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16 avril 2012 1 16 /04 /avril /2012 00:09

 

Cote-de-Veau-003.JPGTout a commencé entre Jean-Luc et moi, dans une chronique sur les vins de garage, en janvier 2008, par une inversion syllabique à l’intérieur de son patronyme. En effet, atteint d’une forme de dyslexie des noms propres, je l’avais rebaptisé, sans l’accord de l’Église apostolique et romaine, THUVENIN. Je reçus donc, non pas du papier bleu, mais un petit mot plein d’humour dans lequel Jean-Luc me fit remarquer que thune et vin lui allait fort bien au teint. Tout en corrigeant bien sûr ma copie je me suis dit que ce gars-là n’était pas fait du même bois que les autres proprios de tonneaux de Saint-Émilion.

 

Mon intuition ne me trompa pas, ce jeune homme atypique, autodidacte, qui s’assume, se révéla par la suite de ceux en qui j’ai le bonheur de placer mon amitié. Reste un détail qui m’avait échappé mais que je viens de constater en consultant la dite chronique : tout en bas de celle-ci je lançais un appel à l’adhésion à l’A.B.V. et pour attirer le chaland j’avais inclus le visuel ci-dessous. Depuis ce jour-là Jean-Luc me voit en une forme moderne de Casanova alors que je ne suis qu’un modeste taulier qui n’a même pas de garage. D’ailleurs pour prouver ma bonne foi cette vidéo, qui m’avait été envoyée par un de mes collègues I.G.R.E.F, illustrait une chronique très scientifique sur ce qu’était un mouvement harmonique simple ICI link

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Cette année je m’étais juré d’aller, dès le premier avril, sonder les cœurs et les tonneaux des Primeurs à Bordeaux et bien sûr de me pointer chez Jean-Luc pour apprécier les premières asperges blanches, me délecter d’un aloyau de bœuf échalotes confites et haricots plats, et me régaler des fraises et les framboises au sucre… le tout arrosé de link Mais horreur, malheur, mes vaches de Coutras m’ont fait tellement fait faire de Paris-Bordeaux-Paris en  2de classe (la République est économe) que je n’ai même pas eu une minute pour assurer l’intendance d’une descente vers les deux Rives de la Mecque des Grands Vins (putain, c’est vachement incorrect ce que je viens d’écrire) J’ai bien mangé des asperges blanches des Landes dimanche soir mais ça n’a pas suffi à compenser l’horrible manque qui m’étreint ce matin. Dans ces cas-là la seule thérapie reste l’écriture. Alors, j’écris ! Désolé Jean-Luc de te compromettre avec mes déclarations mais que veux-tu nous partageons la même exécration : celle de la langue anglaise « à l'école, sa bête noire était l'anglais » et celle de la comptabilité « au Crédit Agricole, c'était la comptabilité qu'il l'empêche de décrocher le CAP, indispensable pour progresser. »


Reste que, comme moi, délaissant les voies de garage, car « il voulait être chef… » Jean-Luc a appliqué le « bien faire et laisser dire… » et tracé sa route au milieu de multiples embuches « Entre 1984 et 1996, j'ai risqué de faire faillite deux fois." Sans la sécurité financière des Arnault, Pinault et autres Rothschild qui prospèrent dans le Bordelais, Jean-Luc Thunevin, qui reconnait avoir été parfois négligeant, jouissait d'une situation économique précaire. « Quand tu es pauvre, ton énergie se perd à rembourser les agios. » Que voulez-vous j’aime mieux les gens qui, comme on le dit, se sont fait tout seul, que les héritiers. Enfin, Murielle, Jean-Luc et moi nous partageons ce que je qualifierais d’un fond commun, nous avons été minoritaires, mais cela est une autre histoire qui n’intéresse que nous. Bref – ce que je suis rarement – trêve de confidences : place au vin !

Cote-de-Veau-008.JPGJ’ai choisi Clos Badon que Jean-Luc a acheté en 1998. Cette propriété historique a été créée avant 1900 sur la commune de Saint Emilion. Le vignoble, situé entre Pavie et de Larcis Ducasse, couvre 6,5 ha sur des sols siliceux-graveleux. L'encépagement est réparti entre Merlot (50%), Cabernet Franc (40%) et Cabernet Sauvignon (10%) de vignes âgées de 30 ans de moyenne. Pourquoi Clos Badon ? En plaisantant et en reprenant une citation de « Terre de Vins » qui l’a classé second de son Palmarès pour le millésime 2008 : je pourrai répondre parce qu’il est « 6 fois moins cher que château Valendraud le fleuron de la maison ». Il vaut 26€.  Mais telle n’est la raison de mon choix qui est, une fois n’est pas coutume chez le taulier, c’est parce que ce vin m’inspire.


Dois-je pour autant me lancer dans l’exercice périlleux de la traduction écrite de ce qu’il m’inspire ? J’avoue que j’ai du mal à mettre des mots sur un vin même s’il m’inspire. Alors j’ose la photo de Sean Connery en 1964 pendant le tournage de Goldfinger :

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L’élégance décontractée, main dans la poche, l’équilibre fluide de l’appui sur l’aile du coupé anglais, l’homme épanoui dans la force de l’âge, le classique de la chemise blanche sous une veste chinée appareillée avec un pantalon au pli impeccable. Pour moi le séducteur à l’état pur, le naturel alliant force et simplicité, l’allure de l’homme qui va bien vieillir, prendre de la patine, du charme, de la rondeur sans ajouter de l’épaisseur à sa silhouette. Le Clos Badon, est fin, onctueux, généreux, équilibré, séduisant sans coquetterie, est pour moi le versant vin d’un Sean Connery qui a su passer, avec facilité, volupté et même gourmandise, du tombeur de femmes fatales  qu’était 007 dans les films tirés des romans de Ian Flemming au moine Guillaume de Baskerville, accompagné du jeune novice Adso de Melk, confié par son père au clergé et qui va découvrir la chair avec une pulpeuse sauvageonne promise au bucher de l’Inquisition, dans Au nom de la Rose le film de JJ Annaud inspiré du livre d’Umberto Ecco.

 

Comprenne qui pourra diront les es-dégustateurs mais que voulez-vous je suis ainsi fait, le côté dissection d’un vin avec le vocabulaire du vin me glace et j’ai l’impression d’être face à une paillasse de laboratoire. Je préfère les étoffes anglaises souples, chaudes et moelleuses : shetlands, tweeds ou flanelles des vieux lords anglais excentriques … revisitées par l’animalité juvénile d’un Mick Jeagger ou par l’élégance raffinée de Luchino Visconti. Les esprits chagrins me rétorqueront que le Clos Badon exhibe sur son étiquette un coq et moi de leur répondre que ce coq a de l’allure, une belle allure, c’est le Chantecler de Rostand au champ, frac et chapeau claque, canne, qui avait le pouvoir de faire lever le soleil. Pour me claquer le bec, pas simple…non ?

Cote-de-Veau-011.JPGMais comme j’adore jouer à contre-emploi, comme faire le modeste par exemple, la chute de cette chronique va me voir accorder le Clos Badon avec un plat. Les accordailles officielles, bénies par les grands-prêtres ou les grandes-prêtresses, entre un mets et un vin me mettent, vous le savez tous, me procurent une forme de joie salutaire qui me déride – très bon pour les VC - car je ne puis m’empêcher de penser au temps passé par des petites mains à se triturer la cervelle pour accoucher de mariages improbables (alors que le mariage est par construction improbable) Mon goût me porte sur la simplicité naturelle d’une question rituelle « Bon, ce n’est pas tout ça mais que boit-on sur la côte de veau aux tagliatelles de Murielle ? » et la réponse tombe, sans contestation : « Un Clos Badon ! »

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Bon je laisse le soin à Jean-Luc de choisir le millésime mais par l’entremise de ma plume je m’arroge le droit de choisir la côte de veau et là ce sera celle de mon voisin de la rue Boulard : le souriant Hugo Desnoyers qui, sans contestation, est l’un des rois de la côte de veau. Joignant le geste à la parole, posant mon porte-plume, me transformant en maître-queue, je me fis ma côte de veau d’Hugo – pas Victor bien sûr – couchée sur son lit de tagliatelles et je lui donnai comme compagnon le Clos Badon. « Madame est servie ! » je me la jouai baronne G (ce n’est que pour la rime…)

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 00:09

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Dans notre bocage vendéen nous les appelions les mesles, et en cela nous donnions sans le savoir leur nom en vieux français aux nèfles. Dans le Morvan c’était « cul de chien » ou « cul de singe ». Au Bourg-Pailler, il y avait un néflier tout près du poulailler et la grosse plaisanterie à deux balles était d’en proposer aux gars et aux filles de la ville qui venaient passer des vacances à la cambrousse. L’horreur absolue, la bouche et la langue viraient au carton bouilli car la nèfle a la particularité de ne pas être consommable à maturité, car elle est trop dure et trop acerbe, à cause de la richesse en tanins de sa pulpe.


Pour consommer une nèfle il faut attendre qu’elle soit blette, toute molle, marronnasse. Pour ce faire il faut cueillir les fruits à complète maturité, en général après les premières gelées, et les disposer sur un lit de paille dans un cellier frais et sombre pendant une quinzaine de jours. Les nèfles fermentent ce qui modifie la composition chimique de la pulpe. Le fruit blet est sucré mais ne contient pas de saccharose, mais uniquement du dextrose et du lévulose (sucre inverti). Le blettissement génère aussi un peu d’alcool et un goût vineux. Attention les 5 noyaux des nèfles sont impropres à la consommation car ils contiennent de l’acide cyanhydrique.

