérit tout ». Après avoir préparé un sacrifice au pied de l’arbre on amène deux taureaux blancs dont les cornes sont liées pour la première fois. Vêtu d’une robe blanche le prêtre monte à l’arbre, coupe avec une faucille d’or le gui, qui est recueilli dans un linge blanc. Ils immolent alors les victimes en priant la divinité de rendre ce sacrifice profitable à ceux pour qui il est offert. »

 

Petite précision la faucille n’était point d’or, la serpe était d’airain alliage à base de cuivre contenant de l’or et de l’argent.

 

La cueillette du gui se faisait donc au solstice d'hiver, c'est à dire aux environs de Noël. Depuis cette époque, le gui est toujours présent chez nous à Noël et au jour de l'An. En tranchant la touffe de gui, l'officiant clamait en celtique : O ghel an hem, c'est à dire : Le blé germe. Le solstice d'hiver étant le point de départ de la renaissance où le soleil et de la nature avec lui.

 

C'est donc cette expression qui, de déformation en déformation a donné au Moyen Age, lorsque le sens profond du rite s'était perdu, le célèbre au gui l'An neuf !

 

Le Chêne à gui c'était le plus sacré des arbres, représentant du maître des dieux, chez les Romains, les Celtes ou les Germains : « Lorsqu'au détour d'un sentier dans la forêt, on se trouve face à un Rouvre plusieurs fois centenaire, on peut comprendre le sentiment qui conduisit les hommes à rendre un culte à ce géant, tant s'imposent sa majesté,..., la force de ses branches noueuses, grosses comme des arbres, la puissance de sa cime »

 

Le chêne à gui était donc l'arbre des druides qui croyaient que cette plante était semée sur le chêne par une main divine et voyaient dans l'union entre leur arbre sacré et ces rameaux toujours verts un symbole d'immortalité. Le gui était considéré comme une plante sacrée. Car selon eux, il avait des propriétés miraculeuses, dont celles de guérir certaines maladies, d'immuniser les humains contre les poisons, de leur assurer la fertilité et de les protéger des méfaits de la sorcellerie.

 

Lorsque des ennemis se rencontraient sous le gui dans la forêt, ils devaient déposer leurs armes et observer une trêve jusqu'au lendemain. C'est de là dit-on que proviendrait, la coutume de suspendre une boule de gui au plafond et d'y échanger un baiser en signe d'amitié et de bienveillance.

 

Chez les anglo-saxons cette coutume fort répandue est rattachée à la légende de Freya, déesse de l'amour, de la beauté et de la fécondité, selon laquelle un homme devait embrasser toute jeune fille qui, sans s'en rendre compte, se trouvait par hasard sous une gerbe de gui suspendue au plafond.

 

Curieuse plante, en vérité, que le gui ! C’est une espèce hors-sol puisque cet arbrisseau est incapable de vivre dans le sol, faute de racines, et qu’il est donc condamné à vivre accroché à un arbre, ses boules « ornent » un grand nombre d'arbres, le pommier et le peuplier tout particulièrement, mais il se fixe rarement sur le chêne et le châtaignier.

 

Plante parasite ?

 

« On devrait plutôt dire qu’il est semi-parasite « précise Anicet. « C’est vrai que le gui puise de la sève brute à l’arbre sur lequel il s’est fixé, mais contrairement aux végétaux totalement parasites, cette espèce contient - et en grosse quantité - de la chlorophylle qui lui permet de réaliser la célèbre photosynthèse ».

 

« Alors qu’une feuille d’arbre ordinaire vit environ six mois, la feuille de gui vit un an et demi. Elle ne tombe que pendant l’été de l’année qui suit sa naissance. À l’époque, de nouvelles feuilles ont déjà pris la relève depuis au moins quatre mois et c’est pourquoi le gui, arbrisseau à feuilles caduques, reste perpétuellement vert. À l’âge de trente ans, un arbre mesure 10 à 20 m de haut... Le gui, lui, ne fait encore que 80 cm à 1 m de diamètre. »

 

 

« Une boule de gui peut vivre jusqu’à l’âge de trente-cinq ans. Elle fabrique pendant cette période plus de 30 000 baies, petits fruits ronds d’abord verdâtres qui prendront, après sept mois environ, une étonnante coloration qui les feront ressembler à des globes lumineux en verre opalin dont une ou deux seulement - et grâce à la dissémination effectuée principalement par la fauvette à tête noire la fauvette à béret vert et la grive draine - donneront naissance à de nouvelles boules de gui. »

 

Dans la médecine d'autrefois, il était l'antispasmodique type, spécifique de l'épilepsie, des convulsions, de l'apoplexie. Actuellement il est utilisé dans le traitement de l'hypertension artérielle, dans l'artériosclérose, les troubles nerveux du cœur, les hémorragies, l'hémoptysie ( 20 grammes de feuilles coupées en morceaux pour un demi litre d'eau ; faire macérer à froid toute la nuit et boire dans la journée 2 à 3 verres par jour avant les repas ). À l'extérieur, les cataplasmes chauds de feuilles et de baies, bouillies quelques minutes dans de l'eau ou du lait, calment les douleurs de la goutte et des rhumatismes. »

 

HISTOIRE DU GUI : UN PARASITE GUERISSEUR

 

Intérêt apicole

 

Les fleurs mâles et femelles du gui produisent du nectar en quantité relativement modérée, ainsi qu’un pollen assez abondant au niveau des fleurs mâles seulement. Du fait de leur floraison très précoce, ils constituent une source de nourriture utile à la colonie pour préparer la reprise du couvain, et ce d’autant plus que les floraisons mellifères sont encore bien rares à cette époque de l’année.

 

Le gui a fait don de deux adjectifs à la langue française :

 

  • gluant vient de glu ;

  • visqueux dérive de viscum, le nom latin du gui.

