Du côté cœur, sans discours devant le Parlement, en mon petit jardin d’intérieur, je viens de décréter l’état d’urgence ! Ma patrie est en danger, Valmy, la levée en masse. À l’aube de ma vie mon instinct de survie a balayé tous mes beaux principes. Je monte en première ligne la fleur au fusil.
Comme l’écrivait Douglas Jerrold « L'amour, c’est comme les oreillons, plus on l’attrape tard, plus c’est grave. »
Même pendant la fameuse trêve des confiseurs je bosse.
Nous sommes dotés de grands hommes aux pensées élevées, notre petit Ex par exemple qui n’a guère apprécié les prises de position de Xavier Bertrand et Christian Estrosi, tous deux vainqueurs de leur duel face au FN lors des dernières régionales. « Attendons qu'ils dessoûlent! », a-t-il lancé après le second tour, rapporte mercredi Le Canard enchaîné. « Ils sont atteints du syndrome de Stockholm », a moqué le guide des Républicains. Des attaques qui sont remontées aux oreilles de Xavier Bertrand, qui ne s'est pas laissé faire. Toujours selon Le Canard, l'ancien ministre du Travail a ainsi répliqué à Nicolas Sarkozy « au téléphone et devant témoins » : « Je ne crois pas être victime de ce syndrome, mais à ta différence, je préférerais être l'otage de Manuel Valls plutôt que celui de Marine Le Pen ». Et toc !
Notre catalan de Premier Ministre lance aussi des flèches, fait feu de tout bois « cet entre-deux-tours va laisser des traces pour Sarkozy ». Il se fait bien plus aimable envers Xavier Bertrand. Lors d'un déjeuner avec des journalistes, il confie avoir été en contact avec Xavier Bertrand durant l'entre-deux-tours, relate encore l'hebdomadaire. «Il était furieux contre Sarkozy», a noté le chef du gouvernement, non sans gourmandise », écrit Le Canard. « Il s'est très bien débrouillé. Il a même fait un sans-faute! », avant de décocher une flèche à l'égard de sa rivale de toujours au PS : « Mais, maintenant, le pauvre, il va devoir se coltiner Martine Aubry. Ça, c'est plus dur... »
Cerise sur le gâteau, la vieille ordure de Montretout dans Rivarol embrasse le Nico sur la bouche à la manière des hiérarques séniles de l’URSS moribonde, en l’adoubant comme étant le meilleur candidat contre sa Marine, car capable de la déborder sur sa droite et en dézinguant ses concurrents à la primaire « Juppé est quand même plombé par sa réputation d'homme de gauche. Sarkozy est un bateleur de qualité. C'est le meilleur orateur de masse, il a du charme, ce que n'ont ni Juppé ni Fillon qui ont tous les deux des gueules d'empeigne »
Je note encore une mauvaise nouvelle pour le mari de Carla : à la question avec quelle personnalité politique aimeriez-vous passer votre soirée de réveillon, les Français citent en premier le nom du maire de Bordeaux juste devant la nièce de Jean-Marie Le Pen. L’an passé, c’était Nicolas Sarkozy qui avait les faveurs des sondés… C’est Alain Juppé qui sort en tête (16%) suivi de très près par Marion Maréchal-Le Pen (15%). Le maire de Bordeaux doit sa première place aux sympathisants Républicains, mais aussi aux centristes (27% au MoDem et 35% à l’UDI). La nièce dépasse la tante auprès des sympathisants FN (60% contre 54%) et réalise un beau score auprès des hommes (22% contre 9% pour les femmes).
Deux ministres suivent ex æquo (12%) : le populaire Emmanuel Macron qui plaît autant aux François de droite que de gauche et Najat Vallaud-Belkacem qui plaît bien plus à gauche qu’à droite (24% contre 4%) et plus aux hommes qu’aux femmes (16% contre 9%).
Mais où est passé l’Ex, en tête de ce classement-Réveillon de l’an dernier ? Il a perdu 6 places avec 10% de citations contre 19% l’an dernier. « Si l’on regarde le score auprès des sympathisants Les Républicains, on considérera soit que la coupe (de champagne) est moitié pleine : 39% le citent c’est 10 points de plus qu’Alain Juppé ou à moitié vide puisque 53% le citaient en 2014 », constate Céline Bracq, directrice général d’Odoxa.
Toujours en matière d’agapes : « J’ai déjeuné à l’ELYSÉE en 2015 » ces Français invités à la table de Hollande.