081028-photo-17.jpgPour ne rien vous cacher enfant je n’étais pas un fana des mesles blettes, molles et sucrées, je leur préférais celles qui gardaient  une certaine fermeté, un peu d’astringence. En cela, sans le savoir, je me comportais comme un japonais car je privilégiais la résistance, une forme d’aspérité, la beauté discrète, secrète, raffinée face à la facilité de l’onctuosité, de la beauté lisse, offerte… De cette expérience gustative, parmi bien d’autres, je tire un goût prononcé pour tout ce qui me résiste, qui n’est pas courtisan, tout ce qui présente des angles. Pour autant je ne déteste pas les rondeurs, l’opulence, la volupté mais rien ne m’émeut plus que l’arrogance des crêtes iliaques du bassin d’une femme.


Les mesles demi-blettes de mon enfance ont sûrement influencé mon goût du vin et ma prédilection pendant très longtemps pour les vins rouges bien dotés en matière de tanins. Mais qu’est-ce-donc que l’astringent ? Un mot qui dans notre langue n’a pas très bonne presse que l’on associe plutôt à une potion tirée d’une réplique  du Malade Imaginaire de Molière.

  

Dans son petit livre L’astringent chez Argol 12,50€ Ryoko Sekiguchi, écrivain et traductrice qui écrit en japonais comme en français s’interroge « Pourquoi le goût astringent est-il si peu connu en France ? Et pourquoi cet adjectif ne s’est-il pas agrégé de connotations variées, comme tant d’autres adjectifs liés au goût – sucré, salé, amer, piquant ? »


Elle écrit « Si le mot japonais shibumi évoque avant tout le goût du kaki astringent, en France, le mot « astringent » s’emploie surtout à propos du vin, parmi les connaisseurs. Le point commun de ces deux aliments, le kaki et le vin, est la présence de tanins. Dans d’autres aliments, comme le thé ou le coing, dont il sera question plus loin, c’est encore le tanin qui est cause de l’astringence. Et d fait, le goût astringent peut être défini comme un goût tannique »


Pour revenir à prime enfance : deux souvenirs, tout d’abord nous avions tout près du four à pains un immense cognassier et là encore l’expérience de l’astringence m’a marqué (en surjouant les VC, je pense que ce type d’expérience manque à nos jeunes Youpala entrés dans le monde du vin par les idées et non par la découverte primaire de certaines saveurs. Trop intellectuel, préformé, gage d’un bâillonnement de la sensibilité instinctive) ; j’ai détesté ma première tasse de thé mais j’adorais y tremper des petits Brun.


Ryoko Sekiguchi dans le chapitre « L’astringent, accompagnateur de repas, le vin et le thé » développe une approche originale et très convaincante « Au japon et en France, comme dans d’autres cultures où le vin et le thé sont consommés pendant les repas, on retrouve le même discours : que le thé sert à « laver » la bouche, et le vin à « dégraisser » le palais après une bouchée de viande, que cela rafraîchit. La convergence est frappante, quand la présence ou l’absence d’alcool ne fait rien à l’affaire. Ne serait-ce pas plutôt ce léger goût de tanin, présent dans le vin ou dans le thé, qui produit cet effet-là ?


Il n’est pas agréable de percevoir un même goût, quel qu’il soit, en continu. Le palais devient insensible, et on se lassera vite si l’on ne bascule pas de temps à autre en mode « reset », de façon à pouvoir de nouveau goûter la saveur. L’eau s’acquitte d’ordinaire assez bien de ce rôle d’interrupteur, mais il est certains cas, face aux goûts prononcés ou gras en particulier, dans lesquels elle ne suffit pas.


Les autres boissons présentent l’inconvénient de se rattacher à l’un ou l’autre des principaux goûts de la palette gustative, c’est pourquoi toutes ne peuvent pas s’allier à n’importe quel plat. Bien sûr, le thé et le vin possèdent aussi un goût spécifique et répertorié. Je veux croire néanmoins que c’est à l’astringent qu’ils contiennent, et qui ne se rencontre pas fréquemment dans les plats préparés, qu’il revient de « nettoyer » le palais et de faire place nette pour la bouchée suivante. »

 

Qu’en pensez-vous chers lecteurs ? Et ne me dites pas que je travaille pour des nèfles !

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13 avril 2012 5 13 /04 /avril /2012 00:04

oeufs-et-pied-de-cochon-004.JPGCette question peut vous paraître incongrue si vous ne consommez des œufs à la coque que  pour votre petit déjeuner. Cependant, l’œuf à la coque peut aussi se déguster en entrée ou à toute heure de la journée et, dans ce cas, il est possible de faire couler les mouillettes beurrées avec un petit verre de vin. Si je mets en avant la compatibilité de l’union de l’œuf coque et du vin, c’est que lors d’un déjeuner où je n’étais entouré que de chroniqueuses gastronomiques blanchies sous le harnois (moi j’ai beaucoup d’heures de vol mais je plane encore), l’une d’elle, attaqua bille en tête le déjeuner de presse de la veille où, Antoine Westermann, « Il est né à Wissembourg, dans le Nord de l'Alsace, fut le chef trois étoiles du Buerehiesel à Strasbourg, conseille des tables au Portugal, aux USA et au Luxembourg, règne sur Drouant et Mon Vieil Ami à Paris, manie aussi bien la cuisine de grand-mère que le met raffiné sur le mode provençal... » Gilles Pudlowski, avait proposé un Alsace Pinot Blanc du Domaine Bernhard-Reibel sur des œufs coques et mouillettes à la truffe. Pour elle, faire déguster un vin sur des œufs coques relevait de l’hérésie, de l’union contre nature.

photoAlsace-Eva.jpgCondamnation sans appel qui ne tenait en rien de l’incompatibilité d’un Grand Blanc d’Alsace avec le petit jaune coulant d’un œuf coque. C’était circulez y’a rien à boire ou va te faire cuire un œuf plutôt que de porter aux lèvres un ciboire de vin quelque fut sa couleur. Du côté du Taulier cette excommunication relevait d’une forme d’Inquisition doublée d’une mise à l’index. En effet, lorsqu’il se fait un œuf coque le Taulier boit. Pour autant vous révélera-t-il ce qu’il boit ? Assurément non car il attend de vous soit un plaidoyer en défense de l’union vin&jaune, soit le réquisitoire supplétif demandant la perpétuité pour ce crime contre nature.

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En attendant un peu d’Histoire : « On prête à Louis XV qui raffolait d'œufs à la coque et de meringues d'avoir développé l'aviculture à Versailles, les poulettes étaient installées jusque dans les greniers et fournissaient quotidiennement les coquetiers royaux. Sous le règne de ce roi, les français consommaient 60 œufs par an et par personne et Menon disait de l'oeuf : « c'est un aliment excellent et nourrissant que le sain et le malade, le pauvre et le riche partageaient ensemble. »

 

Ensuite pour que ne fussiez plus, hommes de peu de savoir-faire ménager, accusés par votre moitié de ne même pas savoir faire cuire un œuf je vous livre la manière de faire un œuf coque. Elle tirée d’un livre de référence « Le Livre de cuisine des petites Filles » de Josy Ambroise-Thomas La Maison des écrivains 1948 (une année de référence incontestée et incontestable). 

oeufs-et-pied-de-cochon-005.JPGoeufs-et-pied-de-cochon-006.JPG

Pour bien faire cuire les œufs à la coque


-         Vous pensez que ce n’est rien du tout ?

-         Tout le monde sait faire un œuf à la coque ; même moi !

-         Je ne suis pas de votre avis. Les œufs sont, la plupart du temps, ou trop ou pas assez cuits, et servis très mal, dans un plat où ils roulent, ou dans un coquetier, ce qui a l’air de dire à chaque convive : « Vous ne mangerez qu’un œuf ! »

-         Comment faut-il faire ?

-         D’abord choisir des œufs très frais, pondus depuis moins de cinq jours. Les œufs de la veille sont les meilleurs, ils sont supérieurs à ceux du jour.

-         Oh ! par exemple !

-         Je vous l’assure Françoise. Regardez si la coquille est mate ou brillante ; si elle est mate, les œufs sont plus frais que si elle est brillante. Les meilleurs œufs sont bruns foncés ou blanc pur. Tous ceux qui sont rosés ou un peu jaune, un peu blancs sont moins bons. Mettez une casserole pleine d’eau sur le feu, grande à proportion des œufs que vous voulez cuire. Quand l’eau bout très fort, retirez la casserole du feu. Déposez doucement les œufs dedans. Remettez sur le feu.

-         Mais pourquoi la retirer pour mettre les œufs ?

-         Si vous mettez les œufs dans l’eau pendant qu’elle bout, elle les fera saute et fendra les coquilles (1).

-         Ah !

-         Depuis le moment où vous  aurez mis les œufs sur le feu, comptez trois minutes ou trois minutes et demie * pour ceux qui préfèrent les œufs cuits. (On vend, pour mesurer le temps de cuisson des œufs, « un sablier ». C’est un petit instrument très commode. On le pose debout, le sable s’écoule d’une boule à l’autre ; quand il s’est écoulé, l’œuf est cuit.)

 

(1)   L'une des pointes de l'œuf est plus large que l'autre. Elle contient une poche d'air qui se dilate lors de la cuisson et provoque le fendillement de la coquille. Pour éviter cette cassure, les allemands percent un trou dans cette pointe à l'aide d'un pique-œuf (L'une des pointes de l'œuf est plus large que l'autre. Elle contient une poche d'air qui se dilate lors de la cuisson et provoque le fendillement de la coquille. Pour éviter cette cassure, il suffit de percer un trou dans cette pointe, par exemple à l'aide d'un pique-œuf. Lors de la cuisson, l'air s'échappe par le trou et la coquille ne se fendille pas. Le pique-œuf est un ustensile d'utilisation courante en Allemagne (où il est appelé Eierpieker). Lors de la cuisson, l'air s'échappe par le trou et la coquille ne se fendille pas.

oeufs-et-pied-de-cochon-014.JPGUne fois cuit l'œuf à la coque est généralement présenté sur un coquetier. Le haut de l'œuf est découpé. Le jaune peut alors être consommé, soit à la cuillère à œuf, soit avec des mouillettes (ou piquettes), petites bandes de pain éventuellement beurrés et grillées, que l'on trempe dans le jaune.