En fait, sous l’enveloppe nervurée de la baie du gui, se cache une substance pulpeuse et limpide : la viscine. C’est avec ce composant naturel que l’on fabriquait jadis la glu ... servant à capturer les petits oiseaux. Plaute, écrivain latin, constatait : « La grive, en répandant le gui, aide à la production de la glu grâce à laquelle elle sera capturée... » À bon entendeur salut...

 

 

À propos de grive dans son bel album « Anthologie du Petit Gibier » de la bécasse à l’ortolan chez Albin Michel, Jean-Jacques Brochier, en évoquant la Grive – celle qui « sauve le chasseur de la bredouille ? » écrit : « La meilleure est la grive de vigne, ou musicienne, c’est elle qui chante le mieux. Particulièrement à l’époque des vendanges, quand elle de gorge de raisins bien mûrs, qui la rendent pompette. De là la légende de ces grives soûles qu’on poursuivait entre les rangs de vigne et qu’on prenait à la main, ou d’un revers de casquette, treize à la douzaine. On a lu ça cent fois dans les livres, mais que celui qui a assisté personnellement à la chose me fasse signe. Je promets de le régaler d’une fricassée dont il se souviendra. Dans les mêmes livres, on dit aussi que les grives s’abattaient en si grand nombre sur les ceps qu’il fallait battre le tambour jour et nuit pour sauver la vendange ! C’était, sans doute, du temps que les bêtes parlaient. »

Partager cet article
Repost0
30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 07:00
Et si la Romanée-Conti faisait des bulles de Bourgogne ?

Pure provocation ou simple interrogation ?

 

Ce qui m’a décidé à écrire cette chronique ce sont les délires des journalistes suite à la mise en place au 31 décembre 2015, des autorisations de plantation qui remplacent les droits de plantation. La mesure s’accompagne du dézonage du vignoble français : il devient donc possible de planter des vignes sur tout le territoire.

 

Fin décembre, les professionnels de FranceAgriMer ont validé officiellement cette décision européenne prise en 2007 et entrée en vigueur vendredi.

 

Rien de vraiment nouveau sous le soleil puisqu’il s’agit de donner l'autorisation aux vignerons d'étendre leurs vignes déjà existantes ou d'en planter de nouvelles dans un contingent : chaque année, la surface viticole nationale pourra ainsi croître de 1 %. Soit 8 057 ha supplémentaires pour 2016.

 

Je signale à la gente journalistique qu’en France on a toujours planté, parfois à l’excès dans de grandes appellations Bordeaux et Cognac, de nouvelles surfaces de vignes. Donc vraiment je ne vois pas où est le loup dans la bergerie.

 

Alors écrire comme dans la Croix que «Pour la première fois en 2016, les viticulteurs français vont pouvoir étendre leurs vignes ou en planter de nouvelles.» en dit long sur la capacité des journalistes à travailler leur dossier. C'est faux. mais bon qui lit encore dans la presse ce type d'article ? Pas grand monde !

 

Et tout le monde reprend en boucle la même antienne : crédibilité zéro...

 

La novation c’est que théoriquement il sera possible de le faire partout en obéissant aux règles édictées pour les AOP, les IGP et les VSIG.

 

Oui, oui chers journalistes les VSIG ça existait déjà...

 

« Dans certaines régions, les plantations de nouvelles vignes seront automatiques. Dans d'autres, nous déciderons de les limiter», prévient Jean-Luc Dairien, directeur de l'Inao (Institut national de l'origine et de la qualité) qui, avec FranceAgriMer, instruira les demandes. Les conseils régionaux des zones concernées pourront aussi imposer un plafond de développement des surfaces plantées. »

 

Bref, le risque de voir la vigne coloniser les nouvelles régions fait partie des fantasmes que certains aiment à cultiver.

 

Je cite :

 

« Mais en Champagne, où les viticulteurs sont très sourcilleux en ce qui concerne leur territoire, des guerres de tranchées s'annoncent pour que la Picardie et son vin blanc ou rosé ne viennent pas piquer la vedette au renommé vin effervescent. » Le Parisien

 

« Ce qui inquiète le monde viticole français, c'est qu'on puisse planter des vignes n'importe où sans tenir compte du terroir, du sol ou de l'ensoleillement. Cela conduirait à abaisser la qualité de la production nationale et à écorner l'image de marque des vins français, notamment à l'export. Dans le vignoble champenois, on s'étrangle déjà de voir arriver de mauvais vins effervescents sur le marché. » France 3 Bourgogne.

 

Moi je m’étrangle de rire.

 

Il suffit de se promener dans la capitale pour contempler les publicités de 2 marques d’effervescents sans indication géographique : Kriter et Charles Volner.

 

La maison Castel vient de lancer des bulles d’Oc sous sa marque La Roche Mazet

 

 

Les bulles ont la cote : « En cette période de fêtes de fin d'année une boisson ne manque sur aucune table de France et de Navarre : le Champagne. Traditionnelle boisson du Réveillon, notamment, avec laquelle on trinque, elle est de plus en plus menacée par son "équivalent" italien, le Prosecco. Ce dernier se vend beaucoup plus en termes de quantité, mais ne dépasse pas son grand frère en valeur. » 

 

Bref, à force de jouer à se faire peur on raconte des grosses bêtises.

 

S’il suffisait de planter des vignes n’importe où pour bien vendre du vin effervescent ou non ça se saurait !

 

L'important c'est de boxer dans sa catégorie et, dans un marché ouvert, la frilosité à la française augure bien mal de l'avenir... Nous nous payons de mots et ce ne sont pas des contingents nationaux qui nous préserveront du dynamisme de nos concurrents italiens et espagnols.

 

Mais laissons les soucis d'avenir de côté, nous adorons les lignes Maginot, pour arriver là où je veux en venir depuis le début. 

 

Et si la Romanée-Conti faisait des bulles de Bourgogne ?

 

Pourquoi poser une telle question quasi-sacrilège ?

 

Explication :

 

 

Pour étayer ma démonstration je vous propose de consulter une publicité d’un site de vente de vin en ligne que j’ai reçu hier.