« J’ai été surprise de trouver un président vivant »
Sakina M’sa, 43 ans, styliste et patronne d’une société d’insertion par la couture
(16 février, sur le thème « Aimons ce que nous sommes »)
« Soyons clair, j’ai été invitée car je rentre dans les quotas. Je suis une femme, jeune, issue de l’immigration. “Comment ça va dans votre secteur de métier ?” m’a demandé le président. J’ai répondu que je n’allais pas parler de mode mais d’économie sociale et solidaire. Je travaille à la Goutte-d ’Or, un quartier populaire parisien, et je recrute des salariés en insertion. Mes collections sont réalisées à partir de chutes de tissu rachetées aux maisons de haute couture. J’ai expliqué qu’on donnait beaucoup d’argent aux fonds d’investissement spécialisés dans l’économie sociale et solidaire, mais les dossiers qu’il faut monter pour espérer en bénéficier sont aussi lourds que ceux que l’on attend des grands groupes. »
Nous, les petites structures, n’avons ni le temps ni les moyens pour cela. J’ai parlé aussi de l’importance de la création et de la nécessité de fabriquer de l’estime de soi. L’entreprise peut être un moyen de valoriser chacun de nous. La société civile doit se mobiliser. Je suis allée à l’Elysée fatiguée de la politique, désabusée et pleine d’idées reçues. J’avoue que j’ai été surprise de trouver un président vivant, à l’écoute et avec une flamme dans le regard. En 2016, j’aimerais des mesures en faveur d’une vraie mixité sociale à l’école. »
« Il a beaucoup fait rire l’assistance »
Bruno Derrien, 51 ans, ancien arbitre international
(26 mars, avec les « grandes voix » du foot)
« Autour de la table étaient assises toutes les grandes voix du foot de la radio et de la télé, dont Jacques Vendroux, Jean Rességuié, Didier Roustan, Pascal Praud, Eugène Saccomano. Il y avait également Pauline Gamerre, la directrice générale du Red Star, et un passionné de foot, le secrétaire général de l’Elysée, Jean-Pierre Jouyet. En fin connaisseur, le président a cité tous les joueurs du Red Star des années 1970. Il s’est intéressé à tous les enjeux du football, professionnel et amateur. L’atmosphère était très détendue, mais tout le monde était impressionné d’être à la table du président.
J’ai raconté comment j’avais exclu Didier Deschamps, alors entraîneur de Monaco. Pendant un match, il avait pesté en disant que j’étais “un grand malade”. Je l’ai appelé et lui ai lâché : “Le grand malade vous invite à aller en tribune.” François Hollande a répliqué par un bon mot qui a fait rire l’assistance : “Grand malade, il n’y a que votre médecin qui peut vous le dire !” Il m’a demandé mon avis sur l’arbitrage vidéo. Il nous a dit enfin que l’Euro devait être une grande fête populaire. Et que l’organisation de grands événements sportifs participe au rayonnement de la France. »
La suite ICI.
Je ne puis terminer ce tour d’horizon sans évoquer le sujet qui passionne la vraie gauche : l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés français condamnés pour terrorisme.
« François Le Pen » Tous ne vont pas jusqu’au titre choc du quotidien communiste italien Il Manifesto, mais plusieurs titres de la presse étrangère ont commenté, jeudi 24 décembre, la décision du président de la République d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité à l’encontre des binationaux nés français condamnés pour terrorisme.
Dans le plus style des procès de Moscou : la déchéance de Charles de Gaulle par le régime de Pétain est convoquée. Un déluge, tout ce qui sait à peu près tenir un porte-plume se déchaîne.
Sachons raison garder sur ce type de mesure qui ne sert à rien sauf à mettre entre les dents de ceux qui ont dit être compris par la Marine un symbole flattant l’exclusion. Pour autant en appeler à tous les binationaux en les disant menacés il y a un grand pas qu’il ne faut pas franchir. S’en tenir au débat de fond et non à des chiffons rouges sans portée pratique pour la sécurité des citoyens.
Dès 2010, Robert Badinter, la vigie du Droit proclamait « On ne peut pas créer des catégories de Français »
«L'article premier de la Constitution dit que (...) la France assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine», qu'ils soient français de souche ou d'origine étrangère, a martelé ce lundi sur France inter Robert Badinter, l'ancien Garde des Sceaux socialiste. En voulant sanctionner d'une certaine manière une catégorie de Français - ceux d'origine étrangère - le chef de l'Etat «veut faire des discriminations contre les Français au regard de mêmes crimes, de même infractions, selon l'origine de la personne, selon les modalités d'acquisition de la nationalité française», a insisté le socialiste. «C'est contraire à l'esprit républicain», a-t-il résumé. Même analyse dans Libération pour le constitutionnaliste Guy Carcassonne, qui ne «vois pas comment on peut distinguer deux classes de citoyens selon qu'ils sont nés Français ou le sont devenus». Pour que la loi passe, il faudrait donc retoucher le 1er article de la Constitution française, un symbole qui paraît intouchable. »
Faut-il attaquer au nom du principe d'égalité l'extension de la déchéance de nationalité?
« Depuis l’annonce par François Hollande de l’introduction de la déchéance de nationalité dans la Constitution et de son extension aux binationaux nés français, il y a un argument qui a souvent été employé par les détracteurs de cette mesure: celui de l’égalité. Elle constitue une «rupture d’égalité» pour Martine Aubry; «l'extension de la déchéance de nationalité […] aurait pour conséquence de créer deux catégories de Français», estime Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF; «pour nous c’est l’égalité entre les Français qui est rompue», assène l'ancienne candidate EELV à la présidentielle Eva Joly.
Mais de quelle égalité parle-t-on? Le journaliste Laurent de Boissieu note sur son blog que cet argument est d’un usage périlleux. En effet, l'égalité entre les Français est déjà rompue par le droit actuel, qui permet la déchéance de nationalité pour les binationaux disposant de la nationalité française depuis moins de dix ans, ou quinze ans dans le cas d'un «crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation». Il estime donc qu'«il convient d'admettre objectivement que le projet de réforme de François Hollande renforce la République en ce qu'il supprime une actuelle rupture d'égalité en fonction du mode –et logiquement aussi du délai– d’acquisition de la nationalité française».
Désormais, la nouvelle frontière inégalitaire ne passerait plus entre les Français naturalisés depuis moins d'une décennie et les autres, mais entre les binationaux et ceux disposant «uniquement» de la nationalité française. Le constitutionnaliste Olivier Duhamel estime ainsi, lui aussi, que la proposition du gouvernement «réduit l'atteinte au principe d'égalité».
La suite ICI