Comme vous pourrez le lire ci-dessous la couleur de la coquille  de l’œuf n’a aucune influence sur le goût du jaune, en revanche son épaisseur est un signe que la poule pondeuse n’est pas une poule en batterie. Comme toujours en la matière ce qui compte c’est la nourriture et le temps laissé au temps. Enfin, pour la cuisson tenez compte du calibre de vos œufs et ne vous laissez pas berner par les soi-disant œufs du jour.


Maintenant à vous de jouer sur les accords ou les désaccords œufs coques & vin…

oeufs-et-pied-de-cochon-013.JPGoeufs-et-pied-de-cochon-016.JPG

 

 Les œufs de poules ont la taille et la couleur qui varient en fonction de la race. Chez nous, les extrêmes vont de 38 g. pour notre petite poule anglaise à 100 g., le record d'une pondeuse de race Harco et même 105 g pour une Sex-Link. Les couleurs varient du blanc cassé au brun, dans les races les plus courantes. Il ne faut pas oublier les œufs bruns roux des Marans et bleu-vert des araucanas. La couleur de la coquille des œufs est fonction de la race de la poule. Celle-ci n'a aucune influence sur le goût. Culturellement, dans certains pays les œufs blancs sont préférés. Dans d'autres pays, ce sont les œufs bruns qui ont la préférence des consommateurs.

 

Le type d'élevage

 

- Œufs de poule élevée en batterie     

- Œufs de poule sur perchoirs

- Œufs de poules élevées au sol: 7 poules par m2 de surface au sol dont 1/3 au moins couverte de litière de copeaux, tourbe, paille, sable …

-  Œufs de poules élevées en plein air: les poules sont élevées dans un bâtiment avec une densité de 7 poules/m2, mais ouvert sur un espace herbeux de 1 poule par 2,5 m2 et possibilité ininterrompue de libre parcours en plein air

- Œufs de poule élevées en libre parcours: les poules sont élevées dans un bâtiment avec une densité de 7 poules/m2 mais bénéficiant de 10 m2/poule et possibilité ininterrompue de libre parcours en plein air

- Œufs biologiques: issus de poules élevées en plein air ou en libre parcours avec une alimentation constituée de 80 % de produits provenant de l'agriculture biologique (densité maximale de 7 poules par m2)

 

Les catégories d'œufs

Il existe 3 catégories d'œufs: A, B et C. Seule la catégorie A est destinée au commerce. Les deux autres sont destinées à la fabrication industrielle de produits à base d'œufs.

 

La catégorie de poids

Il existe quatre mentions de calibre:

XL ou très gros: qualifient des œufs dont le poids est supérieur à 73 g

L ou gros: qualifie des œufs dont le poids se situe entre 63 et 73 g

M ou moyen: qualifient des œufs dont le poids se situe entre 53 et 63 g

S ou petit: désignent des œufs d'un poids inférieur à 53 g

 

D'autres mentions qui sont facultatives :

 

Extra: signale que les œufs sont très frais, ils ont été pondus depuis 9 jours au maximum, soit 7 jours après l'emballage; C'est la meilleure période pour le consommer à la coque.

A: signale que les œufs ont été pondus depuis plus de 9 jours et sont donc un peu moins frais. Ils peuvent être consommés pendant 3 semaines. Au bout de ces 4 semaines, l'œuf doit être déclassé et retiré de la vente

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 00:09

J’adore foutre cul sur tête les hiérarchies alors ce matin, puisque, certains m’attendent au tournant sur les réponses à la question posée lors de Vino Latino : Quelle hiérarchie pour les vins ? et comme je suis au fond un bon garçon je vais commencer par la fin, par les vins qui accompagnèrent nos interventions à Vino Latino le 4 avril. Ainsi, en commençant par la fin, je ne parlerai vin et, en finissant par le début, je  montrerai combien je suis vain.


Abritées sous une tente, d’où l’on pouvait contempler la campagne,  jouxtant la salle de conférences, de saintes tables disposées en U, nappées de blanc, impeccables, charmaient l’œil, donnaient envie de déguster du vin. La présentation et le service du vin sont des  manières importantes, une forme de politesse et de savoir-vivre, de respect, et du produit, et de ceux à qui on le présente. Trop souvent, lors de dégustations parisiennes, les lieux se transforment vite en bouges souillés de vinasse. À Verchant, dès le premier coup d’œil, comme tout au long de la dégustation, il était évident que nos hôtes savaient recevoir. Tout y était, personnel prévenant et compétent, vins à bonne température, de la place pour converser, des fleurs, du choix et même de l’humour puisqu’il était précisé que les vins étaient offerts par des vignerons hiérarchisés ou pas.


En voilà la liste pour les amateurs de vins méditerranéens.


- Mas Cascal 2010 (IGP Vaucluse)  et le Mas des Quernes  (dans le secteur terrasses du Larzac) Cuvée Les Ruches  ((les vins de Jean Natoli)

- Mas de Daumas Gassac Blanc 2010 (IGP Pays d'Hérault)

- Mas Fabrégous blanc 2010 (AOP LAnguedoc)

- Mas Seren Blanc 2011 "Eticencelle Nomade"

- Château d'Assas blanc 2009 (vin produit par la cave coopérative d'Assas)

- Château d'or et de gueules - trassegum blanc 2011 (costières de Nîmes)

- Domaine de la rencontre - l'hédoniste 2010 - Muscat de Mireval

- Les Terrasses cévenoles - Cigalois rosé 2011 (jolie cave coopérative dans les Cévennes)

- Château Puech Haut - Rosé Tête de Bélier 2011 (AOP Languedoc)

- Domaine La Grange - Castalides Icone 2009 (AOP Languedoc)

- Château de L'Engarran - Quetton 2009 (AOP Languedoc - Saint Georges d'orques)

- Mas de Farjou - Les Lambrusques 2010 (Pic Saint Loup)

- Domaine de la Cadenette - Siracanta 2011 (Costières de Nîmes)

- Domaine des 4 Amours - Louis 2009 (AOP Languedoc)

- Château de Calvières - Espiritu santo blanc 2009 (IGP Pays d'Oc)

- Mas Coris - Le Pic de Vissou 2010 (IGP Cabrières - Languedoc)

- Château La Liquière - Cistus rouge 2009 (Faugères)

- Château Unang - La Croix 2009 (AOP Ventoux)

- Domaine de Roquemale - LEMA 2010 (Grès de Montpellier)

- Château La Dournie - Elise 2008 (Saint Chinian)

- Château les Mazes - Z blanc 2009 (AOP Languedoc - La Méjanelle)

- La Vieille Julienne - Châteauneuf du Pape 2009

- Mas Gabriel - Les 3 terrasses 2009

- Les Amants de la Vigneronne - de chair et de sang 2009 (Faugères)

- La Croix Gratiot - Picpoul de Pinet 2010

- Mas des Armes - 360 2009 (IGP Pays d'Hérault)

- Mas de la Séranne - Le Clos des Immortelles 2010 (Terrasses du Larzac)

- Domaine de Fabrègues - Domaine 2009 (AOP Languedoc) Mas Coris Pic de Vissou

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Une belle palette donc qui, à elle seule valait bien plus que nos belles gloses le déplacement. N’attendez pas de moi des commentaires de dégustation puisque je n’en fait quasiment jamais. Simplement si vous vous colletez à ce qui va suivre, c’est-à-dire la relation depuis le commencement de ma journée à Vino Latino, vous constaterez que le taulier a bu. Enfin, pour les 100% vin je signale que tout à la fin de ce vain exercice le taulier revient au vin.


Donc, mercredi matin 4 avril, votre serviteur poireauta une bonne heure avant de s’envoyer en l’air dans un Bombardier Canadair de Brit Air qui finit par se poser à Montpellier-Méditerranée. Accueilli avec Philippe Faure-Brac sur le tarmac – j’exagère toujours – par le beau sourire de Stéphanie nous gagnâmes  en automobile le magnifique domaine de Verchant où se tenait Vino Latino. Nous avalâmes en deux temps trois mouvements un plat succulent, un petit dessert et un petit café et nous gagnâmes une salle bien fournie où Jean Natoli au pupitre présentait l’après-midi.

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À partir de là je sens déjà que mes fidèles salivent, qu’ils se disent tout émoustillés : notre taulier préféré va nous faire état de tout ce qui s’est dit sur la hiérarchie ou autrement dit il va nous faire un compte-rendu avec les pleins et les déliés. Et pourquoi pas un PV pendant que vous y êtes ! Je déteste les PV ! Prendre des notes, je ne prends donc jamais de notes. Ça me fatigue d’écrire, je préfère contempler les filles. Alors, les plus tenaces d’entre vous vont me réclamer une synthèse, brillante comme de bien entendu, des interventions. Désolé, mais je ne peux pas. Pourquoi cela me rétorquera-t-on ? Pour deux raisons : la première c’est que pendant toute la première partie je me suis dit : que vas-tu bien pouvoir raconter du haut de cette chaire ? Donc, j’avais la tête ailleurs. La hantise, non de la page blanche, mais de devoir jouer le mime Marceau ; la seconde c’est que, après avoir tenu la chaire un peu trop longuement, je fus de nouveau happé par mes vaches, normandes ou disons de Normandie cette fois-ci et j’ai dû sortir pour leur causer au téléphone. Donc, pour répondre à votre légitime attente je suis entre les mains  de mes charmantes et studieuses voisines qui elles ont noirci des pages et des pages.