Et si la Romanée-Conti faisait des bulles de Bourgogne ?
Et si la Romanée-Conti faisait des bulles de Bourgogne ?
Et si la Romanée-Conti faisait des bulles de Bourgogne ?

Louis Picamelot Crémant de Bourgogne Un magnifique crémant aux bulles persistantes ! 13,00 euros

 

Janisson Baradon Champagne Brut Beaucoup de raffinement pour cette cuvée ! 22,50 euros

 

Brimoncourt Champagne Extra Brut Équilibre et générosité pour cette cuvée extra brut ! 40,00 euros

Qu’est-ce qui justifie une telle différence de prix entre un Crémant de Bourgogne et le Champagne ?

 

La notoriété de ce dernier, ses marques mondiales, et comme la notoriété ça ne se bâti en profitant de l’opportunité d’une libéralisation encadrée de l’extension du vignoble c'est la démonstration en vrai grandeur de l'inanité des craintes évoquées par nos gratte-papier.

.

Et pourtant la Champagne et la Bourgogne se touchent via le plus grand village en nombre d'ha de Champagne : les Riceys.

 

Et pourtant Chardonnay et Pinot noir règnent dans les deux régions en maîtres.

 

Et pourtant la méthode traditionnelle utilisée pour élaborer le crémant c’est la méthode champenoise que les Champenois ont exigé de détenir en exclusivité.

 

Et pourtant je ne parle pas des rendements, ça pourrait fâcher.

 

Et pourtant la Bourgogne est aussi prestigieuse que la Champagne.

 

Bref, sans offenser la fierté champenoise j’affirme tranquillement qu’il y a sur le marché un nombre, que je ne saurais évaluer, de champagnes sans intérêt et un nombre de crémant de Bourgogne excellents.

 

Mais Louis Bouillot ça fait un peu péquenot face à la Veuve Clicquot.

 

Alors, si vous voulez bien vous reporter, chers journalistes, à ma chronique sur la fixation des prix j’espère que vous aurez enfin compris que vos craintes sont de purs fantasmes.

 

On ne vend pas du vin comme des choux et des navets ou comme du blé : prière de lire Braudel !

 

Et j’en reviens à mon titre, certes, provocateur : Et si la Romanée-Conti faisait des bulles de Bourgogne ?

 

Qu’Aubert de Vilaine me pardonne ce ne serait en rien déchoir que de faire des bulles de Bourgogne en ce terroir prestigieux mais tout simplement remettre les pendules à l’heure légale. Donner des lettres de noblesse à un produit qui, sans les avoir eu de naissance, les a acquise par son excellence.

 

Merci à Carole Colin du restaurant Les Climats, la meilleure ambassadrice des bulles de Bourgogne, de m’avoir soufflé cette question qui dérange…

 

Démonstration magistrale de l'excellence des Crémants de Bourgogne par Carole sur des plats de Julien Boscus le chef des Climats et de Grégory Mourer, le pâtissier dans la vidéo ci-dessous :

 

 

Partager cet article
Repost0
30 décembre 2015 3 30 /12 /décembre /2015 06:00
« Faire bombance braconnière est un plaisir interdit dont il est difficile de se passer. »  Les ortolans de Mitterrand et de Juppé… le futur blogueur de l’année 2016 de la RVF exulte !

Le 9 janvier 1997 Catherine Coroller écrivait dans Libération :

 

« La Ligue de protection des oiseaux (LPO) ne décolère pas. Elle n'admet pas que l'ancien président François Mitterrand et l'actuel Premier ministre, Alain Juppé, aient pu manger des ortolans, oiseaux en théorie protégés. Elle vient d'ailleurs d'adresser une plainte à la Commission européenne afin que celle-ci engage une action juridique auprès de la Cour de justice de La Haye.

 

C’était après que Georges-Marc Benamou, auteur du Dernier Mitterrand, tout juste paru chez Plon, rapporte que François Mitterrand aurait mis des ortolans au menu de son réveillon du 31 décembre 1995, une semaine avant sa mort. «Pas de réveillon sans ortolans, avait fait savoir le président avant de partir pour l'Egypte, rapporte Benamou.

 

 

Faux réplique Jack Lang dans son Dictionnaire amoureux de Mitterrand : « J’aurais aimé qu’il en fût ainsi. Mais ce jour-là, Mitterrand n’est pas en état de faire honneur aux mets habituels. Il soutient comme il peut la conversation avec les uns et les autres qui viennent à ses côtés. »

 

Du côté d’Alain Juppé, alors Premier Ministre, dans une interview au magazine Elle du 23 décembre dernier, il met les pieds dans le plat. Non seulement il reconnaît, non sans une certaine complaisance, avoir mangé, dans une palombière, des pinsons à l'ail et au persil et des ortolans, mais il se justifie en arguant qu'il s'agit de «rites typiquement landais». «Ce qui est amusant au sujet des ortolans, c'est qu'il est interdit de les chasser et de les commercialiser, continue le ministre, mais, dans les bons endroits, on en trouve toujours»

 

Deux incises contemporaines :

 

- 16 % des Français souhaitent réveillonner avec Alain Juppé et le place en tête (16%) et s’il leur servait des ortolans ça ferait plaisir à un autre Alain, Bougrain-Dubourd bien sûr… 

 

L’actuelle chroniqueuse vineuse du magazine ELLE, lauréate 2014 de la RVF pourrait alors proposer un accord ortolans-vins...

 

Le Jack, amoureux fou de Tonton, avoue lui que « se délecter de produits en voie de disparition fait saliver. » et s’interroge : «Qui après nous pourra encore en manger? »

 

Égoïsme culinaire… très antiécologiquement correct… détestable et délectable à la fois… « … et Mitterrand ne boude pas ses plaisirs-là, ripailleurs et transgressifs, frondeurs et jouisseurs. »

 

Le portrait-robot tout craché du futur blogueur de l’année 2016 de la RVF !