DSC07576.JPGEntre les deux séquences je suis monté en chaire tout vêtu de vert. Qu’y ai-je fait, qu’ai-je dit, je suis bien incapable de vous répondre puisque, comme de bien entendu, j’ai prêché sans note et que je n’en ai point pris non plus. Tout ce que je puis vous dire c’est qu’en montant les marches de l’estrade je me disais Berthomeau t’as pas de plan B, t’as jamais eu de plan d’ailleurs, alors qu’est-ce tu vas placer comme boniment ? Jean Natoli avait prévenu l’assistance : tout était possible avec le Taulier. Allais-je faire le coup de « feu sur le quartier général ! » dans le style de l’ancien poulain de Germon (là je vous piège mes très chers) ou faire dans le style Delors je vous endors ? Face au public, alors que mes pauvres neurones s’entrechoquaient tels des glaçons dans un shaker, j’ai senti que je me devais de profiter impunément de la chaire pour dire tout le plaisir que me procurait ce retour sur les terres de mes premiers pas dans le vin. Pour ceux qui ne le savent pas encore je suis entré en vin par la politique, au ras des vignes d’aramon et des conseils d’administration peuplés de bougons.

DSC07566.JPGAlors j’ai chroniqué en direct live, sans filet. Au moins en voilà une à laquelle vous avez échappée. Pour les totalement addict à mes célèbres chroniques je leur conseille de faire jouer le bouche à oreille pour atténuer leur manque. Plus sérieusement ce fut une belle journée où la parole fut libre, le public attentif et semble-t-il intéressé. Pour le compte-rendu complet je trouverai bien le moyen de faire du charme à mes voisines du premier rang pour qu’elles me le livrent tout beau tout chaud. Mais, paroles, paroles, c’est bien beau de blablater sur la beauté des hiérarchies, les datées : 1855, les d’Ernest&Young, les des ODG, les des écossais avinés… il y avait aussi beaucoup de beaux vins présentés (celle-ci je me devais de la faire) D’ailleurs, sitôt descendu de ma chaire je me suis précipité vers la sainte Table pour étancher mon inextinguible soif et l’officiant me tendit alors immédiatement un calice empli d’un cévenol breuvage blanc produit à Anduze : Mas Seren Blanc 2011 « Eticencelle Nomade ». De la belle fraîcheur, de la vigueur, une belle chair pour un Taulier descendu de sa chaire (celle-ci est notée nulle sur l’échelle de Richter de la rime à 2 balles).


À la nuit tombante, le Taulier à peine fatigué fut interviewé et filmé, accoudé à un tonneau, par deux jeunes gens de Vitisphère. Très cabotin comme à l’accoutumé il délivra quelques scuds acérés. Tout juste remis de ce bel effort le Taulier tombait nez à nez avec Véronique du Mas Coris qui était venu boire ses paroles – symptôme d’un beau cas inguérissable d’ego débordant du verre – et Olivier Nasles, à quelques encablures, faisait remarquer que le Taulier était toujours cerné par de jolies dames. Qu’y peut-il, le pauvre ? Rien, assurément et il est bienheureux de cette belle proximité. Quelques mots échangés avec Véronique, dont le Taulier avait repéré le vin Le Pic de Vissou 2010 (non, non, bande de coquins ce n’était pas Les Amants de la Vigneronne) et l’avait dégusté, et pour sûr qu’il ira un de ces 4 au mas Coris.


Et puis vint le temps de la troisième mi-temps. Jean Natoli avec un art consommé de la navigation automobile nous fit découvrir le charme de Montpellier by night jusqu’aux endroits les plus reculés. Pendant la virée le Taulier papotait avec son chauffeur préféré. Nous arrivâmes plein d’appétit aux bords d’un plan d’eau qui me rappelait le bassin de la Villette les palmiers de la terrasse en plus. Il guenassait (en vendéen pluie fine de type breton) mais à l’intérieur de Trinque-Fougasse de belles quilles nous attendaient à bras ouverts. Une belle tablée, une conversation animée, des nourritures terrestres goûteuses dénommées chez les indigènes du grand Sud : tapas. www.trinquefougasse.com/sud Ce fut une belle soirée comme je les aime, de celle où l’on ne voit pas le temps passer et, où surtout, on a envie de le retenir pour un tas de raisons ou une belle tout simplement. Je vous livre ci-dessous la liste des nectars que nous avons bus. Ce que je puis vous dire c’est que la nuitée d’hôtel fut courte, que je me suis éveillé tôt guilleret pour reprendre mon avion qui cette fois-ci fut à l’heure. Les lendemains qui chantent sont le plus bel hommage qu’on puisse rendre aux nectars savourés en belle compagnie la veille. En entrant dans l’Airbus d’AF l’hôtesse me complimentait sur mes couleurs : l’orange ce jour-là… Dieu que les hommes et les femmes arborent des couleurs de muraille : tristesse du temps ?  

 

- Domaine Pas de l'Escalette - Blanc 2010

- Domaine Vincent Delaporte - Sancerre - Maxime Blanc 2010

- Mas de la Séranne - à l'ombre du figuier 2011 (rouge) et Antonin et Louis 2008 (rouge)

- Domaine Pierre Gaillard - Saint Joseph - Clos de Cuminaille rouge 2010

- Les Vins de Vienne - Sotanum 2009 - Vin de France

- Daumas Gassac - Rouge 2010 - IGP Pays d'Hérault

 

Merci à Alexandre Abellan de Vitisphère pour les photos. 

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11 avril 2012 3 11 /04 /avril /2012 00:09

J’ai de la sympathie, voire même de la compassion, pour les humbles bouteilles dont on a posé le cul au ras de la poussière des bas de rayon. Elles sont ventrues, avachies, attifées à la va-que-je-me-pousse, vieillies avant l’âge, soumises, mal tarifées, affublées de noms ridicules, on les imagine prises par des mains anonymes, honteuses, enfouies sous le manteau avant d’être bue au goulot. Jamais au grand jamais, sauf à la rubrique des faits divers, elles n’auront droit à la belle encre des belles plumes de nos grands dégustateurs. Imaginez une seule seconde la RVF organisant un duel Vieux Papes contre Vieux Prélats ou Bettane&Dessauve se tapant une horizontale de Cramoisay&Champlure ou pire encore, avec son retour d’âge, le grand Bob  notant sur 100 toute la production de l’UCOAR mère du si célèbre Cytelet (qui est au vin rouge ce que le jerrican est au super avant le sans plomb, un must), ou encore Michel Rolland ou Stéphane Derenoncourt appelés à la rescousse de la Villageoise pour en faire un vin nature en bouteille écologique à destination des bobos de Shanghai. Pot-Catalan-005.JPGCes vins sont-ils la honte du vin ou dit autrement : ceux qui les font, les embouteillent, les vendent devraient-ils avoir honte ? Pour tout ce que compte de beaux esprits le royaume des amateurs de vin, la réponse est sans contestation : oui. Pour eux ces vins ne devraient pas exister ! Même si aucun ne se risque à dire ce que serait le devenir des vignes et des vignerons qui les font. La tendance est majoritairement à les ignorer, à faire comme s’ils n’existaient pas. La raison invoquée c’est qu’ils ont suffisamment à faire avec les AOC qui font des vins ni fait ni à faire. Le monde du vin, disons celui de la gente dite journalistique, n’est guère consumériste, il cultive son petit fonds de commerce sans se soucier de monsieur et madame tout le monde qui boit du jaja lambda. Loin de moi de lui en faire reproche, y’a si peu de blé à se faire qu’il faut bien le ramasser là où il est. Si un jour il était procédé au comptage volumique des vins présentés dans les guides et les revues de vin, le pourcentage qu’il représenterait du volume de la récolte de la vigne France serait infime.

 

Pour ma part ce dont je suis certain c’est que tous ces vins de petite condition sont achetés bus et pissés. Doit-on, au risque de se faire prendre une avoinée par le nouveau hâbleur de la campagne, l’érecteur des lendemains qui déchantent, les mépriser. Sans vouloir être mauvaise langue certains d’entre eux valent, au sens gustatif, souvent mieux que leur modeste condition et confrontés à certains vins mal fagotés, sous le prétexte qu’ils se sont élevés tout seul, ils n’auraient pas à en rougir. Je ne vais pas prendre leur défense car le mépris dans lequel ils sont tenus ne justifierait en rien cette montée en première ligne. Tout le monde s’en fout, ou presque. Alors où veux-je en venir ? Tout simplement à ceux qui les présentent aux consommateurs. En effet, pour en avoir connus et côtoyés quelques-uns de ces embouteilleurs à la chaîne, ces faiseurs de petits prix, j’ai le sentiment qu’ils mettent un malin plaisir à massacrer plus encore ces pauvres vins de rien du tout en les rabaissant plus encore par des présentations minables, misérables, tendance beaufs non révisés, retraités édentés, souillons mal lavées…

 

Bien sûr, ces manieurs de calculettes me rétorqueront que, sous la pression des écorcheurs de la GD, ils en sont réduit à rogner au centime d’euro près  sur tout ce qui dépasse, et qu’un de ces jours ils se verront obligés de faire la manche pour embouteiller le jaja du peuple. J’exagère à peine. C’est la dèche ! L’impérieuse nécessité de saturer les chaînes d’embouteillage, d’écraser les frais fixes, de courir après les volumes, de faire du chiffre : le vin étant la variable d’ajustement. Quelle joie de voir une chaîne tourner à 30 000 bouteilles/heure, c’est excitant, ça donne le sentiment d’être un capitaine d’industrie alors qu’au bout du compte, une fois emmaillotées sur des palettes, ces braves bouteilles traitées comme des pions iront rejoindre l’anonymat des bas de rayons. Le marchand de vin de Bercy, si vilipendé, prenait bien plus soin de ses clients que cette engeance embouteilleuse à la chaîne. Le mépris du produit, aussi modeste soit-il, est méprisable car il participe à la mauvaise image du vin.