 

Notre Jack conte :

 

« Au réveillon du premier de l’an, à Latché, il y a parfois des ortolans au menu. On est au cœur de la Gascogne. Il convient de sacrifier ces pauvres petits passereaux, migrants capturés alors qu’ils rejoignent pour l’hiver les terres chaudes du Proche-Orient et de l’Afrique, après un été en Europe. Ces volatiles pépieurs sont piégés par des matelotes et des appelants. Puis, on les engraisse pendant trois semaines avant de les estourbir à l’armagnac. »

 

Le « dealer » d’ortolans est Henri Emmanuelli, président du Conseil Général des Landes, qui a ses réseaux, ses fournisseurs et qui adore braver la sensiblerie parisienne qui s’offusque des mœurs des ensauvagés planqués dans leur palombière. » dixit Jack.

 

À cette lecture le futur blogueur de l’année 2016 de la RVF jouit !

 

François Mitterand peint par Derek Kostab Acrylic on canvas: 505mm x 505mm

 

« Ensuite, au de la table, les nez plongent dans les cassolettes. On ne se met pas à couvert d’une blanche serviette pour mieux exalter les saveurs. Cela fait un peu trop couleur locale et terroir immémorial pour la société savante et l’assemblée de civilités qui se réunissent dans la résidence secondaire du Président. »

 

Là, le futur blogueur de l’année 2016 de la RVF, tord le nez

 

« Malgré tout, les fumets se concentrent, mêlant air de la forêt et ardeur du gibier. Il faut ensuite saisir à mains nues l’oisillon tiède qui pèse tout juste 25 grammes. Et tout manger, bec et viscères, ramures et ramages sans plumages. Il faut tout ingurgiter. »

 

Notre futur blogueur de l’année 2016 de la RVF entre en épectase !

Partager cet article
Repost0
29 décembre 2015 2 29 /12 /décembre /2015 10:48
Le Parisien c’est en titrant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui : « Fin de l'indication géographique : avis de tempête dans les verres de vin »

Ce matin, comme chaque matin, je fais ma revue de presse et je tombe sur ce titre du journal le Parisien « Fin de l'indication géographique : avis de tempête dans les verres de vin »

 

Sur le site du journal le titre est moins racoleur « Indication géographique : avis de tempête dans les verres de vin »

 

Pour qui connaît les subtilités de la chose viticole en fait de tempête dans un verre de vin c’est plutôt tempête dans un verre d’eau. Nos braves journalistes parigots allèchent à bon compte les gogos.

 

« Avez-vous déjà trempé vos lèvres dans un vin blanc* breton ? Humé le bouquet d'un breuvage ch'ti dont le raisin a poussé sur les terrils du Pas-de-Calais ? C'est peu probable car, jusqu'à présent, ces vins, produits souvent par des associations et sur de petites parcelles, étaient interdits à la vente. A partir du 1er janvier, ce ne sera théoriquement plus le cas avec l'arrivée des nouvelles plantations, n'importe où en France, des « vin sans indication géographique » (VSIG). Une petite révolution venue de Bruxelles, aux contours encore flous et à l'impact difficilement prévisible, qui fait déjà trembler le monde viticole. »

 

Tout ça c’est pour faire joli car l’affaire est verrouillée par les autorisations de plantations nouvelle manière. D’ailleurs le sieur Dairien, directeur de l'Inao, en mots choisis, le confirme « Dans certaines régions, les plantations de nouvelles vignes seront automatiques. Dans d'autres, nous déciderons de les limiter »

 

Libéralisation vous avez dit libéralisation ?

 

Révolution en peau de Lapin !

 

MDR comme le disent les accros de Face de Bouc !

 

Didier Michaud vigneron bordelais le confirme « Dans le même temps que cette "libéralisation", il est actuellement mis en place un nouveau système de gestion des droits de plantation, qui après analyse par mon esprit tordu risque au contraire de mettre à mal la pérennité des producteurs de VSIG en zone AOC. Cela laisse en effet la possibilité à des comités compétents de bloquer les replantations, même sans parler d'extension. »

 

Créer le buzz voilà l’avenir de la presse généraliste et ça marche puisque sitôt « l’info » publiée Hélène Jouan la citait dans la revue de presse de France Inter et le Bien Public de Côte d’Or titrait Révolution en vue dans le monde du vin.

 

RTL  : Les zones géographiques ne devront plus être indiquées sur les bouteilles, faisant craindre à certains une libéralisation sauvage du secteur.

 

Ainsi va le monde, ainsi va notre vieux pays tout le monde raconte n’importe quoi et s’est relayé par n’importe qui…

 

 

Partager cet article
Repost0
29 décembre 2015 2 29 /12 /décembre /2015 06:00
Le chemin de traverse d’Éric Guérin part de sa Mare aux Oiseaux sur l’île de Fédrun, en Brière, pour nous mener sur le long court de ses Migrations…

Double plaisir que d'avoir entre mes mains ce très beau livre, le premier intime niché tout au fond de mon petit jardin d’intérieur, le second surgit dès la première phrase d’Éric Guérin :

 

« À travers ces pages, je souhaite vous entraîner sur mon chemin de traverse, dans mon jardin secret, où je puise cette force que je traduis à ma façon en cuisine, sur mon île, en Brière, et jusqu’à Giverny aux portes de mon enfance. »

 

Des mots qui me touchent : « trouver chaque matin l’énergie pour animer cet univers*… le recul nécessaire que je prends ensuite sur les choses préserve en moi une certaine pureté enfantine… du dessin à la table, mes plats sont le récit d’une transmission dont les membres de mon équipe sont les passeurs… »

 

* L'héroïsme du quotidien

 

Les petites mains « C’est ainsi que l’on appelait les jeunes garçons qui entraient à l’atelier auprès d’un maître pour apprendre un métier manuel. Cette expression indiquait deux choses : le jeune âge et la totale inexpérience de l’apprenti, auquel on confiait les tâches les plus simples afin de lui permettre de se familiariser avec le métier sans provoquer de dégâts. »

 

Transmissions page 166

 

Sa cuisine : « … une forme de verticalité alchimique fondée sur trois principes :

 

  • La terre pour les racines, l’histoire, la culture, le savoir-faire, le geste ;

  • L’eau, toujours très présente autour de moi, élément conducteur d’échange, de partage, de mise en relation entre les choses ;

  • L’air pour le voyage, le rêve, l’évasion et la liberté.

 

 

La Brière, l’île de Fédrun : dans mon petit roman du dimanche en décembre 2009 j’écrivais : 

 

« Le lendemain matin, à la première heure, dans une fourgonnette Peugeot, que les services du Préfet avait dégottée je ne sais où, Chloé et moi prenions le chemin de la Grande Brière… La Grande Brière avec ses canaux, ses plans d’eaux peu profonds, ses roselières, ses prairies inondables et ses buttes où se perchent de minuscules villages est un monde clos, un monde consanguin, autarcique. Les Briérons pendant des siècles bénéficièrent d’un statut unique en France : ils étaient propriétaires du marais par la grâce du duc François II de Bretagne. Chassant, pêchant, pratiquant l’élevage et tirant l’essentiel de leur subsistance du marais, les habitants brûlant la tourbe extraite de leur sol manifestèrent toujours une franche hostilité à tout ce qui venait du dehors. Comme Chloé et moi ressentions un réel besoin de nous isoler pour mettre un peu d’ordre dans nos vies chaotiques, dans l’hostilité profonde de la Brière nous étions sûrs que les autochtones nous ignoreraient. »

 

« … Un seul accès menait à l’Ile de Fédrun, butte de terre au milieu du marais posée sur un lit de roseaux. Le jour se levait et, en des haillons cotonneux, la brume s’effilochait au-dessus de la curée, le canal cernant l’île sur le lequel les chalands familiaux étaient amarrés à des pontons donnant sur de minuscules jardinets collés aux maisons basses recouvertes de roseaux… Le premier soleil levait une part du mystère de l’île en la parant d’un camaïeu de vert et d’exhalaisons fortes de vases putréfiées et de mousse fraîche. Pas âme qui vive, le chant des oiseaux, le clapotis des eaux, loin d’être saisis par une impression d’échouage sur cette levée de terre, Chloé et moi, sans avoir à nous le dire, ressentions au contraire une grande paix nous envahir. À mille lieux de nos folies ordinaires nous nous arrimions à une terre de tout temps hostile aux étrangers ; une terre en train de mourir dans l’indifférence générale. »

 

 

Le point de départ du chemin de traverse d’Éric Guérin c’est sa Mare aux oiseaux, ouverte le 1er avril 1995 sur l’île de Fédrun, qu’il a construit à son image, modelant chaque détail de cette bâtisse devenue «sa maison»

 

Elle et lui depuis 20 ans : « un vieux couple » ?

 

Ce ne fut pas un long fleuve tranquille « Après un démarrage en douceur commence plusieurs années de galères où pour assurer le quotidien, en plus de son activité d’hôtelier-restaurateur, il installe au fond de son jardin au bord du marais une crêperie pour rassasier les touristes qui viennent visiter les marais. Mais malgré toute sa bonne volonté les hivers sont longs et rudes et en février 2000 au moment où il est prêt à raccrocher il décroche sa première étoile au Michelin. »

 

Ideemiam Anne Inquimbert vendredi 12 octobre 2012

 

Voyage, voyage…

 

Migrations c’est le carnet de bord d’un éternel voyageur… Mali, Sénégal, Brésil, Inde, Italie, Mykonos, New-York, Barcelone, Maroc, Japon, Miami, Laos, Languidic, Saint-Nazaire, Cambodge, Birmanie… avec les retour à Fédrun. C’est le journal intime d’un enchanteur, ses découvertes, ses joies, ses doutes, ses angoisses et ses espoirs… C’est une superbe invitation pleine d’émotions au banquet de la vie…

 

7 chapitres, 7 émotions : Amour, Joie, Désir, Angoisse, Amertume, Enchantement, Volupté…

 

De superbes photos et des recettes bien sûr…

 

 

 

RENCONTRE INSOLITE

 

Coup de cœur !

 

La sardine :  « et moi tu m'adores comment ?

 

- comme le beurre de sardines...

Le canard de Challans : ma vieille Vendée maraîchine…

 

Le sel de Guérande :

 

« Et puis, un beau jour de 1984, à la demande d’un certain Claude Evin, député de Loire-Atlantique, compagnon de route de mon Ministre Michel Rocard alors en charge de l’Agriculture, j’ai reçu dans mon bureau de la galerie Sully, au 78 rue de Varenne une délégation de paludiers de Guérande. Je les ai écoutés avec attention sur un sujet dont j’ignorais tout. Ils m’ont dit que leurs marais salants, les plus septentrionaux d'Europe, avaient failli disparaître dans les années 70, menacés par un projet de rocade. Que les paludiers guérandais s’étaient organisés en syndicat de producteurs en 1972 pour défendre le site et leur profession. Qu’ils étaient environ 180 paludiers entretenir l’architecture de leur marais. »

 

Cerise sur le gâteau je m’aperçois que cette rencontre insolite, entre un canard et une sardine (on dirait du Chaissac), est le premier plat signature d’Éric Guérin à La Mare aux Oiseaux.

 

Voilà, maintenant vous savez qui vous reste à faire : courir chez votre libraire acheter MIGRATIONS aux éditions de La Martinière je n’en connais pas le prix puisqu’on me l’a offert.

 

Faites de même en ce temps d’étrennes !

 

Pour les nouveaux venus sur ce blog : cliquez sur les liens en rouge pour en savoir plus...

 

 

Partager cet article
Repost0
28 décembre 2015 1 28 /12 /décembre /2015 06:00
Ça part comme des petits pains, mais pourquoi ? Le prix !