 

Pourquoi diable tout ce petit monde continue-t-il de cultiver un champ qui ne cesse de se rapetisser ? En effet, il y a belle lurette que l’avenir des vins modestes n’est plus placé entre les mains et les gosiers des buveurs réguliers. Alors pourquoi ne pas tenter de renouveler l’image de ce produit en rajeunissant un chouïa les dénominations. Vraiment croît-on que la nouvelle génération place une grande confiance dans tous ces Vieux ceci ou Vieux cela, ou dans des quartiers de noblesse éculés ? Les embouteilleurs et les distributeurs ne font qu’user jusqu’à la corde le filon des vieux buveurs réguliers me rétorquera-t-on ! Certes mais au train où vont les choses c’est au trou qu’ils nous amènent tous. Un petit effort de renouvellement du packaging des vins modestes ne serait pas un luxe inutile. Ces vins existent. Ils sont produits, commercialisés et bus alors, même sous les lazzis de l’intelligentsia, je reste un chaud partisan du respect qu’on leur doit. Marchand de vins ce n’est pas être marchand de rien !

Pot-Catalan-003.JPGSi j’ai pris dans mon viseur le Double Pot Catalan embouteillé à Maureilhan, par qui vous savez, c’est que ce Vin de Pays des Côtes Catalanes, vendu 2,71€ le litre chez Franprix, c’est qu’il s’affuble des codes des grands vins alors qu’il se donne un nom populaire, un nom de comptoir, un nom de grand soir. Pourquoi se parer de ces attributs qui jurent avec l’origine simple et modeste du vin ? Pour faire accroire quoi ? Que ce vin est un cousin des Girondins ? Qu’on peut le sortir chez son beau-père ? Qu’on se doit de le sortir pour la troisième mi-temps des Catalans (pas très saignants en ce moment) Moi je trouve ça ringard ! J’ai ici plaidé pour le renouveau du litre, pour sa réhabilitation, ce n’est pas avec le Double Pot Catalan que nous allons gagner la partie ! Lorsqu’on dispose d’un budget modeste pour se vêtir la pire des choses est de choisir un costume qui singe la haute couture, il sera mal foutu, miséreux, pète plus haut que son cul, alors qu’un bon pantalon de coton ou un bon jeans avec une chemise sympa et un pull de couleur achetés chez Monop, le tout pour moins de 100€, feront la différence. L’imagination ça ne coûte pas cher, encore faut-il en posséder, ce qui ne semble pas être le cas de nos embouteilleurs à façon. Au temps où je sévissais à la Société des Vins de France, nous prenions le même soin pour toutes nos marques, prestigieuses ou modestes. Ça s’appelle tout bêtement le respect du client ! Mais le respect se perd ma bonne dame !

 

Ce Pot Catalan est l’œuvre d’une filiale, Trilles, d’un grand groupe languedocien qui s’affiche à l’aéroport de Montpellier-Méditerranée avec sa Cuvée Mythique, ce n’est pas trop lui demander pour un vin de pays de ses voisins catalans de sortir du convenu plan-plan…

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7 avril 2012 6 07 /04 /avril /2012 00:09

Nous vivons un temps étrange où grâce à leur surexposition sous les feux médiatiques des chefs de haute-cuisine s’autoproclament, parce qu’ils utilisent des produits de terroir, et c’est le moins qu’ils puissent faire eu égard aux hauteurs de leurs additions, le dernier rempart de la haute qualité de la table française. Je me suis déjà insurgé contre cette captation abusive link et j’écrivais « Pour parodier notre Georges Clémenceau « Le repas à la française est une chose trop sérieuse pour être laissé aux cuisiniers étoilés... » Certes beaucoup d'entre eux sont talentueux mais ils ne sont pas les seuls dépositaires de notre art de vivre. Ils se doivent de faire vivre, de renouveler le repas à la française mais non le cantonner dans l’élitisme car se serait signer son arrêt de mort. La transmission maman c’est nous : tes enfants, tes petits enfants, tes arrières petits-enfants, nous tous, là où nous sommes, là où nous vivons, en nos villes ou nos campagnes. »

 

Alors cette transmission du creuset familial il est un pays où elle est encore bien plus vivace que chez nous c’est l’Italie. Là-bas, loin de notre centralisation jacobine qui fait de Paris le nombril du pays, se niche et prospère une cuisine locale, familiale qui est un bien meilleur rempart à la préservation des produits authentiques que celui de nos chefs qui nous mettent une demi-carotte dans notre assiette pour faire jolie. La cuisine de ménage, celle du populo, est exigeante et surtout elle sait mieux que quiconque ce qu’est la satiété. Oui j’aime manger ! Déguster pour moi relève d’une gymnastique de l’esprit bien plus que du plaisir des papilles. Trop de frime tue le plaisir !

 

Démonstration par un Taulier né au pays de la mogette ou mojette ou mojhette ou monjhet , amoureux de l’Italie et de ses fagioli, passionné par l’Espagne qui joue de l’homophonie de sa mojette vendéenne et du mojete plat traditionnel de la Mancha pour clamer mon amour des choses simples.

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Pasta e fagioli

 

Pour 4 personnes

150 g de dilatonis rigatis

300g de haricots secs rouges ou cocos roses (borlotti)

60 g d’oignons en tranches

Une pincée de romarin en poudre

1 feuille de laurier

2 cuillérée à café de bouillon de bœuf en granulés

3 cuillérées à soupe d’huile d’olive extra-vierge + pour la finition.

Sel

Poivre

 

Faites tremper les haricots dans de l’eau froide pendant une dizaine d’heures.

Dans une casserole, faites revenir l’oignon, une pincée de sel, l’huile, le romarin et le laurier pendant 2 mn. Ajoutez 2 litres d’eau froide, les haricots lavés et égouttés, le bouillon. Mélangez et couvrez. Faites cuire à feu doux pendant 3 heures en remuant de temps en temps, en ajoutant éventuellement du sel, un peu de poivre et, au besoin, de l’eau. La soupe doit rester assez liquide.

Quand les haricots sont cuits, réservez-en une partie dans un saladier, sans jus. Mixez ensuite soigneusement le reste dans la casserole avec un mixeur plongeant.

Dans une autre casserole, faites cuire les pâtes, égouttez-les et versez-les dans la crème de haricot. Ajoutez les haricots entiers.

Mélangez délicatement, réchauffez et servez.

On peut verser un filet d’huile sur l’assiette et poivre avec du poivre fraîchement moulu.

 

Mojete Manchego con queso

 

Pour 4 Personnes

Pour le mojete : 500 grammes de tomates mûres ; 1 éclat d’ail, une échalote ; 20 g de poivron rouge ; 2 ou 3 feuilles de menthe poivrée ; une petite branche de basilic ; 2 g de cumin ; sucre ; sel.

 

Pour le moshi de fromage : 200g de crème de fromage Manchego ; 20ml de lait ; sucre ; sel ; 5 g de carraghénane iota (gélifiant) ; 5 g d’alginate ; 1 l d’eau minérale.

 

Autres ingrédients : huile d’olive extra-vierge ; 20 g de fromage à l’ail traditionnel de la région Las Pedeoňeras, province de Cuenca ; fèves de cacao ; sarriette ; thym ; fleur de romarin ; crouton à l’ail.

 

Mojete

Mixer tous les ingrédients dans le Thermomix (les tomates mûres, l’ail, l’échalote, le poivron rouge et le cumin) et passer au chinois pour obtenir l’eau de tomate. Passer à l’étamine et prélever l’écume qui a pu se former. Saler, sucrer et ajouter une branche de basilic, deux ou trois feuilles de menthe poivrée et laisser infuser. Filtrer puis réserver.

 

Moshi de fromage

Passer la crème de fromage de la Manche et le lait au mixeur, saler et sucrer. Ajouter la carraghénane iota et émulsionner jusqu’à obtention de la texture désirée sans trop épaissir. Mettre la sauce dans une bouteille biberon et confectionner les médaillons avec un bain d’alginate d’une part et d’autre part un bain d’eau minérale pure pour retirer l’excès d’alginate. La proportion d’alginate dans le bain sera de 5g par litre d’eau minérale.

 

Présentation

Disposer le moshi de de fromage au centre de l’assiette et par-dessus le fromage à l’ail, les fèves de cacao, la sarriette, le thym et la fleur de romarin. Au moment de servir, ajouter les croûtons à l’ail et couvrir le fond de l’assiette avec du mojete bien frais.

Fermez le ban.

 

C’est beau (voir photo).

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Mais c’est beau si c’est fait l’équipe de Manuel de la Osa du restaurant Las Rejas (une étoile au Michelin) situé à Las Pedeoňeras, province de Cuenca (Centre-est de l’Espagne). Imaginez le carnage si c’est réalisé par moi ou 95% des pékins ou des pékines qui ont reçu comme moi la plaquette SPAINGOURMETOUR, pur produit de l’ICEX officine du secrétariat d’Etat au tourisme et au commerce, ministère de l’Industrie, du Tourisme et du Commerce d’Espagne.

 

Très franchement je voudrais que ces braves fonctionnaires de l’ICEX m’expliquent ce qu’ils visent : faire joli, promotionner un restaurateur (ce que je peux comprendre) mais tout de même le but d’une description de recette dans un magazine c’est que les pékins et les pékines de mon acabit soit en mesure de la réaliser sans se ridiculiser. Là, je mets au défi monsieur et madame tout le monde de se faire un petit Mojete Manchego con queso sans prendre des risques inconsidérés. Cette cuisine à l’assiette qui privilégie la présentation, ce qui ne signifie que ce qui est dans l’assiette ne soit pas bon, n’est pas une cuisine de ménage et elle est quasiment intransmissible.