Ha ! le prix, les prix, leur indice mensuel, leur inflation, leur déflation, les prix cassés de la GD, les prix bon poids de l’épicier, les prix d’ami, les prix de marchands de chaussures, les prix de chez Hermès, ou de chez Tati, ceux des GCC… mais savez-vous comment ils sont fixés depuis la disparition du contrôle des prix ?

 

« Le modèle walrasien et le modèle classico-marxien ont le mérite de dégager les deux principes élémentaires d'analyse des prix, la détermination du prix dans l'échange (Walras), la détermination du prix dans la production (Ricardo), chacun souffrant inversement de l'unilatéralité de son propos. Encore faut-il préciser que la théorie des prix ne saurait se limiter à celle de leur détermination. L'étude du processus de formation de ces mêmes prix importe au plus haut point. Il convient au préalable de préciser la notion de formation des prix en la distinguant de celle de détermination des prix. »

 

Rassurez-vous je ne vais pas vous bassiner avec le prix d'équilibre en concurrence pure et parfaite qui égalise la demande et l'offre et qui satisfait en même temps les désirs des acheteurs et des vendeurs.

 

Je suis beaucoup plus terre à terre.

 

Je me contente d'une petite histoire vraie et d'une interview de 2 monstres sacrés du vin : le Pape Clément et le Petit Sibérien.

 

« Dans un restaurant très chic de New-York, le plat du mercredi soir était de façon inattendue quoique régulière, les spaghetti aux boulettes de viande. Il restait généralement des pâtes toute la soirée, mais les boulettes, préparées selon la recette traditionnelle, partaient avant le milieu du service.

 

Il se trouva un client pour ne rien comprendre au succès d’un plat aussi simple.

 

« Qu’est-ce qu’ils ont de si spécial, ces spaghetti-boulettes ? demanda-t-il à l’un des propriétaires.

 

- Leur prix » répondit-il simplement.

 

In Chaque jour est un festin James&Kay Salter

 

Hé oui mes chers, des spaghetti-boulettes au prix du caviar et ça part comme des petits pains ! J’exagère à peine…

 

Que penser de l’inflation du prix des vins ?

 

H. B. : Quand il a fallu fixer le prix de La petite Sibérie, j’ai su par un ami qu’il y a en Amérique des wine shops où l’on trouve des vins entre cent et deux cents dollars et que ça ne gêne personne. Les vignerons sont les premiers à discuter le prix de leur vin, ils le dévalorisent. Si La Petite Sibérie coûte deux cents euros, c’est grâce à Claudine, ma femme, qui m’a aidé à valoriser mon travail, à prendre confiance.

 

B. M. : Notre stratégie est fondée sur le projet mondial que j’ai détaillé. Pour cela il faut des volumes. La Tour-Carnet, c’est 500 000 bouteilles pour le premier vin, 200 000 bouteilles pour le deuxième. La moyenne des crus classés de Saint-Émilion, c’est 14 hectares, à 5 000 bouteilles par hectare, le calcul est vite fait. Fombrauge, c’est 60 hectares classés avec 200 000 bouteilles de premier vin et 80 000 bouteilles de deuxième. Pape-Clément produit 170 000 bouteilles. Il faut ensuite établir un prix attendu par le distributeur et le consommateur. Nous voulons installer une signature sur des volumes, c’est à l’inverse de vos choix tels que La petite Sibérie. Mais le rêve est de sortir aussi des vins comme Magrez-Tivoli* très largement supérieurs à Pape-Clément ou à La Tour Carnet, mais en petit volume, l’amour du vin passe par là.

 

* L’exemple américain est parfaitement vérifié et, plus que jamais, le désir de découvrir fait que l’expérience que vous appelez de vos vœux est gagnante. Chez Magrez nous jouons cette carte en Haut-Médoc, sur des parcelles de moins d’un hectare, idéalement situées et plantées de vignes en bonne adéquation avec le sol. Je suis obnubilé par un vin américain d’une qualité exceptionnelle dont la réussite est exemplaire, la gestion économique hors du commun, c’est Opus One. Avec notre Magrez-Tivoli nous voudrions être le “Clos des Fées” de Bordeaux, aussi élégant que Latour, mais à Saint-Seurin-de-Cadourne.

 

Ces propos d’Hervé Bizeul et de Bernard Magrez ont été recueillis par Jean-Luc Barde au restaurant Taillevent à Paris et l’interview complète a été publiée dans le supplément du Journal du Dimanche, le 6 décembre 2015.

 

Les auteurs étasuniens notent avec une pointe d’ironie que « La griffe Hermès sur un manteau ou dans un sac est une preuve que leur possesseur est soit très riche, soit très aimé, soit désireux de passer pour l’un et l’autre.. »

 

Je tempère, cette vieille et traditionnelle maison qu’est Hermès sort des pièces que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Souvenir d’une chemise blanche à fines rayures colorées que j’ai contemplé des jours et des jours avant de craquer. J’étais à cette époque dans la dèche et nul ne pouvait savoir que je portais une chemise Hermès avec mon jean. C’était pour le plaisir, me faire plaisir.

 

Comme l’écrivent les 2 étasuniens : « Pour le meilleur du meilleur, il faut payer très cher. Le phénomène rappelle l’absorption de grappa ou d’eau-de-vie de marc : d’abord ça pique un peu, mais très vite s’installe une sensation de chaleur et de profonde satisfaction. »

 

Je vous laisse à vos réflexions sans vous donner mon sentiment sur la Petite Sibérie et Pape-Clément car ce n’était pas la raison d’être de cette chronique. Un détail tout de même, la cravate Hermès a été, et est encore, un marqueur social qui saute aux yeux. Au temps où je devais me munir d’une cravate dans l’exercice de ma profession pour ne pas chagriner mes interlocuteurs, dès qu’ils s’asseyaient autour de la table de réunion je ne pouvais m’empêcher de mentalement le noter. Ce n’est pas bien, je sais, mais le choix du vêtement et de ses assortiments fait partie de l’expression extérieur de sa manière d’être.