 

Ma Pasta e fagioli, pur produit de la cuisine de Roberta Pianaro la vénitienne, elle, elle est faisable par 100% des pékins et des pékines qui savent tout juste se faire cuire un oeuf. Pas la peine d’être équipé de machines compliquées ou de bouteille biberon, de se taper des courses pour dénicher de la carraghénane iota (gélifiant) et de l’alginate, de risquer de se planter lorsqu’il faudra la présenter à ses invités.

 

Tout ça pour vous dire que le fossé se creuse entre la cuisine chichiteuse de nos maîtres de la haute-cuisine et celle que l’on qualifie de ménage. Ce n’est même plus de l’élitisme c’est une inventivité dévoyée, surfaite, coupée de ses racines. Pour autant je ne jette pas le bébé avec l’eau du bain, car certains chefs savent encore nous nourrir et nous réjouir, mais je souligne une dérive qui démontre que cette cuisine-là, contrairement à ce qu’elle affirme, est bien loin de ses racines. Elle est décadente !

 

Du côté du vin :

 

- Les gens de l’ICEX recommande un Paso a Paso 2010 Vino de la Tierra sz Castilla des Bodegas Volver en affirmant que la fraîcheur de ce Verdejo se marie à merveille avec les notes acides de la tomate.

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- Donna Leon elle avec son commissaire Brunetti qui avec sa pasta e fagioli réclame à cor et à cri son « excellent Dolcetto » et comme il n’y en a plus envoie sa fille Chiara chez da Mori en acheter 3 bouteilles. Quand on aime on ne compte pas.

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5 avril 2012 4 05 /04 /avril /2012 00:09

 

Et les grandes maisons psalmodiaient « assemblage, assemblage… » et la Champagne de la vigne vue de Paris ressemblait à une grande plage s’étendant à l’infini, dans les limites bien sûr du Décret no 2010-1441 du 22 novembre 2010 relatif à l’appellation d’origine contrôlée « Champagne ». Mais sous la plage y'a, non pas des pavés, ce ne serait pas convenable en ces lieux très convenables peuplés que de gens convenables, mais des pierres formant des clos. Ne me prenez pas pour un rigolo le monde  des Clos ne se limite pas au Clos Vougeot ni à celui de Tart, d’ailleurs le clos n’est pas un monopole (en précisant qu’un «clos monopole» n'appartient qu'à un seul propriétaire et ne produit qu'un seul vin ) bourguignon  même si on dénombre, en Bourgogne, des centaines de clos. Cela s'explique aisément puisque lorsqu'on épierre un vignoble, on réunit ces pierres en murgers qui peuvent faire office de murs. Certains clos ont disparu, le plus connu de tous, le Cloux des Cinq Journaux (cloux = clos) est devenu la Romanée-Conti !

 

Bref, comme le disait Pépin qui n’était pas bourguignon, des clos y’en a partout dans la France profonde des terroirs (cf. article bien documenté Clos de vignes en Saumurois link Mais, comme nous raffolons des lois&décrets, pays de droit romain, le clos coupe pas à sa définition par décret. Celui des clos n’est pas de première jeunesse puisqu’il est daté du 19 aout 1921 « C’est un endroit ceint, de murs ou non (haie, grillage) qu’un cavalier ne peut franchir avec sa monture. » Le vin qui porte le nom du Clos doit être produit avec des raisins issus exclusivement de cet endroit. En revanche tous les raisins du clos ne sont pas forcément utilisés dans la cuvée. Avec mon beau destrier noir je m'imagine sauter les murs des clos...

 

Comme le 16 avril, si je suis courageux, ou si je n’ai pas pris 3 ou 4 rendez-vous le même jour, je prendrai ma petite auto pour filer à Aÿ faire le beau à un pince-fesses où y’aura les sieurs Agrapart, Boulard, Tarlant and Co, et cerise sur le gâteau le tombeur de ces dames Olivier Borneuf, donc la fine fleur du champagne. Pour qu’ils ne prennent pas pour un ramenard de parigot buvant le champagne au goulot je me suis dit qu’une petite interro sur les clos champenois me permettrait de tenir le bon rang. En préalable à cet exercice que j’ai toujours détesté – je n’aimais que disserter – j’écluse deux clos qui sont à l’origine de l’un des vins les plus prestigieux de la Champagne, à savoir le clos Saint Jacques et le clos de la Chaude Terre (respectivement 21 et 24 ares) de la maison Bollinger, chère à mon ami Ghislain de Montgolfier, qui élabore sa cuvée « Vieilles Vignes française ».

 

J’exclu aussi le dernier né des clos : le clos Lanson car il décline le nom de sa maison. C’est le plus citadin car il est sis rue de Courlancy à Reims (1 ha de Chardonnay) et le plus people puisque depuis 2011 la marraine de la cuvée Clos Lanson est Adriana Karembeu

 

 

Liste des Clos par ordre alphabétique

 

Clos d'Ambonnay 0.685 hectares

Clos des Bergeronneau 2.1 hectares

Le Clos des Bouveries : 3,53 hectares

Clos Cazals 3.7 hectares

Clos des Champions à Cumières

Clos des Chaulins Pargny-les-Reims

Clos des Faubourgs de Notre Dame , 25 ares

 Clos des Goisses, 5.8 hectares

Clos du Mesnil, 1.85 hectares ex Clos Tarin

Clos du Moulin 2.20 hectares : réunion de deux anciens clos Clos Allart et Clos du Moulin

Clos des Plants de chêne à Moussy

Le petit clos 8.48 ares

Clos Saint-Hilaire, 94 ares

Clos Virgile, 20 ares (Champagne Portier)   

 

Listes des maisons propriétaires par ordre alphabétique

 

Champagne Florent Bergeronneau-Marion

Champagne Billecart Salmon

Champagne Cattier

Champagne Cazals

Krug

Champagne Duval Leroy

Champagne Veuve Fourny

Champagne Leclerc-Brillant

Champagne Médot

Champagne José Michel

Champagne Philipponnat

Champagne Portier

Champagne Jean Vesselle

 

Jérôme Pérez sur la LPV note que le clos des Champions de Leclerc Brillant a disparu. « Ce n’est pas l’enceinte qui a disparu, mais la cuvée issue essentiellement de ce terroir ceint, pour des raisons qui sont totalement extérieures à la qualité du vin. Des cuvées de clos ont aussi disparu à l’occasion de changement de propriétaires ou de modifications structurelles de maison, comme le Clos des Chaulins, 68 ares (Médot). Mais d’autres sont à naître … »

 

Il s’interroge : « Le drame pour l’amateur, c’est bien l’inaccessibilité de deux de ces vins, ceux de la maison Krug, dont l’un est la cuvée la plus chère du monde, le Clos d’Ambonnay, dont le prix n’est atteint que par de rares vins allemands vendus aux enchères. On peut se demander quand même si un vin peut valoir les presque trois mille euros la bouteille, aussi bon qu’il soit, même s’il est bien entendu que dans tel cas, la qualité n’est pas le seul facteur à rentrer en compte. C’est un débat récurent et jamais achevé. Je n’ai pas goûté, ne sais pas si j’en aurai l’occasion, mais je ne crois pas être capable de déboucher une bouteille de ce prix. »

 

Il souligne « Certains de ces vins sont de véritables mythes aux yeux des amateurs passionnés, d’autres sont bien moins connus, mais malgré les différences très importantes de la superficie de ces Clos, ce sont tous des vins rares. »

 

Votre interro écrite

C’est simple vous appariez le nom des clos avec celui des maisons propriétaires, étant entendu que l’une d’elle en possède deux. Je ramasserai les copies et noterai sur 120 selon la méthode du Taulier. link et si par hasard une maison de champagne reconnaissante se dévouait nous récompenserions le ou la mieux noté.

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 00:09

Domaine-de-La-Bégude---L'Irréductible-1L’introduction dans le droit de nos appellations d’origine, sous la pression des allemands, de l’agrément d’un vin pour qu’il puisse revendiquer son appellation a été au mieux : un emplâtre sur une jambe de bois, au pire le ver dans le fruit. Comme j’aime à le répéter, et que je le répéterai à l’envi, l’AOC n’est pas un label de qualité, c’est comme son nom l’indique la certification contrôlée d’une origine liée au respect d’usages locaux, loyaux et constants. Le respect de ces usages codifiés dans un décret, dont le corpus était le fait des vignerons eux-mêmes, dans la zone délimitée et dans les parcelles identifiées, permettait d’apposer sur l’étiquette du vin le nom de l’appellation. Que voilà une belle simplicité qui n’a en rien nui au prestige des AOC à la française (rien que pour faire enrager Léon).


Bien au contraire c’est l’agrément qui a nui à cette renommée car il fut la conséquence du laxisme de la gestion des AOC en amont : obtention à tout va d’AOC, non-respect des conditions de production, j’en passe et des meilleures. Alors bien sûr lorsque les vannes sont grandes ouvertes il n’y a plus de limite au n’importe quoi. C’est alors qu’intervient la notion imbécile d’agrément. Le check-point, le poste de contrôle où il faut présenter ses papiers pour pouvoir passer la frontière entre l’ombre et la lumière. De plus, subtil raffinement à la française les gabelous étaient les vignerons eux-mêmes. Alors, avec des juges eux-mêmes parties, la procédure dites d’agrément s’est très vite transformée soit en passoire à gros trous, soit en une entreprise de vaste copinage, soit encore en un chemin de croix pour certains vignerons qui ne suivaient pas la même route que les maîtres du lieu. Le club des refusés devint très vite un lieu de contestataires talentueux : Marcel Richaud, château Le Puy et bien d’autres.


Mais comme dans notre beau pays nous adorons réformer par décret. Tout vient d’en haut en laissant accroire aux gens du bas qu’ils sont ainsi maîtres de leur destin. Suite aux grands débats du début des années 2000 initiés par la conjonction  de Cap 2010 et de la volonté de René Renou, président du CN Vins de l’INAO, de redonner aux AOC tout leur sens originel, les cartes furent soi-disant rebattues : réforme de l’agrément, réécriture des décrets… Pour quels résultats ? Je vous laisse juge car je n’ai nulle envie de revenir sur ces sujets que j’ai longuement traités et pour tout vous dire ça me gonfle car ce fut vraiment beaucoup de bruit pour rien. Sauf à engraisser des organismes extérieurs qui vivent grassement sur la bête. Alors réduire ce qui vient d’arriver à la Bégude « à la propension agaçante - qu’il y a en France - à toujours taper sur la tête des gens qui font bien » ou à des jalousies c’est attribuer à la démangeaison la cause de l’exzéma. Ce sont les causes de ces stupidités commises au nom d’une soi-disant typicité ou d’une recherche d’un certain air de famille entre les vins issus d’une même appellation. Tout vigneron, à qui nul reproche ne peut être fait dans son respect intelligent des conditions de production de l’appellation de ses raisins et de son vin, et si celui-ci est conforme analytiquement, est tout à fait fondé à revendiquer cette appellation. Je rêve me rétorqueront les janissaires qui mettent en coupe réglée les AOC depuis des décennies en défendant l’indéfendable, en réduisant leur combat à la défense des droits acquis de leurs mandants. Chacun reconnaîtra ici le portrait-type de ceux propulsés à des postes qu’ils n’auraient jamais dû obtenir si l'on avait tenu compte de leurs réelles compétences. L’empire soviétique s’est écroulé grâce au népotisme de ses dirigeants.


Ceci écrit, je rappelle à ces réformateurs en peau de lapin que leurs lignes Maginot destinées à retenir en leur sein des vins qui n’intéressent plus grand monde tout en restant agréés AOC ou AOP, et à en exclure d’autres qui trouvent facilement leur public, c’est le triomphe de la médiocrité. L’intelligence, l’inventivité, la tradition revisitée, se situera dans l’espace de liberté et non dans leur bocal syndical confiné et poussiéreux. Qu’ils se  remettent en mémoire le combat des dirigeants des vins de table lors du reflux des années 70-80 : déni de la réalité, radeau de la Méduse, arrimage à des analyses dépassées. La translation de la consommation du vin du populo vers des vins qui se disaient sortis de la cuisse de Jupiter n’a rien à voir avec le génie des susdits qui, tels les maréchaux soviétiques, s’accrochent des médailles pour des combats qu’ils n’ont pas gagnés. Au cours des débats des années 2000, où René Renou tenait le haut des estrades ce petit monde courageux s’est mis aux abris, attendant que l’orage passe, puis lorsqu’à nouveau l’horizon s’est dégagé pour eux, ils ont exercés leur art consommé de l’immobilisme.


Quand nous avons signés Cap 2010 les défis des vins français en 2002 nous tombâmes sous l’accusation de tuer tout à la fois nos belles AOC et le plus grand vin pays par la taille en prônant la clarté avec une trilogie simple : des AOC fidèles à leur héritage, des vins qui viennent de quelque part et les vins de l’espace de liberté baptisé Vin des cépages de France. Vous allez me rétorquer que la nouvelle classification AOP-IGP-Vin sans IG colle pile poil avec nos élucubrations. Sauf que les lignes n’ont pas bougées, on prend les mêmes et on recommence. Vive l’ambigüité qui plombe une grande part de nos vins d’AOC et d’IGP ! Reste les Vins de France qui peuvent être soit des vins subis, comme dans le cas de la Bégude qui se déclassent, ou des vins voulus qui revendiquent haut et fort leur spécificité, leur originalité. Avec une telle dynamique, de belles réussites, des vins originaux et demandés, cette catégorie peut gagner en notoriété et faire la nique aux ersatz des étages supérieurs. Reste à ceux qui ne savent que profiter, les opportunistes à ne pas la plomber en faisant un bassin déversoir, un dépotoir des invendus et des invendables des tenants du tout AOC ou d’IGP sans réalité.


Bienvenue au club Vin de France de l’excellent La Bégude un Bandol haut en couleur !

 

« C’est avec une pointe de tristesse que nous avons rempli le formulaire de déclassement de notre vin rosé de l’appellation Bandol. Certainement lassés d’être éconduits, on peut dire que c’est un peu l’histoire d’une déception amoureuse...

Depuis plusieurs années, l’obtention de l’agrément de notre rosé était devenue un parcours du combattant, obtenu in extremis après de nombreuses procédures administratives et d’interminables débats sur ce que doit être un rosé de Bandol. En effet, difficile de maintenir l’anonymat de nos vins couleur corail, parfaitement identifiables lors des dégustations d’agrément, au sein de rosés dont la transparence ne fait que s’exacerber, conformément à la mode actuelle. Étant vignerons depuis cinq générations, la mode nous importe peu.

Nos vins nous ressemblent, mais sont surtout le reflet de leur terroir, du climat, du millésime, sans artifice. Ce rosé nous semblait être une expression parmi tant d’autres de cette belle appellation. À ce titre, notre précédent millésime 2010, épuisé deux mois après sa mise en bouteille, avait d’ailleurs été refusé plusieurs fois a l’agrément et avait finalement pu se nommer Bandol, mais soumis à un avertissement. Un peu déconcertant quand on sait que nous sommes parmi ceux qui utilisent en plus forte proportion le mourvèdre, grand cépage de ce lieu, dans nos assemblages. N’ayant plus très envie d’être collés, ce n’est plus de notre âge, refusés une nouvelle fois pour non appartenance à la famille des vins de Bandol, nous lui avons trouvé une nouvelle famille : Vins de France. »

 

Guillaume et Soledad Tari

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 00:09

Chaque métier a élaboré au cours du temps son langage, son vocabulaire pour décrire les gestes accompagnant le processus de fabrication ou d’élaboration d’un objet ou d’un produit, car nous sommes dans ce que fait la main. Pour faire le vin il faut d’abord presser le raisin pour en extraire le jus afin qu’il puisse fermenter. Au premier temps ce geste était fait par piétinement à la vigne mais très vite des méthodes mécaniques de foulage ont été mises en pratiques : voir la chronique sur les pressoirs archaïques de la vallée du Tarn  link A Bordeaux, lors de l’aménagement des quais de la Garonne, des traces de machinerie permettant l’écrasement du raisin montrent que les baies venaient des vignobles en amont par la voie d’eau pour être pressées. Le moût fermentait sur place, était entonné dans des récipients les plus divers pour fermenter et « être expédié sans délai par la flotte du vin qui cinglait dès l’automne vers les îles britanniques. »

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Entre l’antique pressoir mobile de mon pépé Louis avec son énorme vis sans fin et toute sa machinerie en bois et les Rolls du pressurage de notre époque il semble il y avoir des siècles. Souvenir du cliquetis et du jus moussus qui s’écoulait dans le garnd baquet avant d’être pompé pour aller rejoindre les grands tonneaux d’une cave pleine de toiles d’araignée. Bref, nous y voilà pour le pékin de base puisque les baies sont pressées dans un pressoir le vin de presse ne peut qu’être le résultat de ce pressurage. Vrai et faux, et là intervient la subtilité du langage. En effet, le premier jus obtenu par le pressurage se dénomme vin de goutte, dont voilà une définition donnée par le site du lycée viticole de Champagne.


« Vin de goutte : premier vin obtenu au cours du décuvage en vinification en rouge. Le vin de goutte est obtenu par simple égouttage, par la vanne inférieure de la cuve de vinification. Une fois que l’on a obtenu le vin de goutte, il faut sortir le marc de la cuve pour le presser et ainsi obtenir le vin de presse. Le vin de goutte est beaucoup plus souple et beaucoup moins tannique que le vin de presse. L’assemblage du vin de goutte et du vin de presse est laissé au libre arbitre de l’élaborateur en fonction du type de vin qu’il veut obtenir. »


Mais le vin de presse, à la différence du vin de goutte, n’est pas unique car le marc peut être pressé à plusieurs reprises (première presse, deuxième presse,...) afin d'en retirer le jus qu'il contient. Le marc peut ainsi être pressé de 1 à 3 fois en sachant que plus ce dernier est pressé et plus le vin qui s'en écoule sera dilué et les tanins grossiers dans le cadre de cépages tanniques.


Pour éclairer ma pauvre lanterne, comme je suis un stipendié des GCC, je suis allé sur le site du château Margaux : « Lorsque le marc n’a pas été épuisé pendant la vinification par une extraction excessive, il est capable de donner par pressurage un vin riche, puissant, très tannique mais bien équilibré, gras, à la finale longue, douce et charnue. Un tel vin de presse ne peut qu’améliorer l’assemblage car il lui apporte force, charpente et longueur, sans perturber la subtile harmonie que construit spontanément l’addition des meilleurs vins de goutte.  Mais, là encore plus qu’ailleurs, la médiocrité ne pardonne pas, ni celle du raisin, ni celle de la vinification ou des conditions de pressurage car dans les vins de presse risquent d’apparaître, si l’on n'y prête garde, des défauts sous-jacents dans les vins de goutte. 