 

Au temps de mon rapport, Bernard Magrez m’avait dit : « Le Bordeaux est un vin de statut… » C’était très pertinent. Il le reste pour le haut du panier mais il ne faut pas se tromper ce que l’on dénomme le Bordeaux bashing n’a rien à voir avec une attaque en règle contre ce statut. C’est l’expression d’une perte de statut liée à ce que l’image a vieillie, s’est ternie, s’est diluée… auprès des nouvelles générations. Pour eux Bordeaux c’est « cheap »…

Partager cet article
Repost0
27 décembre 2015 7 27 /12 /décembre /2015 08:00
CHAP.15 opération Chartrons, Valls sur Bertrand : « maintenant le pauvre, il va devoir se coltiner Martine Aubry. Ça, c'est plus dur...»

Du côté cœur, sans discours devant le Parlement, en mon petit jardin d’intérieur, je viens de décréter l’état d’urgence ! Ma patrie est en danger, Valmy, la levée en masse. À l’aube de ma vie mon instinct de survie a balayé tous mes beaux principes. Je monte en première ligne la fleur au fusil.

 

Comme l’écrivait Douglas Jerrold « L'amour, c’est comme les oreillons, plus on l’attrape tard, plus c’est grave. »

 

Même pendant la fameuse trêve des confiseurs je bosse.

 

Nous sommes dotés de grands hommes aux pensées élevées, notre petit Ex par exemple qui n’a guère apprécié les prises de position de Xavier Bertrand et Christian Estrosi, tous deux vainqueurs de leur duel face au FN lors des dernières régionales. « Attendons qu'ils dessoûlent! », a-t-il lancé après le second tour, rapporte mercredi Le Canard enchaîné. « Ils sont atteints du syndrome de Stockholm », a moqué le guide des Républicains. Des attaques qui sont remontées aux oreilles de Xavier Bertrand, qui ne s'est pas laissé faire. Toujours selon Le Canard, l'ancien ministre du Travail a ainsi répliqué à Nicolas Sarkozy « au téléphone et devant témoins » : « Je ne crois pas être victime de ce syndrome, mais à ta différence, je préférerais être l'otage de Manuel Valls plutôt que celui de Marine Le Pen ». Et toc !

 

Notre catalan de Premier Ministre lance aussi des flèches, fait feu de tout bois « cet entre-deux-tours va laisser des traces pour Sarkozy ». Il se fait bien plus aimable envers Xavier Bertrand. Lors d'un déjeuner avec des journalistes, il confie avoir été en contact avec Xavier Bertrand durant l'entre-deux-tours, relate encore l'hebdomadaire. «Il était furieux contre Sarkozy», a noté le chef du gouvernement, non sans gourmandise », écrit Le Canard. « Il s'est très bien débrouillé. Il a même fait un sans-faute! », avant de décocher une flèche à l'égard de sa rivale de toujours au PS : « Mais, maintenant, le pauvre, il va devoir se coltiner Martine Aubry. Ça, c'est plus dur... »

 

Cerise sur le gâteau, la vieille ordure de Montretout dans Rivarol embrasse le Nico sur la bouche à la manière des hiérarques séniles de l’URSS moribonde, en l’adoubant comme étant le meilleur candidat contre sa Marine, car capable de la déborder sur sa droite et en dézinguant ses concurrents à la primaire « Juppé est quand même plombé par sa réputation d'homme de gauche. Sarkozy est un bate­leur de qualité. C'est le meilleur orateur de masse, il a du charme, ce que n'ont ni Juppé ni Fillon qui ont tous les deux des gueules d'empeigne »

 

Je note encore une mauvaise nouvelle pour le mari de Carla : à la question avec quelle personnalité politique aimeriez-vous passer votre soirée de réveillon, les Français citent en premier le nom du maire de Bordeaux juste devant la nièce de Jean-Marie Le Pen. L’an passé, c’était Nicolas Sarkozy qui avait les faveurs des sondés… C’est Alain Juppé qui sort en tête (16%) suivi de très près par Marion Maréchal-Le Pen (15%). Le maire de Bordeaux doit sa première place aux sympathisants Républicains, mais aussi aux centristes (27% au MoDem et 35% à l’UDI). La nièce dépasse la tante auprès des sympathisants FN (60% contre 54%) et réalise un beau score auprès des hommes (22% contre 9% pour les femmes).

 

Deux ministres suivent ex æquo (12%) : le populaire Emmanuel Macron qui plaît autant aux François de droite que de gauche et Najat Vallaud-Belkacem qui plaît bien plus à gauche qu’à droite (24% contre 4%) et plus aux hommes qu’aux femmes (16% contre 9%).

 

Mais où est passé l’Ex, en tête de ce classement-Réveillon de l’an dernier ? Il a perdu 6 places avec 10% de citations contre 19% l’an dernier. « Si l’on regarde le score auprès des sympathisants Les Républicains, on considérera soit que la coupe (de champagne) est moitié pleine : 39% le citent c’est 10 points de plus qu’Alain Juppé ou à moitié vide puisque 53% le citaient en 2014 », constate Céline Bracq, directrice général d’Odoxa.

 

Toujours en matière d’agapes : « J’ai déjeuné à l’ELYSÉE en 2015 » ces Français invités à la table de Hollande.

 

« J’ai été surprise de trouver un président vivant »

 

Sakina M’sa, 43 ans, styliste et patronne d’une société d’insertion par la couture

(16 février, sur le thème « Aimons ce que nous sommes »)

 

« Soyons clair, j’ai été invitée car je rentre dans les ­quotas. Je suis une femme, jeune, issue de l’immigration. ­“Comment ça va dans votre secteur de métier ?” m’a demandé le président. J’ai répondu que je n’allais pas parler de mode mais ­d’économie sociale et solidaire. Je travaille à la Goutte-d ’Or, un ­quartier ­populaire parisien, et je recrute des salariés en insertion. Mes ­collections sont réalisées à partir de chutes de tissu ­rachetées aux maisons de haute couture. J’ai expliqué qu’on donnait beaucoup d’argent aux fonds d’investissement spécialisés dans ­l’économie sociale et solidaire, mais les dossiers qu’il faut monter pour espérer en bénéficier sont aussi lourds que ceux que l’on ­attend des grands groupes. »

 

Nous, les petites structures, n’avons ni le temps ni les moyens pour cela. J’ai parlé aussi de l’importance de la création et de la nécessité de fabriquer de l’estime de soi. L’entreprise peut être un moyen de valoriser chacun de nous. La société civile doit se mobiliser. Je suis allée à l’Elysée fatiguée de la politique, désabusée et pleine d’idées reçues. J’avoue que j’ai été surprise de trouver un président vivant, à l’écoute et avec une flamme dans le regard. En 2016, j’aimerais des mesures en faveur d’une vraie mixité sociale à l’école. »

 

« Il a beaucoup fait rire l’assistance »

 

Bruno Derrien, 51 ans, ancien arbitre international

(26 mars, avec les « grandes voix » du foot)

 

« Autour de la table étaient assises toutes les grandes voix du foot de la radio et de la télé, dont Jacques Vendroux, Jean Rességuié, Didier Roustan, Pascal Praud, Eugène Saccomano. Il y avait également Pauline Gamerre, la directrice générale du Red Star, et un passionné de foot, le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet. En fin connaisseur, le président a cité tous les joueurs du Red Star des années 1970. Il s’est intéressé à tous les enjeux du football, professionnel et amateur. L’atmosphère était très détendue, mais tout le monde était impressionné d’être à la table du président.

 

J’ai raconté comment j’avais exclu Didier Deschamps, alors entraîneur de Monaco. Pendant un match, il avait pesté en disant que j’étais “un grand malade”. Je l’ai appelé et lui ai lâché : “Le grand malade vous invite à aller en tribune.” François Hollande a répliqué par un bon mot qui a fait rire l’assistance : “Grand malade, il n’y a que votre médecin qui peut vous le dire !” Il m’a demandé mon avis sur l’arbitrage vidéo. Il nous a dit enfin que l’Euro ­devait être une grande fête populaire. Et que l’organisation de grands événements sportifs participe au rayonnement de la France. »

 

La suite ICI.

 

Je ne puis terminer ce tour d’horizon sans évoquer le sujet qui passionne la vraie gauche : l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés français condamnés pour terrorisme.

 

« François Le Pen » Tous ne vont pas jusqu’au titre choc du quotidien communiste italien Il Manifesto, mais plusieurs titres de la presse étrangère ont commenté, jeudi 24 décembre, la décision du président de la République d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité à l’encontre des binationaux nés français condamnés pour terrorisme.

 

Dans le plus style des procès de Moscou : la déchéance de Charles de Gaulle par le régime de Pétain est convoquée. Un déluge, tout ce qui sait à peu près tenir un porte-plume se déchaîne.

 

 

Sachons raison garder sur ce type de mesure qui ne sert à rien sauf à mettre entre les dents de ceux qui ont dit être compris par la Marine un symbole flattant l’exclusion. Pour autant en appeler à tous les binationaux en les disant menacés il y a un grand pas qu’il ne faut pas franchir. S’en tenir au débat de fond et non à des chiffons rouges sans portée pratique pour la sécurité  des citoyens.

 

Dès 2010, Robert Badinter, la vigie du Droit proclamait « On ne peut pas créer des catégories de Français »

 

«L'article premier de la Constitution dit que (...) la France assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine», qu'ils soient français de souche ou d'origine étrangère, a martelé ce lundi sur France inter Robert Badinter, l'ancien Garde des Sceaux socialiste. En voulant sanctionner d'une certaine manière une catégorie de Français - ceux d'origine étrangère - le chef de l'Etat «veut faire des discriminations contre les Français au regard de mêmes crimes, de même infractions, selon l'origine de la personne, selon les modalités d'acquisition de la nationalité française», a insisté le socialiste. «C'est contraire à l'esprit républicain», a-t-il résumé. Même analyse dans Libération pour le constitutionnaliste Guy Carcassonne, qui ne «vois pas comment on peut distinguer deux classes de citoyens selon qu'ils sont nés Français ou le sont devenus». Pour que la loi passe, il faudrait donc retoucher le 1er article de la Constitution française, un symbole qui paraît intouchable. »

 

Faut-il attaquer au nom du principe d'égalité l'extension de la déchéance de nationalité?

 

« Depuis l’annonce par François Hollande de l’introduction de la déchéance de nationalité dans la Constitution et de son extension aux binationaux nés français, il y a un argument qui a souvent été employé par les détracteurs de cette mesure: celui de l’égalité. Elle constitue une «rupture d’égalité» pour Martine Aubry; «l'extension de la déchéance de nationalité […] aurait pour conséquence de créer deux catégories de Français», estime Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF; «pour nous c’est l’égalité entre les Français qui est rompue», assène l'ancienne candidate EELV à la présidentielle Eva Joly.

 

Mais de quelle égalité parle-t-on? Le journaliste Laurent de Boissieu note sur son blog que cet argument est d’un usage périlleux. En effet, l'égalité entre les Français est déjà rompue par le droit actuel, qui permet la déchéance de nationalité pour les binationaux disposant de la nationalité française depuis moins de dix ans, ou quinze ans dans le cas d'un «crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation». Il estime donc qu'«il convient d'admettre objectivement que le projet de réforme de François Hollande renforce la République en ce qu'il supprime une actuelle rupture d'égalité en fonction du mode –et logiquement aussi du délai– d’acquisition de la nationalité française».

 

Désormais, la nouvelle frontière inégalitaire ne passerait plus entre les Français naturalisés depuis moins d'une décennie et les autres, mais entre les binationaux et ceux disposant «uniquement» de la nationalité française. Le constitutionnaliste Olivier Duhamel estime ainsi, lui aussi, que la proposition du gouvernement «réduit l'atteinte au principe d'égalité».

 

La suite ICI

Partager cet article
Repost0

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Archives

Articles Récents