 

C’est d’abord la manipulation en douceur du marc qui rend possible l’obtention de bons vins de presse ; comme autrefois, leur transfert de la cuve au pressoir est manuel afin d’éviter toute forme d’écrasement. La dureté de ce travail donne, presque symboliquement, une juste image de son enjeu…


Mais bien sûr, c’est dans le pressoir que se joue vraiment la qualité ; là, ce n’est plus du tout comme autrefois ! La technologie moderne permet à la fois un pressurage en douceur et en profondeur, et surtout rend possible une sélection rigoureuse suivant les niveaux de pression. Alors intervient la phase ultime - et décisive - du processus : toutes les barriques de vin de presse sont goûtées une à une au bout de quelques jours, et assemblées en fonction de leur qualité respective. C’est un retour au travail de l’homme après celui, plus perfectionné, mais aveugle, de la machine ; cette collaboration pragmatique est un bon exemple de ce qu’est aujourd’hui devenue notre tradition. » Ce que fait la main compte donc encore, nous ne sommes pas dans un univers où un logiciel conduirait l’ensemble des opérations.


Le problème dans cette histoire,  sauf à être dans le secret de l’assemblage comme nos amis vignerons, ni vous ni moi sommes en capacité de d’apprécier un vin de presse. Nous devons nous contentez de boire les paroles de ceux qui font. Sauf qu’à Ivry, chez Paco, pour me faire oublier mon manque de Grololo, j’ai eu droit à un traitement de premier ordre : j’ai bu du vin de presse « le petit journal de Rapatel ». Paco l’a carafé. C’est du 15° affiché  c’est du velours. Redoutable nectar qui vous enveloppe et vous enjôle. C’est un vin de table élaboré à partir des cépages carignan, grenache, syrah, cinsault, marselan, cabernet-sauvignon… Tous les clients de passage de Paco ont eu droit à leur Petit Journal de Rapatel, en fin d’une belle journée de printemps ça leur a donné une bouffée des Costières

grololo-010.JPG« Rapatel, c'est moi, c'est ce que j'aime, ce qui me plaît, ce que j'ai envie de faire partager. La mode ? Connais pas. Je ne fais pas du coca. Je fais ce que j'ai envie de faire." »Et il le fait avec la plus belle technique : il fait parler le raisin. Il le fait chanter, même.

 

La Petite Histoire... Mouvementée

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Le domaine de Rapatel fut créé par le Grand-Père de Gérard Eyraud en 1905, pour faire son vin et élever des agneaux de Nîmes, sur les terres de l'ancienne ferme d'un monastère, dont il conservera ce nom qui lui va si bien : Rapatel, « chaud soleil », en Catalan. La fin des années 1950 marque un premier tournant, lorsque le domaine est amputé de sa moitié par la volonté de l'état, qui développe l'aérogare de Garons. Le Grand-Père n'y survit pas, c'est le père de Gérard qui reprend Rapatel. Les agneaux laissent la place à la culture maraîchère en plein champ, le négoce à la coopérative.

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En 1979, Gérard Eyraud reprend le domaine. Parce qu'il n'imagine pas faire autrement, amoureux de sa terre, il la rend à la nature et à la vigne sans jamais la souiller de chimie. Dix ans plus tard, il pose sa signature sur ses premières cuvées en bouteille. Avant cela, Gérard menait une autre vie. On devine son passé de Torero dans sa manière de conduire la vigne, avec ce mélange de guerre et d'art. Et lorsqu'on ouvre une bouteille, c'est l'éclat d'un opéra qui s'échappe, avec la puissance d'un Ténor et la finesse de la grande musique. Et voilà l'homme, qui tel le couteau camarguais, conjugue avec élégance le tranchant de la lame, la solidité et le raffinement. »

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C’est le site link qui l’écrit en ajoutant « Gérard Eyraud, du Domaine de Rapatel, est friand de jeux de mots et de rebus. Avec le Petit Journal de Rapatel, il signe un bel article de vin de presse qui est empreint de toute la spécificité de ce domaine des Costières de Nîmes : gourmandise, maturité, sensualité, notes de miel... »

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31 mars 2012 6 31 /03 /mars /2012 00:09

Lors de mon arrivée à Paris, j’ai habité rue Mazarine et il y avait à deux pas de chez moi, sur le trottoir d’en face, un bistrot tenu par un couple d’auvergnats qui faisaient aussi bois&charbon. Je découvris alors ce qu’était un bougnat, « immigrant installé à Paris, originaire du Massif central et plus précisément de l'Aubrac, de la Viadène, des Monts du Cantal, de la Planèze et de la vallée du Lot. Après avoir exercé la profession de porteur d'eau (pour les bains) au XIXe siècle, les immigrants de ces hautes terres vont s'orienter progressivement dans le commerce du bois et du charbon (livré à domicile) ainsi que dans les débits de boisson (vin, limonade). Cette reconversion se fit sous le Second Empire, quand le réseau d'alimentation en eau de la capitale commença à desservir les étages des immeubles. Les Parisiens les appellent bougnats à partir de cette époque. Le mot viendrait de l'association de charbonnier et Auvergnat charbouniat.


Passé ce rappel de parigot tête de veau j’en revient au  sujet du jour : les vins d’Auvergne et bien sûr la question qui fuse c’est « Ah bon ! On fait donc du vin en Auvergne ? Ben oui les petits loups et louves, le Taulier qui a toujours dix longueurs d’avance sur les poussifs qui carburent au communiqué de presse et à l’invitation, a chroniqué sur Vin de Pays du Puy du Dôme : Païs de Doumatz de Frédéric Gounan le 15 novembre 2009 link Bon je sais que c’est « Jacques Dupont, célèbre critique œnophile du magazine Le Point, qui lui a attribué les meilleures notes de sa sélection de vins d'Auvergne. » dixit mes potes d’Ochato mais bon le Merveilleux du Vignoble ne me fait pas d’ombre. Le taulier, avec son humilité légendaire, avouait qu’il découvrait qu’avant le phylloxéra et le mildiou c’était un riche vignoble de 45 000 ha, alors qu’aujourd’hui il n’en compte plus que 1500. Dès le départ, à Aubières qui jouxte Clermont-Ferrand, le musée de la vigne et du vin de Basse Auvergne vous instruira sur un vignoble du XIe siècle et où vous pourrez visiter le Quartier des Grandes de Caves, que des caves à vins : plus de 900, les plus anciennes datant du XVIIe siècle. Du côté de Montpeyroux, l’un des plus beaux villages de France, Philippe Gallon se dit « passeur de terroir ».

Ronald-Searle-075.JPGLe fait nouveau c’est que, aboutissement d'une lutte de vingt ans, les côtes-d’ auvergne ont obtenues obtiennent l'AOC. Je n’entre pas dans le détail mais je puise ma science dans la bible qu’est le Point « A l'arrivée, l'AOC reconnaît les côtes-d'auvergne simples puis des crus déjà existants : Châteaugay, rond et joyeux, Chanturgue, mangé en grande partie par l'urbanisation, Madrague, Boudes et Corent, orienté rosé très pâle depuis toujours. Le vignoble connaît un fort mouvement de conversion en culture bio. »


Et nos auvergnats y vont fêter ça le 16 avril ! Et voilà t’y pas que le plus beau nez féminin du vin leur à suggéré de m’inviter. Ce qu’ils ont fait en jetant une bouteille à la mer. Je ne sais pas si je pourrai me libérer mais au moins je vais chroniquer. Le cœur de la fête sera le « Clos des Amoureux » situé aux lisières de la ville de Clermont-Ferrand, sur le Puy de Chanturgue. La parcelle mise à disposition par la ville, est le symbole du renouveau car elle fait le lien entre l’urbain, au cœur des habitations, l’industriel qui a marqué le paysage, et la vigne qui reprend ses droits historiques. La parcelle sera cultivée par Vincent Auzolle. Qui plus est l’ambassadrice de charme m’a transmis une proposition plaisante : les entreprises et les particuliers peuvent devenir Ambassadeur de ce « Clos des Amoureux », en devenant propriétaire d'un plant pendant 8 ans. Une sorte de souscription-parrainage en quelque sorte, avec caisse de 6 bouteilles offerte tous les ans à partir de la 1ere vendange en 2015 et invitations diverses et variées. « Si jamais cela t'intéressait et t'amusait de figurer parmi les Parrains et Marraines, sachant que le parrainage dure 8 ans, pour un coût total de 800 € ? »

Ronald-Searle-074.JPGPas de chance je venais juste de devenir propriétaire d’une part d’un GFA de vignes dans l’Hérault je ne pouvais encore investir dans un nouveau signe extérieur de richesse, ce qui aurait sans aucun doute alerté les limiers du fisc. Si ça vous tente adressez-vous soit à Fanny « Vigne en fête… Côté Auvergne… » 04 73 44 45 23 ou à Pierre Goigoux président du syndicat 06 11 77 61 99 ou vigneenfete@gmail.com Ceci étant écrit, vous comprendrez aisément qu’étant donné mon penchant naturel je suis très tenté par le déplacement à pied, à cheval ou en voiture vers le « Clos des Amoureux » le 16 avril. Je vais le savoir très vite et j’irai, en avion s’il vous plaît, aux pieds de la chaîne des Puys, sur la fameuse parcelle sise sur l’un des plus anciens crus d’Auvergne : Chanturgue, 6 hectares, quatre viticulteurs, gamay majoritaire. Je suis hors délai, comme toujours, mais comme je n’aime pas les voyages organisés je me débrouillerai avec les moyens du bord. Et puis, comme j’ai aussi beaucoup de vaches à lait dans le Massif Central je profiterai du déplacement pour m’informer de l’état du troupeau.


Grand merci à l’ambassadrice des hauteurs de Paris, moussaillon bourlingueur, bonne descente et belle plume, qui m’a mis sur le chemin du « Clos des Amoureux »

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